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HISTOIRE
GENE ALOGiaUE
DE LA MAISON
D'AUVERGNE
Jaftifiée par Chartes, Ticres, Hiftoires anciennes^
&:aatxes preuves authentiques.
P^r Mumfitm BALVZE,
TOME PREMIER.
A PARIS
Chez ANTOINE Dezallier, roë S. Jacques, àlaCouoimed'or.
MDCCVIII.
94VEC PRIVILEGE DV ROT.
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4 . ^ m. I «
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PREFACE.
E n'cftpas une vainc curiofitcnyuhe noifc-
vcllc invention que de rechercher l'ancien-
neté & la noblefle des maifons illuftrcs.
Un fçavant homme qui vivoir fous le règne
des derniers Roys de la race des Valois a
laiffé par cïcrit qu'il eftoic difficile de ma-
nier & traidhrr les affaires publiques d'un
Eftat avec dignité' , fi l'on n'avoit pas ac-
quis la connoiflance des généalogies des
grandes & illuftres maisons , & que les
anciens Romains faifoient un fi grand ca$
^c cette tfonrtoiflàhcc qu'ils la mettoient au nombre des fciences libé-
rales , c'cft a dire des (ciences aufquclles les elprits bienfaits (è dévoient
appliquer. M. Loifel dans le dialogue qu'il a compofë des Advocats du
Parlement de Paris requiert parmy les bonnes qualitcz d'un Advocat
qu'outre les autres connoiflances qu'il doit avoir , il Içache encore les
généalogies & alliances de nos Roys & des principales maifbns de France.
Salufte nous apprend que le Didateur Fabius Maximus & Scipiort
avoient accouftumé de dire que lors qu'ils voyoient les portraidts de leurs
anceftres , ils fe {èntoicni excitez à faire de grandes atlions , non pas
neantmoins tant par la veuc de ces images que par le fouvcnir qui
renouvelloit en eux de la vertu & de la valeur de leurs anceftres. On
failoit tirer en cire leurs portrai<Sts , lefquels on gardoit foigneuicmcnt
dans des armoires. On les portoit aux funérailles de leurs dclcendans, &
par ce moyen on voyoit toute la famille du défunt a fes obfêques. Ce
qui eft une preuve très certaine que la généalogie des mailons illuftres
cftoit regardée parmy les Romains comme quelque choie de grand &
de très utile au public. Junic focui: de Brucus fîls adoptif de Jules Cxiâr
Tomt /. à ij
in titr» tlt in*
J40.
S»lmft. iafiti
iuttk».
TU: lit. jfi
e. X.
H»r»t. Ifti. %,
(
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PREFACE.
J"l'',Il^r '& ^^^P^ morte du temps de Tibcrc , Tacite remarque qu on porta à fcs
ÛT^."».' oWcques les tableaux de vingt familles lUulires deRomcqui luyelloient
alliées. Il die un j^euplus bas que les funérailles de Drulùs fils de Tibère fù-
j rent fort magnihques , que Ton y voyoic les portraiâs d'yEnc'c , des Roys
d'Albcjdc Romulus,& enfin toute la fimille Claudienc. Cette cérémonie
Icrvoit à deux fins, l'une pour donner aux furvivans de grandes inftrucVions
pour leur conduite, & l'autre afin que ceux qui degcneroient delà vertu
de leurs ayculx viflcnt leur propre honte ; la gloire des anccftrcs, comme
' dit encore Salufte, clbnt une lumière qui elclaire leur pofterite & met
fès défauts en un grand jour ; le plus grand & le plus riche héritage que
.5*'""''* P^''^^ puificnt laifTcr à leurs enfans eftant au Icntiment de Ciceronla .
gloire qu'ils le (ont acquifc en failant de belles actions ; à laquelle il fauc^
que leurs defccndans correfpondent , s'ils veulent ne pas encourir le blall
me &: le reproche qu'on leur pourroit faire d'cftre indignes de porter le
nom de leurs anceftres.
La {ciencc des généalogies a efté toujours fort cHimce. Tous les ficelés,
tous les elcrivainsen font fby,me(mc les livres (ùcrcz , &: les Pères de
l'Eglifc. En ces derniers temps , depuis la renaifl^incc des Ictres, beaucoup
de gens de mérite de toutes les nations de l'Lurope s'y (ont adonnez avec
une grande application. Les François (ont ceux qui vont le mieux reuflî,
& qui ont appris aux autres nations la mamcrc de bien traiclcr . cette
' icicncc.
.r ' Les occupations de ma vie ont paru dans le public avoir eu peu de liai-
Con avec cette iorce d'eftude, m eitant adonné principalement à l^ftude
des Conciles & de l'hiftoire ecclefialHque. Je fuis neantmoins oblige de
déclarer icy que der le commencement de mes eftudes, comme l'ou-
vrage que M. Juftel a compofé de la généalogie des Vicomtes de Turcnnc
eftoit nouvellement imprimé , je pris plaifir à le lire , y eftant porté par
l'amour & par l'inclination qu'on a naturelement pour Ca. patrie , le cna-
fteau de Turenne n'eftant efloigné de la ville de Tulle , d'où je fuis natif;
que de quatre ou cinq lieiies. Il eft arrivé dans la fuite que voyant la mai-
lon des Vicomtes de Turenne fonduif en celle de la Tour d'Auvergne , ma
curiofité m'a poufle plus loin , & je me fuis enfin trouvé engagé bien avant
dans la connoifiànce de la généalogie de cette grande & illuftrc maiion.
Mes premières penfées n'avoient efté que de rechercher Ion origine &
de la conduire julques à noftre temps. Mais il m'cft arrivé ce qui eftoit
arrivé avant moy à M. Juftel. Car en travaillant à cette recherche , à
mefiire que j'ay avancé mon travail, j'y ay defcouvert tant de luftrc Sç,
de grandeur & une fi grande liaifon avec l'hiftoire des Comtes ôc des
Dauphins d'Auvergne que cela m'a donné envie de pénétrer plus avant
& d'aller jufques à la (ource de l'ancienneté & de la noblcflè de toute la
maifcn d'Auvergne. Je me Cuis donc refolu de travailler aulfi à l'hiftoire
des Comtes &: des Dauphins.
Je fçay que mon entreprifè eft grande , difficile , & perilleufê , eftanç
quafi impoffible d'elcrirc fur cette lorte de lu jeéls fans s'expoferà lamau^ ,
vaifc humeur des mekhants critiques ,
PRE FACE,
cféident eflex er leur nom
BÎaJmant les hommes de ïenot» ,
comme difijk Kfaroc etcrivantonure Sagon , lefquels ne y^«ciSwtf , pour
mefèrvir du rationnement & des paroles de fieltefiweft, fur quny difiou- ^f^HJ^f^
rir ny en qtioy emplnyer le temps ^ le papier , Autre tjîudc que de de- "4i».
migrer la. reputAtion des grandes genereujes matjùns es r.''7-nq;(rr en doute
Inaramicnne mblejfe. Ce qiù ne m'efloone pouruiu pas , 6c ne m a pas
cmpefirké d'y travailler avec beaucoup de toin. Sfi emm mbi pf» fidt
fttis animi , comme dk Hine le jeune. Ayant toute ma vie faic profeT. ^- f«
iîon de n'efcrire rich que de vray, tout autant que j'ay (ceu le connoi-
flre , je me luis ienci auèz de cœur pour entreprendre un ouvrage fi grand
& (i périlleux. Ma conscience & ma réputation me mettent à couvert des
infultcs de ceux qui croyem (ê pouvoir faire tu» nom dans la Republique
des lucres en réfutant les ouvrages d'autruy , & principalement les ou-
vrages de ceux quifc lont attirez l'eftimc & rapproDation du public. Saint
Hicromc s'en cli plaint avant raoy dans les commentaires lurlc Prophète
Ilâîe, dilânt qu'après avoir achevé le huiciefme livre de ces commentais
res, à va travailler au neufviefme , nun dbfque mofjk & ahnSatûmUnU
iniidrmtm^qni ignorantes quid aud:.int , qr'^i loquantur , de co nudcntju-
diCitre quod nefaunt f& amè defpiciunt quam prohent . emdn'ilqu? fe ffl;-
mmt ti difirtos fi de cunSis fcriptortbus detrahMt. Il icniblc i|uc ec paiia-
ge ait efté fiut exprès pour moy&pour l'ouvrage que j'ay entrepris. La
inal^niiié de ces efcrivainsne mempetchera pourtant pas de mettre moA
ouvrage au jour. Mea, mihi coa/cientU , comme dit Ciceron ^fhrit e0
quitm bominttm Jèrmo*
J'encreprens donc d'cicrire rblfiotre généalogique de la maifôn d'Au»
vergne ifluë des anciens Ducs d'Aquitaine & Comtes d'Auvergne , divifife
autresfoisen divcrles branches de uirnoms ditfercns qui ont fuDflftc' long-
temps, & à prclcnc réduire !î celle dn ftirnorudc la Tour, la leule aujour-
d'huy qui nous paroiflc relier de ce grand corps, il a fallu beaucoup de
peine & de £xn pour la £ûre exactement , les titres dont elle cft compofëc
neflant pas ramaffez tous en un endroit, mais eftant au contraire dilper-
fez en divers endroits bien efloigncz les uns des autres. Car outre ce qui
a elk'tirc de 1 Auvergne & de Turenne&dc plusieurs autres endroits du
royaume , la plus grande partye des preuves a cfté prifc du Trefbr des
cbartes de Ivance & des anciens rcgiftres du Fïarlenient de Paris. Ce
font les principaux endroits qui m'ont fijumi les matériaux de cet ouvra^
ge , comme on le verra bien udlement en parcourant lestitres imprimes
d^ le &cond tome.
Il Â'eft pas necef&ire de s'eftendre îcy lùr la grandcnr de ta matfôn
d'Auveigne. Le titre (cul en dit aflcz , & la matière que je traiclc cft fi
connue qu'elle n'a pas bcfoin de plus longs difèours pour eftre illullrc'e.
Jediray ieulement icy, pour faire voir rexcellcncc de cette mriilon , ce
queMeflicurs de Sainte-Marthe ont dit de celle de Lorraine , auciic fè ,*''-^'""*t.
wmtfe mvMUgee d une très Moemu oi^me,& 4 aweiyes Mires marques »■ > m£ m*'
dheneur ,tf de gnndenr toeite ftrtkiSiere* Car la naifin d'Auvergne» a^j^"
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PREPJCË.
t)utre fcs alliances avec les prindpales mai Ions du royaume & avec plu-
(leurs i,iiaiions iouveraincs de l'Europe , a encore cet avantage au/& bica
que la nui&n de iLorraine de s*ffirt mlUée quin^^ fois voec la
rcyâU de Fnme , à.1ai:|Uelle on peut dire iq|u'eUe'a mefine domé daui
Rejoues , piiifqu outre Jeanne Comte fie d'Auvergne & de Boulogne femme
du Roy Jean , l'on fçaic affez que Catherine de Mcdicis cdoïc du {ang
d' Auvcfgnc par Magdelene de la Tour ix inere j de lat][ucllc maiibn elle
fâi£»t une d'cftime qu'elle cin porta loujoitfs les armes e&arr^éûs avec
celles de Medicîs. Ceftaiufî qUe l'a [vatique depuis elle Marie de Mc-
dicis, r[iM efc irreloic toujoun; avec les armoiries de (on pere celles dè &
merc Jeanne d Auftriche fille de l'Empereur Ferdinand \. de ce nom.
La maifbn d'Auvergne aauilî bien que celle de Lorraine produit plu-
fieun grands renoouncz Chefs de guerre, bon nombre deCardinaux,
& d'autres grands Prélats. Et enfin lorlque les trois branches à prefènt
efteintes de la nuilon d'Auvergne ortc fini , elles font tombc^cs dans \\
famille royalle ,nos Roys eitant devenus Comtes d'Auvergne & Seigneurs
de k Tour -ait moyen du mariage de Cathetifte de Medicis Comteflè
d'Auvergne A: Dame de la Tour avec Henry Duè d'Orléans , qui fût
c^cpiis Roy,&: le Dr.'pivné d'Auvergne cftant tombe en la mailon de
Bourbon par le mariage d'Anne Dau p lime fille de Beraud II. dirleGrand
Dauphm d'Auvergne avec Louis i I. Duc de Bourbon , & enfin en celle '
de'^GaftDn fils de France Duc d'Orieatts par fi>n mariage avec Marie de
Bourbon Duchcffe de Moncpencier , dont l'heriticre feuë Mademoifèlle
Anne Marie Louilè d'Orléans mourant lâns en£ms inlHtua par fort tefta-
ment Philippe fils de France Duc d'Orléans ion héritier univerlel : iàns
laquelle dilpofition Meflleurs de Bouillon , qui avoicnt l'honcur d'ellrc
les plus proches parents de cette Princellè ducoflé deMontpencier,fir-'
roienc rentrez naiurdemeni: par le droit de (ucceffion dans le Dauphîtié
d'Auvergne,
La branche des Dauphins d'Auvergne a elle d'une très grande repu>
Titeiiffi». tatkmt te il luy efl: arrivé ce que Tite Livea remarqué i! va loni^tcmps
wnu »n„pu- au fuject des villes dont les commencemens ne lont pas connus ,qu on y
'j^'hZSJi'"' a- mcHe des fables pour la rendre plus âugufte & plus refpetilablc , ayant
rr*I«îi''T«^!.' 'i^ 'ii^ce dans un arreil de l'an m c c c c l i. qui fera rapporte parmy
les preuves que Domus Dulfinorum Al'vemidi miUtum nobilis ac per antè
âdwMUim Confit tf de temfon J»iu Cégfim irât. Mais Comme je n ay
rapporté ce pâi&ee que pour marquer k grande feputarion & la grande
noblefTe de ccrtc branche , je itepretens pas m'y arrefter ny foufienir
cette ancienneté' véritable.
La branche mefine cadete des Dauphins , quoy qu'elle n'ait duré
qu'environ quatre vingt ans , a efté neantmoins beaucoup illuftrce pout
le peu de temps qu'elle a dure, ayant efte féconde en evenemens fingu-»
liers&:cn grands perlbnnagcs , lefqucis (c lont rendus rccommandables
par leurs grandes allions & par les lerviccs qu'ils ont rendus à nos Roys
& à cet Eflat dans des temps extrêmement difficiles , & nommcmenc
Guichatd Dauphin L du nom Grand Kfaifire des ArbalefttiersdeFrancCy
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PREFACE.
< charge à laquelle a fùcccde celle de Grand MaiilreifclîArtillerie ) & Gui-
chird 1 1. Ion fils Grand Maiftre Àc France & Gouverneur du Dauphinc^
Cecce branche .cftanc dleince, aulfi biea que toutes les autres , fans
ptcotflè qa*â én teflie lien ,u nous fiiic piefêmemenc prier de celle
u îfiinfMn de la Tour iiltM comme les autres des andens Duci d'Aquî.
taine Comtes d'Auvergne. Je fuis très informé que ce que j^ayancé icy
leraexpofe aux trai(ib de l'envie &de la malignité. J'en ay trop de preu-
ves pour qu'il me foie permis d'en douter. Mais comme en tout cet aom
vrage je me (ùis principalement propofë-k miaxiine enseignée par Tacite,
3ui dit que comme il n'cf^ pas de u gravité d'un hiftorien deconrrouvcr
es fables & d'amufcr les lecteurs par des fictions ,il ne doic pas aulTl re-
jetter ce qu'il trouve eilabli, Vt conquirere fa.bulofa ,èxt-\\ ,& fiff:^ oble- T«ii.W-»»
Bare Ugemium anjmos prociU gravitAte cœptt operis credidmm , ita. <vuiga.-
fkltmdm/^.dmei^JSdtmjmi Mtfim , je tieiidfajr la meiàie conduhe
que j'ay tenue jufques à prefènt. Je fçay que le public donne aflêz voloii.
tiers dans la fable , & qu'il iHjoufte facilement Foy aux origines fabuleu-
ks des grandes mailons ; ielquelles peuvent bien contnbuer à faire voir
leur ancienneté , mais ne prouvent pas que ces origines {(Ment véritables.
U n'ea «ft pas deinclme de l'ouvrage que j'ay entrepris. Je n'avance rie»
ians preuve , non pas mefme les conjectures. Je n'en 6is aucune qui ne
(oit bien fondée. Si je voulois faire comme bien d'autres ont fût , pren-
dre iàns dilccrnement tout ce qui Ce prcfcntc d'avantageux & d'illuftre
foac une Emilie , je pourraii dbrequèlàmaifiaides ieigoéursdelaTdor,
qui delcend aulfi bien qiie celle des DaupbÎDS des Comtes d'Auvergne ,
cft fi anciemie qu'elle remonte jufques au temps de Jules Çxfar. Je le
pourrois dire d'autant plus hardiment que je trouve dans une ancienne
chronique MS. des Comtes d'Auvergne que Celtille pcre du &meux
.Vercingentorix Kcff des Auvergnats , qui fît tant de peine à Caefàr , eftoic
Comte d'Auvergne,& que Vercingcntorix le fût aulTi après luy.Mais Tacite
m'a dcja appris qu'il n'eflpas de la gravité d'un hiftorien d'amufer ainfi
les leâeurs. Je ne Ëûs donc point defcendre les icigneurs de la Tour de
Bituit Roy des Auveraucsi» de yercingeiie»rix,&: otcore moiifs de» Roya
dé l'antiquité £d>deale. Te les fiûs delceiidre d'où les anciennes chroDi>
ques & les anciens titres nous apprennent qu'ils (ont ifîu^ Ceux qui font
leurs délices des vieux contes Je ma racrc î'ove ne trouveront pas icy ce
qu'ils cherchent. Sunt apmx trué^qae ^ Ji quid'viliMs iflis.
C'cfi: par'kmefine raifim que je ne les nis (tas non plusde&etidre de
h. maifimroyale dé Ivancc , la première du monde en toute forcé dcgran-
deurs ,quoY qucplufîeurs aucleurs eftrangers & François l'ayenc avancé.
Pétrarque parlant du Cardinal de Boulongne ilfu par mafles des Comtes
d'Auvergne , dont il portoit les armes pleines fans y méfier celles de Bou-
logne , dit qu'il e(h»t rtgu fiirpe progemtMS. Unautreelcrivain très connu mmmtÊ^
te dBmé des gens de lettres , Hidromc Suxita , a efcrit il y a plus de fix
vingt ans que ce Cardinal eftoit regio génère ortus. Les Chanoines del'E- gmiuuki>
glilc cathearale d'Alby efcrivant aux Pères du Concile dcBallc en faveur^***'"**
de Robert Dauphin efleu Evefque. d'Alby ilCa d'une braiichc delà mai.
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PREFACE.
(on d'Auvergne né fisat pas 4c difficolté.ile leur dire qu'il eftoic de tégh
^zlgir* tt. t. Fnncormm génère oriundus. Enfin François Zatlêra , qui a efcric les genea*
logics des ramilles illuftrcs d'Italie,dic que Magdclcnc de la Tour Bou-
logne mere de ia Reyne Catherine de Medids eftoic du iang roj^al , di
fulftngiu. Et c^éftbnsdeuoe &r quelqne«hio|c de fèniblabb <|ttedaiu
les McnMues delà Ligue l'anÛeur des Briefi^ fimples diicours comme
les François n'ont lamais peu fôufTrir rftrant^cr régner (ùr eux mec la
maifon de la Tour , cjui cfî un? hranclic tic celle fl'AL'vcr'^ne , parmy
mZm'itU ^^^^ 4*^ trance. une autre canjuiemuon y a y dit-il ,
x^i^. «M tâaJâi.qi'û s m mmtértkmi* U imùfin de Bwuéim , leTOrleMsts , d$
U Tour , ipiifi^ dùfia^ éi tTÊMce , // efi im^Jpble tpt efhtâagmr foit recen
à ef^'amber en ce royaume , Jtaon que Dieu par fm jufle jugement le Uijpit
idleroùUrage le précipite. Je nem'arrelk pas à tout ce que ces au(t>eurs
ont avancé fans en apponer les preuves , & je f^ay le cas que j'en dois
fidre.
Je fais dcmc defcendre la maifijn delà Tour de celle des anciens Ducs
d' Aquitaine Comtes d'Auvergne. La preuve qu elle en dcfcend eft divi-
sée en deux parties , dont l'une eft générale , l'autre rc^e des titres
qui prouvent la^Mcente des-fegneon de la Tour d'un Comte d'Auverg-
ne rrerc de deux Ducs d'Aquitaine Comtes d'Auvergne &: neveax de
Guillaume le Pieux fondateur de la célèbre abbaye de Clugny, La preuve
générale c{\ dan-, le^letres du Rov ïamr Loiiis qui confirment l'elefî-ion de
Guillaume de la Tour 1 icvoli de iiigliie de Bnoude^dans Iclquclles ii
çfk diten termes fermels que ce Brevoftde(ôendottdes anciens Ducs d'A-
miitaine Comtes d'Auveigne. Cerce preuve lênie met l'aflEure hors de
aiHùculce^ parce qu'eftant certain &: inconteftable que les fcigncurs de la
Tout d'Auvergne d'aujourd'huy dcicendent en droicie ligne d'un (eig-
neur de la Tour neveu de ce Prevçft , il eft aulfi iàns difficulté qu'ils fbr-
lent dé U-Utefine tige de laqiiHie d eftdc iiCi.
U y en a encore une preuve générale dans une bulle du Pape Iimocent
VIII. donnée en ïàveur d'Antoine de la Tour dit le jeune , lequel le
Pape dit elh'e ilTu de nohilt Comttum génère «x utroque parente ^ce&Zfhte
des anciens Comtes d'Auvergne du cofté pacema , 6c èà Comtes de
„.''/.jw Beaufiwt de par iâ mere , comme M. Juftel Ta tics bien expliqué. Car
W' on ne peut pas dire que par k s Comtes du cofté paternel il faut enten-
dre les leigneurs de la Tour qui eftcncnt alors Comtes d'Auvergne , at-
tendu qu encore qu'il ioic vray que les ièigneurs d'Oiiergucs , deiquels
Antoine dclcendois, eftoient émanez de lal>ranclic dés fegneurs de la
Tour <)ui eftoient alors Comtes d'Auvergne , ils ne deicendoient pas
ncanrmoins des fcigneurs de la T t ;r Comtes d'Auvergne,mais de ceux qui
eftoienc kigneurs de la Tour longtemps auparavant qucla Comté d'Au-
vergne tombât en la mailon de la Tour.
L'autre ftteuveque les (èigneurs de la Tour descendent des anciens Ducs
d'Aquitaine Comtes d'Auvergne refiilce des anciens tirres qui juflifienc
que Gcraud (iimommé de la Tour eftoit petit fils du Comte Acfred &
Beveu de Guillaume IL £c d' Acfred IL Ducs d'Aquitaine Comtes d'Au-
vergne,
M.
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P R EF jiC E.
vcrgnc. Car on Dcpeuc pas nier que le titre de la fondation du monalbrè .
de Saucillangcs en Auvergne , qui a cfté donné au public il \ i lonp;-
temps , & dont l original ou au moms une copie aufli ancienne que 1 o-
riginal le trouve encore bien (aine A bien entière dans le Trcfor de l ab-
bayc de Clugny, on ne peut pas, dis-|e,nier que ce titre nousapprend qu Ac- rnmof»^
hed Duc d'Aquitaine fils du Comte Acfred & d'AdcIinde usur de GuiU
laume le Pieux Duc d'Aquitaine 6c Conirc d'Auvergne àvoit deux frères
appeliez Bernard Se Guillaume , lefquels roncaui& nommez dans lemef^
me ordre dans un ricre de l'EgUiè deBrioude. On ne peut pas non plus
nier que Giiilkume& Acfred Ducs d'Aquitaine ôc Comtes d'Auvergne
n'aycnr efte' neveux de Guillaume le Pieux , elVant ainfi appeliez dans un
titre de Brioudc qu! contient !a fondation de î'Eglife de Chanreuc;e en ftg»
Auvergne , ^ enpiuiicurs autrci titrci de cc temps la, Ec par coukqucnt **'
il .Êuic demeurer, d'accord que Bernard frère d'Acfired 1 L eflok aulfi
neveu de Guilkunie le Pieux , comme il efl: marqué dans ocs titres.
De très anciens fragments d'un Cartulairc de Brioude trouvez dans le
cabmei de feu M. Du Boucher après ia mort nous apprennent que ce
Bernard e(l auâeur de la branche de laToor d'Auvergne. Mais dautant
que le Coin que quelques inconnus , qui (c cachent , pour me firvir de la ser^Mattoc
pcnféc de (àint Faufte Evefque de Riez, & fùyent la lumière comme les ««ko&lô»-
Icrpens ,ont pris de defcricr les titres qui (ont contenus dans ces frag-"™*"4f^
ments a pcutclhe fait quelque impreflion lur i elpnt de ceux qui ne les s'^^^A^
ont pas veus qui ne & mettent guère en peine d'encrer bien avant ■■«««f.'ih
dans l'examen de ces matières , la mcfflifemce & l'envie ayant cet avaiw
tagc par dcfTus la verirc' qu'elles font toujours receuçs fivorablcment du
public imvant la remarque de Tacite , OhtreBaeio ^ Li'vor fronts aurihur
Mciptuatttr , il faut faire voir qu'encore bien qu'on n'eut pas ces ucres,
on a dequoy prouver d'ailleurs que les fcigncurs de la Tour d'Auver^e,
c'eft à dire Meifieurs de Bouillon, defcendent des anciens Ducs d' A qut>
taine Comtes d'Auvergne, y ayant des preuves équivalentes qui lesdei:
dommageroicni de ces titres , s ils ne les avoicnc pas.
M. Qioriff Advocac au Pariemenc dn Dauphiné, ^ui fît imprimerez
l'année m DCx. x x i v. l'hidoire du Dauphine abrégée , allègue un titre
de I'Eglife cathédrale de Vienne qu'il dit cftrc infiillible pour prouver,
que les (eigncurs de la Tour d'Auvcre;nc drrci.nL^.cnt âc% premiers Com-
tes d'Auvergne Ducs d'Aquitaine. Ce titre, qui icra imprimé parmyles
preuves Gxt une cojne qii* <m en a eferôe de la main de M. Chorier , fût
trouvée' par luy dans les archives d'une ville célèbre. C'eft tout ce qu'on
a peu tirer de luy lorfqu'apres l'imprefTîon de fon hiftoire abrcrt'c du
Dauphiné on luv demanda, où il avoit trouvé ce titre. 11 n'en voulut pas
dire davantage , v oulant avoir l'honeur de le donner le premier au public^
comme il eft allez ordinaire aux gens de letres -, & exigea.mcime pour
- cette railbn , lorlqu'il donna cette copie, qu'elle ne icroic communiquée
àpcrfonne. Or ce titre porte que Berilon ieigneurde !a Tour du Pin en-
Dauphmé donna en preiènce de Burchard Archevefque de Vieiuie Se
l'an dixiefine du règne de Rodolphe Roy Je Boulogne ( qui oommcn$a
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♦7«.
P KE F A C E.
de rfCTïer en l'an dccccxciv. ) à l'Eglifc de Vienne pour (à con-
ftruâiou mille iols & un mas auprez de l'Eglile laint Jcân , que (on pere
le Vicomte Geraud avok acquis de Seriloa & d'Âve « & ce pour la re-
danpâoa de fen ame & de celles deGeraud (on pere , de Beniardde la
Tour (bn ayeul , des Gjmtcs Guillaume & Egfred , & de tous (es parents.
_ Voila qui eft bien circonftancic& de la mefme manière que dans les titres
«f.^ de Brioudc , où Geraud de la Tour filant une donation à l'Eglilè de
Brioltde dtcqui! la 6k pour luy ^pour & femme , pour ion pere Bernard,
pour Bcmarofixt ayeul , pour Guilkume& Acfred Ducs d'Aquitaine, (Se
pour tous fês autres p^ircnr"; & amis tant vivants que défunts. Il y a encore
une charte de Ion pere Bernard , par laquelle il donne quelques biens à la
meime Eglile de Bnoude pour U rédemption de fon ame ôc de celles du:
Comte Bernard fim pere , de Ton ayed Acfred & Addjnde£iftmme,paur
Tes oncles GuiUaiuae Ac Acfred Oucs d*Aqiiicaioe,& pour tous parenci
& amis tant vivants que défîmes.
Tout cela eft bien conforme au ticre de l'Eglifède Vienne. £t cepen-
dant l'ouvrage dans lequel M. Chorier a employé ce titre a efté imprimé
loi^emps auparavant qu'on eut aucune connoUEuice de ces titres de
Brioude , lefquels n'ont paru dans le public que bien du temps aptes*
l'impreflion de cet ouvrage & après la mort de M. Chorier. Et par con-
iequenc on ne peut pas alléguer 1 objection de faux , comme il ce uire
«voit eflé fabriqué pour auâoiifèr les chartes de BrioDde,à moins qu on*
veiiîlle dire qu'il elt i^ux parcequ'il eft favorable à Meneurs de Bouillon;
qiri eft î'argumcnt dont ces inconnus fc fervent contre tous les titres qui
prouvent que ces Meilleurs fontilTus des anciens Ducs d'Aquitaine Com-
tes d'Auvergne , en quelque endroit du monde que ces licrcs le trouvent.
. d ya dans Ammian Marodilin iinebdle.inftiaâionà ceux qui fime fi
prompts & n faciles à accuièr. Un nu^lfitat de province ayant ellé ac^
cufc de concuflîon auprer de l'Empereur Julien , & l'affaire ayant t^é
agitée devant luy , l'accufé ayant nié les £ucs qu'on luy imputoit , i Ad-
vocat des acculàceurs adrcâant la parole à rEmjpereur hiy du : Quieftce
qui fè crouvera coupable , s'il fuffit aux accufee de nier ce donc ils IcMitâc.
cufez? Requis ,florenti(fime C^far , nocens efe poterit ufquam , fi negare
fùffecerit ? A quoy l'Empereur relpondit avec beaucoup de prudence ,
comme le remarque cet efcrivain : Et qui cil ce qui fera innocent , s'il
(ùffic d'accufèr î ^iupûs hmowu ep poterit , fi accufiife fujficin f "
Auparavant de quitter l'hiildre du Dauphiné de M. Chorier , il faut
encore faire oblervcr aux Icdcurs curieux de la vérité que les titres du
Cartuiairc de Hnoudc dont je vien<; de parler n'ayant pas encore paru
lorfquc l'ouvrage de M. Chorier tut imprimé ny de longtemps après, ainii
que je l'ay deja dit, quoy qu'on fçeut que k pere de Geraud de la Tour
s'appelloit Bernard , on n'avoir pas neantmoins la preuve certaine que *
(on pere fut de la race des Acfreds. C'eftle titre de M. Chorier qui nous -
l'a fournie.
Cela eftant ainfi , pifque Beribn de la Tour Sk de Geraud compte
pannî fis poienis énillanine àt Acfired Ducs 4*Aqincaine de la inelme -
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P R E F JCE.
ihankré <(ac Geraud fim pere les compte dam k dotiaiîaiiûicéiirEglifè
de Brioude , & qu'auparavant de nommer Guillaume & Acâmi, quine
luy eftoicnt pas n proches que fort aycul , il nomme Bernard (onaycul,
il ne peut plus y avou* de difficulté que ce Bernard ne fut de hi face de
CCS Ducs , c'eA à dire leur neveu y comme il eù marque dans les titres
de Brioude. Et par con(èqueiic vdla la preuve de ce qui efl: MCefié par
ùàm Louis , que les (èigneurs de la Tour d'Auvergne dc(ceiidçiiE des aiU
cicns Ducs d'Aquitaine Comtes d'Auvergne.
A cela on peut adjoufter qu'il y aà Clugnyun titre diiitienne Evef-
que d'Auvergne pcdc fils de Bernard L Comte d'Auver^eai^teurdek
lùanche dé la Tour , dans lequel filant quelques donations au monaftere
de Saucillangcs , il y fair mention de fès parenrs à peu prez delamefme
manière cjuc ion coufsn Cer^uti furnommé de la Tour les nomme dans
un turc de Bnoudc , en dilanc qu il tau ces dùUcitiuns pour le iàlut de
Tamedu Comte Adrcd fondateur deSaucillangcs, pour celle deGuillaa*
me I. furnommé le Pieux , lequel il appelle Grand Duc , pour celle de
Guillaume II. dit le jeune, & pour le repos de tous (es parents Se fidèles
trcl^aflcz. Cç qui peut encore Icrvir pour juftifier que Geraud de la Tour
•^!ttm iflù des anciens Ducs d'Aquitaine Comtes d'Auvergne , puiiqu'il
de&endoit delà mefinerige de laquelle cet Evelque eftokiflû, enanttous
deux petits fils de Bernard I. Comte d'Auvergne. Cette preuve j^cur eflrc
fortifire par une charte de ce mefme Eveique dans laquelle il tait men-
tion d un autre £iticnne ion coudn , c'eiladirc d'£llicnne appelle frère fnM»^»i<
de Geraud dans une charte de Brioude. Leur parenté eft aiièmenc prou.
vée par la table généalogique qui fuit , laquelle a eftédreffêe très e»u
âement lur des titres de Brioude & deSaucillani^es qui n'ont pas encore
eu le malheur d'eilreaccufcz de faux par ceux donc la ccmcricé juge de la
validité ou invalidtré des anciens titres (èlon leur caprice ou leur malignité.
BERNARD COMTE D AUVERGNE.
Bcmaid 1 1. Kultorgc •»-A<end>ft«.
, > — ^ ' ■ ■' ' 'v
Gciaad I. rucwMDini BltiiUM. Zoftocge- iiUrfioj. Gitj. GailUame. Kohcic 1. Vieoauc.
t I > t<KcMieS«t(i)ned*Aa«cTene. Edltacgc. HobeictLVfaHmd;
BerTiarH 1 1 1. Icigncui de U Tour. ^ ■ - 1 . ■ 1 1 -A ^
■ ■ ^ V GoilUomelV. Gujr 1. Com- BeriiaDd Vi- Robert
GcMud U fcîgaciM BccBMi. tumà. SftieaaG. Camli d'Ail- te d'AuTcnoe «ootM. Vicopait.
dckTcu. «cigpe a^cei iDonlji» l%»
Gaj. dH
Il cil fî aifé de perfùadcr à ceux qui iê rendent à la vérité que Mellieurs
de BotuUon ddccndenc des anciem Ducs d'Aquitaine Comtes d* Auveigne
' que dans tes commencemens du règne de Henry le Grand deux grands
pcrfônnagcs de ce temps \\ , M. le Procureur gênera! de la Gucile , qui
pouvoit bien en Içavoir la venté, fès ayeulx ayant cftc gardes du Trelor
des chartes delà maifbn d'Auvergne eftant au chafleaude Mercurol , &
M. le PreCdcnt Fauchée n'ont pas fait difficulté de le dire pubtiquemenc
ie de Tefctire Icmgtemps auparavant que MefCeurs de Bouillon rencon.
traflèni des contradicteurs aufli violents que ceux qui le font déclarez de
nos jours contre leur généalogie. Ces deux grands perfonnages dilenc
Tome /. - é ij
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PKEPACE,
.neccemeAC qu'Henry de la Tour premier Duc de Bouillon eftok illudes
Comtes d'Auvergne branche de l'ancien arbre de Guyenne , auquel de-
puis s'eii encé ccluy de Boulogne. Ce qui elloit encore fl biencreucer-
T^tx.im tàsktsk Vinutâ; m d ^ z x i v. que l'auAcar du neavicfine tome du Mer.
ilfij^«!(ir. Fn^içois imprimé cette année là dit polîtivement que la maifbn de U
Tour, de laquelle cftoic ilTu le Marcfchal de Bouillon , eftoic dclccnduS
de celle des Comtes de Boulogne, c'cJl ^. dire He !î mailon d'Auvergne ,
^ ^* ^^^o"^"^ généalogie de la nioiion de Combaud imprimée
en l'aimée mdcx x v i i i. die que riUiiftre maifen de k Tour eft dite
Tulgairemcnt d'Auvergne. Et certes il jr aiiroic dcquoy s'eftonnûrfi cetce
tradition efliant reccuc fans difficulté , comme il paroit clairement par
■ ce qui vient d'elbe dit , ces Meilleurs (è fuHènt efcartez de l'opinion
commune ibuflenuë d'ailleurs par l'erreur de quelques eicrivaiiis de te-
jNitackm » ai&votr de M. le PreHdent Savaron ^ de Me(&eurs Chenu ,
Robert premier audeur de la Gaule Chrefticnne, & Scvert Théologal de
Lyon , lefquels ont {ùr ce fondement donné le fùmom de la Tour à quel-
ques Comtes d'Auvergne & à quelques £ve(ques de Clairmont qui n'e.
ifoientpas de labiâncne de la 'Tour , parcequ ils eflioienc perfindex qne
la maibn des Omîtes d'Auvergne & celle de la Tour neftoieiic qu'une
Siyliiimit. tnefine chofè. Error conmunis facit jus.
Auf^i lem.Hlc i! qu'après que la branche des Comtes fût finie par la
mort lans cnlans de Jeanne lècondc du nom Comccflc d'Auvergne Du-
chdSk de Berry , & que la Comté d'Auvergne tomba dans ceUe de la
Tour par le mariage de Marie d'Auvergne dite de Boulogne ù. tante à
la mode de Bretagne avec Bertrand feigneur de la Tour V. du nom , on
xic regarda pas en ce temps là cette aifaire comme un iimplc droidt de
/ùc^flum collatérale , quoy qa elle le fiit en ^Sedc , mais comme un re^
cour de cette digf»ité à ion origine , la Comté d'Auvergne n ayant fàk
que rentrer dans la mailon d'où clic cfloit fortie par les mariages de la
Princelfe Jeanne. Ce qui fut aflez ingcnieulement exprimé pourlors par
la reunion des efcuilbns des armes delà Tour & du gon^on d Auver-
gne comme venants d'une me(me tige nouvdlement reunie par le ma*
ri^^ de Marie & de Bertrand , celuy qui ™agiiMi cette manière de re-
preîènrer la reunion de ces deux brmches ayant fait (ortir ces efcufîôns
d'un anneau envoyé du Ciel pour (ignifier que le Ciel les avoit reunies,
ainfi qu'ils fe voyent encore aujourd'huy en pierre lûr le portail du cha-
Aeanoe Montgatbon, (èigneuric qui eftoitaucmfiMs le titre des aifnezde
la maifbn d'Auvergne, 6t fiit donnée en partage à Godefroy d'Auvergne
dit de Boulogne fils de Robert V 1 1 Comte d'Auvergne & de Boulogne
lorfque ces deux grandes terres vinrent par (îicceilion de lâng à Jean pre->
mier de ce ik»i après la OKWt de Jeanne Comceflè d'Auvergne Se de Boa«
lognc Reyne de France là niepcc & de Philippe Duc de Bourgogne fils
de cette Rcyne. Apres la mort de Godefroy cette leigneurie «Se les autres
biens de la mnilon d'Auvergne tomberenr d;in^ la maiion <^e 1:î Tour au
moyen du mariage de iâ fille Marie avec Bertrand fèigneur de la Tour V.
du nom. Et ce fiitpour.locs que furent gravez les deux eicuflons d'Auver>
gneAcdelaTour.
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P KE F A CE.
Mmi yi'-iir.i 'jji.'-jrr
Ce qui fût fuivy mcfme par la branche des feigncurs d'Oliermies Vi-
comtes de Turenne, y ayant auTreibt des chartes de Turenne des letrcs
de François dekTour II. du nom Vkomfe de IWniie données à Ma,
^ — * "«""•6»**-i»>'»" «*ut ucicjucucs II y a un eicuiion
detesarmei en miniature iny-party d'Auvergne & de U tour porte par
on ange en la manieiequ'oii le voùlqr. ^
Ce neft doncpa«! MefTîcursde Bouillon iTanjourdhuy qui ont les pie:
jmcrs prétendu qu'ils cltoicnt ifEis dcsandeos Ducs d'Aquitaine Comtet
é iij
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T K E F AC E,
, cojnmc on le voudroic peiiùader au public , pui(qu'oitcre les
preuves qu'on en a nrées de l'antiquité, Meflîeurs delà Guefle & Fauchée
rendent celmoignage que c'eftoit une opinion commune rcceiie de leur
temps que les ieigonir^^de la Tour cfloicnt puiinez de la maiion des an-
càens Omîtes d'Auvergtfé branche de lancicn aibwde Guyenne.
Mais dauiant qu'ils n''ont ^as donné les preuves de cette origine, on a
CItu dans la iùite qu'il eltoir a propos d'en informer le public. M. Juftel,
pcrfonnage d'un grand fçavoir & d un rare mérite , ie chargea de ce foin il
y a plus de (bixame ans , & y travailla très utilement & avec tout le luc-
' ces qu'cm en pouvoit elperer. Il aiiroit encore mieux reuiG , sll avdt eu
connoiffance dès anciens dcreî qui ont cRé delcouvem depuis l'impreC
fion de Ion ouvrage. Il faut neantmoins avouer qu'encore qu'il ait man-
3ué de mcmoures af&z inftrudtifs , cette opinion de l'origine des icigncurs
e la Tour aefié fkvord>Ieniencieceuedes periônnes fçavantes , & nom.
mémenc de Meffieun de Saînte^Muthe dans leur hiAoire généalogique
de la mailbn de France , où ils ont mis que les feigneuis de la Tour du
Pin edoient ifTus de l'illudrc maifon de ia Tour , qui prenouong^ de
celle des anciens Comtes d'Auvergne,
fi^iib*^ M. Durand , oui a Eut reimorimer il y a environ cinquante ans les ori'
gines de la ville ae Clairmont de M. le Pte^Mlcnc Savaionavec des remar-
ques, dit qu'il ne faut dire autre chofe pour prouver que la maifôn de la
Tour eft des plus illuHres de la Chrelhenté finon qu'elle cil entrée plu-
ilcurs fois dans l'alliance de France , & que Catherine de Medicis fille
de Magdelenede laTour f31ede Jean de u Tour &dè Jeanne de Bour-
bon nous a donné trois Roys qui ont confecutivement régné, Se que cette
branclie des ailhez de la "Tour eftant efteinte par le decez fans enfans de
la Keyne Marguerite, qui avoit fùrvelcu & fuccedé à tous lès frères ,les
biens de cette Ivancbe ont eAé tran^iortez dans la maifim royale par la
oonation entte-vifi que fit cette Reyne an Roy Louis X 1 1 L lois
Dauphin.
Le nom de la Tour cftoit anciennement fi grand & fi haut que lors
mefîne que les Seigneurs de cette mai(on eftoicnt Comtes d'Auvere;ne
ic de Boulogne , on les appelloît neantmoins quelquefois fimplemcnt icig-
neurs de la Tour , comme fi le nom de lèigncur de la Tour efloit d'ime
auili grande diftin(5tion que celuy de Comte d'Auvergne & de Boulogne.
La preuve de ce faidt eft ayfée à £ure. Berry premier Heraud ou Roy
b^yi'i?é»' d'armes de France a kifle par efcrit que lorlque le Roy Charles VIL
^^f^ afliœealaviUedePoncoiièenl'année MCCCCXLi. il avoiten fi>nquar.
der'fes Comtes d'Eu, de la Marche, &de Tancarville , le Marefchal de
Culant , le Sire de Moiiy , l'im des enfans d'Albret, & [aifiié fils du Jèig-
neur de U Tour d Aufvergne. Dans le tournoy qui fut fait à Nancy en
Tannée m C ce ex l pour le mariage delà Princeife Marguerite fille
du Roy de Sicile avec Henry V I. Roy d'Angleterre Monfeignemr de U
T(Wr,c'eft à dire Bcrtraml de la Tour VI. du nom Comte d'Auvergne &
de Bouloî^nc , vint fur les rangs , & y rompit fîx lances. Ec il ne ferviroit
de nen de dire icy qu'il faut entendre cela de Bertrand VII. ion fils^
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P K E F J C E.
aui^uel il Hc de ion vivant donation de la feigneurie de k Tour. Car ou^
crexnie ceoedoiuidoii ne fin fidce que l'aimeed après le coumoy» Beiv
mna VIL ne portoit en ce temps la que le nom de fèigneur de Moni>
gafcon , comme les hiftoires & les titres le juftifient amplement. lîya
dans le regilbrc ce xjc i v. de la Chancellerie des lecres de Icgitiinacioa
aceordijes par le Roy Cliades VIL àjeanle BoutctUer domiKS aucha-
ileau de Montbafon prez Tours au mois de May >ccccczLvzii.dans
lefquelles Charles d'Anjou Comte de C\a.\Tn\ont ,Dominuî Bertrandus de
Tune y ôc autres lonc nommez prefènrs. On a des Iccrcs du mefine Roy
datées de Lezignen le quatriemie Jum mccccll en faveur du Grand
Klaiftre deChabanes , expédiées enpreiênce de MleCoatcedtt MainCy
de rEvefque de Maguclonne , du fei^tur de UTcmr^à/t TAdinifal , A:
autres. Dans un arreft du Parlement donne le x x v i. Juillet mccccli.
au iu)cd:de la fucceffion des biens des Dauphins d'Auvergne Bertrand de
la Tour VI. du nom Comte d Auvcr^xic oc de Boulogne, qui y eltoit in-
terelfê, A; incervint au procez comme parde iiecef&ire, eft appelle' fim-
ptemenc Bemamdms damimu de Tmw. Aq \i£t de jullice tenu a Vendof ji»iMi»r.ttt<
me en l'année mCCCCLviii. pour juger Jean 1 1. Duc d'Alcnçon
accutë de crime de le^e majcHé , U JUgneur de U Tour iAmvergne ,
c'eft à dire le mefine Bertrand VL Comte d'Auvergne & de Boulogne,
y fiit appelle , & y dm un rang con(îderable. En l'ann^ MCCCCLxviir.
le Koj Louis XI. voulant cînftier Philippe de Savoye Comte de Brcflè>
lequel allant contre ion Icrm^nt &: contre ia parole s'clloir Hpjc avec ffs
ennemys & luy fâiloit la guerre , li envoya en BreÛe deux nui iiouunes
cofànuukiez par U Tmt £Âmm^ , c'eft à dire par Bertrand de la a^.if9tM9t
Tour VII. du nom Comte d'Auvergne & de Boulogne. Tay trouvé mltfiltiiS^
c^nns un rcgiftre du Conicil du Roy Charles VIII. que le x v i i. /m-
Juillet MCcccLXXXiv. il fuc ordonné une provilion ponr Mons'^
de U To»r pour le faire joiiir de la Comté du Lancaguez, qui luy avoic
cfté fNBllée par le fisu %sff LoUîs X L en ieoompef& de la Comté de
Boulogne.
La grandeur de cette maiibn cftoic fî bien reconnue en ce temps là
qu'après qu'Alexandre Scuaic Duc d'Albanie frère du Roy d'Eicofle fut
venu en Rancepourimplorerla pcoteâioii do Roy Loiiis XL contre fea
fieK , qu il prmodoit avoir ufiirpé le royaume d'Efcoflê lùr luy , le Roy
ne jugea pas à propos de la luy a.ccnrdrr à ciii{è des anciennes alliances '
que les Roys de France avoienc avec ceux d F.tcofrc; ncnnrmoins pour
le coniolcr par quelque choie de grand , il luy ht clpouicr Anne de la
Tour fille du Comceif Auvergne êcde Boulogne , de frêiivm ^
d'HeâorBoethitts Çr^rf^.
hiilorien d'EicolTc.
La Rey ne Catherine de Medicis , toute Reyne & toute puiilàntc qu'elle
edoit , vouloit bien qu'on fçeut qu'elle iê &uoic honcur d'eilre de{cen>
duë de la maiibn de la Tour, ayant un jour dit à-Henry de la Tour Vi- /^^^'-"^^
ct^ede Turenne , pour l'attirer à ion party , qu'il eftoit obligé d'à (Te- i^MOi^f.
âiomier oequi Ufc^doic , ut hmumr d^tfin d*fimi»d» Um^Jon
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T.REF ACE.
ii Boulogne £Aamtifmf comm r/fr. Ce qu'elle reconnoiflbic fi publi-
quement que Gilles de la Toor feignesir de LimeUil fâiiânc iati tefia^
ment en l'annc'c mdl xvi. il luy recommanda (es enfans , comme ayant
l'honeur de liiv appartenir Nous en a\'ons encore une preuve dans les
KiptMMarxM^ Mcmoïros de ia Keyne Margueruciahile ,iac^uelie parlant de k pitoya^
moredeU Damoiiêlle de Toimioa fille de Ctaudede la Tour Dame
de Toomoa , die qoe lès fimeraïUes fivenc comnumiUs les plus AmMw-
bles quil/è pouvait faire pmttfirede gmndû mai/on comme elle cfloit , mef-
me appartenant i la Koine ma mère. Je n'aurois pas raelme de peine à
croire qu'en l'endroic où elle parle d'un de (es coufîns , dont on a ioiiie
le noni en blanc y elle a entendu parier d'Henry de la Tour Vicomte de
Turennc ■ lecjuel eftoit fi "bien auprczdu Roy de Navarre /on maiy qu'il
luy ettoit ayié de luy faire les bons offices de parenr rju'elle reconnoic
iuy avoir eAé rendus par ion coufin. Ëc pour cette mciiue raifbn le Roy
'Henry IL mary de Catherine de Medids donnant \ François delà Tour
iiL au nmn Vicomte de Turenne la charge de Capitaine de cinquante
hommes d'irmc; , il dic qu'il la luy donne en confidcration de Ion mérite
& de les c;r l'idcs qualitcz , & encore en confidcration de la gra.nde pro-
Trmwf,ts7- j^iffij^^ ^ Ugnaige dont il luy actouchok. Et le Roy François 1 1. Jon fils
.dans des lecKs données à Reims le a:xii.Sqiitenibre mdlxx. en&veur
de Beatrix de la Chambre Ptinceflè de Sdaifaniè & de la Gruthufc dit
3u'elle luy atteint de proximité de lignage , parcequ'cUe eftoit fille d'Anne
e la Tour fœur de Magdelene Ducheflè d'Urbin merc de la Reyne Ca-
therine de Medids. Et par con&quenc ces Roys eftoientbicn perfiudez
que Meffienrs de la Tour fèigneurs d'Oliergaesdelcendoknc des aiidons
Comtes d'Auvergne , puifqu'iîs les comptoicnt parmy les proches pareAs
de Catherine de Medicis iïïîic des anciens Comtes d'Auvergne. D'où il
s'enfuit encore que ce n'eii pas feulement de nos jours , comme .on a,
voulu le periîiader an public , que ces Mdfieurs ont prétendu eftne ifitts
des anciens Comtes d'Aavergne, poifqu'on le croyoit deja comme une
chofc confiante dez le temps du Roy François I. & v\q fcs enfant.
Tour ccqtie iev!ens de dîre de grand & d'illullire de U maiion de la
Tour d Auvergne , qmdoit plaire àc plaira aux honeftes gens amateurs de
k vérité, rencontrera neammoins des conttadîâeurs ; &le nombre decens
cy fera bien plus grand que des autres , parce que le vulgure , lequel lèlon
Tatit. ift.i. la remarque de Tacite eft naturclcment avide de fiélions & enclin à
croire le pis, eft dcja prévenu de l'opinion qu'on a pris foin de luy inC
r»iim '.i .i*. pirer que les titres anciens qui prouvent l'origine & ranaquité d« cette
dl^'J^'^' ni>id£m font fuppolèz, 8e il te met peu en peine d'examiner û les bruits
qu'on a relpandu contre ces titres font faux ou véritables. La malignité
a des charmes qui luy donne des partifans , parccque malignitati falfa
fpecies libeHatU is^, comme dic Tacite. Mais il ne s'enfuie pas de là que
le party dà oontradiâeurs &des inalveuillans iôit le mdllcur parcequ'tl
eft le plus grand & le plus nombreux. Seneque nous apprend au con«
traire que le mauvais ulàgc qui s'eft introduit dans le monde efl que ce
m fontpa&lesbonnes choies quiplaiTenc le plus, ôc que .la preuve qu'une
chofè
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PREFACE.
choie eft maiivaôfe cH quand elle plaift à la mulcinide. Non ita bene cum
nbms humaatis ^itMT, die il , ut meharx fbtr^us fLunut. •é/punntmm
fimi tmha. eft. On recherche dans les ouvrages qu'on met au jour 1 ap-
probation du public, c'eft à dire du public Içavant , & non pos imperiu
muituitdmts , pour me ièrvir de la manière de parier de Hce Live. La
wricéneantmoùis à traTtrs tout cek a cet avantageûr latnalknicé qu*** ^^
près queFenvie , qui ne peut pas toujours durer , eft eftdiice,k vodedit
menfongc cftantlcvc, la polleriré rend juftice 1 î.i bonne cauff. -Ifc^rr cttm
extinxem taviduM^ die Qceron , m geft* Jèmpunrmi nomtms gloru m-
Ce n eft pas de noftre wmps feuleinenc que l'envie s'eft eflev^ con-
tre les grandes maifôns. On en trouveroit quantité d'exemples dansl'aiv
dquité. Mais (ans aller fî loin , ne fçait on pas les calomnies qui onteflé
puoliées dans le dernier (lecie contre quelques nuilons des plus illu-
ftres de ce royaume. Les eferics qui ont eAe publiez contre ces gran-
des maifbns ne paroîffent plus , dies fiibfiftene dans leur Iplendenr en
delpit de leurs envieux & de leurs ennemys. On fe peut donc tenir pour
afTuré que ceux qu'on a fait ou qu'on pourra faire contre la maifon
de Boiiillon auront le mdme ^ort , & que l'elclac & les bruits qu ont
«xdcé contre elle dans ces derniets temps la jaloufie AclameClifioce ne
ftnircntaptes nous qu'à manifefter & eftablir de plus en plus la vérité &:
la grandeur de noDlcflè & de fon origine. Tvjlirorum , dit Ciceron ,
tm fJtriHS /mdictmt ohtreSiatiotie maU^UntiA Itherattm. Le public
qui viendra après nous ne prendra d'autre party que celuy de la vérité,
contre laquelle le menfônge ne peut jamais preurite &k» la manme
enlcignéepar le Cardinal Baronius : *4dversàs. wrhttm mtmUcûm nm^
prejcribit.
Apres avoir demonûré la grandeur & la nt^leûè de la maifon d'Au-
vergne , il &ue parier d« tnnciicies que les branches de cette tûnà&ia^
aflàvoir les Comtes & les Dauphins d'Auvergne , les Vicomtesde Tbiem»
& les (èigneurs de la Tour, ont portées. L'opinion la plus commune , &
qui eft quafî univerfclement receiie , eft que î'îifac^c des armoiries n'a
commencé qu'avec la première guerre iainte, c eil adureaiahn de l'on-
nefineiîecle & aaconuneflcementdo dousdenne. Mais feiM» .de Ca(è>
neuve , pcrlbnnage d'une très giande érudition & parfidtement verfé al
l'hiftoirc du temps moyen , eft dun autre avis dans fcs Origines de la langue
Françoifè, & tient que les armoiries fixes & héréditaires commencèrent en
France en mefme temps que la propriété des fiefs devînt héréditaire, fc-
que ce fut au commencement de la trdfîefine race de nos Roys , le Roy
Hugues Capet ayant efte obligé par raifbn d'Eftatde relafcher à la noblefle
la propriété des fiefs pour affermir la Couronne fur ià tefte & fur celle de
lèsfùcce0èurs& contenter un grand nombre de Seigneurs qui menaçoienc
deiê deftacher de (bnobeïf&nce.Il (èrdt àibiiliatterque ce Içavant homme
eut cnle loifir dedonner un traité particulier qu'il avoir projetté de &ite
de l'origine des armoiries , dans lequel ilauroit uns dourc donné de bonnes
preuves de ce qu'il a avancé (ùr ce fujcâ. Qjioy qu'il en bic« il eft confiant
Tome /. : î
PREFACE.
que les Comtes d'Auvergne prirent le gonfanon pour leurs armoiries. le
voudrois bien en pouvoir dire icy quelque choie de particulier , mcCme-
ment à caule qu'il y a grande apparence qu'il leur a cllé donné ou qu'ils
l'ont pris pour quelque grande acftion faite en guerre , e liant dit dans un
Faclum prelènté à la Cour de Parlement de Paris en l'année mcccclxxx iv.
par Anne de Beaufdrt Candlac veuve de Godefroy de la Tour leigneur
de Montgafcon que les Cumtes d ^wvergae ont cjic moult njailUnts f>t^
hauts en grAuâ Imieu)- , 0- encores eu fatit les enfeignes à leurs armes , de-
quoy ils portent le fanon , qui eftoit anciennement ^ eft figne de excellente
l ertu honeur. Mais on n'en fçait pas l'origine. Le Feron la rapporte à
un Aubrv Comte de Dammartin fils de Renaud Comte de Dammartin
& de Boulogne Marelchal de France , auquel il dit que le gonfanon de
l'Eglilè militante fut donné par le Pape comme à celuy qui clloit vray
defcnicur de l'Eglilc de Rome. D'autres difent que le Pape Fclix qui feoic
à Rome Tan ccccLxXxvi. le donna à Léger fils du Comte d'Auvergne,
&. qu'il le fit Gonfalonnicr de l'Eglife. Et d'autres enfin cftimcnt que les
Comtes d'Auvcrj;ne prirent ces armoiries pour avoir elle Gonlalonniers
de l'Eglilè aux guerres de la terre lainte. S'il m'eft permis de dire mon
Sentiment en une matière fi oblcurc & fi embrouillée & de tirer Quelque
cJiofc de vraylemblable de ces divcrfes opinions , je fuivrois volontiers
celle qui dit que les Comtes d'Auvergne prirent ces armoiries à l'occafion
des guerres de la terre fainte. Ce qui doiineroit ouverture à penler que
Guillaume V I. Comte d'Auvergne a efté le premier quia pris le gonfanon
pour les armoiries , attendu qu'il fiit à la première guerre fainte , & par
conftquent le premier Comte d'Auvergne qui a elle en la terre làinte pour
la defenfe de l'Eglile contre les infidèles. Et c'eft fans doute lur ce fonde-
ment que Philippes Moreau a mis par efcrit dans le Tableau des armoi-
ries de France page 340. que les leigneurs de la Tour Vicomtes de Tu-
renne ont blafonné leurs armes d'un gonfanon de gucniles pour avoir efté
d'autresfois Gonfalonnicrs de l'Eglife.
A ccrtc occafion j'adjoufteray icy un lèau de Jean I. du nom Comte
d'Auvergne 6c de Boulogne qui m a ellé envoyé de l'abbaye du Boufchcç
en Auvergne après que le volume des preuves , où il auroit peu eftre cm-»
ployé , a efté imprimé. Il eft fingulier à caufc des tours qui accompagnent
le gonfanon. Pour la mefme raiibn je mettray de fuite un reliquaire qui
eft confcrvé dans l'Egliiè parroilîlale de Vicie Comte, oùfe voyent les
melincs ornemens d'architcaurc , c'eft i dire des tours , fur lefqucUes font
arborez les gonfanons. Je n'ay pas peu trouver le nom du Comte d'Au-
vergne qui a fait ce prefeni à cette Eglilè. Et c'eft pour cela que je n'en ay
pas parle dans l'hiftoirc. Mais ces ornemens pourroient bien donner lieu
de conjeûurçr que ce fut ce Comte Jean qui le donna.
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Mrf il Sm'mlt
Niriht !>■ t.
^«»i<f l«47.
Hi^thtdi S.
U.f^filtH-
M7« -
PREFACE.
Les armoiries des Dauphins d'Auvergne auroient dcu cftrc le gonfànon ,
attendu qu'ils delcendoicnt d'un aifiié des Comtes d'Auvergne. Mais ils le
quittèrent, & prirent un Dauphin à l'exemple des Comtes d'Albon & de
Vienne , qui ont cfté depuis appeliez Dauphins de Viennois.
La branche des Vicomtes de Thiern , qui font en fuite devenus Comtes
•de Chalon , portoit d'or au lyon de gueules.
Celles des (eigneurs de la Tour eltoicnt une tour , comme on le voie en
un fcau de Bernard V. fcigneur de la Tour.
La branche des leigneurs de la Tour du Pin , devenus en fuite Dauphins
de Viennois , portoit une tour avec un avantmur pour brifure.
Celle de la Tour qui fut fouveraine del'Eflat de Milan portoit une tour
Se pourbrifùre deux fceptres en fâutoir {ùrmontez d'une fleur de lys.
Il faut revenir maintenant aux armoiries de la Tour d'Auvergne , donc
je n'ay dit qu'un mot en pafïànt. Les anciennes armoiries de cette mai-
fon efloicnt une tour, à laquelle on ajoufla les fleurs de lys qui l'accompag-
nent aujourdhuy fous le règne du Roy Phihppe Augufle, & non pas fous
le règne de Philippe de Valois , comme l'a efcrit le R. P. Marc Gilbert de
Varennes dans l'ouvrage qu'il a intitule' Le Roy d armes. Ce queMcflleurs
de Sainte - Marthe attribuent à une conccfEon du Roy. Sur quoy M.
du Cangc fait une reflexion , que le privilège de porter les arraci ou une
partie des armes du Prince a elle de tout temps cfhmé très particuher,
n'ayant efle' conféré qu'à ceux qui avoient beaucoup mérité del Efht, &
qui luy avoient rendu de fignalés fervices. En fuite dequoy il rapporte le
tefmoignage qu'a rendu M. Juftel qu'avant que le chafteau de la "Tour fut
ruiné on y voyoit deux efcufibns des armes de la mailon de la Tour {gra-
vez fur une cheminée baflie en l'année mccxv m. l'un avec la tour fîmple,
qui font les anciennes armoiries de la mailon , & l'autre avec la tour àc les
fleurs de lys , comme ils font rcprclèntcz icy. /
* ?
11 efl très important de remarquer en cet ehdroit que l'ancien blafon des
armoiries de la Tour cfloit bien différent de celuy d'aujourdhuy. Car au
lieu qu 'aujourdhuy la tour efl d'argent en champ d'azur , elle eftoit autres-
fois de gueules en champ d'argent , & non pas de gueules à la tour d'ar-
genr , comme M. Juflel l'a mis au commencement du cinquiefme livre , &
comme il a efté aufli imprimé en cet ouvrage page 147. par inadvertance.
C'eft ce que nous apprenons de l'hiflorien du petit Jean de Saintré , qui
dit que le Seigneur de la Tour d'Auvergne portoit de France à la tour de
gueules, & de Sanfovin & autres hifloriens d'Italie, qui attcftent que les
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P REFJCB.
^gneun Ac la Tour {ouvcrains cic l'Eftat de Milan portoienc d argent ^
la tour de l;ucii1c!>. Me illeurs de Sainte Mai rhc dans la première édition
de Thiftoire généalogique de la mailon de France imprimée en l'annce
MDCxix. ccuUiencau ih ont vcuunancienKcucild'armoiries dans lequel
it eftdt marqué queumatfon de la Tour eu Dauphiné portok d'argent
à la cour de gueules. Ce qui a fàtc , ajouftent-ilt , qu'aucuns dootâicqtt ili
(ùilènt ifTus des Barons de la Tour en Auvergne , lefqucls portent autres
armoiries , içavoir d'azur iemé de fleurs de lys d'or à la tour d'argent. On
voit en i'dbtMyedu Bodêhcc & en pldînin ancres endroits d'Auvergne
les armoiries de la maifondekToiir oÂla tnureftdegnoiles. lln'cftpaf
difficile de tirer de là une preuve, principalement quand on en a d'autres,
que les Seigneurs de la Tour du Pin fc rcflôuvenoient fi bien en tous temps
qu'Us clèoicnc lilus de la mailôn de la Tour d'Auvergne que lorfque les
«nnoiiks ont commencé d'elire ufiiées , qitoy qu'en ce temps là niflênt
éuu un aHèz grand efloigneraent de lenr origine , ils y refletchirelit neanc-
moins , & prirent la tour à trois créneaux , deux toueftres & une porte
comme ceux d'Auvergne , ainfi que nous l'avons marqué au comme nce-
ment du quatricfine livre en parlant de Geraud I. lumommé de la Tour,
flc ont en uiite pris loin d'en changer le U^mà mefiire qu^ a chabgé dans
la maUôn de laquelle ils eftoient idùs , ayant dans les anciens temps bla>
(onné la tour de gueules comme eux , & puis d'argent lorfque ceux d'Au-
vergne ont changé les gueules en argent. On pourroit conjeé^urer que le
champ eftanrd'argcnc,c*eftidiieblanc,onmettoicles gueules, qui mar^.
quent la couleur rouge , pour adcMtir les armoiries conformément aux
habits ; Tulage cftant anciennement, comme M. de Cafcneuve l'a obfervé
en expliquant le mot de gueules , de faire accompagner de peaux de gueu-
les les haoics d'ermines dont ilshabilloient les grands Seigneurs & les Da-
mes auif mariages & antres (blemnites.
On en peut dire autant des Seigneurs de laTooir (icKfilaiiqUefenvienâ
de dire des Seigneurs de la Tour du Pin , eftant très certain qiie ceux dû
Milan ponoient anciennement en leurs armoines une tour a trois cie*
neaux , deux lèneflres , & une porte , Se qu'ils les blafbnuoieilt (elon l'an*
ciënIsljifiMkifes Seigneurs de la Tour d'Auvergne , c'cft à dire d'arginic à
la tour de gueules^ à quoy ils ajouftorent deux (ceptres en (àucoir, ati
bout de(quels il y a une fleur de lys , comme fi par cette brifùre ils IVOfenC
voulu laiÎTcr à la poilcritc une marque eternelc de leur origine.
Auparavant de quitter la matière des irmoines il cft à propos de faire
remarquer aux lecteurs que les Seigneurs de la Tour mettoienc alica fixl»
fiij
PREFACE.
vent la rour en abyfinc fur une fleur de lys du milieu de l'elcu. "On en voie
une grande quantité de cette façon en Auvergne & ailleurs. On en trou-
vera mcfmc plufîeurs preuves <lans cet ouvrage , comme dans les cliaiu^
bles-que Bmcand de la Tour V I. nom donna à k fidnce chapelle de
VicleCoBite , /îir un reliquaire qu'il donna à l'Eglifê parroilliale de la
Tê.tj^f^ mcfrne ville , fur le tombeau de Bertrand VII. & de Louife de la Trimoiiille
M»' >4». f femme , iùr imc moimoye ârappée au coing de Jeanne de fioiu:bon Com»
Duc d'Albanie d'Anne de la Tour (à femme qui cft Inr la ponede k
iacriflie de la &nce chapelle de Vie le Comte.
Les anciennes armoiries des Seigneurs de la Tour font ^ comme je l'ay
deja dit, une tour, armoiries parlantes, l'uiage ancien cilant, comme M>
^ ^ le Prefideofe Fauchée -èc Eftiome Pafiiuier Tonc remarque' , de porter les
i. '"d'.i armes conformes au nom de la fâmille, s'il n'y avoir de bonnes raifimc
f^/îï'i>."o. pour en ufcr autrement. Ainfî nous voyons que les armoiries de plufîairs
titihftciH.i, grandes maiions & de pluficurs Seigneurs de grande confîderation clfoienc
X. ,'h»t"iî!' parlantes, comme eAoienc en France celles, des Ducs de Bretagne, des
Dauphins de Vieuiois & d'Auvergne , des Seigneurs de k Tour, & an-
chtm n. cres , dont M. le Prcfident Fauchée en a rapporte plufieurs dans le livre que
^«mmp étt K ^^cns de citer , & en "ESfXgpc celles des Roys de CaftiUe^ de Leon^ de
Gahce & de Grenade;
^ t—m ÏjetÊiffotaèesmiwaks^ les timbres , qui ièmbktic £ure anjonnUil^
imepaidefiiieceflâireauxaimoiriesipÊmefme ceux qui p^^
ne pourroient pas à la rigueiu" mettre descafques (ur leurs efcuflbns y met-
tent preicntement de beaux & elclatans timbres & fupports , ne paroiflôient
pas eûre aucresfbis Ci necçdàires , puiique l'ulàge n'en a cftc introduit que
«en caïd. Encore fimc il demeorer d.accord qu'après que ces omemcss
forent inventez, ils ne furent pas communs, &: que les grands Sel^neitiSy
qui eftoicnt les feuls qui les employoîcnt, ne les employoient guercs. Et
çoinine ce n'çik>it pas une choie eitimée pourlors importante pour mar-
4jiier k iptandepr dep jna^Mis , ces marques extérieures de noblcâc
tt'efioiient'paa en çes^lianips là fixes ny afTeâre'es aux familles.
Le premier que je cirouve s'en eftre fcrvi dans la branche ai/ne'e de cette
mailon , quicft celle des Comtes , efl: Jean premier du nom , quiavoic
deux lyons p<;iui; fùppon & un cygne à ailles delployécs pour umbre.
JDansfcmcfme temps Godcfiroy fei^neurde Montgafcon fon frère avoit
deux âavages pour iupport & pour dmbce k eefte d'un jeune homme
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0lânc jufqucs à i'eflomac , comme il eft gnv^panny les preuves page tti.
A l'elgard des Seigneurs de la Tour, je ne trouve pas que pas un d'eux
s'en (oie iervi avant ficirrand IV. du nom, lequel a deux lauvages pour
iîipporc 6c une tour panachée pour timbre en un (eau de l'anMCCCLXvi.
imprime panny les preuves page 591.
Apres luy Jean de la Tour icigneur de Mon^afcon prie pour iùpport
deux licornes & pour timbre un cygne à aifles delployées. Mais Bertrand
VI. & Bertrand VIL Comtes d'Auvergne & de Boulogne & Godefroy
lie k Tour (eigneurdeMontgafcoa fiece deBcfcnuul VIL poitoieittiilie
tour panachée au dmbre , comme on le voit dans un titre ac l'abbaye da
Boufchet de l'an mccccxxxix. & dans un ancien armoriai des provin-
ces dAuvergne , Bourbonnois , Forez , & Beaujolois fait environ l'an
MC c c C L. par Auvergne Herauld, amil qu il nous l'apprend au com-
uienccnient de (bu ouvrage adreifê au Roy Charles V I L.ihii cfl conlenr^
ehôriginaldàMit rare 1^ oirieutc^nnetdeftï/deGaigfterk^ ils A>Aa^
T^'^T> ^ de v^ftft Mttjfjîf nyak AuvËkCKE HeR.AOL£> Afâkpa'r
rttrtûttm uh fwnt dhn^ tCnrmts des Duchés pays dkAufvergne ^ de
Bourifomois , Comté de Vounft , ^ jfeigiutmt de Èeaa/e» y tmihint i moà
mffiur itanmes , auquel fuis efiablipAr très nohU excellent Prime Mon-
fiigtteur ChxrUs Duc de Bourbonnois ft) d\A»ajerq^ne , k U mémoire duquel
ay fait ce frefent abrégé i armes Afattenans k Jès Jujeâs k caufe dejdits
pAjs &c. J'ay creu que jedevois idêrer ior les armoiries de ce mandent
& le (eau de l'abbaye du Bouichet pour achever la preuve de ce que j'ay
avancé touchant les (upports & les timbres en gênerai & en panicidicr
des Comtes d'Auvergne & des Seigneurs de la 'Tour. Aind je les ay £uc
grayci; comme ils iô{it icy repreièçiez.
VriMHMr
«7«.
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PRMFJICS
Marie de Boulogne Dame de la Tour , qui fut du depuis Comteflc d'Au-
vergne & de Bouloaie , mettok pour fupport deux cygnes & pour dm-
heimIyonpaflawdaiisimibnderanMCCCO»«i.yi>AoribBé
iàli «M» da ffonra* td r-"*
Pour donner encore une preuve que les {ùpports &les dmbres n eftcnenc
pas aucresfois fixes j'ajoulleray icy deux (eaux de Pierre de Beau^rc Vi-
comcc de Turenne , dam Tun de/quels il y a deux iâuvages pour iiipporc ,
&<bdisim«iiiedeaxlyons, &poui:diimiiiicidkdwoiiie«iacliée
ayan à iÔD col unlambd cle oois piecn.
Aux rupporcs & aux timbres on a ajouflé les cris de guerre ou d'armes.
Ce qui n'eu mmecholè qu'âne cbmeiifconcaië en «kuzoa tcobjparales
' lancominqiceinciitonaafacbcoinbatagdchBicfléepar
un
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P KEP AC E.
Un Chef ou par tôUs les (oidars eb^ble luivftticlttteticoncres & les occâ-> ^*^^g*ca<»'
fions. Comme le bruit & le tintamarre que le tonnerre fait dans les nuës s. ttnu ^
en mcfme temps que le carreau de la roudrc vient le lancer lur k terre ****
adjoufte beaucoup à i'eflonnement que ce météore a accouûumé de fbr«
mer dans les efprîts , U en eft de mcfme des cris des iôldats qui vont à la
charge. Car ces voix confulcs pouffées avec alegrefTè augmentent TefFroy
& l'efpouvantc des cnnemys , qui les prennent pour des preuves indubi-
tables de courage, comme Ca^ar l'a remarqué il y a longtemps dans le
lèpdefine livfe <us commentaires qu'il a compolèz de lagacne des Gaules,
ou il dit ; Multùm ad terrendos ho^s nofiros <vdb» cUmarqmi /»ft tergut»
prf^n.iTîribus extitit , quod Juum peticulum tn nlien-i zidânt t'irtute confîfiere^
£t ailleurs il nnas apprend qu'il a efté fagemcnt miliruc de faire ces cla-
meurs dans le temps du combat. hle^t*e fm/éra,^dit il, Annqmttu infiiti*^ ^'hûntnl
tmmefi »t figna. undique conçût fmt y eUmormq$te mpvttfitoÙerent , qmb»x
r^u ^ hofies timri & fim mcitâri exifl'mwvermt. Froif&rt remarque
^ue Loiiis de Sancerre , qui fût depuis Conneftable de France , ayant en ^
1 anne'e mccclxxxii. conduit un corps d'armée vers Comines con- » ''J^^u*.
trc les Flamans beaucoup inférieur en nombre à leurs troupes , qui
efloient «bailleurs noftées avantageufcmenc , les vaîllans hommes qui
eftoient avec luy furent d'avis de ne les pas attaquer & d'attendre qu'il
fîit jour. Car i-ohcment t'icndro»: ils fur «o«j , difoient ils , Çjf quand ils
tviendroHt y nous encrons nos cns tous dune -voix , cha/cun fin cry ou lecty
de fin fii^ettrk qui il tfi j'afiit qt$ttoms les fiigneurs ne fiientpAs icjf. Par
cette 'vuix ^ cris nous les efiabirons , fj^ puis fraperons e» iux ds frâadt
n/olonté. AulTi firent ils. Car le mcfine au<3:eur adjouflc que cet avis ayant
cftc fùivy , il fut refolu que quand les Flamans viendroient , cba.fiun efirie
l'enfiigne de fin Jèiffunr d«jfim <pà ileft jjafiit^iu ce feigneur ne fait put
Uofy ^ tma firom fg) U voix ^ mms tmreux ej^aninm Ut
i^gkiu tellement fit*ils s'en devront defionfre. Ce qui reui& merveilleu-
(èment bien. Ces gens là (çavoient leur mefticr. Car Vegece nous apprend ^t^;^ »'
qu'il ne faut ^e cette clameur qu'après que les deux armées font jointes ^
ks ennemjn eftant phis effitiyez lorlque les coups marchent avec la da*
meur. AuÔî eftoit ce l'ufage des anciens Gaulois de chamer & de faire un
grand bruit d'alcgrefTe loriqu'iîs alloient au combat, de frapper leurs ef^us
les uns contre les autres, le tout à deflèin de jetterla terreur parmyleurl
enncmys. il y avoïc anciennement diverfès fortes de cris d'armes & de
euerre. Mais le plus iôuvent , comme M. de Boilfieu Ac M. Du Gange
l'ont remarqué, le cry d'armes eftoit le nom de la maifôn ou de la prin» ^
cipale terre. Nous voyons dans l'hiftoirc du petit lean de Saintré , en l'en-
droit où il delcrit le voyage dePrufle, que/r Setgneurde U Tour d Au-
vergne y fut , qui portait ae Fume k urne pmrde pêtmUs , crioit la
T ooft. AufE ay je nouv^ dainranden axmorialque je viensdecuerquc
Bertrand feigneur de la Tour VIL du nom Comte d'Auvergne tt de
Boulogne & Godefroy de la Tour feigneur de Montgafcon (on frère crioienc "
LA Tour, comme on le voit dans la planche cy defTus imprimée,
l'aurds peu adjoufiçr icy Tobiervacion que )'ay faite à la page 517. tou«
Tom /. ô
P K E F J C E,
chant lorigine de la cordelière que les femmes veuves mettent à l'entour-
de leurs armoiries. Mais comme j'en ay parlé amplement en l'endroircjuc
je viens de citer , il ieroïc inutile de repeter ce que j'en ay dit. Je me con-
tenceiay donc de dire icy ce que j'ay appris après que l'impreiGon du
f>remier tome de cet ouvrage a cfté achevée y qu'on voit (ùr la porte du
ogis abbatial de l'abbaye de Bonport en Normandie l'cfcuflbn des armoi-
ries de la Rcyne Catherine de Medicis en lofanec , où la cordclicrc cft
marquée en la manière qu'elle iê voit icy. Où il faut obferver que 1 on
n*a mis danscecdcoilbnqttela armoiries, comme fî elle avok efte encore
fille, (ans y joindre Vf mefler celles du Roy {on mary , quoyqu'on 7 ait.
mis la couronne qui a accouifaimé d'cftre miic au deflùs dés armoiries
des Kçyncs de France.
OftmlMMNWtal*!* — <t-<. ,,i>i;ilUi<llltlIAIt9tUUVliVni1
MrfiiU
SMi»tt-U*rllH
l'ay mis au commencement de chafque livre la table généalogique des
Seigneurs dont il y eft traidc. En quoy j'ay (ùivy l'exeniple de M. Du
Cheine & des autres Genealoeil^es & le fencimencde Meilleurs de Saince-
SM.i,t^u»r,Ù » 4^ difcnt que les tables généalogiques qu'on met à la telle des
^T^. y4. livres (ont infiniment neceilàires pour l'intellic^ence de l'hiftoirc & pour
i^wt*** * comprendre les dcgrez de génération. M. Juftel en a ufë de mclmc dans
l'hifloire généalogique de la mailbn d'Auvergne & dans celle des Vi-
comtes dé Turenne. Mais il ii*a mis prec^^nent \ chaiqne livre que la
taUe des Seigneurs qui le compo&nt. Et moy , j'ay jugé à propos d'eften-
dre un peu plus ces tables & de mettre à la telle dcchalquc livre l'origine
& la fuite des Seigneurs de chafque branche, ahn que le letbcurpuifTe voir
d'un coup d'ceil que toutes les branches de la maiion d'Auvergne delcen-
dent en ligne dittâe fie malculinc du Comte Acfi«d {wemier daiiom. Ceux
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PREFACE.
qui en voudront fçavoirdaviintgen'aiiroMquà prendre U peine «le lire
le corps de l'hiftoirc.
J'ay misdanslefccond tome, qui eftceluy des preuves, beaucoup d'an-
ciens titres qui av<nent efté deja imprimez , parce qu'ils dbiettt necelEiirei
à mon (ùjeâ. Jè me (ùisneaiitmoinsabflenu d'en imprimer quekpiesiins
de ceux qui (ont dans l'ouvrage de M. Juftel , non que je ne les trouvé
très bons, mais parceque ne pouvant pas imprimer tout , j'ay eftc obligé
de ne prendre que ceux qui elloient les plus importans. Ceux qui vou-
«Iront vckt les autres les trouveront dans l'ouvrage de M. Juflel. ' Par Ja
mcrme raifon je me fuis abflenu d'impiimer quantité' d'anciens titres &
arrelb du Parlement que j'ay citez dans le corps de l'hiftoire. J'en dis de
meimc de quelques ntres imprimez parmy les preuves dont je n'ay pas
fait memioii dans le corps de l'hiftoire , parceque je ne les avois pas
lor^n'elle a eflié imprimée. La raifbn qui m'a obligé à ne pas imprimer,
pluueurs titres 8c arrefts que je circ;iin^ l'hiftoirc elî que j'aurois mit un
trop gros volume fi j'avois voulu mipnmcrtoutce que je cite. Comme je
mets exaâement les dates de ces turcs âc de ces arrefts, les curieux pourront
âdlement les voir aa long aax lieux que je cote en les citant.
J'aurois bien voulu pouvoir mettre dan^ ccc ouvrage la généalogie des-
Seigncurs de la Tour du Pin ,d'où fontiflus les derniers Dauphins de Vien-
nois , & celle des Seigneurs de la Tour fouverams de l'Eftat de Milan.
Mais n'en ayant jufques à preicnt peu recouvrer d'autres mémoires que
ce qui s'en trouve dans l'ouvragé oe M. luftel & dans les hiftoriem d'Ita^ ~
lie, je n'ay peu remplir entièrement mon projet. Si Hrîns li luitc je me
trouve en eftat d'y travailler , & que Dieu me donne allez de vie &c de fanté
pour cela , je fàiray imprimer un troifiefmc volume, ou je metiray 1 luftoirc
«le ces Seigneurs. J'y joindray aufti pour l'amour de mon pays l'hiftoire des
Vicomtes de Turenne , donc j'ay beaucoup de titres que M. Juftel navdc
rs veus. J'en attends encore d'autres. Erpourlorsje rendray, s'ilplaift
Dieu , complote l'hiftoire de la mailôn d Auvergne.
Et daocam que dansie premier tome, qui eftcduy de l'hiftoire, je n'ay
as réfuté certaines propofitions avancéespar'ceox qui ont refpandu leur
ile (îir les titres de la mailôn de la Tour nouvellement dcfcouvcrts , je
^ùis oblige' d'avcrnr le lecleur que je n'ay pas voulu me donner !i peine
de les y rester, 1 ayant dcja tait très pertinemment dans k ieuc que ;e
fis imprimer il y a dix ans Itir ce fujeâ:.
On trouvera peut eftre à redirequc je ne difètiendeM. le Ouidi&al de
Bouillon ny des autres Seigneurs de cette maifon qui (ont encore vivants.
Mais outre que ceux quiy ont ou quiy prennent intereil monc tait con-
nolfite par ie bonnes taihms qu'il ne niloit pas parler des vivants , j'eftois
aflÊz de cet avis par moy mefine , fçachant la maxime de Tacite , qui nous
apprend en plus d'un endroit qu'il n'eftpasde la prudence d'un hiflorien
d'clcnrc la vie des Princes vivants. Ceux qui viendront aprrs moy Içau-
ront bien relever les grandes adhons de ceux dont jc ne parle pouit. lît
peutefire en laiftèray je quelque choie après moy.
Auparavant que de finir cette preâce je fiiis bien vSt de fidre remar.^
V KEF ACE.
^Uer au îeileur qii*on a mis au commencement une vigncre qui mirquc
toutes les branches de la nioilon d'Auvergne iHues du Comte Acfrcd &:
de'â. femme Addinde faiir de GmUaiiine le Pieux Duc d'Aquitaine &
Comte d'Auvergne. La vignete du piwntîei' fivre coudent la vciic de la
célèbre abbaye de Clugny fonde'c par ce devoc Prince. Celle du (ècond
livre fait voiria cérémonie du mariage de Loiiis Comte de Monrpencicr
avec Anne Gomteflc de Clairmont & de Forez , Dauphmc d'Auvcrg*
se , laquelle a porté le Dainliiné dans k maifim royale de Bour-
bon. Celle du croificH-ne reprelente îa defitftrcuiè bataUle d'Azincourt,
en laquelle Guichard Dauphin Grand Maiftrc de France &:Beraud Dau-
phin premier du rrom icigneur de iàint Ilpifè & de Combrondc & les
deux enfans furent tuez. Dans la quatriefrae on voit le mariage d'Henry
Duc d'Orléans , qui fiit du depuis Roy , avec Catherine de Medicis. £c
enfin dans celle du cinquiefmc comme fc paflà l'audience dans laquelle le
Pape Urbain VIII. donna le oommandcmcDC des croupes de r£gliiê à
fèu M. le Duc de Bouillon.
de feo M. de Ttiretme-eft en ime fî grande veneratton
parmy toutes le$ nations de l'Europe que je luis aflcure' que perlonncne
• trouvera mauvais que je conRrve en faveur du public & de la famille le
bel eloî^e qne feu M. le Premier Prcfidcnt de Lamoignon, perfonnage
' très djllingué par fbn rang, par (on grand fçavoir,paria probité par
fil pkté , ft de iuy 1 l'ouverture du Patlement en f année m o c l z x v.
après fbn deccz. Et pour ia mefrae rai(bn \t joindray icy l'clogc que M.
de Saint Evrcmont a fait de ce Prince & un fragment d'un aurrc difcours
où U deltaille une aâionde M. de Turcnne qu'il n avoit , pour ainfi dire,
qu'elbnicliée dans Teloge. Ces|Meces méritent bkn d'efbe jointes à ce
volume;
Apres avoir rendu un compte -cxatft de mon ouvrage, dans lequel j'ay
pris grand loin de ne mettre rien que de vraySc dont je n'cufTe les preu-
ves, il me iemble que la mauvaifc humeur des merchants critiques qui iè
pourroient déclarer contre ce que j ay elcrkne don pas ih'eflonnfcr. Caifien,
ce célèbre (ôlitaire , tout Scythe qu'il edoit , m'a appris une bsnne ma-
xime dont je crois devoir profiter en cette occafîon. Il dit donc que n'ayant
rimercritdcla ccile,maislèulemcnt fait une (împlc narration de ce qu'il
rapporte , comme il -ne pretendinc tiicnancune gloire de Tapprobation
3u'on pourroit luy donner , auffi n'efloit ilposd'avis delë faite de la peine.
C l'envie de ceux qui le bla/Incroicnt- E^o aifteyn . nuinonmcamfuper hue
%t.t(f. 10. f!f Jcntcntum promp/i yjedret ge/i« bijiurmm Jimplici narrarwae complexta
Jim , £quHm efi ut fcutmihi de eorum qui hoc JkSum probant Uude niîàlvm»
HISTOIRE
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H I SX O I R E
GENEÂLOGIQ.UE
DE LA MAISON
D AUVERGNE.
L I V KE P R E M I E R
Contenant les Comtes ^Auver^e, dont aucuns ont eflé Primts &
Ducs £ Aquitaine , depuis l'an DCCCLXXXVI.
jûflues ea i année , M C C C C X v I.
Les tfoioixies de la Maifon d'Auvergne (ont «for an
de gucuies fixage de iinople. \,
TABLE GENEALOGIQUE
DES COMTES D'AUVERGNE
Bernard Comte d'A
1 " ■ ■
, I _____ __-irv, — ^ - - , - . ^
■ Rawlptic Guciin Comte GBilt»ui*;I. Arc AbbtUc. WdcBiKJe. — AcW^U Coiite '\
j^-^J i ri
G-Jilliun.c II. Comte Acfrcd II. Comted Au- Bcrnatdl.' Blnfia^
77 1 T ' j<l*Au»et^c 1
'■^^ 'scTnaid II. fonchc dn Scigt^c i.-s !. u'tur/c Vicomi^ Afendiim
PI LA To_«E p'Abvi«omi ij'Auvcr^pe. ^ „
I vctr^ne. m THimn.
, ^ ' ,1
lagclbctg^ — Rcbcrt 11. VictiitiiL A i c lae. Ll ieu c brdqiieij Auvenniei
a _ ' IP" GuiI.iumclY.Cnfc. Rubcii WI. Vicomte &<\ Vicomic i pTu u
Mumbergï — ic d'Aunci^nc apte» d Aunij/ijc n*oit Comic d'Auteitoe Vicoan.
^ JGtf fanfare. fMi%lt« _ • ^
Pliilifjoc de— ^iuilljun c V. Couue r-::iic.iî!.ir.lc miticciEll"
GivaucUo. I d'Auvttctic. de* 1 I.' i< ,T,cr .1.- BJpil. ■ ■ , , •%
V , .11.. V..;\\.\,;\v,iJ»
JailMde-:-Re(iCfC II. Comte Poocc Begoo. Ettisn-ie. G^iUiiuou;. . l'4.Uii>BieOiij«.
Mfigiieil d AaTagnc. • Vw. , < ""'^etowùi — ^
Jonuc— GuiUaiunc y I. Comie J-AuTec|.ne. Vidhh aceorf'éè au Comte Je cÀ|-py. ' '- ' l '
r ^,
Robcit III. Comte N im - ,1: (, ,.IL.ii:,c G i 1 . .rrc VIII — Anne Je
*^**^g'i<^- Cou 1, i: , i'Auïcipne, 1 Nevei».
fanQUlUMC
riIîfj!f^^*h.*^*^.*!!*"'**P" Ç"iii»"mc Picvod Judith Dam. At; (:o„u..lc !i, t...t I V . Comte— M.ih4.:'i <ltf
'
euaimmeIX. Coiincd'Au- RebercAtiKevca Matk Dame de U Guy II. Comte— Periielle du
veig ie mon faiu lignée. t)ue de Lyon. Tour du P,n. d'AoTCrgne. 1^^*^^
HÎlL'lf.Tj-'*'''''''"'''-^"'"'' " "ï "- Guy. Helii Vicomtcfie KsceotdteiGnr IV. Maigiictite Digl'
Bc»tw.t.| dAuver^^ne. deXarcnt^e. OmilM de Ikxe*. de|lbKUB,7^
]aeoMi--ftgbutV.Çraitc d'Ail. Gay Aickcver^bc t . ;u .7~7^^hîl Hcdtt. Ma. . Li..m^
d«Big«. WlgncfcdeBoilllIgBC. d« VilMt: duc.e de Liegc. d. MJ . i.ri.
Bej-.:.x <!.— -Robert V I. Conite d'A*. Gailiaomc X^J^'todt&ov. G»y E^fauede Mlî^.tUi«,e m.,,>"*
A Cmbiay. Jean. guuU.
Jtolldiede— Robeii vil I i.u A.?-- — M«.t de FlaiJrej Ê.'le de' ritnijiVl .'.i.Cj'j ZalilO"" 'il; CJ-l
ClHBOnc tetgoe & lie ijouJofcix. I GuiJ.luitie de l-jai:dte» Icicntut - i t
F*»*"? I I de l>oq<«»ondefKcedeRo. ?.:»lXIOinî J'»
*S.Iauit. I Ibete furnonuné de Bcihuiie
I I ComtedeNncMtcdcFluidKi;,
„ rv.X^
»fatgBeiitc~c.u,l a.,„,r xil M.1-- Mihiuli Om- R,.l.ctt C .v Arche- Godefioy Jeui I. Cowie d'An— leanoede Clèt-
■ iV'- '.'■'If 'I- Grncvc, iiioit vcl.jue de Scigntut TeiawacdcBoaloûie. I Boatpftiii iU>
Heij. nccc da Pape jeune, tyon «c de Moiit- I de {.loahi
^■■fe GllBntVII' Cardinal. galcon. |
C. .— : ^ — ^ . ..A^
7""^ ^ foamt de B»«t»ahd V. Eleo Jean II, Malic \ci^r2
I. comtcm Siiowiei, oi ia Tok», oocdc Coœccd'Ao- Vieom. Diu.
TanoR d'An»
as.
5!&SSJ!LÎt'221' j«»eII.Comce.redAr.
Jtgpi « |U W am ■MUffe de flwiy.
• An»e»Bne & d« deteoBÏ ComieOii d'ABVBBK * da Oeoi.
£<»Iogae,ReyMdi Bodogne apie* k iHR GmoAm ■ôm»-
.ïx«»«. j d»J«aâi«I3£di«* de 1.117 fc—
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HISTOIRE
GENEALOGIQUE
DE LA MAISON
D AUVERGNE.
LIVRE PREMIER.
BtmsrâOmtiJmurgu, Jt Méfem» & de Ckidon,
CHAPITRE PREMIER.
A Comté d'Auvergne , qui fait le fujet de
cet ouvrage , n'efioit pas ancienne ment bor-
née par 1^ bmites de rahcien diocefe dé
dairmont, elle s'eflendoiejiifi]ues dans les
diocefèsde Lyon, d'Autun , & de Nevers. ***•
Quoy qu'il nous reftc peu de preuves de ù.
vafte eilcnduë , nous en avons ncantmoins
\ai&z pour jaftifierqa'cDe
partie des dioce(ès que je viens de nonuiier.
Car outre les preuves que nous en trouvons
dans les anciens aâes qui feront imprimez
tt }âBtaâK,M* Guy Coquille homme fort verfé ayf.Amm-»
lis Bfluc en fiwMIt» un
Mini ks Pteom de cette _ _ - ^
dans l'hiftoire du Nimaci» nom en feninif «ny aiirrp Pn «mw amw^naiir '
A ij
Tme 1,
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4 HISTOIRE DE LA MAISON
tjuc Moulins eftoic il n'y a pas encore deux cens ans compris dans l'Au-
vergne, c'eftà dire , dans la Comté d'Auvergne. Car à l'clgard du dioccfè,
• on ne peuc pas dire uuc Moulins fuc de celuy de Clairmont , ellant certain
■que le pays oà Moiiliiis cft Cttxté a tousjours cRé du diocdè d'Autan. Mais
«eœ Comté a fiiuf!^ dans la fùice des temps de grands defmembremens ,
foie par la fmte ou parlan^ligencedesConues, ibicacadcderinfiabilicé
des choies humaines.
Mon deflèin n eftanc pas de rapporter icy cous les Comces d'Auvergne
qu'on cnnivedans lapremiete & dans la féconde race de nos Roys, mais
feulement ceux qui font efté par le fang, je commenceray cette hilloirc
par le Conire Bcrn:',rd perc d'Adelinde, de laquelle lont iflùs de mafle en
malle & ians mccrruption toutes les diifcrcntcs branches de la Maiibn
d'Auvergne , c'eft à £re, les Comtes & les Dauphins d'Auvergne 8c les
Seigneurs de la Tour , defquels (ont iflùs les Seigneurs de l'Eftat de
Milan du (ùmom de la Tour &c les Seigneurs de la Tour du Pin tige des
derniers Dauphins de Viennois. Car encore qu'il y ait eu dans le dixiclme
ûeclc quelque mcerrupcion dans la iuiie des Comtes , il n'y en a pas eu
dans le fang , 8c enfin la Cotntë d'Auvergne eft fenôée dans la Maifim
d'Auvergne environ quarante ans après qu'elle en eftoit (ortie.
Je mets donc ce Comte Bernard pere d'Adelinde à la tefte de cet ouvrage,
parce que c'eil de luy q^e deicendenc £uis diiScuité les anciens Comtes
d'Auverene âoat j'entreprens d'elciire rhiftoire. H eftoic fils de Bernard
Comte de Poitiers & fcctc de Ranulphe I. du nom auifi Comte de Poiôtiers
& Duc d'Aquitaine. C'eftoit un Seigneur de marque & de grande confi-
deration ious le rcenc de Charles le Chauve que ce Bernard Comte d'Au-
vergne dont nous u jacons icy , communément appelle Bernard Plantepeluir.
n avdt beaucoup de part dans le mametnenc des affidres publiques , cûant^ .
AnmMh, j» commc dit Paradin, un /k^e & expérimenté ChevaUer. CeqginiEcaulèque
gUSSÊ^n*. le Roy Loiiis le Bègue fils de i'Empcrieur Charles le Chauve luy confia
en mourant la tutelc & le gouvernement de Loiiis I il. ion fils , & que
le Roy Carloman , qui fticceda à Louis £m frère , luy donna en l'année
Annïfcj Btrii- DcccLxxxiv. l'inveftiturc de la Comté de Mafcon pour recompenfe
*" O)î!tinu»for de (es grands & fîgnalez (èrvices. Il défendit vaillamcnt le royaume contra '
Aymotuiib.;. j^^ entreprifcs du rvran Bofôn, ainfî appelle dans les annales de Fulde,
lequel s'dloic quelque temps auparavant i^ait couronner Roy de Bour-
gogne , de pcnfoic a envadhir le refle du royaume 8c en priver la en£uia
dq Roy Loiiis le Bègue. Ce fut par la bonne conduite fie par la valeur
de noflre Comte Bernard qu'il fut chafTe' du Duché de Bourgogne , pour
me Ici vir Liicorc- dci termes de Paradin. Mais il perdit la vie en cetteguerrc
en i année dccclxxxvi. le ponant très vaiUament contre Bofbn,
comme l'anefle l'Empereur Charles le Om dans une charte de l'EgUfe
cathedtaledeNeveK,la4{neUe fitain^imiée parmi les preuves de cette
hiAoire.
Ce Comte Bernard fiit marie deux fois. Sa première femme s'appcUoit
Liendgarde , delaqudkilneparoiftpas ^'ilakaidescnfims, à moins
fliaUt. que Raculphc Comte de IbiJcoa jcfbc , penfiSe i]ai peut cftre innifiée ^
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1
D' A U V E R G N E. L I V. I. /
par une letre efcrice au Pape Urbain II. par les religieufes de Blefle en TaiM.|.iaHit
Auvergne, dans laquelle elles difcnc que leur abbaye a efté fondée par ^^y/*^
la Coraccfie Ermcngarde femme du Comte Bernard pour les ames de
Guerm de de Guillaume (es enfans , fims Edre aucune mendon de Ra-
culpfae, duqiiel il n'efl non pdtis fàic aucune mention dans les diverfès
chartes que nous avons des t-nfans defccndam df Bernard & d'Ermcn*
garde , dans IcfqucUes ncantmouw ils foncun g{'in4 dcltail de leurs pro- ;
ches. Ce qui peùe nbus akiâ»ri&r pour tttàtt t]uc Raeolj^ etknc 61s .
de Licudgarde.
La féconde femme du Comte Bernard fut Ermcngarde fille de Gucrin
Comte d'Auvergne , de laquelle il eut des enfahs. La preuve de ce hit
reiulte d'un uue de i-rotaire Arcbevelque de Bourges & Âbbé de ït^liis
de Bfioude en Auvergne, ctmtenanc une dbnadàa fiûie pour le repos de «"«m*^!^!» .
l'aune de ce Comte efu/que conjngis Irmngardis i^radn Dei &imtifiÊ
fmmifne prolu , & encore d'un autre titre de Guillaume leur filç Comte MabiUoùJikiii"
d'Auvergne & Duc d Aquitaine, ou il le dit fils de Bernard & d'Ermengaxdéj It^ **** •
de laquelle iâint Odon Abbé de Clugnv fait auilî mention dans la vie
de £dm Geraud d'Aurillac. Mefine il fanblé qu'il nous ien&i^Due «u mefine vitts-ocaiii'
endroit que k focur de Guillaume le Pieux , laquelle ce Prince àveiÉ-èaj"^***^'**
dcflèin de marier à Ikint Geraud, cftoit auffi fille d'Errocngardc. . , =
Ermengarde Ê^nda l'abbaye de Blcile en Auvergne. C'eil ce que nous
apprenons deU letre des relis^uièsde cette abbtyê citée cjr-idefitta, daiM ï
laquelle elles allèguent qu'elles ont efté fondées par U GMiitedè Ermau
garde femme . U; Comte Bernard |>our le Qlut de Ion nmc & de celle de foa
mary ^ pm dnimabiujilu>rum/uùnm defunSiurum , V-x armi jalktt ft) VvtL Annife»»*
hlmi\ où le mot dtfùaSonm cft de trop. Ceux qui ont diilé cette letre au nom ****
de CCS bonnes rdigicu&s ayant veu dans les dtres âneicns d'cw ils ont oré
leur reUikm que cette PrincefTe avoir £m oene ^diuion sKimalms filio^
rum/itorumom eftimé qu'ils eftoient dejamorts au trmps qu'elle la fit. S'ils
avoieni iceu, ce que le R. P. Mabillon a demonlbé bien claircmenc, a ai s s. ot^
2ue quand on voit dans les andens ticres quelque fimdation ^M» «mm , ^.
ne s'enfiiit pas delà que ceux pour l'ame de^uels on U faifoit fiiifenc
deja morts, ils Ce fcroient contentez d'y mettre les noms de Ic^ enfàns,
ians y adjouikr qu'Us efloient défunts. Ainfi il faut ic lervir de ce qui pa<
roit le plus vray-îcmblable & rcjctter le refte.
On voie encore aujouid'huy en l'Eglife de Btioitde une' croix fiirc an.
cienne de vermeil dor^, garnie de mraOs$ perreries, aux bns de *
quelle (ont cfcrits ces mors en cnraéleres de ce temps-là. In Christi
NOMINE ET IN HONORE SANCTI JuLIANI MAS.T1RIS
HAMC CHUCEM BeRMARDUS COMEt ET LlUTGARDIS
COMIOX tintil lUSSBRVNT.
A Uj
uiyiiizoa by GoOglc
HISTOIRE DE LA MAISON
Enfans de Bernard Comte £Am)erffit » de Mafcon»
G
U E R I N Comte d'Aiiverrjne , qui aura fon chapirrc.
X G u I T. t A u M E iurnoinme le Pieux , Comte d'Auvergne ,
Diic d A(|[ukâm€ , <^ui aurd auili fon chapitre.
Afta ss. ora. Raculfhs Ck>intedc Maicon. Le titre delà donadonda lieu de Obeny
ii^^^' £iite à Guillaume le Pieux par ^ fcrur Ave nous apprend c)ue lUcnlpbe»
(^î y eft nomme, cftoit appelle Vicomte en Tannée DCcrî xxxviii.
c eft à dure l'année que le Roy £udes fiic mis ûu: le throne^ anno j>nmo
tméOuHns Aiehtt Itig^t dt regno , Odimi mdeSen K^nb. £c neant<
ii4^,.T>, 5. moins il y a dans lé Cartulairede uônc Bernon Abbé de Ctugny une charte
JJjJ""*» *• du mcfmc temps , donncc au mois de Juillet Atmo primo KatoIo Kcge
rtgaante , où Raculphc cft appelle Comte. Il ne laiilâ après luy qu'une
MnMirit it fille , dont le nom le trouve Dien diverlemcm cicrit. Bugnon & Paradm
K^^finVotit appellée C^U^ au lieu de Coitau^ A je ne me trompe. Car elle (è
trouve appellée Ecolana & F/œlé»a en quelques endroits de l'ancien Car-
MltMiitta tulairc de Clugny , & ToIoJma en un autre. Il y a dans l'Eglifè de Malcon
M^^M<> (^^^^ l'année dccccxlii. où Ton fils le Comte Leouud l'appelle
'-^onm *• DttoUMd en ces termes : Vt pitu Doê$m» tmmm mmis mm DMUnée de
itwMwfv. 7. pcenis h^hw eripere dignetur. On conlèrve encore aujourd'huy dans les
archives de TEglifc cathédrale Przançon un titre original où elle cft
appellée AttaUy comme le R. P. André Carme me l'a certifié, m'afTiiranc
qu'elle eft appellée ailleurs AtuUna. Et ainfi il lembleroit que Ion vra^
nom efioic Àtma^ JitâUti* , corrompu en firire Reconverti en Bedâtu par
des gens qui ne Içavoient pas bien defchifïrer les originaux dont ils fè
fnnt (ervis en les tranfcrivanr. La manière dont le nom tic cirrc Dimc
elt elcrit dans l'original de Bezançon meparoiit d'autant meilleure que
ce nom a cilé fort commun dans le royaume, & principalement dans
les grandes mailôm , Att*U eftanc la mefine choie qu'ildUk ou ii&rw
Codex doojt. Alix de Peronnc fille d'Herbert IL COmte de Vermandois & femme;
NUi«i. (j'^fj^oui 1 1 Comre de Flandres cil appcUcc AtbtU dans un titre de Ion
mary pour l'Egliié de lamt Donatien de Bruges. Alix ou Adèle femme
T0.11 speci- de BaudoQin Comte de GuUhes eft appellée À^U dans le titre de U
'«m »*" fijodatkMi de l'abbaye d'Andres. Ec là fiUe Adèle mariée à Eudachc de
lliii.fig.}«- Fielncs fc trouve appeUce Adulais en un endroit de la chronique d'Andres
&: Ath^Iais en un autre. Alix fiilc du F ov Robert &: de la Reync Conftance
swiptoTf.hia. cil nommée Athala, dansic panégyrique d Lmmc Reyne d'Angleterre, ôc
^jTUV ti*. ^^"^ ^ Onferic Vital Raymond Comte de Meleueil fiûfimt
TciiSpiui. Çggi teftament environ l'an mix. parlant de û Cxax Alix, il la nomme
^ une fois AtuU , & puis AdaU. Mais pour revenir à Attale fille de Raculphe,
elle fut mariée à Alberic fils de Maiol Vicomte de Narbonne. U y a preuve
Cartulaire de TEglilè de Malcon qu'Albetic de Natbonne elpou£i U
ttaifeM^i*- gUe de Raculphe & qu'il fiic Comte de Malcon après la more de l'Evelque
*LZtn*' ^^^'i^ > ^ M. Catd nous apprend que Maiol Vicomte de Narbonne avoir
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■:':.D'ia-u:v;e R G N E. l i v. t. . 7
m l'année dccccxi, un fils appelle Albcric. H fc fonde fur un ancien ««ww» ju
titre de 1 Egliïc de faim Paul de Narbonnc dont j'ay copie. Ce cjui £uc ^^j^"'**'**
voir clairement que M. Gmçlienon s çik grandement trompe' lors tju il a
ciciic qu Alberic Comre de Malcoa mary de Tolo&ne vivoit en l'année KU!w.siha£
DCCCI.X. & efiok fik de'Mahaffis Coince de Malcon & de fâ femme
rrrncnirirde. Il fait encore une faute en ce cjuc (e fondant fîir la fiuffe
iiicei^ il a dônnéc à un titre dc Clugnv, il donne à Albenc & Toloiàne iwd.pis.ui.
110 £iJs^aj9pcllë;I:aeonHid Cbiiaçc vie Maicon en l'annifc d c c c x ç i x. ce
riKcedtoK <le l'année domôdSne du Roy RaouI , c>ftà dire, de l'an de
Jesu S-CHR1S.T Dccccxxxii. du temps de faintOdon Abbe de
Clugny. Et àceax-^ il donnç encore "un fils ajppeUé Albeda IL n^taiy
d'Ecoknc. .1 • f|
. . No »i «.T Evcïqdcitt Ptty«nVcft»7t Kt. KobeiT dç le R. PjOdo de
faiflcy ont cfcrit qu'il clk>it frère de KaQillaume Duc.dc Guyenne fonda*
tair de l'abbaye de Clugny. Mcfîîcurs de Sainte Marthe , qui luy ont ■
dornid le (urnom de Poicfciers, ont un peu plus cfclairci (on ori(;inc, Si
ora dit qu'il eitoit tiis de Bernard Comte de Poi<âau, de Bourges, &C
^tAuverpiéy 6c qu'^rmei^rde efloîc ÊL-meic: £n quoy ik iè.&nt cane :.
{bit peu trompez , edant certain que Bernard n'apa^ eifê Comeede'Pbiâo^
Norbert fut Evcfquc du Puy environ Tan dCCCLXXX.
. Apsunds mariée au Comte Acircdl, du nom, «jui aura ion chapitre
après GmlIaimQe le Heux.. . ^ *
, Ave AbbciTe , auparavant raariiîe , laquelle donna le lieii de Clugny à
fon frcre Guillaume. Il y a tlesaucicurs qui ont cftime' que cette Darne
dloitlamelmequ'Alhane ou Albc frmme de Guenn Comte d'Auvergne.
Mais le R. P. Mabillon aii bien toic voir qu'elles iont diferentcs que je Aâass.md s.
ne crois pas qu'on en puUIè defiiaiian' dcMter. ' ' ïg"*?/"?»^
M. Befly met au nombre des ettfiuu deoeCiMiKe. Bernard un Gerfroy hi/im, c^u.
Comte de Nevcrs. Mais li n'en rapporte aucune preuve. Ce qui m'em- Jifjj^'*'**
peitlic de le mettre parmy les cnuns de ce Prince. Il adjouue encore
qu'aucuns, c'cft à dire, du Tiliet & Chopin, luy donnent un autre fils
appellé Ebbon on EU» anffi Conne de Neveri, Sire de Ûeols 4c du bas
Eerry. Mais M. Bedy n'eft pas de cet avis.
M. Chenu luy donne encore un autre fils, aflàvoir Geronce Arche- Onmhàt-
veiquc de Bourges , qu'il d^ avoir eftc frère de Guillaume Comte de S^/i*''*^
BouT]^ Eh quoy M. de kThàumalCere le reprend net judemenr. Car mft.i^ur^^
il n en nppone anauie pceuve. - -^.'-'.t f^«»-
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I
t HISTOIRE DE LA MAISON
i ':■ ^ r-! " '.A •' ■ -.'j .• • . •. ''
Cumn Comte d'Awver^e*
C H A P I T R E I I. :.
L ne faut pas confondre ce Comte Guerin
avec celuy qui fiit Comte d'Auvergne du
temps de l'Empereur Louis le Débonnaire;
Us lônc bien différents. Celuy -cy cAok
petit fils du premier , & cftoit dcja Comte
d'Auvergne en la Icconde & en la troi-
fïefmfe' cnn^ idir règne de hoKm R07 'd*A*
quitaine fils du Roy Charleslle Chauve,
c'ell .1 ilirc tk- Louis fîirnommc le Bci^e j
auquel le Roy ion pcrc donna la qualirc de
Roy d'Aquitaine cnvuon k my-Carclîne
!uM^^7. JÔîtreéLilTfiràpîS^ffiMt éic Charles foa fiwe, qui citoit Roy d'A-
quitaine, comme M. Befly Ta tres-bien remarqué.
Il le prefènte icy une difficulté au fùjct de la fùcceflîon en la Comté
d'Auvergne. Car il lèmbleroic d'abord que Guerin lucceda à fon grand
perc, qui mourut en l'année dcCClvi. ou la fiiivance, ainfî que M.
Du Che&e l'a marqué. Il ne fitoceda pourtant pas à ion grand pere,
jnais à Eftienne Comte d'Auvergne. Or cet EiHeline ne iùcceda pas par
droit de fang , n'ayant pas efte' fils de Guerin L mais d'un Seigneur ap.
pelle Hugues dans les annales de làinc Bercin. M. Juftel a avancé que cec
Eftiehneeftokcoufln da Comte Bernard. Mui il le dit ians preuve.
Il cA fait mention de noftre Guerin en trois andens titres de l'Eelifc
de Brioude &: du monaftcre de Saucillanges en Auvcrt^e, dans lcf<|uels
Acfred II. Comte d'Auven^ne 6c Duc de Guyenne failant des fondations
pour le repos des amcs de les parents , il nomme Guerin & Guillaume
ilês oncles, aflavoir Gnetin duquel nous traitons prefentement, & Gnil*
laume le Pieux (ôn frère.
Il fut Comte d'Auvergne jufques à la fin du règne de Carloman, (s
mes conjedVures ne me trompent pas, ou julques au commencement da
'MM«f»f-Roy Eudes, y ayant au Cartulaire de Brioude & ailleurs plufieurs chartes
qui prouvent que Guillaume le Pieux Can fiiere eftoit Comte d'Auvergne
& Abbé de Brioude dans les commencemens de Charles le Simple 6c du
Roy Eudes , c'efl à dire avant que ces deux Koys euilènc prtagé les
provinces du royaume. •
Il ne âut pas obmettre que Gtaerin en oualité de Comte d'Auvei^ne
ou de petit ms de Guerin I. efloit au(fi Aboé de Brioude lîiivant la pra»
tique de ces tcmps-là. Car pourlors les grands Seigneurs , &: mcfine les
femmes mariées, jouifibient des revenus des abbayes comme de leur
£atrimoine , & n'en laiflôient qu'une modique portion à ceux qui y failbient
^lèrvice divin ^ eflant vtay , raivantroyèrvation de M. Du Chefiie,
.M.M4.
Annal. Bnnn.
an. $4f.
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D' A U V E R G N E. L 1 V. L 9
îcs grands bénéfices sentretcnoient ordinairement Familles quand ils
avoient efte concédez une fois à un Seigneur d'icellcs. Dcquoy il y a plu- «<A^
ûcurs exemples tant en l'hifloire de ce iîecle là que dans les chartes & mi' ^«/^«V
regtfires ctes mooafleres anciens.
Il ne paroift pas que Guerin ait efte' marié , ny qu'il ait eu des enfàns. «•/»•
On ne içait pas mclme le temps de la mort. Mais attendu que Ion frère Jt^tHr »•»
Guillaume fc trouve Comte d'Auvergne incontinent aorcs la mort de leur,
pere arrivée en raonée dccclxzxvi. il icroic peuceftre bien luetaàt dé:
coojeâiirer <pe Gnerin pqrdit h vie dans k mdme bacdlle Ou Ibitperë
fitt tué.
CmUéum l. furnmmi U Pienx ^ CmteJtÂmjergne» Marquit
Jt Mafion, DtK^ JtAepâtmnt%
C H A P 1 T R E I 1 L
E nom de tt Prince ett devenu n cdlcbre
dans l'Eglilê de Dieu à caufe de la fonda-»
tion de l'abbaye de Clugny , & il cft d'ail-
leurs fi loiicpar les anciens, qu'il mente
[ bien que ' noos feiBom 'imc poiciculiere'
attendon (ùr l'hilloire de (k vie. Car outre
la' grandeur de fon exrradion , qui eftoic
très illulbr & très diftmguée, il cft re-
conunandé pour ià valeur dans la vie de
iâint Odoo Abbé de Qugny , où il eft ap»
pellé Comtt nh^ffimitt ^ & en un autre
endroit w'mute confptcuus (S^ potens amis ^ in qmo mihtim fpleniorft) fidei
mra. fmtlttudinii arte conitturant. £c iàinc Odon luy mclme attelle qu il
cAofK ttàrhoims fit wmkû luuUtMs,
II eftoit fils de Bernard Comte d'Auvergne & de la Comtcfïc Ermen.»
garde (a femme , & (ùcceda à Ion frère Guerin lîxr la fin du rep;ne de
Carloman , ou au commencement de celuy du Roy Eudes , comnic jc
l'ay dic au chapitre précèdent. Mais ce qui décide que ce fut à la Ha du
règne de Carloman eft qu'en l'année dccclxxxvi. il (c trouve appellé
Comte de Clairmont par le Moine Abbon dans le poemc qu'il a com*
pôle du ficgc que les Normands mirent devant la ville de Paris.
Il fut donc premièrement Marquis de Nevers après la mort de Coù
pere arrivée en l'année dccclzxxvi. comme il appert de la charte dé
r^lifi: cadhedrale de NeVen dont j'ay fiât mention en pariailt de fim
pere, & enmefine temps Comte d'Auvergne. La preuve de ce fait re-
lùlte , comme je l'ay dit , du teCnoignage du Moine Abbon ; duquel on
apprend que le Comte Guillaume ayant prisparty contre le nouveau Roy
Eudes, lequel il re|^Kdait fins dooce comme un dbrpatenr, ce Prince
iaf oAa iès' hotmairs; c'eft à dire &i charges 9c bcdocfet^ &:dolinA k
~ /. B
Bullar. cl»-»
niai - p<g. M4.
lib. j. e. »».
viuS.CtaiO
liki.ejs.
lo HISTOIRE DE LA MAISON
Comte de Bourges à un Seigneur appelle Hutnic;. Ce prefent luy coufta
bien cher, dit M- BcUy. Car pour cccrc occaiion Guillaume & Hugues
^**' «ntreremr eii gnem k Uvcctck botailk cin Auvci^nc , en laquelle mou.
ntrenc plus de douze cens hommes du ccAâjàa Comte d'Auvergne , Se
beaucoup moins du cofté du Bcmjyer , qui ncantmoins y perdit la. vie.
; . Car ayant eibé pris par les gens de Guillaume 6c mené devant luy, il eue
beau implorer là clémence en le priant de luy donner la vie. Il n'en voulue
nen' faire { fie luy reprochanc qn'il s'en eftoic avifë trop tard , il le perça
d'un coup de lance, & le tua. AinH Guillaume demeura ddbrmaispaifible
dans Ces Eftats , horfmis la ville de Bourges , laquelle revint neantmoins
dans la maiTon d'Auvergne après la mort^ commue nous le dirons en (on
Heu.
Encore crois-je qu'on ^roit bien fond^ adiré qu'il en demeura poUè^
fcur , le tirre de la fondation de Clugny ayant cft-c' palTe à Bourges, &
les titres de la fondation des prierez de Saucillangcs & de MaifTac faifànt
voir qu'il s'ciloic accommode avec le Roy Eudes Ôc qu'ils eiloient bons
amys , puifque longtemps après la mort de ce Roy il fie des feadatioos
H!/}, h -Birr, pour Ic icpos de (on ame. MeCine M. de la Thaumafïîcre a avancé que
**' ce Roy créa en l'année dcccxcii. Guillaume Duc de la première Aqui-
taine. Mais (ans douce cette ville fut enlevée après (x mort a Guillaume II.
feu héritier & iîicceflèw. Hugues pleura ù. mort, dit Abbon , & GuiL.
kume la viâoire , doonant par là a entéodre que cette journée ne flic
guère moins cuifance au'Conue d'Auvergne viûorieux qu'au Comte de
Bourges vaincu & tué.
L'Aquitaine ou Guyenne dont Guillaume eAoic Duc n'ciloitpasceque
nous avons appelle depuis la Duch^ de Guyenne, donc la capitale eft
Bourdeaux. Ceftoà l'Aquitaine première, donc Bourges eft la capitale ,
Dux Aatùunomm primorum Celtke prs'vincU , comme dit i'auâreur de la
vie de faine Odon. Cet audeur fçavoit làns doute que Bourges cftoit au-
Tii. liWu. tresfois la capitale de la Gaule Celtique. Cehanm dit Tire Live, quéeptrs
GêUiéi mtU tfi, pims'Bintngis Jmmé impmifidt. li Rtgm ^Inm dJktan»
■ ■ Car comme les Comtes de Poiâou eftoient appeliez Ducs de Guyenne,
de mefmc les Comtes d'Auvergne eftoicnc appeliez Ducs d'Aquitaine
commç une annexe de leur Comté. D'où vient que dans une charte de
Louis le Débonnaire de l'an DCCCxiev. ilcftÊatfflenâondekDticiid
Nom ^ Bi- d'Auvergnc , in Ducatu Ahemi* , & qu'Aymar de Chabanois parlant de
cioti«. rriQj-tJe Guillaume î î. Comte d' Auvergne dit : CttUelmus quoqut Dux
v'hfMy'r!i Arvemis morttmsefi. Et dans le panégyrique de Pierre le Vcncrahîe AbKé
ft- 7 de Clugny compole de ion temps par un Moine de Poictou appelle Pierre
il eft dk qu'il defcendoit des Ducs d'Auvergne. Volet ccHome il parle de
cetAbb^.
Cependant RanuIpKe II. Comte de Poidicrs eflantau li<5t de la mofc
9t laiiiànt ion fils £bles fort jeune, il.k mit ex mains de £unc Ger»i4
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I
D* A U V E R G N E. L I v. L ii
Comte d'Aurillac, qui eftoic poarictfs à la Cour, pour le mener ^ fin
coufin Guillaume Comte d'Auverj^c, comme il cft marqué dans une
Notice de Charroux imprimée par M Hellv. Samc Geraud l'enleva {êcre- «i/i.JnCumu
tcment, aclcmauiauConneaAuvei^ae, qui prit foin de fôn éducation, w'"*"'^
!1 y a apparence que Ranulphe s'avilà de mettre lôn fîis ez mains de (âint '
Geraud , parce qu'il eftoit Auvergnat , & qu'ainfi il luy fèroit aifé d em-
mener cet enfant fous prétexte de s'en retourner en Con pays. Car le Roy.
hudcs ayant entièrement oublié l'attachement que Ranulphe avoit ea
pour luy , & ne & (ôuvenanc pbs des fèrvices au'il luy avoir rendus, doinia
incontinent après (à mort U Comté de Poicbd à Aymar , (ans sUicuns
clgards pour foa fîls Ebles.
Le Duc Guillaume avoit dans le mcfmc temps dans fx maifôn un autre
illuib-e eflevc , aflàvoir laini Odon Abbé de Clugny. Car il ell marqué
dans ùi vie qu'il flic nourry dans la maiiôii de ce Prifiee. Or comme il
eft confiant qu'il nalquit en l'année dccclxxix. ou la iùivante félon
la remarque de Dom Jean Mabillon , & qu'en la dixtcfînc année de Con
aagc il fût toniùrc à iàint Martin de Tours, il iemble qu on doit eltimer
qu'if efloic demeurant dans la mailbn de ce Duc dans le mefine temps
qu'Ebles y efloÎL II avoit pafle les premières années de ià vie chez un
Preftre de la campagne , qui avoit pris foin de fon éducation , &: l'avoit
faïc cftudier. Mais eftinr devenu i^rand , &: fon pcrr voiîbnr luy faire
apprendre la vie du monde & le mcilier de la guerre, ù ic nut au kr-
vice du Comte Guillaume. Il abandonna pour lors l'eflaide; & s'occupa à
la diaflê* Cela ne dura pouttampasbienloi^ temps. Dieu l'ayant deftiatf
à d'autres emplois.
£n l'année d ce c ex. le Duc fit deux fondations con{îderables. La rrMWf.it.
wemiere fût' celle du riche prioiif de Saucilknees en Auvergne , qu'il
fonda en l'honneur de la très iGûnte Trinité & de la Vierge Marie pour
le repos de 1 ame de fon perc Bernard & de fi mcrc Ermengarde , de
fon Seigneur Fudes ^ c'elt a dire , comme je le crois , du Roy Eudes , avec
lequel il s'eftoïc accommodé après la mort du Comte Hugues, pour le
repos' des ames de fis fivres, de ià Iceur Adelinde , 8c & &$ en£ms,
c'eft à dire de Guillaume H. & Acfred II. Comtes d'Auvergne 6c Ducs ■
d'Aquitaine après luy , laquelle fut enfoite beaucoup augmentée par ledit
Acfired , comme nous le dirons en fon lieu. L'autre fondation taite en
l'année d c c c c x. fiit celle de l'abbaye de Clugny , que ce Prince ioufinit ^ w*
au laint Hegc apoftolique par l'aâc de la fondaàotl.
Il Ce prclcnte icy une difficulté au fuje(fb du cens que le fondateur de
l'abbaye de Clugny ordonne dhe payé à l'Eglifè de Rome , voulant que
^ ^tmqutnnium Rom^t ad hmtna A^fiolomm ad laminarta concirmAndt,
dum fiBJos prétfaù mmùAi ftrfblvmt* Ce qui ^ trouve auâorifê oar le
cefinoign^ des Papes Jean XL .^apet IL & Pie IV. dans les bulles
qui ont confirmé les privilèges de cette abbaye. Une fomblable rede-
vance fut ordonnée en melmcs termes en l'année mlxviii. par les
fondateurs de l'abbaye d'Ager en Catalogne , laquelle fût £ximiiiê au iteci!^^
iàint fiege à la charge ut Bmâaâ BcdeJSitlu^âtiiÊdf mfim j^fmqiimmtm^
7mm /. B ij
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n HISTOIRE DE LA MAISON
Jccrm fJiJfi^. Il cft difficile de Ce déterminer fur l'intcrprctarion de ce
quinquemium ^ aflâvoir fi ce cens devoïc eitrc payé tous les ans pcndmc
cina acSj ou bien feulement, une fois en cinq ans , attendu «^u Ordcric
or«erie.viiit. yj|^ femarmie que le Dde Guillaume cftanc alhf à Rome brsdeUiba^
dutioii de l'anbaye de Clugny , il oHrit au Pape. douze deniers d'or, &
orflonna qu'on luy en dônneroic autant tous les ans , Csf exinde totiJem
Jinguiis *mus.d*n decrewt. Ce qui iemble elbe auâonle par une quittance
àt rEvefque de Magueloiiiie Ti/efbckr dii Fapeen l'année mçcclxxvi.
à l'Abbc de Clugny , dans laquelle il eft dâ que Akkiu t/ioÊvegfèu aw-
mflerii ClHni-icenfîs [în~u!is innii in fejio beatorum Apofiohnm Pétri (g Pmli
ratione cenjus unam unciam nurt C^merx apojioltae Joltere teuentar^ que
l'Abbé qui ei^oit pourlors k paya pour cinq années.
de s'expliquer fbrôie une autre difficiiké, aflâvoir qa'eft
ce qu'il faut entendre par une once d'or en laCoorde Rome, comme
Earîe le Pape Grégoire VII. dans le privilège qu'il accorda à l'abbaye de
^ Line Benoill iur le Pô , uua Kom^nn uncU auri mpenftonm redd-ttur. il eft
certain que du temps des anciens Romains lonCe êftoit la douziefme
partye de Vas^-tc que l'once eftoit auilî divifôe en douze partycs. D*ott
on pourroit conjetflurer que les douze deniers qu'Orderic Viral dit que
le Duc Guillaume ofint au Pape efloient precilement ce qui eft appelle
ailleurs une once d or, &: que >'il n y avait que dix fois, amfi que i adc
de fondation le porte , ces dix &U compofbiént en ces temps là ronce
Romaine. Car je ne penlê pas qu'il faille réduire ces fols par rappon à
• la loy oncierc dont Fcltus fait menrion , ainfi appcllec à caufc que les
débiteurs n'cftoient tenus qu à la dixielme partye de i once pour les io.
terefts des fommes empruntées. ' . •
^ troi(»fine fondation en Tannée dccccxii. aflâvoir dw
^»4••*/4. prioré de Maeni^c en Auvergne pour le repos de fon ame & de celles
de (es pere & mere , de fon Seigneur Eudes , de Louis l'Aveugle Empe-
reur ion beaufrere, & de là femme ingelberge iceur de ce Prince , fon-
dation qu'il fit confirmer par le Pape Jean X. auquel il envoya pour cet
cflcd une ambaflâde.
VAA.n m. Dom Jean Mabillon nous a encore fourni la preuve d'une quatricime
t*fyU- • fon<J^tjQi^ ^ç. l'abbaye de Bourdieux en Berry , au pour mieux dire,
d'ampliauon de fondation. Car ce Prmcc rcconnoilî: luy mciuic que l'on
doit attnSmer k pvemicM fondation de cette abbaye à £bles de Dedb.
WA-f^u. Enfin il mwirut en l'aimée dccccxvii. iclon quelques uns, ou
D C c c c X I X. fclon d'autres , Se fot enterré en l'Eglifo de Brioude , oùlc
jour de fon ^ccez ei^ marqué au quatnelme jour du mois de Juillet.
WàMMjfi, d eut pour fènune là firinceflè Ingelberge fille de Bofim Roy (k Bow^
r» T»'"'" K°S^ ^ LouJi l'Aveugle Empereur; C'eft ce que le R. P. Dom
Jean Mabillon a bien prouve. Elle avoit cfK' auparavant accordée en
i'anncc p c c c L X X v î î î. avec Cai'Ioman tiLs de Lcviis le Bcguc. Mais
cette alliance a eut pas d etiect a caule de la révolte de Bofon, qui fofit
^ifiut. couronner Rxry dé Bourgogne l'annéb d'après. Il y a neantmoins grande
apparence qiw le mariage d'Ingëlbezge avec k Duc Ginllaiime ne fat
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D* A U V E R G N E, L I V. I. i^,
-«rrdié ^'apcei la monde Bofôn arrivée en l'an z> c c c c x x i. n*ellaiic
pas à prcfumer que s'il y avoic eu du vivant de Bofon une fi cHroite alliance
entrcux, IcComte Bernard pere dcGuillaumefe fucfifort acharne contre
Boiôn comme nous voyons qu il l a fait. Il y a preuve qu'Ermcngardc
mourut en me(me temps que fcm mary.
Ils n'eurent d'autres ênàni cl^ leur mariage <pe le petk Bofi>n, ainfi
appelle du nom de Ton grand pere, lequel mourut fort jeune. Et ainfi ils
ne lailIereiK oas de poilcrité. Le dcccz de cette Princeffe cft marque' au
feœnd jour de Novembre dans l'ancien Obituairc de i Eglife de Brioudc
Il y a à dugDy une charte de Ferrand III. Roy de Càffilte & de Toledé
del'an MCCxviii dans laquelle il appelle Guillaume le Pieux fonda-
non de Clugnyfonpredcceflêur, monaflmoClunUcenfi, quodefl confinObm
m fnprio élodio ffétdectjforis nofiti Afàtamim Dms VyilUlmi Pu,
fit>. SS-oii
i. ttcaed. lo.
jicfred L du nom Comte de Bowffs & de Cdrcsjômu,
C H A P I T R E I V.
VA NT que de paflèr au luccefl'eur de
Guillaume L Duc d'A(^uitainc , il eft à
propos de pafkr d'Adfted L «jùe M Juflel
a qualifié Duc d'Aquitaine & Comte d'Au-
vergne , & dont les cnfàns ont efté (ùrc-
, ment Ducs d'Aquitaine & Comtes d'Ao-
vergnc.
Fea M. £>u Che(ne , dont YvaiStamé
cft très grande dans la Republique des
lecres , eft le premier qui a efcrit que
le Comte Actrcd mary d'Adclinde iàeur
de Guillaimw le Pieux avok eflé Duc d'Aquitaine «c Comte d'Au-
vergne. M. Juflel s'en cft tenu à ce que M Du Chcfne en avoit
elcrit , & je l'ay auffi creu durant quelque temps avec eux. Mais dautant
quapres avoir bien exanùné ce point d'hiftoire j'y ay trouve de grandes
diflScultez , je me (ùis abftenu de luy donner ces qualitez. Ne voulant pas
BHj
\
Diyilizea by CjOOglc
ON ne peut pas douter qu'Ac- À'i
frcd ne fit nomme ik* ^^rrtnde <
14 HISTOIRE DE X:A MAISON
ncantmoms rien préjuger , je irapporteray en une colomnc le dilcbors de
M. Juftcl , &: mettray le mien en parallèle. Le Icâreur fe reliera , s'il Ii^
plaift, là dcflus & luivra l'opinion qu'il cilimcra la plus vrayiemblablc.
M. J u s T E L.
'PRES h mort fins lignée de
Guillaume de PoifHtrs /. du nom
qualité 4 puilqu il eipouta la hlic de Comte d'Auvergne Duc de Guyenne
1 un des plus gtanos Seigneurs du €t Comté pajfa. m «cr eumt fimûiU^
coyaume. On iie'(çaic pourtant pas i f^oir aux defiendans des àmàêns
le nom de Ion pere ny celuy de là Comtes de Bourges. Car il fè voit par
mcre. Il y a neantmoins grande ap- diverfes chmet ^«'Acfred , qui
parence qu'il eftoit fîls ou périt nls f/poufi Adalvis db Poictiers
d'Acfred , appellé pr quelques uns /(^r dudit Comte GmWmm L C^>0/«
Egfrid, Seigneur d'une grande diC- de Bernn}d de Poicliers Comte d'Au-
tinâ^ion fom le règne du Roy Charles 'vergne , poJfedA ce Comté y non à caufè
le Chauve ; lequel s citanc malheu- de Udtte Aduluis fi fimme, ainfi que
leuiènwnt engage dans le party de qtelquis ms ont #>Kmr/, mâis, emmo
£>n fils CSharles Roy d'Aquitaine & efipluj n;ray fembUble ^ par benefiie
cftant tombe dans la di(grace du dt K'y Cburlcx te simple, fiuj lequel
Î>ere , qui le priva de les biens & de 'vitoit i lequel enfi'veur de ce
es charges , U y fiit neantmoins f^^g' doem* et Otmé ^ ton^rmm -
reflably en l'année dccclxiv. A ^f/3«** ift mejmts bonneurt
après luy avoir prcfté le ferment de Comte Bernard pere de Udtte
fidélité. Ce Prince joiiifToit fuivant Adaluts & le Comte GuilUume fin
la couftume de ces temps là des ab- f^f* avaient Jo&j aupara'vaHt. Et ce
bayes de ÉûntHilaicciPoiaicrs, àteitmpltduE^PepmJ.^ueiémiié
de Flavigny, & de plufieurs autres «^T»' Comté mm Cmtt HeMor e»
grands ilck , qu'on appelloic pour fi^-f'^r de pm mariage avec Eufrafit
lors bénéfices, & fut enfin faïc Comte -A^^ de Kager Comte d' Auvergne yfi
Amui Beitia. dc Bourgcs en lannée dccclxvii. V^'i'»^» pfOKp^^i^ttmplnmtat
^ 1^ Gcraud, auquel le fiecU UepeeinfiUsayemfucctdéhm.
Royo^cctteComtépourladonner àitairemtnt aux gnnJcs dignite-x^
à Acfred. M:n^ ce don îuv fut fatal. ^ 1»^^ enjàit, tl eft certain que
Car ayant efte ailicge l'année d aprcs ^Ç^^^ ^- donné origine aux
par les gens dc Gcraud, & cftant Cornes d:Au^ne qui tmtfikff, &
tombé Si lents mains, ils luy cou. de très grande & tlUfin
pctentlatcfte, & jetterent fon corps '^'^amon ^ laquelle h caufe du long
au feu. Lorfquc je dis que cet Acfred ''"'P' ^H'*^^ t Vfi*^'
eftoit pere ou grand pere du raary ^'«««j?. ntmehfilasrarmtm^mitqttd
d*Adeiinde,jcMdonneccttepcnféè nou. fira poffihU p^ce q'*^ s en peut
quc'commcuneoonjedhire-.laauelle ^^"J^^'^rer fgfUMêtlkrparihtMfde
me paroifl: neantmoins fi probable ^' temps la.
quà moms d avoir un titre au con- ^ LmtOeterdeUriedefinuCenulphe
^aire, je ne crois pa. qu on U doive fi» mmtem de Yil^ m COMTB
f^etteiTt ' '
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D* A U V E R G N E. L I V. I. 1/
DCCCXXvm. & e/iappel/eVrimit Elle a pru û certaine à M. Du
AcimtAnixComçs, parce <jue Bourgfs Chcfiie que dans une pente table
ffi Uville capitdie & metrop»lùaia€ de généalogique des Acfreds qu'il a
Upmuer* ptenfince d' Aquitaine ^ qui çompofée , laquelle j'ay pardcTcrs
comprenait lors hui3dioce/tf^àf^*'voir moy efcrite de là main, il n*a pas
Bourges , Ckrmont , Khcde\ , Alhi , Eiic difHculté de les faire defccndre
Cahors, Limoges , Cevaud4>i, i^eUj» de. Acfred auquel le Roy Charles
& étd^smfit fpt il tfiàt sffi$dê Ufân 'li Chauve donna la Comte de Bour-
fVfaU , de fêgali profâpia oriundus , ges , lequel il fait pered'Acfiedmary
fin que ce ft^par la ligne des femmes d'Adclinde.
ou autrement, & Ode fa Jintme de Acftcd mary d'Adelinde fe ï»-«»w.iff
dariflùno génère Francorum , trouve qualifie Comte en l'année
fit Ag AU E Imr ^ éVMt f^^tmfit DCCCLiçxxiy. en une charte
Robert Aîjirt du Palais de Pépin du Roy Carloman qui eft dam le
R' V d'Aquitaine fth de Louis le De- livrerougederArchevefchc deNar-
bonmirty que cet auteur appelle m- bonne, où il s'agit dune terre que
%nis potemœ Vinim , lequel fut le Roy Charles k Chauve avoit don-
pen de Robert II. dit le Fort Comte née damU Comté de Ras^ au im
de Paris & Duc de France {& cefiuy çy Languedoc à un nommé HUdric
de Robert III. lequel après Eude Le R. p. Dom Jean Mabaion a en-.
foajrerefitt ouf Rry de Ftmce ) .^yeul corc donné au public une charte du
dm Kiy Hn^uet Capee. Btce Rohr* me&at pays en laquelle le Comte
premier, ata/l querfagnentks Ay^nales AguifKd eft nomnié4im9 ///. impe^ «mf i4>
dê France tirca du m^n ifiere defmt rame Karolo împeratorc. Ce f^avanç '
Bertia, efiott pis de Theodedert homme s'elt trouvé einbaraflé pour
Comte Je Marne, {leqiie/Coméefiûit la date de ce titre, d'autant plus
fittté en Normandie fur les con^ des qu'U ne tfouvoit pas Wiflciaii EvcC
Comtex de Chartres dE'vreux, fur que de Careaffimne parray ksEveC
U riiiere d'Eure, donttl efifatt men- ques de cette ville , &r parce qu'U
tiM h Cepitedmes de CMem^Me luy paroUfoit que du temps de Char-
1^ de Ckéties le Chauze ^ en dmut kmagne il avoit ci« traité de la
chartes des nwr^aftctes de jutnt Denis joxSiat affiiire dont il s'agit dans
de futnt Germain d,s / . ou d ^etre charte. Mais le nom d'Acfred
eli appelle Pagus Madreciius , Ma- ^^^^ trouve prccifcmenr dans le
dricenfis , & Madriacentis toper flu- meii„e j^mps dans ces deux chartes
men Autur^c. ) £r te TheMert eftoit doittcimmer la difficulté, ^ ce avec
fils de Neselvug fils du Duc d'autant plus de raifco qu'oftOTOive
Childebrand Charles qu'^n p^nnJe dccci xxxvi.
Martel, iffue par dfven degre^du Qflcran Evelque de Carcallonnc,
^Amm 9i di^TtMX>iL fille qui eft iuie le meihic que
du Roy Clotatre premier EtcetAnfiert ^iUcan. aflUH à un Coocile l^u
eflo,t fi.s de Vmcolm Ill du nom , de ç^^c Montpeflicr & Nifincs. Cette '
larace de ces anciens Prefias dm Pre^ charte efl de l'an dcCClxxxiii. qui
tah* des GmtUs mtjekhee enlhif ^ft^^, ttorixtime de i empire
tpm, fi d IndufirtefilU duRtff Chent de Clwles le Gbm.
premier. Daàfe tmlm^tmmmm Oftp«imikfelwwderaiiôgrité
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t6 HISTOIRE DE LA MAISON
de ces deux charte; poar fortifier de L féconde troifîejme race de nof
l'opinion de M. Du Cliclne , qui a Roys, laquelle M. du Bouchet ayant
eiluiiequ'Actred vivant lous Charles ie premier turieufement recherchée
fe ChattVèV Bc pei*e felofi Xnj èa fiât «^imr ii* immr ^«mtfi ki
ftollre , a cfté ComtC de Touloufc. preuves tirées d^Au^urs ^ titres 4».
Car ion fîh fc trouve avoir juge des thentiques pour joindre ces deux bran~
a&ires eo Languedoc en <^uaUcé de cbes ry^les enfcmble, ce qui a efiéin-
Comtft '- '' ' cogneu fu/ques à prefent ^ nous nous
Le Prince Acfred I. que M. filon- cémenterons de ta'voir indiqué fS i
dcl appelle Comcc d'Auvergne, & qmle public en a. t obligation,
fti/'^^ Melheurs Menatîc & de la Thau- Anaftafe 'Bibliothécaire en U fie du
di M. hSntgt
ff-t7- ^ marïicrc Comte de Bourges , efpou ia. P'^pe Sergiue 1 1 . nomme aujp un Comte
M!!lfart21,*en riMiéeDcccLXxx. Addbide Wifrid,/«* diredi fulCamé,
••• f^Ie de Bci-iiard Comte d'Auvergne *atreles Comtes qui aff^m» mcm~
&lœur de Guillaume I. Comte d'Au- ronnement de Louis II. Empereur ^
t- M. vcrgne & Duc d'Aquitaine , & mou- fi^y d'Italie fils de l'Empereur Lut butre
rut en l'année d c c c c v i. au mois i'4»l>cccxLlv. lequel Jèmble efire
âe Février , fi jencmecrompc. Nous w'/Sw Wipmo I. Cmti'
avons l'obligation de cette delcou- Bourges , & le temps y con'vieat.
verre au R. P. Dom Jean Mahillon , Anndes défunt Bénin font ,m(fi
oui a donné depuis peu au public une mention <i'AcFRlD Comte de ^Bour^es,
charte de la Comtdlê AdeUade ù ««^««//'««DCccLxvxi.CMiri^
fèmme datée de cette année, dans Chauve donna ce Comté, métis ^ U
laquelle on voir qu'elle Se les autres Comte Cekx^d ^ qui en efioit en
exécuteurs tclhmcntaircs de Ion poffejfion, sy mamtvtt, fi li^ fit U
mary donnèrent à l'abbaye de Mon- g'**^' > laquelle bOmte Acfrid fkt
toliu un aleu qu'il avoic dans la fis ^ tué Tan dccclxviii. Qf
Conitc de Razés avec cornes les ap- P^'*^ ^' '"^f'"' V** Nitard
mrrenances & dependences , mefmc "'^"^"'^ E c F R i D , qmfitt au/fi Comte
1 tgUlc de ce lieu. Je ne voudrois pas ^' '^'^^''fi > ^ f'^^^ Charles le chauve
aflurer qu'il eft mort en ces quartiers contre PepinK^ydA^mtomt t Jtefnd
ïà.Nean«noins voyant queiafenune ^ ^'P'"^ 'A**'* *»* *^f"" ^ . ^^"'W
s'y trouve peu aprcsû moct & qu'il "^'^^ 9* AcfredComte
la chargea & Tes exécuteurs tefta- ^^'^^^fff appelle ^«d j
mentaires de faire du bien à cette '^fi^ *omet§ d» miss fi mteamitm
abbaye, je naurois pas beaucoup fit^fft'^umejmeperfonneéslivm
" de pcme à croire qu'il nuwnie vets ^ ^'^"^^ anciennes, noms pro-
CarcafTonnc &r qu'il fut enterre' en près fe trouvent corrompus pxrU faute
l abbaye de MontoUu. Son fils Ac- ? ignorance des efcr^vains. Et fe peut
fred , qui fUc à fon tour Duc de Comte Acfred a efléCmtf
Guyenne & Comte d'Auvcigne, fe ouGouwemeurde Tolofe^dAwvtt^
trouva l k padâtioa de cet aûe & *n mefme temps auffi bien que nous
le confirma ^^r*^^ ^ '^^ ^ ^°'*" " i^^bonnaire
U cit aylc de conclurre de toutes q-^^^^f» CmtsiAmiergne qui^
ces chartes qa Acfted mary d'Adc ccxiT. efint ^tf^
iindedbkCoime dcCaicaiGJiuic, I>««^ ÏW2/'-
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I
ly A tr. V E R G N E. 1 1 Y. h .17
^Ito'Jf. !>■ £SS<5/6ir HifiarivgrApbt que la Comité de Carcaffonne
dit Rojf y éM jugement duquel on doit n'cftoit pas borncc par les limites du
itduamp difmr poux at qui couarne diocefe. de CarcalloAne , comme la
TjéhffmàttMit^9m*wtiéim plufnart des Comçez reftoieQC par
U WÊtnt* ^ U Jù^mm^fmt a.Jfe^ les limices des diocefes , puifque le
€Ognus y A ejitmc qne ce ■ :'^rld, Raze's, qui cft du diocelc de Nar-
Acfnd^ ou 'Egfrui cfi le mejme , benne, elloic dans !e diftriâ: .de ce
qu'ilfmCijmtt de ûourgts ^ depuis de Comce. Ce oiu iiix. voir qu'on
Tobfitf1>mdÊQtgfmi9^pmdAh Toic eiacàftf la <]i^&ion du R07
1, Comtt£Mmrffi9 j i f»99 1* Charles le Chauve » (]ui avoic donn^
nt refm^e pM ^ méî en ce C/u il faut- en l'anne'c d c c c i x x . le Carcaf-
ilrou qu ii eujt efié prenummem Cmte fonnois & le Razd a Bernard Comce *'**
ABuurges Jour Louis ii Hébuuuin y de Touloufe pour augmenter (a
qui ce Comté eut depuis eflébAtUé puiflànce.
a Gérard^ <gr qu'au lieu d'tceluy ou Sur la fin de ce mefme (ïecle je
ùry eut domé le Comté d^roliftyfi trouve un Acfred, autrement appellé t«. m,
qui dertétfle Comté d« Boums luy Hegfrid , Evefque de Poi«aiers , le-
tut «fié damé pur CUrits^elâWDe, quel aflîfta m faaaée DCCGLavnu
les Comte^ DudieT^ u'eftsut lorsbi^ au Concile que le Pape Jean V III.
Ttàitaires , ai» s à temps fe ftime néants xxto. à Tro ycs en Champagne D :i n s ]o.mM
moins dans cejie incertitude ^« Ac- le mefine cemos ce Pape elcrivic une
7%KX> CfÊ^dÊSmrges qui mourut letcrc générale en {a faveur contre
rauDCCCLniL^fikJtV'r^d, lesufurpateursdesbiensdefonEgli-
lequel ^ivoit P DCrrxxvin. fe & des maifons religieufes de Ion
DCCCXLIV. que de Luy eji def diocefe. Il en cfcrivit une ancre à
tendu uoflre A c r R 2 d L CmnteiAn- plufieurs Evefqucs , & cnu autres à
chef de U fecoude fiÊtiik dis Acfiid Evefque de Pmdiefs, pour
Comtes héréditaires lAun^ergney le- leur recommander Adalard Arche-
quel efpoufi. A d a t v i s .^t» Po/fl'/Vrr, y^.f^y^ -j-Qurs & l'Eglife de fliinc
0 efiçit aujji Duc de Guyenae y ceji À Maurice. Jr ne puis pas allur cr que
Dactm^mwrnuirdt "^^f*- cec Lveique fuc de la race de nos
murt pmmédAquitMUit^ àw^. iComtes, n'en ayant pas de preuve.
defégrmdeextremoufe trouve qui. Ncantmoin» le nom & le temps y
Ufé du tim diLLvsTKMpar le conviennent. Peuteftre mefme que
Cmtt Gmffgumt /. /in Uunjfrere en Comte Acfred le voyant en pod
v.v,v procurer itvelcnc de cette viiie
quelUilefifimplement nomme Jms AU. \ ^^.^ Acfred , lequel clloic peut-
tm mrt dt difrnité y (S^ efl peu^ eftre Ton frère , ou ion fils.
Umefiu que'£.x3Vv.îLji qualifie Vu Quoy qu'ilenfoit, je trouveencc
comte , efl fmfcrit a U charte de ^ ^^^^ de
iafoud^ion de Clmsf de lam i^iii. ç^^^ pi^rcnt lez Saumur , lequel awwm»
dndtt Cbufies qm rsvtent à Fe» pourroit bien élire le mefine que
Ticccc:^, qm paran^anture efiott t'Eve&ttCdcPdâiè»; flcft fiucSo-
krsfÇtseme iJ^veria» dn<fivmdn jf/ogi^ maaôoa de Iny dans une
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i« H I s T O 1 H 45 Ô ï -X'AVIir A I1B O N
aiàrte de Chartes k Chiure doon^ t^Oftit <9amm'MiSf^d'4f
àxt jcd de Tabbaye de iàîht <5on- *fimt nà m^rium.
Aon tn Betr) , dont ce Prince luv fit ■// gàrtU fiivmcomft Ry/ Kâuml
épti en la x x\\. âhheV de £>â règne. uftkpénilHhm^ c c^^^ v i.; «fi^
1^ «ft dît dam «ect6 «Ktftt mmf^-^Md en fa oCmmA.
ITlby^hetfrkiMiléâand* 1è lieu dè , «^« i/ fft Appelle frert du Comm
ffirS <rt5hdort, ^qtfl eft aajourd'huy CutlUum J.pAfie /f»ilu.voit eipoufe
vài prtoré , pour s'y retirer aVcc fe$ AdaifUf/àfimr,) humpsy am<vtmt
ï ^M£t U là ^feciicioÀ <ié4' Ntifi «îto^^^î heredffaim rff WBWyj ,
rtahds. Ils ncH dertcurcrcnr p<nir- /w» jW. BeJ^ l'a nMmlu rapporter en
tàKt'pài là. n? ftircnt obligez de le f* t^i* JWmA^^w dfs^Comfty dt
àfai^her ett Auvergne, oû il de- «lÈ(»*r. // ;W» ^^ tfmpe.éf
fmmif.^. meiin longtemps, ainfi cjue je lay C»W rf'..4«*»j«r , y ijim titre de
'*** ttodVé dans une auti« charte con. i *» v i. de ch.Hes U Simple , qui re.
': ; ■ tenant la fondation ou le refta- */"4aDCCCCXxviii,oi
blifTcmcnt de l'abbaye en l'année AcfrEd H. >«• fiU efi quAtifié
DccccLViii.par leCbmteThi- Cème ^ Dtk ttA^nit^ - ^ ^
baud. Cequieftbienplus «flûré que SàU^ftbe A ctfte ori^im fgit
; . - Il itlation qu'on fait de la tranfla^ 9*^ «"^ ^'^'«^^ A c r R e d 1. ejioit,
tion des reliques de ce ftint à Tour- ^ ° * f""^ »
nus , & delà a faint Florent , de k- *^ ***** ^ *^ ^KirêBnm ^
irtëâcfflBèpâtfoirtticnéaïtf rhi^ ^fyue p-^^ifred O mte de Bomigesfom
4fcï'aiibaye de Tournus cfcritc avec ''''^^ # ^'W^
beaucoup dv fï^in par le R. P. Chif- ^ dm d4 U M.Mjm di CharU^
flct ; citant dailleurs certain que fH*gne , de U^IU /imd^ndmwo$
cette abbaye n'eftoit pas encore ton- R^y^ wwjwwtrfrtf m^/m* ugfiéei
ikfe danslctcmps que les Moina dë f^" ^ '
S. Fbttfttforenc obligez de rc&girf des FrM<^tt , ^ item apprend uujj,
fe tefiqucs en des lieux clloigner. 7*' " '«^"^ J"^' ^ frejtnt
Le R»y Eudes donna en£itc à en quel térhpsj^ C9,^ k Cmti
Ecfiid Evefqàë ae Fbfâiefs l'abc dMvtfgné^ font de UM^fon de
haVeile faint Hilaire de Pôiditrseti f9^iM^'^^'rp.^^-'"'>r^'i'Guil.
cortmcndc , à k charge de retourner ^- ^ ef D«c de
en re^lc npres decez, lequel cft ^'^f^^ ^'^^^^^^V'*'*
marque en 1 année DccCC dans k -T^ '^S*; '?
ChfiiqiifcdèTMaateMk- ^S^f'\^fi^li i W ^^^y^^f P^'^t
■sfW"/ * A€pftA4, éU tt^m lMm0 tmfkméei en U perj(otnte de mjtre Comte
iè %mms fSr Cnrcaffonne A^hi h Vm fit/m 4b ^/m mritfte
& iU fifillÊm Ai^^i* ^ ' ^fèc Addhis leurfeeur , lequel fis
'Ùltuiwài-m Coittle d'Aû- *î^^ ^/^•'^ ^ G*tllmwe IL
qui aura ion chapirre. ■ ' " l^^*' /ilirtl» 0««f A
\cFREO atomtedAuverç^j S^l^t^^^^
looclM|ikre.
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D' A U V E R G N E. L I V. L 19
wtefcritPtns preuve fg fins Attthotité^ Bernard Comte d'Au-
les um que le Comté d Auvergne fut ver G N E aucteur de la branche de
hâiUé em apanage k m» pui/né d» U ï.K Toiik, lequel aura aulfi fim
Mdfm dt Gufftmu , qn ih m nomment chapitre âpres lès fietes.
point , les autres que GuilLiume I X.
Duc de Guyenne le bailla en d')t à fa fàeur , quils ne nomment non plut , ny
ie Seiffumr qui reSponfk , njf de quelle mai/on il efioit , oins feulement que ce
fit le Cemtr etAmvefjpu k ^ k Ra^ Lattis ie Gros yfo In pterre. Ce fM « «
nuam veritMe fimUment. Car nu eoMnûre il fe vérifie par des preuves ait'
thertiiques irréprochables rapportées au premiir litre de cefle hiftoire que
les premiers Comtes héréditaires d' Auvergne fôntiJfM de U Mufon de PotHiers
^ qu'ils en tirens leur origine ^ etetmSiony & que cefle première fémiUt
efiant finie en fille , ce Comté n pafié en une attire au^ illuftN, ^ s'efi cem-
tinuée de mufle en nufle pa.r fucce(ft;m héréditaire depuis l'an Dccccxxvii.
que mourut le Comte Guillaume dernier Comte d^ Auvergne & Duc de Guyenne
de la Maifin de FmHiers ju fanes en tan mccccxxiv. quecefie féconde
famille, fkùt éftreAtf'en ente fille, qui le porueMtmefrotfi^mfimiUe , nm/l
qu'il fe verm perU fuite de cefle hiftoire. Et Guillaume IX. Duc de Guyenne
n'a point eflé Comte d'Auvergne , ^ eut une fceur unique Agnes de Foie,
tiers y qui fut mariée â Pierre Roy d'Arragon de Navarre. Et le Comte
£Am>eTgne à qui le Roy Louis b Gros fit la guerre tâk Mcxxi z. efloèt
Guillaume V. du nom Comte iAmverffU, kqfàçi Comté efioit efcheu par U
fucccffion héréditaire de dix Comtes qtù iên/o'ient pojfedé avant luy ijfus dttdii
Comte A c f B. £ D chef de cefle Jicmlt finùlle , lequel latjfa trois fils,
Enfàosif Aç&ed L du nom Comiied'Anvcrgnc & bac de Gayenne
! . Scd'ADALViS de Poiaiers.
A C I R £ D II, du nom Comte d'Auvergne (g Duc de Guyenne, qui
fUit.
GcriLi AU MB IL im nmOemtt iàimnffÊifi DmcekOigfeime , fà
gura fon chapitre.
B ERM ARD d' Au V £R G N E , qui a donné Origine à fillufire Mai/on
de LA Toux, v'AvvzJiGVEf U poflerité dttfueljeréideéûiàeaulkte
fiâtri^Ht it «ene i^ién.
Tome /, Ç ij
r
10 HISTOIRE DE XA MAI SO N
CHiUsume IL Comte (T^uver^e & Duc d'udqui faine,
'^ v' C H A P I T RwE V.
rÎM« dm r.
tM*f.fn.
14.17.
Mi/t. dé N. D
tnmvu f. 11.
Cbraii. Maf-
tnêotti aa
■1.
E R. P. Labbe Jcfuite n'eft pas le premier qui
afèirtarquc qu'il fkUoicdiitinguerceComK
de Guillaume I. fumotomé le PSmx iofl
oncle. M. Juftcl les avoit diftingucz avant
luy , quoyqu'ii eut erré en ce qu'il fàifoic
^tctâet ÊS6^'^h ï GmUaume le Pieux,
& Gutllmtrië'lL à AdM. Gehiy cy, qui
fucccda tmmediarement au premier , cOt
j ppcnc' {on neveu &: Guillaume le jeune en
i)lulicurs ciiartcs de l'Eglilc de Brioude 6c
le l'abbaye de Clugny, qui (êront rappor-
tées encre les preuves , & encore dans une charte du Roy Raoul que le
R. P. Odo de Giflcy a donnée au public. Il le trouve foufcrit au titre de
la fondation de l'abbaye de Clugny , où il eft appelle neveu du fondateur.
Incontinent après la mort de Ion oncle il (c rendit maiifare de U ville
de Bouges capitale de 1 Aquitaine. Mais il la perdit au^d'abard, en «tyant
efté chaflé par les habitans. U la recouvra pourtant pen de temps après ,
Comme on le peut ayfement rcccuillir de la Chonique de Frodoard , ou
il e(l dit que le Roy Raoul la luy avoic ollée avec le iecours de Roberc
Dnc de France. Ce qui arriva auparavant Tan Dccccxxii. que ro.
bcn & fie Goaranner Rov de France contre le Roy Charles le Simple.
En ce mefine temps les Normands , qui ravageoient le royaume,
s'eftanr jetiez en l'année DCCccxxiii. dans l'Aquitaine & dans
l'Auvergne , où ils commettoicnt de grandes cruaucez , Guillaume Duc
d'Aquitaine & le Cpmce Raymond les rarenc attaquer , & encuerent douze
mille. Frodoard ne dit pas quieftoit ce Comte RÎiymond. Mais je fiiisde
l'avis de M. Catel , qui fait voir que c'cft Raymond II. Comre de Touloufè.
Cependant les broiiilleries durant tousjours dans le royaume , & l'cxcez
des brouillons eftant venu à un tel point que de fubftituer Raoul Roy de
Bourgogne en la place de Robert imirpaieiir du royaume tué de la propre
*
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: D* A TT y s R G N E. t i v. L %t
main du Roy Charlea fe Simple » contre fe^Iâ s'eflioit edevc , en uoè
bataille donnée le xv. JuiUct DccccxxiiL Raoul clknt iofanDé que
Guillaume Prince d'Aquitaine, comme Frodcardlc nomme , c'cfl: à dirè fioJmiAm.
Duc d Aquitaine ^ ne vouloit pas k mxmnoiftrc pour K.oy , il ie délibéra
de Vy conciaindre par la force des armes.
Il partit donc avec (on armée pour aller le trouver en Auvergne. Ce qiie
le Duc nyant appris , il fut au Jevant deluy vers la rivicrc tle Loire, 6c par
le moyen de leurs amis communs s'cftanc rendus dans l'Auilunoi'^ , !c Rov
eftanc d'un collé de la rivière , 6c le Comce de l'autre , ils s'accûmnujdi.i c iit,
quoy qu'avec peine, comtneonlepeucrecueilltrdeFrodoard, qui marque
que ceoe négociation dura roue un jour. Enfin le Duc pailâla nuitfui vante
de l'autre coflc de la rivière vers le Roy , qui le receur avec un bai!cr , &
il fe retira avec les bonnes grâces du Roy. 11 retourna le lendemain vers
luy , & le Roy luy rendit le Berry & la ville de Bourges , qu'il luy avoir u.scjijt xih
oftée quelque temps auparavant avecle (ëcours du Duc Robert non encore
Roy. fl y a bien apparence que ce fut un des principaux articles da
traite'.
Mais cet accommodement ne fiit pas de bien longue durée. Je ne fçay
pas quel niel«uitentenient eut le Duc. Je i$ay feulement que Frodoard rndMij.u,
nous'liipprend que luy & (on fi-erefê déclarèrent contre le Roy Raoul en
l'année Dcrrcxxvi. &quc le Roy mena une armée fur la rivière di- Loire,
2u'en pallant il icceut des ollagcs de la ville de Nevers , laquelle elloic
éfenduc par un frère du Duc, & qu'il pourfuivit fi vivement le Duc qu'il
l'obligea de prendre la fuite pour fè iàuver. L'Hiftorien n'en dit pas davan*
tage yû ce n'eft que le Roy fût obligé de s'en retourner prompteoient Ou
l'avis qui luy fut oonné que les Hongrois avoientpafle le Rhin pour entrer
dans le royaume.
Le Duc Guillaome IL mourut le XVL Décembre de l'annéeDCcccxxvn.
iêlon le tefinoignage de Frodoard. Mais dans la Chronique de Maflày FiodMil.M.
imprimée par le R. P. Labbcileftmarque' qu'il mourud'année précédente.
Il eft dit dans r^ncien Obiruaire de Brioude que Bernard Comce ôc Acfred.'wawwf»»»
Duc d Aquicouie les frères fondèrent en cette Egliie un obit gênerai pour
kreposde&name:
Il ne paroit pas quil ait efté fnarié ny qu'il ait eu des enâfls. Et la preuve
qu'il n'en a pas eu re(ûlte , comme je le penfè , de ce que fnn frcrc A cfred
luy (ùcceda en les Eftats. Ce qu'il n'auroit pas fait , fi Guillaume cultlaifle
des enfans. Et cependant M. JuAelne fkic pas de difficulté que Raymond II.
du nom, qu'il appelle Comte d'Auveiniè & 0ac de Gnyciuie, ne fut
fimfils, quoyquil dcmeared'accocdqttil n'y a point de titre <pit le dilê
cxprcflcment. Nous avons le reftament de ce Raymond, autrement Mibai.lk.n.
appellé Pons , dans lequel il appelle ce Guillaume fimcoufin: iZ^^i aJodts
^uos Acquifivi di OiÊiBmmt Comte em/taguitieo meo , ttrtUfânftmmutl
/ivAi MtmRuttmufis. H eft vray que ce Raymond eft appelle Prmc^ r>Mmf.tf.
^Iqu'unorttm dans l'iclc de la fondation du Prioré de Chanteujre en l-i prani in».
Auvergne & dans Luuprand. Maifceî:i ne vout pis dtrc qu'il efloir Crnir? '
Duc d'Auvergne , mais leulemenc qu iiavoïc des biens coniiderabies dons
C ttj . .
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» HISTOIRE DE LA MAISON
■^J^^' l'Aquitaine, où il eftoic Comte de Quercy fimicroplie de l'Auvergne ,
U.9J» ainu que M. Caccl l'a rres bien obfcrvc. A quoy nous ajouterons qu'en
l'année dccccxxiii. il fe trouva en une rencontre contre les Normands
avec cduy qui eûoic inconceftablemeni pourlors Comte d'Auvergne.
jiçfired //. Comte i jmier^t & Due djquitéme,
CHAPITRE VI.
E Prince (ùcceda à fon frère Guillaume
en l annde dccccxxvii. y ayant un titre
de cetce année là dans le«pel il prend la
qualité de Comte d'Auvergne & d'Abbé de
Brioude , comme fôn oncle Guillaume le
Pieux & fon frère Guillaume l'avoienr auflî
clic. Ce qui fait vou: clairement que le don,
ouc le Roy CliarksleSim(de&delaComnf
^ d'Auvergne à Ebles Comte de PoidHers
i;- n'eut pas d'cfTedl pendant la vie d'Acfrcd,
., ^yjk, qu ainfiM. Belly n'a pas peu dire affir-
■univanem qu'il joignit les ComcexfTAovergne , de Vduy , & de Limoges
StlaOMntédePoHÎnss. Koosoaitexompliuampkmcmceaemadereaa
clùpiaelùivanc.
Il (èmble que pendant la vie de Guillaume II. Acfrcd eftoit qualifié
Marquis de Nevers , ou au mouis qu'il y avoir des prétentions , fans doute
\ cauK de (on erand pere. Car on vokdans la Chronique de Frodoard que
le frère de Guiflaame Duc d'Aquitaine défendit en l'année dcccczzvx.
la ville de Nevers contre le Roy Raoul , prccilement dans le meime temps
que Guillaume (e declaracontre le melmeRoy. Ce qu'il lemble qu'il faut
pluftofl entendre d'Acfred que de Bernard fbnfrere. "routesFois on ne peut
rienaflbrer.
L'aimée (ùivanteAcfredfimda on pour mieux dire augmenta la fondation
/ du priore' de Saucillanges pour le repos de l'ame de (on pere Acfred & de
ià mere Adclinde , de les oncles Guillaume le Pieux & Guerin Comtes
if Auvergne, de Bemardfc Gmllaiimc ics fitres, & de mu iès parens.&
amys.
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X
^D'AUVERGNE. Liv. I. 25
: Il ftfe ^k»Jt p«is paflèr ioi\s fihnte^&c dans k rcvoltc prclqiic gcntt^le du
ivMi^Utttè <;oï«+fc ie Koy Charles le Sï(ttpleatt-iv<^» en l'anntx" DCCCtXXÏii.
Acfred n«l>an<k>mia vus le party de ce Ptmce infortuné, comme iious
^Mtri&ilAe ^jrhdie. Et .deftftdtt-vîetteïAifon quedatis l«5àâti«|iii
iibdk rtAtàt 'Kiy il â '^uiuîttâttjuerlk fidefitt^ 5c ion tcle d'une maràcrc
HtftAe * ^toe d'un erand coeur & <hto hoftJicftc homme. DMHrn fidei
V. : ^ , CHà P ï E Vil.
O Us avons desja reitiuijté an chapktt
précèdent qu'après qae Guillaume lî.
Oomce d'Auvergne fut mort en l'année
AsœsA U Comt^ d'Auvergne à Ebles
Comte de PoidHers au préjudice d'Ac-
frei II. frère de Guillaume. En quoy il
* fie, ce me ièmble , une grande fàuce, de
de{p««ofHer£fiu:flemeiitcaî gland Se^;&^
^ «'cAohâèdare (i gettereulèmefiC&lî
Ouvertement en (à fàveur dans le temps 1
que prcfque tout le royaume l'avoic abandonné. Ainfi il y a lieu de croire ■
qu il s'en repentie & qu'il révoqua le don qu'il avoic fait à Ebles. Car
Ac£red & mainrinr dans la polIe{fion de la Comté d'Auvergne & de la
Duché d'Aquitaine juiques a ion decez , & (ôn frère Bernard, dont nous
allons parler , (c maintint auffi après luy dans la pofTèfîîon de cette Comté.
U eft vray neantmoms que le Roy Louis d'Outremer donna au com- Adcawt.ç»,
menceiBcntde ion règne les Coiiicezd'Auvergne,du Vcllay, & de Limoges ^ ****
à Guillaume Teflre-d'ellottpe Comte de Poidbiers fils d'tbles. Il y a preuve l 1= v, ae t%
qu'il jouit des l'an d c C c c x z xv.li i. de la Comté du Vellay. 11 n'en h^t^'
Diyilizea by CjOOglc
44 HISTOIRE DE LA MAISON
fut pas de niclmc de la Comté d'Auvergne, la noblefle d'Auvergne
n'ayant pa^ voulu le rcconnoUfa-e , fàos douce parce «[u'elle avoii; de la peu}^
^lçj]fepcoanureiic aptc^|9«aondaO)mte Bernard, oomiaeie le crois,
La preuve de ce fait cft dans un titre de Clugny de l'an dcccclii. dans
^lequel il cil marqué qu'il fut fait au mois de Jvàn. en l'annce que nous
■^fpiom 4ile marquer , lorfque les Seigneurs d'Auv«CjDiie s^ccommoderei^
^vcG le Comte GuiHanme & luy Hrent (èniieiu;4epidit^ ^ dit ilto fManli»
Seaious Ar'vemi cum Comité fuprÀ nomitnuo eowvenerunt eiqtte Je commeiuLu
mjhincmr,, qjentnt. Car tout le monde Içaic qu'en ce temps lày? a»«w^»t/4f/ {îgnrfioic
«»."' ce que nous dînons aujourd huy £iiire foy & hommage ou ferment de
Le Coince Bernard fût conjoint par mariage avec une Dame appelice
Blitfèndc dans plufîeurs chartes & dans l'ancien Obit\iaire de l'Eglife de
Brioude, laquelle cftoit parente de Jofeph Prevofl; de cette Eglifè , comme
il le dit luy mcirnc dans un titre de l'an dccccxxxviii.
EnfsMs de 'Btruéri L Comte £Awoergu tst de BUffiiedt
Jk femme,
BErnakd D*AuvBit.GNB IL <lu nom, qui aura, fin diapicrfc
AsTORGOoEusTORGB d'Auvbrghb bifàycul de Goy L
Comte d'Auvergne, comme nous le fàirons voir incontinent.
Guillaume d'Auvbrgns. L'ancien Obituaire de l'Eglife de
Brkxide qui nous vpçtttA que Bernard-Comte -d'Auvergne , qui eft le
j»remier de ce nom parmy les defcendans d'Acfred & d'Adclinde , efinic
pere de Bernard IL &: d'Aflorg ne fait point mention de ce Guillaume.
MMMf.»(. Mais il ne l'exclut pas auffi du nombre de les enfans. Il eft parlé de luy
dans un titre de Brioude du règne de Louis d'Outremer contenant une
donadon £ute par Aftoi^ Vkomted'Auvcfgne à l'EgUfc de. Brioude avec
le cooiènieinent de fôn &ere Guillaume. Il efl yray nçanonoiii» qtt'Aftotg
n'y efl pas appelle' fîls de Bernard ny "Vicomte. Mais on peut ayïèmcnt
recoimoiih-e que c'efl du Vicomte fils du Comte Bernard <^')| y efl
parlé, non feulement à caufè que le temps s'y acctwde , mais^encofe
VH»,m,M parcec^ue dans les fiagmens des «aUes du Cartulaire de BriCMide il eft
■Jjg^^ appelle Wicomtc ^Ofietgms Vicecoms^ Et c'efl (ans doute fur l'audlorité
de ces fragmens que M. Du Bouchet , qui les a eus long temps en fon
pouvoir, s'efl: fondé pour luy donner la qualité de Vicomte. Car il n'en
xappone paslà pctuve.
Benurd
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D' A U V E R G N E. L I v. I.
Bernard £ Auvergne IL du nom^
CHAPITRE VI IL
ERNARD I. du nom Comte d'Au»
vergnc fils d'Acfred I. & d'Adelindc fuc
pere , comme je l'ay dcsja die , de Bernard
d'Auvergne qui fait le fujcd de ce chapitre.
La preuve qu'il eftoit fon fils rcfultc de
plufieurs chartes de Brioude & de Sau-
cillanges qui feront rapporte'es parmy les
preuves , dans lefquelles il cft appelle fils ^i^
du Comte Bernard & de Blitfènde , pere de '*
Geraud fumommc de la Tour , & ayeul de
Bernard Seigneur de la Tour III. de ce nom.
Encore qu'il (bit certain que Geraud fon fils eft celuy qui a poné le
îiom de la Tour en la maifon d'Auvergne, il y a neantmoins une charte prtaviif. i/.
<le l'année dixieGne du règne de Raoul Roy de Bourgogne dans laquelle
ce Seigneur eft appelle Bernard de la Tour. Ce qui eft fans doute provenu
de ce que ce (ùrnom eftant desja bien eftabli dans la famille lorfque cet
(kùe a cfté paflc , y ayant environ foixante dix ans qu'il y eftoit ufité ,
celuy qui l'a drefle a creu que le pere de Geraud s appelloit aufli de la
Tour , j)arce qu'il voyoit que Ces defccndans portoicnt ce liarnom.
Ce fut par ce Bernard que commença l'interruption de la fucceflîon en
la Comté d'Auvergne, laquelle fût ufiirpée furluy par Guillaume III.
fiimommé Tefte-d cftoupe Duc de Guyenne , qui s'en rendit le maiftrc
par la faveur du Roy Loiiis d'Outremer. Mais enfin elle revint dans la
mailon d'Auvergne environ quarante ans après qu'elle en fut fortie ,
comme nous l'avons dit au commencement de cet ouvrage , & comme
nous l'expliquerons plus particulièrement au chapitre fiiivant. Bernard 1 1.
fût marie avec une Dame appellée Berthelde , de laquelle il eut deuX
enfans , Geraud & Efticnne. Nous fairons voir la fuite de fcs defcendans
de mafle en malle fans interruption dans la dernière partie de cette hiftoirc.
Enfans de Bernard d'Awvergne II. du nom & de BerihelJe
fa femme.
Eraod d'Auvergne furnommé de la Tour, dont il
"]f fera parlé au commencement du quatriefme livre.
EsTiENNE d'A u V e r g n e , Icqucl Geraud appelle fon frère dans tr.uw f.
une charte de l'Eglilè de Brioude.
Tome I.
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%6
HISTOIRE DE LA MAISON
Cuj L& CmUéUtm IV. Coûtes.
CWAPITRE
A Comté d'Auvergne ayant paûc environ
\ Tan Dcc cci««nrk ni8iIiMidcsConicet
t <le Poiâiers, elle revinc eik celle «fe
anciens maidres environ qiurante ans
après , c'cft à dire , après la mort de Guil-
laume III. Comte de Poiâou & Duc de
Guvenne , qui fè maintinc en la ppflèiCoii
de la Comte d'Auvergne , dans laquelle
Ion ^ere avoit eu bien de la peine à s'efta-
blif a caufc des oppofiuons que li^ i^iloit
k noUdlè <f Auvergne. La CoauécTAii^
vergne revint donc enlamaiiôn de fts anciens Prmces après kdecez de
Guillaume III. Comte de Poi(!!l:icrs mort en l'année DCCCCXCtIL
en l'abbaye de fainc Maixent en Poi<5tou , où il s'eftoit rendu religieux.
Car fbn fils Guillaume I V. (umomme Fierabras , quoyqu'il eul^ iuccedé
aux autres EDats deiônpere, neluyfiicMdaneantmoinspasenkCotmé
d'Auvergne , comme on k peut voir dans l'Hiftoire des Comtes de
Poi€tou & Ducs de Guyenne de M. Befly. Elle revint donc en la maifon
d'Auvergne en la peribnne de Guy Vicomte defccndu en ligne directe &
mafculine du Comte Acfrcd I. &d'Adelinde , comme je vais le faire voir.
Bernard I. Comte d'Auvergne fib d'Acfiéd & d'Addtnde fût pere,
comme je l'ay desja dit, d'un autre Bernard & d'Aftorg, lequel com.
mença la branche des Vicomtes d'Auvergne defquelsGuy Vicomte, qut
flit le premier de ce liom Comte d'Auvergne, elloitiilli.
On ne fçait pas predfônent le temps auquel cet Aflorg peut eftre
t,if. decedé, la charte de Brioude qui fait mention de luy & de fà femme
A(èndane eftant du Vicomte Robert fon fils, & non de luy, & n'eftant
pas d'ailleurs datée. Mais clic doit cftre d'environ l'an Dccccxxx.
puiiau clic cit du temps du Vicomte Robert. Ce qui convient encore
mes Dien avec deux autres chartes de k mefme Eglifc de Brioude des
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D' A U V E R G N E. L I V. L ' 17
ann^s Dccccxxviii. &: occccxxxvii. (jui prouvent que
Bernard pcrc d'Aftorg vivoic encore en Ce temps là. - ."
Aftoig Su marié avec une Dame appelléc AKiidatte»<keiaqaclicii«ilfc
Robext L Vicomte , Euftorgc , Mac&oy , Se Guy« Hoberc L eue deux
femmes. La première fut Adalgordc , oue je fbupçonne avoir elfe' (œur
de iâinc OdUon Abbe de Clugny ^ lequel eftoit Auvergnat & avoir une
fixttrdece nom. Il en fakiuy ihefine mention dans le titre de la Fondacion
du prioré de h Voow ca Auvergne iaiFàmiée^ mxx v. oiî dâqu'il l'i
f^c par l'avis , encr'aurres yjfôromm nofiratum Blt/moiU mtmnài&t J^^uijpt
^ Âldegardis /ècundàm ftculum nobilifftm* femin^e.
Le leâeur me permettra bien de faire icy une petite digrelHon en faveur
de la genealoeie de fimt Odilon , qui n'a pas eAé enoorriflèz iMed
expliquée. Jomld Moine de Clugny , contemporain &.difciple de ce fàint»
nous apprend dans (a vie que (on pcre Beraud (ùrnommc le Grand cflnit •
d'une noblefle dilbnguce entre les Seigneurs d'Auvergne , intcr praceres
jirvenurmm mobiliffinms, <vir in amis ftrenmu , fojft^anibus déviais Ueu-
pletifftmmî. Or eflant certain que le pere dé Benuid s'appelloic Iticr êe
<piii & trouve plufîeurs enÊuu de ce nom dans là généalogie des anciens
Seigneurs de Mercueur , on pourroit conje<Shirér qu'il dcicendoit de la
racedltier el^bli Comte d'Auvergne en l'année oCGLXXVlii..parle-
Roy Charlemagne. Cette conjedureeft (Dodéefiirfclkm dltiet'aï&âé '
dans la maiibn des anciens Seigneurs de Mercueur 9c £ur' leur haute
noblefle & les grands biens qu'ils avoient en Auvergne. Car outre le • •
pere de Beraud , je trouve que iàint OdiIon avoit un frère appelle Iticr.
Guillaume i&cre de fàint Odilon avoit aufli un fils appellé Itif r« Si nous.
Avions tous les dim de cène aadenBe maifi», fions y no^^ .
dôme beancqup Vautres exemj^ jfout fbctifîer cette conjedhire. On
pourroit ncantmoins la fortifier encore par l'affediration des noms dans
les familles iliuilres, félon la remarque de M. du Cheine. Car no\i&s^.i,
trouvons qu'Icier , perfônnage fixt COQim & puiiSutt à U Coor de Cliar.. *^
lemagne, le mefme apparament qui fiiceflabli |>ar luy Comte d'Auvergne,
& qui fiit auffi fùivant l'ufàgc de ces temps la Abbe' de ùàta Martin de
Tours , eut pour (ùcccflcur en cette abbaye un Gulfard , nom qui s'ell
confervclong temp dans la nuifbn de Mercueur, comme nous le ver-
fOBs incouiûieiu^
Quoyqu'il en ^it ^ le premier que je trouvé de cette généalogie eft
Hiâier ou Iticr fèigncur de Mercueur en Auvergne , lec^uel avec ù. remme ciiinttL
Arfînde fit en l'anne'e d C c c c x i. quelques dons à 1 Eglifè de Brioude^ **'' ***
U avoit un frcre nommé Gulfad, qui cOûoit d'Egliic, lequel je trouve
daw divofa chants dé l'Eglilè de Brioude àvoir eOé Doyen de œne m^it.
^liJè. H efl fait mention de luy dans un titre de l'an dcccclxXx^
de la mefme Eglifc Samt Odilon l'appelle fon oncle dans la charte de la
fondation du prioré de la Voûte. Il fit en l'année dccccxii. ôcen
l'année dccccxxv. quelques dons à l'E^ifê de Brioude» Uer fut pere
de Beraud de Mercueur, de Nizier, ic de Vauiier. Becafide&ou& ut»
Dame appeUée Goberge, laquelle, luy eogendn un grand nomhfe
Tmi L D ij
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HISTOIRE DE LA MAISON
<i'enfans , ailàvoir favat Odilon Abbc deClugny , Ebbon , Euftorgc , Beraud
Prcvoft de l'Egiilè de Noftre Dame du Puy, Bertrand , Guillaume, Icier,
£ftieniie cncem à Sanzac en Auveim , Bliwi^
.lèmme , «omme je le crois , de Hooert I. Vicomte d'Ai^yergne. De tout
ce grand nombre- d'cnfàns maflcs je n'en trouve que deux qui ayenc efté
mariez , aflàvoir ËUx)n, qui fiic pere d'un Beraud, 6c Guillaume, lequel
&t pered'imantre&dlbnjine, il^mBoRS^ d^Eftiatné PkwoAdeNoArp
IDIame èa. Puy âpres ùm oncle , & en Cuite Evefque de Clatrmaiir, êc
d'Hildcgaire Chanoine delà me(me Eglifè. Ce dernier Guillaume engendra
Itier , Beraud , Gcraud , Robert , un autre Beraud , de Odilon. Irier fut
rre d'un autre Beraud. Voila tout ce que j'ay trouve' de cette généalogie ,
tout bien prouvé par ci|im ■ Car ;e ne veux jias jn'engager à ce qiie
tf^uttes en ont eCaXy n'en ayant aucunes preuves.
Eftienne de Mercueur neveu de fàint Odilon , appelle' de Polignac par
Meflieurs de Sainte- Marthe , fiit premicrcmcnt Prevoft de l'Eglile du
Puy,& en fuite £vc(<Hie de Ciairmonc en l'an m l i.comme nous l'apprenons
de rbiAoïre de Nofoe DamednPuy du ItP^Odo de <SiSef, Ea Vasmée
li LV X. il fit les (Mdres à Bilhom , & y confirma fims pdne d'excommu.
ntcarion & d'anatheme la donation que Faucon de Jaligny avoit faite de
tut^r * ^^fi^^ Treiâi en Auvergne à l'abbaye de Tournus,où fonfrerc Guillaume
M» f. 'ttt^ cftoit Abb^ En rannée m l je iv. Eftieniie Eveiqoe de Cairrooat& (bu
cbicfioios. neveu Guillaume (è volierctic pour prendre l'habit de religieux \ fàinc
i^m^fui. » Honorât de Lerins , & rendirent à cette abbaye l'Eglife de fàinc Juft de
Luçnac, avoir cfté iifurpt'e fur ccrtc abb^vc pnrun Abbé de Bnoude,
auiii qu il cit marqué dam une ciiarcc de iaint Honorât. Mais dans le
JIMWWM4; Camilaite de Brioiide fe trouve* que cietre Eglilê avoir cftié donnée aux
€!lianoines de Brioude par un autre Eftienne Evelque de Ciairmonc du
temps du Roy Robert &par{â mereHumberge. Ce qui eft bien diffèrent
' ' d'une uHirpation. En l'année MLXix. il confirma par fon autorité épiicopale
le don que Robert I L Comte d'Auvergne fit au monaftere de Saucillanges
de quarame (ôbdeÉvttteàVieiUeBiioude. ilblef&daœlafiitte&reputa.
don, ayant en l'année mlxxiii. quitté (on Evelché de Clairmont pour
^emparer de celuy du Puy , & mis en là place Guillaume de Chamalicrc.
H fiit oblige pour cette cauic d'aller à Rome vers le Pape Grégoire VIL
auquel il promit de quitter l'Evelchd du Puy , & n'en fit rien. De (orte
K.goiun. cfuen rànnde mixxv. il Rit excommun^ dans un Concile tenu à Rome
î»?.' ce Pape , & enfin depofe en l'anne'e m l x x v i. dans un Concile rc-ra
f^îh'taffl * Clairmonr par le fameux Hugues Evefque de Die Légat dufamt liege.
.»»!S^"'f' Avant que de quitter la généalogie des Vicomtes il bon de remar<-
■i.<9<; ' ouer icy que Afbrg fik de Bernard II. & oncle de Gdraud fiimommé
oe la Tour eue quatre enfans , dont le troifiefine appelld Macfroy fuè
"Vicomte de Thiern , d'mi dcfccndcnt les anciens Vicomtes de Thicraj
defqueis eftoit iifu iàint Llticnne fondateur de 1 Ordre de Grandmonc
mtSÛm * QîoyS"^ mailbn des Vicomtes de Thiem ifliie de ce Matfi»y iôic
efteince , nous ne pouvons pas nous diipcn(cr d'en parler icy , attendu que
c'eft une bcanche dt la mailôi^ d'Auvenoie, M. Du Bouchet a avaôd
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D' A tJ V E R G N E. r !>. T. ' 19
tJUe MatfroY ciloit fils d'Armand Vicomte d'Auvergne. Il m aiiroit bien
cfpar^né de Ll j cinc, s'il en avoit rapporté la preuve. Car quelque ioin
que ] aye pris 5c quelque peine ^ue je me fois donnée pour la trouver ,
je n ay pa-s peu y reulfir. A k ytentéon nomre un Armand Vicomced'Au-. cbamii. Bcit.
VCïpa du tcmp du Roy'^tdes ôc du Roy Charles le Simple. Maisflny^-^'^'^^^^
a pas un fcuî ritrc qui porte que Robert I du nom Vicomte d'Auvergne )••• ♦«y-
ny Matfroy ion frcrc ayent eftéfès en&ns. Au contraire il y en a un dans rm,..ii,,
U Cartiikire de l'Egliiè de Brioude dans lequel Roben (ê dit fik d'Allorg
d'Afendane. £c par con(èquent Matfroy , qu'on ne peut pas nier «voir
die' fi-ere de Rdbert^eftoit aufli fils d'Ailorg,& non d'ArmanalCela ne peut
pas cftrc comeft^. Matfrov Ce trouve foufcric à une donation que (on
grand oncle Acfired 11. Comte d Auvergne & Duc d'Aquitainç fie au mow
naftere deSaucilbagéschraimée dcçcc xz v i L kqucUea cfté donnée
il y a lone temps au public par le R. P. Labbe , 9c 1c trouve dans les Car» tfji„tn Jm
ruhires de Clugny & de Saucillanges. Il efl: encore fait mention de luy »»*^
dans ladon nrion An lieu de Lizignac , appelle aujourd'huy faint Germairï tmmtt.^
Lambron, iaxic a 1 £glilc de Brioude par Ëltienne IL £velque de Clair-
poiit, qmrappdkm <MKle. nfi» peredcGuyt'^^^ ^
«|m mourut fans lignée, & d'Edienne, qui donna en l'année DCCCCLIL' tmmf.t^
z l'abbaye de Clugny le lieu d'Oudelle mué daris la Comté d'Auvergne
au dioce(è d'Autun , enfèmble la chapelle qui y eiloit balhe en l'honeur
delafainte Vierge, où repolbic le corps de laint Leoiald, c'eft à dire,
^jelaintLcocald Archevelque d'Auch , que (à légende marque eftre niort^ iitnjni.eù'
«n Bourgogne. Il donna encore l'année fûivante à la mefine aU>aye tous ^^'tlm*l'tt.
ks biens qu'il avoit en Auvergne dans le heu appelle Ko^iacus , & quel- ^^^^^ ^
qoç cemp après le lieu de la Vcrncde à l'Egliiè lame Julien de Brioude. e-o».
Ce qu'il fit avec'le codêntiemenc de £1 femme Ermen^arde -, de laquelle c. y"?-^^
il eut trois enfàns nommez dans une charte du priore de SaUcillanges ^
affavoir Otbert, Armand, & Guillaume. D'où ilrefulteque M. Du Bou-
ehct n'a pas eu de bons mémoires pour marquer la pofteriré d'fifticnne
& d'trmengarde , aufquels il donne pour enfans Guy IL du nom. Théo-
rie, & Gubim; Il (èmble bien plus nanlrel de dire qu'Odxrt , que je
trouve dans un antre titre de Saucillanges avoir eu une femme appeUëe fMHw^ic.
Hildegarde, ayant eu un fils appelle Efticnne, comme une charte de walcxih
Clugny &une autre de Saucillanges nous l'apprenent, ce fiit ce (ccond cMn^t s.
Efliciuie qui fiic pere de Guy fecond , de Theocarc, & de Gilbert. Et sJjbr aaiu'
ceft fiins douce cet Eftienne qui eft appellé 'Vicomte dans une charte de v^'*
Pons Comte de Givaudan du mois de Février mx. laquelle lêra imprimée
parmy les preuves. Theotart & Gilbert ayant envahy les biens qu'Amblard *immw|l
Archevelque de Lyon avoit donnez à l'abbaye de Clugny , le Pape Benoift
Vm. elcrivit contr'eux une lecre à Eftienne Evefque de CSairmonepour le *
prier de ]s% excommunier jufqucs à ce qu'ils en au roicnt îm reflîtuti<Ml* Ces
birns Çnm énoncez dans l'aéle de la donation pafTé en l'année dcccclxxvih.
Icquei le trouve rrrinfcrit dans IcCartulaire de fiinr Maiol Abbé de Clugny.
Ils iont tous iitucz en Auvergne, & avoient elle acquis par luy. Ce qui
|Dintàlbafl<mi, qwefioiçiunoralbrciiinéeiiAiivergQe encesaïkciensr
D u|
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|0 HISTOIRE DE LA MAISON
temps, pourroic faire pcn(êr que cet Archevefcjuc cftôic Auvergnat, &
pcuteftre de k race des Vicomtes , y avant plufieurs Seigneurs de ce nom
dans les anciens titres dans lcf(juels il eft parW d«s Vicomtes d'Auvergne,
It ne s^enfiiit pomtanc pas delà qu'il fut couHn germain de Gtoy IL Vi>
comte de Thicm , comme M. Du Boucher l'a pcnfé , eftanc certain
qu'Amblard coufîn germain de ce Vicomte , Ci toutcsfois il en a eu un
de ce nom, neftoitpas le meime que celuy qui a efté Archevelque de
Lyon- La preuve de cette diftitnce eft diâre. Car l'Archevefqtie e&oit
deja Aichcvelque en l'année dcccclv. & celuy que M. Du Bouches
peut avoir pcnic avoir cftc coufîn germain cir Guy II. parcequ'il rrouvoic
«n Amblard fils d'Armand vivant dan-, le meime temps auquel il a crcu
que ce Guy vivoii neftoit pas encore titré en l'année dcccclxii,
«wwMj. oomme nous rapprenoni d'un titre de FEglife de Brioude. Et d'ailleurs
Guy II. eftoit bien plus bas dans la geneslk^ qn'Ambkrd , lequel deC-
cendoit d'Armand frère de Matfroy, 6c cftoit coufin d'Armand fils
d Amblard , de par confcquent coufin germain d Ëfhenne I. bifayeul de
Guy II. Vicomte de Thiern. Guy IL fût inarié à une Dame appelléc
«MM t. %f. Redinde , de laquelle il eut quatre en&ns , Theotan , Guillaume, Eftieno^
**■ cpii fut Evefque du Puy, & Ermengarde, de laquelle il eft fait mendon
en la Chronique du prioréde MaiflSc. Ce fut luy qui par un mouvement
de pieté refbblit avec le confentemcnt de là femme & de lès cn£ms la
régularité dans 1 abbaye de Thiern, de laquelle luy èc Tes predecef&itn
avoknt jouy fort long temps , comme c'eftoit la mode parmy les Grands,
& l'avoient laifTcc romber en décadence. L'Abbé régulier cftant morr en
ce temps là , les religieux eflurent en (à place un nomme Pierre , homme
de qualité, & fort recommandable pour Ql vertu, lequel fiit beny par
Begon Evelque de dairmonc Tout ceb Ce pflà (ôus le bon phiur dit
Vicomte Guy. Le bon Abbé le voyant ainfi appuyé, fc refolut dintro^
duire dans Ton abbaye la forme de vie qu'on gardoit à Clugny. Il s'adreflà
pour cet effed à laint Odilon. Ainfi 1 abbaye de Thiern fut mifè fous la.
difcipline de ce grand Abbé iScÀe fan Ordre pour eftre gouvernée de U
muàeie que IVffioienc les monafteres de Sâucillang;es & de Souvigny ,
3ui font les premières filles de Clugny. En kiite le Vicomte luy
onna & à fon monaflere plufieurs hcriraf^e'; , renonça en fà fàveur à tous
ks biens & droits lèigneuriaux dont il avoit accouftumc de jouir par droit
de (bceelfion en cette abbaye & &s appartenances. II tefinoigne dans ût
fîgnaturc qu'il fôuhaite que ce quil venoit de £iire en faveur de ce mo,
naftere foit confirmé par le Pape, par le Roy, par Eftienne Evefque de
Clairmont , Se par rau^toritc de fan fêigneur Guillaume IV. Comte d'Au-
vergne. Tout cela ic paffa en l'année m x 1 1. qui fut la quinziefinc année
Wti ^ )o. du règne du Roy Robert. Quacrp ans ttkresce Viconm fenda un Chapitre
de Chanoines en l'Eglilc iàinr Genêt de Thiern , & donna pour la nour-
riture & entretien des Chanoines les Eglifcs de faint Jean de Thicm &
de Noftre Dame d Ayguepcrfe, c'cft l dire, les revenus de ces Edifes,
dont il avoit accouflumé de jouir comme de ion pammoîne lùivanc niiage
4ece cemp«Ëi. Il &tcnfiike à Rome, où il mit fut Tautel de £i|iit Pietic
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D* A TJ V E R G N E. L I V. I.
k charte de cette fondation, & fupplia le Pape Bciioifl: VI lî. de îa
confirmer. Ce qui luy fut accorde'. Apres (on dcccz Gcraud Doyen de
cette Eglife fit un voyage vers le Roy Henry L en l'année m l i x«
& obdnt de luy & de ioa fils Philippe nouvellement couronné Roy ' j
la confirmation de tout ce qui avoit eue fait finrce £ijeâ fi>it$ le règne
du Roy Robert. Tout cela eft exprimé dans une ancienne notice de
l'Egliie collégiale de iâint Gcnet imprimée parmy les preuves. On a
mis «itt bas de cette notice en ferme de iôdaipdons les noms dtt
F^pe , des Roys, de Guillaume Comte d'Auvergne , & autres. M. Du
Bouchet a crcu que c'c/loit les fignaturcs du Pape &: des autres dont
les noms y font ekrits. Mais il eii certain que ce n'ell que les noms i
des bienfadeurs de cette abbaye qu'on a voulu marquer au bas de la
nodce pour en codêrver la mémoire. Goy I L mourut environ Tan mx icxi*
au rapport de M. du Bouchet , & quelque temps après Theotart (on
filsaifnc, auquel fucceda Con frère Guillaume, qui fut le premier de ce
nom Vicomte de Thiern, & fonda en l'année m x l v n i. avec le confen-
temenc de {à mere Reclinde lors oâuagenaire le Chapitre de iàmt Martin to. kUbUt
d'Anonne en Auvergne , ou il mit un Abbé Se douée Chanoines qui ^t *'^'*'
tiomn-icv .1 u^s l'ade de la fondation. Il paroiA par ceta<fle que (à femme
s'appelloit Ponce. Ils en^ndrerent Eftienne II I. du nom , lequel fut marié
du vivant de ion pere avec une Dame appcUée Blanche , laquelle fut
snere ée Gtnltaume 1 1. Vicomte deThiem 8c defiinc Eflienne , qui fonda
l'Ordre de Grandmont , appelle frère de Guillaume dans le titre delà dona-
tionde Chavarou à l'abbaye de Clugny. Elle fùtauflîmerc de Guy III. qui
eft appelle pere de Guillaume III. dans la Chronique du priort- de Maiflac T~T'iMr"'>.
en Auvergne. Guillaume III. iuccedaàion pere après l'an mlx. ôc fut
marié avec Adelats fiUe deflùbàudComteaeC^on ; an moyen duquel pmwwmà
mariage la Comté de Cbalon entra dans la maison de Thiern , comme
nous le dirom après que nous aurons achevé de defciuire la généalogie des
Vicomtes. M. Du Bouchet a efcrit que le Comte Thibaud mourut en
l'année mlx. à(onretoitf d'Eipagnc. Mais il y a dans le Cartulaire de làint chan.s.Hug.
Hugues Abbé de Clugny nne charte de l'an mlx 1 1 1- qui fait voir que ^
ce Comte eftoit encore au monde dans le temps qu'elle a elle expédiée. ,
Guillaume III. mary d'Adelais de Chalon eftoit fort pieux, y ayant dans
le Cartulaire de fàint Hugues & dans la Chronique du prioré de Maillàc
plufîents titres contenant les dons que tant luy que (à ^mme & ùs enfàns
ont faits à cette abbaye & au prioré de Maifiac. Ses enfàns (bût n<Hnniez
en cet ordre dans une charte de Maifïàc de Tannée m L x X v 1 1. Guy ,
Elliennc, Guillaume, & Theorarr. Je crois que leur pere mourut bien- ^.^"^ ^ ''•
toù. après ^ y ayant un titre de l an m L x x x. auquel W. ( cel\ à dire , VVido chî^t a,»t,u
ou Guy ) (oûicrit avant £i mere. Guy III. eftoit encore vivant en l'année ^
M X c 1 v. comme il courte d'une charte qui eft dans le Cartulaire de fàint chin. s Hug.
Huj^ues. Il fut pere de Guy IV. du nom Vicomte de Thiern, lequel ^'
jcftoit encore vivant en l'année m ex xx.&: eut pour fils Guy V. Vicomte
de Thiem en l'année mclv. lequel hic pere de Guy VL nnry de
Ocmence de Coiutenay Fcincei& duiâng royal de France petite fille dit
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il HïSTOtRE DE LA MAISON
Roy Ï/Miis te tSros. 'Guy V l, & la Priticeflè la femme c Jigcndi ereiM
Cuv VIT. du nom Vicomte Je Thicrn & Eftiennc de Thicrn (èigncur
de Maubcc , lequel clpouia en l'année M C cx i v 1 1 i. la filie& hetiricre
d'Arberc Seigneur de Volorc , lx: le fat en ce melinc temps une groflcaiFaire
pour avoir enlevé une Religieufe <iu convcnt ide Couniieite. Il eue de là
Dame de Volore fa femme, laquelle je crois avoir elle' appelle'e Alafib;
Guillaume fcignctir de Volore , Guy de Thiern Chanoine & Preccntciir
de lâinr Jean de Lyon , Ponce de Thiem Prieur de (âint Thomas en
Forez , & Eftiennc de Thicrn Seigneur de Maubec Guy VIL du nom
Vicomte de Thiem fils de Guy VI. & de Cleincnce de Onmenay eue
guerre avec Guichard Sire de Beaujeu & de MontpenCier , qui furprit
le chafteau de Thiem avant l'année yxccx. félon M. Du Boucher, A
csaiCc dequoy Renaud de foKt Archcvelquc de Lyon & Guy Comte
d'Auvergne , oui eftoietft amys du Vicomte, firent avec luy une li^e
cfTcnfîve & dérenfive pour le remettre dans Hi place. En fuite l'Archeveiqlie
luy fitcfpoufer Marquife fa niccc fille de Guigues ITT. du nom Comté
de Forez decedé Outre mer l'an mcciii. & laur de Guigues IV. au
r>«Mw/.p. jugement duquel le Chapitre de Thicrn &c luy loulmirent les différends
qu'ils avoient edèmble , ainfi qu'on l'apprend de la lentence que lé
Comte prononça en l'année MCCxxxvi. par laquelle le Vicomce Guy ^
Marquile là femme , &: Chacard leur fils Ce dcfîftcrcnt de leurs pretcnrions ,
& le Chapitre promit de tenir à les delpens un guet dans le cloiftre de
l'Eglife pour la garde du chafteau de Thiem <5c de fidrc amortir les
herieages qu'ils pofiêdoient. Et de plus les Chanoines reconnurent que
le Vicomte eftoit patron de leur Eglilè , comme fondateur , & qu'ils
eftoîent tenus de le recevoir proceflîonnellemenr lorfqu'il reviendroitdu
voyage d'Outremer , de làint Jacques , & de Rome , & loriqu'il lèroit
fidc Qievalier. Ce qui Gtàok entenare des Seigneurs de Thiem en gênerai^
Se non de Guy tant feulement. Il provint de Ion mariage avec Marqui{è
de Forez deux enfans, alîàvoir Chacard Vicomte de Tniern Se Guy de
Thiern Chanoine &: Preccnrcur k l'Eglile de Lyon ruteurdcs enhinsdc
Guy Viil. Ion neveu conjoincteincnt avec Gérard de Maumont Clerc c'eft
à dire ContêiUcr du Kay. Ce Preoenteurmooniten l'année mcclxxxiii.
le jour Ce fi^fte dé laiiu Michdl. Chatard fiit marie, & avdc desja un
fils avant Tan mcciii. comme il confie d'un titre de l'an m c c x x v r.
tÊ^MCénnê- M. Du Bouchet a avancé qu'il fiit marie deux fois & qu'il eut de fon
■V ^ 4P*, premier mariage une fille nommée Marquile Dame de Ba&t , laquelle
iùc femme de Pierre Seigneur de Broc. Mais le teftament dcBnmiflênd
de Combom femme de Charard h'ile d'Archambaud VII. Vicomte de
Comborn & de Marie de Limoges nous certifie que la fille de Charard
Dame de Builict clloit fille de Brunilicnd. Il eft pourtant vray que cette
Marquife fiit mariée à Pierre fèigneur du Broc , du Chanuton, & de
Plauzac , &' que de leur mariage il provint deux filles , l'une appcilée
Daupliine, laquelle ion perc fît Con héritière univcrlele en Tannifc
MCCLxxiii. en laquelle il Ht iontcllament , & l'autre appclk'r Mirtnierice,
de laquelle la nicrc eftoit groflc lorfquc ce tcftamcnt fut tait. Dauphine
efpoufà
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D' A U V E R G.N E. LiV, 1. «
cfpoufa en premières nopccs louis de Beaujcu neveu d'Imbert ftigncuC'
de Beaujeu & de Montpcnacr Conneftable de France , &r de ce mariage
il provint deux enBuis malles appeliez Loui&& Imbert^ lesquels le trouve- fr^mif iu^
renc à l'abbaye de Blefle en Auvergne eal'aiin^ Kcccxii.àlaveftiire de
Dauphine & Guillemete de la Roche leurs fiturs utérines , qui y (axent
rcceiies novices. Louis de Beaujeu eftant mort environ l'an mccciv. là
veuve convola en lècondesûopces&elpoufà Briandde laRoche,duqucl elle ,
eue un fils appelle' BcFcrand & trois filles , Dauphine ^ Guillcmcce ^ &: Akiic
dite auttemenc Botiieie. Elle efloicaioore veuve en l'aimée mccczziv.'
comme je le penlê, y ayant un. titre de cette annc'c là où on ne luy domic
d'autre qualité que celle de n<éilis & potcns Domina. Delphinx domha di
- Inoco i§jr de Cémbomo. Ce qu'on ne pratiquoit pas du vivant de fonmary,
cftanc pourlon nommée Dmmn* Diip^mt dmiim de Bmomx«r Dmm
MlWÊdi ê* Rtipi. Tous ces iàtcs ainfi articulez font prouvez par lesdcKS
originaux qui (ont confcrvezaurreforduchafleaude Tnrennc. Revenons
mamtcnant à BrumfTend de Coinborn Dame de Thierft. Son ccilament phm» f 14*
nous, apprend qu'cUc fût mcrc de Guy V I II. du nom Vicomte de Thicm
^ de Chaiard Prevoft de Thierli. M. Du Bouchée dans les memoins
qu'il a laiflèz elcrks de fa main y adjouAe une fille appelle'e D.iuphuie
mariée à Guillaume I L du nom lèigneur d'Apchon , laquelle (h
«couve avoir ciïé la femme depuis l'an m c c l 1 1 1. juiques en l annce
MCCLxzx. & &tmerede Guillaume IIL Seigneur d'Apchon &d*Eflienne
d'Apchon Chevalier , auquel (on perefic don en l'année MCCLXXXlxlt
de la terre de Combronde , & fut perc d'Almodie ou Almoux Dame de
Combronde femme de Robert Dauphin L du nom fcirrncur de faintllpifck
Pourrevemrdoncii BruniircnddeComborn^ jc trouve qu clic ciloii veuve
fu l'année m c c lv 1 1. en laquelle elle mit ion fik Guy Qm htmécét
Ouigues V. Comte de Forez pour avoir la garde de là pcrfonne & de £n
biens julcjues à ce qu'il cuft vingt ans accoroplisy?/o« la Couptanede FrMce*
Ce qui marque qu'il elioit bien jeune lorlque ion pcrc mourut. £t ce
Comte de Forer eftanc decedé en Tannée m c c l t x. Braniflènd confentic
que Renaud Comte de Forez Ion frère (ùccedat à cette tutele. Apres cela
(on fîls Guy cfpoufa ^^n^glicrire de Thicm fîlle unique &: héritière de
C\nlliitmc de Thicrn Seigneur de Volore (à coufine aurroifielme degré,
dtlccnduc de Guy VIL Ion ayeuL £n i'annee mccxcviii. Guy V IlL
Vicomte de Thicm, la femme Mârgueiite, 8e Guillaume (ôomsaifiié,
auquel il avoit fait don de la lèigneurie de Thiern à la rc(èfVe de l'ulû-»
fiuii , reconnurent par aâe public que le Comte de Forez leur avoit prefté ^
pour le bien de leurs affaires la fômme de mil cinquante neuf livres. Il
mourut l'an m c c c i. & iaiih deux fik & une fîlle , awtvoir Gtdllaunie IV«
du nom Vicomte de Thiern , Louis de Thiern ièi|;neur de Volore, 8e
Jeanne de Thiern mariée à Ichier Seigneur de Brcon &: de Mardogne.
Guillaume IV. le voyant lans enfâns fit don de fes biens à Jean de Forez
fon coufin en Tannée m ce ci. le làmedy de l'Oclavc de la nativité de
ùàift Jean Baptifie. Mais ayaweodepuis des enfins d'Agnes de Maumont
ùk&auoici la donatiaiQiuç conveitie en efiJiangc,léCointedeFQrexlttx
I
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t
14 HISTOIRE DE LA MAISON
ayant baillé poiur (ès icigneuncs en l'anne'e m c c c v 1 1 1. les chafleaux
& (cigncurics de fàint Maurice, de Chaftelusen Roannois , de Bufly , &
la moitié de celle de Gouville & de Cùac Germain de Vaux. Guiilauqie
monnit en VvaaSe mcccxi. te &, veuve 6 remaria rami^ d'apras à
GniUaiunejGueaand (èigneiir da Bordes 8c du Blanc en Berry , qui eue
quelque remps corijoinftemenc avec elle la eucelc &r curatele des enfans
de Ion premier mary. Ses cnfims furent, Guillaume de Thiern marr en
l'année m c c c x x. fort jeune , Çoncour de Thiern mariée à Humberc
Guy feigneur de CSiabaiiea, & BranUlcnd de Thiern ainfi dite du nom
de Bruniflènd dt Combctfii& fattfiiyeBle^ppdUe beriiiere uaiverfele de
Guillaume de Thiern (on pere en un ritre de Pan mc c c XX. laquelle
^Ipoufà Guillaume Guenand II. du nom hls du Càffyeat des Bordes du
premier lie U provint de leur nuriauge une fille nomm^ Radâgond»
. Guenand mariée- à Guy V. du nom Kieneur de la TremouiUeeyculdtt
^rneux George (eigneur de la Tremouiffc , de Sully , &dc Craon , t^rand
Chambellan France, Comte d'Auvergne & de Boul ognc du chef do
leanoc II. du nom Comceflê d'Auvergne éc de Boulogne Ùl femme.
Louis de Thiern fieondiilide Guy VIII du nom ^ocomce de Thiern
eut les Càgpeancs de V<^ow de Montguerlie en partage , 8c cfpou&en
l'année m c c c i. Ifâbeau Damas fille d'Hugues de Coudn 1 1 î du nom
biiàyeul de Guy de Couian Grand £(clunçon& Grand Maiitre de France.
£n l'année mcccxiv. ilfit Coa leAamenc , dont il nomma exccotcuft
GîUea Aycclin feigneur de Montaigu, ^rtrand de kTour Sired'OlicN
gues , Euftache de (àint Babel , Antoine de (àint George , & Jaubert de
Laufè Chevaliers. Mais il ne mourut qu'aprcs l'an Mcccxxxvii,
& laiifa d liabcau de Coufan femme Guillaume de Thiern feigoenr
de Vçlofe de Moncperlie, JGbcm deThiemicUgieufeàCoàrpiere,
Alix de Thiern n^iiée a Hugues Damai feigneur d'Aubierc , & Deatrix
de Thiern mariée en l'année mcccxxxix. à Jean Gros Chevalier,
iflîi apparament de l'illuffa-e maiion de Brancion en Bourgogne. GuiL
laume de Thiern fils de Louis elpouià Agnes fille de Bertrand de Rochefort
ièigneur d*Auroi]xe, Ce fit (on ceflament en Tannée m ceci, donc il
initinu exécuteurs Hugues Damas (èigneur d'Aubiere, Morinet Seigneur
de Breon , Ponce d'Aurouie fon beaufrere Chanoine de l'Eglifè de Brioude,
& Faydit de la Barge Damoiièau. Ses enfiuu furent Louis de Thiern more
(âne âvoir cfté marié , Guy &c Amedéede Thiern mons jeune» , fcMaiù
guérite de Thiern Dame ae Volorc 8c de Montguerlie , qui efpoufà Pierrf
MantAvlMs de "Rcffc feigneur de Bellcfayc en LimouHn , &c fnt merc de Giiill.iume
jki^ Seigneur de BtrUciayc & de i\'yrac, qui mourut fan"; enfan';, d'A^nes^
frjfn^^iu' *PP^^*^'- Marguerite, mariée «n premières nopccs a Beraud Dau-
* MtinlcigBCttrde Rodieint, <ed*Hy«ctneteefinmncdeJeaaleteneurde
Pienc-Buffere. Nous parlerons phii amplemant dek maifim de Bellefiiyt
au chapitre (txiefme du (ècond hvre.
Revenons maintenant à Guillaume III. Vicomte de Hiiemnury d'Adelais
a£uss.m4. de C^aloa, Ils eurent ^latre enfin» noomieedanihi Cliroiiîqnedttpriovd
i^*''^ éfUùiB»^â&^Qif,Uku»,OékmM, «tThcoiart. Guy fin
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P* A UV ER G NE. Liv. î.
Comce de Chalon du chefde&mereheikierecnparàédaGbmteHUgiief'fMMtM
fon frère decèdé en l'année m l x t x. fans enfans. Guy entreprit le voyage
de la. terre iâuice , & foc pere de Guillaume I. du nom Comcc de Clialon
te de Guy 6igheut de Moacpender. £n l'année m c x 1 1 i. Guillaume
Conue de Cfaiabn & Savary de Semur (èigileur de Ver^ 4e Cxmm die. it$.iti^
Chalon en partie fondèrent l'abbaye de la Fert^ lîir Gromc. Neaûfitaiôiifs '
Guillaume s'oublia fî fort dans la Cuite qu'il exerça divcrfcs grandes violences
& cruautez contre les religieux 6c contre les vaiTaux & iujecsde l'abbaye
fk-dugny. Ce qui ayant obligé ces.K!^euz d'en porter leur plftiateaU i4»tf.^t^
lU^Loms V II. tlaflènibla pnomptemcmuiie grande année » avec laquelle •
il entra en Bour^ni^nc enranocc mci. xv r. Scfc rendit fans rcfiltance
mai/Ire de toutes les pUceS' & fortereilc'î du Comte CuiHjumc , &nom-
mcmenc de la ville de Chalon. ii le laiiic aulii du Ivloiu iouit V mtcnt 6c
detdutesles autres terres cnieJeConnède Chdoatenoit jufquèsltk tvnaé
de Saône » lefquelles il bailla en garde à Hugaes Duc de Bourgogne 4^
à Guillaume Comte de Ncvers, qui l'afliftoient en cette giïcrrc. Le con-
tinuateur d Ayraoin & les Chroniques de l'abbaye iâitic Dcnys .portent que.
£i Ma|eAi leiir <battt CM ten» pour les poflèder à pcrpe^
gues Moine ^ l'abbaye de Veseky ànâeur cootemporàm , lequel a plu»
verirablemenr & plus nettement parle de cette guerre qu'aucun autre,
reimnij^ne feulement qu'elles demeurèrent entre leurs main? julquc; \ ■ ■
ce que ic jconc fils du Comte Guillaume, qui avoitelte iacaule de tout
le mal, vîik i Veselnravec ûmeie , donna &risfe£Kan an Roy, lequel
le rcflablkdaiiikjoniwtnce de &s ferres. Ce fils , appellé Guillaume comme
fon pere , ne tint pas la parole qu'il àvoit donnée au Roy de n'inquietef
plus les Moines de Clugny. CarincQntiiientapre»queleRoyfutclecedé
il reccimnieDçftavecbnMnlè^lienrdeBeaujeudeaniresàtestourmeDCe^^
Ce qui înka tellement le Roy Philippe' Ai^ofte que dez la première année,
de fon règne il s'achemina en Bourgogne avec de grandes forces , ravagea
les terres de ces Seigneurs, & les contrai c;nit par ce moyen à rentrer en
letir devoir. Car on trouve nommément que Guillaume Comte de Chalon
fit en l'année MCLZZX. im acecnd avec Thibaud ^bé de Ciiigny
Jean Prieur de Pared touchant les droits qu'U pretendoitavcHrfiir ce priori
£>ndé par Lambert Comte de Chalon fon predecefTeu r .11 entreprit en l'année
M c L X X X I X. le voyage de Hieruialem , & fut à la Ferté le reconunander
aux prières des religieux de cette abbaye fondée par fon pere. Il fut allié
par mariage avec Beatciz de Suaube file'de l'Emperear Ftedetic L Jiur^.
nommé Barberouflè Duc de Suaube 6c de Beatrixde Bourgogne héritière
de la Comté de Bourgogne là femme. Et de cette alliance luy nafquit
une lèule £lle appellée Bearrix , mariée premièrement à Alexandre de
Bottigogne frère d'Eudes IIL Doc de Bourgogne , & en {ècoodesnopcea*
«▼ec Emennc II. Comte de Bourgogne 6c d'AmBonm lie ainfî finit en
elle la maifon des Comtes de, ChjUoa du fiunom de.Thiern branche de
la maifon d'Auvergne,
Apres avoir allez amplement parlé de la maifon des Vicomtes de Thiem
ifliis de la maifim d'Auvergne , u £uit i^femdxe pfemier iobiei^.&
Tarn /. E ij
^ HISTOIREDE LAMAI50N
rrf»v« f. »7. revenir a Roben I. Vicomte d'Auvergne, lequel ayoic, Iclon mon opi-
M nÏQn ^ efpoufe' Adalgardc Iccur de {àinc Odilon. Il eue d'elle Robert II.
Vicomce , Euilorge , & tiliennc. On ne trouve pas d'autres enÉm& de ce
Vicomte. Car ceux cy efloient confiauncK enons d'Ad-ilgurde, & il ne
Mroitt pas Qu'il en ait eu d'Hildcgarde & {èconde fènune. Eftiétme fixt
fib fiic d'Egmc. Le Roy Louis d'Outremer luy donna l'abbaye de Coq.
<jues en Roucrguc , de laquelle il fut Abbé oend mc roiite Ta vie. Et cc-
rrndanc il avoic ious luy un Abbé régulier , AèoM Jeatnàùm > e^ttUm^ comme
eft dit dans un thte de Conques. Il fin lait enmn le âiefine reikipét
Evefque d'Auvergne, y ayant un tnte de l'Eglilè de Brioude àomé au
mois de Juin dcCCCXXXVII. aoqucl Eftienne Evc-rcjne a foufcrir. Il y
en a encore un à Saucillsnges du mois de Décembre Dcccrxi m.
dam lequel ù le die £velque d'Auvergne. H donna deux ans apresa i'hgiiid
de Brioude le lieu de Liziniac en Auvergne, à&at nous atvons letkte;
dans lequel il fait mention de toute (à parenté, auffibien que dans un
!»atre titre de l'an dcccclxii. Aàvmé jpour le mefme (n)ÇÔt. En l'année
rriii,jj.|,. DccccxLix. s'interellônc en la fondation que le Comte Acfrcd ion
»- gtand onde avoit fiùte eh Auvei^e en îrttot de YChètt Ckigny ,
ftawMrfw**. fteft à dire en la fondation du prioré de Saucitlanges , il en (kmanJl lâi
tfliHTf.^.^ confirmation au Pape Agapet 1 1. & enfuite au Roy Louis d'Outremer.
p-»7i- L'aune'c d'après doc c cri ce Roy eflant aile' en Guyenne avec une
cfcioo. f to- puiflince armée , Charles Coniiantin Prince de V lenne , Éftienne Evcfijue
4éh4h>»ji. 4*Auvergne, & Guillaume IIL Comcede Floiâiefs 9c Auwtgne lov
lenc au devant, luy firent te (èrment de fitklicé, & l'Evcfiue luy m es
tmmttj. I oitrre de riches prefencs. En l'anne'e DCCcCLii. il trouva àEnncrac
en Auvergne brique les Sciçncurs d'Auvergne, qui juiques alors avoienc
pefiifë de rcconnoilbre ce Gutlaïune pour leur Comte, fè fourmirentenBn
1 luy, ^ luy firent te ieraiem de fidélité. Il le trouve encore mention de
biy comme Evcfijue d'Auvergne en une charte de l'année o c CC Ci L IX.
cirée par M. Savaron dans le commentaire qu'il a fùit fur un ancien livre
3ui traite des Egliies & des faints de Clairmont , où il fait auiTt mention
Il teftamoft 6it jpar cet Evefque en l'année DCcccizxvi. Ce
pourroic fidrepenier qu'il mourut en cetema IL Ce (çavant homme noua
apprend r^ans les Orijrincs de C' urmont que cer Evcfque recouvra les
biens de iTchic aliéner pir les devanciers, qu'il Ht une immenfc dona-
fruMiu f if. txoïl avant que d'aller à Rome , d ou il rapporta des reliques qu'il enferra
dans l'image de Ni^Are Dame. 11 adjouce que ce qû le ren& phis recom>
mandable eft qu'il rebaftit la cité de Clairmont.
Aftjjssord.s. Robert II. eut une femme appelle'e Ingclberge Dame de Beaumont
f^»7o- "* dioccfe de Chalon Ce qui pourroit faire eftimcr qu'elle eftoit de ce
pays la , & j)cutcfbc (ôeor de Leagarde Vicomtcllê de "Wcnnc , de laquelle
H (êra parle un peu plus bas. Ingelberge fut mere de Robert IlL mort
fans ligne'e, de Bertrand Vicomte en Auvergne, de Guy Vicomre en
D c c; c c L X X X. &; enfin Comte d'Auvergne premier de ce nom, fie de
Guillaume 1. du nom Comte d'Auver^ie après Guy.
U cà 6â mts/àaa, de Guy en plufieuit uaaxa de Clugny & die Sao^
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D' A tr V E R G N E. L I V* L VT
cd!ang<s yfitplincipdcment dans celle par laquelle , n'ayant encore <i aucre
qualité que celle de Vicomre, il donna à l'abbaye de Clugny le fief
l'Eglitè de Beaumont au choccic de Chalon , donc il edoic ^igncui: pro-
toriecains dtf chef 41e mère ingclberge , qui y dfl nommée auffibien cpit
Ion pcre & fon oncle ElHennc Evefquc d'Auvergne. Par une clujns du*.
Cartulaire de Saucillangcs, dans laquelle il s'intitule Prince d'Auvergne > Pr«»1v^4l•
Trinetfs ^nernorum ^ il donne à ce monafterc l'Eglifc de faint Scmin de
Sillom avec le conlêncement de ùi femme Aufcndc. H cit diâicilcde dire
te;teliip» auquel, orne donaiioB a eAfâke, nV ayant ancre cliole éam
lâdaïf ^ue ces ptuolest F^iSlt tfl futc dtuuttio mmje •Au^uft^t fin* iv. regmntt
Lotirario Ke^e Fraftcorurn. Mais il lemble qu'elle doit eftre ccn(ec portcrit-ure
à celle de Clugny , puiiqu il n'y prend pa» la qualité de Vicomte, mais
celle de Prince -dfVuivergne , qui {îgnifië i» inefine ckofe que celle ik- <
Cttti^^ dautantftlbs que éaak une anire'dune de Sancillanges ditée»
«ominé je le crois , de deux ans après celle cy , il e(l appelle Comte &
Dcfenfèur de ce monafterc , J^fwwp» Cutdonis. Comitis dtfèa/orts nafiriy & "««wh^^
^u'il eli âuiU appelié Comte dam pluHeurs autres chartes de Saucillanges.
'La q^yioéqueiét! Moine» ie Saudl^ Coi&te, qu ilt
appellent leur Defenièur, mérite quelque reâcxian. Ancicinieiâëiit les
Moines rcgardoient leur» fondateurs & leurs delcendancs comme leurs
Fadeurs laïques, comme leurs Proieâeurs & leurs Defèniêurs. Il y en a
uiic belle preuve dans les letres de Raympnd L Comte de Toulouie en
frvcur de 1 abbaye de Vabres en Roiiergue , laquelle il a C^ùàée, Il dedare of*'^^''
par ces letres que pendant qu'il vivra , il veut eftrc le Tuteur & le De-
iênlèur de cette aboaye , & ordonne que (es enfans le Icront l'un après
l'autre. Ceux de 1 abbaye de Tulle , qui regardoient Aymar ieigneur
^Efebelles Vicomte du bas limouforcflauimenrdclc^
leur fondateur , & ce avec d'ancabt pbs de fiufi» qu'il leirr avok domif^ ^
tous lès biens , Ce voyant (ans Defenlcur après fà mort , ils choifîrcnt pouf
leur Pafteur laïque Donnereau fon boftard , & le mirent en mclmc temps
en poifirifian du chafleau de MoulTeou entre Tulle & Aurillac. Car c'cAoic
U couflume , ainfi que le B« K NfdbiUm Ta ttes bien obfavé fc
4]e donner à ces Dcmifèiin, ipueftaienc chatHs par les Moines , quelque
terre en fief comme pour recompenlè de la protcîîVion qu'ils dévoient leur
donner. Doncques les Moines de Tulle eûcurent pour Dc^nlcur Don-
nercau iils d'Aymar. Mats comme il eftok homme de pente cervelle , il
leur elchapa , & s'eniîiit, en (ôrte qu'ils ne pcuicnt pas k icnociver. Et
noùrlors ils s'adrefferentà Bernard (eigneur de Turennc Vicomte du bas
Limoufin après Aymar , duquel il cftoit proche parent , comme c(hnc
tous deux de la maiion de Turcime. L HiHoire eil toute pleine de lem-
blablet exempks. Ec poiir cette mefine lailôn les Kfainet de Stncillanges
voidanc fe choifir un Defenlèur, ilsjetœrenc les yeuxfixT ce Comte Guy ,
qui deicendoit en ligne direâre Se mafculine de la xace d'AcBxà DaC
d'Aquitaine & Comte d'Auvergne leur fondateur.
Le Comte Guy fut mari^ avec une Damç appelléc Aulèndc. Mais oarrM«itf4««
aewMivt pas qu'il en «il ea da tnCwt. De tbcte qoe h Comté d'Av»
E'iij
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fi HISTOIRE DE LA MAISON
vergne vi» \ OaâShàa» TV* fini fiere, lequel tméeû, femme âffélit
Humberge pluneurs eo&w» donc quelques uns decedeieac avant leur
mcrc, laquelle cftoic encore vivante en Tannée mxvi. comme il confie
d un titre allégué par M. Savaipnen ies Noces fur les Origines de Clair-
mont page 140.- •
Mais auparavant déparier desenfiuisd'Humbcrgeil (èmUe qu'il faut dire
quelque cbofc d'elle & des donations qu'elle fit aux Egliiès de Brioudc & de
Saucillangcs , auïqucllcs les Seigneurs ifTus de la maifon d'Auvergne ont fait
en cous ccmps beaucoup de bien. Je trouve que du cenip^ de l'£velque
"M** d^uvergneBegon, c*CK àdimci&rann&dcccczc. CM cmkesig die
ficpludeurs dons au monaftcre de Saucillangcs qui. fine enoiicex .dâstt
les a£bes qui en furent drcflez pourlors, lefquels le trouveront rapportez
> f. 4|. parmy les preuves. Sous le pontificat de Ion fils liltiennc luccclTeur de
Beeon elle doima à l'Egliie de Biioude le lieu de Lugiac , donc j'ay
parle' cy devant , & conjoinûemenc avec Ça enfuis elle donna le lieu de-
'Mw«Mr^44. Chauriac à k mcime Egliiè. Elle confirma- encore par foa (èing 8c par
ceux de Ces enfàns le don du lieu appelle tÀnnoiotum fait au monaftere
de Sauciiianges par Louis de Monton & là femme Abbe, laquelle efloic
Aww/w 4j- fiQè d*Htt|gues ieignenr du lieb appelle Fétgms icàcf» femme Ifingarde ,
laquelle fut mere de Pierre 6c alfingardc marine k Rorice, anccemene
-appelle Korgius , qui fut perc de Faramond. Je trouve (^'Abbe avoir plu-
fieurs frères, aflàvoir Gcraud, Arben, que je trouve AppeUé VicoOlQlï^
Hugues, Pierre, & Maurice. " ;* . ■ " ' '
• •• ■ • "' : ■:. - r:--" . î .•>•»'• •
JEKfmu de CmUâMm IV. Comte ttJùfif^t & ie fé^r
fmm HtmAtr^^ '. }^ ^ ' '- ' \^'''-:
OBBR.T t. Cdutb D*Auvbrgnb, qui continua la lignée.
EsTiBMMB EvBsqoB d'Aovbkgne après Bcgoio. fl fec
Mvl nié traidreufèment en l'année m x 1 1 1. comme il alloitvoicû tance Led-
garde , & le meurtrier (c fit en fuite Moine à Clugny j)our y faire pénitence
d'une fi melchante adHon , comme il eil marque dans le Concile de
Limoges. Je ne fçay pas bien qui efloie cette Ledeaide. Mais il le poor>
roit bien faire que c'eftoit U mnme de Berilon de la Tour premier de.
p'^ffTr^* ce nom Vicomte de Vienne , auquel les Hiftoricns de Dauphiné donnent
f. i«o. i«7. urve femme de ce nom , dautant mieux que dans le mefine temps je trouve
xy.jt'.'uT^ un titre de l'an mxxxviii. pafïc en Bourgogne dans lequel cft mcn-
•wM»f> tioiméeLedgarde finnme de BedioQ, dedans le Càrtnlatre'de£iintO<^^
44- un Berlion Chevalier mary d'Aldiarde, qui eft ^U» doute Berlion IL fils
de Berlion I. & de Lcdgardc. D'où on peut encore tirer que Berlion I.
eut deux enfàns, aflàvoir Berlion U. marié à Aldiarde, & Guichardmary
de Maxime. Berlion IL eut deux enfsms, AibeR, <8e Artaud. Guichard
eut un fils appdléEflienne; Car c'efl ainfl qu'il &ut expliquer le titre de
Tournus de l'an mxxxviii. où Guichard & Berlion frères appellent leurs
neveux Artaud & Eftienne, appliquant Artaud nomme' le premier à Gui-
chard, qui cil: nommé le premier , & Llbcnnc à Baiion , qui cii nommé
R
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DAUVERCNE. Liv. I.
k Second , citant qu'il confie que Berlion î I. avoit tm fik WffdM
Anand , lequel eftaitpar confequenc neveu ck Guichard.
CHAPITRE X.
OSEl^T Ltf^filsdeOnillâimwtV.ai
4ekComie0è Hunobergc » comme U
remarque au chapitre précèdent. U cfpoufi
trmeagiirdc 61k de Guillaume I. Comte
d'Arles, iMuelle efioU laur de U fUytvC
OniftHiceftiiimedaRoy lUiberc, conune
U «ft bien Aenemeât expliqué dans le rap^ r,
port que rEvefque de Palcftrinc fit an
Pape Pafchal II. de leur gciuaJogie.
£Ue n'dft pasiî oenaam expliquée 4an«
repUKc ç c s ^ dlves Eviefi]ttf de ChànKi»
^ {il filti^'f comme il eft à prefûmcr , mais par celle des co.
piftes , le* anciens manulcrits de cette epiftrc citant très fautifs & for;
dificxcnts. On en retire neaacmoids cet avanugc quelle auÛorilc la rc*
1^^^ je VEveiquc de FtleArioe au SajtSt de la Comteflè d'Auverpe ^
daoïMK que s'agi/Iânt à la Cour du Pape Urbain IL de fçavoir le degr^
de çoniàncuinltt^ qui eftoit entre Baudouin fils du Comte de Flandres 3c
la fiUe d'Akin Duc de Bretagne . qu'oA vouloir marier enlemble ^ & qu il
voulut en eftre exaftemem informé, on fit Tenir 4tt tefiao&isdeslunis
d'où on en pouvoir av<Mr ^ilemem , & nommemeatdn pays d'Auvergne «
où le Pape fçavoir (ans douce qu'il y avoir eu une Princedè Corateflè
d'Auvergne parente des Comtes de Flandres. Ce fut un Moine d'Auvergne
appelle Cafte , homme de qualité , qui ht chargé de cette commidtiMi ,
& qui toftroiik k Pape de oene parm , comme ledk Ivei
ChartMi, qui y .cAoû prefent , nous l'apprend. Il ne dit pas que le Papt
kur «c accod^ k peraùâioA 4e iènidcE, Mfù^
^4^
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40 HISTOIRE DE LA M A 1 G N
qu'il le fît , puifijucn Tahuéc MCX. Uy eut coûtcftaôon^iîxjeddc leuf
mariage à la Coar du Pape BAludTli;.fwrdevaiu:ieqacl on Jeduifv encore
1» degcerde.lear paremé:' Il 7 ai^<|mpreccnknc i^ueleo0flaackg*ftc
difTous pourlors. Maison n'en rapporte aucune preuve.
11 cà conllant qûc k Reyne Conitance&Ermcnga^^êeftoient (ccurs
& qu'elles edoiem âllcs d'un Comte appelle Guillaume , lequel eii ap-
pdw par quelques uns Comte d'Arles, par d'autresX^xnl^ifeTQtilouK,
& par d'autres Duc de Guyenne. Ladiffiaiirf cdÉlîflelk(^vQiirde c^mllc
mnifon elles cftoient ilTùës. La plus commune opinion, qiii 4 cfte ein-
li:\ule'e avec bcrtucmm de raifon p:ir Mcflicurs Du Chcfne , de Sainre-
Marthc, Befly, juiici, ûc Ménage, cit quelles eftoient tilies de Guii-
hiime I. Comte d'Arles Ce d'Adelaide ou Alix d'Anjou (à femme fille
To.z.sp;ci(** dcFouquesle Bon Comte d'Anjou , appeliée ^nche dans la Chroni-
gtip *«. Comtes d'Anjou & dans î'epiflrc ccxi. d'Ives Evefc|uc de
GUbctUki. Chartres. Toutesfois Glabcr, qui vivoit du temps du Roy Robert, 6c
** qui a. cicric (â vie , dit que (à femme Confiance cftoit fille de Guillaume
Duc de la première Aquitaine, & un peu |>lus bas il adjoufle que ce
Roy prit à femme Kegintan Conftanciam a partibm AqKÎtâmé, Nous
apprenons d'ailleurs d'un fragment de l'Hiftoirc de France tir^ d'un
To. I». D<i ancien MS. de iâint Benoifl hir Loire qu'elle eftoit fille de Guillaume
^ic^ Comte de Totdoufe. Ce que M. Oicel effime pouvoir eftre concibé
h.sTm*.'' ^^l^^<^^t , ^ <^'i"fc qtte les Comtes de-TouIoulè eAoieDt anciennement
^ cenfct eftre de l'Aquitaine, comme il le prouve par beaucoup d'au^loritez.
Mais fiir cette difficulré il faut voir M BcHv , rjui l'a dcivclopee avec
beaucoup d'érudition & fait voir que ce (juiliauiue I. Comte d'Arles
pere de la Reine Conftance eft le mefine que Guillaume I IL Comte
de Touloufè , opinion qu'il femble que Meffieurs de Sainte -Marthe ayent
fiuvie dans la dernière édition de leur Hirtoire de la Maifon de France.
n k rencontre icy une difficulté aifez grande au fujeâ d'Adelaide mere
de la Reyne Conftance. H eft (ûffi&mment prouvé qu'elle eftoit fille
de Fouques le Bon Comte d'Anjou , qu'elle fut mari^ à fîniliaimw I,
Comte d'Arles , & qu'elle ftirvefquit au Comte d'Arles fôn mary , pre-
nant rousjours la qualité de Comteflè. Ht cependant on trouve qu'Ade-
laide iccur de Geoffroy furnommé GrifègoneUe Comte d'Anjou & de
^^î" "m Evefque du Pujr, qui eflcMem? tôt» deux fils de Fouques le Bon ,
' ' eftoit mariée à Eftienne Comte de Givaudan , & qu'elle luy engendra
trois enfans, afiâvoir Bertrand , Pons , & Efliennc Evefauc A[\ Puy.
Si on avoic la preuve de ce que M. Ménage a avancé dans l'Hilioire de =
Satblé pac|e j^j. qu'Alix d'Anjou mere de Conftance Reyne de France a'
efté mariée deux fois, on pourroit croire qu'elle fut premièrement mariée
au Comte de Givaudm , &: qu'après fôn decez elle fc remaria à re lu /
d'Arles. Mais cela s appelle deviner. Je croirois plufVoft, puifcir. i[ cit
permis de conje«Sturer en une affaire fl oblcurc, ou que Fouques le Bon
eut deux filles de mefme liom , ce qui lê tenconoe aflêa fimvenc , ou
que l'une des deux fut appellée Alix , & l'autre Blanche. Car nous avons
ob&rvé cfjàg&a que la mcte de ia Reyne Conftance eftoic appellée -
Blanche
(s. ni.,
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D' A U V E R G N E. L I V. I. 41
Blanche dans la Chronique des Comtes d'Anjou & dans une lettre d'ives
Evelquc de Chartres. Quoy au'il en fuie , U conile que Conllaacc fut
jmariee au Hoy Roben & u finir Enncngarde à Robert t Comte
Auparavant de quitter cette matîcre , je crois qu'il cft à propos de
faire remarquer au le(5tcur , quoy que ce poinifl d'hiftoire ne foie pas
tout à ^ait de nollrc fujedl: , que M. Ménage , comme je viens de le dire ,
A avancé ù^ta preuve on ^ qui ne poroic pas vrayfcmblable , âlGnroir
.qu'Adelaide d'Anjou fût mariée deux fois, la première à Guillaume Ldtt
nom Comte d'Arles, & la féconde à Guillaume qu'il appelle VII. Comte
d'Auvergne , c'eft à dire, à Guillaume V. fils de Robert mary d'£rmeiu
garde. Ce qui paroic extrêmement ablûrde, n'eftant pas à predimer que
Guillaume V. ait jamais peniS à eipouièr ù, grande meie, ou en tout
cas la belle mere de (on pere , (îippofë qu'on voulut prétendre que
Guillaume V. fut fils de Robert d'une autre femme qu'Ermengarde.
Si l'oa en croit M. Bouche , qui a eicric l'Hiftoire de Provence ,
.Confiance 8c Ermengarde avoient encore deux fiturs , af&voir Adaimo*
die Comtcfll- de Touloufè &: de Barcelonne & Odile mariée à un Seigneur
appelle Miron. La chofe lèmble affez vrayc à rcfgard d'Odile. Mais la
preuve que cet aucleur apporte pour fiure voir qu'Adalmodie eftoit fille
du Comte d'Arles , aûavoir qu'ayant fait du bien à un monailere de
•Provence, ft 7 a apparence qudle cfloic dn mefine pays, eft une nuu
sucre de preuve très peu concluante. Si elle eftolc receuë , oskfooncitf
(ans aller chercher des exemples bien loin , dire qu'Eftierme de Mercueur
EveCqué de Clairmonc 6c Guillaume Chanoine de Bhoude Ion neveu,
qui choient affiirement Auvergnats, eftoient Provençaux, parce qu'ils
ont âit du bien à l'abbaye de Ùàttt Honorât de Lerins , comine noua
l'avons remarqué cy-defTus page 18. Il y a bien plus d'apparence que
cette Dame eltoit de la mailon des Comrcs de la Marciie en Limoufîn,
comme MefTicurs Befly & Blondellontcrcu, & comme je l'ay monffaré MtiaUifr,
après eux par des preuves bien mieux conduances que celle dont M.
Bouche s'eft &rvi pour linider fini opinion.
Il eft fait mention de ce Comte Robert dans un titre de l'Eglilè de
faint Genêt de Tliiern de l'année mxvi. ou il eft qualifié du titre de rr^f}4J
Prince , Aqmttmâm giibemâKtg Omllelm Pt^menfiCmiie, fS m âmnéà
Xfikifto honorMU Pmdpiy qualité que prend auffî le Comte Guillaume f.4«
fim Hls dans un titre de Saucillanges , & laquelle avoit efté pciliè avant
eux par Guy I. Comte d'Auvergne leur oncle.
Enfâm it Rghrt L Cômit ^Jmfergne & ètErmtngarde
JtAftes'fi femme,
GUILLAUME V. CoMTB d'Auvergmb, dontiliêraparlé
au chapitre luivant.
EuMBKGARDB d'Auvbkgnb mariéelEudcsII. Anuoi Oomce
deBlois, de Chartres , & de Champagne» d'o& iôntdcfeendut les Comtes
Tme /. F
4x HiSTOIfLÉ DE l MAISON
Pdatim de Champagne , parmy Ie(quek il y a Ctt des Roys d'Angleterre
»"w«î^4^ & de Navarre. Il cft fait mention de cette Ermengarde Comteflè de
Champagne dans quelques rirres de laint Florent de Saumur. Elle lîirveC-
quit à ion mary tué à la bataille de Bar en l'année mxxzvii. & mouruc
I onâefine jour du mois de Mats.
M. Juftel a donné à noftre Comte Robert une autre fille appellée
Bcrrhc , laquelle il dit avoir cllé mere d'Havife Comreffe de Nantes. Il
a efté mduir en cette erreur par Gilles de Roye hiftoncn Flamand , qui
jB^ietioj» le dit nettement. En quoy il s'eft grandement trompé ^ n'avanc pas aflez
reflejchi &r le cefinoignage de rEvefque de Pdeftrine , ht Wqod je cKois •
qu'il s'cd fondé, ayant mal à propos confondu deux Ermengardes enime
feule pcrfonnc. Car l'Evefque de Paleftrine, dont le tefmoignage eft rap-
Hmmit.^f. porté par Meyer, die à la vérité que Berthe mere d'Hadouiie Çomteilè
de Nantes eAakfiDe d'une Ermengarde , non pas de celle qui 6it Com-
teflè d'Auvergne, mab d'une autre Ermengarde fille de cette Comteflè ,
marie'e, comme nous venons de le dire, à Eudes II. du nom Comte de
Blois, laquelle fur mere de Berthe mariée à Alain III. Duc de Bretagne.
Cet Evefque dit en iuite que Berthe fut mere d'Havoife Comte de Nantes.
Geqmeft vtay. Car die eQ>odâHod Comte de Nantes de CornoSaîUe,
3ui Rit auflî Duc de Bretagne en l'année m l x v l. par la mort fans lignét
c Conan fôn beaufrere. D'où il s'enfuit neceflâirement qu'Hadouiie Com-
teflè de Nantes n'efloit pas ifliië d'une fille de Robert L Comte d'Auvergne
tcéc ùi femme Ermengarde , mais de Ùl petine
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I
D'AUVERGNE. L l V» L
41
- GIVAUDAN
d* immltit
]■:.
C>€;a P I T R B X I.
.^^^ur.,.., . OBERT I. Comte d'Auvergne h ayant
pas eflé allèz heuraix pour avoir laiife
beaucoup de preuves de ce qui s'cft pafle à
Ton efs^ard , ne fe trouvant rien de luy après
1 année m x v i. en laquelle il eft nommé
en dhé cfaatteile l'Egliiè de Thiern » ileft ahm»m«.
bien difficile de marquer le temps auquel
Guillaume V. Ton fils luy fucccda, M. Juftel
a creu qu'il eltoïc desja Comte d' Auvergne
en l'an mxx x. à caufe qu'il eft nommé
aelôdictk, ooiiuneU le dk^ avec là ièintne
6e (es eflfiuis en xcpJt chane de cette année là. Sur quoy il eft à propat
d'obfcrvcr que cette date eft fiuflè, ceux qui l'ont fournie à M. Juftel
ayant mal expliqué les charaderes qui marquent le temps auquel elle a
efté fidne. Car il y a dans l'original , qui eft encore auioofd'liuy dam les
archives de l'Egliic cathédrale de Clairmont : V»EU cm* ipfk *nno ni.
régnante Htnrico Regi Franconim. Ce qu'on a mal rannorrc' à l'année m x x x.
de J E s u s-C H R I s T , comme fi ces cliaraderes figmfîoient trois fois dix,
au lieu de le rapporter à l'aimée treiziefme du règne de ce Roy. Et pour
qu'il n'y manquât rien, eny a adjoullé la millewne , qoi neft pas dans
l'original.
Le Comte Guillaume c(pou(à Philippic de Givaudan fille d'Eftiennc
Comte de Givaudan 6c Qxxu de Ponce Comte du Givaudan & de Forez,
la Comté dé ForeK eftahcennée dans k maifiin de Givaudan par le ma-
riage de Tctberge fille, comme il «y a grande apparence, d'Artaud IL
du nom Comte de Lyon & de Forez & de û femme Tetbcrgc. Outre
cette convenance prilc du titre qui donne à ce Ponce la qualité de Comte
de Forez, laquelle ne luy venoitpas de fon pcre, qui n eftoit Comte que
dtt (àivaudan, Paradin itopocw une chane oè l'E^ilè de Lyon, où il eft amim*.
fiutmention de ceCcioueracetede làfiamieTeilicige. Cenui ptobve
Taaif /. P ij
fi «t.
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44 HISTOIRE D^XAWAÎSON
3ue ce Ponce eftoit Comte dans le Lvonnois ou de ion chef, ou du chef
e fà femme. Or eilanc certain qu'il eiloit fils d*£ftienne Comte du Qi-
vaudan , il &ut craîre ique la Comté qu'il avmt dans le Ly omiois , c eft à
dire la Comte de Fotos , luy eftoit avenu'é de par Cx femme fille du Comte
de Forez. Gcriud Comte de Lyon & de Forez fils d'Artaud I. eut trois
cnfans, afiavoir Artaud îl. mary de Tctbergc , Eilicnne Comte de Fore?: ,
fhK^itî.uga. «lont Severt aflure qu'on ne trouve pas de defccndans , & Humphred
Hiyl, B^r- ^u^'*^ ^ Seigneurs de Beaujeu ; aufqucls il iauc adjoufter Tecoerge
<«x»'«M. Du fenunc de Ponce Cbinte du Givaudan , laquelle devint làllS doute Cobu
"*'"**^' tcflc de Forez par la morr fans cnfans de Ion frère Efticnne.
Doncques Philippic eiloir fille d'I l^^icnne Comte du Givaudan &
d*A!is d'Anjou faut d'autre Ahs, comme je ic crois, marie'eà Guillaume I.
Comte d'Arles, ainfî qu'il a efté remarqué wd^>icrç précèdent. Ponce
fnnttf^ii- leur fils fie frère de Philippic fît en l'année une donation à l'Egfi&
de Brioudc pour le repos de l'ame de (m pere Eftienne & de là mere
Alix, de ia femme Tctbcrge, de lès cntans Eftienne & Ponce, de fès
frètes. Benrand te Guillauâie, & de lès trcns neveux Eftienne, Robert,
de GuiUaume.
Auparavant de paffcr outre, je fuis oblige' de fiire remarquer icv au
lecteur qu'il y a en cet endroit une omillion confiderablc dans l'édition
que le R. P. Dom Luc d'Achcry a faite de cet ade, où le nom d Ellienne
ttevieu. dé Bonce eft oiifaUé, lequel :iL- finit adjoufter en cette manière »
tttfmtibus mets Stiphano , Rtéerto, «ifNff 'f««7i!rAv0 , comme it y a dans le
Cartulaire de Briou Je , d'où cet a<fic a eftc tire. Il eft fait mention de
cette donation dons les iragmens imprimez de la table de l'ancien Car-
tdaiitt de Brioudë page 7. 44}. & page 14. n° 4U. 445.
. Et dautant qu'il y a un titre à Brioude dans lequel Robert fils de Plii.
MMwffi- lippic prend la qualité de Comte d'Auvergne fie du Givaudan , il lemble
que l'on doit eftiincr quel es cnfans de Ponce Comte t^i; Givaudan eflant
morts iàns lignée , leur couHn le Comte d'Auvergne dcvmc Comte du.
Givaudan du chef de Pbtlippie fit mere,- comme M. Juftel l'a cren, dt
mdme que nous venons.de voir que Ponce mary de Tctberge devint
Comte de Forez par la mort (ans cnfans d'Eftiennc Comte de Forez frerc
de Tctberge. Je crois donc que le dernier de la. caçc des anciens Comtes
du Givaudan a efté Eftienne fils de Pcmce te nevea de Philippic , lequel
Aw1w^4•• je trouve fimicm en une charte datée^ du xegne du Roy Henry I. fils de
Robert. Je ne fçay pas en quelles mains tomba la Comte' du Givaudan
tlans la fuite. Je fçay feulement que Guillaume VI petit fils de Guillaume V.
Comte d'Auvergne fie de la Comieflê Philippic ia femme ne ^'intitulapas
HifiJ^c m.;, Comte du Givaudan ; 6c je trouve qne'le tloy d*Afl(^an St ié Comte de
^TtKtH*t 'pQjjlonf^ y avoient des prétentions à'k&ftdn iîecle finvant, comme il
AffodiK conftc de la tranfââion palfôe entr'eux eacre'Ttfdcèii 6e JBcaucaire m
rtfcî^i.""'' mois d'Avril MCL XXV I.
En l'année m xliv. le Comte Guillaume donna avec le conicntement
fMnm^4«- de&fimme&de(aettfiuuàr£a^c«diedidedeGhtrmomk
leimoiietaiies, c'eftàdiie, & abokmcfirik ksprofics'f^^
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• A U'V E R C N e: 1 r v; X 4/
Cancre aprcs luy.
Jl y a un acre dansies archives de 1 Eglik cathédrale deClairnwnc date PrtmvMf. 4t.
^el'^iiiiéeoincricfinediunefînélloy ,(] leeh^^ porkiquel
Comte du confencement encore de fa ^mitie 8c de.{ès enfans donne à<
cette Eglife la parcye occidentale de la cité ôc autres chofcs qui y ibnt
cnorcecs. Si. S;r'nron marque certe dontnon en l'année MxrxiV. P"f«««i»
, Dans k CartuLurc de iaitic Eibennc de Limoges on trouve un titre j 17.
^eiiviroiii'ùiML. on obove Mcncnc^^ , qui y 4^
eft appelle' Comte dé Clairmonc. Ce titre contient la donation de ocux
mas donnez à cette Eglife p,xr l*ierre &: Boion frères par leiir npveii
Boibn. Jourdain Evefque de Limoges ôc Audcberc Cpmce de la Marche
l'ont aulC iôuicric. - " - :
En raimée M 1. 1 x. U aflilla au (acre du Roy Philippe L £ût en fEglilè
tadwdrale de Reims le x x 1 1 1. jour de May. BcUeforcil dans Ces antuiles \ . :
à transfère l'eftar de ce Comte, & au lieu de dire que Guillaume Comte
tl'Auver^e a^oit afIUlé. à cette iblemnite', comme il y a dans i'ongmal,
il a dit que c'eAoirGdlïnune fils du Duc dîAcpncaine (tothme Comte de
Poitou & d'Auvcrenc. En quoy il a efte iuftcmem ffèMÎi'oar Beflv. a/Ur^cmn»
Mais il avance luy melme une choie qui nelt pas vrayc. Au moins n en ,7,
ay ?e jnm.iisvcu aucune preuve. Il Hir donc que l'Auvergne avoir fcs Comtes
paiticuiicrs qui ia cenoieiuen foy Hc hommage des Ducs de Guy ennc,qu 'elle . ,
dev^kor nef &anierefief de la Couronne dè France. Je fçay bien qu'un
Duc die Guyenne prétendit du temps du Roy Louis le Gros que la Cornet
d'Auvergne eftoit de fà mouvance & de u féodalité, & que les Roys
d Angleterre Ducs de Guyenne ont eu la mehiie prétention. Mais ce fait
n'a jamais efte bien décidé, quoy qu'en l'année Mcxcvi. on- eut re>
ïdché l'Auvergne au Roy d'Angleterre par le traité Êur à LouvierS en
Normandie. Car il cft conllant que l'Auvergne n'eftoit pas comprifè dans
la Guyenne des Roys d'Angleterre, & que pour finir neantmoins toutes
lescontcllations lur ce fujeti, l'Auvergne fut donnée en fuppleroent de
dot par Jeui Roy d'Anelecene l Loms VIII. Roy de France loWquU
e^>ottiâ Blanche ue CsAmeniepce du Rcy Jean , comme .nous le dirons
encore plus bas.
Environ k melme temps , le Roy Henrv eflant encore en vie , -n vente
adlmc Hâtaico Ktge , comme dit Geoilroy Prieur de Vigeois aut^eur con- 47*
^empoiain, les Chanoines de fâihc Vrietx cn'llmoitfin recouvteienr le
moiiafterede Rofcilles en la Marche , lequel avoir eilc onncsfixs abbaye,
par le moyen flc par la faveur de Guillaume Comte d'Auvergne. Le Prieur
de Vigeois ne dit que cela. Mais M. Du Bouchct adjouite dans la genea<^
lo^ de la M aifim d'Anbùflôn que ce monaflère hit réftiibli le x^x.
Mars M L X I X par Renaud V. Vicomte d'AubufIbn. Neantmoins la charte
de ce reftabUnèmcnr , donc les Chanoines de fâint Yricix le dilcnt avoir
l'original, ôc dont |'av une copie collanonnéc iur les lieux par deux No-
taires , eft (ans date , âc marque Seulement que cela fut fait vivant le Roy
Philippe , fic ltiét' eftant Evelqùédelimoges ^ HmifiMéûtk,Jm* fiam^,
F iij
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4^ HISTOIRE DE LA MAISON
kotd tkodicim^. D'où M. Du Bouchet a conclu que cela avoit efté fait
en l'année mlx ix. parce qu'il trouvoit qu'au mois de Mars de cette
année ic douzicline jour de la Itine cftoit un Lundy. Mais outre qu li eft
«oliftant que le Comte ne £uverquic pas long temps au (acte du Koy^
efianc cetcaun que fbn fils (è trouve appelle Comte d'Auvergne l'aniiée
fiiivance après le fàcre du Roy , le reTmoignage du Prieur de Vigeois ne
permcc pas qu'on puiiTe douicr que ce reltabMèment n'ait cité rut ibus
le règne du Roy Henry. Pour coodlier neantmoins ces deux temps
bien mfeoits , j'ellime qu'il faut dire que le Vicomte d'Atibuflon rendiè
k monaftere de Rolcillcs aux Chanoines de faint Yricix peu de temps
avant la mort du Roy Henry ê: du Comre Guillaume, qu'Us en prirent
pourlors poflciEoa, comme le Prieur de Vigeois l'atteftc, & que l'en-
tier aocomplil&inent de cet onmge ne fitc nie que iôos le iregne du
Roy Philippe.
i>MMwf 4i«. î' V .1 dans le Cartulaire de Saucillanges un titre (ans date, mais qui
elt ciu temps d'Eftienne Evc(que de Clairmonc ôc de laint Hugues Aboé
de Clugny , contenant la donation du lieu appelle Marojol ^te à ce
monaflere par k Comteflè Philippie. Eftienne de Mercoeiir fin Evefipie
de Clairmont depuis l'an m l i. juiqu'cn l'an m l x x 1 1 1. & (àint Hugues
fût Abbé de Clugny depuis l'an mxlix. jufqu'à l'année mcix. De
Ibne qu'il £iuc que cette donation ait eAë faite entre l'an ULhôc l'année
rmvttt. 4>. MLZZi II* le croïs que la dut eft Mammoini marquée en une autre
charte de Saucillanges de l'an mlxixi dans laoudle les mefmes per.
(ônnes & les mefmes tefmoins font nommez que dans celle de Philippie,
& contient une donation faite au mefme monaftere par le Comte Robert
fils de Philippie. Elle cil du (âmedy après Pafqucs xv u i. jour du mois
a'Aviil , 9c celle de PhiUppie eft du jour de rAicciilioa, c'eft à dire du
XXI. May enfitivanc
Enfani de Guillaume f^. Comte d'^uver^ic ^ de Phtltp^ie de
(^Mudsn fi femme,
RObert il Comte d' Au v er g n e ,'qui aura fôn chapitre.
Go ILLAME d'Auvergne mort avant iâmere fans lignée.
£sTiBNN£ D'AuvEauNBj lequcl M. Juftel a creu avoir efté
Eveique de ClainiMin; Ce qui pourtant ne peut pas eftre, attendit que
du vivant de TEvefijue Rencon 6c du Roy Heniy il n avoit aucun titre ,
& n'eft pas mefme marque qu'il fût d'Eglifè , comme il confte d'un titre
rraMw/.4t. de l'Eglile cathédrale de Clairmont qui fera imprime parmy les preuves.
Or après Rencon ce fut Eftienne de Mercueur qui fut Evefque de
GlaimuMit jufqu'cn l'année m l x x 1 1 1. qu'il & transfera à YEnSaié du
Puy , comme U a efté desja dit cjr-defTus pa^e x8.
Ponce d'Auvergne, ainfi appelle du nom de Ponce Comte
du Givaudan & de Forez ton oncle maternel, il eft appellé Comte
d'Auvcmie dans un Candie tenu à Limoges au commencement du
fcgne dneniy L R07 de Fcance. noa qu'il en fût vericiddement Comte,
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: D* A 0 V t m Ù U È. L I V. I. 4f
mais parce qu en ces temps là on donnoic la qualité de Comte aux çji£ui& .
des Comtes, de raefme que (on frère Guillaume eft auffi appelle' Comte PrMtwf.«f.
en l'année m xx x i v. en une charte de Saucillanges. Ponce ayant quitté '"'^^
& femme pour en efpoiifir une ancre, il fut excomnniiné jpar Eftienne
EveCpie de Clairmont -, lequel n'ayant pas voulu rabfbudré de cetee
excommunication s'il ne (c corrigeoit , Ponce s'adrcflà au Pape , & l'ayant
fùrpris par un faux expofë , il en fut abfous. Dequoy il y eut de grandes
plaintes en ce Concile. Apres cela je ne trouve rien de Ponce , fi ce
n'eft qull mourut avant u mère.
Bbc o N d'Adv fc&â ws , dont on ne connoifl: que le nom, eftanc pmwirf4«>
nommé fîmplement parmy les enfans de Guillaume V. & de Philippîc
de Givaudan dans un titre de Tan m x 1. 1 v.
Philippie d'Auvbrgne, ainfi appelléc par André Fauyn, 22S,l!|»r
el^ufà Aichamband de Bourbon IIL du nom Gavant M. Juftel , & *^
IV. fiiivant M. Du Boucher, qui iwprend ceux qui lappellent Viù^ffk, a^Mctmm
dilânr qu'elle s'appclloit Ermcngarde. Mais il n'en rapporte aucune
preuve. Je crois qu'il a fait en cet encfroit une £iute par meigarde ,
ayant pris la çmte pottt k. niepce , Philippie ayant eu une tance appellée
Ermeiwank manee à Codes I|. Comte de Blois , comme il a cué dir
j^-dcflus fftge 4t. 41. '*
4» HISTOIRE DE LA MAISON
MEIGUEIL
tf#ix «*»-
(«■«if Wmu*
/i.
CHAPITRE XIL
O U R marquer un peu ièiiteiiieiit \»
' dates des fucccHions des anciens fViyyé
d'Auvergne il (êroit à (buhaitcer que nous
euiHons plus de Chroniques ou de acres
que nous n'eu avons. Le »ttps de la îat^
ceflîon de Robert IL eft difficile à mar-
quer , dauranr au'il y a preuve qu'il cftoic
appelle Comte a Auvergne dez l'an m L x.
& que lônpere vivoïc encore en l'année
MLXiz. sil en £uit croire M. Du Boa.
cher. Mais comme il eft certain qu'il n'y
a point de date dans le titre du reftablifTèmcnc du monaftere de Roleilles
auquel M. Du Boucher donne cette année, comme je l'ay die au cha.
pitK ptecedenc , je crois qu'il fine s'en tenir à ce^que nous trouvons
eftabli clairement , c eft à dire que Robert IL fiicceaa à ion perc en-
viron l'an MLX.
Il avoir efte marié du vivant de Ion perc avec Bcrthc fille unique
d'Hugues L du nom Comte de Rhodez , à caule de laquelle il prenoic
la «qualité de Comte de Rfiodez. M. Du Boochet dans la Table geneap
logique qu'il % dreitée des Comtes de Rhodez, que j'av elcrite à la main,
remarque que ce mariage fut fait en l'anncc m l i. (c ft)ndant fans doute
fiir un titre de l'aL^aye de Conques en Roiiergue pafTc cette année là
par le Comte Hugues le z x 1 1 1. jour de Février , auquel iônc iôulcrits
Rcdiett GcMOtt , u Comteflè Ricluude meie d'Hugues, la Comteflè Foy
là femme, & Berche , qui y ell appellée Gomteflè. Je diray icy en paâànc
qu'il né paroit pas de quelle maifon eftoit cette ComtcfTe Foy. On pourroic
conjeâurer quelle eiloit fille de Guifred Comte de Cerdagne , qui vi-
voît en ces temps là, & lé & Mdne enTannée m zxz v. à £unt Miguel
de Cuxa en Rouflîllon , ayant eu de Guifle (à première femme Ray.
moud Comte de Cerdagne, Guifred Archevdque de Narbonne, Cui!
laumc
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D* A U V E R G N E. L I V. I. 49
l.uiinc Eveique «i'Urgel, Bercngcr Evefque de Gironc , Arrioin , c''.- une
iille appcllcc Foy. Il y a un autre titre à Conques, & cncuic ua autre
daiïs uldbrontque d'Aymeri de Peyrac Abbd de Moyflàc , qui nous
apptennem que Robert eftoit Comte d'Auvergne en f année mlxii. 'raMMf.i*.
Fiênc èOant pour lors Evefque de Rhodez.
Les dermers auâicurs de la Gaule Chreiticnne fonc bien cmpeichez
qui ont traiâ:é des Evefqucs de Rhodez. Mais c'eft le ini.Tmc qtie celuy
que Chenu &: Ckude Robert difcnr ivoir efté Evefque de Rhodez en
i atuiec m L v 1. & l'avoir cihé julqu a ianiiéc m l x 1 1. Il efl neancmoins
vray que Claude Robert y mec uti Berenger én l'annâ: icixi. (ans en
dire autre chofc. Mais c'cft une erreur provcnuë de ce que cet Eveique,
qui elknt de la mailon des Vicomtes de Narbonnc, s'appclloit Pierre
Berenger , comme ion pere & ion frère Vicomtes de Narbonnc s'ap-
pelloiem Bernard Berenger. Il eft appelle aind dans les lettres de la
donation de l'abbaye de Vabrei fiUee à Vûtite de Clugny en l'année {^^J^ J^j^^
MLXi r. &: dans la Bulle du Pape Urbain II. pour l'eltabliflcment de p.'î»».''*' "**
la vie régulière parmy les Chanoines de l Eglilc cathédrale de Rhodez. . '
£n l'année m l x x i x. après la more de Guifred Archevelquc de
Narbonoe il fit efleû Archevé&Hç en iâ place, y ayant.(fes dttcs dani
les archives de l'Eglilè cathédrale de Narootmè oà il piNaid la «qbalilié
d'efleu Archeveique , lefquels font voir qu'il fiit reconnu pdur tel par
les Evelques luffragans & par les Seigneurs du pays. Cependant le Pape
Grégoire VII. n'approuva pas cette cledhon , & donna contre luy une
ièncenee dé dêpouioin & aanadieme dans le Concile qu'il tint pour
lors à Rome. Dalmas fût mis en (à place , Se recommandé par ce Pape
aux Seigneurs du pays. Je ne trouve pas dequoy devint en lîiite Pierre
Berenger. Mais il y a grande apparence qu'eilant desja vieux , il mourut
dans ce]iiefinetemp&£é.]aii&làplacevmdc à Dalmas, quilatinc julqu'en
l'année MX cyx.
.: Pendant que noftrc Robert eflroit Comte de Rhodez , vovant que*****!* »*»
l'abbave <ir iaint Amans c*n Roiicrguc , q'.ii avoir nnrrcsfois efté en
grande réputation, eftoit tort dcichcue de la régulante, il replut âvec
la Comtedê Bcrthc fk femme de la rtSattate fie d'y veftÀlfar la ddcipline : " ' -
régulière. Poiir y teiîffir plus facilement il la mit fous la dire(5H<Mi de
Bernard Abbtf de ^nt Vidor de Marfèille ^ ut Jtù monafterii /uris ejfet
itt perpetHtm. Mais les guerres qui régnaient pourlofs firent avorter
un fî pieif X deiKin. ' ' ..,!,:..
Dans ce mefme temps il receut une lettre du Piàpe Nicolas IL -par
laquelle il l'hexhortoit de rendre à l'abbaye de làinr Vannes de Verdun ,
dont VValeran Ion parent cRoit Abbé, Ic^ birns cju'elle avoit en Roiier-
gue , qui luy avoieiu elle donnez par iamt Anuns Evclque de Rhodez<
■La pareiicd de cec Abbé venoii-'làns dotiee de ce que Gelduin dé Sau*-
saur avdk. iefpoufé une fîlle d'Etmengardc d'Auvergne ComUcflè de" '
Guunpagne, laquelle eftok tanto de R/oben IL CbnKe-d'Aavèrg^ èt
Tome L G
jo HISTOIRE DE LA MAISON
de Rhodcz. Et par conit;4ueQt l'Abbc VVaierao , qui cftoit fils de Gel.
àuin^ eftok &a co^Qa ^erraoiiu n s'^oic wâxiré à h bataîDe êe Bar
nif. JiOmnt^Vêméc MXZXvii»Qa£iDpere fiic rué .Uftef m tecaxuae hkffuic
' ** au genouil , dont il demeura boitcox , il fc fie Moine en l'abbaye de Hiint
HugoïiiTin. Vannes , de laquelle il fut en (ùite Abbé. Il eft marqué dans l'ancien
Obicuaire de cette abbaye qu'il mourur le x x v i. Juin m l x.
Il y a une àroQpAaacc dam b km cb Fïipe qui mérite qu'on f
reflexion » aflavoir que ce Coxtae ayant efté quelque temps anpa*
nvant à Rome , il avoir eu des conférences mrticulieres avec ce Pape
ic i'efkm ouvert à luy du def&m qu'il avoit at renoncer aux grandeurs
pour pouvoir mieux iervir Dkn ic&ae fim 6àm.,tL fateiOt
<|0e «ecte pieniee n euft point d'eflèâ. Car il vefquift eaeaté long tempe
après U morr de ce Pape ; 8c Ci femme Bcrtfic eftant morte fans cnfiuîs,
i! ne mic pas en pratique la prnpofîtion qu'il j\'oic faire au P;'ipc.
Apres U moa de ia icmmc , li iic pm plus la qualité de Comte dc
lUiodez , tlntinik (ènlenienc Comte (TAuvergne te da Givaitdan.
IMM* ^ n À e^Qlâf niùilie Judith de Mc%ucil , que l'ancien Obituaîre de Clugny
nouf apprend avcàr efté tante, 4i»/i», de Ponce Abbé de Clugny fils de
L^^!^ f Pierre Comte dc Melgueil en LangtcHoc. Ce Pierre , qui elloit un grand
s ti-fst- puifiSmt Seigneur , erpoufi une Dame nommée Adalmodie , de laquelle
il eut deux fils, Pierre , de Raimond, qui furent fucceffivement Comtes
de Melgueil, & deux filles, l'une nommée Mahault mariée à Guillaume
feigneur de Montpeflicr , A: Judith mariée à Robert IL Comte d'Auvergne.
i^nSfiù' Pierre engendra Bernard , qui clpoula Guiilemette de Montpcflier ,
Fonce Abb^ de Clugny , & Adèle mentiann^ dans le teftamient de &a
oncle Raymond , mariée à Pierre de Raymond ficte d'Amiel de Ray-
mond Evelque dc Touloulè. Bernard &: Guiilemette engendrercnr Ben
(rix j laquelle fut premièrement manée à Raymond Bcrcnger Comte de
Provence , & en fuite à Bernard Pelet iflu de la maifon des Vicomta
de Naifaonne , qui devint par ce moyen Comte. de Mdgueil. H fat père -
de Bertrand & a Ermelfinde ; laquelle fût mariée premièrement à Pierre
i.Twtvf |3ermond d'Andulc , dont il vint un fils, & en fuite à Raymond VI.
i./.i'/ iio. Comte de Touloufe , auquel la ComteUe ficattix la belle mere donna
en propre par aâe paflë an mois de DecembiëMCtzxiT. b Cornet
Matca Hirp. dc Mo^eil au cas que (â fille Ennèfiîndc vint à mourir (ans enfàns»
En vemi de laquelle donation le Comte de Touloufc adjouf}:; de/ lors
la qualité de Comte dc Melgueil à fcs autres qualitez, comme on le peut
M,aârititMri. voir dam le livre dc M. Gariel. Mais en racune temps Bertrand fils de
I. f.»»7.i4i. g^^ij^ ^ ^ Beatrix , qui prenoit qualité de Comte de Me^efl j
Hirci Hifr donna cette Coroi^ ï Alfbnfè Roy d'Arragon , Oc la reprit de luy' en
^ fief Honorable. Ce qui caufà en fuite de grand? differens entre ce Koy
nu-t- ii<> & le Comte dc Toulouic, qui furent terminez par une tranladion pafîàe
entr'eux quatre ans après. Il provint dn'maxiage de -Raymond fierenger ,
aiftMPr.vv<- qui elloit fils de Beatrix de Melgueil , avec ImpéiMÉcice Richilde veuve
" du Roy dc CaftjJlcunc fille jppellée Doulce» deAinée a» fils do Coiine
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D' A U V E R G N E. L I v. I.
En l'année m i x t v. le Comte Robert ôc Ellienne de Vieille Brioude cbiarf.!*»^
donnèrent à i abbiyc de iàint Honorât de Lehns l'Eglifi: de iaint juft
de Lugéac en Auvergne: , ' .
En l'année mlxvii. après la mort de laint Robert fondateur
Abbc de la célèbre abbaye de la Cliailè-Dicu Ca Auvexene^ iliè dedaia rHÎ-«>^
ouvertement proteificiir de cette abbave.
- En l'année mj-xxx. li rcmic au monaitcrc de Saucillanges un droit j*««««/.4>.
de gtfte ou de rcfèâîoa qui luy cftok dett par les rd^ieux dè^cé mcu
nadcre, & leur dontii '<|attante fols de rente annucle a prendre le jour
de (àint Julien (ùr les revenus de l'Eglilc de (àint Vincent de Vieille
Brioude. Ce qui £jt £iic en k prefence de la Comteilè £ kmme Ôc
dTEffienne de Meraienr' Eve^que de Cbâmiom , qui «xmfinik. oea» do-
nation par dm àaâatké epilcopaie. Il fît encore à ce mooailere don de
toutes les dixmes qu'il avoir dans le lieu d'Uflbn.
Il y a dans le Cartulau-e de Rnoude un a«îi:e lansdace, par lequel ptwmwij-jï.
ce Comte remet à l'Eglliè de Brioude trente loU de redevance que les
Chanoines de cette E^iiè hiy dévoient. Ce qu'il fit pour obtenir de Dieu
.'la remiflîon de lès péchez & pour le repos des ames de fôn pérc Guil-
laume , de Ci mere Philippie, & de fa femme Judith. Cet aâ:e le trouve
dans le Cartulairc qui mbdlle encore. Mais le copifte qui avoit elcric
un autre Cartulaire de la me/rae Egli(e qui ne fubTifté plus navoïc pas
trouve à propos de l'y ittlièrer. On ne peut pas deviner pour quelle xai-
lôn il en uloit ainfi. Cependant il l'a Kiit. Car dans les fragements qui ^'^^"'"^
relient des tables de ce Cartulaire perdu , lorfqu'il dt venu au chirre u^^^t^'frmt.
fi>us lequel cet zdtc le trouve dans le Cartulaire qui iùbfjifte , au limd'y JÎJiJîi ^Vi-
mettre ta fîibftancederaâe, con^me il a acconfinmé, il aiec'fialpk»iéa&
De hoc non Jtbtt fin mmofi*. -
En Tannée mxcv. il donna fon confèntement à Durand Evelque
de Clairraont pour Ibuimcttre à l'Ordre de Clugny l'abbaye de Mauzac
en Auvergne, qui eftoit tombée dans le delordre, à la charge neant-
moinsdcs droits epilcopaux. Ce qui fut ebnfîrmé par le Roy Philippe L
du nom -, qui y ht lôufcrire Hugues Archcvelque de Lyon Légat du
fàint Siège, Aymar Evefquc du Puy, Guillaume de BaâEe, qui fut bien-
xoft après Evdquc de Clairmonc, Aganon Evc(quc d'Aufliin» Avroar
Abbc de âtnt Martial de Limoges , 6c plu{îèttrsi quittes ^ parmy leujuels
te trouyé. Cetté finiicription , Signum AdeUlmi Oms,,'Axx.\mi de quoy il
faut mettre , Sigmtm Adelebm CM^éMi , comme U .y a dao& iloci-
^nal , que j'ay veu à Clugny. '
Il ell dit dans la ciiarte de l'Evelque de Clairmont que l'abbaye de
Mauzac appartenoit au Comte d'Auver^ , nd t^im:f9i^é Miâtia tm* ■
pénaliser rejhicere i/idiO», Quns s'expliquer autrement. Mais dans le cau-
logue des abbayes & priorez dépendent? de l'abbaye de Clugny inoprimé
dans la Bibliothèque de Clugny il eft dit page lyjé. qu'elle a eilé fondée
ou Robert Comw d'Ajivieipie& GniUanmê' ton fils , & que,oe Jùt à
kur prière que le Roy Philippe k (ôuimit en l'annéetMXC.t. à. la 4if^
clphne de l'Ordre de Chigny. . Cependant) ik«ft ceiSMl:iqUQ.Ia fandv«m
Tome /. G i)
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p, HISTOIRE DV LA MAISON
de cette nbbavc rft bcmcoiip phii anLiw'nnc. Mais coiiimc ces Seigneurs
' prirenc iom d y rcibbiir k rcgukritc & y tirenc du bien, ces bons reli-
gieux les regardoenc dans la (bite comme Icun ftadatetu». Peuteflze
, ' mefiae t|iie reflecKiflâm (ùr leur ancieiincte , l'opinion commune cllaitc
3UC leur al>bave a efte fonclcc par (àinc Cihiiinc appclié Duc Se Prince
es Auvergnats dans les anciennes chronu^uts de l'abbaye de fàinc Chaiire
'****" en Vcllay , ils l'ont coqpcé parmy les anciens Comccs d'Auvergne prc-
deceflèurs de Roberc & Guâmuoic , le{()uels ils ont regardé comme leuis
fondateurs à czuCe qu'ils avoient fucccdc à fàint Calminc leur fondateur
en la Comté d'Auvergne. Par cette mefine raiibn Fabbayc de Bielle en
Auvergne, fondée par la Comicâê Ermensarde. mère de Guenn & de
GaiUamne le Fieiz CoimBi'd'Aiivergne, ett dke miReiiir au Comie
d'Auvergne dans une letre écrite par le Chapitre de Brioude au Rof ,
O^fMf L^^"'^*^ jeune : fer: frcerunt de qu.ddam abbattA ijHée &âflhk dkiimt tt
ad /Hs Cvmitu Ariernorum cavfingmnti vtflrt fptBit.
Cette concellîon faite à l'Ordre de Clugny par Durand Eveique de
ClaiRHont, laquelle ièmUolc devoir luy attirer la bunvetilance ies re-
ligieux de cet Ordre , les luy rendit au contraire enncmys , parce qu'il
s'eftoit ttkrvé les droits epilcopaux , fihx rezerentia obedientia Ec-
cUfi^i Arvtnunfis, Ce ^uî eftoic contre la prétention de ces religieux ,
<pii dflôîénr que leurs piivile^s les exempeoienr generàtement eux te
leurs Eglifes & dépendances de la jurilHiâion des Eveiquea.' Ils itm»
«HS^^ê. ^olurcn: donc de le perdre ôc de fc irrvir de leur crédit auprès du Pape
• Urbain II, qui avoir elle Moine & Priiur de Clugny , pour le faire cic-
pofèr. Mau> il en arriva autrement. Cor ce i^rcLic cilanc tombe malade
eomme le Pape axrîvoix à dairmom , il l/e liic vificer , & luy donna
l'ablblution ou la. bénédiction apodolique, comme nous parlerions au.
jourd'huy. Durand mourut la nuiA fiiivanre , & fut enrerre 2vcc hon-
neur par le Pape & par les Prélats , qui le trouvèrent tous à les oblcqucs.
Et incontinent GuiUaume de Baffie fût îik Evelque en dx place par le
Pape aveè fe confintement ^du Clergé flc du peujple.
Je dois avertir icy les curieux de l'Hiftoirc eccfefiafliquc que les der-
niers au(Sieurs de la Gaule Cfireflicnne ont mal à pronos tîonné à ce
<3uil|a\uaela qualité de Doyen de Chamaiiere. Ce qui les a trompez eil
iWwute ce Jiiftelili jrvanGé^lBi»FHiAowe de k rnailôn d'Acu
vemiie page ijg. <^e Gmllat^me de Chainaliere avoir cAé créé Evefque
de Ckirmont au Concile tenu à Clairmont par le Pape Urbain II. Ce
2u'il avoit avancé lùr un titre lans date rapporté parmy les preuves ,
ms lequel Geraud IL de la Tour ic (es frères filant quelques dons
'<'*m^4*»• au Rtonaflere de !(auciilai^es dn temps de S. Hugues Abbe de Clugny,
ils (tifènr qu'ils le Font am ftt^ Woutifids aofhi l^xnltelmi oj^nomento de Ca^
wxUriti , ^ p1u<; basi! y a rt^antê T^lùUfffMMgt ^ pw^sê^Artamai^s
VfvUULmu cog»otiie«fo CtmaUfi^, ■
Mais^ce n'eft ^ QuiUanmé de Bifl^^ Cefl GuiUaume de Chama^
liete j qui liit'aeciwiill'avoir efté fait Evefàuc de Clairmont par Hmonie
en l'âande MLpcKiti* kdi|a:£fliciiiie oc Mereocur ^ tnuufera d«
I
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D' A U V E R G N E, L I V. 1. ;|
ÎTvcfché de Clairmont à celuy du Pnv , cjui fiit dcpnfé' en l'anhec
M L X X V L dans un Concile tenu à Clairmont par 1 Lvclquc de Dic Lee it
du ^aint (lege , de Durand Abbé de la C^iaiiè-Dieu mis en là piac«. De ione
tpc CmUaume de rhanwlîrre, mhtn d'vnàe M fiicceflàavdc Durand,
COIBMWC' CCS anâcws lepRtefident, eftoit lôn prcdeceflèur*' ' - .
Il 6auc encore apprendre aux eu ricux de la vericé d'où cft preced<?c I erreur
de MSavaron, lequel dans lès Origines de Clainnosic a donné à cet Ëvefque
leiùiiiDni de Cufanonii, Ce^su^^uÙém'ûeÛokté^pant deiàhiteCroir.
Il s'eft fondé fiirun pailace Corrompu aune lecred'lve^ Evefque de Char- ^"'^
très, ou |)arlant des gens de marque que ce Prtlat dit seilre rendus
rcligicuxa Ciugny ouaillt u^^ , on lir ce^ mors -, Ex qmbus duo de monafterio
Jàn^ Cmàs litenti <S^ reUgiojt^ Gmmundus Kolnrtusy éiter ad ejn/iopamm
Arwnui^m, êàtr sd gmhenudmm mmt4M»JkM Lâmemu Afwna^
ânUÊmun apojloUc* êfimipti fim. Ceft ainfi <pic M. Savaton a imprimé
ce paflâge dans les Noces for le livret des {àinrs de Clairmonr , dans IcC
quelles expliquant ce paflâge, il dic que par iemonalleredeiàint Laurens
il faut entendre l'Eglife cfttliédrale de Clairmont dédiée à Nollre Dame
& à ^t Laurens. Mais il fi: trompe 11 faut lire en ces deux endniitv
Amrftnpi au lieu à! Arvemenfis. Guimond Moinedamonailercde la Croix oier. twi»
làint Leuiroy en Normandie s'en alla en Italie avec la pcrmiflion de Ibn^'
Abbé du temps du Pape Grégoire VIL qui le fit Cardinal , 6c ayant depuis
lùhry la Cour de Romr, le Pape Uibaiii IL le lis Evdqne- d'Aveciè dam-
la PoiitUe en l'année mxciz. il. moiiraK ibar le pomiBcàt du Pape
CclaTc îl. Voila la vérité du fait.
Revenons à noilre lùjeâ. Il eft alTcz eftonnant que fc trouvant bcau>
coup de cholès de noôrc Comte Kc^ert , on ne trouve rien de luy par
rapport au Condle db Clairmont , y ayant grande apparence que ce
Concile fe tenant dans (à ville capitale, il ne s'efloignapas de la Cbor
du Pape , qui eftoit fi belle. Ce qui me ftit pcnfer qu'il fur malade pen-
dant que ce Pape fiit à Clairmont te. mourut bien toft apes. Car je ne
trouve ph» rien de hiy après l'an iexct. & je ne vrâ pas qu'il Çaàt
nomme panny les Princes^ grands Seigneurs qui fùrenr potion en kl
rem Ginre Ce que je me pcrfuadc d'autant plus facilement que je vois
que Inn his Guillaume ht ce voyage, la Chronique du Moine Alberic , Aibait^a+t.
qui i a^peiic Comte de Clairmont , le mettant au nombre de ceux qui
nirem a oene'weiniere gaàrreÊufûie, y ayant preuve par titre qu'il tac
pident au cbafteàu Pèlerin prez de "Tripoly en Syrie au mc«$ de Février
M C 1 1 1. lorlcfue Raymond de làint Gilles Comte de Touloufe donna à ivnww^/j.
l'abbaye (àinc Victor de Marseille la moitié de la ville de Gibclet fîtuée
entre "Inpoly & Buvt appeUéèatlcieimemem * y
-Ce Comte Robert eftoit lié d'une efkoite amnié avec làint Pierre de
Chavanon fondateur de l'abbaye de Pebrac en Auvergne. L'au(ftcur de la Ta*.$ikac^
vie de ce iàmc & les extraits du Terrier àc cette aWjayc donne? au public
par le R^ P.Dom.Luc d'Achery marquent que cette fondation rut taiteen
t'amiie. |< l x j-Xisfim rânââvké de DtnslM- 'EMjiàèt <tlaiiMc)ik^ Maiy
iXîmM^àkMfA'Osi'^^^^ t'aytiot éffcéIfiÉé £vc%afe
G uj
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S4 HISTOIRE DE LA, MAISON
de Clairmont qu'en l'année m i x x v i. comme je viens de le dire.
Trtavtffit- Apres Ic dcccz dc cc Prmcc la Comtefle Judith ik femme, qui luy (ur-
▼cfiiuic longtemps, (è rendk religiedè danslemoiiaftac de (aint Pierre
ét Cormilon aAaiocefe de Grenoble, où £m âmiivcr&ire cil marqué au
dernier jour du mois d'Avril , & où il y a apparence c^u'elle eft enterré,
M, Juftcl, qui ne Içavoit pas qu'elle avoit lurvclcu a Ion mary, & qui
trouvoic dam un aut^eur contemporain qu'un Comte dç Clairmont avodt
dtKïufê Enurie fille de Roger Comte de Sicile y a creu que ce Comie dc
Guirmont ne poavon cftre autre que Robert TI. Comte de diûv
mont ou d'Auvergne, &que cette Princellc avoit efté la lèconde femme.
Gittf. MaUt. lia fonde cette opinion (iir la relation de Geoffroy Maleterrc, qui dit que
* Philippe I. du nom Roy de France ayant répudié la Rcyne Berthc là
lèoime legttinie , il rechercha en mariage Emme fille d,e R<^er Comct
deSfCïIeuélirde Mahault mariée à Raymond Comte de Provence , aucfod
Emme fiit envoyée avec de grands rrclors pour cftre rcmilc par luy er
mains du Roy, mais que Raymond ayant appns que le Roy n'avoit &t
cette ledittcne que pour attraper l'argent du Sicuien, il k retint, & la
inaria en fuite au CooBte de Clairmont.
Cette narration a de grandes obicuritez &: des difïïcultcz qui me pa-
roifTènr inrurmontablcs. Car cet hiftoricn dir premicremcnt que lors qu on
demanda au Comte Roger la fiilc pour le Roy de France , il ne Içavoic
encore rien du traitement que ce Roy avoîc £ût à la Rèyne Benhe &
fonmc II M [i me. Cc qui n'eft guère probable, cette alEdre ayant fait
d'abord un li grand clclat dans le monde, & particulièrement en Italie,
Tawv.SficiL oû Ic Pape Urbain IL eiloit alors, qu'il en elcnvic incontinent à l'Ar*
cbevcfque de Reinis*& à lès iûffragans pour leur ordonner d'aller de £i
part vers le Roy l'exhcHter de faire céùa un fî grand fcandale , mefme
de le menallèr des peines canoniques au cas qu'il rcfufàt de le faire. Il
eftauflî aficz difficile de fè perfùader que Roger, qui cRoit fi prcz du
Pape , & qui cftoit originaire de France , n ait eu aucune connoiHance
d'une choie ^ eftok gcneralemenc &euë de tout le monde ; n eflane
IN jbmaia polTiblc, commc dit M. Bbndcl, qu'un, homme de bon fens puidè.
gi^J^^*" mettre dans {à tefte que Roger envoya fà fille au Roy (ans fçavoir au-
paravant leftat de Ion prétendu gendre, ny. qiie le Comte Raymond
ait efté aftèz fat pour ignorer un fait a^uffi efclatant que celuy du divorce
de ce Roy & de (on mariage avec, ht Ck}mceflè> d'Anjou. Il eftoic d'une
neceflîté abfbluc pour entamer cette négociation que les Ambaftàdeurs
du Roy expolant leur créance au Comte , qui ne p xivoit pas ignorer
que le Roy avoit efpoufe Berthc: long temps auparavant , luy fiflcnc
«neendre inie le Roy efloit libne de fit per&iine, foîe^ par k mort de k
Reyne fa femme, toit par le diytoccfe . Or its^ne pauY<weiit pas all^;iier
rj-j'clle eftoit morte, n'eftint pis Mcn ay(e d'impofcr en un fait de cette
importance, la mort dune Rcyne de France ne pouvant pas eifre faci-
lement fiippolée ny le bruit de (à moix fè maintenir long temps , s'il n'eft
»as verinMcc B alkii(iidQnc.aÛk0)<n^ k caufè du diimrce. Et par con^
K^uent riuOcKica t£i f» peu^. wc. vcrit«bieiQent que l^rfque Roger
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D* A TJ V E R G N E. L IV. î.
accorcU 1,1 fille en Tn,.in;iïXP iv.i Roy Philippe, il ne fç^voir pas le mau.
vais crauemcnc (^u il avoïc tau a la keyne. Adjouikz a cela (^ue le Roy
cllbit dans tes ccnamenceinens de fim divorce fi efperduemeiit amoureux
de Bemade «|u'il ny afw, cé ièmUe , lieu, de pre(îiiner qu'il ait peu
en ce temps la porter Ces pcnfée^ ailleurs, quand mcfmc ce n'auroit cfté
que dans la veuc d'anr<^r 1 argent do beaœierc prétendu, chofè qu'on
ne doit pas croire d'un grand Prince, lequel peut bien eft» amoureux, /
nuûsil ne hy convient pas d'eftre tronipeuriijr e&roc Enfin cet hiflo» .
rien perd toute créance en difànc que le Roy Philippe rechercha en
mariage la Princcflè de Sicile après Ion àvorcc , & neantmoins ii rapu
porte ce £ùt à l'année mlxxxvi. iixou icpc ans aupaiavanç le divorce.
Car il nr fine pas satrefier à ce tpt i|iidi|iie8 efenvaiBS nodencs ons
doit que ce mt en l'année m l x x x v. que le Roy répudia (à femme»
Ils l'ont eicric ain{i fur le tcmnin;naçc de CcofTrov Mafcterrc. Mais par
la bulle du Pape adrcflcc à l'ArcbLCVClque de Reims & pai" le tclmoiL:rLij:;t;
de 1 ancien auctcur <k la Chrcmique de iaim Vicrrc le V ii: il cii cvidcut To-i-SpUO.
qne le divorce fiit en l'année hzcx l £c que le cBraroe Se- le ma* ^^**''
riage avccBenrade (c (ùivirenc de bien pRc Ce qui eft con$rmé par
le teiînoignage d'Ordcric Vital & par un ancien dtrc imprime pir le o:^. v!t»f p.
R. P. Dom Jean Mabiilon , dans lequel l'année m x ci t cii marquée aIu ss. oïd.
tiennctcemens. D où il s'cnfbknecel&Bcniene qu'on ne peuc faire aucun g.f^'"'*'
fimdcment; fur la relation de Geoifioy Kfaletenre, & que û £mme a efitf
mariée à un Comte de Clairmont , ce n'a pas cftc à ccluv d'Auvergne,
lequel cftok marié ivec Judirh de Me!;jn]ci! , mais à quelque lurrc de
meâne nom, àc plucoit au Comte de Ciairmom en biciic qua aucun
antre.
Ii eft fàk memioto des Cmntes de Clairmont en Sicile, qui (c
doietw, à ce que dit Mngnn? , iflùs du làng royal de France dcz le temps
de Pépin , en |4ulieurs endroits , & nommément en 1 hiiloire de Stciie
conopoiee par Mcolas SpeciaUs , ctù il eft parlé d'un Mainfroy Comte n»*^ sp«mI
de Cbûratimt en l'aimée m c ce x m. appellé par Mugnoz un desprin» Ly-c»**
dpaux Barons du royaume. Ajmts cela on trouve dans u melme hiltoire •*•"••■*•
un Jean de Clairmont Comte de Moach , appelle communément le Comte
de Clairnnont, homme d'une grande coii (îderatton & d un grand crédit
en Skde, lequel prit party concrète Pape JeanXXILeftlâvearde Louis
de Bavière Empereur , qui le fit (on Lieutenant gênerai en Italie. J'ay
trouve dans un ancien MS. qui a autrefois de U bibliothèque du '««wM**
collège de Foix , & qui eft" pre(èntemcnt dans celle de MeHîre Joachim
Colbert Ëvelque de Montpellier , que ce Comte de Moach ciloit en
ces cen|is Jà'Senéfehal'da #oy»tnie de Sicile, Maifire racional & Pro*
cureur ' général de Fiideric Roy de Sicile , ieœnenr de Ragufe. Il
eftoit Comte de Moach , qu'on appelle aujoortinuy Modù» , dans la
vallée de Noco , ou iont aulfi {kuces les villes de Clairmont 6c de Raguiè
appammanns Ik-ëe Séptear^ Ceflok une grande & puidsnce nutfim cn
Sioâèi^ céùtà des Comtes de Clairmont, rfteinte en l'aimée lACCCZCni
•ou rappoR de Surin dans &s hndàçctM dons les ABBalfis d^Anagda. -
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G
S6 HISTOIRE DE LA MAISON
Enfnu Bahm IL Comte d^Juverpit & Judith ^ •
MelffÊid fi fernmt,
UiLLAvicB yi./CoKtB d'Aovxrgkb , ann loa
chapitre.
Judith d'Auvergne, accorticc en l'année mlxxvi. avec
k bienheureux Siaum Comte dé Cnfyy.ea Vdem , de Bar iùr Aube ,
9c de Mante , appelle auflî Comte de diampogne dans Tancien Olâ-
tuaire de l'abbaye de ûinc Claude , mais non mariée , parce qu'elle iê
fie rclipieufè à la pcrluafion de fon accorde, lequel Ce renclk auffi religieux
à Lunt Claude. Le Roy Philippe I. de ce nom, qui avoit eu de grands
diflèreas av«c I117 , rend tefînoignage qu'il fe St Moinè en ce temps là ,
daniimsthiits âc Clugny. Simon dstdumCmf s y modà Dei ^ratia ej^ Sku
mondchus. Il eft appelle de mcfînc dans la vie de (àint Arnulphe Hvcfque
de SoiHbns , laquelle a cfté donnée depuis peu au public par le R. .P. Doni
AAass. oni. Jean Mabillon , où onlit : Simomm oftm Cumitem , moi^ mmutdmm. Le pcre
de cene Dame n eft pas appeUé Robert dans tà vie dû bienheureux Simon,
mais Hildebert. H «ft pourtant ayfc de juger que c'eft une fuite,
f]i!'iî eft marqué dans cette vie qu'elle cftoit génère nohilis , ^«m nulli m
tota regMU ArvemicA fecuncU vtderetur , & qu'elle el^oit fille du Confiil
Ifildebext ou plufloft Roberc Comte d'Auvergne , qui eft auffi appelté
To. I. Sp!cile> Con&l dans là vie de âinc Pierre de Chavanon lôn contemporain & Çon
f''P-7o»' ^ Conful Kobertuî, Car tout le monde fçait que le mot de Conful
& celuy de Comte eftoienc pourlors lynonimes. Mais ce qui doit lever
toute difficulté , s'il y en avoit , eft l'auûorité du moine Alb eric , lequel
parlant en Tannée MLxxvLdece mariage , quoy qu'il appelle le pece
de cene Dame Hildebert , il le fait neantmoins Qimte d'Auvergne»
Anm MLXXVI. Cornes Simon Jum ad infiantUta Bdrotium ftliam Comitis
Htidebmi de ArLernu /mtretur in coajugium, ad primitm UiUoqHmm ita
eomwtit 9»m ifuèdilU de'ntfie , ignorante pâtre yfiigii ad mimàfimiimC^
Dti, «fa ifi fkSn fanSimon alis. Les mémoires du R. P. Chifflet Jèfijîte
portent qu'elle fc fît religieufe à k Chaile-Dieu , & que de !i elle fiu trans-
férée au priore de Larcy près de Dijon, qui elioit jadis une al>bave de
TO I. juoii filles. Ce Içavant Jcluite s eft trompé en ce qu'il a creu que la Damoi-
i^r*' ^ f^lle accordée au Comte Simon eftoit* îieldéhmi Mofthim m4rvenûai Ou .
màif JBU. On peut croire qu elle ve(quit au moins ju^ues en l'année
MCix. pulqu'il eft encore fait mention d'elle en une charte de Clugny
du temps de l'Abbé Ponce ion coqrm. Je crois qu'il eft à propos d'ad.
jottfter ic7 que le Comte Simon eftoic fîb de Raoul de Péronne IL du.
nom Comte de Crefpy , de Mante & de Chajânont mort en l'annilie
M L X V I. lequel avoit cfpoufé en {ccontles nopces Anne de RuOle veuve
d'Henry I. Rov de France , ôc qu'il eftoit auffi frère d'Alix femme d'Her-
Mijidtchtpi bcrt IV. Comte de Vermandois. ii eitoit desja mort en l'année m ci,
'M t <f comme il confie d'un ancien titre 4e (àinc Claude, où il eft uipellé JÂimi
beat<e memorU Cimes ^ imprimée par le.IL P. ChiiHet dans le Uyic ifllkulé
Sâ)t^ Bemiadi gemu afmm, page j|9.
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D'AUVERGNE, Liv, I.
Cuittaumâ VI. Comte ^Juvet^e»'
CHAPITRE XIIL
N ne pcutpas fevoqacrmdome, ceiM
fcmble , que ce Comte n'akfnccdl^ à émi
pcrc en l'année M x cv. ou M xc v i. a^res
la tenue du Concile de Clairmont ou la
première croiiâdefucreibluë. Il alla à cette
perrc , &y eftoic encoreen l'année Mcnx^ mwwmp
lorfque le Comte de Touloufc fit la dona*.
don de k ville de Gibclet à faint Vidbor
ck MarfèiUe, comme il a cAé ditaucha*
}Mtrc précèdent. On ne peut pas dite- en
quel temps il en revint, ne (c trouvancaiu
cun autre ancien monument qui fafle mention de luy avant l'année Mcxiv.
qu'il le trouve foulent à une charte de Saucillanges contenant une dona-
tion faite à ce monaftere par Elticnne & Ricuite Papabos , A^^mery eibnc
poorkMTs Eyefipie <Ie dainnooc.
Je ne fçay par qudle bonne oo mauvaiiè fitftune il faut que je corrige
les fautes qui ont cfté commifès par ceux qui ont traiélé l'hiftoire des Evet*-
ques de Clairmont. lis foht tous fucceder cet Aymery à un Ëitienne , du-
quel je ne trouve rien que ce qui en eft dit dan» la légende de S. Amabledft
Riom. On prétend que ce^EIBetuie eftoicEvei^ae wCkirmont enramiéfl;
MCZ XVI. lorfque le Roy Louis le Gros fût a main armée en Auvergne
pour chaftier le Comte d'Auvergne , lequel avoit chaiïe (on Evefque &
envahi le bien de l ^glife. Mais outre que l'ade de Sauciliatiges que je ^^''Jj^'**
viens de citep marque qu' Aymery eftoit desja Eveique de ClaimuMic en
Tannée iiczxv..& qu'il eti certain qu il 1 eftoit encore en m C x x x i. & f^fSH-itm
en MCXLV. au mois de Septembre, Hildebert Evefque du Mans luy
cfcnvit une letre avant qu'il devint Archevclque de Tours , c'eft a' dire uii«>t.i>B<k«*.
avant l'an m cxx v. Ce qui prouve clairement qu'il faut retrancher cet ^ '"''
Efbenne du nombre des EvejfquQi de ÇbirmoiiL . .
- En Tannc'e M C xz. le Comte finïliatwh^ foo^ ï*^^ de iàuac Roben
TtauJ, ' - -jj . -
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yS HISTOIRE DE LA MAISON
de Montfcrrand , laquelle fut dans le mcrme temps consacrée par le Pape
Califte 1 1. qui la donna avec le conkntcineiit du Comte à l'abbaye de la
diaîfè-Diea. U faut qne cela ait dké fiut au mois de Janvier, comme le
Pape s'en «ttoii à Rome. Car il tinc an Concile à Vienne au conuneilce-
tnent de Février cnfuivanc , & il citoic à Valence fur le Rhofne le XXV.
du mcfmc mois. De là il alla à Montpellier, à faint Gilles , en Provence,
d'où il cfcrivit à la Comceflè de Clairmoni, & paiTa les Alpes pour aller
k Rome, où il arriva le xx. joar du mois de Juin de la mefine amiée.
Si Ton vouloir fiiivre ce que M. Juflel a efcrit fiir le(ujeélde la dédicace
de cette Eglifc , il faudroit dire que Pierre eftoit pourlors Fvcfquc de
Clairmont. Ce qui dcftruiroit entièrement ce que je viens d citablir rou-
**• chant rcpiicopac d'Aymcry. C'eft donc une erreur fondée iur un titre de
ùànt Roben de Montfeifand d'environ l'an m Gl z v t. où 11 eft dk que
la donation faite à cette Eglifc par Guillaume Comie d'Ailivi|pEHSde Dau-
phin Coi\ fils, qui cfloit petit fus de GL'illiume VI. donc nous traié^ons ,
liic i^te coram Domino Petto Arvernorum Epijcopo. Ce qui ne s'entend pas
de "la donation faite du tehaps du Pape Califte, mais au temps du Pape
Alexajidte ni. île ce iiom. Cotre <{a'il y a ^ucedans ce ôtre. D n'y ayok
fans doute qu un P dans le regiftre doù il a eft^ tiré, comme dsms une
eopie que j'en .1 v efrrite de la main d'André Du Chefiie , & on a rempli
le lefte par une taulle con^edure \ de me(me que dans les epiilres i v.
&^^d*£ftieniie £vefi|iie de Toumay, où les manu(crtcs ne marquent
qiAmP, M Le \faiS>n,-qui les a d<»inées au public, a imprimé Peno
. au lic-u Pnntir,^ comme le R. P. Du Molinctl'a très bien corrige'. Le R. P.
Libhc a e lle bien plus religieux que M. Le MafTon. Car faiiânt imprimer
Ta.».LaUKi une letrc de cet Evefque de Clairmont, ou Ion nom cft marqué par la
^ ptemiere lecre'fèulemem , il fa imprimée de me&ie tout (implemeot , ùm
to méfier de l'alonger.
En Tannée mcxxii t le Comte Guillaume efèant à Clugny paflà
BibikK.cbai. une tranfàdtion avec Pierre le Vénérable Abbé de Clugny, avecEuftache
''**"■ Abbé de Mauzac, 6c avec Pierre Prieur de SauciUanges touchant les
dî&fens qu'il «voit avtcles religieux de l'al^ye de Matoac &dn prioré
de Sandllanges.
Environ le mefmc temps le Comte d'Auvergne s'eftant rendu maifttc
de i'Eglile cathédrale de Clairmont avec le iecours du Doyen, il la for-
tifia contre l'Eveiique ^ lequel Ce voyant ami! mdmuié, vint en lîrance
trouver k Roy Lonts le Gros pour luy demander fk proteâioa L'Abbé
uIm 'croffi > ^'^^ rapporte cette avanture dans la vie de ce Roy, ne marque pas
l'année en laquelle elle arriva. Mais daurant qn'i! Hir qu'elle arriva aprcs
que 1 Empereur Henry V. eut entrepris d'envaiur le royaume de France
J'*4m'" qu'il y a preuve que ce fut en Tailnée mczxxv. on peut finvre le
fèntifnent de ceux qui ont marqué^te l'année M c X X V L te voys^' qpe
le Roy fît pour ce fujeù en Auvergne. Le Duc de Guyenne termina cette
grande affaire par la {oulmidion qu'il envoya hitc au Roy, & l'Evelque
fat remis en tous fes droits. La preuve que l'Empereur menaçait d'cnvanir
le K^nmede France en l'ann^ ii cxzxr.'eft dam la Chronique de
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I
: .1
D* A U V E R G N E. L i v: 1 : S9
Guillaume de Nangîs Se encore plus partîculicrcmcrit diiHs les leti-eS du
Roy données à Pans en l'année MCXxtv^ où il dit tju'd flic prendcc
IX^tiâamûic à làinc Dcn.ys cura âd àênt nofl^s pervmjfet Akmamdmm
J^tgm éd if^t^adâm ^•f^rimemiim ftgnum n»firum exettittm pt^f/am^.
Ces kttes lEê crbàvcnc ^btis un ancien regiftfe de la Chancellerie de France.
On ne connoift pas encore la femme de ce Comtes Çar )c ^uis de
l'advis de M. Juftel , qui rejette avecraiion ce que ^uciquc6auâeuc$^rccens
OfKdcrk.^'Il tvoic ffysiM une fille de Guillaume VIILDoc dcGuy eane»
laqo^ us ne nomment pas. II rejette aulli ce que quelques I^oriedS
Flamands ont cicrit d'un Renaud Comte de Clairmont &: d'Auvercnc en
l'année m i pcrc d'une Marj^erite de Clairmont mariée à Ourles
dit le Bon Conuc de Flandres. M. Juftcl remarque très bien que ce
Henani eftoie Ccmite de Gbirmont enBeauvoiCs , &nonde dairmoiit
en Auvergne. Le Véritable nom de la femme de ce Prince efloit Jeanne, fMHttM^
à laquelle le Pape Califte 1 1. allant à Rome cfcrivit une letre pour luy
recommander le monailere de (àinc Honorât de Lcrins, qui avoit cité
delhvit par les Sarn^ \ laquelle eftaiic nommée feule dans me lecre,
qui eft' générale , cela poutroit donner lieu de conjeâurer qu'elle efloic
parente de ce Pape , lequel eftoic fils d'un Comte de Bourgogne, de
Vimne, &dcMaicoo. *
ne.
Enfém i» GmlUnm Vt Cmtg iJwverg.
RObert Comte d'Auveugm b, dont il ièra parlé au
chapitre lùivant. ■ '
GuiLLAtoMB VIIL CoMTB d'Auvirgite, qui aun aiiflî feu
chapitre.
Judith n'A o v ï: u g K e , ainfi appellee par M. Blondel , marie'e a
Guillaume ComteduPuy cnVcUay , mere d'autre Guillaume auflî Comte
du Puy , auquel le Roy Louis le jeime fie la guerre & à Guillaume V 1 1 1.
Comte d'Auvergne iôii onçfe tt au 'Vicomte de Polignac , le(quels ra-
vagcoient les Eglilcs d'Auvergne & du Vellay. Dequoy les Eveîqucs de
Clairmont & du Puy ayant porté leurs plaintes au Roy , il s'en alla fur
les lieux avec une armctr, &: les ayant fait priiômùers, les meiu avec luy,
& ne les rdalcha qu'après qu'ils luy eurent promis de ne jàire plus 4e
niai anx Ëgliles ni aux Ecdcfiaftiques. Il eft &it'lnention de cetteprifiMl
des Comtes d'Auvei^nc dans une î et rc cî Hugues Evefque de Soiflonsau To i». oa
Rov , dans larjucllc il luy mande que les Comtes d'Auvergne n'avoient ^
pas peu le trouver au rendez- vous qui leuravoïc cilé donné, parce qu'ils
eftûienc prifininiers-dii Roy , ifiM mvt tt»éâmis t^ ht prifona, ^ im a&é-
ms, Dequoy le Roy d'Ai^leterre Duc de Guyenne feplaignitau Rojr, tm-t-igt.
a caufè qu'il prctendoit que ces Comtes eftoientièsvaflaux. Pour cct^ui iiii.f,jit.
eft des Vicomtes de Pol^giuc , c'eft à dire Ponce 1 1 1. Heracie i l. ioa
fil$^ ily a tme chaRé en l'Eglifc de Beanjeu qui majrqu^ que le "KçifrMmmf. tf.
Louis VII. revenant du Tujr mena avec luy prifbnniers. Cela ajr»
riva dans le rnelme temps que lé ConuedeChaloninquicta les religieux fwwJMtf
Tm* /. H ij
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m.
éo HISTOIRE DE LA MAISON
de dagny à un tel poina que le Roy , pour le chafticr, luy ofta fes Eflats
le'CBiOOlÛu U. garde au Duc de Boureogne & au Comte de Nevers^
•iafi qiie nous' l'avom desja dit plus au long cy dcflùs page jj, en par-'
lant des Vicomtes de Thicrn , & dans le melme temps que le
Alexandre 1 1 1. repnt le chemin de Rome, c'elUdire en l'anncfe uctXY^
Depuis le Roy termina cous ces différends par une tranlàdion palTée à
Ba^Tm Viai3éc>MthTX%'Coo£iaaie4eax ans aprcs àl<>n»incbleau.
.UUù
-;iOf.'l-'r. " j'.^î
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2(0^ ///. C;9jsvf^ iAmnfftt,
CHAPITRE XIV.
E Comte eut de grands differens avec les
Cbanoines de Bsioude , kfqads îasttâ.
terminez en l'ann^ MCzxxvi. par une
tranfafVion pafïee en prefênce d'Alberic
Archeveique de Bourges, de Pierre Ar-
thevcfi|uede Lyon , &d'A7mery Eve(que
de Clairmont , laquelle trouve en deux
anciens rcgi lires de l'Eglilc de Brioude,
Ce fut un nommé Joubert Armand qui
fut médiateur & promoteur de cet accom<
r imodemenc.
CeiComce Robert fit une dcmadon aaimanaAnede Sauciilanges de
toutes les dixmcs {^cncralcmcnt qui luy appaitenoient dans les depen.
dences du chafteau dUilôn. Ge qu'il fît pour la rédemption de fon ame,
pour le repos de lame de fim perèGuilUume , de ibn frcrc Guillaume,
oe fim fils Guillaume , & de cous (ès parents. Mais cela n'empefcha pas
qu'après (à mort fon frère Guillaume n'ufùrpac la Gomié aAnvagoc
mr fon fîls , comme nous le dirons en fon lieu.
M. Juftel luy a donné pour, femme une fille de Guigucs 111. Comte
d'Albon, qu'il eftime avoir cfléappeilde Beatcix. Mais je^iray voir an
dMficre inmac que œ fin à fin us qu'elle fut mariée;
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D* A U V E R G N E. L i v. I, ft
Enfans de Rohtrt IJL Comte iAm)erffie.
* * * * " . ■ .
GUILLAUME VIL CoMTS D^Avv'BRGNB^- dont il'ièr^
park inconriaent,
CuilUume VIL Comte HAmjergne.
CHAPITRE XV.
N Chanoine de l'Eglifc cathédrale de Gre-
noble qui vivoit du cemps de ce Comte
& a deiic k vie de Marguerite de Bour-
gogne Comteflè d'Albon nous apprend qàe rmm*^ «n
ce Prince eftoic coufin du Roy de France,
Kegis Fraad^e con/ànguineus , quahtc que
I nous avons veu cy dcflùs page ji. luy avoir
; eflé anfii donoM dans une leci^que les
Chanoines de Brionde elcrivirenc au KOf
Louis le jeune contre quelques Seigneurs
. — i de ces ouardcrs là qui ravageoienc les Fgli-
iès de l'Auveigne & du Vellay. Et le Pape Alexandre I IL la luy donne
anffi dans une letre cfcrite à l'Evefquc de ^ainnoot. le Roy 'Fbk
lippe le Hardy l'appelle Ton grand oncle, propttnmm , dans les Itiia rmtmf. tu
qu'il accorda en l'année mcclxxvi. aux religieux de faint André
lez Clairmont, & Charles VIIL dans un temps beaucoup plus efloigné
l'appelle {bn airiete gnmd onde, dmmucMlm. H eft aflèfe dH&dle é cx.
pliquer dans ccne antiquité tes degiesE de leur conûnguinité. Mais il
relu lté rous jours de là que nos Roys eftoicnt certains que le lâng des
Comtes d'Auvergne avoit cfté meflé avec celuy de la Maifon royale &
qu'ils eftoknt l»en proches parents. A l'efgard de Philippe le Hardy ,
on pourroit croire qu'il appelle Guillaume VII. Comw d'Auvergne (on
rand oncle , parce qu'il eftoit grand oncle de la Reync Marie de Bra-
ant iâ femme , de meime que Je Kay Jean appelle Jean & Guy de
H iij
ët H ÎSTDIRE DE LA MAISON
Boulogne les oncles , parce qu Us eûoienc oncles de la Reyne Jeanne
Comtcfle de Boulogne & finune»
GuiUamnc eftbtc desjaConne 4e Clairmonc ou d'Auvergne en l'aniiée'
ttmt0f.it. MC^tv. comme nous l'apprenons d'une chaftc du Roy Louis le jeune
3ui confirme !a tranfàdHon pafTee entre ce CoQue & Aymiery £veiquc
e Ckirmont au fujedl de Mojicferrand.
oJb 4t ofe- H accompagnace Roy aa-voyagc dektecreiiàiKe enl'ani^ MCxtvir,
en revint avec luy deux ans i^res. Kbis à peine cftoienc ils de retour
3u'on penfà à un fécond voyage ; lequel fat empcfchc par les religieux
e l'Ordre de Cilleaux, à caule fans doute , comme le Cardinal Baro-
in tdittoneKf- expliqué , quc cc voyagc n'ayant pas reiifG , tout le monde cnoit
contre ûJaa: Beciuurd, qui en avoii efté le promoteur. Ceft pour cette
lalïÊui c'eft à dire, à cauCc de la refblution qu'on avoir pri(è de retour-
ner en la terre (àinte, que le Comte Guillaume eftant de retour ordonna
dans les letres pr lelqucUes il confirma 6c augmenu les donations qu'il
trtmvfif. <». avoit Ëutes à l'al^aye de iàiiit André qu^aucas aull mourut outre mer,
fi édvimât nos mort in beUo «dmim SmuMMs , u vouloit que l'Abbé A:
les religieux de cette abbaye fîfTenc tranlponer Çoa corps en Anvcr^ie
pour y cftre eincrrc dans kar Egliic.
M. Juttcl , qui a donne ces Ictrcs au public , eilant periuadc que la
qualité de Dauphin d'Auvergne que ce Comte ptend au commencement
n'eft entrée en la mailbn d'Auvergne qu'aprc» Dauphin fils de ce Comte »
qui la laiflà héréditaire à les fiiccellèurs , n'a pas peu s'empclcher d'ob-
Krver que ce Comte y çiï mal qualifié Dauphin d'Auvergne. Il auroit
(ans doute edé plus loin, s'il avcMC eu une copie de ces letres aullî entière
que celle qui eft dans le <^uatrie(me tome de la Gaule ChrelBenne, où
on fait dire à ce Comte qu il les a faites lèeller du lèau de Cor Dauphiné,
mfiri delphinstus figtllo. A la vente les raifons qu'il y a de douter de la
vérité de cet aâe (ont {î fortes qu'encore qu'on m'alTurat qu'il eik>it adhicl-
kment en original avec Çon feau dans les archives dé l'abbaye làint André
fondée par ce Comte , dont on m'a envoyé une copie deiiement colla*
tionnée & certifiée, je n'ay jamais peu me perfuader qu'i! fût véritable ,
& n'ay pas peu me relbudre à me rapporter d une allaire fi pleine de
difficukez aux yeux 6c au jugemeiit d'autruy. J'ay donc demandé avec
!tt0ance qu'on , me Ttavoyat icy. Les religieux de cène aUiaye y
onr d'abord fait qodque difficulté , non pour aucun doute de la veriné
Se Uwccnté de ce titre, qu'ils ont tousjours creu eftre très véritable,
mau pour la cramte qu'il ne le perdit dans le craniport de dairmont à
Paris. Car s'ils avoienc creu quu fiic fins, ils n'auvraent eu çarde de le
monftrer. Le croyant donc irân, ils l'ont envoyé icy pour m eftre com-
muniqué. Je l'ay vcu le Dimanche x x v. Octobre m D c C y. au Collège
des Bernardins , 6c n'ay eu aucune peine à en reconnoiftre la fàufieté.
Je n'ay pas voulu neantmoins m'en rapporter a moy lèul. Il a efté monftné
à d'autres bien capables d'en juger, leiqueis en ont porté le mefine
jugement que moy.
CepcDdaoty quoy que je £»s pedûadéque ce ocre, tel qu'il eft teprc»
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D' A U V £ R G,N E. L l v. I.
fente aujourcî'liuy , eft fauy , je crois neantmoins que le fond en eft vray ,
& que ceux qui l'ont fabrique' il y a environ cent ans n'ont fait que l'eften-
dre en quelques efklioi6 un peu plus qu'il n'eUoit dam l'original donc
on s'eil lervy pour firnner celuy-cy, aHn de lendre pUisclaires quelques
claulès, IcfqucIlLs Je ne puis coter, qui failoienc apparament delà peine
aux religieux de ce temps là. Car le fond de !'ac>c paroiftbon. Ainfi je
crois qu'il eft Vray i& je le crois d autant plu& volontiers qu'il eft certain
que ce Comte a ^id^ l'abbaye de &bat Anâté tc qu'il a dké en l'année
Il c X L V 1 1. en la terre fainte avec le RovLouiS'VIL dklejainevclidiè
' dont il n'eft pas permis de douter après le téfmoignage qu'en a rendu
Eudes de Dexiil Moinede fàint Denys dans la relation qu'il ht en ce temps
la du voyage de ce Roy en Orient. Cela ainft iuppoie couinie certain ,
& eAanc d'aïUenis oerain qu'à peine le Roy fut ildlerecoor de <ie voyage
3a ou peniâ à 7 retoucner , il ne doic pas paroiftre eftrange qu'on voye
ans ce titre qu'en ce temps ce Comte faifôic eftit d'y retourner pouf
£urc la guerre comre les Sarraftns. Il ièmble aulii que ià femme fè di£. ; '
pofinc à l'y iîuvie. Car apiet avmr ordonné qii'on nflèen cette abbaye
des prières pour Itiy ôc pour Jeanne de Calabre ù. fomne, il die en faite
qu'au cas qu'ils vicnncnc à dcccder en la guerre contre les Sarrafins , y»
édnxniat nor nuri m bello contra, SarrAcenos , il veut que l' Abhc & les rcHc^îcux
de cette abbaye faftènt traniporter leurs corps ^ corporn nojh-d , en Au-
vergne pour y eftre emerroe en leur EgHIe. U 7 a iuas-ct difooun on
air de fimplicicé de yaâaé qui pone nanuellement à cijoire qu'jl)^
■véritable.
Guillaume fut trouble en la jouillànce de la Comté d'Auvergne par t
Guillaume V III. die le Vieil Qtn oncle, qui s'en empara par force fiitlnjr,
Mceendant qn il dévoie eftre pre&ré en la (ùcceffîon cotnnie plus ptoiAe>
mivant l'ulàge pratiqué en ces temps là en divers endroits delà France, ^
où l'hiftoire nous enfèigne que quelquefois les plus proches du (àng ont
fiiccedé fans avoir égard à la reprelenution. Cet aâion fut un CujccX de *
divifion entre les Roys de Ftance & d'Angleterre. Car celuy cy ayahc
voulu s'entremettre d'accommoder ce difS^rend , & ayant, tiie parole de
l'oncle qu'il efteroit à jufticc devant luy, fiartfufticu , comme il y a dans aelctnt4B
la Chronique de Robert Abbé du Mont laint Michel finvanc l'édition de u^^.
Piftorius Se dans la Chronique de Normandie imprunée par M. Du
Cbefiie, ou bien fian m ââi , oonmie dansTediiion dn R.P. DomlMc
d'Achery, c'eft à dire fe battre cootiefoti neveu, il manqua de parole^
ôc s'en alla vers le Roy Louis le jeune , qui luy accorda fa. protedion.
Ce qui fut caufe <jue le Roy d'Angleterre alla avec une armée en Auh
vergne pour l'oUi^ à lencrer dans 'iônparty. Ce quH ne fit pourCanc
pas, & fè raaïmint neantiBUMns en la polleifioa qu'il avoit uÇurpée de la
Comté d'Auvergne. Et cependant fon neveu ne ceHà pas ic Ce quàlificr
cousjours Comte d'Auvergne pour ne prejudicier pas à Ion droit.
. Ce Prince Dauphm ion fils donnèrent enl'aonée m cixv 1 i.à l'ab- rnm^t. «j-
inye de Mm»c l'Edife dn chaftean de Baniod. Etl'tumÀî finvant^:.il
dpftna pluCinus gam Chaiioines de ûiét Ainafafe 4cKuj^ aircdé
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<4 HISTOIRE DE LA MAISON
Confêticemeni! Se k ranficaoon d'JBftienne de Meraieur Evc^qne de
Oainnoitt.
" '1^. Juflel a creu qu'il cibii tils d une faiic de Guigues HL Comre
dTdBoli te -de Marguerii» de Bout^ogae, U que cette Princeflè avoir
eùié mariée à Robert III; iMi pete. Mùs cd» ne peut pas elfae, anendu
a^Aswa. que Guigues mourut en l'année mcxlii. & que fcs filles eflanc alors
W***'' fort ieuncs ne furent manées que pluiîeurs années après la mort de leur
If CXLV. & il ne paroift pas qu'il fiilt marié auparavant le vo^^agc d'Ou-
, otiner. D'où i on doit conclurre que (è trouvant mention de ia femme
en Tannée ii c it l i x. c'eft de luy qu'il £nic entendre le mariage de l'une
Gcr«) Bio.- des filles du Comte Guigues avec K Comte d'Auvergne , comme MeC
icunik *4. jj^^j,^ Blon.^cl Se Choricr l'ont penfë avant moy. Et ainfi Jeanne de Ca-
^ùétéUf' ^^^^^ femme , (1 ji eit nommée dans les letrcs donr je viens de parler,
fe trouvera ^voir eitc celle des filles de Guigues qui hii mariceau Comte
d*Àiivergae , iàns que je |)uiilê rendre raiion pourquoy elle eft appelÙe
de Oda&e, tctuai d'Albcm , non plus que je ne peux pas rendre railôn
pourquoy eft ce qu'Afïàlide frlle de noflre Comte Guillaume mariée à
Beraod I. Sire de Mcrcucur cit appellée Naflàl de ClauAre, &non d'Au-
vergne. Et par MofiMneat k^Oe de Guigues IIL mariée au Comte
> d'Aavergine ne s'appellok pas Beacrix oonmeMeffieun Juftel » Blondel
& Chorier l'ont creu.
fmmttuj- "Cette alliance , comme M. Juftel l'a très bien remarqué , lèmble Ce
confirmer par un titre de l'an mccxxv. qui eft ez regillres de la Cliambre
des Comptes de Dauphiné , par lequel DauphinComte de Clairmontfib
de Guillaume VIT. vend & tranfporte du confèntement de Guillaume fau-
fils &: de Robert fon petit fils à Dauphin Comte de Vienne & d'Albon
tout le droit qu'il avoit & pouvoit avoir au cfaalleau de Vorcppe , qui
eft fitue prez de Grenoble , & à ceky de Varacicu prezlamc MaTcellin
en Daupiiiaij, & çûiKetles aâioni veeles 9c peribnncles qui luy poo.
voient appartenir en ttioie k Comté de Viennois. Ce qui fait conjedhirer ,
adjouile M. Juftd , que ces chafteaux de Voreppe &dc Varacieu avoicnt
efté baillez en dot à la fille de Guigue&ill. lorfqu elle fut mariée au Comte
jt'&t.l!'^ d'Auvergne , opinion qui a parait vmyfimbhUe à M. Chorier qu'il n'a
■«4* pas âit difficulté d'efcnre que la doc de Beacrik ( c'eft ainiî qu'il appelle
cette fille de Guigues 1 1 1. Comte d'Albon femme du Comte d'Auvergne )
WfcÀt efté comporte de \i rcrrc de Vorejjpe 6c de celle de Varacieu.
Jeanne de Caiabrc mourut en i année m CL. fi M. Savaron n'a pas
efté trompé pdùrks mémoires deiqc il «'eft £rn pour eicrire lès Origines
de Clairmont. ■ • ; ..
Il eft certain que le Comte fbn mary vivoît en Tanne'c mclxviii.
lorfqae leKoy d'Angleterre poru la guerre en Auvergne. Mais je crois
quv mourut en cette mefiae année , ne fi traîtvant plus rien de luy , ôç
leroâes qui pairlens dans les- années fiiivaute» des Comtes d'Auvergne
devant
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D' A U V E R G N E. L i v..!.
devant necefrairement dhc giicmlus de £» o&dc GuiUauine V II L & de
ion fils R^obcrc.
Enfàm de CmSstim VIL Comte iAwotrfm & àe jgmmt
DAoPHiN d'Auvergne Comte de CLAiRMONT,donc
il fera parlé au comnieiioement du (ècofid livre.
AssALlDB D'A uv BUG NB marine à BeraudL Sire de Mercucur. fttmr^.f
trouvé fôn nom dans les vies des Poètes Provençaux, où elle eft appellée ^£u^l^
Nallàl , c'eft à dire , Dame Aflàlide , de Claullre , belle & vertucurc Dame , ^^^^^^^
de laquelle Peyre d'Alvergne , comme portent les anciens mandcriB * ^«amma
de la Bibliothèque du R07, & non pas de Vernegue , comme il eft efcxit ' * *
par Jean de Noftre Dame dans le livre qu'il a compofô des vies de Poètes
Provençaux, devint amoureux, en lortc qu'cflanr portée à l'aimer, tant Priwiuff»//.
à caufe que ion frère le Dauphin , au Icrvice duquel il citoïc , l'en fol-
liciroit , que parce que ce Poïte fit un prelènt à la Princeflê de «^elqnes
chanfons qu'il avoit fiûies à û. loiiange, elle l'aima tellement qu elle ou-
blia l'aniaur de fon mary pour l'amour du Poëte. Ce qui citant venu à
la connoiflance de Beraud Ibn mary ^ il en devint jaloux , & cette jaloufïe
fut caufc qu'Aflàlide, qui s'en apperçut, trouvamoyen de ie delcharger
de tds ennixys, & congédia ligiiakment le Poëte. Je ne fçay pas pour,
qnoy cette Princeflè eft ^^Uée Naflàl de Ckuftre , comme H c'eftoit
le nom de (à maifôn. C'eft peureftre pour la mcfine railon que Beatrix
femme d'André de Bourgogne dit Dauphin eft appellée Beatrix de Clau-
ftral dans l'Hifloiie des Dauphins de Viennds & dam l'Hiftoire de la '.t>;'.'»'T:
maifbn de Saftènage, quoy qu'elle fut de la mailbn de Sabran , & par la B^.4ts4k-
mefrnc raifôn que je trouve dans l'ancien Obituaire de l'E^life de Tulle
une Nalfal de Clauftre de Ventadour enterrée à Tulle dans la chapelle
du Cliapicrc, où cftoïc la iepulture ordinaire delamaiionde Venudour.
tmi /.
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HISTOIRE DE LA MAISON
GuSUurn VJIL C^mt JtJmjtrga*
CHAPITRE XVl
I la neceflïté du fîijeéV que je traite ne ra'o-
bligeoic d mcerrompre le cours naturel
de eenebUbire & de renvoyer aiUcan 1»
généalogie des defircnJans de Guillaume
VII. il faudroic mettre icy tout de (mze
(à pofterité. Mais dautant que Ion fils Dau-
Sbin n'a pas efté poiTenêur de la Comté
'Auvergne , laquelle fm u&rpée iùr fi»
pere; & qu'il a commenoéiuie antre bran»
thc delà mai/on d'Auvergne , j'eftimeque
je dois fuivre le chemin que M. JuHel m'a
monftc^ Se renvoyer lliifloire de cette branche^ qui eft ceHe des Dau-
phins d'Auvergne , après que j'auray achevé de trsûâer de celle des
Comtes. Je parlera/ donc ky de Guillaun^ VIII. Comte d'Auvergne
fils de Guillaume V I.
Il envahit , comme je lay desja dit, la Comté d'Auvergne fur fbn
neveu Guillaume VIL auquel elle appartenoir de droit, & s y maintmc
par la proteâicm que le Roy Louis le jeune luy donna , le malheur de
ibn neveu ayant voulu qu'il fc tournât du cofte du Roy d'Angleterre
ennemy déclaré de Louis. Il s'accommoda en fuicc avec ion oncle & avec
ton fils , comme on le peut ayiêmenc rcceiiillh- de ce que le Roy Phi.
lippe Angttfle ayant ravagé les terres d'Auvergne , le Comte Guy & le
Dauphin d'Auvergne iè joignirent pour fc mettre à couvert de la puiC
Tance , le Dauphin ayant perdu le chafteau d'IfTôirc , que le Roy luy oft-i.
C'cft ce que nous apprenons de la vie de Bertrand de Born grand Seigneur
de Limoufm e(crite en ce temps là , laquelle tt trouve dans un ancien
f. n> MS.dc la Bibliothèque du Roy. M. Donimicy en avoit aufTt un manui^
crit^ (jtt'ilavoit communiqué àM. Juftel , kquclen aimprimé un fiagment.
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* A U V E R G N E. L i l.
En l'année m cl x i t i. Guillaume VIII. fut excommunié par TEvcd to. ir. d»
que de Clairmont pour avoir avec le Comce du Puy fon neveu raVagé tii. 7slé7i.
les EgUfes d'Auvo^&rdlkVclUy, & principalement celle de Brioudc. Hj.*
Il eue recours au Pape Alexaàdre III. pour ellre abfi>u$ , & il le fut.
Dle^uoy le Roy Louis le jeune , qui n'àvoit pas èncbtc pris ce Comte
fous (à protcdlion, s'crtant plaint au Pape & aux Cardinaux, comme fi f*M^tt»jrtn
cela avoit efté tait au préjudice de les droits ôc tle là Couronne , ils luy
ïe^pàftdire!i]r^acé û^bit pas efté llncetidùft tdtt Pape, & qu'à! ne Ta.
•vdtabfi>us<ràQparré^'âi^avoîtafiSiréquie ce b'ai^oit pas efté de (bn mcMu
vement qu'il avoit commis ces excc7, mais pour aflifl^r le Comte du Puy
ftiû neveu , & qu'il avoit promis moyennant ferment lur les làints evan-
^es d'exécuter les ordres <|ue le Pape luy donneroit fiir les torts & dom'-
mages qu'il avoit faits à lEgliiè <fe Brioùde & rendroit i Benmd ék
Mercùeur (à femme dans quinzaine. >
• Pendant ces defôfdrcs , qui durèrent allez long temps , les Comtes
■d'Auvergne, c'eft à dire , Guillaume VIII. & Robert ion fils, le red-
ment en Nonnandie , ^ii ils elloieftc fbos la protedkMi du Hoy d'Ani
gkxene Duc de Normandie , qui precendok aufli que l'Aliveiglie hxf
appartcnoit en qualité de Duc de Guyenne.
- Ce fut lans doute environ ce tempi là que le Comte Guillaume donna
4au Pape Alexandre III. & à l'Eglilè Romaine (bn chafteau nommé Vteo^ ^<wMl^}^
que M. Ji^l a eftiind eftre Buflèol , y ayant neantmoins phis de con-
formité de dire que c'eftoit Ufîbn. lit ainfi il Êiudtotc lire dans U Ictre
du Pape Innocent III. Vceo au lieu de Vteo.
Depuis le malheur de Guillaume VII. ayant voulu qu'il implorât la
proKoion d'Henry IL Roy d'Anglietetre eoncre iôii oncle, qui luy avoit
enlevé la Comté d'Auvergne , ccmy cy s'adrcfËt au Roy Louis le jeune,
qui luy donna (a proreârion & le maintint en la pofïèfïîon de cette Comté
contre Ton neveu. C'eft donc de Guillaiiinc VIII. & de Robert IV»
fon fils qu'il faut entendre ce qui le iic des Comtes d Auvergne dans
les letres efcrites au Roy Louis VIL qui ont efté données aa publié
par M. Du Chcfhe.
Je crois qu'il faut rapporter à ce Comte Guillaume la donation de la
ville de laint Scré en Quercy , qu'on trouve dans un titre de l'an
MCLXXviII. avoir efté donnée à Raymond I L Vicomte de Turetine r^t»^
par Goitlaume Comte d'Auvergne.
M. Du Chefiie & M. luftel après luy oia très bien remarqué que
ceux là le font trompez qui luy ont donné pour femme Bcatrix Dauphinc
fille & héritière de Dauphin ou Guigues I V. Comte d'Albon & de
Vienne , laquelle ils km dtme autre Bealnbc Ddariée ati Duc de
Bourgogne, eftant certain que Guillaume VIlL Comrc d'Auvergne
C^ulà Anne de Nevers fîlle de Guillaume IV. Comte de Nevcrs de
four de Renaud aufli Comte de Nevers , comme le Moine AlbcriC
auâeur du temps en rend teiînoignagc.
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HISTOIRE DE LA MAISON
Fi IL Comte iAmergn & iJant
Je Newrt fi femme*
R
Obbrt IV. Comte d' Auvergne, qui aura {on chapitre.
_ Guillaume d'Auvergne, appelle oncle de Robert
Eve^uede Clairmoiu en i'^nn^ mcxcyii. dans les aâes de l'efle.
fimmt.T%. vation des relimies de làinc Auftiemoine à Manzac, fin Prcvoft
l'Egliiê cathcdiak de Clainaaac 4c de cette de Bdoode, ftiiloutureii
Vannée m c c x i x.
Judith d Auvergms, ainG appellee par M. Blondel & par
M. Da Bouchée , qui diCax qu'elle &c marine a Benutd IV. du nom
Sâe de Mercneur. A cl\ bien ceitaiii que k fille de ce Comte quicu
fon mary & Ce teàfz chez (on pere , auquel le Pape ordonna de la rendre
à Con mary dans quinzaine. Mais d'auranr qu'if conftc que Beraud I.
eftoic marié avec Aflâlide fille de Guillaume V U. & iceur de Dauphin ,
je ne fçay Ci on doit penièr que la femme de Beraud IV. a cAé fille de
GmllaumeVUL
Agnes d'Auvergne mariée à Hugues I V. du nom Comte de
*■«w«^7*^•^lhcKlez. Il en eft fait mention dans un ticrc de l'année mcxcv. qui
eft dans le Cartulaire de l'abbaye de Conques. £c c'eft (ans doute ^
OBoiè de cette alliatice ewe GuiDaiiiiie Comte de lUiodez, qui iè dkfib
d*A0ies dans ce acre, fie ha hèààçt Guy IL Cpraie d'Auveigne (a^
COUUk
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"3-,
D* AUVERGNE. Lîv. !•
CHAPITRE XVII.
UOVQJ^E |e ti0 içaehe \t cemjpi
auquel C€ Comte fiiçceda a fim p«re ,
ne trouvant rien de luy avant l'année
MCLxxxii. qu'il paflà une tranfadion 7»-
avec l'Abbé de iâim Michel de Clufè ca
PiedmontptMV n^ÔA du prioré de Sauviao
en Auvergne 4epe(ub|ic de Xàkvft fh
Clufè» je crois ncantmoias que je peux
rapponcr à ion temp<> ci: qui (c pafla enrre
les Kovs de France ^ d'Angleterre tou«
chant la fùperioricé de la Comté d'A»»
vergue. Il ne s'agifîôit pas de la Ibuveraineié , laquelle n'eftoit pas cou*
telle'e. Il s'agifToit feulement de la propriété , que le Roy d'Angleterre
Êrecendoic luy appartenir, comme il a efté remarqué cy detTus. Mais le
L07 de ftwce pKoMoK k concndre. Deiôneque daiis untraiâé.qui
fbc£ùt entre Cûon & Tiie en l'année Mctxxau oiiiBffi*a£tired*Au^
vergne en (ùr^èance , excepto de Aliernin , unde contentio inter nos tft. Mais lUfthdcBi*
cnfm l'Auvergne fut rclafchee à l'Anglois par le traidé pafle à Louvicrs p ^^^im^
en l'année mçx c v i. au mois de Janvier. Cçpeiidant je trpuvc que dans
la luice des temps l'Auvergne n'eftoit pas cmnprife dans la Ducbé de
Guyenne ponèdee par les Anglois, ayant eflé donnée pour fiok «potes Ropr-aeiito*
contcftations en (upplement de dot par Jean Roy d'Angleterre à Louis VHI. «i^/ Z/rî
Roy de France lorlqu'ilcrpoufa Blanche deCadilLsâilsduRiO/Alphoni^lX.
& d'Alieiior d Angleterre iœur du Roy Jean-
Pendant ces ddoidreB,cooiaieleiiaraimeej^ pourlott'extiofild^
toutes parts an pillap^e, àcidcptineipalemem que le$en&nsd*H^
Roy d'Angleterre eftoient de très mauvaise intelligence avec )uy , une
armée de routiers ou brigands appeliez communément Brabançons fit une
irruption en Auvergne en l'année mclxxxiii. comme il eil marqué
dans la Chronique d'Adam-Chapelam de rEvc&uedeClaixinont auâeur
liij
Radulfuf de
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HÎSTOTRE DE LA MAISON
contemporain , ou bien enl'aniiife m c l x x x v. Tclon une ancienne chro^
nique MS.d'unChaDcnne^Lftoiiaiifficoateinporaiii. Mais il vaut mieux
's'en tenir à ta date marquée par Adam , nonfiûlemenc parce qu'il voyoic
&ire les chofes qu'il eferivoic , mais encore parce qu'elle s'accorde avec
chtooRobef»; ce que le Moine d'Auxerrc en a elcrit , & parce que M de la Taumafl
ficre efcric qu'en l'année mclxxxiii. les Paillards Cothereaux &
^tres brigands qui couraient le pays en armes fîirem de&ics prez la
wf.ê»Minf ^lle de Dun le Roy en Berry par Ebees iêigneur dcdbaremon& autres.
Apres avoir ravagé l'Aiivergne , ils le tranfportcrent en Limoufîn, dod
«kfliidLVaC ils (t retirèrent à la hafle lùr l'avis qui leur fût donne que les Seigneurs
d'Auvergne , qui les avoienc fl malcraicez qu'ils en avoienc tué trois mil
ûns aucune perte de kurs gens, vendent fiir eux , comme ils avirienc
Tefidu de le nire s'ils n'en aboient pas efté deAoumek par Guillaume de
"Chamalicrc Chevalier Auvergnat. Le Chanoine de Laon marque qu'il y
eut dix fepr mil de ces brigands tuez. Mais comme ce nombre paroift
cxceflif , il iejuble qu'il vaut mieux s'en tenir à la relation du Chapelain
, de TEvdûiie de dairmont , laquelle eft anâiorifêe par le tefinoignage dn
Moine d'Auxerre , qu'à ce qu'en a elcrit le Chanoine de Laon efloigné
de là. Roger de Hovcden audbeur Anglois nous apprend que ces brigands
cftoienr à la fc)lde de Geoffroy fils d'Henry II. Roy d'Angleterre. J'ajou-
teray ^ comme en padant^ n^c j'ay bien de la peine à croire que les
Berruyers ayem de» ces bngands au wm^re.dc dix mil cinq cens vingt
cinq , comme M. delà ThanmafGere 1 elcrit , qui la. âns douce crouvd
ainn dans quelques mémoires anciens.
Le Comte Robert elpoula Maliault de Bourgogne fille d'Eudes II.
Duc de Bourgogne & de Marie de Champagne. Et parce qu'elle eftoic
fiUe de Duc, e& eft appeUée en quelques titres Dudheilè a Auvergne,
quoy que'la Doclié d'Auvergne n'ait eAé eiïgjée que cent cinquante ana
apre?:.
Il fonda l'abbaye de Vauluilant ,appcllce depuis du Boufcher , de l'ordre
de Cilteaux , au dioccfe de Clairmont. Les aucteurs de la Gaule Chreil
tienne mettent cette fendatieni èb Tannée Mcr cv ii L n'ayant pas pris
garde-que ce Comte elloit mort quelques années auparavant & qu'il
cft ncccffjîrf qu'elle- air elle' fonde'e avant le pontificat du Pape Cc-IefHri
1 1L puiiqu'il a confirmé cette fondation en Tannée m cx c il au mois
de May.
n mourut environ l'an m cxc i v. & fiit enterré en l'abbaye du BquC
cher » proche le grand autel , du cofté de l'Evangile , en un tombeau cllevé
hors de terre , où eft ia figure aujourd'huy fort défigurée à coups de mar-
teau. Ce que l'on dit avoir efté fait parles Huguenots. On a taché ncanc-
moins de la reparer un peu dans k graveure. Il y aaudell^MJSimcaveau
halti de pierre de taille a deux eflages, dans lequel on voit encore les
oHêmCns de -deux grands corps l'un auprès de l'autre , qu'on dit eftre
«eus de oc Conie Robert U du Comte Guy fon fils avec leurs femmes. *
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D* A U V E R G N E. , L î V» 1. 71
Enféou dt Mttt IV. Comte â'Awjtrgnt tS^ de Mahauk de
GITttiA^Mk tX. Cents D^AovMRGMs, qui àm (on
chapitre. ' ■
Guy II. COMTB d'Auvergne, qui aura audl ftin clinpirrc.
RoBP. RT d'Auvergne, in cujus innentute ^ comme dit Claude Pf**» ^irI.
Robert , qui dit l'avoir tiré d'un ancien Cartulaire de Bourges , uinutHm
fUr^ fiormtmu dêÊS , AN» imremtmêa wu^â fiumH , éîît pretnierement
Dafoi de l'Eglife cacholrale d'Autun, & en (ùite cHu Evcfque deClalN
mont en l'année m c x c v. & confirmé par Henry de Sully Archevefquc
-de Bourges. Par conlequent il faut expliquer la Chronique du Mome
Alberic , laquelle (èmble dire que ce ne fut qu'en l'année m c x c i x. que
Robert fisnic Evefque de C|airinMit» & aire que occ atiâeur ne seft
exiekàaé en cet endroit qu'à manjutr h fiicoeilion dei £ve(qaesdeClair«
mont de ce temps lâ , fans fe mettre en peine de marquer precifèment le
temps auquel ils avoicnt elié faits Evefques. En l'année mcxcvii.
il releva les reliques de (àtnc'Auftremoine dans l'abbaye de Mauzac. En
k melme voasàie il dedk l'Eglifè de 1 abbaye du BûiiâiafiHidée par (on
pefc Ayant en (ùite eu différend avec Guy 1 1. Gomce d^AnVcr^ne (on oi^fa» m
rrere, il fut fait prilbnnier par les gens de Ion frère , prîfon qui fut iuivic fuf"^''
(ie beaucoup de meurtres & volcncs jufques à ce que la venue d'Henry
^ ftilty Ai!ckeveft|ue de Botugies les fit cdièr m moyen dutraiâé qu'il
lemr 0e'&îre en l'ann^ mcscix. au mois de Juillet, coo&m^ par œi rMlNH^7«•
antre traité fait deux ans après. Et dautant que l'Evefque avoir de grandes
prétentions fur le chafteau de Vertaizon , fans doute à caufè de la tra- i«w«|.7j.
niion que Ponce de Capcueil & ià femme Jarentonne fcs vaflàux luy
«voient £ute , lefquels avoiem recen tnaftMnftmcnc & Atnâamenc te
cnnemys capitaux chez eux pour k Ikire prendre priibnnier & petir (es
gens , il fut dit par le traidle de mcxcix. qu'il ne fairoit rien contre AwNHrfi.y»,
eux de cinq ans à compter du jour de la Maj^dclcnc, & que ce terme
eftant expire , il luy leroit permis de faire iès diligences pour cirer raifon
de leur fdomùe. De ïône one ce terme cftam expiré en Tannée ncticm
' il reprit (es pourfiiites ^les m afl^ner pardevant le Roy PhiUpee Augufte \
où non feulement ils ne comparurent pas , mais encore voulurent décli-
ner fi jurifîlidlion , protcfbnt ne vouloir refpondre aux demandes de f ?»•
l'Evelque qu en la Cour du Roy d'Arragon. Ainfi les termes juridiques
ayant efté ^puifez , le Roy par arreic du mois de Janvier mcciv* '
fuivant la manière de compter de ce temps là adjugea le chafleau de
■Vertaizon à l'Evefque & à l'Eglilè de Clairmont à perpétuité, à la charge
de le tenir de la Couronne en foy & hommage. Il y a preuve que les oiawff n»,-
Eveiques de Clairmont en eftoicnc joiiiilànts en l'annnée mc c l v i. au
mois de Janvier, c'eft à dire en M cclvil (èlonk manière décompter
d'aujourd'huy. En l'année MCCii. luy &: les Evefqucs de Cahors & or,x,w, i,
de limoges iè trouvèrent au traiâé de mariage de Guwaume fen neveu xt^T^ ^
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7^ HISTOIRE DE LA MAISON
fils de Guyot avec l.i fille L^'ArcIianibaultl fcigneur de Montluçon &
f)roinirent qu'ils porrcroicnr iupport &: avde à ccluy qui enrreticndroic
es promcfics duJic mariage contre l'aucre qui iroïc au contraire. Nous
verrans en fim tiea fi M. Juftel â «n raUon d'avancer que M. Savaron
scfloic trompé & -f|ii*il avçic mal à propos acrribué à Guillaumè IX.
Comte d'Auvergne ce qui appartient à Guillaume Cunite de Clairmonr
fils de Dauphin, En l'annce mccvii. la guerre s'citant rallumée entre
les deux trerci. , cet hvcfque tut rais en prilôn par Ion frcre , lequel fût
excommunié pour ce iùjeâ , comme nous l'apprend d'une leere du Pipe
^7^ Innocent III. £a la mdine année U fit avec te çonfentement de m.
Chapitre de nouveaux reglemcns pour la manutention de la bonne diC
Hitt. AUt> cipline dans Con Fglilc cathédrale. En l'année mccix. il fe croila &
^ alla en Languedoc fauc la guerre aux Albigeois. Mais il ne paroit pas
<|tt'il ait aili& à l'abiblucion du Comte de Toukmiè, comme M. Sa-
varonTa efcrit. An conoaire il (èmble qu'il n'arriva en Languedoc qu'a-
près que ce Comte eut efté abfôus à (àinc Gilles par Miles Legar du fàint
Siège. En l'année mccxiv. il fut prcicnt à la cranlaClion pailee entre
Eudes Doc de Bourgogne fim. coudn & les Chanoines de la ùdmc Cha-
tmmf. Th pcQc de Dijon pour railôn delà colladon du doyenné & des prébendes
H». AiUs. de cette Eglifê. En Tannée mccxv. il retourna à la guerre conice
les Albigeois avec Geraud du Gros Auvergnat Archevefquc de Bourges ,
tnw»>nf- d'où il revint avec luy l'année d'après. En l'année mccxv ii. ayant
£dt au Roy Philippe Augude le ièrment de fidélité^ il luy donna pour'
dmmm ^ 7|. caution Blanche Comtefle de Champagne. En l'année mccxx, ce
Roy luy donna & à (es fiicceflèurs à perperuité en augmentation de fief
les lieux de Jarzac, Ferintrar, Luignac, Tuirec, laForeft, & une partie
5emn.inAt. du iicf dc Cliamalierc. En 1 année mccxxvii. ilfîit fait ArcneveiZ.
chkp^Lagdui). Lyon^ fit (ônteftamem en l'année iiiCCzxxiL& mourut au
mois de Janvier mccxxziv.
RonERTD'AuvERGKE (ùmommé dc Clairmonr, qualifié fcigneur
d'Oliergues en un hommage à luy rendu en l'année m c c v 1 1 1. par
les feigneurs de Jouz. Et pour juihfier qu'il eftoit fils du Comte Robert IV.
& ftere du Comte Guy IL & de Robert Archevefbue de Lyon M
rmtmd'M. Juftel rapporte un titre de l'an mccx. dans lequel Hugues de la Tour
M^tii- Prieur de Saucillangcs , qui fut depuis Evefque de Clairmont , appelle ce
Robert de Clairmont ion oncle, parce qu'i! cfloitfreredc Mirit d'Auvergne
lamere. Nous examinerons plus parciculicrementcetaicau premier cha-
pitre du livre cbcpiieime , en parlant des anciens (èigneurs d'Oliergues.
Makib d'Auvergne mariée a Arbcrt II. (èigneur delà 't'oUT
Ai|kf/ui4t. du Pin , appellée quelque fois ComtefTe dans les anciens titres parce
qu'elle eftoit fille de Comte, crimme Mahault de Bourgogne la merc
Comtefle d'Auvergne eft quclqucsfois qualifiée Ducheflc parce qu'elle
eftoit fille de Duc , comme nous l'avons desja remarqué. Marie fiit racre
d'Humbett «k la Tour Dauphin dc Viennois , lequel eftoit bilâyeul de
ccluv qui tranfporta le Dauphiné à l'aifiié des Roys de France en l'année
MCCCXLiii. & le fit religieux de l'Ordre de ùâat Domimquc.
u
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D' A tJ V E R G N E. L ï V. I. 7J
Je trouve dans l'hiftoire des Archevefqucs de Lyofi compoi(?e par
Seven qu'Aymcry Archcvefaue de Lyon fonda un annivcriairc pour
Robert d'Aumsne Archcve((|ue de Lyon ion oncfe. Et parconfëqnenc
Aymcry, qni éwcùt (om d'une maifbn du Maine dont nous ne fçavons
pas bien le nom, cftoit fils d'une (œur de l'ArcKcvefque Robert. Il (e démit
de fon Archevcich^ entre les mams du Pape Innocent ï V, en l'année
MCCXLV. ôc Ce retira en l'abbaye de Graadmonc en Limoufln , où il
inounit en
C H A P I T R,E X VII L
E peu de temps cjue ce Guillaume a efté
Comte d'Auvergne fait que l'on a bien de
la peine à jultifiér qu'il Ta eM Neantmoius
il eft nommé Comte d'Auvergne dans la
Clironique d'Alberic , qui le fait fils de ftmwwf.
Robert IV. Comte d Auvergnc & de la
(cKur du Duc de Bourgogne. A quoy on tnmv f.
, peut adjoufter qu'il eft certain que Guy
avoit un frerc aiiné lequel eftoit vivant lors
que Guy fon cadet (e maria. On peut mefmc
tirer une efpece de preuve d une faute de
M. Du Tillct V lequel parlànt des eniâns de ce Comte Robert , luy en
docinc quatre , dont il <^''-qpe les deux premiers, leiquels il appelle tous
deux du nom de Oiy iitl^u d'appcller le premier Guillaume , fiirenc
Comtes d'Auvergne , & parmy (es enfans il nomme un Guillaume feigneur
de Chaftel-Uflbn pere de Robert d'Auvergne auffi feigneur de Chalîel-
Uflbn. Ce qui ppurroic donner lieu de conje«aurer que Guillaume IX.
< qu'on doit crnre avoir è&é tamé , puifque fon cadet le fut de ion vivant )
n'eut qu'un enfant, affavoir ce Kcoért, auquel il fit porter le nooixle
feigneur d'IIffon ; lequel cftant mort fort jeune , & fôn pere eftant auffi
mort dans le meime temps , ils font demeurez cous deux dans l'obiouité.
Temt J. K .
. 74 HISTOIRE DE LA MAISON
Mais ce n cft qu'une très fimple conjecture , à laquelle je ne ni'arrcfte
pas beaucoup ^ laquelle neaiumoins peiu eftre iouftenuë parce qu'on trouvé
3a'eiira&iiéeHCCLi: Rcècrcy. Comte «t'Asveigme cSbak.éftf^ feignoir
*UiK>n. Noos verroqs vpeQnc dans la fuite dctORtchi^HTC Jean IL
du nom Comte d'Auvergne & de Boulogne cfchangca en l'année
MCCCLXXXV II. avec le Duc de Bcrr)' le chaltcau d'Uflbn en Com«
l>raiUe, qui cftoic de (on Ancien domaine , 9yçç h Bar^pie 4c Lunel 6ç
le chaueau deGaiOaigoes ea la &ne&bui0iSD.4ç:9eaiiciii:«; ",
Cens qui voudront Ce donner k peine d'efclaircir ce poind d'hidoire
feront pcuteftre bien ayfcs d'eftrc informez qu'il y a auTrcfordcs charres
de France des letres de Robert d'Auvergne leigneur du chadel d'Uflbn
. données à Riom au mois de Novembre mccxlvii. par lelquelles il fè
ibufmcc i h jiuîÛiâioii & concraince d'AIphonfè Comte de Poiélien au
«as qu'il manque de psycr dans le temps convenu la (bmmc de trois mil
cinq cens livres monnoye de Clairmont à Robert, Guy, & Eftienne de
Çardclle bourgeois de Kiom aufquels Guillaume ièigneur du dbaûel
d U lion pere dudic ELoben devoit ladite fbmme.
CBAMWnt.
C H A P 1 T, ^^àà.âfc40C«
N C O R E qu'on ne trouve pas le temps
auquel Guy 1 1. commença d eftre Comce
d'Auvergne , je|coinmeiioeray neantraoôtt
fon chapîtte par l'année m cxcv. en la>
quelle avant voulu fe fouftraire à la domi-
nauon de Richard Roy d'Angleterre Duc
de Guyenne , ce Prince , après avoir pris
jlflboduii c& Beny^ envoya des troupes en
Auvergne contre luy. Il fut fiûcpci(bimier,
& (es places prifcs. Voicy comment cela
fe pada iuivant que le rapporte l'ancien
tnmtuf 77. auûcur dc la vie de Bertrand de Çorn alléguée cy dcfliis.
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D* A U V E R G N £. L t V. 1.
En l'année mczcv. les Roys de FrsOice & d'Anglctbrre s'eftant ciiNote^.
cfcarmouchcz l'un contre l'autre pendant quelque temps , ils prirent^
enfin des trêves. Les trêves eftant prilcs j ils le reçu crcnt chafcun chez
Toy. Richard s'en alla en Poidôu, où il pafla les fciles de Noël. Il faut
liilvant cette relacbn tqucn fut qnalt denacuré d'accord que l'Auvergne
tteneureroit au Roy de France^ Car il y eft dit que le Dauj ! in 1 Ai». Jjg^,"'*"''/
vcrgnc & le Comte Guy en ayant eu avis , ils en forent fore faichez , 71*.' ^
aymant mieux eftrc louunis à un maillre efloignc' d'eux qu'au Roy de
France, quieftùk û €ûn leur voinn» & qui avok la réputation d'cftrc
fort avare 8c diir envets lès £ijeâs. En em6t il acheta deflors un fort
chafteau d'Auvergne affélé Monverdu » & ofla la ville d'illàire an
Dauphin. La guerre ayant efté peu de temps après rallumée entre les
deux Roys ^ Richard parla au Dauphin 6c au Comte Guy , leur remoa-
Ihant les grands cora qiie le Roy de Irance leur avoit &its , &: les
aflurant que s'ils vouloient prendre party contre luy , il les (ôudiendroie
& leur fourniroit des troupes & de l'argent à leur volonté. Ils furent
aflcz malavilèz pour fe fier à là parole , & firent la guerre au Roy de
Prancc. Ce que Richard ayant appris, il prit d autres trêves avec le Roy
de France , & abandonnà le Da^hin 9c le Comte Guy. En fiiite de»
quoy le Roy Philippe Auguile entra à main armée en Auvergne 6c mie
à feu à (àng t'^urcî Ic-irs terres. Ils luy demandèrent quartier , &
obritiirni de luv une ncvr de Cinq mois, pendant laquelle le Comte
Guy s en aiia en Ansrlctcrrc accompagné de dix Chevaliers pour faire
Ibuvettir le Roy Ricbard de la parole qu'il leur avdt écxmèe de les ayder
protéger. Il en fot très mal receu , & SjinL.recourna peu lâtisfait du
fîiccez d'un voyage qui luy avoit coufté beaucoup d- f itigue & de def.
pcnlc. Eliant de retour en Auvergne, ayant rendu compte au Danphin
de ce qui s'eftoit paiïc en fon voyage, ils le retirèrent devers le Roy
Philippe Augufle & s'acoommodeient avec li^. Les trêves accordées
encre les Roys finirent dans le nidînc temps. Et incontinent le Roy
Philippe Augufte entra à main armée dans la terre du Roy d'Angleterre,
brui]ant& pillant tout. Quand le Roy d'Angleterre fè vit auifi attaqué^
il revint en France , 6c envoya au Dauphin ic au Comte Guy pôur les
convier à l'aflifler en cene guerre, comme il pneiiendoit qu'ils y eftokoik
tenus. Mais ib n'en voulurent rien faire. . . .
Il faut que cette guerre n'ait pas efle' faite d'abord âpres ces dernières
trcves. Car après quelles ^furent finies , les Roys s'elîanc afièmblez à
Lonvien en Notmandie-aitmois de Janvier mc k cV t. pialr le tnàCké fait
po«irl<»s entr'ettx l'Auvergnie demeura au Roy d'Angleterre , comme je
î'ay desja remarqué cy delfus page 69. en parlant de Robert IV. Comte
d'Auvergne. Il faut donc entendre ces trêves de celles qui furent priics
en Tannée mcxcviii. après lelquelles leS:Rays revinrent à la guerre, Rje'.deM»-
ilfut conmiisde port &4'autce de^^!tnde& crtùuitez» .1 ^ ^ •
Cependant la divifîon s'eflanc mi& entre le Comte Guy & (on fî-ere
Robert Evefque de Clairniont , cehiy cv nvant attiré à fon fecours des
troupes dont l'cmploy dtoic de ravagée & piller tous les pays par où elles
Tomt I, • ' K ij
7* HISTOIRE DE LA MAISON
palîôient, il mit à feu & à fàng les terres du Comte en l'anncc MCXCvii.
& non content de ers maux , if mit rinrcrdit lur t<HJCes ics terres. Nous
apprenons cck tl une ktre du Comte au Fapc innocent III. nouvelleinem
rmmf.77' cDu, duis kqucllc, pour ratorer plus &dkmeat à Ton pariy , ille âk
£mvenir que iè$ ayculs , c cil à dire Guillaume VIII. (on ayeul , avoient
donne' au Pape Alexandre IH. &: au faint fiege le chafleau de Vteo ou
Veto , qui eft Uflbn , & non pas BufTeol , comme M. Juftel a voulu le
corriger , à laquelle donation il adjouile de là pan un chafteau par luy
nonvcUcmoïc conftniît, appellé de dm nom « qui eft OtafleaupGuyoa
proche la ville de Riom. Apres quoy il prie ce Plape de luy donner fa
Î)rotc«3ion contre fon frère , de cafTèr la lèntence d'interdit laichée fiir
à terre , ôc de commettre l'Archevefque de Bourdeaux & le Prc-
voft d'Evau en Combraille Dour luy procurer la jufHce qu'il demande
après qu ik auronc eflé infonnez, par les Abbex voisins que (on ex-
pofé cit véritable. Le Pape ne commk pourtant pas l'Archeve^quc de
fmtmtut Bourdeaux , mais ceiuy de Narbonne , comme il fc recueille d'un fîr-
ventcs du Dauphin d'Auvergne, ils s'accommodèrent en fiute par la me-
.'**wf•^7«. diation d'Henry de Sully Archevcfque de Bourges en l'ann^ mcxcix.
£c la divinon s'eflant encore miiè entr eux » ils s'accommoderem dere.
chef en l'année m c C l par l'entremiic d'Eudes Duc de Bourgogne. L'an-
née fûivante , comme nous l'apprenons d'un titre de l'an m c c 1 1. rapporté
ritmiut, 71. par Jean de Luc en fon livre intitulé Pluita mrt* , le Comte bailla en
^arde U ville de Claimiont à TEvefipie faa. fîere pour la tenir jufques
a ce que luy ou les (iens euflênt Êut leur paix avec le Roy de Fiance: Car
je ne puis pas cftrc icy de l'avis de M. Juflel , qui révoque en doute la
vérité' de ce fait, parce , dit il , qu'il cil: certain qu'en l'année m r r t î. le
Comte Guy cftoit en paix avec le Roy Philippe Augulèe, & parce que
le Comte Guy y eii qualifié Comte de Clairmonc U a Auvergne , commo
(ic'cHoit deuxComtez , ne prenam pas garde qu'il aimptimie luy mefine
tout de fuite un titre de l'an M C C V 1 1. où ce Comte cft aufïî appelld
Comte de Clairraont & d' Auvergne. A qu M. Juilel adfoufte qu'il
/l'cft pas vrayfèmblable que Guy euft voulu confier la prmcipale viUe
de là Comté a iSm frère , ayant prefque tousjours eu de grands difiërens
& contentions eniêinble. Je ne puis pas , disje , eftre icy de l'avis de M.
Juftel ; le titre rapporte par De Luc edantfîbien circonflancic oy'W n'v
a guère d'apparence qu'il Ibit faux. A quoy i'atljoufte que j en ay trouvé
une copie entièrement conforme a l'imprime pariny les papiers d'André
Du Cheine, e&rite de (à main , laquelle il marque avoir tiree du Tre&r
des chartes du Roy Paris. Auffi Augultin le Prevoft folliciteur général
des affaires de la Re}'ne Catherine de Mcdicis Comteflè d'Auvergne
Dame de la Tour luy envoyant un inventaire fômmaire des princi-
paux titres des Comtes d'Auvergrie , il employé parmy ces titres celuy
par lequel le Comte Guy bailla en depoft & garde à fi)h itère Robert
lors Evdique de Clairmont iâ ville & m jet s dudit Clairmotit , daté de l'an
M CCI I. au mois de Juin , pur lequel, dit il , la Krynt af^A^né ficuxtfi contre
tEfvt/^iU dt CUimm féo- êmfi de U C(mr de Barlmim de Pans du xxix.
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D' A U V E R G N E. L i v. I. 77
Avril M Dl I. tmcUm UJite viQe ^ fîijets i^dit Cldirmoat ddjmgt^ i fi
Mtjepé. Cet inventaire eft à la Bibliothèque du Roy (bus la cote 94891
La Keyne elle melme certifie par les ietres données à Fontainebleau le
XXV I. jour de May mdl v. fignees de £i main £c contrcfîgnees par le
Secrétaire de fcscommandemens , leiquelles (ont tranlcrites dans leteoofid
volume de l'inventaire de Mercurol, elle certifie, dis je, qu'elle avoir fàii
porter ces titres à Paris , &: les avoit fiut mettre cz mains de Jean
de Luc ion Procureur général £t qui plus efl:, ce dtre eA encore con.
lêrvéenorfeiiial aiiTidbr des chartes de Fcmoe parmy les rities de la
maifon de la Tour. Outre qu'encore qu'il ne paroiilê pas que le Comte
fùft alors en guerre avec le Roy, il n'eft pourtant pas certain qu'il Rid en
paix avec luy , le filencc des hiftoricns , qui n'ont pas marque tout ce
qui s'eft pafte de leur temp , n'cilant pas luHîiantpour faire la preuve d'un
ntt tel qu'il eft avancé par M. JuHel , eflant d'aillems cmaîn qu en l'amiée
M ce II. le Roy Philippe Augofte eAane en guerre avec Jean Roy d'An- R,va,aa. &
gletcrrc , il alla avec une armc'c en Guyenne , &r y prit plufîcurs places ,
h: qne 1 Eveiquc venoit de s'accommoder avec Ion nrerc , commeilaefté
remarque cy-deiluspagc fy & 76.
. M. Juftèl remarque eninite qu'au préjudice des accords & tranlââions
paflSIes entre les deux fieres ils en vinrent à des inimitiez extrêmes, en
îôrte qu'en l'année m C C i x. le Comte Guy fit prendre prifonnier
l'Evcique (on ftere, &: s"cmpara àcs pbccs qu'il tenoit &: des biens de
lËgliie. Mais cette prilon a précède 1 année mccix. y ayant preuve
^ ce lût en l'année m c c v i. & qu'ils efloienc en bonne intd^
hpence au commencement de l'année fîiivance. Cette preuve iè prend
dune letredu Pape Innocent III. eicrite au commencement du mois Xfmm\ ft
de Février mccvii. laquelle nous apprend que ce Pape à la prière de
l'Eveique de Clairmont commit aux Ëveiques de Riez & de Conlerans
A: à l*/»)bë de Qfteauz rdbfblutkm de Texconuiuinication que Guy Comte
d'Auvergne «voit encourue pour avoir mis enpriibn l'Evefquefon frère.
Et pour preuve encore qu'ils eftoient de bonne intelligence en l'ann^
MCCVII. ona l'accord qui fut fait entr'eux cette melme annéé.
U eft vray qu'en l'année mccix. ce Comte continua les vexations
qu'il avoit accouftimié de fiûre à l'Eglilè, & s'eftant porté à cet ezce^
que de ruiner & dcAruire une abbaye royale de filks & de faire dere«
chef fôn frère prifonnier , la plainte en ayant efté portée au Roy Philippe f^maf.^
, Augude, il envoya Tannée iuivante une armée en Auvergne ious le com-
mandement de Guy de Dampierrefêigneur de Bourbon & de Renaud de
Forez Archevelque de Lyon. Ce qui me furprend beaucoup, yayantun
titre au Trelor des chartes à Paris par lequel cet Archeveique promet ttmmf.Vi.
à- Guy Comte d'Auvergne de le ièrvir& maintenir contre Guy de Dam-
rrre fèigneur de Bourbon & contre tous autres qui voudroient envahir
Comte d'Auvergne , fdté. fiiilitaiê Dmim Rej^is Vnmàm, Quoy qu'il
en loit, l'armée du Roy prit les villes de Clairmont & de Riom & plu- "
fîcurs forccrefles , entr 'autres le fort chaflcau delà Tourniolc. Leshillo,
riens mettent toutes ces aâions en l'année mccx. pafce qu ilsn ontpa^
. . K iij
78 HISTOIRE DELA MAISON
fmmt^ti. voulu interrompre le fil de l'hiftoire. Mais il paroift par titres que ce fiit
au mois de Décembre mccxiil que Riom, laTourniolc, &: Nonetc
furent réduites en l'obeiflànce <iuRoy. Apres quoy le Roy doiiiua Guy
de I>aiii|>ienre & à iês iîicceflèurs perpecuellemeat le ckafleau de UTour.
aiolc , comme il c(i marqué daBS ic mémorial de Jean Chanoine de fàinc
ViiStor de Paris. Alberic efcrk au contraire que le Roy luy donna en meCnc
temps le gouvernement ou conneftablie, comme on parioit alors, des
places qui avoienc efté priiès (ùr le Coflâte d'Auvergne, charge laquelle
après fk mon avenue en l'année m ce x v i. fût continuée à ioci ffls Ar.
chambaud VIII. du nom (cigneur de Bourbon, qui fùc enfin obligé de
s'en déporter quelque temps après la mon du Comte Guy , comme nous
le verrons au chapitre fuivant.
He £uit pas obmettre en cet endtoit qu'après la prifcde la Toumiole
il y «{Ut 'quelque rencontre entre les gens du Roy & du Comte , en la.
tnÉtmf. quelle Guillaume /on fîls & le fils d'Arbert fcigneur de la Tour du Pin & de
Marie d'Auvergne laur du Comte Guy furent faits prilonniers. Ce fait eft
atteiiépar Jean Chanoine de S. Viâ:or de Pans & par Gudlaume le Breton.
Pendamqueceiteguenvfelàilôti^leComieGuy, qui n'olbit pasaller veti
le Roy, luy envoya en rannéeMCCzv.Amblard de Cnanleu Chevalier pûur-
. luy faire en fbn nom le (erment de feautc' qu'il eftoit tenu de luy faire pour
le fief de Bennazac.Ce titre cft en original au Trelor des chartes de France*
Ce Comte fut marié du vivant de Con perc avec Pernellc du Chambon ,
ap^llée «ttifi quelquefois iîmfJement Cnambonne. Il y a lieu de croîie
qu-dle porta en dot à Ion mary la terre de Corabraille^quiacilélong.^
temps dans la maifon des Comtes d'Auvergne , veu que (on mary faifànc
(on. teftamcnr Ic^c à ion fils Guillaume la Comté il'AuveriTne totam
temtm Comhruùu ComitiJ/ée matris /lu. Cette mailon du Chambon cftoic
alliée à celle des Seigneurs de las Tours en Limonfin au moyen du nuu-
n^e d'Agnes du Cnan K i^ avec Guy (êigneurde las Tours père dia
&neux Goulfier de las Tours dont il cft parle avec tant d honneur dans
les hiftoires de la prcmicrc c^uerrc laince. Cette Agnes vivoiren l'année
M L X 1 1 1. avec ion mary oc avec Geraud & Guy les cnfans , preuve quaii
certaine <çie Goulfier n'efèoic pas encore né. Geof&oy Pkieurde Vigeois
atteRe qudle eftoit Cœur du fêigneur du challeau de Chambon ou re^
pofe le corps de (ainte Valérie, c'crt à dire, du chafteau de Chambon en
Combraiile , où repofe le corps de cette (àinte. Nous ne fçavons pas le
nom de ce Seigneur. Mais on peut quaflaflèurer qu'il eftoitayculd'Amiel
iêigneur de Chambon père de la Comtefiè d'Auvergne. Je trouve dans-
ciuitui. claa. le Cartulaire de Ponce Abbé de Clugny qu'AnÛel du Chambon fut prefènt
en l'année m c x i v. lorlque Bernard de Brancion Prieur de Clugny fut fait
Abbé de faint Maniai de Limoges. U y a apparence quec'eAoit le pere
de Femelle â:mme de, Guy Comte d'Auvergne. Le tems y conviens II:
fût marié avec Dalmacie filk d'un Seigneur d'Auvergne appellé Guillaume.-
*«w•^•J. Apres Cx mort Dalmacie fi veuve le remaria environ l'an mclx. avec.
Aftorp de la Roche Aymon fon voifin. De Ton premier mariage elleeut
Pernellc Comtei^ d'Auvergne. Du iccond elle eut Bernard I. du noux
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D' A U V E R G N E. Liv. I. 79
fc'iç^ncur de la Roche Aymon en l'année mCxcvi. & Raoul Abbc de
Clairvaux & entîn Arclieveitjue de Lyon, appcUc Raoul de Pins dans la
Gauk Cbreftîeiine.
Guy fut doncmacicîavecPtenielledttChaiiibondu vivant de Ton pere,c'eft 0"r""
\ dire, environ l'an mclxxx. y ayant preuve que (on fîls Guillaume fùc ac-
cprde en l'année mccii. avec la fille d Archamfaaudfeigncur de Montluçon.
Le Comte Guy fitfontcitamcnc ciii annee mccix. dans le tnefîne temps Pr'»«r>/ »»
qu'il de MwÂxm, au voyage <ie Languedoc coittre les hérétiques , ainlî
qu'il le dit luy meimc. Ec il voultit que tant &fêmme que les teimoins
juraflcnt qu'ils aeadraieiiK ce «eftunenc lecret taot qu'il â:roit eftimé
ncceflfaire.
Quelque temps auparavant GuUlaumc Conuc de Kiiodez fils d'Hugues f^'"*"^
IV. Comte dé Rhodes ^ d'Agnes d'Auvergne eftant venu à deceSer^
& ayant: inftitué Ibn héritier Guy Comte d'Auvergne fôn coufin, le Comte
de Touloule , qui vonlnit rrunir \\ Cnmrc de Rhodez à (on domaine,
projetta le mariage de Ion hls avec une des filles duComre d'Auvergne,
comme nous le dirons un peu plus bas. Mais ce mariage ne fut pas ef%.
feéhié. Neaitanoim il s'acoocninoda depuis avec le Comce Guy des droits
^*il aviMt fiir la Comt^ de Rhodez. I^ous n'avons pas- le traité de cec
accommodement , mais (èulemcnt un titre de l'an m c c x x x r x. qui
nous apprend que le Comte de Toulou(è avoit acquis de Guv Comte
d'Auverpne les droits qu'il avoit fur la Comte de Rhodez. Ce titre lêra
imprime parmy les preuves.
JLe Ccwnte Guy mourut l'an M c c z x 1 1. après avoir porté un grand
préjudice à fa maifon par les malheureufès divisons qui nirent entre luy
& ion fixre l'Evelque deCiairmont. Elles eurent des fuites funeftes, com^
me il arrive ires louvenr , pour rauâorité ^ pour les biens , & pour le luftre
de (es fiicceflcurs Comtes d'Auvergne y & donnèrent occâHon aux Roys
de France & d'Angleterre leurs plus proches & plus puiflânts voifins de
le méfier de leurs affaires plus qu'ils n'avoient fait julques alors.
U fut enterré auprès de Ion pere en 1 abbaye du Bouichet.
Après u mort & veuve demanda (on doiiaire à Aicliambaud VIIL »*MM)^•^
ièigneur de Bourbon , qui jouiffoit des biens du Comte fon mary par
l'auâorité du Roy. Archambaud fût reiùfànt de le luy payer , alléguant que
lorfque Guy fut marié, il n avoit peu confhtuer un douaire à la femme,
attendu qu'il n'avoit pas de terre , fon pere , qui efbit encore vivant , f »J'
jouillànt de tout. C'elloit une pure chicane. Car fiippofê mëfine , ce qui
neft guère vray(emblable, quon n'euft pas affigné de doiiaire à cette
Dame lorfqu'elle fut maric'e, il cftoit loifîblc à Guy fon mary de luy en
afligncr un lorlcju'il eut la jouiiïànce des biens de fbn pere, comme il le
fit en 1 année m c c 1 x. lorlqu'il (è difjxîloit à partir pour aller en Lan- /.ii.
gucdoc faire la guerre aux Aloigeois. Mefinefenteftamemnous apprend *'
qu'il luy avoit conlhtué un autre douaire di^rent de ccluy de l'an mccix.
par lequel il luy avoit afTîgné quelques lieux qui ne font pas dans les lerres
du dernier douaire. Le Rov trouva fi juflc la drmindc de Irt Ccmteflè
qu il ordonna à Archambaud de luy bailler une terre de cinq cens livres
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8o HISTOIRE DE LA MAISON
7i«M«.f.a4. derema £a«onieqiiciiee dcquoy il% Im^
Enfans de Guy IL CvmH iJuwfffte & de PemtBe du Chamk»
f* femmê,
GUiLXAOME X. Comte n'A o v e r g n e , qui aura fan chapitre.
Hugues d* A u v e & g n e corn pris en ia trêve faite en l'aimee
MCCXXX1Z. enrre B. Mate&hal do Seigneur de Boinbcin te Con.
neâaUeou<jouvcrncur d'Auvergne an nom du Roy & du Seigneur <le
Bourbon , Guillaume Comrc J' A irvergne, & Roberr fils de Dauphin Comte
de Clairmont. Il eft encore tait mention de luy dans un titre de l'abbaye
da Bouicbec de l'an m c c x x i.
fMMWff Guy d'Avvsilgkb mentioiiné dam le cefiauneoc de San pere ic
dans ua ncre de Tan icccxxiv. ouileft appelle fieiede GaiUaiimeCoisie
d'Auvergne.
rtmmt-i*' Helt7 d'Attvergnk accordée au mois de Dcccmbrc Mccviir.
^' avec Raymond hk de Raymond V I. Comte de Toulouit Ôc de la Rcyne
Jeanne. Le oaiâë de ce mariage pflëà Manel dans la Vicomté dé Tut-
renne porte tpie le Comte d Auvergne donnera à (à fille en faveur de ce
mariage la Comté de Rhodcz , qui luy avoit cfte léguée & à Tes hcririers
• par fôn coufin Guillaume Comte de Rhodez mort (ans lignée , à la re-
i^rvc de quelques fiefe de la Vicomte de Cariât que le Comte de Tou-
louiè le cnargea d'acquérir au profit dn Comte d'Auvergne 6c èt les luy
remettre après les avoir acquis , à la diarge de les tenir de luy à ^ Se
hommage. Il ne paroift pas que ce maria<re ait eftc cflFe<fhié , &il yaap- •
parcnce qu'il ne le fiit pas, puifque nous avons vcu cy deflîispage 79.
qu'au mois de May enfuivant le Comte d'Auvergne lèdilpolbit d'aUer en
Languedoc pour y fiùre la guerre aux herenques A Ibigeois, c'eft à dire au
Comte de "Touloufe , contre lequel cette guerre le faiJoit. A f c^ard de
la Comté de Rhodez , il eft ceruin que nonobftant ia donarion qui en
avoit ellé faite au Comte d'Auvergne, Henry I. du nom 6%rc de Guil-
laume donateur s'en mit en poflcflîon & que fis delcendans Font pofledée
jufques à ce qu'enfin elle finiditen la tnaifim-d'Armaenac au moyen du
mariage de Cécile fille du Comte Henry I L & de Malcaronne de Com-
mingc avec Bernard Comte d'Armagnac , comme nous le dirons plus
particulièrement au livre quatrieime en parlant du mariage de Bernard
ttignotr de la Tour d'Auvergne VIII. du nom avec BeacrixdeRjimkz
finir de Cécile Gomteflê d'Armagnac. Il eft encore dit dans les coaven>
rions de mariage de Raymond de Touloufè qu'au cas que la fille du
Comre d'Auvergne deftinee à Raymond vienne à décéder avant la cé-
lébration du mariage, Raymond elpoulcra une autre de les filles. Ce qui
(ait voir, dit M. Juflel , qu'outre la Vioomtei& de Turenne le Comte
Guy avoit encore plusieurs Hlles. Mais dautancau'ilny a point de preuve
qu'Hcliz VicomteiTc de Turenne ait efle' mariée avant lan mccix. &
qu'il eil évident par tout ce qui vient d'élire dit que le m iriai^c de Tou-
louiè n'cuii pa& d eifcâ, je ne fais pas difficulté de dire que c ciiou Heliz
qui
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D* A U V E R G N E. L i v. I. «i
qui avoit efté dcfHnc^e au fils du Comte c^c Toulouïè, 8r<}u'apreslà rupw
cure de ce mariage elle ht marine à Raymond I V. Vicomte de Tu-
renne. Elle efloti: eococe vivante en l'atuiée m c c l. en laquelie elle fit tnamt.
ibnteflament.
Marguerite d'Auvergne mariée au Seigneur de Montlaur ,
i]ue M. Juftel croit avoir efté appelle Eracle. Ce qui peut lôuffrir quelque *'*
difficuice', y ayant un titre del'anMCCxviL dam lequclUcft dit qu'Eraclc
de Moudaur eftoit gendre de Roftain de Pofi^uieres, &Uftaucrederaft
MC c X I X. cooceiiaiic l'hommage que PoAce de Mondànrfit an Roy Phi.
lippe Auguflc , 8c encore un autre de l'année m c c x x V i. contenant l'hom-
mage fait par Eracle de Montlaur au Roy Louis V I II. pendant le fiege
d'Avignon. Marguerite Dame de Montlaur eftoic veuve en l'année
MCCZLVil. 9c avait un fils appelle Brade , qui fit rtndre l'hommage
an Roy (àint Louis en l'année mccxlviii. pourkchafteau d'Aynac
par Ponce dit Poncet de Montlaur Ion fils aiiné, «Se pourle chafteaude
Boiir7rr par Eracle (on c.idet. Poncet fut accordé en l'année mcclvii. 't»mmf.%h
av ec Alixcnt fille de Beraud V I. Seigneur de Mercueur. Et onze ans après
Ùl femme Alixent convda en iêcofides nopces avec Aymar de Poiâieis
IL du nom Comte de "Valenrinois , qui la predeceda. De (ôr te qu'elle (c
maria en fuite pour la troifîclme h >is n'ec Robert III. du nom Dauphin "'^'j*^^^
d'Auvergne. De tout ce narre' neanrmoins on peut recueillir que Mar- ^»».
suerite d'Auvergne fut mariée à Eracle de Montlaur vivant encore en
famiée mccjcxv i. Se qu'elle fut mere d'un autteErack, de Poncet, 8c
de Goy Doyen de l'EgliK Nofbc Dame du Puy. Eracle 1 1. e^poufii iibe
Dame appellée Agnes , de laquelle il eut Poncet de Montlaur accordé
en l'année mcclvii. avec Alixent de Mercueur. Guy.fiit en fuite fait
Evelque de Valence en l'année mcglxxiv. eftant fort vieux , & mourut
iDcantitient.
N. d'Au V K RG N E , que jc cTois avoir efté la. merme que celle qui fut
mariée au Seigneur de Montlaur , fût accordée avec Guy I V. fils de Guy
in. du nom Comte de Forez, ainfî qu'il fè voit par les conventions de jtaMnf.ii.
mariage pafTées entre Guy Comte d'Auvergne fonpere& Guy IL Comte
de Forez ay cul de l'accorde 9c Renaud de Forez Archevefipie oe Lyon CcA
oncle , lefquelles portent que le fils du Comte Guy, c'eflàdire, Guy IV. du
nom Comte de Forez , efpoufcra la fille du Comte d'Auvergne , lequel luy
donnera deux mil marcs d'argent en dot, &lefilsduConued'Auver^c
cfpoufera la fille du feu Comte Guy ^ur de l'accordé. On fît ce qu Ofl
appelle un double mariage. Et pour mieux marquer la par&te union qu'on
vouloir eftablir entre ces deux maifons , il fût dit que file Comte de Forez
venoit à décéder fans laiflèr des enfans mafles , la Comté de Forez appar-
riendroit au Comte d'Auvergne , & réciproquement la Comté d'Auvergne
au Comte de Forez au cas que le fils du Comte d'Auvergne viotà mourir
ùxa lailKr des enfims mafles. Il fiit encore accordé entr*eux «ju'ils s*en.
tf'ayderoient mutuelemcnt contre le Seigneur de Beau jeu & contre Guy
de Dampicrrc Sire de Bourbon. Ce titre eft (ans date. Mais il n'efl: pas
inalaifc d'en marquer le temps, puilqu'ii s'y agit de fecourir le Comte
Tome L h
Si HISTOIRE DE LA MAISON
d'Auvergne contre Guy de Dampicrac, auquel le Koy Philippe Auguftc
4loiittt le goavefnemeK de k Comté d'Auvei^e en taméc m c<c x x 1 1.
Apresque Clairmonc^.iUoBi» UToniniole^ j4e NCKMCe CWf enr cÛé remifes
«n l'obcifTancc du Jloy , & mourut en l'année mCC xv i. De lone qu'il
faut que ce traidé ait eflic fait entre l'an Mccxiri. & l'an m c c x v i. au-
quel Guy de Dampierrc mouruc Guy 1 V. Qotmc de Forez avoic eHé
aocord^etirttiâ^ Mccv. avcckfiUeèiOiée^e'Gi^deOtmpierre, &
Cuigonne de Forez fk foeur vw Archambaud de BaufboB fils iifné du
TnenncGuy de Dampierre. Mais ce double mariage ne fût pas cffcLli!e.
Ce qui donna ouverture pour traicter Vaillance projctcéc entre les Comtes
d'Auvergne & de Focez, laquelle n'eut non plus d'<&£t que celle de
.siiiL*^B<Hujx)n. £ccepeiidmlelLP.Meiieftri0>«oid4v<piek£lk
•^Axnetpic nufiée au Comte de Forez s'appellac Ernaengarde , nous apu
prend que ce mariage fût efFecluc , que du mariage de Guy I V. Comte
•de Forez avec Ermengarde d'Auvergne il provint deuxenfans Guy V. 8c
Renaud, qui luy fuccederenc cous dînix en la -Conicé de Forez, & qu 1^-.
tnengarde oiounit inentoft vpiet Vsvoir Ifiw fcre de cep' deux enfiuM. Il
auroit efté à (biihajier que ce Pere nous enft donne' la preuve de ce fait.
ttmmf. ft. N. D' Au v E R G N E religieulê à l'abbaye de las Cheias , à laquelle Guil*
laumeX. ibn â-erc légua en l'année Mccztv. <|uinze Mvtts de peiu
ùan viagère.
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D* A U V E R G N E. L i v. 1.
83
BRABANT.
Chillaume X. Comte £An'ver^e.
CHAPITRE XX.
A guerre faire au Comte Guy II. par
l'armée du Roy Philippe Auguftc com-
mandée par Guy de Dampicrre icigncur
de Bourbon , oui conquit les places de ce
Comte , dont le Roy luy donna la ^ardc
& le gouvernement , ne fût pas tout a fait
adbupie par fà mort , ains au coiurairc
continuée par Guillaume X.fon fils contre
Archambaud de Dampicrre Sire de Bour-
bon, qui avoit auflî la garde & le gou-
vernement de la Comté d'Auvergne , en
la jouiflàncc de laquelle Guillaume fut tellement adifté par (on frère Hu-
gues & par les Comtes Dauphins d'Auvergne fcs parents qu'Archambaud
fut enfin obligé de remettre au Roy toutes les places qui avoient efté
conquilcs fur ce Comte , attendu qu'il n'en pouvoit pas jouir paifiblement.
De (ortc qu'après un traidté de trêves fait cntr'eux au mois de Juillet
Mccxxix. le Roy (âint Louis dorma la paix au Comte Guillaume &
luy rendit (es bonnes grâces. Cette paix neantmoins n'eftoit pas encore
faite au mois de Décembre de l'année fuivantc , y ayant un titre de l'ab- i >».
baye de Mauzac de cette date dans lequel le Comte Guillaume promet
à Aymery Abbé de cette abbaye de faire confirmer parle Roy l'accord
fait entr'eux après que la paix aura efté conclue entre luy & le Roy , cîtm
pAx fùerit interipfum & Dominum Kegem reformtu.
Le traidé de cet accommodement ne le trouve pas , ayant efté perdu
ou efgaré par le laps du temps. Mais il en refte alTez de marques & de
vertiges pour n'en point douter. Car en fuite du traidé de trêves fè fit le
traidé de paix avec le Comte Dauphin d'Auvergne & Robert fon petit fils ,
& on voit qu'après cela le Comte d'Auvergne jouit paifiblement de les
terres , à la relerve toutcsfois de cette portion qui fut appellée la t e r r k
d'Auvergne , tertA AlvernU, depuis érigée en Duché en l'année
Tome L L ij
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Î4 HISTOIRE DE LA MAISON
MCCCLZ. par le Roy Charles V. lors Regcnt, laquelle cft demeurée
unie ïi h Cotuonne juiqucs à prefôàt; Le Comte Guillaiimeittc accordé
du vivant de-^m pere en l'année m c cix. avec Pemelle fille d'Archam-
baud , comme die M. Savaron , ou Guillaume {eigneur de Moncluçon iclon
l'opinion de M. Juftcl, qui s appuyc iur raudodté du ficur Coufin en Gi
uble gcncalogique M S. de la mailon de Bourbon. A ce aaiâé de ma-
fia^ incervinrent RôberfS^Auvergnd Evdqae de Clainnonc oncle ée
faocordé , Guillaume Evelque de Cahors , ôc Jean de Veyrac £ve(que de
Limoges , Icfqnels promirent t Is prcflcroient fupport C< ayde k celuy qtd
entretiendroit les promejfes dudit wurij^f cojitre loutre qui iroit au œntraire.
Celont les propres termes de ivl. Savaron , extraits , comme il y a grande
apparence , de cétKttâé de mariage , qu'il Ktnibleavoir eu devantlèsyeiix.
Et cependant M. Juflel prétend qu'il s'efl: tcompé ic que cette DÛne a.
cfté mariée avec Guillaume Comte de Clairmont, n'en rapportant neant-
moins aucune preuve , melme doutant (1 ce mariage a elle accompli. Pour
moy voyant les circonllanccs rapportées par M. Savaron , je ne fais au-
cua doute qu'dle n'ait efté acccMxkIe avec GoiOaiime X. Comte d'An,
vergne neveu de Robert Evefque de Clairmont , dj^antphs que ce craiâé
eft encore en original au Trefor des chartes de France parmy les titres
des Comtes d'Auvet^e. D'oîi on peut facilement recueillir ou que ce
mariage ne fùcpascfieâué, ou que s'il le fut , cette Dame mourut peu de
temps après ùas ce&xs%.
ahhwium. . Afin en fuite aceordé aneamrasi v'ccxvi. avec une fillede Guy IIL
Comte de Forez , comme nous l'avons dcsja dit en parlant des cnfàns
-de Guy 1 1. fon pere. Mais je ne trouve pas que ce projetl aie reuflî.
Enfin il fut marié en l'année uccxviii. avec Alix de Louvain ou
de Biabant, mal appelle pard'autres-Matguerite, & par Erydns Puceanus
Sophie , fille d'Henry L do nom Duc de Brabant & de Mahault de
«iMNif.!»» Boulogne , laquelle eftoit veuve de Louis Comte de Los mort lans lignée.
Ce Comte de Los elloit un fort grand Se pmflant Icigneur au pays de
Xîege, & eftok veuf d Ade Comcellè d'Hollande & de Zélande, laquelle
il avoit efeonfie en Yanoét laccui. incontinent après la mort de Thieny
Comte d Hollande lôa peve. Louis fiic fort travcr/cf dans la poflèfllon
des biens de (à femme par Guillaume Comte d'Ooftfrize frère de
Thierry ôc oncle d Ade -, laquelle pendant cous ces delordres iiic faite
Affodnt piifimniere à Leyden par le party de fim onde^ de là oondoite en l'ifle
Sî^mS^ de Texel , ic enâi en An^eterre , où il ^ a apparence cm eUe motttnt.
-Car^Ue y eftoit apurement a la fin de l'année m C c v i. lorlquc Con mary
paflà la tranfàdbion qui fût paflcc pourlors entre luy prenant laqualité de
Comte de Los Se de Hollande & Guillaume Comte de Ooitirize , dans
laqueUe il fiir aareBèmtat flipulé que le Comité Gmllauine envoyeroit
des gens en An^eterre poor ramcner&iiieoe & la rendre au Comte de
Los Ion mary. On la trouva (ans doute morre. Car le Comte de Los
clpoufà incontinent apes Alix de Brabant, à laquelle le Duc Henry (on
tttmv,, 4, pere donna , entre autres choies , 1 Aduoiiene de làint Tron. Et le Comte
luy aiî]gna pour fin dooaiie le chaAiait de Ganmom. Jk vetquÎK»
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D* A U V E R G N E.- 1 1 V. 1. Sj
cnicBible |iii£qnes ai Tannée m ccx v 1 1 1. en laquelle le Comte ^e Los
mourut (ans eo&ns. Apres fan decez Alix de Brabmt côîivola eh féconlil^
nopces Se Ce maria avec <kiiliaume X.Cotnte d'Auvergne , & en l'atihée
MCCZXiV «Oe taoÊSÇt \ tonc ie drdK qu'elle pouvok prétendre eii trmvf.
k ^fnocdfit» île Gaa pere aa pays àt Ikahêut «M^tiinaiic ceils
éc -Itme annncle , & en l'année m c c l x. à coût le droit qu elle ponirok
E retendre (nr îa Comte âc Boulogne , laquelle entra par ion moyén
L maifôn d'Auvergne , comme nou6 le dirons plus paffckulicrenient au
chapitiv AiviaL- '
Le Comte OiattÊiamt 2t. ficfimttfbfiietic au iMOiik de Fievkier xfÊcxLv.
dans lequel il nomme tous iès en&ns malles , & iie hit aucune mention
des filles , peureftre parce qu'elles eftoienc dcija pourveuës. Il déclare
qu'il s'eftoiz croiië pour aller en la terre (aintt -, & ne pouvant pas y
ikti â odiMitaè qu'on j envoyé à les de^çift £biq àiieirdien pour y
demeurer pendant un pour le £aMn de k tMe âkite. Û fait oiitte
cela divers legs pieux , &: ordonne que (on corps (oit enterré en l'abbaye
du Bouichct auprès de laa poe. M. luAcl a marqué .'ï'''^ efteic more
avantlan liCCXLvii, ' • ' " '
fim idècet k Princeflè ûl veuve cïpoulà ArbcÀàl fiignetir
Wefcmale en Brabant , beUe 9c riche terre (ttu^ entre LoBVain& Arfchot,
lequel cftoit Marefchal herrdiraire de Brabahr ïî ne pâroic p^r qu'elle oipiaŒ,*%j
aie eu des cnfans de ce dernier mariage. Car Arnoul de Wefenialc , qui &MU«i!iMifc
iè dit en l'axincc m ce lui. Hls aiiné d Amoui de Wdèmale, & lequel [^^■"■^«•K
hif flodoc appelle Taïuiée «l'abce» Sm€k âi&é, lié peiic pat aVoûr efté "er^- **
fît i laauelle eftoîc draiDaixé » l mob advis , hofs d'aage de
des cnfîn'î. Elle cftoit encore au monde en l'ann^ mcclxi. comme
il fc recueille dun titre du Mardy après la Purification mcclk. itlan tmmt'fs*
la manière de compter de ce temps là. Ce qui revient au commencement
de l'umée mccclzi. ibivam k manière de compter d'âtijoQrd^kty;.^
Mn dk efleic afluDenie» oiotte en f
Ettf^s de CmlléUmt X. Comte d' Auvergne ^ d'jiUx de
3rdlfaaf Ja femme.
RObE&T V. COMTB D'AlfTiHOlfi 1>1 BOVLOGIIB,
qui aura (on chapitre.
Guy d*A u v £ R g n s , dit de Clairmonc, auquel le Pape Innocent JV.
accorda un induit pour tenir pludeurs bénéfices. Il fiic Chanoine en di- f.
verfès Eglifes, & tÉfir*almrcs en ce!k de Vienne, PtéVoft de l'iHe en'^*'*
Flandres, Archidiacre de Teroiienne, £(colallrede l'Eelifc deCouîoi;ne,
& Abb^ de iâint Germain î.imbron en Auvergne, abbaye dont ce Pape
l'avoit pourvcu. Enfin TArchevelchc de Vienne ayant vacquc en l'année
MCCLXvi. park ihôrtde )fean de Beumins , Se les Chapitres de Vienne
A; de Rdmaiis, aufquels l'eléâîaa du nouyél Ardierefifue appartenoit,
s'^knt aflemblnE, Guy d'AuvergfMf fat poftulé d'un coDimun eoidènc&-
j&eoK «gtta que l'un des ekâeui» eue ttpet&mé ï k Compagnie qu'on tt
Liij
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^ HISTOIRE DE LA MAISON
mmoir m:i1 à prôpos en peine Je cKerchemncperïonnc capable àc refn-
plir cette place , y cft ayanc une coûte trouvée dans leur corps , afTavoir
Guy d'Auvergne. Il eut ^meammoifis de k peine à obtenir du Pape Cle:*
mm' IV. ta confinaadcm 4e k poftukcion» tant à caaiè de Ift pacalioé
de lêstMOefices, «b ayaat poflêde plufienes dflceux làns la penniffioik da
(àint fiege, qui rauroic auéîorizé pour les tenir s'il l'avoit eue, que parce
3u'on diîbit qu'il eûoit exc&mmunié pour n'avoir pas paye' là part de U
ecime impoiee (ùr k Clergé. Mais jfiyjtnc allégué qu'il n'avoir pas tenu à
luy que fa quotité n'euft elté payée , ic le Pape ajam àtdue «foe éan»
\ ' fBiaEK cp^jiftvpit; envoyé au Lcgat pour ce luje<!ï il n'eftoit £ûc aucune
mention d excommuracation , &• ii Sainteté' l'ayant abfous du vice qu'il
^UEVpit y avoir eu en l'obcention de piufteurs bénéfices outre; &ç pardeflùs
ceux -qui eiloiemoertez par le rdfcttt'du Wpé Innocent, ia poftulation
fi» jÇoafirni(^ parle Légat , «oqiid le Pape avoit renvoyé la oonnoiflànce
de cette a&ire. Et en mefine temps le Pape ordonna à Guy de (è faire
promouvoir au Soufâiaconac aux premiers quatre temps. Cela vérifie ce-
qui cft rapporte dans une bulle du mefme Pape Clément IV. en forme
die lenes cio^ adredee à Ut Gomteflè de Flandres en l'année mcclxviii..
tn»mf.9A* dans laquelle il eil marqué <i|ne la Fièveflé de llfle avoiceftécy devant
tenue & poflêdée par de jeunes gens,/Mr iP«m(r /«vMMMr Miè^âjfit.itS
mourut environ l'an mcclxxix.
trtmmf.si. GUILLAUME D* A U V S R G N B , «le jc ttouve avoït cfté Chanoïne.
de Itfle^ où fonfiercGiiy eftoic Prevpft, en Tannée mc clt m. kiâsSU
diacre de Licgc ez-années mcclxxii. & mcclxxiv. Chandne tte
Lyon en la mefme anne'e. Se Prcvoft de l'Ej^lifc de (àint Donatien de
Bruges, fut enfin ellcu Evcfque de Liège en l'année mCClxxxl en
concurrence avec Bouchard d'Avelnes fils du Comte de Haynauc Ce
procès dura plus d'un an. Mais enfin le Pape Manin IV. cafl& ces deosf
ele(5lions & conféra cet Evefcbé.à Jean livclquc de Metz fîls du Comte
de Flandres , & Bouchard fût pourvoi de cdiuy de Metz. Ilièmble que
ftw»w«#.ij«. Guillaume mourut l'an mcclxxxv.
GoDEFROY d'Auvsrgkb mentionné dans le tellameiic de ion
pere, qui ofdonna quil îan d'Eglifè.
tmmit»t- Hbnry d'Auvergne, appellé frère de Roben Conue de Clair*
mont &: d'Auvergne en un ritrc du mois d*0<5lobre m C C l v 1 1 1. qui con-
ricnr la tran(à£Hon pafllc encre ce Comte & ion fîrere Guillaume pour la
lucccliîond'Hcnr)', lai^uclle Guillaume prctcndoit luy appjutenir en vertu
de ion tefiam'cnt , par lequel il avoir éfté infticiié Ion neriner univwieL-
lleft fiât aHenw' dans le teftament de fbn pere.
Marte d' A u v e r c k e , qui eftoit raifnéc des filles de Guillaimae X.
& d'Alix de Brabant, fut accordée en l'année mccxxxviil avec
Bcrthoud V. du nom Advolié & Siie de MaHnes. Henry II.
«u. ^ Duc de Brabant ion onde luy confiitua en dot mil livres de rente mon. '
'*^''"* noyc de Flandres, à la charge que le pere de l'accordé luy donncroit
cinq cens livres de rente âummonnoye de Flandres. Il fut adjoufté à ce
traité en Àvcur de l'accordée qu'elle joUiroit ez biens de fon fiitur mary de
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D' A U V E R G N E. L I V. I. • S7
tous les droits que la Couftumc de Brabant avoir introduit en faveur des
Dames de qualité. Il y a apparence que ce mariage ayant cfté accordé DifJom«a
le jour & fcfte de (àhit André avec claule exprcflè que le craiâé dans **^*'**.
leipiel il iRit compris Cenk cxeoitécntrev^ & U tefle de Fâfques de Tatiiiée .
£mmXj û fin confiimmé dans ce temps. Ce mariage nie» comme fl
arrive très (ôuvcnt, une occafîon de difcorde entre Waulricr au nom de
la femme & Kobcn V. Comte d'Auvergne Ion frère pour raiion du par-
tage des lûens àe Uar pere ^ Car lequel différend zjam ternis par un
compromis leurs interelts au jugement dn Roy de France, il dit que
le Comte Robert bailleroit à là faut cinq cent livres de rente fiirlepaC
làge, non d'Ulfon en Auvergne, comme quelques uns l'ont creu, mais
de WiHànt en la Comté de Boulogne , qui eftoit autrcsfois le pon le plus
fréquenté pour pai&r de Irra^ce-en Angleterre, appellé anciennement
portas Iccius. Ces cinq cens livres de rente for le paflage de Wifïânt furent ^"^^^^
cfchangécs en l'année mcccxx. pour la Vifcomté de Chaftcaudun par /»»■«»*
Amaury de Craon, qui avoir efpoufë Mahault de Malines fille tic Marie f^i^f.isi,
d'Auvergne, comme nous le dirons en ion lieu lorluuc nous parlerons
du mariage de Roberc VIL Comte d*Auve^ne avec Marie de Flandres.
Hpnvsarduœariage de Miune4*Auvergne avec le Sire de MaBœs quatre
nsçom & deuK iblles. Les garçoos ^ent Wautier VI. du nom, Heiuy
ietgneuir de Gdc Se de Zerlcm , Horenc feigneur de Malines , & Guillaume
ixcùfie dVicxdï. Les Bïies furent Sophie mariée à Henry (èigneur de
IkeàA^êcMâmiâtmajàéckAmMaj éiCr^ Vf. dn nom. Ixur pere
mounutt CSX l'année mcclxxxvi. &&t enterré à Malines dans l'Eglifè
de ifetiar Riombauld, SafiUc Sophie fit une fondarion pour le repos de (on rmmf'f€,
ame ^ans la chapelle de ce faine. Son frère VVauner VI. fc trouva le cm- .
qujcimc jouT du mca& de Juin mcclxxxviii. à la fameufè, bataille
^ Woenngen, où il fidtoé Ban ma&eutedèment, ayant efté emporté uotmtti».
putdtA cfaralidez it eomaeuxma» du combat bien avant dans leica-
drnn Ac^ ennfimrys , Se fùe entecné $>fec beaucoup d^antres Setgneun «a
cùaattuf rc de Wocrar^n.
.Mahault dAuvergne mariée à Robert 1 1. du nom Comte de
<3amioiit XliiifàM d'Anve^i^, comjaiifeiiflB»fc dirooscn fa» lien.
S8 H1ST01B.E DE LA MAISON
BOULOGNB.
<2mmm U CmU 4ê Botdoffie eft eatret tn U Mmfi»
CHAPITRE XXI.
KyXi % '9fKSta \ta au chapitre pttcedaiE
Comme quoy la Comté de Boulogne CDtni
en la maiibn d'Auvergne par le mariage
d'Alix ^ Brabanc avec Guillaume X.
Xjoantt d'Auvergne. Ce ne fût pas neanC'
moins \af qui fut le premier Comte de
Boulogne, mais Robert V. Ion fils 5 lequel
prit la qualité de Comte d'Auvergne &
de Boulogne , mettant neancmoins couil
jours l'Auvergne an premier rang, & oe
^:«vec beaucoup de raifôn. Our h Caaaà
d'Auvergne eftoit un fief mouvant niiement de la Couronne, au lieu que
la Comté de Boulogne n'cftoit qu'un arrierefief mouvant de la Comte
«l'Artois, ce qui mettoic une très grande différence encre ces deux fcigncu-
xies. Ses d^endalis neantmoins qoiixerent peu de temps après le £nnom
d'Auvergne pour prendre celuy de Boulogne, fans doute parla confide-
rarion du voifinage de la Cour , & à caufc de l'efclat que la Comte de
Boulogne avoir receu il n'y avoir pas bien long temps par le mariage
de Mahaulc fille unique & héritière de Kenaud Comte de ûammarcm
9c dlde Comteflè de Boulogne avec Philippe de France fils du Kw
Philippe Augufte , lequel aptes Ton mariage le fie appdkr Comte db
Boulogne. Ce lùmom demeura dans la maiibn d'Auvergne julques à
ce que la branche ailnée des Seigneurs de la Tour d'Auvergne fût eueintc
par la mort (ans enfans malles de Jean de la Tour Comte d'Auvergne
&; de Boulogne ayeuldekReyne Catherine de Medids. Je né m'efiendny
{>as à defduire icy l'origine & la généalogie ^anciens Comtes de Bon*
ogne ; laquelle eft fî embroiiille'e, comme d'autres l'ont desja remarqué
avant moy ^ qu'il eft preiquc impoilîbie de la bien eiclaircir. Je n'en
prendray
D' A U V E R G N E. L I V. I. 8^
] 1 cr Ira) donc que ce qu'il £iuc pour venir à nos Comtes d'AuVdfgnc
«St tic Boulogne.
n eft cenain <]ue1e Koj Louis IV. fiimotm&é <lX>ltretner iaiflà de
(x ff mmc Gerbcrge de Saxe deux enfans , aHavoir Lotfaatre , qui luy
liacccda au royaume, 6c Charles Due de la baflê Lorraine, en la perfonnc
duquel finit la li^ne niaiculinc de l'Empereur Clurlemagne. Le Koj
Louii 1 V. fut encore pere d trmcngarde mariée à Albert î. du nom
Cbmte de Namur êc de Gerbei^ msaiée l Lambert de Moûts IL du
nom Comie de Louvain en Brabant , lequel etigetidia Lambert IIL
pere d'Hcnr)' Comte de Brabant & de Louvain , r!uquel font ifTùs les
autres Comtes &: Ducs de Brabant , & Mahauit mariée à P'urtache L
du nom Comte de Boulogne ilTu de la race de 1 Empereur Charlcmagne
&lon le tefinoignagc d'Onlenc Vital & d'Albeiic. Etiftàche & Mabauk oi^. viidli
engendrèrent Euitache IL lequel fût pere de Godcfiroy & de Pafl4w1in Aifitc^tto^
de Boulogne fucccflîvement Rop de Hierufàlem , appeliez commune-
ment de Bouillon , d'Euftache 1 1 1. Comte de Boulogne , de Lambert
de Boulogne Comte de Lcns , de Godefroy de Boulogne premièrement
.Archidiaae d'Arras , puis Evelque de Paris & Chancellier de France,
de Girberge de Boulogne femme de Frédéric d'Ardcnne Doc de Mo-
■fcllane &r de la haute Lorraine > & d'Adclais de Boulogne maric'e à
Henry IV. Empereur. £ufbu:he IH. Comte de Boulogne, qui le rendit Bibiioi. scèdl
enfin Moine à Clugny , elpoufâ en l'année mc ii. Marie fille de Mal- ^ ***
colme I IL du nom d'Hcoilè de 'ficur de Mahàulc mariée à Hetuy L
Roy d'Angleterre. Il lortit de ce mariage une fille unique appellt^e Ma-
hault , laquelle efpoulà Eftiennc de Biois Comte de Morcagnc, c'eft aRokdeUoHt
dire, de Couftances en Normandie, & enfin Roy d'Angleterre après la •^"^7'
mon du Roy Henij L ion oiidb. EBkaut & Mahauk engendrèrent
£u(lache IV. mort ms lignÀ, GutUanme Comte de Mortagne decedé
auflî fans enfans, &c une fille appcUée Marie , qui fut Abbeflc de Ruràefcf
en Angleterre, & non de Monftreul , comme Oudeghcrft l'a creu. La oa^qghaft
mort de Tes frères iàns enÊuis occaGonna Mathieu ac Flandres fils de
Thierry d'Alfàce Comte de flandres de l'enlever de fim monaikre &
d'en WK lâ.femme. Ce qu'il fit à l'infligation d'Henry IL Roy d'An-
gleterre , comme Taucfteur de la chronique d'Afflighem nous l'apprend , ôc
contre l'avis de ion pere , lequel ayant ce mariage en horreur fit la guerre
à Mathieu ion fils pour ce iujeâ , ainfi que le tefinoigne Lambert de frtmm f.
Waterlos ^i^ianoine de (âint Aubère dé Camdbny auâcur contempbraùL
Matbiea fè faifit en mefine temps de la Comté de Boulogne commèlnj
appartenant à caufê de fa femme. Cela arriva en l'année m cl x. après la
mort de Guillaume , qui fut tue au fiege que ce P.ov mit devant la ville
de Touloule. Ils vclquu'cnc enlcmble comme mary <ïctanmc pendant dix Roger, de ho-
ans , nonobflant les oppofieions & les eicconummicarikins de Samfim Ar. ILJf
chevcique de Reims. Mais enfin Mathieu la répudia en l'année mclxx.
6c la renvoya à ion abbaye , où elle reprit l'haDit de reliçrion , qu'elle n'a-
voit quitte que p.ir force , -ïmfi que l'atrcfle Robert Abbé du Mont laine
Michel auctcur contcuiporaui.Lt par ce moyen l'uuerdit que l' Archeveiquc
Tmi I. ' M
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90 HISTOIRE DE LAMAISON
To. i«.5pea.<lc Reims avoir jette fur leurs terres fiiclcvc. Et cependant je trouve dans
^4t«.4<i. ^ ^Iq^ ^ Tabbaye faint Joflfe fitf race que noaobftam qu'il Teufl repu-
& renvoyée xa fim monafleie, -«looy quS eaft en (uiiie cQ>odeiiiie
tmmt*7- autre femme, comme )c le diray incontinent, il donnoit ne.intmoins en-
core à Marte la qualité de la faninc* Car failânt ea l'anncc mclxxiii.
une conceflîon à cette abbaye, il dit qu'il la Êiit avec le conlèntemenc
ideit CtOKdk Mane & femme Sc éc (es filles, flfeiemamdonc l'année
OtfcjMia. d'après le divorce avec Eleonor fille de Raoul Comte de Vermandois , C<xm
d'Iiliiabeth Comte iTc de Flandres, line vefquit guère avec cette (èconde
femme, n'en eut pomt d'enfaos. Car eibuitallé&irela guerre en Nor^
xnandie en i'annce MCLXXiii.ou1a Vivante en &<rear d'Henry le jeune
Hojr d'Angleterre , qui poctoit impatiemment la vie de Cqp. pcre un peu
trop longue, il fut bleâè d'un trait d'arbalcAe au vilî^ devant le chafteau
pmijbiv de Danî^Jt , dont il mourut neuf jours après dansGamaches , d'où il fut
porté en 1 abbaye de iaint Joilè fur mer, où il fut enterré. Je croirois vo^
lontiers que Marie de Boulogne^ femme le voyant temazié revint d'Anl
fjleterre en France, <8c qu'elle y demeura le refle de lès jours , fans doute
|)our veiller à l'éducation de fès fîUes. Car elle mourut a Monflreul fur mer,
qui eftunc dépendance de la Comté de Boulogne , en l'année mclxxxii.
T«wix.5rM:Ue> & y fut cntcrré luivanc la chronique de l'abbaye d'Andrcs. Il provmtde
p^t 4*»- leur mantgs deux flks y «UQàvoîr Ide , qui eftoit l'aifiiée , laquelIeeuteA
kCdmcé de Boulogne, 4c Nfohauk mariée à Henry I. Duc de
Brabint perc d'Ali'c de RraSint autrement nommée de Louvain mariée
à Guillaume X. Comte d Auvcri;nL-. Ces filles , ainfî qu'on le recueille
nyt.Atito- des annales de Roger de Hovcdcn , furent en la garde 6c tutele de
Jtâ&ppe GMBte de Fbndies leur onck, lequel promit avec Jênacnt i
Henry 1 1. Roy d'Angleterre , qui efloit leur grand oncle , qu'il ne les
marieroir pas f::ns ffi parricipation. Et cependant il les miria routes deux
£tns,luy en rien dire. Me car félon l'opinion commune trois maris ,
alllàvoir Gérard il. Comte de Gucldre & de Zutphen, Benold Duc de
Zeringhen, 8c Renaud Comte de Oammarrin. Mais cela n'eft pas Gu»
To. IX. spi€i- difficulté. Car d*im coftc je trouve dans la Chronique d'Andres une
' Col- charte, laquelle a cflc aufTi donnée au juiblic par Aubert le Mu-e, dans
Be^ Mit» p. ccx^c Pi'incellc (e di: veuve de Marlneu \: de (jerard de Gucldre.
Roger de Hoveden dit qu après la mure du Duc de Zeringhcn elle fut
name an Comte de ûim Fïud , de en (ttite à Renaud Oxnte de Dam.
marnn. Et ainfi voila cinq maris \ qui efl jul^emenc k nombre des
maris que Belleforeft by donne, leqiMi certifie qu'il l'a trouvé ainfipar
inftniftions certaines.
il cil bien didicilc de fçavoir qui eftoit ce Mathieu premier mary d'Ide.
Car ce n'eft pas allîiremcnt Macfaien fils de Thierry d'AUàce, comme
AubcR le Mire Ta^penfif par mefgardc ; ce Mathieu ayant eflé fbn pere,
& non pas fbn marv. Elle fut donc premièrement mariée à Mathieu-,
après la mort duquel elle eipoufa en l'amiée mclxxvii. ou peu après
Gérard 1 1. Comte de Gueldre ôc de Zutphen, qui efloit veuf de Margue»
line fiUe dn Comte de Sponheim & d'Haib^gpie, 9c mourut &as enfin»
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D* A U V E R G N E. L I V. T. 9t
en rarmcc m c l x x x i. cnrerré (clon quelques uns à Zutphen, & fcloa
4'autret en YS^UCc de Waflènbcig avec fês deux &nunes m n^aon
^ Woniier Tdbliennucher auâeur des annales Oevesifcdèluuen. Anoaic^cuvi*
Ce «lui n'cfl pas vray à l'cièard d'Ide iâ feconde &mnie. Car outre qa'tib
fçait que depuis îa mort ac Gérard elle fît bien du chemin, Jean lùac Peaini Uft».
âa Pane rapporte i extraie d'une aockooe Chronique MS. où û cft mari f,"*'**''
Aié qu'après k ment Gtsatà êavrét m Vmpéc mclxxxi. ellf
seo mouma en I^ranee; Vuanie d'après eUcÊ ifiinm avec BertsU
Duc de Zehnghen, qui mouruc en Tannée mclxxxiii. iàns ct^Eam,
Après la mort de ccluy cy elle cfpoufà en Tannt^e mclxxxvit.
Hufflics Comte de iàinc l^ul, duquel elle n'eut pouu d'en&ns, comme
dklBwe Jea&d^Atif^daml'BpKMmife rGrigiiie&&«ffic« de k Comté
àt Boulogne. £k ceft peutcnic de ce mary qadle < entend parler lord km, -
qu'elle dit dans la charte de l'abbaye d'Andres alléguée cy deHus qu'elle
Elira cnnfîrnîcr par fon marv , à liro meo Diowolentt amfrmAriftàam^
l'approbation qu'elle avoir donnée a 1 aliénation ou engagement qu'Aluf^
d'AmAKOK &tt(b ladiraede kpunnflè de SdqodBe aiix idigieux de
ttaeali]»|e. Eflanc derechef dev«oiie veuve , elle s'allk de Renaud -
Comte de Dammartin -, lequel aymr répudié (à première femme faut
de Gaucher de Chaflillon , {efcrvi: de tous les movcn^ irn:iL':!nablcs pour
ie taire aimer d'Ide , eam tumis proaater expeiiu (j> ad amorem /uuta fi^''Za^
d'Ardres en lldftoire des Comtes de Guifhes. Ce qui eft eoQC le con*
trait e ^îe ce que M. Du Chcfiic luy fait dire au'aprc; 1 1 morr du Duc JU^***"*^
de Zcringhcn elle dcvmt amourcufc de Renaud de Dainmjrtin marr de
la ictur de Gaucher de Chailillon, lequel , dit il, abanduana la tcmme '
légitime pour l'eipoider,
Il eft vray neantraoins qu'elle cftoic d'une complexton fort amoureufê ,
s'il &ot adjoufler foy à tout ce que ce Chanoine en dit. Car outre la hiJUpoHSw
nuslciplicité de iiès maris , il nous apprend qu'elle devint tellement
amou-
reufi: d'Arnoid I L du nom Comte de Guimes qu'il en coaiceui quelque
ci^éniiœ de parvenir à la Comté de Bbologne , mais qu'il en fiic reculé
par une occahon qui (ùrvint. Renaud Comte de Dammartin ayant re<^
pudié ià femme , efUnt licur de la bonne volonré que le Roy Philippe
^igufte avoir pour luy, il envoya des dcputca vers la Comteilè Idc pour
k tollkiier Se rechercher en mariage. Ce qu'elle luy auroic- accorde vo-
loiuief», fi le Conte PhiUppe Ibn oncle le fut monlb-é enelm à y con-
(êntir. Maïs parce qu'il avoir lors la garde 6c k joiiii&n^ des revenue
de la Comté de Boulogne , Se que les Seigneurs François luy eftoient
iùfpeâs , & nocamenc Renaud , qu'il fçavoit eftre parent 6c £ivory dtk
Roy , il ne voulut pas y enoeiidre. Ide defêfperant ck lavoir pour maiy
revint à Ibn inclination pour Amoul de Guifnes, » tnun C^kmfis ArmUè
itenm multàt (gj- nccenfa efisScz cet effed elle luy envoya des gens
qui ne fc monftroient pas pubUquement , &rrai<ïboient cependant en (ecret
avec luy pour le marier avec k Conueflè. £lle alla raeûne le' voir a Ardrçs
ibus prétexte de TcotciTCiiieitt d'na dc.fis gens qui y èfisic norc U k
TmeL Mîj
5x HISTOIRE DELAMAISON
cniâaibmpcueulèmenCy 6c s'enn-etmc aiTez long temps avec elle. £c en
£àst dtes*<nrecoiinia. Amoul «voitcu kpenfêede la loenir. Mais il û
hàltEi aller fiir la parole qu'elle luy donna qa efleievicndroît. Cependanc
Arnoul , qui (ringcoir à faire rcii/Tir Ion dcffcin, en parla au Comte de
Flandres, & ht h bien fî hczv qu'il obtint ion agrecmcnt pour Ion
mariage avec la Comcenè. D un autre cofté Kenaud, qui ne s'oubliok
pas , & qui taSciuA par cous moyens 'd'empelcher «{a* Arnoul , qu i! vp.
doutoic comme; wr'puiOànt advcriàire, ne luv enlevât ià maiUreHè , Ce
rendit fccrètcmcrrttatiprcz d'elle • & l'ayant enlevée de ion confentement
&àriniçcu de Ion otcIc , il ic retira avec clic dans !a ville de Riltc en
Lorraine j ou cihuu, clic cicrivit à Arnoul (^uc Kcnaud iavoit enlevée
de SoKCy 8c t)ue s'il vouloit venir vers elle pour k delivier de Ib màiiu^
dle'rdpciqferatt. AjjiiiofAnioid, (iè fiant aux promeflêsde.cene&iiu^
s'engaç^^ea un peu trop léger cmtnr , & s'en alla avec quelques uns de
les meilleurs amys en Lorraine pour la retirer des mains de Renaud.
;Mais il ne fut pas pluHoll arrive à Verdun i^uc Renaud informe de la
vcDuë poff -k-Conitefle mcfiné le fie arréfterravec tous £s gens- éi
l'envoya tz priions xïe Ficnncs^ où il fût qnelique cemps.avec les fers
aux pieds. Il en ibrtit neantmoins au bout de quelques mois à U IblU-
ciracion de Guillaume Archevefque de Reims , & s'en rctcumu à Ardres;
WOi.Miftiak> Aind k Comtellè demeura femme de Renaud, lequel fc mit & le rnain^
' tint làcileoienc en.paflêfiBon de k Comté de Boulogne par la finreur dn
Roy , & profitant de roccafioinf de VthSaace du Comte de Fkun^, qui
fMMwi *> s'en alla en ce temps là au voyage d'Outremer , où il moumt. D'oà
'U^.l'xt!^ nous pouvons facilement conclurre que le mariage de la Comcedè Jde
Anâat. Aqui- avec Rensud Comte de Daihnuutin iè fie en l'année m cxc. dans le
ctaftwvo. ^gg^jpg 1^ Comte de Fkndres partie pour le voyage de la terre iâince.
Je ne fçay pas û cette Princeflê , qui avoic efté fterile avec les autres
maris, eut beaucoup d'cnfans de ce dernier. Mais il ne paroit pas qu'elle
7r»wf^^i. en ait eu d'autre que Mahault accordée au mois d Aoull mcc i. avec
Flulippe de France Comte de Claîrmont en Beanvoîfis fils da Roy Philippe
Augtttce. n &UC mefme qu'elle fiit née dans les dernières années de leur
mariage. Car lorlqu'elle fût accordée avec ce Prince elle eftoir fi jeune
qu'il nit ftipulé par le traidbé que le mariage fcroit célèbre quarante jours
après qu'elle fcroit parvenue à l'aage nubUc. Ce qui ne fiit pas exécute
à k rigueur , y ayant preuve par titre qu'il n'avoir pas encore eSté bêle*'
bré au mois de Novembre m ce xi. c'eft à dire plus de dix ans après k
date du traicté. Je crois mefine qu'il fut encore retarde' à caulè .die la
rébellion &r fclonnie du Comte de Dnrtmarrin perc de l'accordcc. Car
encore bien queRigord die qu'elle cituu nupu au lils du Roy en 1 année
iicczxi. dans le temps que Renaud, qui ethni nn broâillon^^ un
ièditieux , & ligua contre le Roy lôn bienfiiâcneavec rEmpereot OtconIV.
& avec le Roy d'Angleterre , il n'y a aucune apparence qu'on peut penfèr
wiii.Bmoiib. en cet cilat d'affaires à (olemnifêr le mariage du fils du Roy avec U fille
A*.iuiJ.^4i5^ perfide & de cet ingrat, âc que par conlequcnc le mot mtpu ne
{îgnifieen cetcndroicqtt'aecordéeoa fiancée. II7 a bien plus d'apparencis
«
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D' A U V E R G N E. L I V. 1/ 9^
tju'il ne fut folemnife qu'après Cl mort arrivée en l'an mccxvî. au
chdicau de Goiilcc fur Seine £clon quelques uns j pu (èlon d autres au cbnmauot.
chaAeaii'de Pwonne, eu kHoy lavoic efivoyé après la bitaillè 4e Bout T^ï*
crimes, en laquelle il Ba ùkft^htimcr ayant les armée à k mdili conde ^^f^
le Roy , qui y cftoit en perfonnc. AulTi McrHcurs de Sainte-Marthe ont wiii bctoUi».
ils efcnt c]nc ce mariage fut coniômme en l'année mccxvï. qui eft
juftemcnr 1 année de la mort des pere & mere de l'elpoulëe , le perè
«ftaticinàqrt en j>H(dncn r^àtiéë MCCXivii C^mH» Aoizs ^oos de \t
.«Juc'j'iSe kmcnt eftanttdMne en U wa^ôc- aamfeà iBoubgncr; où elle
,£ùt enterrée.
Le Prince &: la Comtcfle Mahault Ci femme ne vcfquirent pas bieh
longuement cnlcmble , le PnAce eftanc mon en l'année m c c.x x x 1 1 1. '
: Mctlô&deci»'iâ vettve«bnVokenft^
& e^éuTa le Piiiice Alphonfe de Pottttga^ fils puifné du Roy AlpKonfê H.
&t neveu de Blanche de Caftille mcre du Roy fàinc Loiiis , lac|uclle
moycnna ce mariage. Alphonle pnr dezlors la quaîire de ComcedeBou^ ^^mvat.MU
lognc j laquelle il prenoit encore clbnc Roy, melme après avoir répudié
k Gooiteiw k'ibnine ad après avoir eu-deseii&as^ u Ikoimieifenutié.
.Ce<{ui paroiH fort eibange. Les hiftoriens Portugais fotit bien en peine
pour fçavoir fi la Comteffe de Boulogne eut des enfcfis de foh mariage
avec Alphonfe. Mais il lemble qu'on peut terminer cette difficulté, s'il
y en a, en dilknt qu'encore que la luccellion aie cAc bien diipucée , y
ayant eti 4îvec$ pretendans i u n'en parti» aucun du coAé du Jronu^
Ce qui eft très confiderable. Car s'il eut paru un enfant de Mahault de
■te cofté là , il auroit exclus (ans difficulté tous les autres pretendans.
Il provint du mariage du Prmce Philippe de France avec Mahault Corti-
teffe de Boulogne une fille appellée Jeanne. Car je ne fais pas de cas de
<e que firere Jean d'Aucy a ekrit , que le Prince Philippe niary de Ma»»
hauli Comteflè de Boulogne laiik un fîls nommé Robert , lequel jfiit
Comte de Boulogne après luy , mourut l'an m c c x x x i x. &r ftit inhumé
à iainc Joilê. Ce i^c n'eflatteilé par aucune clironique ny par aucun titre.
Au contraire , tout contre à due que Philippe ne lailHi qu une fille ap-
pellée Jeanne ) laquelle c^ok Son jeune lorlquc 'iôh pere mourut & fut
accordée à la fin de l'année mccxxxvi. avec Gaucher de Chadillon
lèigncur de Montiay, de Donzy^ de fàint Agnan , &; des Baronnics du frmmfAtê,
Peiche-Goëc & de Damfronr. Elle mourut uns cnfans à la fin de l'an*.
née iikc CL I. apres avoir fiit fi» teftainent fc deiuc codidlles.
. . La Comté de Bauk^;ne revint pourlors à Mahault & mere , qui eftoit
encore vivante, & mourut en l'année m cet x 11. icc qu'on dit. Mai$
je la crois morte à la fin de l'année m c c lv 1 1. y avanr preuve qu'au AwM»/biM4
commencement de l'annt^ mcc lv 1 1 1. l'Impératrice kcouiinegcrmainé
domia à Henry II. Duc de Brabam! (cm neveu mat ce qui luy pouvoir ap^
partenîr (ur la Comté de Boulogne per/uccejpMêm htridi$ânim§xm»nt*'iii^h^
Domtiut Mithildis olim Comitijfs diElt loci filU mattrtene mflrx.
Apres avoir parlé de hiComrcne Tdc de la pofterité , il faut parler de
fàiuur Maiiauic de U polkricc. Liic îut mariée en l'année. mclxxix*
Muj
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94 HISTOIRE DE LA MAISON
« Henry I. Duc de Bfabant. Il y a des hiftorica:. t^ui ne donnent qu'une .
femme à cet Henty , Se fixic 4etèendrë <r«fle f ons (ks enSuis , qui Çaac
J^ii' «e^H grand nombre. Cependant iî nous apprend liiy mefine cju'û avoir è»
deux femmes , i'unc appelle'c Mabault, & l'autre Marie- Nous voyons la
' mcfme chofc àms (on epitaphc , où il eft marque qu'il avoir eu deux firm-
mes , l'upe *pptlkc M4ii*uc , ài .l'autre Marie , au'il eut fept enfàns de
îa première , & deux, «lekièpôodc; M^mk , qoillicUjpaGiDiere , eut plu-
îietin c»6ni dont nous parlerons dans la firiût; /Apresumon, (clon que •
Teïcrivent BafUnd ^ Gilles de Roye , le Duc Henry ion mary elpouû.
Marie fille de Philippe Augiille Roy de France. A quov je trouve de
«es graivAfô dHficuùep. Car ç'U eft vray que Marie Duciicllc de Btabanc
fi]Ie3a É^T^ncft inoice i^m X^moét mCCXxxv'kix. cmum il ^eft
marqué dass Ton epitaphe rappcwïé par Meffieurs de Saintc-Martiiç ^ il
eft évident que la (econç^e ferrîme de ce Duc appcHcc Marie n'eïloit pas
iaiille du Roy, attendu que cette féconde Icmmc elloit morte au plus
. lard l'année mc c k x v u> comme Ion mary mcfme i attelle. Que s'il
craiivok (Hfar vray quil.ettfttRie femme de ce nom autre que la-fiflîï
du Rioy , il faudroic nece0«teiMm dire , ou que k DuchefTe Mahault eftoic
morte pluftoft qu'on ne penïe , ou que fbn mary l'avoit repudie'e. Et cè-
pcn r^;mc il y a un titre au monallere de Villers en Brabanc qui monllre
qu elle clloit encore en l'anne'e M ce v. tcxiirae du Uuc i^cnry. Ueitvray
tijue oe Duc parlant d'dleTamclk&Ibniiiekgimne , Ugitàiu confins mâ
Mathildts , epithete fort inutile , ce Semble , s'il n'y avott catiendexteaor*.
dinaire cnrr'eux. Et cela pourroic faire pcnfcr que l'ayant répudiée, &en
ayant pris un autre par amour enlà place, comme les Princes le fçavoienc
t>ien faire en ces ccmps-là , il la reprit en lùitc. Nous en avons un grand
txemfk m la pertbmie dit Roy Fnilippe AngnAe, lequel avant répudié
U Rcyne Ii^eiyurge en confêquence d'un jugement eccieùaftique peu
canonique, eTpoufîT Agnes de Meranie, de laquelle il eut deux enfam,
& puis marry d avou: fi maltraite là femme le^timc, de kqucUe il avoic
efté fèparé pendant huit ans , il la reprit.
Quoy qu'il en (ôic de cette (ccondefènime y voicy ce qui me paroiftdc
certain. Henry I. Duc de Brabant eut (èpten&ns de Mahault ià première
femme , afTavoir Henry 1 1. Duc de Brabant, Godefroy Sire de Louvain,
Marie femme de l'Empereur Otton IV. de ce nom, Marguerite mariée
À Gérard Comte de Guddre & de Zulpben -, AInc aoîiéeï Guillaume X.
Comte d'Auvergne, Mahault mariée a Irkiéent Comie dKalhiide, êe
encore une fille qui n'ell pas nommée, & dont on ne trouve autre men-
tion que dans l'epitaphc de ion perc. Je ne pi rleray pas en deftail de tous (es
enfàns, mais feulement de l'Impératrice , non ieulemcnt parce qu'elle eftoit
fisardeUComteilé if Auvergne , maisencoee parce qu'eUe prétendu à la
inccefliande la Comté de Boulogne , laqudieiManailoiBt fa enfinadjugée
à la Comteflè d'Auvergne & aies enfans.
Marie, qui eftoit l'aifnée des filles d'Henry I. Duc de Brabant a: de
GoJof mor.,. Mahault de Boulogne , fût accordée en l'armée m c x c i x. avec Otton 1 V.
f,","^*^ £mpei«ur,£ceibitp«irlo»àA]xUChapeUe, &y fùtcoaroonéeiè]^
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I
i
D* A U V E R G N E. L ï V. I.
1c tcfmoîgnagc de Gifles Moine de l'abbaye d'Orv al , lequel a , a
confondu les temps. Elle eftoit alors fort jeune, puilqu'cllc ncftoit pas
encore nubile enl'anaee M€CV.a>mmelePape Innocent lit noasi'ap- R^^ num
preiuL D'oàHdlaifêdc«oncliiife<)iieIeMoifKd'Oml&^C^
Budcens Ce font trompez en leur c^cullor^u ils ontelctki^'dllMft'avciit
que neuf ou dix ans lorfque Ton maiiage Bllc^»oatéé » eAantftttajâ^t'ifcllè BMtunt^oa
n'en potîvoir rîvoir que fix tour au plus.
Elianc donc ainfi jeune , il uiiuc acten(ire pour k marier (Qu'elle ^td
parvenuë à l'aage niM^. Et dan»M <Mt h l9amt cft cf Une ttHfettA-
€ieu(c confcquoioe 4ilis Us oanditt wl^es , principletncnt ett bit àé
mariage, il arriva qttc par le longtemps qui Ce pafla depuis cetralitdies
deux partys, qui avoienc à mcinager divLrs inrercfts politiques ^ tte pen-
sèrent plus à l'execucer, Occon ayant tourne iespcniccs ailleurs ^ &Henry
ne penÊuc plus à OaxA Ce fiit (ÎAipkmefit im matt^titneiii éé purou '
de pan & dauBc» & noa^ une répudiation /comme l'Aby^l'Ot^cÉ^
ia creu,eftanr cerriin quOtton îs: ^firie n'cfloient pas encore parvenus
iu(c]ucs à Vexccunon de ce traiffK- nv luKpies t la cnnfcVmmarinn du ma-
riage. Lt iuppole mefmc, ce qui neii pas, qu'Octon euit répudie ia dlle
du IXic , ce n'aurok pas peu élire tKXttcâufe de
Va penfë , puifqu'ils avoietlt eu k difpenie àa ^pe pour Ce marier vala-
blement. Il n'eftdonc pas vray que ce fut, comme dit Crillopiirc Butkens , Bauiwt,to^ '
par la faute d'Otton que ce mariage fut dilfcrL' , puifqu'ily avoir pour le
moins autant de faute de la part du Duc que de la part d'Otton. La
preuve en eft dans les letres que le Pape Innocent lit efcrivit font cé Rc^iftr.dene*
tojeâ , dans l'une desquelles eicrite au Duc il le blafme de ce qu'au pr&. ^m!1ut.
judicc du traiâé de mariage de (a filie avccOtcon, lequel avoir eftéluivy
du ferment , il refii£>ic de iuy envoyer ia fiancée , êc la vouloic marier a
Frideric Roy de Sicile tiepveu de Philippe de Suaubeeflcu Empereur ad«
vet&ire fie comperiteut d^Ocicm » & dans l'autre il mande à Otton qu il >>.m»
approuve qu'il fe marie avec la fille de Philippe , fi le Duc de Brabaht re^
fuie de by remettre fà fiancée. Car Otcon voyant que le Duc l'abandon-
noit & Ce vouloit liguer avec ion adverfaire fut conléillé de rompre les
mefùres & de le prévenir. On luy propofa pour cet câèd, le mariage de oioc. lUf-
Beatrix fiUe de Philippe , laquelle n'avoit que douze ans. Il y codtenâi:, f^ii^^"^
& après avoir obtenu la difpeniè du Pape , il la fîançft à Wirzbdurg e n fîoHoft. mon.
l'année Mccix. le Dimanche d'après la Pentccofte. Mais je fuis furpris
qu'Hehnod compte le Duc de Brabant parmy les Princes & iPrelats qui oâo<'cs.ei«»
mma preiènts à cette adtion 9c \ cette cérémonie. U Fe^cntlà en fuite ^
NonJudènen Thuringc en l'année uccxth apreS kntorcde Philippe. mcIcmU. kk
Ce mariage ne fut pas de durée , la Princefîè ellanc morte ie quatrieune '
jour de (es nopccs , le x 1 1 1. jour du mois d" Aouft.
Otton eftant veuf revint à fa première fiancée Marie de Brabant , la- «akmj.ii».
quelle il e^Mxifà à Maefhicht en Tannée M ce x i v. jiu mms de May ,
quelque temps auparavant la bataille de Bouvines, oà l'Empereur nit
Ton maltraitfVé, &: fxjt oblige' de le retirer affez précipitamment à Coulogne,
où il demeura jufques à la feile de Pafques de l'année iiùvante. Mais parce
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<,ê HISTOlUE DE LA MAISON
«joe les troupes de Frcdenc , qui avoit cfté nouvellement eftcu Empereur,
inconmicKloient fort les habitaiM de cette ville pAT les ctHidnttèles courtes
qu'ils fidCuent aux environs , ils promirent à Otcon ^ contre lequel on
commeOMt ces holtilitez , pour l'obliger à fè retirer de leur ville , de luy
remettre toutes les (ommcs d'argent qu'il leur devoir. Il fe rerira donc
fècretement vers Brunfvic, où l'Impératrice ktcmme delguilée en habii
«l'homme le îaàm quelque temps après. H velquit encore quelques années
ifett TcakmBLé de k fortune, & mourut enfin (ans |x>fterité au chaAeaa
de Hartelberg en Brunfvic le x x v i r. Avril m c c x v 1 1 1. & fut encni^
en la ville de Brunfv ic dans l'Egliic de lamt Blaiic avec Beatrix Ta première
&mme. Sa lùcceilîon fut receiiillie par Ibn frère Guillaume , duquel de^
cmdettt les Ducs de Brunfiric & de Dtnebourg en ligne dîiedh; tt m^lçalinc
■ iii£]iies à pce(êm.
L'Impératrice fli veuve s'en retourna en Brabant, &: fc retira pendant
quelque temps en i abbaye d'Afflighem , &- cfbblit après fa demeure à
Helmonc en lacampine, terre que (on Frcrclc Duc Henry II. luy avoic
afligne'e pour Ibn partage. Elle vefquk long temps en cet eftat. Apres la
nuftt de la Comteflè Mabaulcanivée , comme je l'ay die cy deitam, en
i'anne'e mcclvil elle prétendit que fà fucccfTîon luy apparrenoit, &
(è voyantneaptmoinsfàns t nflins, confideraHrauiri peutcitre qu'elle auroic
de la peine à la reccuiiUr £c à s y maintenir, elle céda au commencement
fMfw^iei. de Tafliufe if cclv i ii. à Henry m. Duc de firabanc ion neveu tout k
dtdc quctte ■pouvoic-avoir iôr k Comeé de Boulogne fès a|^KUte«
fiances.
Le temps de Ton àtccz ert' qaafi inconnu &: fort nu L-rrain. Mais il y a
liien apparence que la conjecture dc^utkens ( qui la tait mourir en l'année
liccLxOcft vraye , attendu qu'elle £cun ccdidUe le Mardy avant le
DimaBche de la my-careftne m c c l i x. imvanc k manière de compter
dece tcmps-Ià, c'eft à dire en l'annc'c mcclx. en commençant l'année
au mois <^c Janvier , comme on fait aujourd'huy. Il v en a qui difenc
•whiBtU M», qu elle eit mliumcc en i'abbayc de Ikinderen de l'Ordre de Ciitcaux,
^ f ■ qu'elle avoit fondée dam k jèigneurfe d'Helmont, & d'autres qu'elle gifl
en l'Eglilè de fàint Pierre de Louvain auprès de fon pere &c de iàmere.
La féconde femme d'Henry I. Duc de Brabant fût une.Marie , comme
il a cfté dit cy deflus. Mais (ans nous arrelter plus long temps lîir les
diHicultez qui ie prefentent à ce fujedl , nous ne parlerons icy que de la
fiUe du Roy ^ilû»pe Augufie } Uxj^tcAs, eAoit une très beUe femme,
fimim omnitm fiwitmms^ comme il efl marqué en foncpitaphc^ qu'on
dit cflre en l'abbaye d'AfïIighem , où clic eft enterrée. Elle cltoit fille du
Roy Philippe Augufèe & d'Agnes de Meranie , & fiii accordée en l'année
M c c 1 1. au Duc de Bretagne Artus fils unique de Oeofioy d'Angleterre
Cbmte d'Anjou & de Coiâance henriere de Bretag^ne. La FrinceiTe efhmt
« alors fort jeune , &:ne pouvant avoir que cinq ou fix ans tout au plus , le
mariage ne fut pas accompli , parce que le Prince Artus fôn accordé fut
inhumainement & vilainement tué bicntoll après par Jean (ans terre Roy
«Mwif.io). d'Anglecetre fim onde. Qgacre ans aprcs elle prie alliance avec Philippe
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D' A U V E R G N E. L i v. I. 97
de Hainaut Comte & Marquis de Namur itère puilné de Baudoitin Ôc
d'Henry Comtes de Flandres Empereuis de Conftantifiople & fik da
Coince Baudouin IV. & de Ma^uerite de Flandres ion ef poufè. Le naiâïF
de ce mariage cCc de l'année m ce v i. au mois d'Aoufl. Philippe mouruc
tn l'année m c c x i i. ^ fur ciucrrc en l'Egliie iaint Aubm de Namur.
£nhn xvianc lue aceurdcc cii i année M C C x 1 1 1. avec Henry i. Duc de
Brabam à Soilibns , où le Roy avoir convoqué une, grande aflêmUée de tigtA ^ jj.
Ptelats & grands Seigneurs du Royaume pour délibérer fur l'encrepri^è
d'Angleterre , (]T'c 1c Roy avoir rcfoluc, & fut marie'e le Lundv ipres le oJorAjyi*».
Dimanche de ^aji modh. Le Duc Ion mary mourut à Coiilognc au mois ^^uxlJilXt
de Septembre mccxxxv. & £it inhume à Louvain en lliglilè de iàinc
Piene. Et la Princeilê â. fènune mourut environ l'année MCcxxvt.
ièlon Butkens. Ce qui leveroic entièrement la difficulté dont nous avons
parlé cy defTùs au {ujc<3: de la féconde femme du Duc Henry , s'il cfloit
ceruin qu'elle efl morte en l'année que Butkens a marquée. Mais nous
voyons au contraire dans ton cpitaphe , fuppofe qu'il ne fbit pa^ fautif,
3a elle mounir en Tannée m c ô x z x v 1 1 1. le premier jour dii mois
'AouiL Le vdcy tel que MefTîcurs de Sainte-Marthe l'ont imprimé dans
k dernière ediacm delbifbire généalogique de la Matiôn de France»
Mmé Fhilippi Régis filia ^ndim PtHiffî MâfénomiM Némuneafis
pofiea. Hemiâ *BfnAmàm Dnàs mmir, fimina omnitm fnHmhuâ , fiti»
Henry eut d'elle deux enram lelon Butkens âc H^lon lôn epitaphe ^
ailâvoir Elifàbech de Brabant mariée à Thierry VL Comte de Cleves,
9c Marie morte fans pofleiité. Mats BauJuLi in d'Avcfhes elcrit qu'il n'eut
qu'une fille de fon mariage avec la fîUe Cw Pl iîippe Âiigufîc.
Ayant explique au mieux qu'il m'a cite polliblc la polU-rice tlu DuC
Henry, qui elloji beaupere du Comte d Auvergne, il faut monJtrcrcn
peu de mots comment la Comté de Boulogne , qui appartenoitaux pro-
ches parents de Mahault Ounteflè de Boulogne mariée en premières '
nopces à PhilippcS de France, & en fécondes nopces à Alphonfc Prince
de Portugal, qui fût depuis Roy , efl tombée en la mailon d'Auvergne.
Je n'cntrcprendray pas de defduire icy le droit des partyes. Cela n'efl
pas de mon fîijeâ , & me meneroit trop loin. H me fitflk de monftrer
comment ccne grande feigneurie fondit dam la nuifôn d'Auvergne.
Mathieu d'Aiïàce & Marie Comteflê de Boulogne fà femme eflant
morts , & leurs filles ide & Mahault ayant eli;é manées , l'aifhéc à Renaud
Comte de Dammartin , 6e la cadete à Henry I. Duc de Brabant, il &Iluc .
partir entr'elles la mccelEon de la maifon de laquelle elles eAoienc
iifiiës. Nous ne fçavons pas ce qui fê paflà fur ce (îijed dans les premières
années de leurs mariages. Nous fçavons fculemenc qu il fùc palTé en
l'année m c c 1 v. à Vernon , où le Roy Philippe Augufle eftoit alors ,
nttttranfkâioaentre.Rcnaud^ Henry , par laquelle Henry céda à Renaud ÀHMr^ i»4*
& à & héritiers toute k Coomé de Bonk^ & tout ce qu'il pouvoit
Tarn /. N
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9S HISTOIRE DE LA MAISON
demander du chef de (à femme en cette grande fcigncurie en deçà la
tuer d'Angleterre moyennanc fix cens livres Parifis 4e rente que ledn:
Kcnaud & fes héritiers iièroiem tenus de luy affigner, payables par les
mains du Roy Se de Ces héritiers. Bien enrendu neantmoins c^i'li l'cfgard
4es biens fituez en Angleterre, ils travailicroicnt de concert a les recou-
vrer, & qu'ils demeureroient à celuy qui les recouvreroit, fans que 1 autre
y put rien prétendre, (i par lôn rdms ou par fà négligence il n'avoit pas
concribu^ a les recouvrer. Les choies demeurerenc en cet eftat tant qu'ï
y eut une héritière de Boulogne (km conteftation. Mais enfin cette grande
terre eftant demeurée vacante par la mort fans enfans de Mahault fille
du Comte de Dammarttn, il eftoit (ans difficulté que (à fùcceflion devoir
revenir aux enfims de Mahault Ducheilê de Brabant , qui eftoie tout ce
sif.iichif. qui reftoit de la maifon de Boulogne. Il y avoit bien des prétendons j
wTi*»!*'* ^-^^^^ Duchcfïc ayant laillc' fcpt cnrans , parmy lcfc|ucis eftoit Alix Com-
telfe d'Auvergne. Il cft bien évident qu'elle n'y avoit pas plus de droit
que Ces fireres 6c que (a £nirs. Mais daucant qu'outre fes prétention^
?r,uv„ i, nanirelés elle exerçoit enoûre.Ies droits d'Henry 111. Duc de Brabane
71- hcvcu, lequel par accumulation de droit eftoit donataire de ceux de
fnHmf.int. l'Impératrice fa tance frrur de Li Comtcffe d'Auvergne, & les avoic cèdes
avec les iiens à Ton coufin Kobcrc V. Comte d'Auvergne moyennant
kfiimine de quarante mil livres, l'affidre fiitternfinéeen (à faveur , en
iôrte que la Comté de Boulogne a roosjours demeuré depuis en la mambii
d'Auvergne jufques à ce que le Roy Louis XI. l'acquit de Bertrand
lèigneur de la Tour VIL du nom Comte d'Auvergne, ccHnme nous le
dirons en (on lieu.
«MMwi^Mf. cda fut ainfi re&hi vers la fin de l'année m c c l z. comme il paroit
])ar les letres de Guy d'Auvergne Picvoft de l'ifle en Flandres frère de
Robert, &: eft encore confirme' par lerrcs du mefine Rnherr données à
Falcbeke en l'année m c c i x i. le Mardy après la Purification. Le Duc
Henry mourut incontinent après , citant marqué dans ion cpiuphc qu'il
mourut le dernier jour du mois de Février de cette melîne aniiee. ' -
'MMtt^M^ Le payement des quarante mil livres ne fût pas fait fi coft , y ayant
dans les rcgiftres du Parlement un arrcfl i\c l'an m c c l x x v. con-
tenant compromis fur ce C\\]cù: enrr^ le Duc de Brabant & le Comte
'"«wf. 7<j. Je Boulogne. Mais eniin cette aftaiic tut hnie en l'année mcclzxxv.i.
A cette occafion M. Jufld fait remarquer la mefprife de M.'Du Tillet ,
qui a creu que Guillaume X. Comte d'Auvergne n'avoit eu qu'une fîOe,
laquelle il ciit avoir cftc femme d'un Comte de Boulogne imaginaire.
Il obfêrve en luite que cette erreur pII procedee de ce que M. Du Tillet
a Ignoré que ce Comte Guillaume a laillc deux filles & quatre fils , dont
l'aifiié fiic Hoberc V. qui luy fùcceda en la Comté d'Auvergne, & reciîeillic
k Com^ de Boulogne du chef de & mère , &eft le premier qui joignit
ces deux Comtez enfèmble.
ttt»m^w6 Tfadjoufteray icy pour conclufion de ce chapitre que le Comte de
Boulogne avoit là cour de Pairs , (on Seneichal , fôn Conneftable. Cela
eft iuSifié par un jugement £demnel rendu en cette cour'en l'année
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D" A U V E R G N E. Liv. I. 99
MCCcxxi. au fù]ccl: d'un vaflal du Comte de {àint Paul (ôupçonn^
d'avoir commis un meurtre. Il y eft dit que le Comte de (àint Paul cftoit
£ai£stts à 'Monfeigneur de Boulogne , c'eft à dire ,
làinc Paul eftoit mouvante de la Comcé de Boulogne , comme M. Du
Puy le fait voir clairement dans (on TT3.\ùé des droits du Roy fur plufieurs
Eftats , & comme on le demonftra dans un livre imprime' en l'année
MDCxxvii. dans lequel 1 auâcur fait voir que le Roy eft ièigneur
Ibiivcxam'de k Conné de laiiu; Binl à cauiè de k Comté de Boal^gnei
hupdic k Roy Louis XL acquit de Bertrand iogneur de k Tour VIL
cîu nom Comte d'Auvergne & de Boulogne, comme nous l'avons desja
dit un peu plus hiur. Nous rapporterons une illulbre preuve de cette ''«^ »■'»*•
mouvance au chapitre xx iv.
B A F F t E.
CHAPITRE XXII.
OUT ce que nous venons de dire au
chapitre précèdent nous apprend à quel
titre Robert adjoufta la qualité de Comte
de Boubene à fis aotm qualitez , làm
Siû ÛMDtùàn d'en pader icy plus am>
emcnt.
En l'année mccxltx. il termina par rmM«if.to74
une craniàiftion les diâèrencs qu'il avoic
avec k'SdtiKnr. de Bobcbon txmchiitt'ks
mouvances des Seieneurs du pays de Com^
braille , parcye defquels relevoienc du
Comte d'Auvergne , & d'autres du (èigneur de Bourbon. Cette tran-
iàcbon fut faite par la médiation du bienheureux Philippe Bcrruyer Ar-
cbevefitae'-fk. Bourges , auquel le BjOV cn 'avoit .donne' k conmuffioii*
Le Comtd £at. isookné dans le'.dibii: as garde des £gli(ès d'Evau & de
Çhambon , comme en avoient joiiy avant luy les fcigncurs de Chambon,
auTquels il avoit fùcccdé. Il y fut en fuite maintenu par arreft du Par- ft»*
lement de Tannée m.cclxxvii. par lequel il fut dit quil avoii toute
Tmèl, Nij*
iDO HISTOIRE DE LA MAISON
(ônc de jurififidion fijr Içs valTaux du pfcvoft & du convcnt d'Evau»
£t oepçcidanc je noitve un arreft 4e Tmofe pfecedeme , peur kqud U
■garde éif monj^erç d'Evau iîs en la BaTonoie de CombraUle «ppanciuot
4iu Comte de Boulogne cft adjiip:cV au Roy avec toute jufticc.
Aw««^tot. autre traniaclion paHéc en 1 aiiiu'e m cet i. avec Alix de Brabant
ù. mcre lors fçmmç d Arnoul 4c VVeicmaic ciic iuy dcmm à perpctukié
terre que le Pifc 4e Bi^hm &a pere Iuy avoic domine lodqti*eSe
fût mariée fii Comte 4'Attvérg^ t& là terre qu'eUe xrdÙL en Auvergne,
<'eft à dire , la terre que le Comte d'Auvergne Iuy avoit afîignc'e ppur
(on douaire. A Velgard des biens q relie avoit en Haibagne , en la
•Comté de Duras , mauves de 1 i:.vci(^u£ de liege , elle pomic à iba
fik <|u*dk ferak en lone que les ElHievnis 0e les
fairoient le ftfmeiit de fidélité comme à leur fegneur. Pour ce qui eft
/ de la terre que le Comte de Los heririer de fôn premier mary îuy con-
teftoit, qui eftoit (ans doute celle de Ion doiiajrc , clic en ik don à ion
fîs, à la charge d'en faire la pourfuite à fes dcipem.
L'année fiiivame le Comte Robert joint avec la nobleflè 4*Auvergne
pona là plaince à Alphoniiè Comte de Poiûiers & de cette portion de la
Comte d'Auvergne Cju'on appelloic la Terre d'Auvergne , dont le Roy (àinc
Louis avoit fait don a Ion rrcrc , de ce qn'nn prcjudicc de leurs franchilcs
& uiâges les 06iciers du Koy avoicnc pn& connoillance du diftcrend qui
eftok entre le Comte ^ TEve^ue de Claînnanc (ans le confèntement
4Sc la volonté du Comte. Ce qu'ils di&nt eftie contraire à leurs couftutnes
Se ufàgcs , & demandent d*y eftre maintenus. Îl s'ngiflbitentrerEvelque&
le Comte des ciialleaux de Mauzun & de Louzoux & autres biens pouèdez
Sar l'Evelque , Iclqùels le Comte pretendoit Iuy appartenir comme héritier
e icm pcie. Sur x|uoy il y eut en l'année mcc t it.' une tiadàâion , de
laquelle furent médiateurs Raoul Comte de Genève, Arbertde la Tour
dit le jeune fèij^neur de la Tour du Pin , &c Guillaume feigneur de Baffie ,
qui elioit apparamcnt le beau pere du Comrc La tranutfî^ion porte que
les chafteaux de Mauzun Ôc de Louzoux avec toutes leurs appartenences
9c dependences demeucetonc perpetuelemenr à l*Eve(que,v& que l'EveC-
3ue quitteraattOiiviteteKticsIttpcëWliciolis qu'il fè difoit avciiratt chafieati
'HTàndolanges Se (es appartenences, qu'il faira valoir au Comte quatre-
, ttv. vingt livres de rente monnoye de Claimiont par chaicun an. L'Evefque
ratifia encore ce traité par adc pafic le Luudy après l Epiphanie mcclvi.
& le. 'Pà^ Alexandre IV. rend cdUb^nage que l'Evelque & le Comte
eilxMient pourlors accndes. . '
Le Comte Robert avoit en ce temps-là quelque grofiè affaire fiir les
bras. Car ayant encouru la lentcnce d'excommunication firr Éi pcrfonritf
& d'interdiâ fiir (es terres pour avoir mis en pc^ôà Imben de la Touf
Chanèiiiede Paris , qui fc 4ilbMpourWeoidérabèaxe<k£ttnc Génuain Luèn
bron , laquelle le Pape àvoic coiifer&à'Cnyd^^iMfgiie frère du ConAte^
comme nous l'avons dit cy devant , &:cc cas eftantimcasreforvéau Pajae}
pour lequel il cftoit en ce tcmp là nt ceffaire de faire voyage vers la Çouï-
du Pape pour en obcenir 1 aiilolutioq , il fit reprelèmer au Pape'Aknaad
Il ' »^ ■
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D' A U V E R G N E. L I V. ï. tôt
dre ÏV. qu'il iuy eftoir impoihblc de faire ce voyage proptercApitAÏes im-
miàtias qiMs babtt. La |>reuvc de ce £uc cil au Trelor des Chartes de
Cependant le dccez d*Heniy d'Aiivcrgne Frère du Comte eibtit fîir* h
venu , Guillaume fon frère prétendit qu'eftant fon htriticr teftamcntaire,
toutclà (ùcccfllon luy appartenoit. Cequc IcComtcconccftoit. lisière- .
mirent cous deux fiir ce diâcrend au jugement de Guy d'Auvergne Prevoft
de 111k kor fi«re , qui les acomtmoda en Taïuife M C c L V 1 1 L
HuTannée mcclxxi. à b Pentecode» qui ^t cette année le xxvtii.
May , le Roy faint Louis accompagné de pre(que toute la noblefle défi»
royaume ie craniporta à Clairmont en Auvergne , ou fiit célébré le ma-
riage de Philippe le Hardy don fils avec Ifàboui fille de Jacques I. Roy
d'ArragoiL Ce mariage svak efté projecoé de^I'aii mcClvii. y ayanc
«u Trelor des chartes de France à Paris une procnfation du Roy Jacques
pour le traiûer datée du mois de Mars de cerre année. Il fut accordé en *'',"'J*' ^' **"
mite- à Corbeil fin Seine , où ce Roy le rendit , le cinquiefme jour du mois «p. r<-
de May m c CLV 1 1 1. dans le mefine temps que le Rov fàint Lcmis céda ^"^t»! ^
par un craiâé feparé au Roy d'Arragon la fimveninete de k Catalogne
Acdu Rooifilloii. En fiiitc k Roy d' Arragon e(lant de retour en fon royau me^
il confirma ces deux traiâez par letres données à Barcelone le xvi. Juillet
enfuivant. Et dautani que Philippe & Habeau cftoient parents du tiers
au quart , on s'adreflà au Pape Alexandre IV. nour obtenir k di^nfiî
donc ik tvoieiiK heSda ponr te marier , laquelk u leur accorda l'année (bi^
vante. Le nuriage fut pourtant diflTeré julques en Tannée mc c l x 1 1. &
peu s'en fallut qu'il ne fiift rompu par l'occafîon que je vais rapporter. Le
Roy làint Louis , comme nous l'apprenons d'une ietre à iuy eicritc par Dacixûiiusia.
k Pape Uibain IV. doiuiée au public par M.- Do Che6i'e& pâr Odorioo *oL* K*r-
Rinsudi , fè tranfporta pour k celel»atioii de ce mariage quafià l'eiCQie^ ft?.**^*****
mité de (on royaume , regni qHxfi partes ultimâs^ c'cll à dire , à Montpcflier,
comme il avoir eftc convenu ; où ayanc appris que le Roy d'Arragon y
avoir marié tout nouveiemcnt ion tils aiiîic avec la fille de Mainfroy
Roy deSkîkenbemy declavé de l'Eglifè, ilfèdcfparticdnttaiâéde nti»-
riagé'de fi>n fik avec'k, fille du Roy d'Arragoii , diiànt qu'il ne-vouioic
avoir aucune alliance ny par Iuy ny par les fiens avec des excommuniez
ennemys de l'Eglilê. De quoy le Pape le loiia eittrememenf. Le traiiVé
iîic donc interrompu , Se le Roy reprit le chemin de Paris pari' Auvergne ,
did dl k chemin le plus coorc; LesndfiMis d*Ejbc f empojrcant'IieannitoiM^
tctt 'k delicateffe de mm Loids , k mariage fut en&i cektrf^lt Ckinnonr .
Au refte il eft Fort eftonnanr q ic les hilToriens de ce temps là aycnt eflé
fi négligents que de n'avoir rien laiflc par e(crir de ce oui le paflàà Mont-
peflicr & à Clairmont en cette grande action, ny parle d'aucune des pcr-
ËnoMi (pi eftimem en grandnombte à ki^
Apres que cette grande cérémonie eut efté accomplie & que le Roy
eut repris le chemin de France, il y a lieu de croire queleComrc Rrlicrr ,
que je trouve avoir ç^é \ Boulogne au mois de Janvier de l'année iuu
vante, le mit à ia iuitc. il y a titre daté à Boulogne k Liindy avant la /rwwi/.uo.
N uj
loz HISTOIRE DE L A M A I S O N
iaint Vincent m c c l x 1 1 L jur lec^uel il recpanoilt devoir fix mil livres
i^iifis à Guy de Chaftilloii IL do nom Comte icGàm Paul maiy de Ma.
hasAc de Brabanc coudne germaine lUi Comte d'Auvergne. Je dois faire
remarquer icv f|utr ce Comte s'intitule iimplement dans ce titre Robert
d'Auvergne Comte de Boulogne , (ans prendre la qualité de Comte d Au-
vergne , comme s il avoit voulu apprendre par là à Tes delceudans que
le.«om de la maifim eftoied'Auven^&fluilsnedevoiaitpaslei^tiiner
pour celuy de Boulogne. En quoy ilavoit daucant plus de raifim que le
nom de Boulogne pris par fa pollericé a fait tomber dans l'erreur quelques
clcnvains modernes, leiquelsont eftiméque la mailond Auvergne eftanc
tombée en quenouille par la mort de Guillaume X. (ans enfans maGes,
elle fiondic en <dle des Coinces de Boulogne mariage de rfaeritîere:
de; Guiltattoie mariée à un Robert Comte imaginaire de Boulogne ; eeoe
erreur eftant provenuë, comme M, Juftcl l'a très bien obfervt^, de ce que
ces elcnvams ont ignoré que le Comte Gudlaume laifla deux filles &
quatre fils , dont l'ailiié fut Robert V. qui luy fûcceda en la Comté d'Au-
vergne & recnciUw la Comté de Boulogne à luy dnroluë comme fils d'Alix
de Brabanc & en venu du craiâé fait avec Henry IlL'Ouc deBrabaacfian
ctHifln germain , comme il a efté dit au chapitre précèdent.
En l'année m c c l x x i v. le Pape Gregourc X. elfcmt à Lyon , où il avoir
çiNlvoqué êc où il tint le Concile général de l Eglilè univerfele , Robert,
de Kylevanleby Archevefque de Cantotbery ayant pafle lamer pour y.
AiMw^ venir , le Seiieichal 4c autres OfRcicrs du Comte eibblis a Boulogne & aii^
port de Wiflantlâifîrenr tous les effets , faute par luy d'avoir payé les droits
dçus pour le pailâge, auxquels l'Archeveique ie diioit n eilre pas tenu..
Enfin eftanc arrivea Lyon , il en porta (à plainte au Pape , qui commit
l'Audiceur gênerai de la chambre pour connotftredé cèdîtferendl Snrcer'
entrefaites il fut propole de l'accoaunoder. A quoy les parties , qui efloient
à Lyon, confcntircnt. Ils firent un compromis en la perfonne dii Cardinal
Ottobon , qm fut depuis Pape Adri^ V. du nom. Ce Cardinal ayant
t»ien examiné cecœ amure , & y ayant fiuc tooces lèsieflexions qu'il y falloir
fikre , ordonna par fà fèntence rendue le x i v. Juin que le Comte fiiiroit
rendre à l'Archevefque ou à Ion député tout ce qui luy avoit efté pris à
Boulogne & à Wiflànt, qu'en (îiite décela rArclicvcfquc luy fairoit payer,
kn^ aucun rcta>^dcment les droits deuipour le^paflàge de Wiilânc,
que neancn^o^ fAvcbev^fque ny .fes &^ si«i {«lyeroienc dor^ïfenavani}
aucuns drc»ts de paflâg< à WilEmc peiMonc Icr ciMirs de û^vic Cé qui fut
ainfi flatuc pour obvier aux inconycnichs qui pouvoicnt arriver & pouiî
cltablir une parfaite union & amirié entre l'Archevefque & le Comre.
Bien entendu neancmQiQs a cauie de cette exemption l Archcveique;
iêroit tenu dè payer au Confce ouà'fi»0$eie9tvingt nuufcifterlings. Et
à l'cfgard des OfEciers du Comte cjui avoient fait rinfùltearAlcbcve^iie^
il fut dit que la première fois que l'Archeveique paiïèrotc parla ils Icpre-
fcnreroient devant luv ptctis Se teflc nuds , leurs ceintures lices à l'entour
de leurs co^s ^ & luy dçma,i\dcroieat ^don 4 genoux. Cet Archevelque,
c foi.avoic rplfgicux de f pcdfc .de^ jlmc Dotoioique , fîA &k Owdmî
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D' A U V E R G N E. L I V. I. loj
lar le Pape Nicolas 1 1 1. au mois de Mars mcclxxviii. & eflant mort
a. Viterbe en l'année mcClXXX. ilfùt enterl^ dans l'Eglifê du convcht
de ion Ordre.
Le Corate Robert V. clpoufâ Elconor de BafHe fille de Guillaume dit
ïs vie il {cie;neurdeBafficen Auvergne & de N. de Forez, laquelle eftoit fille
<ic Guy iil. Comte de Forez ôc d'une Dame appellée Aiiurane dans, un
titre de Tan MCC:CLtv. cpiteflraa 'tr^at des cBanès de France à Paris.
Ce que je remarque expreflèmencicy , parceque de ce mariage deGuy in., PrMt>w>ti#(
& d'Afiurane il ne provint qu'une fille dont on ne (çait pas le nom, mariée. "**
à Guillaume de Baffie. Apres la naiflànce de cette fille le Comte Guy Ion
pere répudia Atiurane, & prit une auure femme ^ laquelle fut mere de
Guy IV. Comte de l'orez te âe Nev^exs. Ce qtd £at cittÊ à'vat grand
f»rocez entre Guy V. & GuiOaume de Ba/fie k jeune Couflns germains^
equel fût termine en l'année m c c x l i v. par la médiation du Roy , qui
régla leur différend par une tranfàdtion. D'où il eft aifê de conclurrc que
la Dame de Ba£e n'ciloit pas fille de Renaud Comcede Forez & d'Ilabcau
dè Beaujo]. Au xcfte je diray icy en pafTant qu'outre k Eeii de Ba& en
Auvergne,; il y ea a un de melnie nom en Haynauc pres<]ei*abbayede Hit
CambFon. ^'"^ .
Robert fit ton rcllamcnt au mois de Janvier MCCLXXviI. par lequel rmmt-'tv
il ordonna, entre autres chofcs , que Ton cor p fuit enterré dans le tombeau '
de ^ancc^res en Tabbaye dnBoi]fi:hct , ou nous appreilonBdntedbiinene
de Robert V L fim 6Ib qu'il fin entend. Sa femme Eleonorfic le fîmaii ftMwt^»fi
mois de Janvier mCClx:çxvt. par lequel elle ordonna Ca fepulrUre aù '**"
convem des Cordcliers de Clairmont, où elle rcpofe avec deux de lès ontintfi»
enfàns lous un beau lepulcrc relevé à coftc du grand autel. Je ne ifay fi
on peut avancer qu'dle moontt le x 1 1. Janvier , (on anniverâire eftabt
marqué à ce paî U dansFancien Obicuaire de l'Eglifê cathédrale de Clair-
mont , & Ibn teftament ayant eflé fait le Mercredy d'après les Roys, c'eft
à dire le huiéliefine jour de Janvier. A l'efeard de fôn marv , on ne trouve
ny l'année ny le jour de (on decez. Mais il y a gronde apparence qu'ayanC ^
fititfimteflamem ronxiefine Janvier mcclxxvii. ileftmonlexvxt.
jour dumcfinc mois, c fiant marqué dansunancienObituaireder^ifè
de Bjcioude que Robert Comte de Boulogne mourut ce jour là» ,
de Baffie fa femme»
GUxLLAUMeXI. COMTB D*AUVBJLGN£&DB BoULOGNE»
qui aura (on chapitre.
Ro&BRTVLdttnomCoic¥£ d'AvvskgItb&dbBovlognb,
qui continua la poilehté.
GoDEFROY d'A u V E R G NS' nommé avec Guy d'Auvergne (on
frère dans le teft.nncp,c yh Comte Robert leur pcre , nui ordonna qu'ils Hutmf.nti
iuilènt d'EgliTc, & dans celuy de leur mere, qui ne leur prdcric rien lur "î* •»•••>'•
leur cftat , comme die ne pouvoic pas le £ùre » le cootentanc d'ordonner
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I04 HISTOIRE DE LA MAISON
•qu'an cas qu'ils movmflfiiit Ikas enfims , les biens qu'elle leur lègue re.
vkndnâenEà ton herider univerfelXoilefroyimvit d'abord h deftimtion
tpe fon pcrc avoit faite de luy dans fon teftament , y ayant un titre de l'an
MCCLxxxviii. oùilcft appcllé Clerc. Mais il quitta ce genre de
vie après avoir fait Ca eftndes, de ayant prisl'e^ée , il fUt tue à la bataille
de Counray en l'annife M c c c X X.
Guy d'Auv erg ne (cigneur de Boutonnargues , nommé avec tes
mmitit-**/- frères dans un titre de l'an mcçlxxvii. & dans le tcftamcnr tîii Comte
Roben V I. ion fiere. Il luivit la difpontion que Ton pere ayoït faite de
luy dans, ùm c^bunent. Car il fiit d^EgUfe, & fiir eifleu £ve(que de Toumay
en i'amu^ hc ce. apresl^mort de Jean de Wadbigne. Il affiAa en l'annfe
MCCCxvii. au Concile tenu à Scnîis contre Pierre de Laiilli Evcfque
de Chaalons fur Marne accule d'avoir empoifonné le Roy Philippe le
yimvtfit. Long & JeandeChafteauviilamfon predecelléur. En l'année Mcccxviii.
iM le Pape Jean xXIL ayant envoyé un Légat en Handres pour y moycner
^fite^.^ la paix entre le Roy & les Flamans, ce Légat y appelle Jodèaumedc Jean,
»!»«. cflanr arrive à Tournay commit noftre Guy Evefque du lieu pour faire
Içavoir ion arrivée au Comte de Flandres. Mais 1 Eveiqtie n "n% mr pas voulu
(e charger de cette comtniflîon, le Légat luy envoya deux Cordeliers^
leiqnds furent mis en prifôn par ordre du Cofncc. Enfin il fut trandêré
à TEvelchc de 'Cambray environ l'an mgccïxx. &r mourut en l'année
Mcccxxxvi. avant le mois de Septembre , :ut.;c déplus de quatre vingt
• ans. î'avertiray 'cv en p.ifïjnr le îcdL ji q j li y a une faute dans les an-
nales ccclc{ialiiqucs d ûJuric Kmaldi , qui du que ic Pape Cicment V.
dclivit au Clergé de Cambray en Tannée KCCcxtit. pourâirerece.
voir Guy Evefque de Cambray , qooyquil n'euft pas encore prefté le
ferment à l'Empereur , attendu que ITEmpirc cftoit vacant , l'Empereur
Henry V 1 1. n'ayant pas encore cftc couronné à Rome. Car outre que
Guy u'elloit pas encore Evefque de Cambray , & ne le fut de long temps
après / il eft certain qu Henry VILavdc eftécouromic Empereur aRome
l'année précédente.
fM»«lf^lt). Mahault d'Ail'veticne maric'e en l'année mccxci. avec
Eftienne IV. du nom {cij::n: ur du Mont faint Jean en Bonri^ngne, grande
& bonne maifôn. Je ne m atcacheray pas à en delduire icy la généalogie,
laquelle a cfté affee exaâement expliquée par M. Du Cheine dans t'niC
coirede la maiion de Vergy. Je me contenteray de faire remarquer qu'Efl
tienne IV. eftoit fils d'Emenne IlL & petit fils de Guillaume IT. fcigneur
du Mont (àint Jean, de Saumailè, & de Vergy en partie, lequel avoic
Riii. Aitùs elpouCe la fille & héritière de Guillaume des Barres frerc utérin de Simon
0>mte de Montfim feigneur de la Fené Aaleps en Beauffe , le mefine
lequel en l'anne'e mclxxxvii. eft appelle Comre de Rochefort par
Rijî;ord , & cil fon loiié dans l'ancien Ooituairc de l'E^^iite Nollre Dame
NecroJog Et- dc Pans, où il elt appelle w mbilis, &ùles ftrenmjjmus. Guillaume II.
kI|!am " ^ '^^^ fils & une nlle de cette Dame, Guillaume III. Eftienne H. &
une fille mariée à AnÊau de Trainel Conneftablc dc Champagne , 6c
mourut en l'année lie ex vil en Angleterre , où il eftoit allé faire la
guerre
J
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OVAUVERG^É* LiV. 1. toy
gderre avec le Prince LoQis fib du R07 PhilipM Augufie. Guiiiaume IIL
fut marié en l'année Mccxxittz. avec Maiguente de Bouigogne
fille d'Hugues IV. Duc de Bourgogne, & mourut quelques années après
(ans enfans. Ainfi (on frcrc tilienne II. luy ^ucceda ez fci^ncurics du
Monc ùànc Jean & de Saumaiiè environ l'an mcclv i. & fut auill de
par fà mère (qgncnr de la Ferté Aleps» Il eut d'une femme appellée
Mahaulc Elliemie IlL (eigheur du Monc ÙàOt Jean & de Saumai(e perC
d'Eftienne IV. mary de Mahault d'Auvergne, lequel par {on tcftament Pnmm$ M
£ut en l'année mCccxxxiii. donna Ion chafteau & terre de Saumailc ut^H^^
« Robert de Bourgogne Comte de Tonnerre ficre d'Eudes IV. Duc de ^
Bourgogne. J'adjoufteray icy ce que je n'a^ pas voulu dire un peu plus
haut, pour ne pas interrompre le fil du difcours , qu'E^enoe IL veâdk
en l'année mc C l i x. la Ferré Alcps au Roy fàinr Loiiis pour trois cens f,vi\.vt%r
livres de rente perpetuele lur le Temple , où eftoïc en ces temps là le
Trefi>r royaK Or Je trouve que peu de temps après Philippe de Montfort
eftoic feigneur de la Fcrté Aleps. Ce qu'il eft difficile d adjuller avec ce
)qu*a avancé M» Dtt Itvsf-ia^ cette terre efl; déformais demeurée dans k Dm.-/, t» tug
niaifôn royale après l'acqwfition qu'en fit le Roy (aint Loiiis. Au refte
cette Mahaulc cH: la première perionue de la maiion d'Auvergne qu'on
trouve avoir ptis le (ùrnom de Boulogne^
Mahib d'Advergmb reHgieuièà Fontevraulden l'année mcclxxxvx*
comme il conftc d'un titre de cette année là qui eft au Trefbr de Turenne. i>rM«w(wiu«
U eft marqué dans l'Obituairc de Fontcvrauld qu'elle cftoit fort jeune lorfl '"">
(^u'eUe le m religicuic & qu'elle mourut le premier jour de Décembre.
tamt /.
•log HISTOIRE EVE LA MAISON
BBAU1B0.
•1 T-.'.i 'j'é^^
! ..fît- yi^i iip-.^i'M -^i
CHAPITRE X X I.II.
tratvtt f> 114-
MB.
Hifi. il
JlMMMf.144
N COR.E qu*il ne puiflè ptts eftre rcvoqué
en doute que ce Comte n'ak eftc fils de
Robert V. qui l'appelle fon fils aifné dans
Ion teftamcm & <lans le ixûùè de mariage
.paie atecime^fiUwdè Hàceia dé^éiu
gafcon, il (è trouve neantmoins fi peu de
chofè de luy que je fuis bien empefché
à prouver qu'il a eftc Comte d'Auvergne,
lu n'y a qu'un feul endroic où il ibic appellé
Cbmte , c'eft à dire un arreft du Parlement
de l'an MCCLZXVi. par lequel fut jugé
le procez qui cftoit entre le Prevoft d'Evau en Combraillc & Guillaume
Comte de Boulogne pour railon de la. garde de ccmonallere, la(|uelle le
Comte prctcndoit luy appartenir. ' - .
' "^Qiisdkk a vhncé qu une des fillesd'Huinbert Y. de ce nom lê^gneur de
Beattjcu«pou{àlc Comte de Boulogne. Ce qui a paru fi difficile à adjuftcr
à M. Du Chefiie qu'il s'eft porte' à conjcdhirer que c'eftoit peuteftrc la
jpcfme qui fut mere de Foulques feigneur de Montgafcon , ayant trouvé
qu'il cftoit fils d'une de Bcau^eu. Mais cela ne peut pas eftre , attendu que
Beacriz de Beaujeu mere dei^on eftoit mdrieavanc l'année mc c lv.
comme nous le voyons dans le tcftamcnt de Kobert de Montgafcon fon
marypcre de Foulques. Cependant M. Juftcl n'a pas fait difficulrc d'cfcrire
que cerrc fille de Beaujeu avoit cfjgpulc le Comte Guillaume dont nous
^1 eft enMivé en l'abbaye dtt E^iikec, llaqndletl fit un legs donc fbn
fiere Robert VL fiûc mention dans fin teflament.
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D' A tr V E H G N Ê. .L I v. L
to7
M O N T-
GASCON.
>h tmtâtt MÊ
C H A P I T R E X X I V.
E (êcond fils du Comte Robert V. Cucceéà.
hj-^ ■ ^f^j^K- -T'^ û Con frère Guillaume mort iàns enfàjos eA
îwf A^Ki " l'armée MCCLX XV II. •
w£l rV^3Rj^i NA !a > Son mariage avok efl^ accordé du vu
vant de Con pere avec une des filles de feu
Faucon de Monrgafcon & d'Ifàbeau de Ven*
tadour. Robert leipieur de Montgalcoa . ^
'r pere de Faucon avoit eilé marie deux fois»
V Saprémiere fêinme fiit Beacrix de Bbotjeii, ^^t-
de laquelle il eut ce Faucon. La féconde
fut I(abeau de Chaftillon en Bazois Dame / i-M
de Jaligny , laquelle eftoit enceinte en Tannée m c c l v. lorfque Ton mary '
fît (on telbmenCj & k maria après (on decez avec Guv de Chafteau-
villain (èigneur de Luzy , & en troîiîëlmes nopccs avec Robert III. Comte ««•
de dakmont Dauphin d'Auvergne. Faucon de Montgafcon cfpouia après
l'année mcClxiii. Ilabeau de Vcntadour fille d'Lblcs Vicomte de
Ventadour &deOauphine de la Tour d Auvergne ia. £emme, 6c non pas H,fd,cmrtf
Hâb^ de iKtello fille de Guillanme de Mello 1 dn nom feignent de mat
Prifc, comme M. Du Bôuchet l'a avancé. Da mariage de Fancon airec
liàbeau de Ventadour il provint deux filles , aflàvdir Bcâtrix, qui fût '•«•wi^ i»*
mariée à noftre Comrc Robcrr , & Maurs ou Mahault maricfc en premières '*'*'**'
nopces à Eudes ièigneur de i ournon , qui telU en l'atmce m c c x ch.
comme <MiIe voit dansie tome (êcond des màSires de Tlfle-Barbe ^ 6c depuis
à Guillaume de Bourbon feigneur de Be^ay. Le contta(£t de mariage du
Comte Robert & de Bcatrix de Monrgafcon cil du Mardy après l'oi^^^avc
de Pafqucs mcclxxiv. &c la cclcbracion en l'année m cci. x x i x. frM»iw;ki»44
Elle porta au Comte Robert les icigneuries de Montgaicon , Ennczac» fr«w«»/»u7.
Jpze , Modtredoa, Poncgibànd, les Granges , Margeride , de autres
tenes.
En ce temps là le royaume de Sïcik eflaht^ipour aiflfidi^^ litigieux
Tomt J. O ij
V
e
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loS H I S T O I R E D B /L A M A I S O N
cncpe Charles 4*Anjon, auquel le Pape en avoir donm: linvcfticure, &
Pierre d'Arragon , qui pretendoit qu'il luy apparrcnoir par droic de (îic-
ceflîon à caufe de Confiance fille de M.iinfroy Rov tic Sicile fa mcrc ,
il arnva que ie Piincc de Salcrne fils ailnc du Koy Cljarlcs ciïant venu
«n piance en Tannée mc ci x zx ii. pour d^aaoder du fecours coacte
l'Arragonnois , il emmena belle comp^nic & beaucoup de noblelTc avec
^"y» ^ principalement Pierre Comrc d'Alcnçon frcre du Roy Philippe
le Hardy , Robert Comte d'Artois ion neveu , Robert Comte de Rou-
lognc, Jean Comte de Daramartin, & Othclin Comte de Bourgogne.
Elbm de rerour avec cette belle compagnie auprcz du Roy Charles ion
pere, ^uilc fît chef d'une armée navale avec dcfenfê de ne bazarder rien
iafc]uev a nouvel ordre , il donna neantmoins bataille à l'Admirai de l'Ar-
ragonnois Roger de Loria grand Capitaine. Cet Admirai, qui en li^avoïc
G» v iîBBii b. plus que le Prince dcSalernc, remporta une vidoireCgnaléc, fit pluficurs
NU. s^uiu prifônniets, 8c cntr'autrcs le Prince 8c Roberc Comte de Boulogne au
skt.ttf.u, tappostdc frcre Jean d'Aucy.
Jeanne de Ciiaftillon Comteffc de Blois cftant morte fans enfans en
l'année mccxci. 6c (à iuccellion ayant eftc partagée entre iès proches,
Guy de Chaftillon grand Boutciller de France eut pour ù. parp la Comté
de Gâm PauL Ce <pit fût £ûc aind avec le confèntemenc & ai^orieé de
!}♦ Robert Comte de Boulogne & d'Auvei^c , lequel inveftit iceluy Guy
étmUntû^i de la Comté de fàint Paul comme fief mouvant de la Comté de Boulogne,
i^f ^jt]. comme nous l'avons desja remarqué cy deifus page ^6. en trai<^ant de
la Comcé de Boulogne , le propre jour de Pafijues . m ce x c iii.
En l'année mccxcvii. le Roy Philippe le Bel eftam alté ien Flandres
avec une armée de fisiiante mil hommes contre le Comte Guy de Dam.
UcicbM. pierre, il y fut (uivy par une très grande quantité de grands Seigneurs^
parmy lelquels ell nommé Robert Comte de Boulogne.
En Tannée mc c x 0 i x. il y eue un grand procez au Pïirtemenr
entre le Comte de Bool<^e & TAbbé &: convenc de (àint W'illemer
dans le Boulenois pour raÎKm de la garde de ce monaftere , laquelip )«;
Comte difoit luy appartenir comme fondateur 5c (cigncur (îiperieur. Atl
- ' contraire les Mouies pretendoient que leur inoaaitcrc avoit eilé fond<^
en franc aleu , & qu'ils ne relcvolent que du Roy , qu i& dilôienc eftre
leur c;ardien. Les Officiers du Roy tenoient le party des Moines.. Cc
nono&llant il fut déclaré par arrcft conrradidoirc donné au mois de
tnmmt.%iT. Décembre mcczcix. que la garde de cette abbaye apparrenoic au
Comte de Boulc^ne. Cc monaftere fut loulmis à 1 Abbé de Clugny par
' le Pape Paichal IL 8c s'appelle aujoord'huy Samer.
£n l'année m ceci, le Ro^ Philippe le Bel, après avoir forcé la F]a.
nuns à fe repentir de leurs entrepriîès contre <on aucVorité , s'en alla les
vifiter en belle compagnie , 5c auparavant de reprendre le chemin de
France j il eilablit en ce pays là iès Lu.utenausgeneraux& Gouverneurs
Jacques Chaftilloii fegneur dcLeulê 8c Robert Gmnœ de Boulogne. Tay
tiré ce fait des annales de Meyer.
EnTannée iiÇCCii.U Flandre efiant detechef £>rc agitée par les di.
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D* A U V E R G N E. L i V. L 109
Verlês &âi(>iis qui %j eftoient formées de par le mefcomentemem que
les peuple: rcccvoienr des Officiers du Roy , enfin l'affaire en vint à un tel
poin t il Fallut leur livrer bataille. C'ellla f.imeule journée de Courtray
en 1 année m c c c 1 1. au moût de Juillet. Il y eut quanucé de grands Seigneurs
tuez au nombre de plus de deux cens. On dit que Louis Cbmre deC^aiiv
monc, le Coînte de lâinc Paul^ & ccluy de Boulogne s'eniùiteoc. Ce qut'^i»^?.
leur fiir une grande honte &: un grand reproche dans le royaume. Mais
un au(51:eur de la vie du Roy PhiTippe le Bel M S. cité par Bellefbrefl: dit
le contraire & maintient qu'ils comDattirentVaillainent&fêlàuverenc en-
fin de la bataiUe ne pouvant fendre la preflè , & voyant touc le camp en
deroace après la mon des principaiiz chefs de l'armée. GodefioydeBot».
lognc frcrc du Comte de ce nom y perdit la vie.
En Tannée m ceci 11. le Gjmte Robert donna à TEelife de NoOrc ^'/f
Dame de Boulogne quarante cmq livres de rente, qui ncitoi: pas uncpe- «'.m; ï»,
nte (omme en ce temps là, à prendre fiir la Vicomnf de Boulogne , avee
Quelque portion de dixmes dans la parroiiTè de WiilattC , & le domaine
e Parent. Ce qui fut confirmé par le Comte Guillaume XII. fon petit fils.
En l'année mCCCiv. il fut le Mardy xviii. Aouft avec le Roy
à la bataille de Mont en PevelÇ) que d'autres appellent Poule Pierre
le Band Pure , entre llfle & Doiiay , où ily eutbeaucoupde noblelfe Fran*
foiiê mtfe à mort, & en laquelle plufîeurs PriuMS & grands Seigneurs
qui y avoient bien fait leur devwr , & entre autres Ame Comte de Sa-
voyc , Louis Comte d'Evreux, le Comte de iàint.PauI , Charles II. Roy
de Sicile, Robert Cmnte de Boulogne,, les Corne» de Dreux & de Dam.
mardn , ^plufieurs autres furent obligez de le lâuver , à ce que dit Mcyer,
à la fuite , ayant efté advertis que c cwicà eux p!ind|ialemenc que les Fia» -
mans en vouloient.
En l'année m c c c v. le Comte de Boulogne voyant combien il luy eftoit
incommode & aux lubieans de là chaHellenie de Montgalcon d'élire cÛC """^ ^
traits en diveslès jurifHifHons , partye de cette grande terre efiafit du rel^
fort delà prevoftéJe Vichy , & d'autres parties reflbrtiiTàns aux prcvoftez
de Pontchafteau , de Riom , &: de Chalrcau-Guyon , il s'adreflâ au Roy
pour obtenir qu il luy flift pourveu d'un remède convenable ; & le Roy ,
après avoir £iK faire l'cnquefle de la ootnmoditvf que le pays pourrok
recevoir fî elle ne redbrtiflbit qu'à une feule juri(cli£bion , ordonna que
dorefènavant elle ne reffortiroit qu'à la prevofté dc P<Mltcliaâ)eaUk Les
letres font du Mardy après Paiques.
En l'année m c c c v 1 1. le Roy Philippe le Bel ayant cftc informé qu'un
ChevaKer NavarrcMs appellé Fortunio Almoravid , lequel avoit efléeftabU
Gouverneur du royaume, tafclioit par de fecretes menées de s'en rendre r'f^l'spdl»-
le maiftre , il y envoya fon filsailnc Louis Hutin , auquel il donna pour luy |"|/ ,î,y;,^
fervir de conicil Gaucher de Chaftillon ConncftaWc de France & Robert ♦•'i»(-4«.
Comte dc Boulogne, qui le conduifirent heureuicinent en ion royaume,
te l'en firent reconncnltre & couronner Roy à Pampehuié le£unedy àxu
quîeCne jour du mois dc Juin. Apresquoy ils s'en retournèrent en France \
&paflSutc par Touloufe, ils y laiHèienc en pii£>n Fortunio 4c complices.
• O uj
tiD HISTOIRE DE LA MAISON
T„f,-jn d, En l'année m c c c v 1 1 1. le mariage <ic Guichard de Beaujeu V. du nom
SImiÏ' furnommé le Grand & de Marie dcChaftillon fille de Gaucher de ChafliL
Ion Comte de Porcean Conneftable de France ayant elle accorde , le Scig>
neur de lieaujeu donna pour plciges & cautions pour la rcftitution dcl»
4I0C en cas de mon de 1 accordée Robert 0>mte de Boulogne & Roberc
ion fik, Jean Comce de Forez, & Jean de Chafteauvillain feigncur de
Luzy , k fille duquel ledit Guichard elpodàeniùiK après la raorc deMaiie
de Chailillon.
»is. En lannée mcccxi. Pierre Maurice feigneur de Roche Savinc &
*^ de fâinc Bonneçiè voyant fans enfans , donna par donadoti encre vifscous
iès Inens au Comte Robert loncoiifïn. Ce qui fut confirmé peu dctemps
après par le Roy. Nous en parlerons plus amplement au livre quarricfme
• cnapitre i x. en traidanc la pollcncc de Bernard fèigncur de la Tour V 1 1.
du nom.
»mm^ 14} Ce Comte fit {(Mr teftament au mois d'Avril mcc c x i v. par lequel
il ordonna que (on corps fèroit enterré en labbayc du Boufchct dans le
tombeau de {on pcre. Ordonna un anniverfaire pour fon frère Guillaume,
& fit une grande quantité de legs pieux , & entre autres il remit à l'exem-
ple de (on pcre à (es fujets le droit qu'on appcUoic mortaîUe ou mainmorte»
■Tr„3u,'-:.- en vertu duquel, outre les autres droits deus au iêigneur par lès mor.
^<^'/Âf 'l'Â' taiHablcs , tous les biens meubles de ceux qui mouroient fans confelEoft
yî.M (kAf. II apparcenoient au Icigncur, C'elt ainfi que ce droit ell expliqué dans un
titre tiré des archives de Montferrand en Auvergne , lequel le trouve aulK
Il*»«^<<<. en original auTre(ôr des chartes de France à Paris. It nomma executeuti
de &n tellamcnt Arbert Aycelin Hvetqiie de Oairmoat & Guy d'Au*
vergne Evcfquc de Tournay (on frerc.
fkMnwf.i4<. Sa femme fit auHl inn tcllamcnt avec le confcntcmcnc de Ton mary.
Mais ce qu'on en a n citant qu un projet lans date , on ne peut pas Içavoir
{vectfëment en quel temps il lut £dt. CependancÛfÀmblequecefûtdans
e mefme temps que (on raarjr fit le fien.
Je crois qu'il vrfquit encore quelques années après. Car l'cmploy
qu'il eut en l'année mCCCvii. pour accompagner &: confeilkr le Roy
Louis Hutu» allant prendre polie flion de (on royaume de Navarre me
perfiiade aue c'éft oe luy qu'il £uit entendre ce qui éft- remarqué par
M. Du Tilkt dans le craiâe des rangs des Grands de France , où il le
compte parmy les Princes & Seigneurs qui eftoient de l'eflroit confcil
du Roy , ce que nous appelions aujourd'huy Confeil d enhaut, en I innée
M c C C X V I. pendant la régence de Phihppe le Long, & le premier des
Barons c|tii alfifterenc au mois de Décembre de la meune année au P^rle*
* ment onloonc par le mcfioc Philippe lors Roy. Mais après cette année
là je ne trouve plus rien de luy. Ce qui me fait eftimer qu'il mourut
frmmt *«»>• l'année (uivantc. L Obit de la Comtefle Beatrix là femme eft marqué
au landcmain de la Conception Noftre Dame par k Comte Jean Ion
petit fils dans TObitiiaice de la £dnte Chapelle de Vie le Comte.
«
L>1
f
D'AUVERGNE, L l v. L
m
Enftms de Robert F L Comte ^Awuer^e & de Boidoffie & de
''■ Beatrix de Montgafcon fa femme,
RObeut vit Caiirs d'A^vskchb^cdc Bovi^o«nb^
€)
CLERMONT
Ci frtJitt lut
ht ftri mhm»
dt.
ïlANLRES.
tMt »rmi
it Grand,
• ; • CHAPITRE XXV.
: • • • ■ .
N ancien rcgiftre du Parlement nous
apprend qu'entre diveHcs chofès qui fu-
rent alléguées en un procez qui y eftoit
{)endent en l'année mCccxxxïx. entre
é Comté- de Boulogne 9c "fc Seigneur
d'Alegre , il fut âk <{vt le! peré de la '
Comtefllè de Genève , quo» nommoit le trmm»t.vni
GrAHcL Comte , avôit vendu quelques terres
au père dudit Seigneur d'Alegrc. D'où nous
tirons que d'eftoic l'epichece djs 'diftînâii}^
de Robert VII. Comte d'Auvergne diè
Boulogne. C'cft auflî l'cpithete que îuy donnent Mcflleurs de Sainte^
Marthe dans 1 hiftoire généalogique de la Mailôn de France.
En ranaéeiiMèccyiiïj il te trouva meflé dans la qucrcUp d'Erard
Sire de Gànt Vcrahi iSe dXMdsihl dé Xidniiaigu dé fii maifoh des ancieni i'^S?&i
Ducs de Bourgogne. Il v eut beaftcdb^ de Seigneurs du royaume qui
entrèrent en cette querelle, les uns pour le Sire de fainr Vcrain , & les
autres pour Oudard de Montaigu. Ceux qui le trouvent avoir pris le
paày'4PEnrd £>n( le iCdtttté de Sanccrre , Dreux dç Mcllo, Miles de
Noyers Gouverneur de Ctiawpdgûfc Brié , fie le ièigncur de PiiV.
Et duroftc d'Oudard s'y trouvèrent le Dauphin d'Attvttgile; le fils m
Coratc4c Boulogne, c'fcft à dire, Robert V IL don encore Comte,
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m H I S T Q VK E D E - L A MAISON
mais fib de Comte, Bcraud de Mcrcucur Connertabic de Champagne,
& trois frerei» lîifnommez -de Vkntic , alTavoir Hugues Daupiun BaroA
de Foucigny, Guy Dauphin Baron de Monraukin, & , Henry Dauphin,
xm fut atiffî Baron de Momanbàn après ion frère , tous crois enfîuis
d'Humbcrt de la Totu- Dauphin de Viennois. J'ay cRc f)hligc d'entrer
dans ce dcllail afin d'avertir le le<îteur de l'erreur de Bclleforcft , lequel
a creu que ces trois frères (urncmmez de Vienne cftoienc fils du Comte
<lc Boulogne, li y xvoit encore i^uanticc de nobleHc de part Ôc d'autrel
Xe rendez vous pour le combat fut , félon quelques uns , dans le diocefè
xI'Auxerre. MaisleConixnuateur de Nangis marque que ce fiât au diocelè
de Ne\'ers , Se que le combat fut fait le jour de faiiir Dcnys. Enfin la
viiSbojre (demeura à Erard. Le icipneur de Mercueur v fut fait prifonnier
avec quelques autres , & ie rendit au Comte de Sanccrrc. Toutcsfois
M Du Chefiié raconte la diofe autrement & dît due 1 a£Hoa de ces
Seigneurs irrita tellement le Roy- Philippe k Bel qu'il Dannit le Seigneur
de Montaigu de Ion royaume , fit faifir les biens du Seigneur dc Mercueur,
le Ht arreftcr priionnicr, mai? qu'ayant rompu les priions, &: sVf^ant
retire en Alcmagne, il trouva le moyen d'appaïkr le courroux du Koy ,
qui luy oâroya des letres d'abdicion au mots d'Avril mcccxiz.
Imprimées parmy les ptcuves de fiiiftoire des. Ducs de Bourgogne du
mefmc M. Du Chefoe.
. Bcllcforc/l adjouftc quelques cîrconftanccs que je n'av pas trouvées
ailleurs, Iclquclies me paroilknc neantmoins véritables, li dit que le Roy
advertidecequis'eftoitpa^encetteoccafion, & ayant Êdtiàire diligente
information fiir ce faicf , & connu qucletoiteftoicducofté du vainqueur,
il le fit ad joumer au Parlement ; où cftant venu , il le fit conftituer prifonnier,
comme aulîi plufieurs de fon party furent mis en diverfo prifons du
royaume , afin de les punir (ùivant leurs mérites. Ce qui eft en partye
auAorifë par le tefinoignage du Contînuaceûr'deNangts. / ;
AMMTfio- En Tannée mccCxii. î'Univerfitc' dc Paris ayant. pqM^ plainte :aa
P ov rentre le Comte de Boulogne de ce qu'il faifoit payer au f>orr dc
U illant le péage & drpit de paflàge aux elcolicrs qui venoicnt d Angleterre
à Paris pour y eftudier , le Roy , quoy qu'il reconnut que le droit du Comte
èftoit certain & que hay 6c iès predeceifeurs'en avoienKjdiiy de temps
immémorial, en exempta neammoins par letres données à Paris au mois
de May lefdits efcoliers à perpétuité du confi?rtt€îftienr du Conire , lequel
pour l'amour de Dieu & à la prière du Roy ic relalcha de ce drou à leur
e{gard tant feulement , (ans que cette grâce fe pput cflendre à d'ancres per-
lônnes, de quelque qualité & cpndmonqu^^es fuflènt. '
£n Tannée mcccxvii. la paix âc la tranquillité du royaume eilant
dbangement troublées par les diverfcs entfcpriil s des grands & par la ré-
volte des Flamans contre leur ieigneur , le Roy ThiUppe le Long iê dorai»
ly«wv«'^>io• beaucoup dc peine pour le pacifier, & enfin ^efcrivjt le ±r. Novemlne
aux Nobles & Prelars du royaun^e.fpi'ilseuflhità iè tenir garnis de ché*
vaux & d'armes pour le fùivre à la my-carefrae où il voudroit les mener.
Les Seigneurs d Auvergne; au^ueb û fut eicrjt. furent le Se^neur de
la
. j .d by Google
: îDV A U V E R G N B. L 1 y. î. ;
)xTolir, le. Semeur de Marcudl, GuilLmmc Flotc, Comte de Boii-
k>gnc,Ie Seigneur de Montboiflicr, le Dauphin d'Auvergne, rEvc-fque
de Clairmbnc , le Vicomte de Ciialvigny, & Pierre de Marcucil. Je les
ay mis dam le mefînc ordre auquel ils iptic dons le rcgiibc d ou ) ay iire
«e.isdc,'lo3aëLeft au Trefer de» .chjin»^
-, Les croiéles 'continuant encore l'anfiéeiîuiiïsoue, le Roy manda par ksm
du X X r X. Juin à k noblcfle de Ion rovaume de Ce rendre à Bourgcs^aux
i3âaves de la Touflâints pour avifèr à la patx & au repos du royaume,
le.-crouve dam le radfinC regiftre qu'U fut çfcrjt pour ce fujedt à Beraud
Seigneur'de Marcueil, à Guillaume Flote, au Vicpinie de Calvigny^ au
{ètgneurUeia Tour , au Dauplùn d'Auvergne, au Seigneur de Montonfliet'^,
éc au Comte de Boulogne. Je ne trouve pas ce qui fîir refolu dam cette
aïièmblee , ii ce n ell que le X II^ Novembre le Koy fit elcrire aux Seig-,
neuis du royaume , . & enrre aattts.au Dauphin d'Auvergne , au S exgiieut
de la Tour-, auSe^neur d Olicrgues, & à Robert Dauphin de Ce rendre
à Clairmont en Auvergne à la quinzaine de la fefte faine André en che^
vaux Se en armes pour aller de la avec Eudes Duc de Bourgogne» Robert
Comte de Boulogne , & autres où il fèroic ordonné. ' .
En l'année mcccxti i i. les Aqefîens s'eftancxevtJtez contre la Cqm- Mtjct.
teffe Mahaulr, elle appella à (on ftcotvsles Comtes de Valois &- de la Mar~ sc'iifmffiL
che, Louis &r Jean de Clairmont fèigncurs de Bourbon & de Charrolois,
les Comtes de Savoye, de Foix , & de Boulogne , tous les parents, parle
moyen delquds cette révolte fut appaifée , ôc Robert de Ficnnc ôcÙlCccut^
r' aveient efië pris dans la fiwtertflè de Fienne , fùrenc livrez au Comce
Boulogne.
Il y a au Trelôr des ch irrcs de France des Ictrcs du Roy Philippe le KMiwtt.it
Long données à Vinccnnes le v 1 1 1. jour d'Oârobrc Mccc x i x. parlel-
quelles il ordonne aux Prélats ôc grands Seigneurs du royaume , qui y
tom nommez en grand nombre, & entre autres au Comte de Boulogne,
de fc trouver à Paris aux feftcs de Noël pour y délibéra' fiir le fait du paf-
fàge d'Outremer , qu'il avoir rcfolu de fiirc. Il y a preuve que le Comte de
Boulogne cftoir cette année là à Pans, loge dans l'enceinte de l'abbaye fainre
Geneviefve, & qu'il y fut fi dangereulement malade que les Médecins '"«wj^. 7*1.
delè^erans de £1 iknt^ 6c l'ayant entièrement abandonné, il (è voua dans
cette extrémité à la fainte, ficaulfutoft il fût miraculeulêment guéri. ,
f II y a au Trcior des charrcs de Turenne des letres du mefrne Roy
données au bois de Vincennes au mois de Juin mcccxix. tou^
chant l'ayde que les Barons & nobles du Bailliage d'Auvergne luy avoient p. fMvnf.ifé,
£iite pout la guerre de Flandres aux conditions portées par lefdites letres.
Il y eft fait mention de Pierre Evefque de Cambray, de Robert Comte dq *
Boulogne, & de Gilles Aycclin feigncurde MontaiguChevalierenvoyex
par le Roy vers la noblefle d'Auvergne pour cet cffc£t.
En iùite de cmc ayde «rnifi acoora^ au Roy , fa Majedé oâroya aux
Barcms , nobles, fie autres habitans des montagnes d'Auvergne des privi* Awmr^ iji.
leges expliquez fore au long dans les letres qui en fiirent expédiées dans,
le mcfme temps.
Tome I. P .
- i-J ^-iX'.'^iiH
'n4 HISTOIRE DE LA MAISON
<t«9^l«. Antoine le auâeur de l'hiftoire de Noftre Dame de Boulogne^
nous apprend que ce Comte fonda la Chartrcufc de Neuville prez de
Monftreiiil liir la mer , apjielléc aujourd'huy Noltre Dame des prez , &
que Marguence d tvreux (à bru augmenta cette fondation de deux
cellules , & fbnna pour cda tes terres qui fam aujourd'hui' la ferme
de Henocq. Guillaume XIl. Comte d'Auvergne &: de Boulogne màry
muv„f jtt Marguerite l'augmenta aufTi d'une cellule par ckufè cxprcflê de fbn
DaiUiuiut lib. tcftament. Le vénérable Pcre Henry KalKar Prieur de la Chartrcufc de
' ' Cologne , mort il y a trois cens ans , lequel cftok par conicquenc
quafiu coofeniponm de ceoe Princeflê , rapporte que le finidacear it
cette mai/îm eibnc venu à Monftreuil , comme on loy monlboic le tableau
de la Véronique , il s'itpperceut que Jcfûs Chrift pcinr dans ce tableau
dcftournoit la vtnic de deffus luy, comme le jugeant mdigne d'cûre regardé
par luy. Ce qui arriva pluHeurs fi>is. Il en fût fort cftoimé , & crcut
sicileinent que lès péchez luy avoient attiré cette dil^race. Dans cét
embarras il vifîta un Pneur des Chartreux lequel avait efte Ibn gouverneur^
& luy donna connoifTànce de ce qui luy eîloit arrivé qui le chagrinoir.
Ce bon Pere l'exhorta de rentrer en lu^ mefme, d'examiner Ci conlcience,
& de voir s'il n'avoit point manqué a quelque prome0è qu'il eut faite à
Dien. Car j'ay lôuvenc ouy dire , luy die ce Pere , que vous avez fidt
voen de fonder une maifon de noftre Ordre. II eft vray , relpondic il , qne
j'ay eu ce deflein , & je ne fçay par quel malheur il eft arrivé que je nè
l'ay pas exécuté. Alors le Pere luy die de renouueller ion vceu , l 'aftlirant
qu'aptes cda il verrok avec pldlir te vilàge de Jcfiis Chrift. Ce qui
arriva comme le Pere l'avoir prédit. Il baftit donc la ^larticdè de Nom*
Dame des prez, à laquelle il fit de grands biens & donna de p;rands
héritages ; & ce bon Pere ayant efte quelque temps après depoie d'un
autre prioré , il fut ^t Pneur de cette nouvelle mailbn.
■ Ce Cbmte Robert fut marié du vivant de fimjbere en l'amiée Mcccuii
«u mois de Juin avec Blanche de Clairmont fille aifiiée de Robot de
France fils du Roy (àint Louis Comte de Clairmont en Beauvoifis & Sire
de Bourbon , duquel defcendent tous les Princes du nom de Bourbon ,
laquelle fat doiiée de deux mil livres de rente , dont mil Rirent ailîiès
(ùr le pays deCombraille. Il y a dans te regtflre l x i v. de la Chancdlerie
des letres du Roy Charles le Bel du x x 1 1 1. Mars mcccxxv i. qui
portent qu'elle eut en mariage les fcigncuries de Semur , d'Argcnce,
de la Marche, du Terrail en Bourbonnois, &: la chaftellenie de Remin,
leiquelles furent depuis cédées à Marie de Flandres lecondc femme du
Comte Robert par OuiUaumeionfilsdn premier liâ:, & que Louis Comte de
Clairmont Chambricr de France fit révoquer ce tranfport comme prejudi-
ciableaudit Cuiilaumcfon ncpvcu. Du mariage de Robert VII. avec Blanche
de Bourbon il ne lorrit qu'un fils appelle Guillaume X 1 1. qui fur Comte
d'Auvergne & de Boulogne après Ion pere. Blanche de Clairmont la niere
fût enterrée en l'Eglilè Noftre Dame de Boulogne en la diapelle £Îintè
AiMtwff 771. Anne , comme il eft marqué dans le teftamcnt de £i niepce Jeanne de.
Clairmont femme de Jean L du nom Comte d'Auver^ & de Boulogne.
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*
D'AUVERGNE. Liv. I. n;
Apre» la 'mort de cette PrincefTe le Comte Cm max^ fiic accorde' en
î'année M c c c x n. avec Catherine de U Tour , aurrcmcnt dite Dauphinc,
fille d'Humbcrt de la Tour Dauphin de Viennois ôc de la Prmccflc Anne p<«nit»/. »j4-
Dauphins* Mais ce naariagc ne tut pas etfeéhié , cette Princcflc ayant . ,
cfié mariée avec Philippe oe Savoye Prince d'Achaye, 8c Robot Comte
de Boulogne & d'Auvergne ayant efpoufë Tannée iùivantc Marie de ftwwwf. vf-
Flandres nllc ailnée de Guillaume de FlmJrc-s (eigneur de Dcndermondc
& de RichcbourjT frère de îl oherr (•irnommc Rcthunc C^nnite de Nevers
& de Flandres , tous deux faii de Maiiault de Btthunc Conitcife de Flandres^ ,
An conmâ de nuuiage paiK au mois de Février mccczit. aflifleretic
Jean de Chaflon (e^eur d'Arlay & de Neelle & Alix Dame de Neelle
(à femme mere de Marie & Jean de Flandres (eigneur de Dendcrmonde
&: de Neelle jfonfrerc. Alix mere de Marie iuy donna quinze cens livres
de rente a prendre iur ce qu'elle a voit à Chalteaudun, àc Maxic donna
à Robert fi» e^xmx douze mil livres I^trifis 4e touc le droit qu'elle avoiic
enverfi Jean de Flandres ionficre. Scsprecenncns fiutncfàns doute réglées
en fuire entre elle & Ion frère. Car je trouve dans un arrcfl: du ncuf\'ic{me
jour de Février mc ccx x i. que Jean de Flandres reconnut qu'il dévoie
à Robert Comte de Boulo^ic la Ibmme de (juinze mil livres pour la doc
de Marie de Flandres fk toeur. £e le Comte Robert VI. encore vivant
donna à (on f\h en conflderatk» de ce maciage Oc pont te douaire de
ladite Marie fîx mil livres tournois de rente annucle & perpetuele , dont
les enfans qui jprovicndroicnt de ce mariage fèroient héritiers , ôc il
les ailîgna Uir le cfaaflean de Lefpau & fiir le chafteau & chaftéllexue
de Moocgafiïon, fi k Comieilè ^ nmime y vouloît confèndr, 4k w
qu'elle n'y voulut pasconfèniir , (ùr la terre & chaftelknîe de Baflk & du
Livradois. Il frit encore convenu par exprer que les enfans qui provien-
droient de ce mariage nepourroient rien prétendre ez Comtez d Auvergne
& de Boulogne pendant la vie de Guillaume XII. fik de Robert VIL
Zc de Blanche de Clairmont (â première femme.
Les droi(5h Cut Chafteaudun qu'Alix de Neelle donna à Ùl fille eiloient
confiderables , puifqu'ils comprenoienc route la Vicomte de Chafteaudun
avec les appartenances & dependences, meime avec droit d'y faire battre
moonoye. Le Comie Robert elchangea en fidce cette Viconnéen l'année nm^tf.
Mcccxx. avecAmauryiêigneur deCraoaniarydeMahauItde Malines
fille de Marie d'Auvergne , comme nous l'avons dit cy dcflus pj^e 87»
en parlant des enfans d'Alix de Brabant Comteflè d'Auvergne,
- Il ne lera pas hors de propc» de dire icy <}ue Robert de Dreux Prince
du £uig royal de France afuit e^poufê enviraii Tan mccx l. Clémence «41.* amm
de diafleaudun fille miique êc héritière de Geoffroy \^comte de Chafteau.^ ^
dun , il devint en vertu de ce mariage Vicomte de Chafteaudun. Apres
la mort de CU mcncc avenue en l'amiee mcclix. Ifàbcau de Chaftcaudun
(à tante demanda une portion en la Vicomte de Chafteaudun , alléguant
que lorfque fon pere mourut elle demeura en hi^ude &an bail du Vicomt^
Ceolfrç^ fiu £^rc , qui la maria en pays edoigné avec la dot qui luy
fkuft , éc qu^dle n'avou: jamais renoncîé au'droiâ; qu(ciley avoit. Ce
Tom I» P ij
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lié HISTOIRE DE LA MAISON
rm»uf,n». proccz dura long cemps.CependailcAlixdeDreux'filletinique de Clémence
de Cîiaflt aiifiuncliant devenue grande fût mariée avec Raoul de Clairmonc
Jcigiuur de Neelle 6c de Brios Coniieilable de France j & de ce mariasse
uaicjuic entr autres cnûns Alix de Clairmont dite de NccUc Vicomtcilc
tfe Chaflieaiiiluii, Dame de Moncdoubleau , de Neelle de, de Brios , fèmnie
de GnitbttOie de Flandres (èigneur de Dendermonde & de Richebourg,
après la mort duquel elle convola en fécondes nopces avec Jean de Chaflon
H.fi. B,..r- feigneur d'Arky fiU de Jean de ChaHon Conue de Bourgogne & Sire
ci^fMf. s*', de Salins.
OuEie les inens qui finent conftiniesàMariede Ftandresdansioacai.
traâ de naci^ , elle porta encore en la mailbn d'Auvergne les biens qui
avoient appartenu a eau de Flandres Dame de Brios & a Jeanne de
H^i» ch»f- Flandres Dame de Cuc les Iccurs , lelquciles mounirenc ians hoirs de
leur corps & eurent pour iieridcre la Comtcffe Marie leur Éceur. Je n'ay
lien trouve' de particnlier ou (ùjeâ de la Dame de de. Mais à l 'efgard de
la Dame de Brios, je trouve dans les extraits qu'on m'a envoyé de Rome
•des regiftresdu Pape Clément VI. qu'elle (c rendit religicufe de l'Ordre
de lâince Claire dans le monaflcre du Moacei au dioccfè de Beauvais,
& cjue ce Bape li^ permit par bulle expédiée en Avignon le z i. Janvier
Mccczi.iv. de retenir en propre & à fim profît les biens meubles ic
immeubles qu'elle avoit alors Se encore ceux qu'on pourroit luy donner
dans la fuite , avecfaculce d'avoir une chambre icparée du dortoir commun,
un autel ponatif 6c un aumoinier dans i enceinte du monaftere^de iè
pouvoir eflîre un Confeiftur , de pouvoir avoir à (on lèrvice une (ervance
«culiere, & qu'elle ne (èroit pas tenuë à l'oUervation des ftaruts &: des
préceptes généraux de (on Ordre , donnant pouvoir à Ton fupericur de l'en
dilpenler. Le Pape v ad joufVcuncclauicqui fait voir que cette Dame s'cftoit
fajte religieuie par un pur mouvement de pièce. Car il luy accorde l'induit
de ne pouvoir eAie eflevée ma^;ré elle , hmt» , à la dignité d'Abbeflè ou
autre charge de l'Ordre , grâce qu elle avoit iàns doute demandée au Pape.
D'où on peur tirer cette confèquence, que lorfqu'cUc a demandé les au-
tres grâces c^ -dcvanr allcçiue'es , c'eftoità caule dclcsinfirmitez , & parce
que s* citant laiic reixgieuic en un aagc avance , il luy auroit cité difficile de
5 accouftumer àtoutes les obifèrvances dVme tégfo auftere. Par autre bulle
donnée en Avisnba le z i v. Avril m c c c z lti i i. le Pape la diipenlâ
6 Marguerite de Boulogne fàniepcc , quiedoitau/Iî religieuîcau Moncel,
des jeuines ordonnez par l'Eglife. J'ay trouvé dans le regiftrc l x x i v.
de la Chancellerie des letres de cette Dame du xxiv. Juillet MCCCXLUI.
par leiquelles en cometnpktion des cburtoifies leceu^ de £t ehere ic
amée Dame 6c (œur Madame Marie, de Fbfidres Comteflê de Boulogne
& d'Auvergne &: de fcs chers & amez nepveux enfans de ladite Marie
Monicigncur Jean de Boulogne & Godetroy ion. frère, elle leur donne
Je chaflel & maiion de Brios en Vemtiandok aveciès appartenances juC
-ques à quatre cens livres de rente. Son anniverfàire ell tnarqué à l'Oc.
rave ^dnc George dans l'Obituaire de la (àince chapelle de Vie le Comte.
■ Tout ce que. je vîem de dîrie , qui marque qu'il y avoit de grandsiMcn»
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D' A TT V E R G N E. Liv. I. 117
dans la mai/on c!u Comte d'Auvergne , me donne lieu de douter de la
verice' de ce que Yves de Tourzelicigneurd'Alegre avança dans un procez fw— w^^4y»
qu'il avoic au Parlcmcnc au mois de Juin MCCCCxxxtx. que le
Comte d Auvergne pcrc de la Corateflc de Genève n ciloïc pas aylc, &
qu'une Revne Se Fralkce <jxA s'aDpeHoic de Boulogne hiy aydoic fore , te .
que quand clic fut trcfpaffce , il ne put pas (ôuflenir Con eftax comme il
avoit accouftumc. Car d'ailleurs il cft certain gu'il mourut long temps au-
paravant que Jeanne de Boulogne (à petite hlle elpoulaft k Roy Jean,
& par confèquent longtemps auparavant (on decez.
On ne fçait pas pourtant le temps de (k mort. Mids il yadans ler^pilre ^MNm^l•^
LXiV. de la Chancelietiè desletres patentes du Roy Charles le Bel données
jm mois de May mcccxxvi. dans lefquelles il cft parle' de luy comme
mort. Il eft enterré en l'abbaye du Boulchet. Son anmveriaire eft marqué
dans rObituaire de la iàinie cKapelle de Vie le Comte à la fefte (ami
jGeraud , 6c celuy de la Comteflfe Marie de Flandres ù. femme àl'Oâave Nonad vit«t
de la fefte (àint George. Ellemourur l'an mCCCl. Pa^Aw^p.
Il n'eft pas ailé de dire où elle a ci le' enterrée. Car d'un cofté il y a ftww^'uft.
Sreuve qu'elle ordonna par Ton teftament qu'on i'enterraft en l'abbaye
u Bouichet aupre^ de fim mary , Se on monflre encdreauiourd'huy (on
tombeau dans la muraille du, cloiftre de cette abbaye du cofté de r£gli(ê
tel qu'il cft reprefcnté icy , fort gafté neantmoins. Mais on a tafché de le
réparer dans la graveure. Et cependant il y a dans les preuves de l'Hiftoire
des Cardmaux François page 355. un mémoire qu'on dit avoir cfté e(crit
de la main d'André du Qiefiiequi&mblenoas induire à croire qu'elle eft
inhumée au Monccl dans le diour dés Dames. Et c'eft (ùr ce fimde- Nots«jviai
ment que j'ay cfcrit dans mes Notes fiir les vies des Fïipes d'AvigDOO J^ÇJ,***
qu'elle a cfté enterrée, au MonceL
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G
J
118 HISTOIRE DE LA MAISON
Enfans de Kohert VI L Comte £ Auvergne & de Bouloffte & de
Blanche de Clairmont fa première femme.
UiLLAoME XII. Comte d'Auverg ne & de Boulogne,
qui aura (on chapicre.
Enfans dndit Robert VII, & de Marie de Flandres
fa féconde femme*
E A N d'A u V b r g m e , die de Boulogne , qui fut Comte de Montfort
& feigneur de Montgafcon du vivant de la Comteflè Jeanne fâ niepce,
par le deccz de laquelle fans enfans il devint héritier des Comtez d'Au-
vergne & de Boulogne. Il aura fon chapitre cy après.
Guy de Boulogne, appelle communément le Cardinal de Bou-
logne , quoyqu'il fuft proprement du (urnom d'Auvergne , parceque
iès frères & luy prirent le (ùrnom de Boulogne. Je diray icy en paflant
3u*il faut corriger une faute d'imprelTion qui s'eft coulée dans l'hiftoirc
es Chancelliers de France mifè au jour par François du Chefiie , où il
rapporte l'extraiâ d'un Arreft du Parlement donné en l'année mcccxlix.
MijiMich»»- inter JoAtinem de '^olamo domintm de Montega/cone Caufridum ejusfi'A^
y^/(f')t< Il f^t^ y mettre BolonU au lieu de Bolamo. Il fera plus amplement
parlé de ce Cardinal au chapitre fùivant.
G0DEFROY DE Boulogne. Apres que les Comtez d'Auvergne
& de Boulogne furent efcheùcs à fon frcrc Jean par le decez fans enfans
de Jeanne leur niepce, il eut en partage la Baronnie de Montgafcon &
les (êigneuries & chaftellenies de Joze , d'Ennezat, de Roche Savine, de
Gerzat , Bulhon , fàint Bonnet , Novacelles , Yflàndolangcs , & Bouton-
nargues , dont il fît en l'année mccclxvii. hommage à Jean Duc de
Berry & d'Auvergne. Il fut marié trois fois. Sa première femme fut Mar-
guerite Dauphine fille de Jean Comte de Clairmont Dauphin d'Auvergne
& d'Anne de Poictiers. Le contrat! de ce mariage cft de l'an mccclxiv.
par lequel Beraud I. du nom Comte de Clairmont Dauphin d'Auvergne
frcrc de Marguerite luy confHtua en dot la (omme de quinze mil livres
^mmtf u?. j'or. Il cil ncantmoins remarqué dans les regiftrcs du Parlement que
Godefroy allégua qu'on ne luy conftitua fcriculcment que dix mil francs,
mais que pour l'honeur de leurs pcrlonncs & lignages on luy fîtconfefler
qu'il en avoit rcccu quinze mille. Cependant Godefroy luy donna par
donation entre vifs à elle &: à fès lucceflcurs le chafteau & chaftellcnie de
Gerzat, & pour fon doiiairc les chafleaux &chall:cllctiies de Novacelles &
Yflàndolangcs. Llle mourut en l'année mccclxxiv. comme il conlle
d'un titre de cette année là , par lequel Godefroy ion mary donna à
l'abbave du Boulchet, où elle efl enterrée, les dixmes que luy & fes pre-
dccefTeurs avoicnt accouffumé de prendre en la ville Se chaftellcnie de
fàint Bonnet le chaftel & ez villes & parroiflès de fàint Amans & de Roche
frmv«$f.i7o. s^vine. Apres la mort de Marguerite il efpoufà Jeanne de Ventadour fille
'"A
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D' A U V E R G N E. L I V. r.
de Bemar<l Comte de VcncadtTur &: de Montpenckr. Le^ eonPra«5t de ce
Auiiiage eà do ï^a m ce clxx)». en k.vcur duquel cie Ooimni (kttu^.à.
ti^oWt luy poorfan doaaacjftaÉdbitt fc^fela jwitittoce Jgs chaf-
tèainr & chaftèltcnio; de Gerz ir & de Jcezc. De ce mirùigc il eu» unç fiJkr •
imique appeltée Marie du Bouioçne, laquelle iur imriec i Ikrtrai\<i
(çigneur de la Tour V. du nom , & dcvmc Comtcflè d'Auvcrgni; & dc
Wwâopie par yémàmûasiaibÊ&'ét Joamir II. da odsii Cotooeife <f Atu -
vcrçRC & de'AiiiIc»gAei& coa£iK:, comme nous te maxqtififoiM C0 leai '
lieu. Apres le dcccz de Jeaiine de Vcncaitour, qui ne vclquic pis long
temps, Godefroy convola en troifîclrncs nopccs & efpoula Blanche de nlNwr^ly«■
Senlis dite la Bouteittere î(Kiê des anciens Seigneurs de Chantilli , qui
ponoieiit le nom de Senlis defccndans des anciens Comtes de
Senlis, fille de Gay le Bouceiller de Senlis fèigneur de Leuroux & d'Er-
menonville , veuve pourlors d'Imbjud du Pefchin ayeul de Jacquette du
Pcfchin mariée à Bertrand lèigncur de la Tour VI. du nom Comte d'Au-
vergne & de Boulogne. De ce croifîeime mariage de Godetiroy il lortic
un ms appellé Antoine de Boulogne accordé en l'année mccclxxziv. yAcH"-
avec Jeanne Floce dite de Revel , laquelle fut envoye'e en la maiiôn de fmJufUja
(on accorde pour y eftre nourrie &: eflevcc jufques à ce qu'elle fut devenue
nubile. Il eft allez difficile de dire fi ce mariage fut accompli. Car quoyque
parvenus en 1 année mcccxcvi. lors qu'Antoine partie
Comte de Nevcrs pour aller en Hongrie faire la guerre inx infidèles. Ce
qui pr^rroit faire pcnlo" que le mariage fût célèbre quelque temps avant
ion delpart, dautanc plus que (à longue abicnce retarda, ce lèmble, le
mariage de Jeanne de Revel jufques en l'année m 6 c c c i v. qu'dle e^cnfa
François d'Aubiichccourt fcigncur de Monccreflbn lez Monuxgis, eftanc
bien à prefumcr que Ci elle avoir eftJ libre, on n'auroit pas tant tardé \
la marier. A la vente le bruit courut après la bataille de Nicopoli qu'il
eAoii mon. Mais d'ancres di£Mei)C au contraire qu'il ne l'elloit pas, y -
âyant an Tfcfer de Tbinuie m titre du Mardy avanc la Touilaints
M cccxcv m. od il cft parlé «le luy conune.d'oia homme ffu\<ai croyok
eftrc «ncore au monde , & un autre du x x v 1 1 1. Septembre il c c c G.
il cft dit qu'on alTuroit qu'il eftoit encore en vie & qu'il devoir bientoft ,
revenir en Auvergne. Mais enfin la nouvelle de là mort parut certaine en
FarméeMCCCCiT A Jeanne dc&evd (émana pdûrldvs avec I^çois d'Au.
bifcliccourc, .apfes la mort duqnri elle efpoufà Jacques de Chadillon grand •
Pancricr de France. Ainfî il Ce pourroit bien faire que Meilleurs de Sainte- u^hanit
Marthe ont eu raiion de dire que cet Antoine cfpoufa Jeanne Hote dite 'tÛ!T^tku
de Revel, & qu'il mourut en Hongrie iaiii iailicr enfans. uïu*^
RoBKRT DB BonrocRB moR jeune*
Mahault de Boulogne accordée en l'année mcccxxxui. ?/?i Dr,iit
avec Pierre C/imtc de Dreux Prince du lang royal de France ; lequel luy
afligna pour Iba doiiaire le chaûeau & la. ccrre de Montpencier. Mais cç
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no HISTOIRE DE LA MAISON
9nÊmtf.ir4- mariage ne s'accomplit pas , & Mahaulr efpouni l'année d'aprcs Ame III.
du nom Comte de Genève. Il luy fut coniticué en taveur de ce mariage
vingt cinq mil francs. H èn provint: un grand nombre dcnfims, & cn.-
fr'aucres Robeic de Genève, qui fût Pape appellé demeiu VIL à€ ce
nom, Jeanne mariée à Raymond de Baux Prince d'Orai^ , & Yolaild.-
Vicomteflè de Naibonne , de laquelle nous farleraas eneofe ciL4.<9iiEres •
occailons.
p.°f^V M A R G vfi K: iTB D B B OU LO G V S lài^^ CB l'abbéve dn Maocjcl
^ *M' prez Pont (àinte Maixence. Elle eftok encore en tic enraBBfCC iicccjLxy. •
9c eft eacexvée dans le cboeur de cette abbafe. -
Cky itjùivnfftf CsrSnal, affelle commmumettt le Cérdmd
de JBoulo^e,
CHAPITRE XXVL
U Y d'Auvergne, dont je parleray dans ce
chapitre , outre là grande naiilânce , qui
eftoit des plus illuœes du royaume', iflii
du (kng royal , comme dicPttrasqae, cfliXK
tsnooK un pecifliiDage d'une grande répa-
ration & d'une très grande confideration en
Ibn temps. J'ay desja remarqué qu'il eftoit
fîls de Robert VIL Comte d'Auver^^e
de Boulogne & de Marie «le Flandres £Ue
aiihée du Prince Guillaume de Flandres
fc i^ncur de Dendermondc frcrc de Roben
lùmommé de Bethune Comte de Flandres. Le Pape Innocent VL eicrivant
au Roy Jean, auquel il envoyoit ce Cardinal pour négocier h poix entre
ky & le Roy d'Angleterte, anefte que c'efloit unperionnage d un grand
nmc ad viut entendement & doiié de grandes qualitez. Froiflàrt dit que luy & le
f^J%n' Cartdînalde Perigort^qui elbtc d'une mailôntresandenne & très puiffantc,
ejioifat
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D' A U V E R G N E. L I v. î. iti
ffioïent les plus grands du co'le^e. Pecrarque , ce fçavanc homme da
quacorziefîne (ieclc , rend lemelme tclmoignagc <ic ces deux Cardinaux^
qu'il j^peUe duos the/auns Km&dipmos latè<jue chnfti ngnames ht pafcuis^
isnixa apprmd que les Rois 8t les Princes avoicnc du re{pe£l & de la
vcncracion pour eux. Er en un autre endroit cfcrivanc au Cardinal de
Boulogne , il luy dit qu'il el} lie de 1 mg Se d'atnitié avec le plus grand des A«Mm>.i7».
Roys , c'cft à dire, avec le Roy Jean. : .
Ayant cfté dcÛkié par les parens à l'£glifè, il fûe envoyé ï Paris pour
y ^dre fes eftudes. Il frcquencoic beaucoup en ce temps làleconvent des
Jacobins , qui cftoit florifïant , «5c où la rlicologic de faint Thomas d'Aquin
eftoic enicignec par de grands maillrcs Pour cette raiibn U leur Icgua Aww«fiit.
par fon tcftamcnc ia iouime de cinquante doruis.
Il efiiCMt encore (îmj^e derc, e'eft à dire, lâns bénéfice, au mois de
Juin MCCCxxxix. comme il confte des letrcs du Roy Philippe de '-^^
Valois pour accommoder les diffcrens qui eftoicnt entre Bcraud Dau- fa«M»fw lî.'
phin fcigncur de Mercucur & autres pour la leigncune de Mcrrncdr,
Guy ayant clie nomme par les parties pour cllre leur arbiuc avec
rEvefi]ue de diaalons fiir Marne & avec GuUlaume Floce ChancellH» do
ïrancc. Ce qui prouve clairement qu'il faut le diffingucr de Guy d'Au-
vergne Evefque de Tournay & de Cambray (on grand oncle.
Mais bicntoft après il fut bénéficie, y ayant preuve qu'il fut Chanoine 17/,
d'Amiens eftanc ferc jeune. Il fût en liiite Archidiacre de Flandres en l'Eglilè
de Thérouenne, comme nous ]t dirons inctHicinenc. U 6icaufli pourveu du
Doyené de lâint Martin de Tours par le Roy Jean en l'année MCCCliiL
& du prioré de Ris en Auvergne en la mcfme année.
Le l^avant Onuphre Panuin , qui l'appelle Guy de Montfort, (ans doute
parce qu'il avoir trouvé qu'il eftok fivre de Jean Comte de Montfbrt, eft
le premier , à ce que je crds ,qui Ta iàtc Evefi^ue de Boulogne. En quoy
il a ellé lùivi par Qactmius & par quelques autres. Mais il elï certain qu'il
n'a eu aucune dignité epifcopale avant de parvenir a rArchcvcfché de
Lyon. Toutesfois il fait dans ion leiUmcnc un legs àl'Eglilè de Thcrouenne^
à laquelle celle de Boulogne a (accédé. Mais c eft a caulc qu'il y avoir
«Hé Archidiacre.
Il fût donc fait Archevefque de Lyon par le Pape Bcnoift XII. le xr. tnatuf'VtP
jour du mois d'Odobre mc c c x l. cflant pourlors Archidiacre de Flan-
dres en l'Eglliè de Theroiicnne. Par ion teiiament il légua à l'Egliie de Ptmm /.iti.
Lyon 6c aux Arçheveiques (es (îiccedèurs la mitre dtxit il avoic àccouflimié
de Se (êrvïr avant qu'il fiil Cardinal , laquelle avoit ap^^tenu à Jean de
Ma n devîllain Evelque de Chaalons fur Marne. Il légua encore a la taèfiae
Lglilê cinq cens florins d'or pour fon anniverlâire.
Le Cardinal Pierre de Bertrand ayant fondé à Pans en l'an mcccxlz.
le collège Qu'on appelle d'Autun dans la më (kint André des arcs, TAr-
chevelque ae Lyon Guy de Boul<^ne avec Pierre de la Palu Patriarche
de Hierufalem &: avec Jean de Precy Abbe de fiint Germain des Prez
aflîfta à la bénédiction de deux autels qui y turent conllruits , lelqucls f ',','';„'''pj.
lurent bcnis par Pierre de Benrand Evelque d Arras ncpvcu du fondateur , p »/»•
rmê /.
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iti HISTOIRE DELAMAISON
lequel fût auifi iaic Car<liiial quelques années après par le Pape Cle-
menr Vt.
,hmmM7*- Lu l aBiicc M c c c X L 1 1. Guy fut fait Cardinal Preftre du titre de
£ttme Cécile par le PapeClement VI. levingciefinejourduinoisdeSep-
tcmbrc. Il eue aulll en commende, comme c'eftoit Toûige en ce temps
fMMii/.tii. là ^ l'Eelifc de lame Chryfcgonc , à laquelle il légua par teftamcnt loi-
xance Aorins d'or pour faire un calice qui y dcmeureroit à perpétuité ,
&. crois cens fiorin& dor à celle de fàintc Cécile, qui efloit ion vérita-
ble titre.
En ce temps là l'ufâee efiok d'appeller les nouveaux Cardinaux du nom
de leurs Evefchez, s'ils eftoient Evediucs au temps de leur promotion
au Cardinalat. Et àcaulc decetulagc les Papes, lorfqu'ils vouloient pro-
mouvoir à cette dignité quelqu'un de leurs proches parents, ils leur doii-
aoient quelque temps auparavant un EvdchéjCpiincfervcHtquc depaf-
ûge pour aller au Cardinalat & pour avoir un nom. Mais on en itlbit
autrement à l'efgard des pcrfonnes de grande qualité , comme eftoient
Jean de Comminge Archevelque de Touloulè, Taiayrand dePerigort Evel^
que d'Auxerre, & Guy de Boulogne Archcvcfque de Lyon. Car quoy
3u îk euflênt cfié iâcrez Evefques auparavant d'eftre promeus à la dign ité
eCardinal, onneksappcUoitpas du nom de leurs Evefchez, mais du nom
de leurs maifôns, comme le Cardinal de Comminge, le Cardinal de Pe-
ngort, & le Cardinal de Boulogne.
■Sd°a».^iM< En l'année mcccxlvi. il efloit en Avignon auprcz du Pape lorfque
i-tf.**. Charles Marquis de Moravie', qui fut après Empereur, luy prefta té fer-
ment de conferver les drtMCS de l'EgliTe de Rome.
En l'année m c c c x lv 1 1. il fùrvint un événement fîngulier en la ville
de B^ome. Le peuple de cette grande ville natureiemeni inquiet ôc aimant
la nouveauté , comme Tacite l'a remarqué il y a long temps , ennuyé
de la longoe abfênce des Papes, fùtaflêz hardy pour fe choifîr un chef
fans la participation du Pape. Ce fut un nomme Nicolàs fils d'un Laurens
cabaretier félon quelques uns, ou meufcier félon d'autres. Il fiit appelle
Tribun du peuple , & prenoit les qualitez de Chevalier (èvere & clément ,
amateur de l'balie 4e de la ville de Rome, & Tribun Augufle. Le Pape
ny mit pas d'abord d'empeichement. Mais ce nouveau Tribun exerça
tant de cruautez dans Rome , ôc principalement -contre la maifbn des
. . Colomnes, qu'il fè rendit haiflâble, & hit oblij^é de le cacher pendant
Quelque ccmps au chafteau fàint Ange & de s enfuir en iùite versicKoy
"Hongrie, êc enfin vers TEmperenr Charles IV. qui le fit mettre en
pîiîfr*A«n" prilon- Il 8*7 cnnuyoit fort, & efcrivit une belle letre au Cardinal de
p. ti7. s»/. Boulogne pour le prier de le faire mettre en liberté, lùy aflurant que
fbn intention efloit d'entrer dans l'Ordre de fàint Jean de Hicrufalcm 5:
de Elire pénitence le refle de fès jours. L'Empereur l'envoya au Pape ,
qui U retim long temps en prifcm en Avignon. Maisilfiit enfin renvoyé
à Rome fous le pontincac du Pape Innocent VI. & ily^fiit tuif par le
peuple.
. André mary de Jeanne Reyne de Sidleavoiteflé tué cruclemoit quelque
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U" A U V £ R G N E. L I v. î. n)
temps auparavant par l'ordre , à ce que l'bn difoit , dé la Reync Ca femme;
SiL mort tucauilî cruelcraenc vangée par frcr« Louis Koy d'Hongrie,
^:iinR k âéfprcbe da|i9«Iefl aâàires>fecl<lans les ESb^ de kJlB^iie. la»
k'XSardinal de Boulogne Légat vers k Roy d'Hongrie poùiltllâlïcar.déî vî»acm;vt
l'appaifcr. En quoy il reuflit hemcufehlcnt. ^ * . - n']^^-^^:^
jubilé, où la Prîncellè ÙL -vam le laulîtr pacjdevockMii Auiélour <ii£
Jubile il rcpaflà par Padoiic , & y celclxrale Condk'general des Prelaesc
de là légation au: mois de May. Et enfin elbmtïic fccottr én Ayignbfi,'
ilfùc faïc Evelque de Poitoàlaiin de ïaûaéc.ur.-.' • ■
Cèft afhfi^'que je l'ay jdfcrk dans mësNdtesfir ks vks^ Papes
d'Avignon, paiiée4)tt'tlmè|)tfoîfIbit que n'ayalic-pa|eftre£ulc£^efquedé
Pono qu'après le deccz du Cardinal d'Alby mort au mois de Novembre
MCCCL. il fcmbloit dire certain que le Cardinal de Boulogne ne fiic
pourvcu de cet Evclèhé qu'après ion. retour d'italie> Mais cette opinioa,
3uoy qu'elle ÇeaâsiecBxcfaïaaS&x^ )gcm3iies»OJt'
'un codé je vois qu'il n'eAmc qùe Calcinai Preflrebl l'année mcccxlix.
lorfqu'il fiiC cnvoyc Lcgat vers le Roy d'Hongrie &: en Icalie , Se qu'il
n'avoir encore que cecrc mctmc qualuc lors de la tenue du Concile des
Prélats de ia légation tenu à PadoUe ail Printemps de l'annce flilvantc..
£k Cependant je k vois appellé £vefi]ue de Porto dans une .letre dePe-
(Ei^cque efcrite de Padoiie pea de tempsav a ne la célébration de ce Concile, «^Mw^ty^
duqnel il fait mention , 5: dit c|'jt- ccr F vc(c|i!c dcvo-r hicncuft revenir à ' ,
]^a:ào\ic omatumlef'^at.'on;! I r^Lit'iT'tf)! j\>lar.}i': C(-nulitmaSbtrus. D'aurrc
part il cft dît dam i Ordre Komoin attribue au Cardinal Gaietan, dont il
y a an nés ancien MS. dans k Bibliothèque de Kl. Colberc efcrit précis
fement dans le temps que les Papes reHdoient en Avignon^ que le Pape
Clément VI. avoit accouftumé de donner des anneaux nobles aux Car-
dinaux nouvellement pourveus des F.vclcHe/. ruffragan»: «Ki Papt- lorfqu'il^ ' '
iè trouvoicnt a ia Cour au temps de leur proviiion , ôt non aux ablcnts ,
non pas mcitnë après qu'ils emnent revenus à k Cour. Oril donna l'an-
nean au Cardinal de Boulogne lorlqu iLk pourveut de l'Everché de Porto,
parce qu'il eAoit à la Cour lors de là promotion. Et par confequent il cft
difficile d'adjufter le temps de cette provifion faite à la fin de l'iinnee
M c c c L. avec la letre de Pétrarque cicnte au mois de Février de ia ineinic
y dans laqueUe k Cardinal de Boulogne eft aj^Ué £vc{que de
PoVCOi-
Il y a en cet endroit une choie curieulè à remarquer. Il fcmble que
l'Evelchc' de Porto ne pouvoit pas eftre conféré au Cardinal de Boulogne,
quin'elloit que Souspricur de l'ordre des Prellres Cardinaux, & qu'il de-
voû eftre donné à GuiUaume d'Aurc appelle le Cardinal de Montolieu, vîm
kqoelèftoit Prieur des Prrilres Cardinaux. Maisil faut fçavoir que c'eftaic '"'JJJ;*'^
en ce temps là l'uiage de la Cour de Rome qu'on ne bailloit les Evefchcz
attachez au Cardinalat qu'à ceux qui avoieot efté desjalàcrczËvelques
Tomt /. Qjj
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114 H IS T OI R E D E L A M AISO N
auparavant d'eftrc Cardinaux, &c qu'on prçfetalc Cardinal de Bouîo<Tne,
ifM avoir el^e iàcrc Archeve{(|ue deXyon aitparavanc tic parvenu: à la
dignité ck Caîrdiiial » au Cawtiniil jdc Montoliéu , parce qu'il a'avoit:]»*
mais cfté iàcré Evefquc. pour cette raiiàaiîl<.^erdilï k$ £vdclKir:<l4
Porto , d'Oftic , <?c tic Sabine , cdmine il cft marqué diiiisrOr<lreIt()auùn
. ." imprimé par le R. P. Dom Jean Mabillon. !
hll^rlfH^ En ce meime temps ie Cardinal de Bbulcx^ avoit dans fa maiiôn le
t- >H4- - Prince Robcrc de iGéneve ifim aieveu , qui fui! depuis Pape , & Jouit ile
Murol Gentilhomme Auvergnat, lequel fut ^t.Cardiiul par ce Pape. Je
ne fçay {i Barthcicmv Prigaani , qui fut depuis appelle Urbain V I. dans le
ibiJ-^Mo. iciiifnie^ ne fut pas en ce mclrae temps Ion domcftiquc.,,y,ayaniprcuvc
<ju'il avoit efté domellique du Cardinal de Boulogne. : : ^
En ratifiée mc ccvi t; il benic en Avignon Jean Piffi>it-de RalMâoics
Abbëdel'nieJBarbe prez de Lyon, quiavoit efté nouvelleraenc pourveii-
de cette abbaye par le Pape Innocent V I. &: fut transféré deux ans après
à. celle du Mas d'Aùlau dioceie de Kieux. Guillaume de Landorre Prieur
de Villeneuve au dioccfe de Monrauban, iffù d'une très nobic taxmlle de.
Rouereue , fut mis en £i place à? ïffBié-.Bàtbe.- ; • • - - . ■ v
En la mefme année la guerre edant aUumde' entre les Roys de France.
d'Angleterre, le Cardinal de Boulogne, qui dcfroic ardemment de
J^j*»'*" ^^ les voir en paix, ortrit au Pape Clément V I. de k traii [porter lur les lieur
à ic!» de^os pour y travailler. Le Pape le pm au mot, ôc relioluc de.
ly envayeriavec pleine pniâànce de Légat. Mais ]a mèreiUayaiBLedeWt
fur ces enne&ites , il laiilk ce loin à ton fùccefTcur. Ce fût le Pape
<>tor*«TOM. Innocent Vî. qui luv donna cette commiflîon. Il partit d'Avicrnon au
commencemcnr ic l année m C C C l i i i. avec des letres du rapc très
^rcAatues aux deux Roys Ôc aux gens de leur Conieil pour les exhorter
4 la paix. Le Cardinal de Boulogne Ct donna beaucoup de peine pour
y refiifir y mais fans aucun fuccez. Tant les c^ts efloient ii^nB de parr
osatstjùM. & d'autre; De force que le Pape trouva à {nopos de le lappeUer l'année
Pendant que ce Cardmal eftoic en France, il arriva oue Charles IL
^ ' Roy de Navarre naturelémenc brouillon » pei^ide , cruel , & defloyal
fît tuer au commcncémettt de l'anoée mCCCL iii. Charles d'Hipagnc
Conneflable de France , pcrfonnage de grande confîderation &: fort aimé
. ' du Roy Jean, avec Iccjuel il avoir eflc nourry & eflevc. Cette aîlion
cruelc & inhumaine unca extreincuicnt le Koy. Mais euân le Roy de
^bvarré voyant combien il luy imponiott de xalmer fim indignation , il
s'adreflà à la Reync Jeanne Comteflc d'Auvergne & de Boulogne niepce
du Cardinal de Boulogne , à la Reync Blanche vcufve du feu Roy Philippe
de Valois la iceur , & au Cardin.il de Boulogne pour appaifcr là colère.
Le Roy & les gens de f<>n Conleil & le Cardinal de Boulogne furent au
. Parlement le Mardy <|uatriefine jour du mois de Mars ucccliv. fuivaoc
la manière de compter d'aujourd'huy. Et là le Navarrois ayant efté mené
devant le Rov , il fut mis entre les deux Revues , & le Cardinal de
Boulogne luy dit les paroles lui vantes rapportées par Froiûàrt. Mor^èigntmr.
D'AUVERGNE. L i v. I. • Hj
de Navarre y tml ne fe doit mer veiller f U Roy de ï-nnce s'efttenu pommd
fament de njcm pour ce ftut (jm efi dd^rnu , lequel ve confient fa que
felSU ^ vuifi^i^ut {û*ve7^f piAlié fAr a/os letns Mûrement pxrtot^
que chrfam hf^^ CàT aibâs efits tm tem À hy ^ue Mi b tUàfie^ É>&ik
fàth ytMs efiet defon fiM^fi prothdiil ^e chafcm h J^t, Vous efies fi»-
homme f^fon Piir. ft fi A'vfT^efpoufè fi fille ^ t£ de ta^t ste^plus mefprmi. " '
T(meft)(yes 'fêw i Amour de mes Dames tes Kejnes cy ftmt^ fui moafk- ■ •
*ffeaH^»C*'Mmtm'm prié att^tquU'tient que ' •
«Ml^i/.» U it èùÊi ptinàMimér km oui» ^ ék êoiUie vOmié. Bt Ion Ici
Rcyncs & le Roy de Navarre mirent lis genoiiil à terre & remerciereni!
le Roy. Fr encore die lors le CarJinar qu'auairt du !ign.iG;e du Kovou
autre ne s avcnturaft dorefenavant de faire tels fms comme !e Rov de
Navfti«evr«tei£tit. Cw 'wajp<wieiit;V^^ & fiift le fiis du kof
wpà le fift, du plus petit Offitficf qlUî^k'Rojr «ttH, fi en fèroit il juftidé;
Et ce f.v.z le Roy fe leva , Se s'cti pirtit la Cour. Il y a dans le regiftre
Lx X X I r. 1:1 thinccllcric des lerres de renlifTioft que le Roy accorcla
le mclmc jour au Roy dc Navarre & à Philippe & Louis de Navarre
Apres cctié gnui^e affaire il eii furvint une àlB^ CBlaqueUé-Incemilt '»«w•^>7«'
l'audorice de ce Cardinal. Au moi^ d'Avril MCCCtlv» Jé Rèy fit lut
ïdiât par lecjuel il ordonna que tous Tes fujcâs qui renoient dics terres ' ■
ou aiwres biem"<lç la Couromic luy en làiroiettt4eurs reconnoif&nces ,
& î<pi'à :Êlicr^ k &irè fctes tttte^ «'altiti feM» fcroient mis en la
maméa Bt<l^.''<^ E^Ëâr ttyani efté envoyé au Bailly d'Auvergne ^ ti
ft faifîrfous ce |Vi-etexre route îa temporalité dcrÊvefque deClairmont.
Oiiîlaume de !'Ofme l'ncur du priorc de Chirac en Givaudan , lequel
cltuit lans douce charge des affeires de cet Eveique , demanda une lurfeancc,
^0etielQ(V fot ai>cWdéc /«f envoya tin homlrtc ëlrp«a à Paris vers le
Cardinal de Boulogtie , auquel rEvefque de Clâlrmont efcrivit pour
implorer fa prote^Vion. L'affaire y ayant eftc examinée, il fut trouvé que
lotique i'Evefché de Clairmont efl: vacant, il tombe en ref^ale, que les
revenus de l'Lvelche vacant appartiennent au Roy & qu'il a droit d'en
joifir jolqucsr ce que le imiivd Êvefquc luy ait preflé le ferment de
fidélité. Apres quoy il (ut éidSi de Yki/ii ëb Cardinal & des Advocats
du Roy & de l'Evelque une reconrioilTance que l'Evelque devoit donner
au Bailly d'Auvergne , par laquelle il recortnoiftroit qu'il avoit fâir au
Roy le fcrttiçat pour toute la temporalité, Se qu'il cftoit preft d'en faire
daTamdge. CârEvejqut eftoic Piefre d'AigrefèaiBe fitfe du Cardinal de
ce nom, proche parent du Pape Clément VI.
Dans le mêfmc temps que le Cardmal de Boulogne eftoit à Paris , la
Reync Jeanne veuve du Kov Plnlippc le Lonp: ayant , à ce que difent To.n.Lift.
les auteurs des antiquitcz (î^ clc 1 lultoire de l'Univerfiié de Paris, fait Jfn'^î^'*'
bafttr l'Eglife des Carme» de la place Maubert, elle fot dédiée h piiere' /•'^-■''C*
de cette Reyne par le Cardinal de Boulogne le xVi. jour du mois de
Septembre, le Roy &c la Reyne eftant prefents. Er par conlêquent on
ne peut pas attribuer cette cérémonie à la vcuyc du Roy Philippe le
Q^iij
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I
itr. HISTOIRE DE LA MAISON
-Long, i lluic moire il y avoic long temps, mais \ la Revnc Jcviime
d'Evrcax veuve du Roy Cliarles le Bel, laqucUc elloit iceur de Marguerice
id'Evreux PiiAcd& du futg roy^l de France-foakiée à.GuiUatimç X IL
Comte d'Auvergne iSe de Boulo^aé ^ere du Cardinal.
<MorRîM! :j. Peu de temps après cette aé>ion le CardinaJ de Boulogne, auquel le
» Mj4 > "y Papcavoïc eicrit de revenir en Avignon, partie de Paris au mois de Sep-
ittig»tvu.i. •tcmbre,,&: s'cn alla à la Cour.du,]^âpc. Froif&n adjoufte en cet endroit
<*^''«- <]u*oii diibic communémeac qu jl tf'ehoic en la grâce Roy , jaçok
ce que par l'efpacc d'un an qu'il «voie demeuré en Fsance il eut coiuiou»
cftc Ci prive avec le Roy comme pouvoir cftre d'autre.
. L'année fiiivance l'Empereur Charles i V. defiranc (è faire couronner
\ Rome , ce qui ne pouvoir eftrc fait que par le Pape ou par lès Légats,
ies Cafdiûaux de Perigord & de Bcmlogne cefimugnereitt beaucoup j^erâ-
!>rc{rcmcnt pour eftrc l|onorez de cet empby , qui leur 6iC oOtJK/fé par
c Pape. Mais ils s'ctt excufcrent en fuite a caule du refus que le Pape &
le facré collège firent de contribuer aux frais de cette légation , ielquels
ne pouvoicnt pas eftçe petits eu.ejgard à k: iuûflànce'4e ces Cardinaux
Ae au grand raj^ quik' cendenc divis l'Eglife. dé Dieu. Ainfi le Pape lé
• comenca d'y envoyer Pierre de Bertrand CarduttîEvelqttt
il appartient de couronner l'Empereur.
viraimMcvi. _ Au commencement du mois de Juin de l'année mcçclix. le Car.
^ <£taal de Boulo^ie alla par ordre-du Pape en Efi>agne pour-accommodcr
les diffèrens qui eftoien^ entre les Rovs de Cànîl&&'d*Arragon, qui &
j&iiôient une guerre très cruele. Il y nit accompagné par Jean Abbé de
Fcfcan & par Pierre Abbé de (àint Bénigne de Dijon. Il eut beaucoup de
peine à ies taire convenir , & fut pour ce iujc<^ en £ij>agne pendant trois
ans. Enfin il les accommoda , ^ s'en mcMifna en fime.en Avignon , où
il arriva le quatrieime jour de Novembre, comme il -^eft marqué dans
une vie du Pape Innocent VI. compof^c par un auiftcur contemporain
Chanoine de Bonne. Mais dans un regiftie porte d'Avignon à Rome du
temps du Pape Urbain VI IL il eil marqué que le Cardmal de Boulogne
fevenamd'Efpagne ficfim entrée en Av^on le huiâiefine jour de ce mois;
Apres la mort du jeune Philippe Duc de Bourgogne & Comte d'Au.
riNHw/.i<i. vergne arrivée en l'année mccclxi. le Cardinal de Boulogne & fès
frères partagèrent ki» biens de leur mailon, & dans ce parraine on luy
adjugea la terre de Combraille conflftant ez chaikaux & chaltellcmcs de
Semur, Lefpau, Evau, Chambon, Au2ence, Leyrac , Argencc, &: la
fMMHie. Marche. Il fait mention de ce partage dans fon teftament, & y nomme
les lieux cy deffus. 11 adjouflc qu'il eut encore en (à part mil livres de rente
alignées lur le Tre(or du Roy à Paris. Le partage fut^iàit à Villeneuve
les Avignon.
^*"avw" y ^ temps que l'ulàge de br^er la papau^eft introduit dans.
Pm. l'Eglilè. L'biftoire du Pape Damafc nous en fournit ime grande preuve»
làns compter pour rien les exemples des ficelés lùivants. Apres la mort
du Pape Innocent VT. arrive'e le x 1 1. Septembre MCCCLXlI.il y eut
Mnh. viibni grandes brigues dans ie conclave. La ^jIus grande conteftation fut
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D' A U V E R G N E. L I V. I. 117
neammoins entre les Cardinaux de Boulo^^ne t?^: de Pengorr, rou<; deux
fort puiflanrs & fort accréditez. Mais enfin, ne pouvant |\r< s'accorder
ciui eux, comme il arrive très fbuvent, ils convmrent tic n clkver à la
papauté aucun des Cardinaux 9c de £dre un Pape qui ne lût pas de leur
corps. Ils eHeurent donc Guillaume Grimoord Abbe de ^nt Viâor de
Maricillc , qui Ce fit appellcr Urbain V.
En l'année mccclxvii. le Duc d'Anjou, IcCardinal de Boulogne, &lc miMHn»
Vicomte de Narbonne firent un voyagea MarfeiUe pour y vi^tcr les iaintcs ' V ****
xeliques. Ik y liitenc receus avec toutes les marques d'honeur que leur qûa.
Ittié pou V oit nu rc c PperenLa nobleilè & une partye des principaux & des plus
notables habitans forent à leur rencontre. On difpoià avec foin les plus
belles mailonsde la ville pour leur logement. On mit (ùr les murulle'^^ de
U ville tout au devant de l'ilglifè fàint Loiiis quantité de ditlercute^ ban-
nières. Le V^;tticr A: tout le Contèit les allèrent recevoir. Amiel Bonifàce
fût choifi pour porter la paroJe & les haranguer.
11 y a apparence que ce voyage fut fuivy de celuy de Rome, où le viwUtfcwY*
Cardinal de Boulogne accompagna le Pape Urbain. L'année d'après l'Em-
pcrcur efbnt venu vifiter le Pape à Viterbc au mois d'Oftobre , il fut en
iiitce \ Rome , oà l'Impératrice fur couronné par le Pape le jour de U
Toudâims. L'Emptreur partie Jhcr to(l après de Rome pour aller à Bou«
logne, &• mena avec îuy par ordre du Pape le Cardinal de Boulogne , NcK«aJvîcM
3u'il Ht Ion Lieutenant Se Vicaire général en Italie , lequel eltablit la refi- j^'^ji,****
ence ordinaire à Luques.
Ce Pape eilant mort en Avignon le xtx. Deconfare mccclxx.
& le Cardinal de Beaufort neveu du Pape Clément VI. ayant eflé edeu
Pape tour d'une voix, n'eftant encore que Diacre, il fiit ïm Prcftre le
quatneime jour du mois de Janvier eniùivant par le Cardinal de Bou- viw papu.
logne. Autresfbis on n'y fitifixt ins cane de £içon. Quand un Diacre eftoit ^"^^
elku Pape, on le fâcroit fàrn le faire paflcr par la prelbiiè. Mais cette
manière avoir cftc change'e long temps avant les Papes d'Avignon. Sur
quov il faut voir les obfervations du R. P. MabiUon liir l'Ordre Romain
qu'il a donné au public page 119. uo.
En&i les emplds ic la vie dn Cardiiud de Boulogne finirait par &
feconde legadon en Espagne, où il fit envoyé par le Pape Grégoire XI. vsuGrcgom
en l'année mccclxxii. pour pacifier les diiierens nouvellement (ùr-
venii^ entre les Roys d'Efpagne. Il commença par terminer le différend
qui citoit pour la lucceflion du royaume de CaAille entre Henry Roy de
CaibUe & Ferdinand Roy de Portugal , entre lefqu^ il fiic fait par fen
entremile un traiâ^ à Lilbonnc le x x 1 1. Mars , par lequel fut entr'autrcs siu;taiib.}<
choies rclolue la guerre contre les Roys d'Angleterre, d'Arragon, &dc MlTai"a'iib.
Navarre. Mais il accommoda encore l'annc'e fiiivante ceux cy avec le |y "i.'^'"''
Caltillan ayant moyenne le manage de la fille du Roy d'Arragon
avec le fils ailné du Roy de Caftille , & celuy du Prince de Navarre
aveclafilledu Roy de Caftille. Ce dernier traiâé fut fait au mois de Juin, k r . i vi:>s
Onufre & Conrelori , qui l'ont pris des anciens rcgiftrcs d'Avignon qui p*î|7.*'"*'
ioni prefemement à Rome, ont e^ric qu'il mounn a Lerida en Catalogne
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nS HISTOIRE DE LA MAISON
k xxTii. Novembre mccclxxtit. & je V^y cfcrit ainfî après c^x.
Mais il faut qu'il v ait erreur dans ces regirtrc-;. Car je trouve que le xxvil.
tuMvtif. dumciiTic mois il fit un codicilk dans k ciiuitcau de Calpe au diocefc de
Satragoflê , tjai n'eft eÛoigné de LedtU que d'environ dix lieoës. Il y a
beaucoup d'apparence qu il mourut an mermc lieu bkaitoft après, c'cft
à dire le memie jour, (on deccz cftant marqus^ au xx vu. Novembre
rnmit$f.J7j. daiis robicuaire de la Gince Chapelle de Vie le Comte dans ccluv de
**** l'EglUe catiiedralc d'Amiens. Ce qui peuc bien faire pcnlcr quii a eit pas
more à Lecida,, mais qu'eftanc mort en un lieu peu connu non loin de
Lerida , les ^ens efloi^ez de là ayant apris par Lerida qu'il eiHoic mort,'
crurent facikmenc que lôn decer eftotc arrivé en cecce ville. Il efldc
pourlors aagé de foixantc ans.
Apres la mort le bruit courut que le Roy de Navarre , qui a eu la rcpu-
«pood. tii. ttdon d'avoir é&é un grand empoï£meur , l'avoir iàic empoifimner } flc
SmiLw.ij74. ^^uK fut Cl grand par tout que ce Prince envoya des Auibafl^cura
" en Avignon au Pape Grégoire Xî. pour fc dilculper. Nous avons la
letrc que le Pape luy rcfcnvk lùr ce fùje<ft , dans laquelle il luy du qu'eliant
oUaâa. ». m. nc dc Princcs catholiques , il n'cftoit pas à prefumer qu'il eut voula
mettre une fi grande taiclie fin* fâ vie, & que niânc d'aiflents reflexioii
à Tafiêdion qu'il avoit tefinoignée à ce Cardinal , il avoir en. de k peine
à le perliiadcr que cette acculation fut vraye , que mcfme parVenqueftc
qu'il avoit faite avec les domeiliqucs du défunt il n'en avoit peu tirer autre
cnofê û ce n'efl: qu'il eftoic mort de fà mort naturele. J'ay trouve' dans
rinterrogaeoire de Pierre du Tertre Secrétaire & Concilier de ce Roy
& dans ccluy de Jacques de Ru (on Efcuyer arreflez & faits pri(bnniera
par ordre du Roy Charles V. en l'année mccclxx v 1 1 1. qu'ils furent
accufez d avoir cfté les mimllres des empoilbnnemens prauquez par ce
Roy envers le Cardinal de Boulogne 6c envers le Prince Charles ion fils
aifiié. Jean itiibé de lâint Vincent de Laon, qui parle dans (on Miroir
hiflorial de cet empoifônncment comme d'une chofè certaine , blafme
le Roy de Navarre d'ingratitude , difânt que le Cardinal de Boulogne luy
a'voit perte moult de fois fxfveur tncomre plttfiturs qui à bonne CAufe ejiotent
mshinutns it hy pmer fis àtmmtet fS- ebfimlts, -
Il avoit déclaré par fon teflament qu'en quelque part du monde qu'il
decedat , il vouloit qu'on tranfportat (on corps en l'abbaye du Boufcnec
^Ij^à, en Auvergne , ou M. Savaron cfent qu'il ell: enterre , & où on voit fon
tombeau de marbre blanc. J'ay pourtant doute long temps de la venté
de ce Ëùt , parce que je n'en trouyots aucuiie preuve , non . pas mefine
, ■ au Bouichet. Mais enfin Je l'ay trouvée dans le tcilament de Jean I. du
nom Comte d'Auvergne &: de Boulogne fon frère , lequel ordonne que
ion. corps loir enterre au Boufchct en cofic de Mnnfîeur le Cardiml fon frère
fi, fenefire dedans U Chapelle. L'Aucleur de 1 Italie fàcrée s'ed trompé
TAt.i«d &r. loriqu'il a efcrit que le Cardinal de Bodc^e fiic enterré à Lerida dans
^***' l'at^aye du Boulcliet.
Minwjf.itk. Il nomma exécuteurs de fonteftament Guillaume Sudrc Cardinal Evefquc
d'Oitic , Gilles Âycelin Ëve^ue de Foicati , Pierre de Montcru Cardinal ,
Robert
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D* A 0 V E R G N E. Ll V. T. » u9
Robm <Ie Genève Cardinal iôn neveu , Jean àe la Tour Cardinal ion
Cûufin, Jean de Craon Archcve(que de Reims (on coufin , Pierre de
Sortenac Archevcfque d'Embrun , qui fût depuis Cardinal , Jean de Mcllo
Evelque de Clairmonc, Guerin d' Arcey Evekjue de Chartres, & Jean de
la Grange Abbé de Fefcan, qui fiic ùit Cardinal bien cofl: après. C'efl
ûaa doute de là que M. Savanm è, tiré que Jean de Mdlo Eveique
de dairnuMU avoic CouCcrk le teflament du Cardinal de Boologne.
Dans les preuves de l'hiftoire des Cardinaux François page jjy. il eft
marqué qu'il efl: inhumé auprès de Ca. mere dans le chœur des Dames
du Monccl. Mais je crois que c'ell une faute d'impreiTion & qu au lieu
du mot héiimé, il Suit mettre mh$méf, c'eft à dire, Marguente ù. iôeur
religieulè de cette abbaye.
J'ay trouvé dans un ancien M S. de l'abbaye de Clugny un fcrmon
fait par le Cardinal de Boulogne en la chapelle du Pape le fécond Dimanche
de Carcûne. Et ce livre eftanc eicric il y a plus de trois cens ans, il n'y
a pas lieu de douter que ce ne fitt un ouvnge de Guy Cardinal de Boulogne
Eveique de Pono.
Il y a en l'abbaye du Boufchet un ancien reliauaire aux armes du Cardinal
de Boulogne & du Cardinal de Murol tel quil cft rcpieièncé icy.
't. .ncLen relii/Uatr e e.tùmt en rahbqye Jit tî^tniscAotén^ Il MMIJ^IIli > *
. \ej ^moiriaà fuiy,^ont mat'^ftiéet ^ontcetlM du. C eu-cUnMU'-'^ ;
HISTOIRE DE LA MAISON
ÏVItEUX.
Stmi dt f r/inc*
amtsfM ftri
tm tamdi cmm
fumé tfMual
^ â» omnIm
CuilUtsme XII Comte £Auver^e & de BoitUffit,
C H A P I T R E XXVIL
tmmf. iM^
ouïs de France Comte d'Evreux cin-
quicfnie Hls .de Philippe III. die le Hardy
Roy de Vtmot W 'tedà SS^
Jeanne Reyne de France mariée au Rw
Charles IV. dit le Bel , Marie fi^mme (fe
Jean 111. du nom Duc de Brabant , & Mar-
uerice conjointe par mariage avec Gud-
Aume XII. Ouate d'Auvergne & de Boo-
ognc. Guillaume cftoitbeauirere du Roy
Il Charles le Bel , comme ayant efpoufë les
deux Iccurs. Ainfi il ne faut pas s'eftonner fi
ce Roy Tappeik fi>n amé & (çsX & cher frère dans les lecres expedie'es
I ^ sfli. en Tatinée m c ce z x v r. pour la tnoovahcedfs ièigneuries que ceOmite
avoir cede'es à Marie de Flandres Hi bcl!cmcrc & à les enfàns.
Philippe Comte d'Evreux & Roy de Navarre conftitua en dot à (à fcur
Marguerite mil livrées de terre à tournois , delquelles luy turent affilés à
k Focé Aleps & ez appartenances de la ville tro^„cens cinquante deux
«)MM«'^><^ livres deux fi^ Parifis tant lèulemenc, plus vingf^Éil livres tournois en
deniers. Pour quoy & pour les arrérages il y qi^me tran^^ion ena«
elle & le Roy (on frcre paflfcc à Paris le lendemain de la fcftcÔtntClcmcnt
Mcccxxxviii. par laquelle il luv alli^a , encre autres chE£es , quatre
cens quarante fèpt livres (ux-hiiie (bis à^pfeiî^ Tréfci'i^^
11 y aà la Chambre desOmiptàdel^ijonunebiiUédiiPap^^XXIL
donnée en Avignon le x x i v. Juillet c c x x x i. par laquelle il ac-
corde à cette Princefle & à fes lieritieriT^ (ùccefTeurs Li nomination
preientation des chapellcnies qu'elle le propoloit detonder^,.»^'
MelGeurs de Saince-MatcHe ont remarque c^0'l& Conro^^lbnme
ièrvit & afTifVa le Roy Charles le énia guerre qu'il eut^contre les
Anglois, ceftàdire,en Gangue, comme je le penlè.
rmmf. 1I7.
ly A TTT1E U G'N E. L l v: 1. ' iji
En l'année m c ccx x V 1 1 1. le x x i v. du tncKS'^i^Aouft fiic dcnmée la
femcufè bataille de Montcallcl contre les Fl imanx, qui s'cftoicnt révoltez
contre leur Comte. Le Roy Philippe de Valois y nit en perlbnne avec
tOBce iâ noblelic. La vittoire hic enticrc, y ayant eu quarante mil Fl»i
mans tuez (vi k place. Il y eut quelques morér 0c Udtèx de l'année du - <
Roy. Les blellcz de marque furent le Duc de Bretagne', fe-Comie de
Bar, le Comre de Boulogne, Mefllre Louis de Savoyc, Bouchard de
Montmorency, Meflîrc Hcnrv de Bourgogne, & plufîeurs autres , IcC
quels vmrcnt à lauic Orner avec le Roy , qui y icjourna pendant trois
jours pour attendre la gGwrifeii<de (es ^géas. Ceft ce que j'ay trouvédans '
le Miroir hiftônaï de Jean Abbé du oionaftere de faint Vincent deLaon
auteur du temps. MmlccQpmmmm àtlfj^^
autrement.
L'année iuivante Guiiiaumé Comte de Hainaulc , ^ui s'cftoic beaucoup frimm f. m.
fi^aiié i la bataille de Monédi^l , alla à Clairmoiic ék Ativetgne; L'Abbé
de ûâm Vincent i> d'où j'ay tiré ce (aicy n-en dit pas davantage , Ci ce n'eft
que ce Comte citant à Clairmont envoya des AmbafTadeurs vers le Pape,
& que quand îc Pape eut fçeu leur venue , elle ne luy pleut pas , & que
la conduite dii Pape envers eux ayant cite rapportée au Comte , il en
eut moult grand odJ»it t & s'en retourna. Le coaitoncear de lachranique To.xi.Spieik*
de ^ïatl^ dit quah Ja mefinc chofc. '**'
En l'année mcccxxxi. Louis I. Duc de Bourbon Ce prcptr:inc \
faire la guerre au Comte de Flandres , & ayant levé des trou [i es i )iirlc
jeudez-vous eftoit à Moulins en Bourbonnois, Guillaume Comte d Au-
vergne (on neveit impo£i fiiriès fiijets d'Auvergne une lùbviention pour
aller à Ibn Iccours. Ceft ce que nous apprenons de Ion teilament, par ^l«ll*»^7«^
lequel il orcîotmc qu'on rcflituc cette lubvention à ceux de qui il l'avoic-
cxigee , déclarant qu'il n'avoit aucun droit de la lever.
£n l'année mcccxxxi x. il fut à k joume'e de VironfolTe avec le
Koy Philippe de V^Icms , où il y avait ares Mlle compagnie , comme noua
le dirons à la page 1)9.
Il cft marqué dans l'ancien Obiruaire des Révérends Pcrcs Cordclicrs u».
de Clairmont que Guillaume XII. Comte d'Auvergne mourut le iixieime
jour du mois d'Aouft mcccxxxit. (uàs marquer JclKudeiôndccez.
£c dans cduy de la (âinee Chapelle de VicleCoime, oàildeceda, ion
obit cft marqué au premier Mardy d'Aouft; . ft«ti»^»oi.
Apres Ion dcccz Marguerite d'Evrcuxlàveuvecnqualitc de gardienne
& tutrice de Jeanne d'Auvergne là fille & mit en poUèinon die tous les
biens :éc de lès meubles (ans aucun inventaire , à ce qu'on prétendit dans
la fiiiië, quoy qu'il confte qu'il en fùt^Êuc un par le Juge des lieux in-
continent après Ion decez. Ce qui ayant (ans doute fait du bruit pour
l'intereft que pouvoient y avoir les proches & lès créanciers , le Roy par
ktrcs données le. x 1 1. Aouft mcccxxxi i. ordonna au Bailly de Sens
de & cran(porter ea toute dili^nce en^Aaverçne pour y prooeaaeràrin»
ventiure de tous les biens xoeùbks dC'ipunedàes dwfit .Ku Comte. Ce
que ce Bailly fit exaftcmcni.
Tmue. /. Ri}
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t|t HISTOIRE D£ LA. MAISON
AlMw^4y(•. n eft maraué dansles lecres du Roy i^ce Conte à caiïiè de fa |ea.
neflè & pat défaut de confeil & deccu par mauvais gouvernement avoic
fait pludeurs dons, traniporcs, & aliénations au préjudice de (à fille Ton
unique hendcre. A k varice, il conAe pur im atreft du ^iv. Aouft
fmmt.rt9. Mccczivtii. ffïû avotc pour la dcfcKarec de ù. oonidence
abandonne' à Guy & à Jean de Boulogne Tes frère» le chafteau&challeL
lenic de Moncreiion «!c l'eftang appelle dal Flum en Auvergne , qui leur
fiircnc ad^gcz par provifion par ledit arreû en attendanc qu'après une
plus ampk informanon cki peut juger Ja çattfe dteSbUveincnL Us leur
fhmmf,Ttt, «voîeiic cfté leguer par le Comce Guilbnne leur fivre. .
L'inventaire Êiit par k Baillf de Sens nous apprend, qu'il y avoir fi pen
d'ordre dans les affiùres de ce Comte qu'après fon dcccr on ne trouva pas
chez luy dequoy faire les ârais de Ton cncerrement ^ & que pour avoir
dequoy les fairfe bil veficKt une parde de & vai0^ d'argenc
. J'ay trouvé daiis l'Epicome de Frcrc Jean d' Aucy & dans une généalogie
de la maifbn de Boulogne de la Bibliothèque du Roy que la reprefènution
de Guillaume Comte de Boulogne mary de Marguerite d'Evreux , celle ■
de là mere, c'ell à dire, de Blanche de Clairmont, de ion fils Roben^
Avec letas armes , fi»e en place peinnire «n l-abbaye de (àinc Joffe (ùr là
mer auprès du grand autel.
Le mcfine frcrc Jean d'Aucy die que ce Comte Guillaume eftotc hêsn,
plein de toute bonne & excellente érudition , & du tout ne à toutes (ciences,
mais qu'il vcfquit peu. Il ci\ aullî marqué dans un arreil du Parlcmenc du
xzviii. Juin Mccczxxvii. qu'il vefquit peu. '. :
Marguerite d'Evreux (à fèouiie monmc enl'anaée teCCCL. &ftten«
terrée en l'Eglife Noftrc Dame de Boulogne devant l'image miraculeule
de la lainrc Vierge , comme elle l'avoir defiré. C eft ainfi que M. le Roy
l'a efcric dans l'hiAoire qu'il a compolee de Noflrc Dame de Boulogne
page 78. où il dit encore «joe celte Princcffc légua à cecee£gli& quelques
terres de cenfives dam les vilU^ de Vuiiùngue & de Creouum, ft-k
defchargea avec le confcnrcmcnt de Jeanne fà fille depuis Reyne de France
de quelques renvois que cette tglife devoir à la Yicomté de Boulogne.
EnfMU de GtuMétume XII. Comte à^Auver^ & de Moidoffie
tst de MAfffierUe d*Evreux fét femme,
ROBERT DE Boulogne, qui monruc en Arragon avant fbn
pcre, comme il efl marque dans trois généalogies MSS. delamaifoa
d'Auvergne & de Boulogne citées par M. Julicl. Mats j'ay biendela peine
àlecrQire,n'y ayant guère d'apparenee qu'un en&ttqoinepomroir avoir
tout au plôs que fis . on fept ans lors de la mort de (on perc ait eftéclier-
chcr la mort en Arragon. Ainfi je crois pKis feur de dire fimplcment
qu'il mouru: jeune, comme il cft marqué dans une généalogie MS. de
la nuiion de Boulogne de la Bibbothcquc du Roy. Frère Jean d'Aucy n'en
die aune chofeii ce n'eft qn'il nounic ammc'lbn pore.
J BA N M E D E B G u L o G N B /<pd fiz ConKofed^Aitvcrg^ac dë Bouk
logne , laquelle anra fcn chapitre* . .
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' A TT V ERG N E. 1:1 V*/ tZ\
BLANeRB bB BooLOGNb, lie laqudle &k mciition qûe des gç'
nealogies citées par M. JuAel. Mais frère Jeali .<f Aucy iîtài pàde pas>
la généalogie MS» de JaBiUiocequc du Roy ^ je viem de dter.
BIO'U R-
G O G N r
BtnJt d'cT
J H. A N C F, ,
D'atKTfrmé i*
pun i* ijft
Keyne de France.
C H À p î T R E xxynt--;
ETfE^ l^iInMdfèv lâ<[iidte tftûh j>^te
fille du Roy Philipi^ 111* Jl lé Hftr^; '
nafciiiit If huiclicline May MCCcXxvi.
j[ &: tur accordée le Xîfvi. Septembre Pr»**l^»«*•i
Mcccxxxviii. avec Philippe de Bour-
gogne fii ttiâ^ ietxÀèi Vf i V&t êé
} Rourgoi;nc &: de Jeanne de Fraitcc fille dii
Rov Philippe le lone Le Duc &: la Du-
clicfle de Boulogne luy donnerenc & aux n.fi. ^owt
enfans qui proviendroietit de ce mariage u/.'"'""''
L GOËiaéde Bourgogne, KlldlikCdHÉ^
ifAROQ^Conitte'M. Du Chefiieré CstSlu Et pai- cdnfequent ce néft
Ml en vertu du traiâ:c de ce mariage qu'il porta depuis les tirres^
de Comte d'Artois & de Boulogne -, ^us IcTquels , au rapport de Froilîarr, fH^*ft vtLu
il accompagna en l'année mcccxlv i. Jean Duc de Normandie fon ***^*'**
€oa£si zermain au fiegc d'Aiguillon en Gdcogne.Mais enune elèaraftoacke'
^ 7 fin £ùte environ la my-Aouft fiêeoàffkt i*êoùkéiltk 4» èokfstfëm^
port* le Chiidlier tout r»d,lgré bty , fi que en trA'veffintmi té ihé^valcheM ^
tS MoH^ii^teur Phtiifft dfjjotu liff,^ fitt teUemene frotjfé qu'tmcquts puis
litHt/htd, âkts ii mmm di €tut hl^Mv le xxtu ^ptmhe «nftâvem»
n fat cataré en l'Eglifè de OÊtanet.
En l'année m c c c -x l 1 1. Vkttt de Courmarain Chevalier eftoit
Gouverneur de la Comré d'Auvergne pour très noble & puifîant Seigneur
^ooTeigneur Philippe de Bourgogne Ccnnte de Boulogne & d'Auvergne
ébé m é^taaedkut & AetfoninceM. te tktùie Bourgogne, conmt
ileftaMnfué dansle tcgiftre LZ^llUdekCluflMlliHcde Fraâcer
Riij
t
Enfims de Philippe de Bourgade Comtx de Bourgogne & £Anm
.& de.JeMmt d^ Boulogne Comtejfe d'Awoer^ & de.} -i
Boulogne Jà femme. . , .
EHiLiPYB Duc os BouiLGOGKB, né après k mort de £10
pcrc , comme nous l'apprenons de la Ictrc que le Pape Clément VI.
'ic à Jeanne Duchellè de Bourgt^ne pour la con^^ler de la mort de
£)n fils.
jBAirits DB BotiRGOGMB filt promit pour etpoufeli Amé VI.
Comte de Savoye £irnommé le Comte Verd le xvi. Juin mçccxlvii.
& cftant encore en bas aagc, elle fùrmife entre les miins de Jon accorde
pour eflre ellevéc dans ia maifon & par les loins en .utcndanc qu'elle fiit
H^ji.w»i4v«y« devenue en aage nubile. Ce party, dit M. Guichenon , eftoic un des
^«**• plus ayàntageux du royaume. Car outre la grandeur de rextraâion
patemele & marernele de cette PrinccfTc , elle devoit hériter avec Philippe
de Bourgos^ne Ton frère de cous les biens de la maifôn de Bourgogne,
lin ciïctl , par les promcffcs du manage le Duc& la Duchefle de Bourgogne
promirent qu'elle leur fucccderoit lelon les couftumes des lieux où leurs
biens eftoieiit aSSs. Cependant ce mariage ne fut pas ef&âu^, quoyque
legaae eut cousjours efl^ nourrie & eAev& en Savoye , (bit parce qu'elle
n'eftoit pas propre à di/oir des enfàns , ainfi que porte l'ancienne Chronique
de Savoje , ioit par quelque autre confideration. l'Ile ne fut pas neantmoins
renvoyée en Bourgogne. Mais le Roy Jean iarccua des mams du Comte
de Savoye moyennant «quarante mil florins d'or, & ce fut à Gaucher
(èigneur de Chaftilloa fimycrain MatAre d'hoflel du Roy qu'elle fut te-
mile le xv 1 1 1. Avril m C c C lv. à f.îinr Laurens près de Mafeon par An-
toine de Minlans Abbd de làint K anilK rr, le Prieur de Belley , Avmond
de Chalant Icigncur de Fcnis , & 1 lerrc de Montgclas Chevalier. Il ne
fuxt pas oublier icy que dans le traiâ^ de la rem ifede cette Piinceflê ez
mains du Roy il fut expreflêment convenu qu'elle fcroit à la vérité ma-
riée à la volonté' du Roy , a autre routesfois qu'à M. le Duc de Norman ;^;'c
lôn fils. L-llc mourut depuis lans aucune alliance , &fùt Liuerrcc en 1 ab
baye de laine Antoine, des champs lez Paris , comme il cit marque dans
une gcnealog^ de la maifim oe Boulog^ qui eft à la Bibliochequè
du Roy. .}
Marguerite de Boulogne, qui mourut jeune Ç\m avoir efté ma-
riée , ôc fut enterrée avec ià lœur en l'abbaye (àint Antoine des champs.
Apres la mort de Philippe de Bourgojgne Comte de. Bourgogne &
d'Artofs la Princeflè £1 veuve iè remaria le xiz. Février mc.ccxliz.>
avec Jean Ion Duc de Normandie» dirais Roy de Fiance , avec lequel
Mstb. viiiMt elle fut couronnée à Reims le x x v i. Septembre m c c c l.
74. 21 y a au Trefor des chartes de France à Pans un ancien regilbc oa
(ont les anrefls du Parlement de Bourgogne tenu à Beaunc 4c à iaint
Laurens pour la Vicomte d'Auxoone terre d'outre Saône, dans lequel
il <^ dit que l'an de gpce mccc ti. fiteemt i 'S$âmM Pêfiemmt.
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t>' A U V E RiaiN E. Ltv. L i ; tf$
J* flMi 42r Mfdame U Roync Jthtamt teUme ayânt t» tahfence du Koy le •
towvtmement du Duché de Roar^ogne ; auquel Parlement furent M fjîeurs
l'Eve/que d'Ojiun , i»Abbe de cifieaux , [Abbé de fcànt Bénigne de Dijon ^
t Ahifi ii tamtmis , Mefftrefehm de froloii Sire de MiUetot , Mefpie Hugui
d*Vhmte,U ^dtGrmfm^USmé9CemdMSii^^J<jffr<ydtBli(jffyt
iMefpre Efiienne Mafigney^ Meffttt fy cluuiCiiim , Miffire Auxel de Sdaii,
Cela fe pafTt pendant la priiôn du Roy Jean , qui avoit efté fait prifonnicr
1 anac'c prccedcnce à la bacaille de Poidbiers , & de là conduit à Bourdeawt
&en Angleterre* On ne {çaurotc aflcz dignement exprimer les malheurs
ue cette priiôn attira fur 1c royaume. Le Duc de Normandie fils aifiid .
u Roy , qui eftoit pourlors à la tefte des afïaires , (c donna beaucoup
de pcme pour y remédier. La Rcync Jeanne y donna aufïi (es Ibins avec
beaucoup d'application. La preuve en cft dans les rcgillres de TUniverfité
de Puis , ou l'on ci^vë qlie le R4âair& les.qûatte Proçiireuis de$
nations furent à la fin du mds de JilinM ccclviii. àla prière &
lûpplication de la Rc} ne Jeanne vers le Duc de Normandie pour moyennef P"*w fifi,
un accord cnrre luv & la ville de Paris , &: qu'enfin elle rcuflîr &: fit la
paix le X 1 X tlu mois de Juillet , citant marque cxprcflcmcnt dans ces
icgiftiés que fiùt ftUc fêS» Xllt. dit wenfis pradiâfi per Regtnam J.a»n«m
Ht, £lk le retira en fiûM^enifls pÉTaxie Bourgogne avec le jeune Duc
Philippe (on fils , & y mourut le xxix. Septembre mccclx. dans le
temps que le Ilov Ton mar>- fè difpolbit pour revenir dans Ion royaume.
Je trouve qu ciie dtuit a Dijon avec ion his le xxni. Janvier mccclix. a i*.
Il n'y a pis de preuve ^àe cette Trmceilê ait eu des enfàns de iîm
mariage avec le Roy> Toutesfôis Parodili a elcrit <|tt*il en fbrtk deux
filles , Blatichc ic Catherine, lelqudles moururent jeunes avant leur mcrc.
Jean du Luc dans l'ouvrage qu'il a intitulé PlaàtA fummte apud Cdlos
Cun€ page 48. du que le Roy Charles V. eftoit fils du Roy Jean & de
Jeanne éù BiMilogne. Mais il s'cft trompé , eftant certain qu d eftoit fils
de Bonne de Luxembourg, & qu'il eftoit né longtemps aufiàKlvattt qilc!
£mi père efpou&t Jeanne de Boulogne.
C5eite Reyne Jeanne Comtefle d'Auvergne & de Boulogne a fondé le
ârand hoftel Dieu de la ville de Boulogne fur la mer. C'eft ce que Melfietus.
B Sainte-Marche nous ont enlèigné <bmU féconde édition de leur hiftotre
généalogique de la Maiiôn de France.
11$ HISTOIRE DE LA MAISON
YtANDRES.
jy*r M In» M
êê BtttritfiHf,
au,
PWifftCmtt ijiuvergnei dt Soulo^â^ de BourgoffUt ^Jnm»
tS^ Due àe IBourgogne.
CHAPITRE XIX.
ES giMidseAacsque poilèdaceDucPliilippe
le rendirent un des plus puiflànts & riches
Princes de fon temps. Car il fucccda en la
Duché de Bourgogne à Eudes IV. ion grand
peie. Ia DocheUe Jeanne de France fbn
ayeole by laiilâ les Comcez d'Artois & de
Bourgogne. Celles de Boulogne & d'Au-
' vcrgne le rcgardoicnc à caufè de Jeanne de
Boulogne H mere. £c pour comble de fâ
grandeur fùtiire il fit aceoidé en mamee
avec Marguerite de Flandres héritière -oes
Comtez de Flandres , de Ncvers , de Rechel, & autres notables (êigneulies,
fmmf' tfS' L'accord en fut fait le x x i. Mars m c c c l v i. par Jeanne de Boulogne
lors Keyne de France mere & cucrice du Duc , oui elloic en bas aage j
Se par Loâis Gmtaaaaé de Maie Comte de Flwares & Maimiite de
Brabanc là femme pere& mere de Marguerite. Mais il mourut uns lignée
au chaftcau ducal du Rouvre les Dijon , oîi il avoir pris nailTàncc , en
l'année m c c c l x i. & fut enterré en l'Eglife de Cifteaux avec ion pcre.
rnMv$$f. 771. Il fut fait Chevalier en l'année mccclii. & la taille fut impoicc pour
cet elfèd (ûivant la cooftiime (ùr (es fùjeâs^es terres d'Auvergne,
«fmwf Vf. Par fon teflament fait peu avant ion decez il nomma pour Ces executeurt
fon oncle le Cardinal de Boulogne , ion coufin le Cardinal de Clugny ,
Jean de Vienne Archcvclque de Bezançon, ion oncle McHirc Jean de
Boulogne , Meflîre Henry Comte de Montbcliard , Mcifirc Jean de
Chalon, Meffire Jacques & Melfire Henry de Vienne, Meffîre Jean de
Rie , Thomas Sire de Voudenay , Me/ïîre Jouran de Lugny , & Robert
de Lun;ny fon ChanccUicr. Ilycft auiTj fiit mentit^ d'Ame de Genève,
c^c le tclUccur appelle ion coulin, c'eft à dire , d'Ame de Gcncvc Hls
d'Ame
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-D'AUVERG NE. Liy. I. 137
d'Ame 1 1 1. Comte de Genève &: de Mahauk de Boulogne iceur dtt
Cardinal , tanre de la mere de Philippe.
Ainii iinic en ce Prince la branche royale des Ducs de Bourgogne
de la première cige , après avoir duré penaafkc crois cens & trente années.
Et par ion dccez le Roy Jean fils de Jeanne de Bourgogne four du Duc
Eutîes IV. recueillit une partye de G luccefllon. Cir la Duché luy cfchcuc
par proximité de lignage. En luire dequoy il la reiinic à la Couronne, r,mmt.i$s.
d'où elle avoit efte premièrement defmembrée. Mais bien coil après il
Ten (êpara derechef, la donnant à Pbilmpe fiimommé le Hardy fim
quatriefme filsfinvant la loy & conditions (les apanages de France el^ablie.
parle Roy Philippe le Bel , (çavoir cfl: qu'à faute d'hoirs mafles elle
retourneroit à la Couronne. Quant aux Comtez de Bourgogne & d'Artois,
elles fuivireni la Duché de Bourgogne en la peHbnne de ce mefme
PUlippe fils dtt Roy Jean. Car â e^ratifit Marguerite de Handfes venve
du jeune Duc Philippe, laquelle hérita par (on treipas de ces deux Comtes
comme fille de Marguerite de France iflùë de Jeanne de Bourgoo;nc fîHe
d'Othon IV. Comte de Bourgogne & de Mahault Comtcflc d'Artois (à
femme. Les Comtes de Boulogne & d'Auvergne retournèrent aufli après
h mort de.la Reyne Jeanne & die Philippe ton fils à Jean de Boulogne
lêigneur de Mon^alcon & €baitp de Moncfim (on oock^ duquel nous
^fmenm ati ciiapia:e .iaivant.
imti.
S
i}8 HISTQIRE DE LA MAISON
CLERMOHr.
Vt h'rsact «M
frtmitif.
(HUbeluift.
taLi.f. «44.
col*».
CHAPITRE XXX.
R. E R E Jean d'Aucy die que ce Comctf
«Aok un Prince excdlei» en guerre te
vernicuz en paix , & dans un arreft de l'an
MCcccLxxxiv. il cft marqué qu'il cftoic
tir/'ipiens ^ prudent acmagn^auSH ritatis.
Ce flic donc en confldcracion de (on grand
mérite qu'il fût fiùt M iniAre d'Eftat ions
le règne du Roy Jean. Et en cette qualité
il amfla au grand Conicil du Roy tenu à
Paris au mois de Juin m c c c l x v. où fut
racifié le trai<Sté de paix fait avec le Roy
de N^Mnt K^ltiQiyÊAe Mars mccclzxv. au pourchas de la Rcyne
Jeanne & de la Rcyne Blanche.
Du vivant de Guillaume X 1 1. (on frcrc on l'appelloir le Seigneur de
Montgaicon. Depuis Jean de Bretagne Comte de Mont fort i'Amaury
ayant eft^ déboute de cette Comté p^r arreft , le Rpy Philippe de Valois
U donna par letres données an bds oe Vincennes au mois oe Novembre
MCCCXLV. à Jean Duc de Normandie tc d'Aquitaine fon fils ailné,
& puis à Charles d'Efpagne Prince du fâng royal de Caftillc fils d'Alphonlc
dit de la Cerde & petit fils de Blanche de France l'une des filles du Roy
ùàttt LoUis. Ce Prince , qui fiit aufH Conneftable de France , en joiiic
ju(quesau commencement de l'anii^ m Cccll qu^la remit au Ro^
»w«»•"^«»7. Jean , lequel par lecrçs données à Lyon au mois de Fevrfer en fit don a
* Jean de Boulogne fèigneur de Montgaicon , qui porta depuis la qualité
de Comte de Montfort julqucs en l'année mccclxi. qu'il cefla de la
prendre en confèqucnce & en exécution du traiâé de Bretigny , où il
cft dit exfM-edêment qu'un an après que le Roy de France (iêra parry
zt r. Ufi-f de Calais , Monfiemr Jèém Comte de Montfm attrd U Comté de Montfort
^>f«• V4- tomtsfii é^fâmmmets tm pàfâat thmmêge em^iisyde Fntune. Auffi
d bv ('notifie
D* A U V E R G N E. L I V. L i^ji
y'ft c*il dans le& regiftres da Parlement un arfefl; de i'ati m c c CL^ti» oik
cft nommé Jo/tnnef Cornes Bolonite pr'tdfmfjue Cornes Montisfirtis»
Ce Seigneur de Moncgafcoa fut tait Chevalier en l'anhee mcccxxxix»
y ayant au Treibc des.owtes de France un titre qui marque que cette
vsnéc ià il fut impdfëe une taille pour la chevalerie de Meflire lean de
Boulogne feigiicur de Monigalcon fur ks hommes dudit Mont^aicaiiiy.
Joze , Gerzat , & autres lieux. Il fiit donc taïc Chevalier en Tannée
Mcccxxxix. le Vcndredy x x 1 1. Oiftobre , a Vironfoflc pccz de
Cambray , où froi£afc remarque que Birenc am f^ufieiits nouveaux! rrftfi»
Cheyabets. Le Seigneur de Montgalcon fut donc à cette journée avec***'**
le Comte de Boulogne Coa. frcrc, lequel Froidàrt dit y avoir efté, pour
y.ièorir le Roy contre les Anelois. L'armée du Roy eftoit très belle.
Car il y avoit quatre Roys , hx Ducs^ vingt fix Çomtos, ^ plus de
quatre miUe Chevaliers , & df^s coitaniiinGs oe Frapee plu$ de ifiiarancè.
mille. .
Noue Verrons au livre fuivanr qiie Jeanne de Joigny fille lîe Marie de
MercuCTir Comteflc de Joigny fut con)oind:e par mariage avec Charles
de Valois Comte d'Alençon , & que Bcraud fèigneur de Mercueur Ion
couda luy donna de grands biens en colitemplation .de eeïnariage. Jeanne
eflanC' morte iàni enfans , les biens qui luy avoient efté conltituex en .
marLige retournèrent à les proches , dont Guy leigneur de Chaumonc'
au dioccfc d'Autun fils d'YohnH de Poli;2;n.ic cfloît uii ; lequel vendit Ùl
part de cette fiicccllion le jeudy avant la iauu (jccM-gc mcccxliji. à
Jean de Bouk^iie.iëiçneur de Montgaébon pour le jprÈc 4t loodiie de ..^ * .
quarante mil livres & a la charge de cinq cens livres cfe penHon^anmiele!
& viagère que le Seigneur de Montgafcon le cliargjea de luy payer ^à^
vie durant. Ce que le Roy confirma par Iccrcs données à Coucy le Jeudy
avant la faint George , leiquelles le trouvent daiis le rcgUlrc l x x i v.
de la Chancellerie & France.
' En l'année m c c c l. il fût accofdé.une trêve le x 1 1 1. Juin en pre-'
(ènce du Légat du Pape ez champs prez Calais enrre les Roys de France i . ;
& d'Angleterre , à laquelle afllfterent pour le Roy de France l'Evelque de
I^û & r Abbc de faint Denys , Jean de Boulogne fagncur de Montgalcon,
& Jean de Landas Chevalîor. Ce miâé eft aM Tra^
à Paris. ...
En la niefme année Jean de Boulogne Comte de Montfort f\it prefenc
lors qu'on trancha la tcfte à Raoul Comte d'£u&dc Guifhes Connelbble *rtiff»ft^ti
de France, le Roy ayant ordonné que cette exécution fut faite en pre-***'"'
fence du Duc de BduiiK»!, du Comte d'Armagnac du' OMme de Monc.
fert Monfèigncur Jean de Boulogne , 4^ Comte de Rcvcl , & de plufiean
autres Chevahers leiquels eftoient là du commandement du Roy.
Fn l'année M C C C L i. le Roy Jean mctunt en confidcration.les grands •
& fignolez (érvices que Cûa cher & fed oncle Jean de Boulpene Comte ^
de Montfbrc luy avott rendus & au feu Roy (cm pere & qu'il hiy rendotc fmmfttK
de jour en jour , ti luy lemicles rnSÏ livres de fOlce qu'il avoir fur le Trefor •
du Roy à Paris, nonobÛant que ce. Comte y eut renoncé lorfque le Roy.
Tom /. S ij
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140 HISTOIRE DE LA MAISON
lof StâiMk de U Coincé de Moncfon. Et en Vannée MCCCLiv.ille&
û>n Lieutenant cr. pirrvcs de Picardie & frontières de Flandres. Ce qui
prouve que ce n clt pas fortuitement que fi cre Jean d'Aucy a marque ijue
ce Pmice ciloit excellent en guerre & vertueux en paix.
Noui ftTons <&e cv dcflùs nage u6. qu'outre les Mfnsconftitucz par
cantEàâ de maiisge à Marie de Flandres ièecmde femme de Robett VIL
Comte d'Auvergne, elle porta en la maifon d'Auvergne la terre de Brios
en Vcrmandois en vertu de la donation quliàbeau de Flandres là Qxur en
fie à Jean de Boulogne & à Godcfroy fbnfircre enÊms de Marie. Au mois
' de Janvier de raiii&= lii'cccL iv. ù^on h «Aâere de compter d'aDjour*
d'iuiy Ickov Jean ayant elgard à la rcmonftrahce qui luy avoir efté làite
par ion cher & féal oncle & Conlciller Jean de Boulogne Comte de
rmMif.ift. Montton, qui luy avoir donné à entendre que les chafteaux & autres
lieux qu'il avoir çp. Vermandois, anàvoir]echafteâa & la terre de Brios,
de làim Orift, de LKncourc , de Breye , & de FlaiKoim avoient acconffai^
de reflortir , partye à luronne, panye à Roye ^ & paccye àiîuiit Qaenîfii,
fa Majefté ordonne 4|ae àdb/anmwoKs iaâ^iieixittte^KSoÊmoDthiùtet
Quentin. ' , - •. ' V .
Le Roy Charles V. par letres données à Fans au mois de Decom^
Bmmfiff. Mcccxz VI. cran(porta Ce appHauaà fon domaine U à kCoùraïuie de
France l'hommage & le ferment de la terre de Brios , qui avoir accouftura^:
de rcflbrtir à la Prcvoft«? de fàint Qtîenrin. Ce qu'il fît en faveur de fcin
cher & féal coufîn & Conieiiler Jean Comte de Boubgne ôc d'Auvergne;
Wt«^x««. En raimée m c c c 1 1 v. Jean de Boulogne Gbmte dé Montfixt, côntme
héritier de la Dame de Brios , obtint au Fatlement un arreft le troifiefiiie
jour du mois de Juillet, par lequel le Seigneur d'Amb<xiê & fà femme
furent condamnez à luy payer les arrérages qu'ils luy dévoient pour ratfoft'
de certains droits qui luy appartcnoient lur le péage de Nceiic.
Il eft cenain que Jean de Boulogne ne devfnf Comte d'Auvergne qu en-
Tannée MCCCLxi. après la moct du jeune PluUppe 'fi>n neveu; £e
wtwifiirt w. I. cependant Froiflàrt luy donne cette qualité dcz Tan m c c c L i x. par anti-
cipation , à mon avis , parce qu'il cftoit Comte d'Auvergne au temps que
Froiilârc e(crivoit ià Chronique. AuiTi cfl il vray que le mefme aucteur
iiii.My. iM. parlant ailleurs de la mort de œ Philippe en l'année' icccclxi. dit
que Meflîre Jean de Bonlogoe 0>nue d'Auvergne eut k Comté- de
Boulogne.
Il eft auffi appelle Comte de Boulogne par anticîpariôn dans un ancien
feuillet de papier eicric peu de temp apr« la mort du Roy Charles V.
<^ eft au Treior dn duutes de France , dans un rouQeau de parchemin
cote' Navarre^ où â eft die qu'en l'année mcccliv. le Comte de Bou>
NM« «I vitM logne fût en Avignon avec le Duc de Bourbon & l'Archcvelque de Roiicn
J'iJi*.*'** Chancellier de France pour l'entrctcnement du traidlc de paix Bit entre
Guifiics & Calais en prefcnce du Comte de Boulogne. Ce qui ne pouvant
neftre entendu de Philippe Comte de Boulogne nls de la Reynejeisuine,
^uel n'ayant pourlors que huiâi ans tout au plus n'éAoîc pas eif eftac
d'eftre employé dans les a&iies, il eft neceUàire de rapporter cç ^ par.
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WttTcipatioiià.'Ccluv: qui cftoit Gxncc; Je Boulc^nc au temps que t«
fcuillct de papier flic cicrir , c'crt à dire à Jean de Boulogne , lequel devirai
Comte de Boulogne , comme nous venons de le dire, après le decez (ans
cnfans du jeune Philippe (on neveu, & eftoic de l'eliroic confèil du Roy
au ceu^'oe ce voyage d'AvignofflT" " *^ • *,\. .\vt»^^ux-; .
£n 1 année m c c c l x 1 1. il fut commis avec^lfcliUiièÊliàl cfXh*
Lhdrehen,
le Sire de Moncaigu, le Sire de la Tour, & aiifres pour faire fôrrir du //« y, d«
royaume de France les couîpagnis| d<^brigands qui le ravageoiettt & les '""J'^"' *'!*
envoyer en Hpagne aijL^fêi^içe dû Cojm[^^ •
Je trouve jqu'il eAcnc à la;^ur au B^is' de May 14 c c c i. x v. & qu'il m/, u
fut preièn^àvec^piuneurs^aÀjtl^pcdoQii^d^^^^ Sïlîîf *
les V. amoiti|;aL.^xcà£is Uî^esdér^^^
Il fut pcffife à. Paris le xiii. Décembre MCCCLXvi.lorfi|ue Jean mft i,Dm
Duc de Bi&8^^Con|e^ MondÉf Vmma|e gu Ràf; Chyles V. 'IZ^^J^a^u
pour k Duché dé Brc6^iP|8è pduS'&Cémté de Mcmcfoit.^'-
J'ay trouvé dans un ancien regiftre du Trclor de TurcnnC-que le Comte
Jean partit le penultiefmc jour du mois de Novembre mccclxxx.
pour aller en Avignon, làns qu'il foit marqué pourquoy. ■'■'^'h
ll eipodà Jcaone de dairmonc Prioc^ du (àng royal de France fille
de Jean de Clainaoïic Baron de CJwijpilqw 9c ù^ma. de ûiot Juft en
Langlc en Champagne. Je n'ay pas trouvé le temps auquel ce mariage
fut célébré, mais feulement qinlfùc accordé du vivant du Comte Robert
ibn pcrc dccedé avant le mois de Mars mcccxxvi. &ilya apparence
qu'dbnt tous deux bien jeunes en ce temps là , le Comte Jean ne pouvant
^çir ix^ucIpiS;^ treize 9l«|qut «^.|»liis) ^eSMmgene fut folemiyiB - . .
qu'en l'année m c c c x x vi 1 1. ou environ. Le Comte Robert fbn pere
luy promu: |>air le contrad de mariage huit mil livres de rente , & on PrrMH^l(«.
con^k^ en;dot àja; Princeflè la terre 4^ fàint Juâ: en Laoj^le^ laquelld
4tidcpuistd0iia«9 ea mttitgeà & filk: Ivfarie lociqu*elte:rai mari^ ^rnimih*»*'
l^ymond y lîL du nom Vicomte àf lRucnnc. C \ , '. ''^^ . ;
Le Comte Jean fît (on tertamentcn fôn chafteau de Remin auprezde rtmmf.ti«in
Compiegne Iç ;3| x 1 1. Mms U c c c lx z.x v i. &: mourut le xxiv. comme ^
il ell marqud dans l'Obituaire de'k &nte Chapellê de Vic lcfOimte. Il
avoît ordonné qu'au cas qu'il mourut à Remin , il vouloir que fon corps
feft enterré & mis en depoft en l'Eglifc parroilTialc dudit lieu jufques à>
ce que la chair fufl furjiie, c'cft à dire pourrie , & qu'on portaft en fîiitc
les os en l'abbaye du Boufchct en Auvergne, là où gifènt les corps de les
medeceffiurs Comtes ,«*eft aikvDir'aîipfez du Ganunat-de Boyiognc fon
nere. Et cependant on y monflre lôn tombeau appliqué fiir la muraille du
cloiflre du coft^ de TÊglifè en la manière qti'on le voit cy derricre.Il ordonna
auiUqtie (on cctur fut porté à Noflrc Dame de Boulogne. Il y a un article
iîiiffnlier dans fôn tefument, que perfbnne ne fera fèmons à venir à ion
obkque fors tant (cdenKdit le Prekt qui &in Toffite. Et afin qu'on ne-
pedàt pas qud ce qu^ en fiûfbit fut par un'e%it d'avarke , ordonne
«pic tout ce- qu on niia outfe ce qu'il tiÉdoone demcuicra aux Egli&s oà
S iij
s^^ HISTOIRE DE LA MAISON
tmmfTTv La Prîncefle (à femme fie Con tedament en fôn chàftean <ie Brios en
Vcnmndois, qui luy avoic efté baille par fon mary pour recompcnfc de
la terre de iamc Juil en Langle donnée en mariage à Marie de Boulogne
leur fille Vicomeêflè de Turenne , le x x 1 1 1. Novembre ttCCCLXxix.
& mourut le xxvii. JuiUec mccclxxxiii. comme il ed marqué
IkMwifMt* dans l'Obituaire de la (àince Chapelle de Vie le Comte. Elle fiic enterrée
au convent des Cordelières du Moncel prcz Pont faintc Maixcnce , cjuoy
qu'elle eull ordonné par fbn ceûamenc (^u on rencerraii en l'Egiiie Nofbe
Deucne de Boulogne.
Enféuu de Jt4» h Comte £Auu€r^e & de BotUogat de Jtémiê
de CUùrmoat Jk femme*
JEak II. du nom Comte d'Avvbilgiis & db Bouloghs;
qui aura fi>n chapitre.
ÎEANNE DE BOULOGNE mariec en l'année mccclxxi. à
Beraud II. du nom Dauphm d'Auvergne, Comte de Clairmonc, &
#iMMMf)«. (^igneur de Mercueur. L'exccak fim conicniâ de mariage tel que M.
Ju&l fa donné an public & toioj après luy eft Bon imparfait. Depuà
rimptedlon que j'en ay faite j'en ay eu une corne rirée de l'original , qui
eft au Trciôr des chanes de France. Ma penlee avoit efté d'abord de
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D' A U V E R G N E. L i v. I. 145
i'impnmer parmy les addinons. Mais j'ay confidcré qu'cllant fort long,
contenant quatre grandes peaux de parchemin coté» enfirmble, & y
ayant plufîcurs aâes inférez qui ne lônc afTairans au Cajfiâ que par Jad-
dent, il (uffiroit pour la farisfaAion du leûeur d'en avoir un extrait bien
fidèle. C'tH CL que IL tjfchcray défaire. Le xiv. Juin mccclxxi. '
le Comte d Auv ergne ôc de Boulogne âc le Dauphin cilanc à Clairmont
|»âèrent ce contrat, le Comte iè fàifimt fbrt oc le fsdre approuver 6ù
confirtncr par la Comteflè là femme , qui eflok abfènte. A ce concraâ
afliftcrcnt Jean Je Mclio Evcfquc de Cîairmont, Jean de Boulogne fils
du Comte & frère de 1 accordée, Hugues Dauphin frère de Beraud , & ,
^ufîeurs autres perlbnnes de marque. Le Comte conftitua en doc à (à ^
fiUe le diafleau te chaftdienie de udnt Juft en Langle , qui eiloit de l'he.
litage de la Comteflè là femme , à la charge de l'ulufruit à cette Prin-
ccfle pendanc (a v:c. Fr cependant le Comte donna à fà fîllc pour la dcC-
dommager de cecte non jouifTixnce le chafteau & challelknie de Granges,
à la charge de reverfion après la mort de la Comteflè ôc après qu'elle &
{en mary auroîent eu l'aâuele 8c reele polfeffîon de la terre de ùisat
Jufl. Et outre ce le Comte Ton pcre luy confHtua en dot la lômme de
dix neuf mil florins d'or. Et le Dauphin la doîia du chaflcau & chaflei-
lenie de Vieille Brioude avec un revenu lcmh!ab!c à cclnv que fctrouveroit
valoir ladite terre de lame Juit. Hic mourut ians cnfans en l'année
MCCCLXXTii. aumoisd'Oâobre. fleilimarqué dans une enqueAequi
fijt faite en l'année MCCCCxiv. que le Comte Jean II. fon rrcre prc-
tendoit qu'il luy efloit deu par le Dauphin trente mil francs à cauw de
la rcfHturion de la dot de fa fœur.
Marikdb Boulogne mariée en l'année mccclxxv. à Raymond ermtm ^o*.
VI IL 'Vicomte de Tùrenne neveu des Papes Clément VL & Grégoire ^
X I. & fils de Guillaume Vicomte de Tureime & Comte de Bcauforc.
C'eft ce Raymond de Turennc fi célèbre on l'hifloire, lequel après la
mort de Charles de Duras dit de la Paix Koy de Sicile arrivée en l'année
MCCCLXXXVi. fit la guerre à Louis d'Anjou 1 1. du nom Roy de Naplcs
& de Sicile & Comte de Provence, ^ Charles Prince de Tarente , & au
Fa [H rWmenc VI Lfimcoofin, qui l'excooimunia pour cette guerre. Mais
enfin il fiit abfôus de toutes excommunications par Bcnoifl X 1 1 1. en
l'année mccccvii i. donc la bulle expédiée pour cet erfcd a eftéim- *
primée dans le fécond tome des vies des Papes d'Avignon. Il ne laiiïa
Sia'une fiUe àppelUe Antoinete , laquelle fiit mariée au Mardichal ' de «mmif
ouciquaut, & fc voyant làns enfans, donna par donation entre vifs 6c
par difpofition tefVamcntaire la jouifTànce derousfcsbicnsaprcs (ondecez
au Marelchal fon niary , à la charge neantmoins de reverfion à les proches
après la mort du Maretehal. On prétendit en ce temps là que ce Marefchal,
qui crat£toit (à femme îbre, durement , faiy fit faire ces aâespar force &
Far autorité. Ce qui<oit voir, s'il efloitvray, t^u'ilnefàut pas croire
hiAoriend&fa vie , qui eftoitfon domcftique , lorfc]u il afll^nrc «^n'il aimoit
tendremenr fà femme 6c qu'ils s entrAtmottut de grant tumnr muitit aif .dtttuti'
mmmnt en/tmbU MU 1^ Amw viV. Elle mourut en fim chafleand'Aleft*^''*"'
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144 HISTOIRE D'E LA MAISON
à la fin du mois de May ou au commencemenc 4e Juin m c c c c x v i. fon
jnary Boodqiunc eftamprifimitiier en Anglecerre, où il monrat Marie
«MMWftAt. de Boulogne mère d'Antoitiecc mourut le (ècond jour du mois de May
MCCCi.:xxxviiT. comme il cfl: marqné dans l'Obicuairc de b Qi'mte
ttotxadvioi Chapelle de Vie le Comte. C'clloïc une femme de cccur, comme elle le
^Uf/f**^ fit bien voir dans les differens (ju'clic eut avec la Reync de Sicile Comteflc
de Provence.
tnin fuk
Jean IL iu nom Comte d'Auvergne & de Bouloffie*
CHAPITRE XXXI.
R E R E Jean d' Auqr nous a fait un cftrange
portrait de ce Comce , le<juel il dit avoir
eu le fiimom àt mtawth me/na^ier, que
/ùr toutes choies il aimoic & dcfiroicgrov
eftat , changcoit (ouvent d'habillemens ,
& iccux tous précieux , qu'il nourriflbit
belles eAranges iàuvages & apprivoilces
de plu(îeurs e^ieces & figures. Ce qoî
s'acôxde parfiutemcnc avec ce que nùot
trouvons ailleurs de luy , que c'eftoit un
diHlparcur, qui vendoit & empruntoit &
trtmwt ttu mangcoit , comme l'on dit, fbn bled en herbe. Car il vendit le pays de
Lîvradois êc autres terres à Morinot de ToutecI ieigneor d'Alegre , & le
pays de Combraille à Fierrede Gtac Chancellier de France, & il emprunta
du Comte deFoix premièrement quatorze mil francs , & puis deux mil
florins d'Arragon. tntîn les didipations allèrent fi loin qu'il clloit bien
tr*miu f txi à cramdre qu'il ne le ruinait Car incontinent après la monde ion pere
il vendit le pays de Ltvradob 1 Mortnet Tonizel {agtum d'Alegre,
à Odart de Chazeron le chafteau de Crefl:, & la terre & iêijgneOkie' de
Combraille au lèigneur de Giac. Environ le melme temps il elchangea avec
le Duc de Berry , qui fut depuis Ion gendre , le chafteau d'Uflbn , qui cftoic
de (bnancien domaine , pour la Baronnie de Lunel ôc le cha/leau de Gaillar.
gucs en h Scpcchauflëe de Beanftdre» avec cinquante mil francs, preuve
D* A tJ V E R G N E. t î V. I. 14;
«piUI&nefèoir une terre de conièquence. Auffireftil marqiiëdansun an^
cien Fadtum prcfenté au Parlement en l'année MCCCCLXXX m. que ce chaC
teaueftoic le chef lieu capital <!c h Comte d'Auverp;nc. Mais cette Raron-
iiie& ce challcau furent en luitc baillez en dot a Jeanne la HUe lorlqu'ellc tue
mariée à ce Duc. Ce qutiàit voir que Me/fieufs de Samte-Manne tt Sont
trompez lorsqu'ils ont pcnfc que cet eicliange n'eut pas lieu au regarddeLu*
ncl, attendu quedcpuisccc elchangc Lunel fut poiTedc par ce Duc & par
ceux aufqucls il en fit don. Ec c e lUans doute pour railon de*, aliénations
èc dtilipations du Comte ôc parce qu'il eftoic fort dell>auchéque ia femme
le quitta & s'en alla au pavs d'Urgel, con^me nous le dirons inoonrinent.
On pourroic peuteftre bien attribuer la fource des defregleniens de fa i>r««v/rf.su>
vie au malheur qu'il eut d'eftre empoifbnné dans fa jcuncfle. Car il eft
marqué dans un arreft du Parlement & ailleurs que ce poifon fuc fî vio-
lent qu'outre qu'on eut beaucoup de peine à luy iauver la vie , les che-
vet» & les ongles des mains & des pieds luy tombèrent, & (on cerveau
en:fut depuis fort affo&U. • Cet accident luy fîirvint en Avignon en l'année
.MC c C L X X X I V. en un diner que le Cardinal de (àint Martial luy donna
un Jeudy environ la Touflàints. Raymond de Turcnne ion beaufrere ,
qui edoii aufll de ce dîner , fût accufé par commune renoimnée de l'avoir
fait empoifimner, ainfi que je l'ay trouvé dans une cnquefte iâdte en • .
l'an nc'e mccccxiv. pour informer de là maiivailè conduite & dans un
Fa£bum dont les extraits (ont rapporter parmy les prciîvcs. On fit une
ailèmblée de vingt fièpc Médecins tant de Montpellier que d Avignon pour
remédier à ce ralcheux accident. On luy fit vnider les poifeoi. Mais le
xàai eftoit û grand & les remèdes Cï violents qnil en mt extremeniénc
incommode' &; s'en refTêntit toute (à vie.
Il faut neancmoins demeurer d'accord que nonobftant cette fafcheufe
aventure 6c iamauvaiie conduite dans iès propres aflàirés il eftoit homme
dé repunktioa&: de bonne conduite. Cars'il ne l'avait pas efté, on n'auroii
pas pris loin de le marquer parmy les Frinces & Seigneurs qui demeu~
rerent auprez du Roy Charles V I. après que la lantc eue (oufitrc l'efchec
que tout le monde Içair. Or les annales de France nous apprennent qu'après
que ce malheur fut arrive , on reiolut de mettre auprez de fa perfônne
Îuatre Chevaliers notables ^ qui font nommez par Frôtitàrt , & qu'auprès
e hiy fc tinrent Monfieur frère du Roy , les Ducs de Bcrry , de Bour-
gogne , & de Bourbon , Charles d'Anjou Comte du Maine , Jean de
Bourbon Comte de la Marche, Philippe d'Artois Comte d'Eu, Pierre de
Navarre Comte de Mortaing oncle du jeune Roy de Navarre, les Comtes
de.£iintPaui, d'O&evant, d'Auvergne, te de Soiflôns , les Seigneurs
d*Att>ret» dlvry, de Verpr autres.
AufTî vovons nous quil eftoit homme de fervicc, Bc que ïà mauvaifc
conduite pour les affaires domeftiques ne luy fâilôic pas miblier ce qu'il
dévbit à Ion Prince. Si les hiftoriens ayoient pris loin de marquer toutes
les occafoas où il a (îgnalé Gm zele êc (on courage, nous en Içaiirionl
[&&que nous n'en (çavons. Nous (çavons feulement qu'il fuivit en l'année
MC c c L X I X. le Duc de Beny 6c i&s roitteseaLimottfîti, qu'iiiè trouva
Tmi /. T
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f4« HIST Ol RE'D E LA, M A ISO N
F'*4.r, -jfLt au (îege de Belleperche , où il (ut fâuc Chevalier , ainfi qu'il cÙ. marqué
îSjî dans rcmc(ueftc que je viens de citer, & puis au ficgc de la ville de Li-
moges avec Godefroy de Boulogne (on oncle , 6c qu'en l'année
MC CCLXXXIL. la guerre eftanc «dlumée en Flandres par la révolte de
Philippe d*Arce?eUe , 8e Tannée du Roy ayant tSté rangée pour paifir
la lis, les Ducs de Berry, de Bourgogne , & de 6ourbon,midcs du Roy
ayant eu le commandement de la bataille du Roy , ilsavoient auprcz d'eux
le Dauphm d'Auvergne & Meffire Jean de Boulogne. De quoy nous
fi«ifMri>*i.».|)arlerons encore au chapitre huiâieiîne du fécond livre, llleportadeux
''^ ans après en Catalogne pour iècourir leCooue d'Empouries ion coofîn ,
«omme nous le dirons un peu plus bas.
9mmt.t}t. Il fut marié du vivant de ion pere :ivec îî]eonordeComnnin[;c fille de
Pierre Raymond II. du nom C ruTUc de C;(:i;uininp;e deleannc ik-Com.
niinge ià coufine gernumc , laquelle li avoit ei^uuicc avec diipcnic du
Pape pour terminer par ce moyen les diUcrens qui eftoieot enope eux
pour u fiicceâîon de la Comcl de Goaunii^. De iorte qu'Eleonor eftoit
tant du codé paternel que du maternel nicpce du Cardinal de Commin|Te
Archcvcrque de Toulouie, lequel ciloit fi fort cft-imé & accrédite de (on
«avitM temps que k papauté ayant vacquc par la mort du Pape Jean XX IL
^r!t^*^ & les Cardinans h luy ayant o&fce à la charge den'aOerpasàR<mie,
û la refiià.
Eleonor avoir cfté auparavant manVe avec Bertrand IL Comte de l'Ifle
en Jourdain, duquel elle n'eut point d'enfans. Âpres avoir pafle quelques
années en viduicc , elle fè remaria avec Jean de Boulogne fils alors du
Comt« d'Auvergne Se de Boulogne. Le iraiâé de ce mariage eft du
neufviefme jour d'Acuft mccclxxiii. par lequel il fut convenu que
les Comtez d'Auvergne & de Boulogne appartiendroicnr à Jean après la
more de ion pere 6c que le Comte de Comminge domieroit en doc à fa
£lle quarante mil florins; Drauis ce Comte par (on teftauneot fait le
XIX. Oâobre MCcCLXXv.ievoyantfànsennuismaflesfitfimKeritiere
ùniverfcle fà fille Marguerite mariée à Jean III. Comte d'Armagnac,
& luy fiibftirua fà fille Eleonor & fes cnfans, voulant neantmoins que fi
i»4o. Eleonor avoir deux enfans malles , & que la lubftituiion fût ouverte à
leur profit, le cadet eue la Comté de Cômminge 6c portât leHom&let
armes de Comminge. Mais cette condition n'eut pas lieu, la Comté dft
Comminge cftant demeurée à Marguerite Comtefle d'Armagnac.
Il y a danî les archives du Roy àRhodcz une reconnoifiancc dchault &
wuilanc ieigncur Monfèigncur Jean Comte d'Armagnac & de Comminge
datée du Jeody x v i. Juin MC ce x c. par laque& il rectmnoift devoir
à hault & puidànt (êigneur Monfeigneur Jean Comte de Boulogne la
fômmc de dix mil franco d'or, à mettrclefrrrnc d'or pour fèize fols, rellans à
pavLT de k lonimc dcquarana' miilionnsenquoy ledit Comte d'Armagnac
eiiou tenu audit Comte de Boulogne à cauic de la doc, joyaux, liâ^
robes, & veftemeQs de noble Dame Kfadamc AUenor de Comminee
fa Feronw fiUe de (eu ndbk homme Pierre Remond jadis Comte de
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D' A U V E R G N E. L i V. I; ^ 147
Ce mariage ne fut paj» heureux pour Ekonor ; laquelle k voyant privée
ée l'affisâton & <ies bonnes grâces de Ibn mary par ratcachenkm Ott'tl
avoir pour Aubert <le Pnychalin fbn &vofy » qui l'avoir ^ à ce <)u'ondiibtc^
cnforcelc' par le moyen d'une vieille fôrciere appellc'e Blanchete , en faveur
duquel il avoit , comme il cil die dans l'cn^uelle citée cy deflùs y tn fi
groMt wi*dîtt Oémfé fimm am itpms «f la vole voir m pyry 6c
$'aL>andonna à coûte fimede delbaucne , die Ce refôlut de le quitter environ
l'année mccclxxx. & Ce terira vers Con coufin le Comte d'Urgel petit
fils d'Alphonlè IV. Roy d'Arragon , liiflant fa fille Jeanne aagéc de trois
ans , laquelle elle avoit eue de Jean de Boulogne, à Gallon Phcubus Comte
de ¥<àx Qm confîn , qui la garda pendant pins de neuf ans jufques à ce
2a'eUefitcmajiée à Jean Dite de Beny , comme nous le dirons ou chajpicre
dvant.
FroiHait nous apprend qu'il Eiut attribuer ce divorcé à la mauvaife
conduite de Jean de Boulogne ion mary & à la diidjpacion qu'U faiioïc
de (es biens. Voicy comme Froiflarc le raconte. Ckr je ne &iray que le Fr«;^«>»«if.t.
copier. Alienor de Comrainge Comteflè de Boulogne & coufine moult **^"
prochaine du Comte de Foix & droite héritière de la Comté de Comminge
vint à Orter devers le Comte de Foix , ôc failoit amener en la compa j^nie
une jeune iille de trois ans. Le Comte luy fit bonne chère , & luy demanda
le (îijeâ de fim voyage ôc oà elle alloic. Moniogneur, dit elle» je m'en
vas en Arra^on devers mcm oncle & ma tante le Comte & la Comteflè
d'Urgel, ou je me veux tenir. Cai je prens grand delplailànce à eftrc
avec mon mary Meflîrc Jeande Boulogne fils au Comte Jean de Boulogne.
Car je cuidois qu'il deuil recouvrer mon héritage de Comminge devers
k Comte d'Armagnac , qui le rient » mais il n en £ùa. ifen. Car îl eft
nn trop mol Chevalier , qui ne veut autre cholè qu^ fis ailes de boire^
de manger , &: d'allouer le ficn follement ; &c d toft comme il (êra Comte,
il vendra du meilleur & du plus bel pour faire iès volontez. Et pourtant
ne puis je demeurer avec luy. Si ay pris ma fille , que je vous en charge
<6f açlivre, '& vous làis tuteur & curàteor d'elle pour la nourrir & garder*
Je l'ay à grand peine mife & extnii<5le hors des mains ôc du pays Sa pere
mon mary, & l'ay amenée devers vous, & bien crois que (on pere mon
mary , quand il içaura que je vous i ay laiflee^ en lera.tout rcjoiiy. .Car
|a pieça m'avoit il dit que cette fille le mettoit en.grand doute. Quand
k; Comte dé Fois eût ainfi oûy pafler Madame AlKndc là coufine , fi
lixt moult rejoiiy , & luy dit. Madame & coufine, je fairay volontiers
ce dont vous me prier. Car j'en fiiis tenu par lignage ^ & pour ce voftre
fille ma coufine je garderay , & penlèray bien d'elle comme fi. ce
inaproprefilkr..'C^andmercy, Monfeigneurydi)ElaDanie..Ainfi demeura
la jeune fille de Boulogne en Lliofiia du Comté de Fotx à Ortez , &
fa Dame de merc s'en alla au royaume d'Arragon. Elle l'eft bien venuS
voir deux ou trois fois , mais point ne l'a dcmandiée !i r ivoir. Car le Comte
de Foix s'en acquitte en telle, manière comme h elic tut ia hile. Le Comte
Jean alloic au& quelquefi}is la voir, comme je l'ay appris de l'enquefté
qui fût fiute en 1 année mccccziv. touchant Q» mauvais deQxMtemens.
TmtL T ij *
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tjÇi HTSTOIRE DE LA MAISON
En l'année mccclxxxxv. kdivifîon s'cftam mi(c dans la nuiion
royale (PAnagon 1 aadt mx Jean Duc de Giratuie fils aifiié éoL Rdjr
Mtûak marié contre le gré die pere avec une fille de HolMit Duc de
"Rir , ce Prince attira à fou paru' Jean Comte d'Empouries fon confm
gcrmnin , lequel fur i cinie de ce ailiegé dans fon chaileau de CaftiHon.
Ce tut deliori une guerre ouverte entre le Roy & ce Comte , iet^uel
ilonandadu (ècoois nz Comtes de Foix & de Bodo^
hf meneres iovs deux des «Mmes , ic Sttriu femarqae <]ue le Comte
de Botiïoïnie alla vers luy avec nuit cens chevaux , mais qu'à cauiê des
difËcukcz qu il y avoic de iè camper aux environs de CalUlon il fut obligé
de s'en retoumçr en Auvci^e. U eft marque dans l'arreft que j'ay cité
AMw«^•|>. cy delfts qu'il iè pona vaimuneot en cent occdkm & que c'eftok un
bon homme de guecie. Le Comte d'Empouries luy pailà une obligation
de la fomme de quarante mil livres pour la defpenfc & pour les frais
qu'il avoic faits pour fon ^rvice. Ce qui fut dam la luitc le iîijedl d'un
* grand proccz encre le Conte Jean & le Comte d'Empouries , lequel
n» ennn termmé par une traoiàâion paffêe à Paris le z i ii. OâooM
Mcccxcvi. entre les procureurs du dit Comte d'Empouries Oc
ceux du Duc &: <^e li Ducheffè de Berry fille & héritière du Comte
jean. Par cette traniachoa , qui elt en original au Treibr des chartes de
Aiance , les ptocuveun du Coince d'Empouries obUgerenc leur Prince de
payerauDucd: à laDucheilè (à femme lalommedîe dix huiâmillivces
tant pour le principal de ladite fomme de quarante mil livres que pour
les mtercfts &; fr-us du proccz, moyenanc quoy ledit Comte d'Empouriet
demeureroit «kiucc de toutes chùCcs envers leujits Duc & Ducheilc.
I> Comce Idui fie £m «éibuoienc «n &uxbo^
fnmmMJ*' U lund y X X V 1 1 1. Sepiembrc mcccxciv. & mourut le mefme jour,
comme il eft marqué dans robiruairc de la fàintc Chapelle de Vic le
Comte. Nous n'rfvons pas ceicliamcnc entier, mais feulement l'cxtrâîdt
de l'article par lequel il déclare qu au cas que la Duchelïè de Berry £t
£Ue ^rienne à décéder (ans eh£ms, il donne u Conné de'Boâogne 8c Uk
tenes qu'il avoit en Vcrmandois & en Beauvoifis à Antoine de Boulognè
foncoufîn, fils Hc Go Icfrcv i!e pnulngnc fcii^neur de Montgafcon, Miiis
cette donation iVeuit pas de lieu, Antoine eibu»; mon long temps avant
la DuchefTc de Berry. ■' ;
aifiMcktrtu L'Hiftorien dn Roy Clùries VL auâeur éomempoiaîn remarque
î[i^,^^ qu'après la mort du Comte <k Boulogne le Duc de Berry (ùcceda en
tous fcs biens à caull- de Jeanne de Boulogne (a femme , Se qu'il en
envoya prendre poflèflion par le Comte d'Eftampes Ion coufin. Cet hilio-
rien appelle cette Dame neptem du Comte d'Auvergne. Ce qui n'eil pas
vray. Car dlé eftok fil fille. Ceft (ans doute pour cette raifim que
M. l'Abbé Le Laboureur a obmis ce mot dans (à verfion.
Dans un arrcft du Parlement de l'an mcccxcvi. le Duc dc Berry
eft appellé héritier du Comte dc Boulogne non/^imè dejkn^i,
♦ ■ ' • . .... ' : •
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D* A U V E R G N E. L rv. I.
«49
EtKftiu iUjtd» IL nùm Comte £Au*uar^t & de BoitUffte
& ttSemor de Cvmminge fa femtke.
j
E A M N F. II du nom Cqmtsssb d'Auvbrgnb os
Boulogne, (|ui (îiic.
:: ' /s. I-
i
B E K K T.
LA T R I-
MOUILLE.
i»M éêgmmlm
ttumfei il
tMl» «4l«H
Jeéitmt IL dm mm Comtejfe etAnver^ & d» Bomlûfffei
Dmcbe/e de Berty.
C H A PITRE XXXII.
ET TE Princeflè , que Froiflàrt & Jean F,<^«»«rf.|.
Juvenal des Urfins difcnt avoir elle fort 'W-
belle , & laquelle Meflîcurs de Sainte- wpMckMttt
Mardie doivent avoir eAé une des plus
belles Damei de l«i temps , ludqtik environ
l'an MCCCLXXViii. &fùt trois ansapres
portée par là mere en Bearn & mile ez mains
î 9 du Comte de Foix , lequel promit avec
qu'il ne la marierait pas
iàns luy en donner connoUSuice* Elle fat
eflevéc au chaftcau d'Ortcz en une tour qui
regardoitle pont pendant plus de neuf années juiques à ce qu'enfin elbnc
barrenuë à i aage de douze ans , elle fùc mariée en l'année mccclxxzix.
a lean Duc de Beriy fils da Roy Jean. IMflârt, qui fut prefiènc à toutes
les oetemonies de ce mariage, en (kit une ample dcfcription. Jenefàiraf
que le (ûivre. Il dit donc que cette PrinccfTc fût recherchée en mariage
par pludeurs grands Seigneurs , & melmement par Bernard £xre da
Goaue d; Armagnac , par le Comte d'Erby fils <bi Duc de Lanelâftrey
9c par Jean fils du Duc de Berry , mais que le Comte de Foix n'ayant
Toûb entendre à aucun de ces partys pour les raifôns que Froiflârt
rapporte , le Duc de Berry, tout vieux qu'il eftoit , la demanda pour luy
snelme au Comte de Foix, Ôc en eicrivic au Pape Clément VII. ^
T iij
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ifo HISTOIRE t)E LA MAISON
coufm eftott moult procbaia Je la Damotjelk de Boulogne , c'cll à dire , coufin
germain de (on pcre , comme Froiflân le dit un peu plus bas , comme
dlsuic fils de Mabaiilc de Boulo^ tance da peic de cette Prince^.
Cette nouvelle fut cres agréable au Pape , ^uand ilf^eut que /« co9^
p(M90U efire fi hautement mariée comme au Duc de Berty onde du Koy de France,
& il en elcrivit au Comte de Fois pour l'exhorter à avancer le traiûé
de ce mariage , qui eftck fi avantageux à leor lignage.
7f4tf«ff wif. Cependant le Duc de Berry , qui avoir grande envie de & 'marier^
^u/t. 1^ mariage au Roy Charles V I. fôn neveu & au Duc de Bourgogne
• , Ton frère. Le Roy , qui voyoit fon oncle dcsii vieux, luy dit en riant.
Bel oncle f que Jèrex, vous d'une fillete f Elle- n'a que âm-îs > voui en
' ^mnJmtâMi, *Pâfm* fiy ceft grMde folie de penjer pfmrmittk «mv thofi.
Faites en paHer pour jfean beau coufin mcfiref^^ fui efi jeune k 'venir. Lm,
Aofi efi mieux pxreïlle à luy quÀ t ous. A quoy le Duc de Bcrry refpondic
oue ç'avoit eflc la première penice , & qu'il l'avoir ticsja demandée pour
Kin fils, mais que le Comte de Foix n'y avoir voulu entendre, parcequc
ibii fik efloit Bis d'une d'Armagnac , & que les Ann^;nacs draienc (es
ennemys. Et îl adjouila : Si U^U êfi jeune , je fe/pargneray trois ou quam
ans j tant quelle Je 7\t femme purfme f rme'e. Voire ^ refpondit le K<y ,
bel oncle , mais elle ne tous e/par^nera pas. Cependant !c Roy agréa fà
pouHuite, & envoya vers le Comte de foix le Sire de U Rivière Meifire
Bureau (on fbuverain \foiftre d'hoftel 8c Chambellan , & avec ïaj le
Comte d'Aily. Le Duc de Bourgogne y envoyâ l'Eve^ue d'Autun Se
Mcfïirc Guillaume de la TrimoiiilTe. Et le Duc de Berry pria le Comrc
Jean f!e S^ncerrede les accompagner. Enfin après avoir eflccn Avin;iio[|
vers le Pape, a Niimes, à Beziers, à Carcaflôime, à Toulouie, ik le
fendirent à Ortez , 8e firent fane qu'ils condurrenc le mariage du Due
4e Berry a.vec U Dainoi/èUe de Boulogne, à la charge oue le Duc payeroie
au Comrc de Foix dix mil efcus pour la nouniture & lentretenemcnr de
cette Princcfïc pendant plus de neuf ans. En /uicc dcquoy le Comte
envoya là couline à Morlas accompagnée de plus de cinq cens lances^
&la fit délivrer aux Amba^eursde France, qui l'amenerenten Avignon.
Car elle defcendit , dit Froiflârt , un fnr l VtUeneufpe bm J^gmn eu l hoflel
du Pape j le lendemain entre bm£i ^ neuf heures tous ks Cardinaux
allèrent à f encontre d'elle ^ pdjja le p<mt du Rbofne e» grand eflat , montée
far mu héfnenée bUndte que le Fape luy fit prefenter. Si znnt ain/ijujques
m Faiâis 4m Ati^on , là de/cendity ^ alla veoir U P*p*'i iqui ftfmt
en eonfiftoire en Aaife pontifictde. Si U bai/* en U bouche pourcau/e de lignage^
Bt puis alla la, Ducbejfe fis gens diner^ ^ grand fit/on de Cardinaux , en
i'hoftel du Cardinal de Thury. Le jour eniùivant le Pape luy donna à dinet
8e à tous lès gens. Ce qui luy coufbi dix mil fituics au rapport de Froil&rt.
Le Samedy âie s'en alla à Orange. Car/<t confine gtmeàm en efloit Prince fie,
C'efloit Jeanne fille d'Ame' Il I. Comte de Genève &: de Mahauît de
Boulopric, manéc à Raymond V. Prince d Orange. Elle avoir doi^c le
gcrmam iur la Duchcfic de Bcrry. Elle partit d'Grangc le lendemain ,
qui çftok on Dim^che , & airiva en& \ Biom en Auvergne , où le
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A U V E R a N £ -L I V. 1.
fine de Berry k rendit b iwîd de la PencecoAe, ^ fiic cctjcc
le fîxkfme jour du mois ik Juin. Jl Faut donc qu'on eut teuu le cootiaft
de m.inaç;^ mut preil pour citre palTé ôc (ignc dçz que le D«,c ajrriveroic
Car il lue paik le Samedy cinqiuel^ie joi^r de Juùv Le Comte de Çoi^logqc
conftkwa à &, filte par c» eonuift U Qomi <f Attveirgnc , W vJXk d<
Lonel, & le cKafteau de GaïUatgitfs ^ pli» U Comté de Scwilogqfi pc^
en f'^'iir après ù. mort , de !es rcrres qu'il avok en Vcrmajjdois 3c en
Beauvoifîs. Ils efpoulcrciK It 'cn:{em:im jour de U Pcntccoftc à deux
heures du nvatin. Si furent îes napcts mnUt gf^nifs. ht la. fum^^ le, Coiftt,t
de Boithgmei k Cum d'Ej^amfij, eik £M l>mpbm. ^«imjpr. CStti.li
ie (bnc donc grandement trompez qui ont crak ^iw 4» tjs0V9:ffi^Sn à
Bourges.
£n toute cette ailàire il n'cft aucunement parle d'£leonor de Comniinge
mere delà DamoiiêUe de Boulogne , quoyque 1q CcM)i(;e de^ Foix luy quI^
promis avec iicrmeiu <|it'il ne k butmiqU p» &Kti:i^cii4cim<f c^ioi^
lance , & quoj ^'il y ak grande apparence ^ue ce traité , qui dura pW
d'un an, ne fiit pas négocie fans h participation , U choie luy touchant
de n prez , & meime ion conlcntenienc y eiiaot aeceflÂire. On pourrotc
penlèr que ce fSlence provicndroit de ce qu'elle eftoit morte. Mais ceU
ne peut pas eflre y attendu qu'il paroift par un regiftve des pUydoiries
du Parlement qu'elle auerela le x i x. Mars Mcccxcvt^la Comt<? de
Comminge coname fille unique & iieriocre de £îe»e KiHVQQOd dcfiMcr
Comte de Comminge.
Quelques années après ce mariage il arriva un cftrai^ accident \ )sk
Cour , où la Duchefle de Berry (àuva U vie au Roy Charles VI, A
fin du mois de Janvier il fe fit en l'hoftcl de la Reyne Blanche à (àinc tttiftfttJU^
Michel lez Pans , comme dit Jean Juvcnal des Urftns , ou bien dans l'hoftel
de lame Paul , comme le Moine de iàint Denis ôc Froif&rt l'ont efcrit , une
nopce d'un Chevalier de Vermandois te d'une veuve Akmande de la
numbn de la Reyne , que le Roy & la Rcyne voulurent konorer. Le Roy
donna le fôupcr aux Dames , & tint la Reyne eftat , & y convia les
DuchefTes de Berry, de Bourgogne, d'X)rlc3n«; Pendant te-, uraiules
rcjouiflances le Roy à la iuggelhon d ua Lltuycr d honcur de ia maiion
fit iàire & habits de fîuvages ou làtyres , tous fines de lin £ms filer coles
(ùr de la toile avec de la poix , dans Icfquels le Roy , le Coiaiede loâyy
Charles de Poiâiers , Juain haftarrl de Foix , le Seigneur de Naniouillet,
& l'Efcuycr qui avoir inventéccttc mommcrk (è firent coudre. Ils vinrent
dans la laie du bal en cet équipage. Le Roy par un trai^ de jeuneflè qui
Itiy fâmra. U vie s'en alla vers les Damet , pafla pardèvam la Reyn^^ îc
s'en vi« à la Dticfaefiê de Berry , laqndle raneib, vbulaot ^çavoir le
nom de cet inconnu. Mais le Roy ne voulut pas nommer. Sur ces
entrefaites, pendant que les autres cmq fatyres danloient , le Duc d'Orléans^
qui y arriva (ans rien fçavoir de ce jeu , abaiflâ la toiidie qu'un dé ièi
valets tenoir devant It^ , en (orte que le fên lé prit aux habitardes fioytes»
lelquels moururent tous miTcrablemeDByexcepi^leScigneorde Nantoiiillet,
qui s'en alla dans l'office , & iè jetni«ii mcavierionc fleiii d'eau oû^l'on
Tj* HIS'TOIÎIB t>E LA MAISON
Tihçoit tdTes & hanaps. La DucheDè de Bény, dît Ifroiffiut, deÛpféià
RojfJtperiL Car elie le bout a dejfous f* queûe ii le eampnt pour e/cbtiit»it
fiu , (g) Iwy dity{cir k Koy fe -voulait punir <feUe a force) oà loule^ n^uus
aller ? Vous rvcfycT^bten .nue l'us compagnons Ardent. J^i efies vous t Le B.by ff
nomma , ^ dit : fe fun le Koy. Or to(i olleT^ l'ous mettre en habit , dit La
DmAifi ii Biny^ fS faïtn um epu U Rijm vmn «of#. Ce qui fur 6k
prompccmcnt. & vint devers la Reyne , ^ /atfioit la DHche^ede'^erry^
qu; l nvoit un pctt recovf tirée. T'r quini:! l.i Reyne vit le Roy , rllttrejfi^llit
de j ye. Puis elle fut pnjè embrajjce des Chevaliers ^ emportée e» fa
xh Ambre , le Ray aujps^enallaenfa compagnie, toujours U réconforta,
Aiiifi fixât ce beau Avercilfemenc.
Princeffe avotc l'ame grande & recaimoidàntc. Car dans le
malKeur qu'eut le Seigneur de la Rivière , qui avcât beaucoup contribué
à foire Teîiflîr fon mariage , d'cltrc pourlùivy vivement par les Ducs de
Mmtvi 4- Bcrry & de Bourgoene , qui le vodoienc perdre, & perfinme n'oiànt parler
pour hiy ny ouvrir u bouche , feulement , dk Ffdiflàit , cutt vatltanfe
Dâm Mudame jfeaim di Boulogne Ducheffe de Berry. Trop de fm U iwm
Dame fe mit «j genoux aux pieds de fon mary , luy djfoit en priant 1 maint
Jointes : Haa , Monfèigneur y k tort fj^ péché vous vous U[(fe'z,_ des ennemis
tf bnimtme i»fimir diver/ement fkr et mMUea» dktfdSer priu&omii ér
Siiffmtrdt û IthM Ominffiit purement tort y ne nul n'o/e parler pmriiff
fiftmey. feveux bien que vous le fpchir':^^ que s'on le f un mourir Jamais
je nauray joyc , wj/'î fert^ tous let fours que -e tivr.-y en i/'-'/'efTeff;) endoMleur.
y D autres fois cUc iuy difoir : Haa, Monjeigneur ^ U eut tant de peine ts
gntvail pùnf nous mettre en/èmHe, Vous ten remmere%^ petitement , qui cmu
fintez.]* mort deftruSion. A tout le moins (t on luj ofiefi cheiance , qu'on
luy UiJJc U 'z:e. Car (i il meurt fur U forme eflut dont iinji l' efcUndrês ,
je ncMTixy jumats juye, Mon/eigneur, je ne le dis pas de feint courage, mais
de grande volonté Si vous prie pour Dieu que vous y veuillic^pourvoir fi
peiner i fi delkiroMce. Pour couperconrc , die fe, dra d'affaires.
J'adjoufteray icy pour l'honeur de cette Princc(]ê qu'outre tes oUigadons
qu'elle Ce difoit avoir au Seigneur de la Rivière, qui lengageoienr ri Tnv
en marquer de la rcconnoillânce , elle donnou k proteClioii à un honncltc
homme, qui avok bien (crvy le Roy Charles V. lequel en confidcration
de 6s grands Ôe notables fiwices & pour làfînguliere afièâionqtt'illoy
ponoic ordonna <^a il flift enterré à faint Denys à Tes pieds. Ce qui fi^
exécute en Tannée mcccc. au mois d'Aoufl par oraonnnnce du Roy
Charles V L & des Ducs de Bcny , de Bourgogne , d Orléans , 6c de
Bourbon , comme il eft dit dans Ibn epitkphe imprimé dans l'hifloire
de l'abbaye de £uuit DenySi donnée depuis peii au public par le R. P.
Felibien.
«yjtcttvb Le Duc mourut à Paris èn fon hoftel de Neflé Icxv. Juin mccCcxvl
wi,f.*77' jjg L X X V 1 1. ans , comme il clt marque dans un regiitrc des plai-
domes du Parlement, & &c enterré à klàînte Chapdle de Bourges.
Il recommanda au Roy lÀOache& fit femme, laquelle jofiit en douaire
de k Comté de l/LoaspaiSa de d».'aeries de Domenac & Bouflàc au
bas
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D' A U V E R G N E. L I V. î. ' if|
bas Ltmounn, que le Duc avoic acquilès de Gcraud de Vcnradour (èigneur
dit.DoiKeiiac , avèq les autres places de la. Duché d'Auvergne.
, Au mois de Novembre n f jivanc elle Ce remaria à Aygueperfc cil
AuVergne avec George de la Trimouille Baron de Sully & de Craon,
auquel elle donna pendant le cours de Ci vie, (oit qu il y eut cnfans ou
non, les Comtcz d'Auvergne & de Boulogne & les terres & icigncurics
«qu'elle avoit en Champagne } 6c le Seigneur de ta Trimouille luv donDft
cedptoquemcnCjibii: qu il y eut enfàns ou non , les Baronnics de Sully & de
Craon & toutes les terres &: fcigneurics qu'il avoit lors&: auroit au temps
de (on treipas. Il tue convenu par le trai<5tc de ce mariage que le prcmif r
enfànc malle qui en proviendroit & les mafles dekendans des malles ie-
lotenç- Comtes d'Auvergne ,& de Bouloene & Barons de Sully de porte-
niem lé nom & armes pleines de Boulogne. Mais -la divifion s'cft^^
comme je le peniè, mile entr'eux quelques années auparavant la mort
de la Duchcfll* , laquelle Ce retira en Auvergne, elle lit tout ce qui pouvoit
dépendre d'ellé pour ofterau Seigneur de la Trimouille Con mary cous les
avançais qu elfe luy avoit faits par fon concraâ de mariage. Gir ayanc
déclare pir a(5ïe pafle à Pontgibault le xii. Octobre Mccccxvlll.
que Marie de Boulogne^ coufine Dame tle la Tour efloic fa IcgitimeiC
leulc héritière ôc qu'elle devoir luy fùcccder en toutes les fèigneuries 6c
en tous (es biens généralement quelconques , elle luy donna par avance rmvut *"'
par le mefine aâ:e là Comte d'Auvergne & en fit inveltir & mettre en '
pcflclTion Bertrand (cigneur de la Tour Con mary pour & au nom d'elle
& de (es hoirs & fuccefTcurs perpctuelcmcnt , (autrufufruitlàvie durant.
Elle le retu-a en lûite en (on chafteau de lâint Supplice fur le Tarn entre
Buzct & Montaflruc an dioceie dé Touloufe , où je crois qu'eHe mourut itMimt.*^*.
lùr ia fin de l'année iiccccxxii. y ayant des letrcs du Roy donnas
à Bourges le fïixiefine Février enfuivant où il eft parlé d'elle comme morte.
Apre; fon dcccz Marie de Boulogne Dame de la Tour mit en pofîcf
fionreele de la Cpmté d Auvergne & autres biens qui avoient appartenu
à la Ducheflè , & au contraire George de U Triihoiiille fbndë ftr le droit
aue luy dbiïqpitfiïtt contrad de mariage s'empara du mieux qu'il peut
es chafteaux & forterelTes de la Comté d'Auvergne. Ce qui caufa un
grand procès entre ce Seigneur & la Danae de la Tour , lequel fut enfin
terminé vingt ans après par le mariage de Bertrand Seigneur de la Tour VII.
du nom avec Loiiife de làTnmoiiiile iSQe-tludit George de la Trimoiiille
& de Catherine de l'Ifle-Bouchard fa (çconde femme. 11 fiit reproché en
plein Parlement à Paris à George de la Trimouille au mois d'Avril
Mcccc XX I ! ! «]u'il avoit vendu & fait vendre par Jeanne ià femme
la ville de Lunci Icizc mil elcus , qu'il avoit receus.
Monfbdet remarque qu'en luine du mariage de cette Duchellè avec u^aru.t ««/.
George delà Trimouille, -le Duc de Bourgogne, qui n'aymoit pas ce**^***'
Sdgncur, envoya le Seigneur de FofTcux lors Gouverneur d'Artois 'pour
lâilir & mettre en Cx main la ville de Boulogne appartenant à la DucnefTc
Comteflc de Boulogne , & que neantmons le Seigneur de Moreul y de-
' mcnra Capitaine commis de par le Roy contre lâ Anglds,
' Tme /, * ♦ Y
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i;4 HÎST. DE LA MAISON D'AUVERGNE. Liv. I.
Apres la mort iàns cnfans de Jeanne de Boulogne les Comtez d'Au-
vergne & de Bouline vinrent à Marie de Boulogne Gl oouiine geriname
ifemmede BeroanaV. Baron de la Tour, comme il a c(ïé die cy diflba»
Nous en p.irlcrons encore plus amplement au quatricTme livre, oà noôs
dclHuirons la généalogie de lamailon de la Tour d'Auvergne.
Je ne veux pas mettre fin à ce chapitre lans advenir le Icdeur d une
ifiuttë-groflîere d'un ancien Chroniqueur allégué dans les annales de Me^er
^ de Belleforcft , ou il ^ dit que le Duc de Berry , qui aVoit efpoufë li|
X^omtefle de Boulogne , ruade la main Loiiis de Maie Comte de Flandres
en l'année mccclxxxiv. parce que ce Comte , qui eftoit aufli Comte
^'Artois, vouloit que le Duc luy fie hommage de la Comté de Boulogne
comme relevant de la Comté d'Artois. Ce que le Duc , qui ne totuos
la tenir que du Roy , rcfiiiôicde £ttre; Ceft un conte fait à plaifir , réfuté
par Beîlcforeft, mcfmc par cette raifôn, qui eft invincible, que le Duc
de Berry n eipoufa la ConucÛê de Boulogne que long temps après la moit
du Comte de Flandres*
.1 ,
■ I
/
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*. V..
HISTOIRE
GENEALaGIQUi
DE LÀ MAISON
L IJT-R s E C O iî 6^ -
ics des Comtes de Glakmo^c Dauphjp d'Auycr^^^^
iontd-or au Dauphm.^ f#e daaur.)
< >'
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TABLE GENEALOGiaUE
DES DAUPHINS D'AUVERGNE.
Bernard Comte d'Auvergne &c de Bourges , Marcjuis de Nevers»
\
Éiidpb^âflïn'^wMll^QHMjpEîâ GiiîIlHmc l. Cuhmct) Ah- Aiy *<||n<Ui^ Addpls^Acficd I Comte de Eout
Hlfr^ tk^i^ViK it'fl -fTinî ler'ié. Duc ^ .uitiiiH. [ ' i| gcs (k 41 CiiciI5»nnc. M
vciguc.»— Blitlcoic.
AfccnJâM — Enftoige Viconiied'AaTCcpie. Gnillaame. Bernard II. lige de* Sctgncan di t& T«bk «'Aertmem.
AdalgJ'Jr ~— RubeiV i Vicotitd'd ÀÀvcTgne. 1uilorg:c Miif^y tij^^aiÇ^^»Htt af^jatuM. &êj, Al^WA
. IngeJberge^^— Robcif II. V;comie li'Ajv.Ti^iic. Lhiciinc Ivcl'iar ii'Au\er};iie,
'■ ; ■ N
Hambctge. — G iii iuiiic Iv. O'mtsd'A^iïCfgi^c R.ilicrt III. \ [on-tc d'Aa- Guy Vicomte te piii* Conut flentand ..'
lti«ifimiilil Mlfn it!Eo<ks Comtr d
R,obcrc,|1. Comte d'AuTcigac.-rJiklith de Mel^eil.
Tcannr,' — G'iilij miv VI fo :,if .rAn-.rir;iir.
( —
Robeic III. Comte d'AU'crgnc. N. mcic île CiiiUumc Comte du Pity. CuilJaiine VUIi Conte d'AuTcrgnc.
GaiUaamc V 1 1. Comie d'Aatergwi— ^}<^>>oc da CkUbxt. ' ' / •
AiliUidf maiiéel tawid la|pciit de Metna». Dauphin Cgmie de CbinninJ 0. OatMcA 4c
tCuuw d* OaixtMK-,- * N. iuMÊk iÔÊÊti V. . DuphiM.
Dan^HtM -xTAo^riKOMt. . (cigneu de la Tom.
Alix de Vaxadoot. — Robert I Con tr k claitmonc , Catherine maiiéc i Guichard de Beaujeu fcigocnt de Maa^ncÏK
I Dauphin d'Auvc:^ r pcrc d'Imbetc de Beaujeu Cooncftabic de France.
flill H^tirwfi Mathc Liuiicc i Gc. Alix raiiicc j !. l^.tchc Hogoai BWn fiwt l^giatc. Robert II. Dauphin — MahaaltfA^
raiid de KouCEIIon. (éigaeur de MoucbaïUier d'Auvergne. | vcigoc.
Robert III. Dauphin d'Auvergne Gultume noil Gay CbcMlier Mmbaatt maiicc i Guil- }tÊaiiit fciMncdeBtiau Jklix ni^
ettdHntfciMMit AloMM de Met* tàm l%gée. Ai TMiple. Imum feineiK dTAfclMa. dcRoclicbaioa. cpnft*
CM», k lAfcm 4b CbaftiUon.
Aue4e«»1c«iDMrhni MlHRaioit Robert Ar- DMjhiiM, RabmDMpàiD, Hugoci Dau- liabtM ftauMde
Toiftien. 'i d'AnafM^ ÉmSgtte. cbidiaercde ri{e4n Se^aoR* phinprcvoftde Piettt fiigiwidc
I Tounia)r. et Comikondi. Biioude. Moniaigu.
iritt inariie à Godeftoy d'Au- lùbeau mariée i Guy Hogiics Chanoine Acr.t fcigncuc Bcuud 1 Dauphin — Marie de
ièigiKUt de Mootga^con. leigoeut de Chalcnc.i;. .le ClairnuiKt. de Rochcfort. d' Au • i , ', V.ilcniu.-.
BêrâûdTÎ. du IcGiand fat miiè HigW*^ Jeanne maritc Margociite Bcacrtx marite Cnhctinc fem- BlaïKbc matite
ifoit. Sa picmicre fcDimlÎK J au Seigncut moice (àni à Hearf de flttdcMaïquii i Goerio II»
troiifoit Sa picmicre icDim Mt # au Setgncut moice (ani i Hearf de Md*Ma«iuu a Coerio II»
TtanneComtefledeForci, la fe. (rr^^'^rana ««'Ap«»»oo . «t MamiM.* ivBMBfon. mmiKU tàfm,
«onde Jeanne de Btraloene , U ' f eofaw puni Guy de putflGbilhft- «Met,
iuffrr*—. Mugutiîte de San- \ Scvenie. me Flote.
, tjàfm.J
AnaeBiatiÊei Loiiis 11' Ducde Bour- Bcraad III. ma- Jcan&Loiiii Robert Evef- Marie ac- Jrannc Margucricc Jacquerie Ab«
iMOi en laquelle prit fin la branebe tic a Jeanne de œottt CuM cjuede Cl ar- cuiic; à V'icom- tiicrcdcjcan hcllc de 5 Me»
det Dauphini d'An*ergnc , ellani de> la Tout d'Au- ligpt*. HCtScd'Aib/. PhiJijipc icITe de fcigncur de noul en Boim
tenue UaupKiuc d'Auvergne par la vergue. 4eTUH*. VsBgpMC- Bucil Aimi- b«agb,
mutlatttcafuidck Tiioudc )oDBB ( ral de ftaa-
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HISTOIRE
GENEALOGIQUE
DE LA MAISON
D AU VERGNE.
- LIVRE SECOND.
O N dcfTcin eflanr , comme il le doit ertre^
de mettre en cet ouvrage la fucceflion de
la maifon d'Auvergne feparée enplufieurs
grandes branches, il fimc neceÛairemeiic
parler desDanphilisd'Auvef^e iflûs d'un
aifiîé de cette grande maifon , maltraitez
d abord de la fortune , mais qui fè font dans
la iîiice beaucoup relevez par leur mérite &
par leurs gràndes aâions. L'uiùnpanoii de
' la Comté d'Auvergne faite par éuillaume
VIII. fur Guillaume VII. fon neveu , qui
, cftoit le véritable héritier des Comtes , comme fils de l'iiùié , a efté la
.csuilê de l'ellablinèmcnt de ce grand titre de Dauphin d'Auvergne. Ce
ne fut pas acaiwnoins Guillaonac VIL qui porta le premier cette qualinî»
V îij
158 HISTOIRE DE LA MAISON
mais (on fils, qui mit ce nom dans ià famille & le rendit héréditaire à iès
(iiécef&urs^Jhttus enfin cette grande A: puii&niemaiiQna cRé efteince&<ft
tombée en urojnde maiibnde Bourbon par le mariage d'Anne Q>mceflè
Aèfotcc& Dàuphiaed'AuvergDe avecLouisII.4anom Duç de Bourbon.
MONT-
TEKRAND.
D't «m fnft»
r-^AU^HIjK E^UVERGNE Çêtfe defiéH
> u
1 *' Moiàferran^.
u. J,
4CHAPITRE PREMIER. —
AUl*HÎN^ ainfi appeflc ,; çoiT>Tnc je le
pcnfcjdu nom de Ion aveu! maternel Guy III.
■Coiwc d Albon & de Vienne^ lequd cfl:
ufH appelle Daupfaih-dans là^Yie-dera-Gom-
effc i^argvesite dp Bovgogae (à fomrne
ic|iN||par iui Chahomf de Crenoblc fab
ontcmporaitî & dans un ritrc de l'Ef^life
de laine Bernard de Romans 'rapporte' par
M. dt Boiflku dan^ ^n^aiâif de l'ufage
desfiefe, iltttiËtibn nom bcrcdîcufe Àles
focceffèéà^ & quitta les armes des Comtes
d'Auvcri^c, afTavoir le gonfanon de çnietïles frange de fînople en champ
•d'or, êc prit un Dauphm en ioneicu-à l'exemple des Comtc^ d'Alboq ôc
4c Vienne. 4 . -
11<eft ftk UMBtidii ce Seigneur iqoalifi^ Comte d*Anvei?gne Scée
K^iainnflMt en di^rs dtMS de faimée w<clxvi. & Clivantes juJquesen
■l^ttnnëe Ktccxxiir. qui nous apprennent qu'il cftoit feigncur de la
xhailetlenie d'Mermenc, des lèigneurieS'd'YÛbire , Chamalicre , Mont.
'Mgnon , Ifkxkaic, C^ompeils, Cros, /Aiiriere, NefiJiers , Chanonac^
^KSWe, Sâiitftts,K«idid6ffc , lfcde4»Àaftellenie de VodaUe ec lesdepco-
denccs, tfflàvoir 'Sdlignac , iKcmgcn-es , Mabaut , Antoing » Mazerat,
Longchamp,Mareugcol,'Rcrgoniic,'Co!angc<5, le Broc ,& autres bourgs
6c villages eiqucls confiiioit cette chaftdlcnie , laquelle cAoit de grande
i<iAenduc , & dddtlïvïUe 4t VpddUcsdftok 4a capitale.
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• D' A U V E R Ci N E. L I V. II. 1^9
Il e[iok aulli {èigucur des chameaux îx: cluilellenies de Voreppe & dç PMamfii^ii
Varadea en Dauphiné, lefquels il vendu en Tannée HcCxxv. i Dauphin
Comre d'AHkxm êc de Vienne , & lu^ céda coûtes les adions reeles Se
perfônnelcs qui luy pouvoient appartenir en rourc !a Comtd de Viennois <
& le defchargea & la Duchcfle Ix mere de coûtes les protTieffcs con-
ventions qu'ils luy avoient faites auparavant, comme il a élit: ditc)' dciius
page 64. en parlant de GuîUattme VII. Coaice d'Auvergne. Ec pour pins
grande feurcté de cette aliénation les panies pnerencTArchevclque de
Vienne & l'Evtfquc de Clairmonc de vouloir appofcr leurs, iêaax àtt
concracl qui en fut paflë à Montrognon en Auvergne.
M. Juilel remarque qu'il le peut ^reciieillir d'un dure de l'an MCxCiX.
qœ noftre Dauphin avoir quelque droù 9c lèigneurie en la ville de Cfadr-^:
mont qui n'ed pas cx!prinK. Ce qui ne & doit entendre , dit il , de la,.
Comté. Car alors la Comté d'Auvergne ou de Clairmont eftoit pofTèdëe
par le Cuuice Guy 1 1. fur lequel la ville de Clairmont fut priiè en la
guerre que luy fit le Roy Philippe Augullc , en laquelle le Comte Guy
Sic alfifté par Dauphin fon cou&i , qui y perdu Yfibire Ce fdufieuis
autres places, ainfi qu'il Ce peut rcdieillir des trai<5tcz de paix faits ez Jv«w«f.i4«i
anne'es mcxcix. & mccxxix. en vertu de^uels Dauphin y fiic
reiUbly, s'eilanc remis en l'obeillance du Roy.
Il vivoit encore, dit M. Juftel , en l'année mCcxxxiii. aiofi qu'il
Ht vok en na ocre de cette année là , par lequel il confirme à Ponce '^'^^»f*l
Vicomte de Polignac la donation du chafteau de Salazuit par luy cy
devant faite en 1 année mcxcvjii. à Ponce Vicomte de PoUgnac (ofi ^
perc neveu de Dauphin. Mais il y a faute en la date de ce dcre , l'in-*
oiéHon XI. qui y eft marquée appartenant à l'année MCczxtii. tc^
non à l'année à laquelle M. Juftel a rapporté ce titre. A quoy il fauc
adjouftcr que cette terre ayant efté aflignce pour le douaire d'Alix de
Tramcl accordée en l'année mccxx 1 11. avec Ponce, il y a grande '«»«#^^|»^
apparence que ks parents & amis d Alix de Tramcl voulurent encore
pour aflûrance de ion doiiaire prendre- la précaution de £iire confirmen
en laveur de ce mactage la donarion du chafteau de Salazuit faite vingr
Cx ans auparavant au pere du mary d'Alix.
Il cfl: remarque dans les Vies des Poètes Provençaux, qui fuirent autres-
fois tant à la mode, que noflre Dauphin aymoic la poeHe. On trouve fnm>at^s^i
des vers de fz façon dans deux anciens MSS. de la Bibtiocheqiae da
Roy. Dauphin ayant buy parier d'Hugues Brunet natif de Rhodes, qui.
eftoit pourlors en grande- réputation, il l'attira à ft'»n fervice, aufli hîcn.
qu'un autre Poëre ippLllc l'icrrc d'Auvergne nanf du diocefc de C Lm-
mont. Il aymou ii delmciuremcnt ce aernier que s tibnc apperctu qu li e[tMiuf.tfu
eftoit amoureux de la Dame de Mercueur Ùl fœur, il indtQÎt fà fisur de.
l'aynier & de le carefTcr , comme il a eflé dit.cy deflùs pag6 65. en parlant
• des enfàns de Guillaume VII. Comte d'Auvergne pere de Daupiiin*
M.iis il faut obfcrver en roiît cecv , cpie c'el^oit des amours (ans vjlainie,' . ■ •
&. que les plus grandes Dames ic taiioienc alors jioueur d aymer les
Po&es tt d'en c&e «ftaécf, Il.aie:&ut «pe Iwe les Vi^ :4f» Po«M
Digitizeei by GoOgle
t6o HISTOIRE DE LA MAISON
Provençaux pour en élire pleinement convaincu.
H xymck aaffi beaucoup Perdigon autre Poëce Provençal , Gentilhomme
du pays de Qvaudan, comme dit Jean de NoAre Dame, ou bien fils d'un
pauvre pen:heur du boing nommé l'Eiperon au mefme pays , comme
ÏViî»"''' " eftmarquédans un ancien MS. delà Bibliothèque du Roy. îlcftoit Poëre
comique , fçavoit la mutiquc ^ joiioic bien des mdruniens de corde & de
vent. Ce qui luy acquit une très grande repuc^on cliez tous les Princes Se
grands Seigneurs , en icwcc que le Dauphin l'attira à ùm fèrvice, le fit paflêc
Chevalier, & luy donna de grandes terres & poflcnions de grand revenu.
Tant qu'il fût auprcz de la perfonnc de Dauphin iî Ce trouva fort heuïeux.
Mais quand il fut dcccde , Perdigon ne le peut entretenir avec le nouveau
Daupmn fim fils , parcequ'il eftmt jeune, ne fçachant le bien & la félicite
^*on reçoit de k poëfie. Ceft ainfi que Jean de Noftre Dame raconte
^cte bifioire. Mais il fè trompe' en ce qu'il elctic que le Dauphin eftoic
jeune lorfqu'il fiicceda à (on pere. Ce qui arriva en l'annëe Mccxxxiv.
auquel temps il n'eftoit pas jeune, ayant elle manc en Tannée mcxcvi.
cti 7Mf ^ vivant de ion pere. Il y a dans un ancien MS. de la Bibliothèque du
Roy un dialo^e en vers de Dauphin & de Perdigon.
J*ay trouve dans un vieux titre clcrit en langue du pays qu'Anfèlme
d'Olbi , qui y eft appelle' Nalclmes fuivant la manière de parler & d'efcrire
de ce temps là, ayant fait un traidbé d'accord avec le Comte Dauphin,
il luy abandonna entr'autres choies un chaiâl ou bailiment qui luy appar.
teaoit dans le chaftean de Momrognon, que le Comte avotc baflî. Ce
9iimmf. tfp titre eft lâns date. Je trouve un autre Anlèlme d'Olbi du temps de Du-
rand Evefque de Clairmontdan<; \<n rirre de l'Eglifêde Clairmont, dont
M. le Prcfidcnr Savaron fait mention dans les Origines de la ville de
Clairmont page 171.
^f^t- Au mois de Juin mcxcvxzl Dauphin donnalechafteau de Salazuit à
Ponce Vicomte de PoUgaac,qn*il appelle foa neveu parce qu'il dloic fils de
la fccur de Ci femme, comme nous le dirons un peu plus bas en parlant du
tcilament de la Comteflè Ci femme. Nous verrons incontinent que ce
Vicomte avoit auparavant quelques droits à Salazuit , &c que par conlc-
quent la donation que Con oncle luy fie n'eftoit pas de toutes les appane-
nances de ce lien,
f*^f-uf. L'année fîiivante Dauphin termina par Ca (oufmifïîon envers le Roy
Philippe Auguftc les difterens qu'il avoit avec luy au lûjed d'Yflbire , Se
hy abandonna tout le droit qu'il avoit en cette ville Se en celle de Clair-
mont. Cet accommodement nit iàit par l'entremife de Robert d'Auvergne
Eve/que de Clairmont, auquel le Roy donna commilfion pour recevoir
le ferment que Daupl^B & km fils luy dévoient faire pour l'exécution de
ces promeflès.
' En la mefine année M C x c i x. le Comte Dauphin fit un efchange avec
l'Abbé & le Oiapitre d*Y{lbire , aufquels U deMfli toitt ce qu'il avoit à
Yflbire , avec quelques droits à Vodable , & quelques autres terres ôc
droits, & les Moines luy cédèrent tout ce qu'ils avoicnt depuis le chc»»
nun public tendantparChampeilsàiàint Germain par le pont de l'Eib-adc
juiqucs
Digitizeo uy vjOOgle
D* A U V E R G N E. L ï v. II, i€t
jaiqœs à la terre du Seigneur de Mercueur & couece qu'ils avoienc ez
terres de Maurice de Breon, de Saurias, de Moame, & de Mareuj^eol,
•oùdevoidervir un Moine des obladons de l'Eglifè. C'cll ccquej'ay trouvé
dam rinvemaîre da titres de k mdfim des Dauphins d'Auvergne.
. Au mois- de Juillet de l'année mCCi. Ponce Vicomte de Polignoc ■ ■
-paiTà une tranlâdion avec les Chanoines de l'Eglifè dcBrioùde, p«r-la^ M■Mr^«#•
t]nc!îc il approm'a & confirma celle que (on pere Erails ou Hcracle avoit
paHcc avec eux il y avoir vingt ans après les ^ands torts qu'il avoit faits
j6c les grands dommages c^u il avait nut fimffiir à cette Eglilè, à laquelle
pour cepuaiion il rendit a perpétuité le chafteau de Cuc avec Berbeacii
& tout ce qu'il avoit à Solezoit ou Salazuit. Cela Rit fait par la mediaiitA
de Dauphin & de fon coufîn Guillaume Prcvoft de cette Egîilè.
En i année m c c x 1 1 1. I^phin & Ion fils Gudiaume lé diiànts Comtes ''w«if.i/4.
d'Amrergiie reconiHircnt par aÙt public Qu'ils n'avolcm aucuns droits
Df jttriuiâioa dans le lieu dt dans l'Eglife d'Oreival œpattenanc aux
Seigneurs de Cros leurs vaflàux. C'eftoit une bonne maiion en Auvergne
quecelle des Seigneurs de Cros, de laquelle ibnit en ce temps là Gci»id
de Cros Archcveique de Bouijges.
' En Tannée Mccx I V. ik firent une tran&âion avec Guy de Roche- tcmmt.xth
£}rt, par laquelle ils reconniirent qu'il poflèdoit en fief franc le lieu de
Prefcnonet avec toutes (es appartenances, à la refèrvc toutcsfois de Cha£-
lucet & de la Garde , qu'il ne ccnoic pas d'eux en fief. Ils luy relafche-
rent.aulfi 1 hommage & le Ictment qu'il leur avoit fait pour Chaurils, &
iuy remirent la terre d'Ageles avec le fief d'Aynon Baraft flctous les fie&
en dcpendents. «
En l'année m c c x v 1 1. lé pere & le fils paflcrent une tranfàdHon avec
l'Abbé d'Aurillac au (ùjeétdes conteftations qu'ils avoicnt pour le callar
ou chafal du lieu de Dau{àc, qui clloit de la mouvance de cette abbaye,
& Dauphin ien fit boouna^ acicrment de îeaxaé \ l'Abbé.
En l'année Mccxxiii. DaiipHin , (on fils Guillaume, <c Robert Ion fmmf.%§ti
petit fils firent un autre accommodement avec le Chapitre de Brioude
pour certains difTerens qu'ils avoicnt entr'eux, nommément pour la place
appcllce CvmtAÙa^ où ils avoient des baitimens & des tours , avec faculté
au Chapitre d'y &ire canftruire tel baftîment qu'ils jugcroient à propos,
Cette tranlâûion fut confirmée quelques mois après par Conrad Evelque
de Porto Légat du fàint ficgc, fcqucl cfloit pourlors à Brioude.
- En la mefine anncc , comme il eft marque dans l'inventaire des Dau-
phins d'Auvergne , Robert icigncur de Murol céda au Comte de Clair<
mont le droit de fief ic hommage qu'il lôuloit avoir au lietf de Plauzac.
]'ay Icu dans les mémoires de M. Du Boucher que Dauphin avoit
efpoufé Eleonor fiUc d'Arcliambaud ÎV. Vicomte de Comborn & d'Hum-
berge Vicomteffc de Limoges ià femme. Mais outre que M. Du Boucher
ne iait aucune mennon de cette Elconor dans la table généalogique qu'd
■ .a doellee. des Vicomtes de Cond^om , laqudle eft pre&ntement en mes
snainr, .GeoAoy Prieur de Vigeois auteur contemporain , qui nomme
.tous les cnfans tant malles qnc-fbsiclks de ce.Viboâite.&.dè iàufèmnie
Tom /. ' X
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i6x HISTOIRE DE LÀ MAISON
Humbcrge, ne parle en aucune manière de cette Eleonor ny de (on ma-
riage avec Dauphin. Le plus leur ei^ de dire avec M. Juilei qu'il cipoufa
la Comtellè de Moncferrand, laquelle il cllime avoir efté appellée Hi».
gaece , parce qu*^ avok txaaiié dam robiniaire de làkic André lez Clair-
*«w»f*«4. mont que ///. Offohris obitt Hugua CamnJlk Monsisfirrandi. Il eft yray
<}ue Dauphin efpouià la Comieflc de MontFcrrand, & qu'il y eut en ce
temps là une ComteiTe de Montferrand appellée Huguece. Mats elle
*>mm^*fi. n'euoit pas ComteiTe dc-Montferrand de Coa chef, mais parce qu'elle
«finie fonine de Onittaume Comce de Montfènand fib de Dai^bin»
coffliue iKNisIe dirons en Ton lieu. Il eil: difficile de marquer difiinâenicnc
fNmttt.tsf & nettement le nom de la femme de Dauphin, Con nom nVffant mar-
qué que par la première letre dans ion tellamcnt, qui clt conlervc au
Trelbr de Turenne , 6c fbn nom eflant en blanc dans un aâe de ion
mary paflë pour f execurian de £m leliament peu de temps aptes fim
jiST' fx"' ^^^^^ M' Juftcl * imprimé cet ad^^e , & y a laiflc du vuide en Vendroic
où devoir eftre le nom de la Comreflc. M. Du Boucher, qui l'a copié
mcH à moc du livre de M. Julkl» a rempli ce vuide par imagmacion èc
en venu , comme je le penlê , d'un titre de Guillaume fils de Dauphin
»wHt>M<> dans lequel le nom de cette Comteflfe eft marqué par un E. (implemenc.
En quoy il y a allîiremcm &ute , celuy qui a copié cet aâe n'ayant pu
bien loi dans l'original d'où il a eftc tire. Car on ne peut pas douter que
ion nom ne commençât par un G, puilqu'au commencement de Ion teilar
fmmtAS*- ment il y a : Ego G. Comitilfi Moatisfin^ndt âgnu m ixmrnh.
Ce teftament eft de fan mczcxx. 6c ne comprend quafi que k»
legs pieux qu'elle fit, qui font en grand nombre. On les verra bien au
fm»m$.^i. long parmy les preuves de cette hiftoire , où il (èra îmnriîné Je me con-
tenceray de remarquer icy qu'elle fit des legs aux abbayes du Boufchec
& de la VayUi nouvellement fondées en Auvei^c , la première par Ro*
bcrt IV. Cèmte d'Auvergne, & l'autre par Bertrand L lè^neur de k
- Tour d'Auvergne. Elle nomma exécuteurs de faa teftament Maiftre Al-
defred (on Chapelain, qui cfl: appelle dans fon epicaphe fondateur de
l'abbaye de Chantoen lez Clairmonc , & Dame Marquifc de Leiclache.
Elle laiflâ deux fiUes après elle, ailàvoir la Dame de la Tour femme de
Bernard V. fils de Bertrand, & Dauphine non encore mariée. D'oà il eft
ayfë de conclurre que c'eft fiir de faux mémoires que M. Juftei a eicrit
tjue Dauphine eftoit veuve de Renaud de Nevers en l'année mcxcix.
£n iuite de ce teftament y dans la mefme peau de parchemin , Ibnc
marquez les payements de quelques uns de ' Ces legs , & il y eft £ûc men^
'MMVf- ûoa de Madame k Vicomtellè, *DomiiM Viucomitiff*^ c'eft à dire, de k
Vicomteflê de Polignac , laquelle eftoit focur de la teftatrice. Elle fit un
legs à î'Eglilc de Nollrc Dame du Port à Clairmonr.
Apres le dcccz de la Comtcflc le Comte Guillaume, fan fils confirma
immi/. par un aâe pubhc paifé le x x i v. Juin , qui fut âns doute le jour du
decesdeiâ mere, k promeftè qu'il luy avoit fktcc fiir Ics kints Evangiles
d'exécuter les ordonnances de (à dernière volonté & nommànent que
Maiûie Aldefred & k. Dame Marquilè jouicoient pendant m c^eroùi
0'AUVBRGNE.Llv. IL tSf
temps des lefiles, ioan, 8e moalins de MumfeBiand pour le payemenç
de les legS) & donna, pour plciges & cautions, qui jurèrent avec luy,
quelques Seigneurs d'Auverj^e nommez dans cet aéVe, qui fiir confirmé
par Dauphin ibn pere & pari .bvd^ue de Clairmooc, qui y £rcnt appoièr
Dauphinmaaiuc en Tannée MCCxzxiT. lexziL Mais, 1 ce que
je crois , attendu que (on anniverfàire eft marqué en ce jour dans deux
anciens Obituaires de l'Eglifè cathédrale de Clairmont, & qu*il y a uJirm«w«f>>it>
titre de luy pour Megcmonc paâe au mois de Mars mcczxx i v.
Etfémsdt ^Dm^hin Comte de CUirmont eS^ ir C7. (kmttp dt
Montftrrétid Jk ftmm.
GUiLLAUMB CoMTB OB C L A I B. M o N T & de Montfcrrand,
qui aura ion chapitre.
Hugues d'Auvercne, que Guillaume appelle ian fixre dans imiMR«>fft|i.,
titre de la Chartreuiè du Poit iàince Marie en l'année tccczziL au
mois d'Avril.
N. d'Auvergne mariée à Bernard Seigneur de la Tour d'Auvergne V.
nom*
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lC4 HISTOIRJSDE LAMA IS[0 N
s- — -^-^ ^. ;
^^^^
dêHUumc Comte de CUirmont & de Montfc/TMd ,
Ddié^hin d'Auvergne.
CH AMTRE IL
UTLLAUME fîicccda à Dauphin foa
pcrc mort en l'année mccxxxiv. comme
nous venons de le dire. .1
En l'année mc.cxz ik il fît quelques
«îonarions à la Chartrcufè du Port (ainte
I M.irie, rcfcrvant neantmoms aux rc!if;icux
I de l'abbaye du Boufchet la faculté de pren-
dre du b<M5 pour leurs baftimens & pour
leur chaufà^ dans une partye de la foreft
qu'il marqueroir. Il eft dit dans ce titre
iju il fie cette donation avec le coniènce-
racnt de Ton frère Hugues. ' '
%s,. En l'ann^ mccx x 1 1 l le Comte Gailkume & fim fik Robert firent
quelques dons à l'abbaye Ûint André lez Clairmont fondée par GuiL
laume VII. Comte d'Auvergne, duquel ils defcendoicnc en droite liçne.
Lachartcfut iccllc'c deux fois avec le leau de Guillaume, une fois pour
luy, & 1 autre pour fon fils, qui iupplia (on pcrc dy mettre encore ion
fèau pour luy , à cauiè qu'il n'avoit pas le fien.
9tmmt.t.$9. Au mois de Février de l'aimëe mcczxv. il tranfîgea avec Mahanlt
Comteflc Je Nevcrs pour les prétentions qu'il avoir fur elle par la mort
de R. de Defiic &; pour le mariage de la mcre , pour railon dcquoy Ma-
hault s'obligea de luy payer tous les ans & à les héritiers la lomme de
fîx vingt dix liTTcs monnove courante à Nevers. Moyemnt quoy le Comte
devint fôn homme, c*cftadire luy fit foy & hommage pour cette rente,
à la charge ncantmoins que (i elle mouroit lans enfîns , il rcntrcroit dans
it,fi.i,s,m. droits, Elleeftoit fille unique de Pierre de Courtenay Pnnce du làng:
c^w;.)4j. royal de France & d'Agnes de Nevers, & eftoit pourlors mariée en le-
condes nopces avec Hervé Baron de Donzy , de Gofiie fiir Loire, 9c de
iâint Agnan, après la mon duqud die maria pour la ucà&e&as fois
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' A trV E.R G N E. L î V. II. léj
• ^vct Guy Comte dé Fdces, lequel à càufe d^efle prie k qualité de Cl^omce
de Nevers , & mourut avant die le x x i x. Octobre m c c x L J. j i*etmi-
En l'année mccxxvi. au mois de Mirs , cflmt .1 Vinccnncs, il fit
hommage au Roy Louis VI II. pour U Comte de iVlontfèrrand & pour P">^"î^^-
les (iêigneurics de Rocheforc & de Croc eQj>re(ènce de Philippe Comce
de Boulœne frère du Roy , de Guerin Eveiqne de Senlis ChanceUier de
^ance, de Barthélémy de Roye Cbambrier de France, d'Efikntie de
Sancerre, de Guy Comte de iàimPaul, d'Amatuy Comte de Monc&rti
& de plufîcurs autres.
Le Roy ayant elcrit peu auparavant aux habkatis de Montferrand Pr«««rj^ t(c.
Eur les poner à Iny faire feraient de fidélité de à recevoir gparniion dans
ir fbrtereflc, (ans préjudice du droid du Comte Guillaume Kur ièigneur ,
leur promettant là protc^Hon & qu'il ne les mettroit jamais hors de la
^arn , ils luy promirent avec ferment d obicrver exaftcment ce qu'il leur
avoir marqué de faire dans fes letres. Apres quoy le Roy leur fit expédier
des letres cooiSnnatîves des premières. Heft marqué dbns ces letres que . .
tout cela/èpailà en l'année mCCzxv. au mois de Février. K4aistl nut
le rapportera l'année mccxxvi. à cadè de la maoieie. de compter
d'alors , l'année commençant à Pafques. ! ^
En Tannée m c c x x x. Iclon la mefmc manière de compter il s'obligea
d'ob&rver le traiâé de paix qui venoit d'eftre conclu enHre Coa pere
Dauphin & Robert Ibn hls Se le Roy £unt Louis par la mcdiaiiçn. aAt*
chambaud lèigneur de Bourbon. Et en mcfme icmm ce Seigneur luy rnmmt-yi*'
remit le chailcau de Pontgibauc , qui av(MC càé pri^ tur luy pax les gens
du Roy.
'. Au mds de May itccxxxviii. il y eitt plainte contre luy par les mnm/***.
Chanoines de Brioude de ce que tenant d'eux en fief les chaiieâux de ; ' '
Vieille Brioude & de laint Allire jurables & rendàbles à grande Se petite
force, comme il Tavoit promis par ièrmcnt & l'avoir fait devant, il
reiiifoit neantmoins preletitement de le faire. U fut aJUgné a comparcit
« Yflbire deyant Amaury de CourceUes ConneflaUe ou (kNfverneQr d'Aui
vergne. Il éluda cette afllgnai»»! & quelques autres, y ayant à Brioude
une iêntence de del^ donnée contre luy le Lundy avant la iâint Lu«
MCCXXXIX. ' ;
Je trouve dans un dtre de l'an MCCzlZviiL queparmy les revenus
de ce Comte on comprenou cdny des «yes qui hif éfloient èaXs annue-{
lëmenc par les &|eâs, qui y font noomMez. Ce que je ne remarque pas
precif^ment pour marquer cette forte de revenu , mais pour faire obfervcr
3u'il avoit des officiers appeliez Baylesenplufieurs de les terres , aufqueb
ordonne de lever ces rentes ic de les délivrer au porteur , finon etf
efpece, aii moim en argent ,!diaf(iue oye evaluéeà fept deniers , ordoii^
nancexprelTcniait quelejioftcttraeméuiccliez les Baylesàlencs defpens
juiques à l'cxecurion de les ordres.
, Il avoir efté marié du vivant de Con pere avec Hugucte fille de GuiL rnmmt>*«H
laume fcigneur de Chamaliere , comme il confie d'un aâe de Tan - - - *
iccxcyi- p^lequcl Dauphin, GntUaiiitie fini fils, Mù^krasacHugaetA
X ii}
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i«« HISTOIRE DE LA MAISON
^«ndirenc à âcûlttf de rachat à Robert £velx|tie (le Oaimoiitle chafleitt
de Chamalicre avec la jufticc mines (es appartenances.
Je crois qu'Huguetc fut mcrc de Robrri: I. Comte de Clairmont &
ffmmf.tti. Dauphin d'Auvergne, y ayant un titre de i an m c c x 1 1. qui nous apprend
«pie GkdHannie 0»nice d'Auvei«ne Hk de Dauphin domu Moncferraad»
Hermenc, & autres Ucux à {àTemme Ifàbeau & à ià fiUe Catherine,'^
luv afK^na fon douaire lur Montfcrrand , & par un autre titre de l'an
mCCXXIV. il ordonne qu'au cis que la fille meure lans cnfans , les
chofès aind données reviennent a ion tils Robert, iauf le doiiaire de la
Comeeflfe ik femme au cas qu'il decedat avant cUe. Ouoe cela â y a au
tmmt.t*u Tielbr de Turennc un titre de l'an m c c x l v n i. où ce Comte RdjCR
prend la qualité' de fcigncurde Chamaliere, mcfîne avant celle de Corrrte
de Clairmont, parce qn'i! eftoit nnnirclemenr. IcJe^Ticur de Cliimalicre à
cau^cde ia mcre, à:non a i.auic de ia tcnime , cuiiune M. Juitei i a crcu,
9iimmh**S' ayant déplus eftiméctu'Alixem DamedeMeicocnr , qui (e die auffî Dame
de Chamalicre, avoit elle femme de ce RoberuCequineftpa8'Vl^,amimo
nous le fdirons voir dans le chapirrc fuivant.
M. luftel a aulli crcu qu'Ifàbeau féconde temme de ce Comte Guil-
laume eiloit de la mailon de Dampierrc , parccque le Comte ion mary
porte dans ion conttcfèel un efinifuMi des armes de Dampierrc , al&voir
de gueules à deux léopards d'or. M^is cctce'Conjeéhire n'eft pasfiinbfeft
fondée , d'autant moins que les cnutcurs , qui font bien ibuvcnt une
grande duicrence, ne {onrp;îç tivire^Decs dans ce conrrefeeî. D'ailleurs il
y av nt en ce temps ia en Auvergne une maiion noble des Seigneurs de
Pontgibaut, qui avoit des armoiiîes encinemenc lèmblables à celles <^
iônc dans ce contrefecl y comnoe on Je vok dans un ièan attaché à une
«NMiw>f74. tranfàdion paffcc en l'année mcclxxixl encw Robeic Comte de
Clairmont & Eldin de Ncyrac Chevalier.
Le mcime M. Juilel a creu t^uc c elioïc de cette Ilabeau qu il falloic
inierpfeter cet extrait de iX)bitnaire de Fontevraud , //A Jim Mm
Z)oNMM B^fikitha Comiti fa cUromontts. Ce qui ne prouve rien , cet emaic
ouvanr eflre entendu difabeau de Valois femme de Pierre Duc de Bour-
on & Comte de Clairmont, &mcfme, fi on veut , d'Ifahcaii de Chall
tillon femme de Robert Comte de Clairmont & Dauplim d Auvergne.
Apres la mort d'tiàbeau <3uiUaume 6n mary elpoufà une troifione
femme appellée Plnlippie. Je n'ay pas peu defixNmir de Biailôii
ellceftoit, le contreiecl de fi n (eau, où les Dames mettoient quelquefois
les armoiries de leur maiion , n'avant qu'un Dauphin. Cette troifîelme ■
femme luy iùrvelquit , & le remaria en 1 année m C c x L i. avec
Kc^Kit de Courcelles fils d'Amauxy de Courcellcs Conneftable oa
Gouverneur d'Auvergne &: pcrc , comme il eft à prc&mer, de Robert
de Courcellcs fèigneur du Breuil dans un titre de l'an mCCLxxx. qui
eft conierve en ori^^innl an Trefor de Turcnne. Il y eut procès à caufe
de ce mariage entre ladite Philippie & Robert L Comte de Clairmont ,
9nmmtM%. lequel flic terminé par la médiation de l'Abbé de Mauzac au mois d'Oc
cpbre MfjcxLX. k«baficaftdePlaiizacav^ièi>FF<UMiiaiicesa7ancefld
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D' AUVERGNE. Liv. II. ' 167
ccJc à Philippie & à fbn mary & à leurs heririers à Li charge (î'en faire
là foy de homm.T.Tc au Comrc de Clairmonc, fàuf l'hommage deuauRoy.
On i^ait que te ieigneur eut pluHeurs encans ijui ne lont pas diltingucz
far leurs mercs, excepté: Gadicrine Ùasne de Beaujcu, laquelle âhok
nUe dliàbean. Je crois auIG ^ comme je iay clcja die , que Robert efiok
fils d'Huguere. Mais il n'y en a pas de preuve aflùrce. De Ibrre que pour
£vuer tous ces embarras, )c me conrentcray de mettre icy les noms de
lès enfans , lans parler de leurs uicrcs. ' • ' * ,
Enfans de CnUUume Comte de Clairmont & de Montferrand,
ROBERT I. Comte de Clairmont, Dauphin d'Auvergne,
Cat
qui aura (on chapitre.
mariée en
H s 11 I M B D AU p B 1 K B née èn l'année m c c z 1 1. au plus rard, rnMM»^ x*m
-n l'année MCCxxvLa Guicnard de Beau jeu (êigneurde Mont-
pencier fils de Guichard III. (èigncur de Beaujeu &: de Monrpencier &
de Sibylle de Haynaut Iccondc fille de Baudouin Comte de Haynauc &
de Marguerite de Flandres , auquel elle porta en dot les fèigneurics de.
Montferrand & d'Hermenc, & u luy donna jKmr fi>n doiiaire la moitîé
de tous iès biens pcdêns à venir , excepte le corps de Moncpencier.
Guichard &: Catherine engendrèrent Humbcrt de Beaujeu appelié com-
munément Imbcrt icigncur de Monrpencier , Heric icigneur d Hermenc
Marefchal de France decedé iàns hgacc en l'année mcclzx. au fiege
de Thunes avec Bernard fèigneur de la Tour d'Auvergne VIL du nom
Ibn couHn, & Loiiis fcigneur de Montferrand marié avec Marguerite de
Bornes Dame de Chalicauvillain & du Broc , laquelle fc remaria depuis
à Henry ieigneur de Sully. Imbert de Beaujeu (eigneur de Monrpencier &:
d'Aygueper/è Conneflable de France accompagna deux fois le Koy faine
Loiiis au voyage d'Ottcremer,& lervit aufS depuis Çl dignement Philippe IIL
(on fils que pour recompcnfe de (es bons &ag;reablcs(èrvicc> fa Majefté
luy donna la (cigneurie de Rochedagoux en Auvergne avec le chafteau
de Poenfàc & de Monril le dégelé , terres qui furent depuis poffedées par
Jacques Auben petit neveu du Pape Innocent VI. & mary d'Antoinete
delà Tour fille tf Agne IlL ieigneur d'Obergnes. Imbert efpoulâ Kàbeau
<fe Mello Dame de (àint Maurice Tiroûeille. Et de ce mariage naliquic
Jeanne de Beaujeu Dame de Monrpencier, d'Avguepcrfè , d'Hcrmenc,
de RochcdacToux , & de Roanc en partyc, laquelle fut marie'e \\ Jem II.
du nom iurnommc le Bon Comte de Dreux & de Brainc Prince du iang mH-i* Of»»
royal de France & grand Chambrier de France. Il éft marqué dans un ^^7. fojf^
ancien Obituairede l'Eglilè cathédrale de Clairmonc que Catherine Com-
tcffc de Montferrand 5c femme de Guichard de Beaujeu mourut le huic-
ticime jour du mois de May. Mais dans l Obituaire de (àint André fon
annivcrlàire cfl; marque a l onzielme jour du mcfîne mois. D'où on peut,
ce me (ëmbk, condurre qu'elle mourut au commèncemcnc dnmois
de. May.
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-168 HISTOIRE DE LA MAISON
M. Juftel acijouftc aux enfans de ce Corote Beli(ènclc femme d'HeracIc II.
Vicomte de Polignac pere ,dc Ponce auflî Vicomte de Polignac , qu'il
pme«d.«vobr cflépeik fils de Dauphin^ nonmié nej^f de Dauplva dans
iadbe dekdooaôotide Sabzuk donc Aoas wvt» ptrl^ deUbs page 159.
Il Ce trompe. Car il n'cfloir pas petit fils de Dauphin, fim neveu ,
«ftantfîls d' une ioL'ur de la Comteflc de Montfèrrand femme de Dauphin.
U a encore adjoultc AUx mariée à Euftachc leigneur de Montboillicr.
Mais die cftok fille, & non faux, de Robert L Dauphin d Auvergne,
comme nous k diroiis an chapitre finvant.
VFKT A-
D n i; R.
IJ'thi^iuté tit
AwflMl^ttl*
Jhktxt L Cmte Je CUîrmont, Dauphin iAuntr^e^
1 C H A P.I T R E 111.
I ; £ nombre des femmes qu'eut GuiUatime
pere de Robert & le peu de titres que
nous avons pour marquer celles qui ont
eu des enfans ne me permettent pas d ad
fiirer <ni'Hugaeee de Chamaliere fiit (à
ri I mere. Neantmoins une grande raifbn de
'I i le pcnfèr ainfi ert que dans un titre de l'an
il^ MCCXLV iii.il prcndla qualité de Comte
isi ^-^Z i '/ '^/j). i de Clairmont & (èigneur de Chamaliere.
|i8iwà^.,.>,/.. . ■ Ce qu'dfèmUe n'avoir peu faire quik caufe
;^ , . . . - - que (à mere en eftoit Dame, & que fi elle
eftoît morte fàns enfans, cette terre n'auroit pasreftc' dans la maifon des
Dauphins , mais leroit çecournée à fcs proches. Et cependant il y a à
\^xu. Turcnne un titre de l'an mccxxxviii. ou une Dame appcUc'c Alixcnc
dit Dame de Chamaliere, & dans le fean qui 7 eft atcaché elle eft
' ^pellce Dame de Mercueur.
^t</. La femme de ce Comte cfl: appcllc'c Alafîc dans le reftament de Ion
»t» }oo. nury & dans des Ictres patentes du Roy C^harlcs le Bel de l'année Mcccxxr.
i>r.«wl^t(^ qui font au Trefor des ciiartcs de France, Ôc Aaiis en pluiicurs autres
endroics. M. Joftel a creu qn'dle efidt fille d'Hiigues UL du nom Duc de
Bourgogne & d'Alix de Lorraine, donc ileftiâic mention au Calendrier
de
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D'AUVETIG NE. Liv. IÏ. «^5
<k rabbjy e de Fontcvraud où elle Ce rendit religicufc, & eft appell«*e weput^
c'eft à dire pente fille, comme il l'expliaoc, de Marie de Ch.tmpagnc .1
Duchedè de Bourgogne, qui fut Abbelicoecemonaflere, &quelorique
Rbbm Fcrpoufa , elle cftiic-veuVede Berand du nam ^gaeur de Mer^
cuenr^ pourquoy die le craove qualifiée Dame de Mercoeur, de Cha:»
fnalicrc , &: de Gerzac en un titre de l'an mcgxkzviii.
Il V a tout plcm de fautes dans ce riflu de narration. Car première-^
inciu cette Ahfie ou Alix n'eftou pas de la nuiiôn des Ducs de Bour-
gogne , mais de celle des Vkoimcs de Vencadoor. L« taeuvede ce €»k
rclulte du tcftanicncdu Conoce Robert Ibn mary fait en lahnée mcclxiIv »**wwM7«.
dans lequel , elle eiiant deja morte , Bernard & Hclie de Ventadour font
appeliez oncles de les enfans. Ce qu ils ne peuvent avoir cfté qu'à caulê
de leur mère. Pour ce qui eft du Calendrier tle Fonievrauld, il ne faut
pas s'y arreftèr .beaucoup , eftânt très finitif, 'en l'eiidtokpi^AdpddBent
où il eft marqué qu'Adefide Comteflè de CUinnoItt eftoît fdcftce de X^uie
de Cliampagne DurhefTc de Bourgogne & AbteflTc de ce monaftere. Il
eft vray qu'une Pnncollè de o? nom veuve d'Archambaud VIT. fèigneur ^
de Bourbon (è rendit religieule a i-untevrauld. Mais elle n'eftoit ny niepcf
ny pctice£Ue de lifaifiedeCharapagne. Elle eftiok Cx propre fille. Ad)ou8e2
à toiic eà». -qu* A&e de Ventadour mourut avant ibn mary ^ & que par
Conft-rirKTtr elle ne fc trouva ps en cftat d'embraflcr la vie religieufe.
Il elt encore moins vrav cjtj' Alix fut veuve de Beraud V. leigneur de ; "
Mercueur lorfqu'clle cipouia k Comte Kobcrc il n'y a aucune peuve
de de Bat, Le titte dei'aa MCtsxxviif. lùr lequd M» JnAel s'eft iMMrMki^
fondé ne parle en aucune manière de (on n\iriage avec Beraud ny avee
Robert. Il y eft feulement dit qu'Alixenr Dan.c k'.e Chamalicrc &: de Germât
tranlporta en l'année m c c x x x v 1 1 1. lui cens de douze deniers mon-
noye de Clairmonc au monalicrc Je iuuit Andié lez Clairmont pour cauie
d'-d^baïued'un femblabkceiis que les religieux dècetteabbayeluy doa-
netcanc U eft mjr qu'à l'entour de (on feau U y « tSctit : S. A l i x e n t
Dnf f^ERCORio. Mais ne prenant aucune qualité dans l'acHrc^
on n en peut cirer autre choie fi ce n'eft qu'elle eftoit Dame de Mercueur,
de Chamaliere, & de Gerzac.^ Mais auili on ne peutpas nier qu'elle ne
fiic mère de Beraud de Merciieor ^ y ayant dans l'iAvenàire des Dauphins
d'Auvergne une tranlàdtion padee en Tannée mcc x v i. entre Beraud
de Mercueur & Eflimne Ton frcrc pour raifôn de la lucceflion d'Alixent
}eur mbre , dans laquelle pourtant il n'eft ùit aucune iQciiàoa de ibb
alliance avec le Comte de Clairmont. > :
: Il eft marqùé dans le mefine Inventaire qu'en l'annéb ittcckLtVi
l'AbbefTe du monaftere de Comps en Auvergne , appcUé aujourd'huy U
Vau-Dieu , ccrrîfii avoir dam Ibn monniicre la donation que Robert
Comte de Clairmont &: la Comtcflè Alix la femme leur avoient faite de
trois emines de froment £c trois eniines de mixture de rente (ùr k lèig^
neime de Saunas, €etce donatioii & ctoave encûre dans les archives de
Ctïtie.dibaTe. II en fît autant pour l'abbaye du BaalËâuXiT^y txoavé dans
un ancien regiftie du Treior des chajcces .de France que cette Comteflè
Time J. « Y
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tfà HISTOIRE DE LA MAl^SON
fît encdfeune donanon de quatre (èfliers de bled âe rente aux iel^g^eii£k
de l'abbaye de Megcmont en Auvergne.
Il eft encore marauc dam le mefme Invcnuire en l'année mccliv.
Robert Comte de Oaimioat* vendit à Benud Sire de Meccoenrle fief
& hommage qu'il eftoiz tenu de luy faire ponrTaiiôn de fès terres Se chaf^
teaux, & qu'if luy quitta rout le droic de péage que luy & Ces gens lujr
pourroicnt devoir allant & p u! me à la foire de Bnoude, qui/è rient à la
fefte de iàince Croix. Mais U y a lieu de douter ù çcù, \c Comte Dauphia
ou le Comte d'Auvergne qui fil cetteceifion. Tan & Faime èftant en ce
temps là appeliez du nom de Robert. Ce qui petic porter à croire que
c'eft le Comte Dauphin cft qne «et -aâe & œmyt pomy les ôtrei dci
Dauphins.
Le inclme Inventaire nous anprend que Robert Comte de Ciairmont
Dauphin d'Auvergne fit un concilie en l'année m ccl xx
tmmt fAi7- Il y a au Trefor de Turcnne une letre de Robert Comte de CSaîrmont
à Alphonfc Comte de Poidicrs date'e de la vcilk de faint Hilairc MCCXLVl.
touchant la mouvance de la rcrrc de Montaigu, qui c£t dans la Comté
&dans la mouvance du Dauphin d Auvergne.
Mnifftct. ■ • Le Comte Daoplrin fit £m teftament la vdlle de Paiqoes MCCizfi.
par lequel il inâîtua (on héritier univer(ièl Robert ioB fis aifné, & fit des
ot^Mi dt legs à les autres enfans. Déclara qu'il vouloit cflre enterré en l'abbaye
Saî"***'" ^àint André, où cftoit la lepulturr des Comtes de Ciairmont. Outre cela
ilfitplufieurslcgs pieux. Ordonna qu on rit des reibcutions confiderablcs
anx balntans de quelques pacrnflês d'Anver^e qu il nomme, Vm fis
exécuteurs teftamentaires Guy delaTour Evefquede Ciairmont, Aynard
Abbé d'Efbreule , Hugues de Dore Abbé d'YfToire , &: Guil! ^umc Comptor
fèigneur d'Apchon. Et peu après i! crmhrma du confentcmcnt dc iês en-
AiwMf/.»?»- £uïs le partage de [es hkas qu il avoïc tait encr eux.
Sa mort en marquée au dixiefine joor du mois d'Avxil mCclii. dam
robituaire de l'abbaye lâînt André imprimé par le R. P. Labbe. Mais
ccft une erreur, eftant évident qu'il y fiur MCCtxii. attendu que ce
Comte Robert fie ion celbmenc la veille de Pafques mcC].X2i.
ErfMU di Rokert L Comte dtCUirmxit, Ddttfhm Auvergne,
& et Alix eU Ftntadoter fa femmé*
ROBERT II. Comte de Clair m ont, qui aura ion chapitre.
HuGU£s Dauphin, auquel Ion pere légua dans ion tefU-.
wi^rt^^^g^ les chafteaux <le Leothoin, de (âint Ilpife, & de Vieille Brioade
avec toutes leurs appartenances, & les terres qu il lv oit engagées, après
que les dettes auroicnr rfté payées. Dans rinvcnr^iire des Dauphins d'Au-
vergne il ell fait mention de certaines Ictres par Iclquelles le Prcvoft &
le Chapitre de Brioudc reccurent cet Hugues Dauphin à foy & hommage
de ce qui luy eflcir efcheu en partage avec Robert Comte de Ciairmont
£>n fi'cre des iùcceflîons de leur pere & mcre en ce qui elloit du fief du
Gha|NCce. £t il 7 a dans le pcac Cartolaire de Bnoude un ôtic de Tan
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lyAUVERGNE: LIV, II. 171
iiCCLXViii. qui nous apprend «{a^iitgues avoic abandonne à deux
bourc;cois de Brioude la joiiifî^mce pour quatre ans des revenus du challtcaii
de iàmt Upilc pour le payement de certaine iommr qu'ik luv avoicnc
preftcc. Ce fut par fon cncrcmifè & par ion moyen t^uc taiLin ccrrainei
les differens qui eftoienc encre* Margueôee veuve .d'Hugues kigncur de
ChaHus Lambroa comme tutrice de (es enfàns & Anuuiiy de Cnaûus fik
dudit Hugues du premier lift. Dans l'Invenrairc cire au commencement
tic cet arciclc il eu marqué que Hugues Dauphin icigncur i\c Lcorhoin
dclailia en l'année MCCLXXXiv. à Bcatrix de Lande veuve de Icu Tone,
c'eftàdireAnioine, feigneurde Mayrouiiela jufticede la terre de Lande
juiques à (oixance fois. Et moyenant ce Beatrix reconnut tenir de luy la
ville & chaftcUenic de Lande à caufè de Ion chailcau de Lcotlioin. En
î'anne'e mcccv. il y eut un accord entre luy & EfVienne d'Auzon pour
la jultice de Lande. Il fît (on teilamcnc le Mercredy après la quinzaine
fâinc Jacques & Gâat Philippe m cclxz. dans lequel u ùiftttua Roben
Con ftere fi» héritier univeiièt. A quoy il eftoit tenu par le tcftamenc de
ion pere , comme il le reconnut luy mefme en laruic'c m ce i x y i v. y
ayant dans l'Inventaire que je vieKs de citer des Ictrcs dcccrre année là
par leCquellcs il reconnoit que combien que Robert Ion pcrc luy eut
dekûiS la terre -de ùam Germain Lambfcui 8c autrtt , c'eftoit neanonoins
à cotadidon quapres fon decez elles retourneioienc à Roberc fi»n fiere
Comte dcClairmont. Il mourut le xx. Ocl-nbre m ce C i x. & fiit enterre
en l'abbaye iàint André. Apres ion decez ia mepce Mahaulc Dame d'Ap- A«MHt^ln.
chon prétendit qu'il elloit nioit *if intefitu.
M ATH B Daufh I N B marîéeà Geraudde Roullîlbnfèigneur d'Anjo, rmmttMt'
grande & illuftrc maifbn en Dauphinc, tombée enfin dans la maifijn de
LoUis de Bourbon Admirai de France , & puis en celle de Tournon.
Mathe & fon mary cftoicnt morts avant l'an m ce l x 1 1. aux enfàns de
laquelle le Comte ion pere légua la dot qu'il luy avoit conftituée en la
marianc. Il provint de km ibariage avec Geraud un fils appcllé Guignes
fegneor d'Anjo &c de Maymont en l'année mCCLXxix. lequel fut
marié avec Yfelt fîllc d'Agnon III. du nom (eigncur d'Oliergucs "v de
Maymont, &c iut pere d'autre Geraud de RouiuUoa ieigneux d'Anjo en
l'année mcccxvi. - , ' ' ,
Alix DADTHiMKniiriéeàBiibche'IV. (èigneutdèMondx>iflkr
avant l'année m cet x 1 1. comme il paroit par le teftament de (on pere.
M. Juftel a creu qu'elle eftoit fille du Comte Guillaume. Maïs ce lefta»
ment fait foy du contraire. Elle mourut ians lignée. '
Alix Dauphinb religieufe en l'abbaye de Lefclache en Auvergne, ,,^^^,1^
à laquelle (on pere légua 'dut livres de peiukm viagère cn argent, dix
lèfiiers de fiomenc, fie trois muids de Vin par.
Tom lé * y ij
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I
iT» HISTOIRE D£ LAMAISON
Hffhrt IL Comte Je Qanrmmn, DoHfU» dJmtergu»
CHAPITRE IV,
UOYQUE noos ayons remarqué cj
defliis qu'on a mis mal à propos la n^ort
de ion pere en l'année mcclii. dans
l'Obimaire de £ûiK André, laquelle doit
eftre necdEdmiient mifc dix ans plus bas,
nous ne pouvons pas douter qu'il ne foit
mort peu de temps après avoir fait Ion
teftamenc & le panage de fes biens, puiil
que nous voyons dans nb dtre qui eà' aa
Trclôr des chartes de France que Robert E,
ion fils en qualité de Comte dcClairmont
9mm$t.\7s. recoonut par aâe pallé le Mercredy après la laine Martin dhyver mcclxii.
iju'U cenoic en fier franc d'Alphonie Comce dé Poiâiers & de Touloulê,
«Hunicl le Roy laint Louis (on fiere avoic dcMiné k terre d'Auvergne,
tiu'U tenoit, dis-je, d'Alphonie les chafteaux de VodâMe, de Breone,
■de Saurias , de Rochefort , de Croc , & leurs appartenances , & encore
les ficB qui eftoient tenus d^ luy par le Seigneur de la Tour & par fon
firere Bertrand , le fief que cenoient de luy les héritiers de Geraud de
KoulfiQan Se de Madié Dauphine £i fanmefitor deceOtenie, Salures
plus à plein énoncez dans oec aâe.
Il avoir du vivant de lôn pere confirmé en l'année mccxlvii. les
donations que (on pere & ù. merc avoicnt faites à l'Eglilê d'Orcival.
Il y a au Trcfor de Turenne des letres de Bernard de Ventadour Archi-
diacre de limoges ^ de Beniaid fegneor de la Tour VIL du nom con-
tenant la tranfadion paflHe par leur moyen en l'année' MCCLXIV. encre
Robert Comte de Cl ai rmonr &: Paucoo de Montgaicoatoudianc quelques
contcltations qui citoient entr eux.
En l'année mcclxxix. le Comte Robert ayant remonilré au Roy
la grande incommodicé que fes fiijeâs de la chaftellenie de Chaveroclw
xecevoknc de ce qu'une panye de ceœ chattcWcnie efloît du reflbn du
>innf.«7}.
fnwvMf 174,
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D* A U V E R G N E. L 1 V. H. 171
^ailly èc Beny, 6c l'autre partye da rdlôrt du Bailly d'Auvergne , (à
Majcfté y avant cfgard ordonna que les gens demeurans en ladite chafiel»
Jenie ne rcflbmroienc dorefenavanc ^a'au Bailliage d'Auvergne.
Robert H. e^)Ott& Mahank d'AWttette fide ae Guillaame X. Comte
-d'Auvergne & d Alix de Brabant} laqueSemounu lexz. Aouft liCCLSÉZX.
& fut enterrée en l'abbaye iàim André.
Il fit Ion teftament le Lundy après la Touflàins mcclxxxt. par A«MM^K7l^
k(|ucl U inibrua ion héritier univeriel Koberc ion fils, donna à Guillaume
qui eftoit d'Hghic , le chafteau de Chamaliere à la charge de reverfî<m
à l'aifiië après u mort , à Goy ibnautre fils Chevalier de l'Ordre du Temple
cem Tok de levenu, à £1 fiUe Mahaulc cent livres de rente & la foraine de
mil livres une fois payée pour la marier , à Ci fille Alix religieufe à Fontet
vrauld vingt cinq livres de peniion annuele pendant fa vie. Fait plufieurs
le^ pieux. U mourut le xx. Mars c&fiiivaitt, '&^iut enterré à iâint André
£f^ans dt Robert II. Comte de Clairmont, Dauphin £ Atévtr^j^
& de Mahault djiuvtrffiejà femme
RObyk^ m. Coifrï CiAiiLiiciDirT^qtuâati'iôiicWpim rnMnvxïVi
Go ILLAUME Dauphin Doyen de Chamaliere , Chanoine
de Clairmont, Archidiacre de Tournay , & Prevoft de Brioude. Il eftoit
deja d'Eglile en l'année mcclxxxi. loriquc fon pere fit Ton teftament,
par lequel il luy légua le chafteau de Chamaliere & les revenus & droits
qu'il avoit dans le Nhrefnais & Chanonac> 4k la charge de revérfioÉi à
raifnc après Çx mort. En l'année MCCL'xxxv. }«ni* de Lardéirol & twmtiâ»^
Dalmacic fa mcre luy firent donation de tous les droits par eux prétendus VSm^
aux héritages à eux advenus par le trerpas de Jean de Meillau & Dalmacie
là femme pere & mere de la ûÛiis Dalmacie , & par le rrelpas de Pierre
^ Gerand de Meillau ^ $ceee&. Et en l'aimée uccxci. Dalmas de
Meillau luy vendit pour le prix de neuf mil livres le chafteau de Meillau
& lès appartenances. Ce qui le rendit entièrement fcigncur du lieu de
Meillau. Il elloit pourlors Doyen de Chamaliere. En l'année mccxcii.
il iè fit un partage entre luy & Robert (aa. (tac , & par ce partage il
Iny elcheuc les chafteamc de Montrognon^ tl^hamaliere ^ Chancnac, avec
l'hoftel de (àim Ignac, & tous les droits & rentes que leur pere avoir en
la cite de Clairmont , enfèmble cent (bixante livres de rente durant fa vie
à prendre iùr le chafteau de Vodable & en la Comté de Nivemois. £a
l'année Mccxctv. Geraud Vinzelle^iès frères luy donnerenc tous les
droits & «mSHoos qu'ils pouvoient avoir en la ville de MeiOaii, en rhoftd
de Langlade , & en tous les biens qui fiirent à Jean , Pierre, & Geraud
de Meillau, & à Dalmacie & Gaillarde femme de McfTirc Dalmas. Le
decez de Guillaume Dauphin Archidiacre de Tournay eft marque au xxv u
Juillet Mccc II. dans l'Obieu^e de £dnc André lez Clairmont, & Robert IIL
Ibn fiere 6ic mention de luy comme mort dansiÔD tcftament pafle le »MiMW|u|og|-
Dimanche d'après la làimLauieas dek meime aiiade. D'ottil eftayiîS de
Y 19
174 HISTOIRE DE LA MAISON
conclurre que c'efl: fur de faux mémoires que M. Juftel a avancé qu'A
cftoic mort en l'anjiéc Mccxcv.
GoY Dauphin Chevalier du Temple. Il cft certain que fou* le
règne de Philippe le Bel il j avoic en Fiance deux Sekneun de gcande
qualité appeliez Guy Dauphin, l'un fils d'Humbert de UToor Dauphin
de Viennois, & l'autre fils cîc Roben II. Comte Dauphin d'Auvergne.
joa.vaun.iib. U ellaufli ccrtain quc l'un dts dcux fùt Chcvalicr du Temple. JeanVillani,
•** audcur du cemp ^ qui ne le nomrne pas par fon nom de baptefîne , die
^. dtuic^^ ce fur le ievct du Dauphin de Viennois. Mais Jàtnc Antonin Atche<
t-i-'h ' vdque de Florence , quoy qu'il air ordinairement accoullumé de copier
Villani, ne l'a pas voulu faire icy, & s'eft contente de l'appcller frerc
Dauphin , fans s''cxplicjuer lur fa maifon. M. Du Chefiie n'a pas ofé affurer
qu'il ait eile de celle des Dauplûns de Viennois, quoy qu'il fçeut (ans
doine bien ce que Villani en avoir dbit , & a lènlemenr dk que quelques
uns croyent que ce fut Guy fils d'Humbert de la Tour. Er c'ell cette opi-
nion que M. Dupuy a (îiivie dans l'hiftoire de la condamnation des Tem-
phers. Elle cft pourtant fauflc. Car bien loin qu'il y ait quelque preuve
que Guy frère du Dauphin de Viennois ait eÛé ChevaUer du Temple, il
poreoit la qualité de Baron de Montauban 6c eflioit libre de ù. perfonneen .
l'année mcccviii. precif^ment dans le temps que celuy d'Auvergne
cftoit en prifonà Paris en qualité de Chevalier du Temple, comme nous
l'avons marque cy defîùs page iti. en la querelle du Sei!';ncur de laine
Verain. D ailleurs Guy frerc du Dauphin de Viennois vivoïc encore en
thM AclT" ^*^°^ Mcccxv t. comme le prouve l'hommage qui luy fur rendu le
«£r«.l.^•lt. troifiefine May de cette année par Guillaume Auger (èigneurd'Oze. C'e/l
donc de Guy Dauphin frère du Comte Dauphin d'Auvergne qu'il faut
entendre ce que les Hillonensde ce tempsli difcnt du mauvais traitement
Élit à Dauphin Chevahcr du Temple. Il fut nus dans cet Ordre par Ion
pere en un aage fort tendre , n'ayant qu'onze ans , & eftoit Chevalier
AiMMrt.tTT. avant l'an mcclxxxi. lorlque Ion pere fit fon teftament , dans lequel
il fxit mention de fon fils Guy Chevalier du Temple. Dans le grand,
malheur qui arriva aux Templiers fous le ponnhcat du Pape Clément V.
Guy fut arrellé à Pans en l'annœ m c C c v 1 1. par ordre du Roy Philippe
k Bel , interrogé lur isdcs & articles, mené ddà à Lyon vers le Pape , &
en Inice à Poidtiers , où il reconnut en prelènce du Pape &: du Roy , qui
hiy promit de luy lauver la vie , qu'il avoît dit vérité dans fon premier
interrogatoire, dans lequel il avoit confefle que les vilains cas qu'on im-
pofoit aux TerapUcrs cftoiçnt v&ntables. Mais il s en dcfdit depuis en
l'année m CCCxill.. devant les Légats du Pape, &dit, (ûivanr que le
rapporte le continuateur de Nàngis, qu'il avoir depofo fiiuflèment contre
fon Oixlre, lequel eftoir très fàint, qu'il le defclifoic de ce qu'il avoit dic
à Poidiers, & que ce qu'il en avoit fait avoic efté a la folliciration du Pape
& du Roy , qu'il eiloic preil de mourir pour foullcnir cette vérité. AuiU
iîit il bniflé à petit (Isa le mefinr jour qu'il aVotc tenu ce dilcours , c'eft à
dire le xiti. Mars , en l'ifle du Palais à Paris v& foulfrit ce rude fupplice
avec une confiance admirable qui eftoro» «Mis les afliftans, lesquels le
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D'AU VER G NE. LlV> IL : 575
«egaidoiem: comme un maityi-. Son rbrps Se £9 oil&mens, que |eaA
Vuîani honore du nom ttcfàintes reliques, furent ramafïcz devoitcmcnt,
^mme dit (âint Antonin, par de bons rclîgieas & mis en terre Cùnte, ■
Cette exécution ayant efté nite<fans letcnfnMre de l'Abbe' de faine Ger.
main des prez , où il a\ oit toute juftice haute & bafTe, û -i'ek plaignijC
comme d'une entrepnfe fâitc far Ces droits & (ùr (a jurifHidion. EtJe Rojr
reconnotflànt que u plainte cftoit jufle , luy fit expédier des letres par
leiquelles il déclara que Coa mtendon n'dtoïc pouit & qu'il ne vouloic
pas que ce qui avoic e&é fiûc en cecte occaAon luy portât aucun preju-
oioe pou le preiènt ny pour l'avenir. Ces lenes umt du nun* de Mars
MCC^Ziii. peu de temps après l'exécution. Il y .a'iiett de cfMrt <pie
Guy cftoit Commandeur d'Aquitaine. Car il cft certain que des trois
arrellez avec le grand Maiftrè de 1 Ordre , du nombre defqucls eftoit
QfSf Dauphin , il y en avoic nn qui efloîc Commandeur d'Aquitaine , fie
un aiicre'Coaimandeiir de Normandie. De ces quatre il y en eut deux,
c'eft à dire ceux qui ne fè défirent pas, lefqueîs furent mis en prifbn
perpctuclc. Les deux autres , qui fê deldirent , c'cû à dire le grand Maiftre
Guy Dauphin , furent bruÛcz à petit feu. Le continuateur de Nangis
appelle cet autre Commandeur de Normandie. Mats il y a lieu de ibup*
^ooDst que c eft^ une fince du copifte , lequel à mis Commandeur dé .
Nonnandie «a liai de Commandeur d'Aquitaine^ y'a^rambien plus d'ap.
parence c[ue Guy cftoit Commandeur d'Aquitaine que de Normandie.
Car afTurcrocnt il eftoit Commandeur de l'une ou de Vautre de ces deux
provinces. M«s ce qui eicdaiiciè entiercjitiqtt ice £ùt ôc le ntcc hors de
<k>ute, c'eft ce qu'on lit dans une ancienne chronique de Tours de ce AmwiAto.
temps là MS. dans laquelle il ell marqué que parmy les Templiers bruflez
à Paris cftoit le Commandeur d'Aquitaine. Car l'autre Commandeur ne
fut pas brudc' , mais mis en priibn perpetuele. Un autre continuateur de
Nangis remarque que Guy eftok k fecoodc péifiMine de l'Ordre après le
grandi Maiftre.
Mar AW LT D au p h l n e. Elle n'cftoit pas encore mariée en l'année JJJT"'***
M CCI- XXXI. îorfcjuc (on perc fît Ton teftamcnt, &: ne la fijt que fepc
ans après. Le contrat de ion mariage avec Guillaume Comptor fils d'autre
Guillaume Comptor fè^eur ë' Apcncm Ëft du Lundy avant » ûintB vnabé
MCCtxzxvill. '& la renonciation de Mahault à la fiicceflimk de
(espère & mère moyenant la doc à elle conftituéc eft du Mercrcdy après
la lainr Barnabé. Au mois fûivant, le Samcdy fcfte de fàint Allyre, elle
confirma tout ce qui avoiteûé Eau ôc convenu iùr ce flije<^. Par confèquenc
il y aune erreur confidence dans l'Inventaire des Iknphins d'Au.
verdie, ou Dauphine eft ap|>eUée femme du Seignenrd'Apchon en l'année
MCCLXxxii. c'eft a dire fîx ans auparavant la paftàtion de ion
cdntraâ de mariage. Cependant malgré fa renonciation elle & ion mary PngmfMt^
prétendirent après la inon d'Hugues Dauphin leur oncle arrivée en l'année
M G G Cl X. que (à fuccefTion devoit cfhre prcagce aviec' eux, eflant moit ,
comme ils ledjiôîeu , A hmfUt, Sur cette cooKftatiofi le Roy Philippe
le Bel commit \ du con&ntemenc des partyes ) Robert VIL Comte d'Au*
v;$ HISTOIRE DE LA MAISON
vcrgnc & de Boulogne pou r régler kors iiâcrens. Le Comte K<hd!t $m
de Mahaulc faifant (on rcftament en l'année m c c c 1 1. fubilinia à (es en-
fans fa faur Dauphine & les enfàns^à la charge de percer, le nom ôc
armes des Dauphins d'Auvergne. £]k'«Aaçcai»fCiiivanteeii ce temps
^ Ibn mary auffi. • '
Jeanne Daophin^ Je mecrouve bien empeiché au {ùjeâ: de
cette Dame & de (on mary. Car premièrement elle ne (è tro ive nomm c
en aucun des titres domeftiques où il icmble qu'elle dcvrou eltre nommée,
c'efl à dire , ny dans leteAuooitdefbn père , ny dans ceiuy de Roben UL
Ibn frère, qui (ùbftinië là ^isiir Makault à Tes enfans, s'ds VeimeQt à
décéder (ans lignée. Ce qm devroit , ce fembie, excKirre cette Jeanne
du nombre des enfans de Robert II. Dauphin d'Auvergne. Mais d'un
r. A #./*fiai ^^^^ ^^^^ que Pierre de fàint JuUen, qui me paroiil avoir ellé
M'i* pleinement inftnik de la ^neak^ie de la maifim de Rochebaroa
M^mmA ^ Maiconnois, quoyque M. le.Laboufenr.'Prevoft de llfle-Bafbe k
•îî^tr*** «raiâede vinonnairc, dit que les Seigneurs de Rochebaron en Mafconnois
delcendoient d'une maifbn de ce nom en Au\'crgne & que Bryen de
A.ochebaroa mary de Dame Jeanne iccur de Meihre , Robert Dauphin
d'Aiiveigne eAcoc ffls de jean de Rochebaron Comte èe Forer. Xjr |e
Awwt^»t4. trouve qu'en ce mefine temps il y avoir un Gmce de Forez appellé Jean
ic un Briand (èigneur de la Roche en Auvergne. Ce qui me fàiloic penlèr
3ue peutcftre ce Comte s'appelloit de Rochebaron, non pas à caufe au'il
efccndoit de la maiibn de Rochebaron , mais parce qu'ayant eipouic en
premières nbpces da vivaficdéicinpere l'iràitiefede lÀniailcmde R.odhe-
baroii en Auvergne, ûfcêt appetler de Rochebaron du vivant .de fi»
pere pour ïc difting^uer , comme il eft arrivé aflez Ibuvcnt dans les grandes
' ' maifôns que les enfans ont pris le nom des terres qui leur avoient efté
portées en mariage par leurs femmes. Mais je trouve tant d'emba; as dans
cÎRie coojcânre que je n'olè pas m'y arreAer davapcage.
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D'AU VERGN^, Ltv. IL
"77
Kohert II L Comte de Claimont, Dauphin d'Auver^.
CHAPITRE V.
£ Prince {ùcceda à (bh pcre Roben II. à
la fil du mois dè Man klCcLZZZii»
Vivant k teaniete de éoinptier il'atijoiir»>
d'huy.
Au mois d'Aoull enfuivant il confimiâ
aux iiabicans de la. ville de Solignac en la
chafldlenie de VodaUe les privilège U
Ifbciteâ: à eiuc donné» par Robert fimperc
au mois d'Avril M c c L X X 1 1.
Il avoit cfpouic du vivant de fon père
^ ■ en lanncc mcclxxix. Alixcnt de Mer-
cneur fiUe de fieraud VI. Sire de Merctietir & deSeatrix de Botttboa fiUe
d'Aidumband Vni. du nom (èigneur de Bourbon & deBeatiixdeMon»-
luçon , (à parente au cinquiefine degré. Elle avoir efté premicremenr ac-
cordée en Tannée m c c l v 1 1. avec Poncet fils d'Eracle de Mondaur , _
&:enMCCLXviit. avec Aymar de Poidhers II. du nom Comte de***"*"*''*
Valcnanois <c Diois mort le jour delà Ptontecofte mcclzzviii. après
dix ans de mariage. Defixrte queiê voyant encore veuve ^ elle (è remaria
pour la troificfmc fois avec le Comte Robert , & fit fon tcftament le
Samedy après l'Odave de la nativité faint Jean BaptiAe mcclxxxvi. '^^h*»**
9c mourut le zv. Juillet eniùivant , comme il eft maraué dans l'Obi*
maire de ùâat Andnf , où elle fût enterrée, ^ainfi quelle 1 avoir ordonné*
En l'année MCCLXxxvtii. par traidc paHc à âîat Fleur eh Auvergne
le Lundy avant la nativité (aint Jean Baptiue le mariage du Comte Robert ''w*»/. ttu
fut accordé avec Uabeau de Rhodcz fille d'Hugues V. Comte de Rhodez
êc de Marqui(è de Banx. Mais ce mariage ne fut pas accomply , 9c tiàbeau
ittt en (ùite mariée à Geo£Y>y de Pons lëigneur de Rjbeyrac , comme
nous le dirons plus amplement ailleurs. De forte que le Comte Robert ft"«»»f.M»*
cipoufa l'année fiiivanceliàbeau de ChaÛiUoo cnBazois Damcdejaligny
Tom I, Z
tjî HISTOIRE DE LA MAISON
& de Luzy par douaire , nicpce de Guillaume de Chaïlilîon Chantre de
l'Eglifc d'Auxerre & depuis tvefque de Laon, veuve pourlors de Guy de
i»j(i.<rcK- Chafteauvillain , à laqudle le Conwe Robert fbn nouveau mary afligna
4*. ^ pour fôndoâaire miHe livres de retaeù. vie durant fiir les chaftellenîes de
'MHHfift. Moncrognon,Rochefbrc, Auricre , Croc^&rChampeix. Ellemourut lepie»
mier jour du mois de Septembre m c c x c v n. aagc'e de trente deux ans
ou environ , & fut enterrée en l'abbaye de iaint André. Apres fà mort la
£;igneurie de Luzyrevint à Jeandc<SafleauvillamfànfilsailSiédu premier
AtMtt^M••1>^*^^(^^^^l^^F^'^|^ ^ deux liâs par ttaiâé
paffô le Lundy après la ïcftc laint Hilaire m c c c.
En l'année m ce x c 1 1 1. Jauben de làint Flour le Cliafteau vendit au
Dauphin pluheurs cens , aiofl qu'il dk marque dans l'Inventaire des
Dauphins d'Auvergne.
EnTannée MCCxcvi.lezii. Novembre , qui efloît-un Dimanche,
*^ le Comte Dauphin fit fôn teftamenc , dans lequel il partagea &s iHens à
fès enfans , & les fublHcuâ les uns aux ancnes. U en fie cnccxe un autre
en l'année m c c c 1 1.
Dans l'Inventaire des titres des Dauphins d'Auvergne on voit qu'en
Tann^ mcccv. Bernard Dalmas fèigneur d'Aubiere promit au Comte
Robert de luv faire la ftiy & hommage pourla terre & feigneuric d'Au-
tiere , & fè chargea , fous peine de cinquante livres , d'y Èiirc confêntir
l'Eve^que de Clairmont , duquel elle relevoit. Et en l'année m c ce x v.
il reconnut tenir en fief dudit Roben , à caufè de fà feigneurie de Monc-
Tognon , le chaftean , ville , & f6(Gx d'Aubiere , ce qu'il avok hors defHics
fbHez^anctenudel'Evefque. Il reconnut aullî &confeïïa que le chafleau
d'Aubiere eftoit rcndablc au fcigncur de Monrroî^on à la mutation du
ièigneur iBc du vaflàl , & que toutes & quanccs fois que mutation a lieu ,
le fèigneur de Montrognon le çeut tenir pendant Hx jours, 6c aufll le tenir
tu iâniain durant la guerre , sil y en a , bien entendu neantmoins qu'il
ne gallera pas les biens qui s'y trouveront.
En l'année mcccv iïi. le Comte Dauphin pritparty dans la querelle
qui fùrvint entre Erard lire de faint Vcram & Oudard de Montaigu ,
pour lequel il fut , & fè trouva au lieu aflïgné pour le combat en Ni.
vcmois, comme nom l'avons dit bien amplement cy deffus pa^éni. en
parlant de Roben VI. Comte d'Auvergne & de Boulogne , qui s y trouva
auffi , n'ayant pourlors d'autre qualité que celle du fils du Comte de Bou-
logne.
En l'année m c c c z. il fût prefènt au traité d'accommodement fùi
pour railôn des limites de Mauzun , Courpiere , Moncboiflîer, Boflàncle,
Montas , Aubuflôn , & autres lieux encre Arbert AyccJin Ève^ue de
Clairmont & Eufbiche & Eraclc de Montboilïier enfàns & héritiers
d'Euftache fèigneur de Montboiflîer. A ce traité fîit aufTi prefent Pierre
de Bertrand abrs Chanoine & Officiai de Clairmont , & depuis Cardinal
Ce traiâé fut confirmé par letres du Roy Philippe le bel données le
Matdy après l'O^ave de h PentecoAe mcccz. Mquellesiê trouvant dam
Je xej^ XL YI. de k Chancellerie.
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D' A tJ V. E R G N E. L î V. IL : 17^
En l'année mcccxvh. Ic Vcndredy zptti la fâinc André il ^nn»! rmimtAtà,
quittance ilc la fomme de fix vingt livres qui luy eftoit due par 'Lèliis^
Comte de Nevcrs fur les cens & rentes de la Comte <le Ne vers.
Il mouiut le X XI z. Janvier Mcccxxiv.&fuc enterré avec Ilâlsiâitt' mmmt- io»>
de Chaftillcn ià fonmc M I abbaye ^àim
Enfémsàe Kohcrt ni. Comte de Clatrmonî y Dauphin ^Aur^i^fpui
& d'jiUxent de Mercueuf fa ^rmiert femme^
-'i^ Obkxt Dauphin môrt jeuite âtatit iâ ittere. Te mmVe daûit
l'Inventaire des Dauphins d'Auvergne <|tt*en l'année m c c C x x v.
Uriit donné une (cnicnce arbitrale entre Jean Comte de Clairmont d'une
part &c Hugues Dauphin Chanoine de Clairmont foh frerc pour la fiic«
ccflîon de Robert Dauphin leur jfircre. Ce que j'ay de la peine à com-
prendre, eftanc certain que Kobcrc n'efknc en aucune inaiiiefe fUMnni^
dam les teftamens de Tes pere & mere , il faut qu'il foit mort avant eux.
Et on ne peut pas dire que c'eftoit au fîijedl de la ïùcccnîon de Rôbcrc
feigncur de Jaiigny , puiiqu'il ciloic encore vivant en l'année mcccxxX.
& laidà des cnbiis. < '
GuiLLAVMB DAtitRiK icigneur de Montrognon , contre lequel
3 fut donné au Parlement un arrcft le Vendredy après la Chandeleur ^«««wMWi
MCC c I X. à compter a la manière d'aujourd'huy , par lequel il fût con-
damné en cinq cens hvres d'amende envers le Roy pour quelques deib-
beif&nces ^cei an Btilly d'Avrei^e & à les gens.
JsAM CoMTB OB CLAiRkfONT dit Dauphînec, quî attra fini
cbapkre.
D A u r H 1 N E nommée dans le teflramcnt de (à mere , laquelle luy légua
la iomme de quinze cens livres , àc la iubftitua à lès frères. Elle fut re- frtmwt-
Hgiedê àrMegemooten Auvergne , comme il éft marqué dans le ceflamen^
dcfim pere.
Enfans dudit Kohert IIL & ^rjfléeau àt CkapUon
fa féconde femme.
RObbxt Dauphin (cigneur de fâint Ilpife & de Jaligny , qui
a commencé la branche des kigncurs de ûimilpiiiè &de Combronde^.
de laquelle nous traiterons au livre îuivant.
Hugues Dauphin iéigneur de Çhamaliere & de Champeils , Cha-
noine de ChicnMtfic ^ & enfin mvofl de l'EgliÊdê Bitioude, que le Dauphin amm» h
Xean (on frère nomma fim exécuteur ceOamcncatre. H y a au Treiorde
Turenne un aâe de l'an mcc c x ix. c(Uitenant aflîgnation de certains iviMit^}aM
biens faite par Robert III. Comte de Clairmont Dauphin d'Auvergne à
Hugues Ton fils Chanoine de Clairmont pour là part & portion de la fiic-
^ ceflton de fime là mere Ilabean Dame de Jaligny & de Tréteaux. Il fie (bn mmiiwmi«<
leftament à Çhamaliere le 'Vendredy après la fainte LuceMCccxxxvit.*"'
par lequel il inûûua &q herioer univenel Robert £>n neveu , & fit divers
Tm* /. Z ij
i8o HISTOIRE DE LA MAISON
legs à (es proches. Dix ans après il fie un codicille qui confirma (on te-
Hiament , excepte en l'ini^cucion d'héritier universel , à cauTe que celuy qu'il
- «voit noiiim^ 44ns ion -teftamenc «ftok decedé. Il îàt fSaa. Iwrider uni.
verjèl Hugiies Dauphin Ton neveu , & fâk aufO (è« hoinen par égales poiv
rions fes autres neveux. Il mourut le x. OAobrc mcccxlvii. & fiit
enterré en l'abbaye laine André « comme il l'avoic ordonné par ion ce-
Hamcnt.
IsàBBATi Dauphins , IkqneOelàii pere Icgii a par ceflamentlft
trmmf^^ fixiinie de deux mil livresune fois payée, mariée par concradt paffè le Jeudy
. après la feftcfaint Pierre & {aint Paul mccciv. à Pierre (cigneur de Mon-
taigu fiir Champeix. M. Du Boucher a marc^ué dans les mcmoircs qu'elle
navoit que douze ans ioriqu elle fut mariée. Elle mourut le Teptieime
jour dn mots de Mars MC c c z X y 1 1.
Beatrix Dauphins nommée dans Tlnventaire des titres del^
maiiôn de Bourbon & dans un titre de l'abbaye de Mauzac de l'an mcccx.
dans lequel efl: au0i nomme Ion frère Hugues Chanoine de Clairmont.
AiiMwf704. Elle n'elloit pas mariée lorlquc ion pere ât ion ceiUment, par lequel il
luy légua vingt livres de rente pour la faire religieulê.
»immif.%n. IsABBAu Dauphine religieufc au monailere de Beaumont en
Auvergne, ainfî que l'atteflc le Comte Robert ion pere dans ion pre-
mier teilament. Elle eftoir morte avant qu'il fît le iècond en l'année
M c c c 1 1. puiiqu'il n'y fait aucune meiuioa d'elle.
FUs iMtitrd 'Mit Rottrt III. Déufhm JtAmttfgu^
tmumt-iiy. Obert Dauphin, dont il eit fait mention dans le tcilament
du Comte Jean, qui veut qu'il ibit nourri 6c entretenu là vie durant
dans ta maiimide fim heriner. H y a icy une &ute d'impreffion dans les
■• ' preuves , laqudle faut coniger te meccre Mtfmo fstris mtfiii ftmÊdam
au lieu de
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D' A U V E R G N E. L l V. H.
i8t
POICTIERS.
D'*iut fi*
htftni i'tr-
gnt, !•
Jean Comte de Clatrmontt Dauphin ^ Auvergie » éiffeUé
communément 'ÎDauphinet.
CHAPITREVL
OICY un nom étranger dans la mûSoù.
des Dauphins d'Auvergne. Il f a apparence
qu'il fut donné à ce Comte par Jean Comte
de Joi^y fon oncle d'alliance , lequel avoit
^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ cfpoulc Marie de Mcrcueur lœur de (a, mere,
^■"•^K^ \ ■ y^^K-; ^ ^ Jeanne de Joigny mariée en
^^^5^ V/jjSK^- raanéc mcccxiv. à Charl» de Valo«
Comie d'Aki^oii fieredtt Roy Pliilippe VL
de ce nom.
Quoyque lion véritable nom fut Jean ,
on rappalok neamoioim communâiieitc
Dauphinet , parce qu'il cAoir fils dii Dauphin te fon héritier prefômpdE
Il fut marie' en l'annc'e Mcccxiii. avec Anne de Poitiers fîUe d'Ay- ft
mar III. Comte de Valentinois & Diois & de Marguerite de Genève. MiÊÊkt^t»>
Anne ciioit alors veuvç d'Henry II. Comte de Khodez. Aymar ion pcre
iof conAinla hmOt mil Hvies en dot , qu elle pom A D^hinec avec les
draics qu'elle avoit pour railbn de Qxi dottake Su la Comté de Rhodez
& fur les chaftclleniesd'Entraigues 6c de Murs. Surquoy il y eut en l'année
MCC c X I X. un iT^iùé cntr'elle & Renaud de Pons Vicomte de Cariât
petit fils du Comte de Riiodez, par lequel Renaud chargea de luy
payer la (omme de dix mil cinq cens livres pour &t peecemions.
he Comte Robert donna à Dauphinet fon fils en contemplation de ce
mariage les chaflellenies de lâint Ilpifc , de Vieille Brioudc , Se de Leothoia,
|»romettant de l'indiruer Ibn héritier univerfcl à la fin de les jours.
Apres la mort de Bcraud VII. du nom feigoeur ck Mcrcueur & Con>
neflaoledeC^iampagne arrivée , comme je le pîenfê , en l'ofinée liCCCxxi.
Jean Dauphin, qui eftoic fbnooufingemiaia, prie ia auaiité de fèigneur
4ic Mercueur , comme reprefèntant Gl mené , laquelle eftoit tante du Con-
aeftablc. Lajtzeure qu'il prie pour ion ccne qualisé rciùice de 1 acte de
Z iij
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l8t H I S TO I R E D E LA MAISON
preftatîon d'hommage qu'il fit au Roy pour !c chaftcau de Lcothoia
en Vannée m c c c x x 1 1 1. amli il eft marqué dans l'Inventaire des Dau»
phîns d'Auvergne. Il en fera parlé plus au long au chapitre fùivant.
Il eft marque dans le mefme Inventaire qu'en l'année ifcccxxxii.
• le Q>mre Jean & Anne fa femme ratifièrent U4cmation par eux &teà
Beraud leur fils de la Comté & Dauphiné d'Auverj^ne. Et l'année d'iprcs
le Comte donna à Guillaume de Chaflus Ibn coulm le chalteau & la julticc
de Croc , l'hommage reiêrvé. Ce qui fàtconfirméen l'année mcccxxxvi.
En l'année mcccxzxix. Edoiiard IIL Roy dAnglecerae ellam
venu en France pour nous faire la guerre , le Roy Philippe de Valcûs
affembla une armée de cent mil comr>atrans , où cftoicnr avec luy les Roys
de Bohême , de Navarre , & d'Eicoffe , le Duc de Normandie ion fils , le
Duc -de Bretagne » le Duc de Bourbon , le Duc de Lorraine , & le Duc
d'Athènes , le Ornite d'Alenç<m frère du Roy , le Comte de Flandres ,
le Comte de Haynaut , le Comte de Blois , le Comte de Bar , le Conice
de Forez , le Comte d'Armagnac , le Comte Dauphin d'Auvergne , le
Comte de Longueville , le Comte d'Efbmpes , le Comte de Boulogne ,
& pluHeurs mures tant Comtes que Vicomtes. Le lieu où & devoit donner
la oataillc tant ibuhaitée de p&rc 6c d'autre, mais qui fut empdchée par
les (ôllicitations de Robert Roy de Sicile grand Anrologue , dt appellé
ftêiiftTt^i'i I. VironfofTc par Froifïàrt , &: Buron fofle par Bcllcforcft , village près de
îra M^sjpkiL Cambray. La bataille ayant cité ainii éludée, le Roy Phi/ippe donna congé
9' ' k Mes mâmim ii gens dermes ^ ésueDmst Comtes f*Bârons , igf- Clxvdùers,
^ remenù les chefs des Seigneim mnils. emtaijèmewt, dit FroifEut « fund
iAt/i bien ippireillf\ ds lefiount lenus fecourir.
En l'année m c c c x r.. le Comte Dauphin ic dilpoiant à aller (ervir îc
ifutMitu^ Roy en Flandres contre le Roy d Angleterre , il fit fbn teftamcnc l'on-
xicune jour du mois de Juin. Apres quoy il fe mk en chemin % & eftanc
arrivé en Flandres , le Roy luy donna le ï;uLivernémentde la ville de làtnc
jrtiftrt xti.t. Omcr , où il (c comporta fl bien qu'il clialTa Jcs Flamans qui pilloientla
**^. ville d'Arqués prez làint Omcr , les François eliant loudaincmcnc venus
fur eux lances DaifTées 6c banieres delployées & en bonne ordonnance de
jimfrjrfb bataille & en criant Cl ATRMO NT, Claikmokt, aô DAt^PHiN
fSSSlti*, Au V E R G N E. Il y cut lûen de morts quatre mil huit eens^ & quatre
cens prifonniers , qui furent amener en prifon à faint Orner.
Il ell marqué dans l'Inventaire des Dauphins d'Auvergne qu'en l'année
MCCCXLi. Amblard & Albert de Clullus renoncèrent en faveur de Jean
Comte de Clairmonc à tout le droûft qu'ils pretendoient avoir en la Baron-
nie de Mcrcueur , 9c que l'année d'après ce Comte âc fon £b Beraud
feigneur de Mcrcuctir tranfîgcrent avec Eftiennc de Mcrcueur pour le
droiét qu'il le diloic avoir iur les melmes terres , &: luy accordcrcnr une
pcnfion viagère de quatre cens livres- Il y cil aulli marque qu en l aimée
MCccxLiv. Guy de Boulogne Cardinal, Jean de Boulogne feigncur
de Montgafcon , & Godefroy de Boulogne frères cédèrent audit Beraod
les droiibs qu'ils avoient en la Icigneurie de Mercucur &: fès apparte-
nances & autres terres tant en Auvergiu: de Champagne qu'ailleurs par
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D* A U V £ R G N E. L 1 V. II. i%
î'acqilifîrfon qu'ils en avoicnt faite en l'année mcccxlîii. Guy
ièiî^ncur de Cliaumont en Mafconnois Se de fa feur femme d'Hu
gues de Bourbon /èigneur de Montmaur. Et en ce failant Beraud leur
céda le ziv. Dcocmbre mccczliv. U (êîgneiirie âe PoncgU>aud
& trois mil crois ceniUvtes pour Ur^rvaleur destents qi» ces trëisikres
îuv ccdoienc , avec cinq cens livres de rente ou pcnfîon par chafcun an
durant la vie dudic Seigneur de Chaumont, pcnfion laquelle fut depuis
rclalciice par eux en confidcracion du mariage projetté entre Beiaud II.
& Yoland de-Geneve leur niepce, oommeiiousledirails an chapiioiç VUL
en parlant de ce mariage. Les titres de Is ceflGoQ du Seigneur de Chaumont
éc de fa pcnfion (ont inferez dans le counâ de aiariage de Beraod Ih
avec Jeanne c!c Boulogne.
jbu l\iuucc Mcccx LV. le Roy Philippe de Valois ayant efté intormé
du progrez que Tannée du Comte d'Eroy Anglais fi^foic en Gafeognc,
il y envoya ion fils lean Dac de Normandie avec une arm^e de ce»t mil
tejîes armées ou plus ^ ainfi que dit Froifïàrt, qui compte 1c Daupliin d'Att< tt^i^^\*
Vergne parmy les Princes &: Seigneurs de marque qm y eftoient , &
comme quoy il iuivic avec grand nombre de Princes ôc^rands Seigneurs
le Seneicnal de Beaucaire dans rentrepriiè qu'il avmc raine d'enlever les
beftiaux de l'armée des Anglois ; ou ce Sene^chal acquit grand honctlr,
wmbienquily eut de plus grands Stigneurs affet 7?< '/ ne fkfl. Il cf}- marqué
dans un arreft du Parlement du quatrieime Avril m C C c x l v. que Tho-
mas de Montmorin Elcayer eftoit allé avec Beraud Dauphin ièigneuf
de Merctieur Chevalier ez guerres de Gafcognc ôc qu'il elloit parry d' Au-
vergne le Mercrcdy avant Palquès fleuries.
En l'annc'e m c C c l. le Comte Dauphin , comme il eft marqué en
l'Inventaire des Dauphins , fe démit des terres de Montrognon , de Cha-
niaiiere , & de Champeix ez mains de l'Evefque de CUirmont en faveur
de la Comceflè Anne in femme pour en jpitir Ùl vie durant. Et en ear&^
quence de cette donation elle en fît homma^ à l'Evelque.
Elle fit (on cellamcnt l'année (ùivanre , comme il eft marqué dans le
mefmc Inventaire , & inititua fon héritier univerlel Amé Dauphin fbn fils,
donna à Beraud de Mercueur (cùi fils aifhé mil livres , &: pareille fomme
à (koUaume & Maipsctiie de Chalmcon enfans dl&kcau Dauphine Ùl
fille Éllembunit le ZVIi. Aoufl delà me(nie année, & Ton mary le x. fnMwMiti
Mars enfiiivant, comme il eft marqué dans l'Obituaire de fàinr André.
Ce qui ne me paroift pas bien certain , y ayant dans l'Inventaire un titre
qui nous apprend qu'Anne de Poi(fliers femme du Comte de Clairmonc
nt en l'année Mccctvi. l'hommage qudle devoir au Rov pour les
terres & chaftellenies de Breone & Saiirias. Mais je croB qu'il y a fiince
en cet endroit de r^vencaire:
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i84 HISTOIRE DE LA MAISON
,£»fans de Jean Comte de CUirmont , Dauphin ^Aunjtrgne^
j& Jt Arme de Poi^ers fa femme.
B
Eraud Dauphin 1 nom , qui aura fon chapitre.
Ame' Dauphin leigneur de Kocheforc , hericier univerfêl de
•y^^- fa mcre, auquel le Comte Jean lôn pcre domu par teflamendeschaileU
lenks^ MaUeficu, Vcrdcfim, &-SaIgues-, de «mcofié de iamctcfl fut
fi^nenr des «kaftdlenies de Brcone & de Saunas , donc il fit cuïmaét
MCCCî î. hommaç^ au Koy Jean. BcraudTT. Dauphin d'Auvergne s'en
allant eu Angleterre oftage pour le Roy , il fît Gouverneur de les terres
pendant ion abfènce & pendant tout le temps au'il devoit tenir oliage en
|ti. Angleienre Amé Dauphin Ibn oncle. Il dpoiiu en l'année mcccli v.
l£ibeau de la Tour d'Auvergne fîUe de Bern-aad&^peurde la. Tour-IV.
tJu nom & d'Habcau de Levis , de laquelle il eut un fils unique appcllé
Beraud Dauphin (cigneur de Rochcfort , lequel , comme il eft marqué
en l'Inventaire des Dauiphins , fut accordé en l'année mccclxxiii.
avec Agnes de Bette&ye fille de Pimc de Bcflè leigneor de Belle&Te flc
niepce de Nicolas de BeiTe Cardinal, lequel eftoic neveu du Pape Clément
VI. & coufîn germain du Pape Grégoire X L à laquelle Guillaume de
!»»• Bellefàye fbnircre conilicua neuf raïUc âorms d'or , & Beraud trois cens
livres de douaire fur la terre de MciUau. Beraud mourut fans enfàns en
l'année mcc clxxxxv. & ù, veuve St remaria ^ à ce qu'on dit , à
Godard ièigneur de Cbazeron. Ce que j'ay bien de la peine à croire ,
d'autant plus qu'il confie par un titre de l'an mccccxv. quieftàTuretwic
que la fille de Pierre de Bellefàye mariée à Oudard s'appelloit Margue-
rite , comme elle efl: auHi appellée dans l'hiftotredeta maifondes Cha^
tdgners page m. D'ailleurs Beraud fils d'Ame ne fiù&nc aucune menrion
de ion mariage 117 de fà fismme dans fi>n cefbnKnc fait en l'année
MCCCLx XXIII. il eft à prefîimer ou <j[ue le mariage propolc entre luy
& Agnes de Bellefàye ne fut pas efTeéhie , ou que s'il le fût , elle mourut
iâns enfans longtemps avant ion mary , puifqu'il n'en fiùt aucune men-
tion dans fini tefiamcnt. Et par confèquent elle n'a pas peu convcdèr en
fécondes nopces en la maifon de Chaaseroo. kjr je dicay en pailàntque
Marguerite rcmmc d'Oudard de Chazcron s'appelle Marguerite de Volore
dans le titre de Turenne que je viens de citer. Mais la preuve qu'elle eftoic
de kmaiiân de Bellefàye reiulte de ce qu'elle a les armoiries ae Bellefiiye
dansfôofèau. Ame Dauphin fit fon teihmenc en l'annife mccclv. n'ayant
encore aucuns enâns , &di(j)ofàdefès biens en faveur du premier enfant
mafic dont (à femme accmicheroir. Donne à Failnécdefès filles dix mille
florins pour la marier , & veut que les autres ioienc religiaifès. Veut qu'au
de&ut d'enfims nèfles Beraud L Dauphin d'Auvergne fbfi frère fôit^
herideruniverièl , & à fbn défaut ou de fès enfans malles, iùbftitue Hugues
Dauphin fon autre frère. Beraud fils d'Ame & d'iCihcau de la Tour fit
auflî fon tcftament en l'année m c c c l x x x m. & fit fon héritier uni,
veriel Beraud II. Daupliin d'Auvergne fôn coufin germain. Ne fait aucune
mention de £ifHiuiie.
HuGUBI
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D* A U V E R G N E. L I V. II. iSj
Hugues Dauphin feigncur de Chamalierc , Chanoine de Clair- '«wwf ^4>«
monc en l'année m ccclv. idon la généalogie des Dauphins d'Auvcr- .
gîte citée par M.JufteL
IsAB£Au Dauphime mariée en l'année mcccxxxiv. à Giiy.'mm«'Mir<i
fèigneur de Chalencon , à laquelle il fut confticuc cenc livres de rente
fur le chaftcau d'Auriere , & la fomme de deux mil livres en ari^cnc .
comptaiic une fois payée , outre celle de cinc^ cens livres que luy legujt
Anne de Poiâiers u Le Comte letn nomma Guy ion gendre um
exécuteur tcftamcntairc. Il engendra Guillaume de Chalencon mary de
Valpurge héritière de la maiiôn de Pohgnac. Il ne paroifl: pas que Guil-
laume & Va [purge ayent eu d'autres enfans que Pierre de Cnalcncon
Vicomte de Poiignac ôc Bcatrix mariée en l'année mccclxxii. à Agnc
de la Tour 'd'Auvergne IL du nom feigneor d'Oliergues. ■ Pierre fut pere
de Loiiis, autrement die Armand, marié en l'année mccccxix. avec
Ifâbeau de la Tour fille de Bertrand fcigneur de laTour V*do nomfcde
Marie Comteflè d'Auvergne & de Boulogne,
Marguerite Da uPHiNE femme de Godefroy de Doulognc rrMvw^|i7«
feigncur de Moncgafcon. Elle mounic en l'année m c ce l x z i v. & fût
enterrée en Tabbaye da Bouichec Nous en avons parlé plus ^niplcment
cy dcflùs po^ uS. •
filj naturel de Jean Comte de Clairmont Dauphia d'^Hvergne.
j
Ean Dauphin, appellé baftard du Comte Jean dans un arreft du pr*imif. fix4
Parlement Se nutritus dans le teftament de (on pere. Ce qui nous
apprend qu'en ce temps là le mot nutritus fignifioic quelquefois un enfant
baftard , de melrne qu'en ce mefmc temps on le Itrvoit en Bourgogne
du moc demi pour {ignifier on baftaid. Le nioc •mntm$ éft employé p.aa^m
encore deux fois pour baftard dans le teftament du Gonné '^fèan^ dans
lequel il fait un legs à Robert Dauphin baftard de &n pere, & un aune
à Imbert baÛard (le Poulitiers. - . . .
Tomé I,
Aa
i86 HISTOIRE DE LA MAISON
VILLEMVR.
pmt a» lym
dtrn* ftui tn-
mUétdê fjm»-
Btrâlti -L d» mm Cùmttie Uatrmm, DéU^hin étjéuivaigte, •
y & fiignmrde Mircueiér,
CHAPITRE. VIL
OUS avons yen au chapitre précèdent
qu'après la mort de Beraud VU. (eignetir de
Mcrcueur & Conncftablc de Champagne
decedé iàns enfans le Dauphin Jean ûls
d'AlixeiicdeMetaieur, laqueUecAontaïue
du Gonneftable , pnc la qualité de fèigneur
de Mercueur, comme reprefèntanc (à mère;
Mais dautant que dans le mefme temps
Jean .Comte de Joigny , qui cftoic héritier
teftamentdK de Betaud , Ce pretendoit
JaufC fèigneur de Mercoeor , & que Jeanne
de Joigny Coratcflè d'Alençoh (ocur die ce Comte eut aufli la pcfTeffion
de cette leîgncuric , il (cmble que nous fômmes forcez de dire que Beraud
Dauphin ne fut reelcment 6c de fait ieigneur de Mercueur qu'après le
decez de cène FrincefTe, qui ne laii& pat de poAencé. De Ibne que
InccefficMi reconnu À fes héritiers naturek, comme elle laydt ordonnd
par (on teftament.
Pour bien entendre ce fait il faut premièrement fçavoir qu'Alixcnt de
Mercueur fille de Beraud VI. du nom feigncur de Mercueur fut accordée
tfu. oa mariée trois ibis, la première avec Poucet de Montlaur, donc il ne
paroift point d*eii£uu , wcoadenient avec Aymar de Pbiâiers H. du nom
Comte de Valentinois & Diois , & enfin avec Robert m. du nom Dau-
phin d'Auvergne. Elle eut d'Aymar cinq enfans, Guillaume de PoidVicrs II.
du nom, Alix de Poidiers femme d'Ellienne de Viilâc lèigncur d'Arlenc,
' Beatrix de Poiâwrsinime de Jean Baftet ieigneur de Gruâbl, Florie de
Poiâiers mariée à Jean Payen iè^neur de Maa, & Alixent de Poiâicrs
marie'e à Marquis de Canillac. Du mariage d'Alixent avec Robert IIL
Dauphin dont nous avons parle cy deffus page 177. il provint plufieors
enfans , & cntr 'autres Jean pere de Beraud Dauplim.
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D' A U V E R G N E. L IV. 1 1. 187
Beraud Vï. feij^neiir de Mcrcucur perc d'AHxcnt mari?^ avec Beatrix
de Bourbon eue pluiieurs enfans nommez cous dans Ion cellamenc, aflà-
voir Beraud ièigneur d'Uflêl en Bourbonuois, qui mourut avanc fon pere,
Odilon iè^neur de Salgucs te de Murs ôc Erevoft de l'Eglife de Brioude»
Marie qui fût mariée avant l'an MCCLXxvi.à Jean Comte de loîgny ,
Beatrix mariée à Armand III. Vicomte de Poiigiuc, & AluccOC mariée à
Robert m. Comte Daupiiin d'Auvergne.
Beraud (cigneur d'Uflèl fut accorde en l'année mcclx. avec Jeanne
fille de Gautier fcigneur de Vignorry en Bourgogne. Je ne fçay poumnc
pas Cl ce mariage hit accompli. Car outre que par un aâe imprimé par
M. Perardil paroift, ce lèmble, que cette fuie n'eftoit pas encore mariée '<»•ri^4»^
en l'année mcclx i. je trouve qu'environ ce mefme temps Eftienne de
Chalon dit le fôurd fils de Jean Comte de Chalon & de Bourgogne cftoit "'f^^^*^
marié avec Jeanne fille de Gautier fèigaeur de Vignorry , de laqudle il itt-
eut une fille unique appellée Jeanne de Chalon mainée à Guillaume de
Dampierre (èïgneur de fâint DL/îer périt fils de Guillaume de Bourbon
Sire de Dampierre 6c de Marguerite Comtedè de Flandres. Quoy qu'il en
Ibit, le Seigneur d'Uflèl fut conjoint par mariage avec Blanche de Chalon
fille de Jean de Chalon fèigneur de Rochefcnrt en Bourgogne & Comte
d'Auxerre firere d'Eftienne fùmommé le fburd, & mcmrut avant Tannée
MCCLXXVI. comme il confie d'un premier tcftamcnc de Beraud VI.
fon pere. Du mariage de Beraud lèigneur d'Uilèl ôc de Blanche de Chalon
il provint un fils appellé Beraud VII. du nom, lequel fiu fèigneur de
Mercueur & Connemble de Champagne, llfiit marié en Tannée mgcxc. ^f*^ t'^**
à Ifabeau fille de Guy VI. du nom Comte de Forez & de Jeanne de Mont-
fbrt Ci femme. Jean Comte de Forez fbn frerc luy conftitua en dot la
fbmme de neuf mil livres , dont il paya comptant huicl mil , avec deux
cens cinquante livres de rente fiir la chaftelleoie de Clepieu. Je n'ay pas
trouvé l'aâbe de l'afCgnatim de fim doiiaire, mais feulement que Jean
Comte de Joigny héritier tefiamentaire de fôn mary , pour demeurer
quitte envers elle de fa dot fie autres choies à elle accordées par fon con-
tracl de mariage, luy delaiffa en l'année m c c c x z 1 1 1. le chalkau d Uffel
en propre avec trots cens livres de rente affiles audit lieu, & s'obligea de
luy payer la fbznme de deux mil quatre cens livres pour une fois , & outre
ce une penfion vtagcre de douze cens livres par cha&un an pendant le
cours de (à vie.
On ne fçait pas preciiément le temps de la mort du Conncftablc.
. Neantmoins il y a apparence qu'elle arriva en l'année mcccxxl en
laquelle je trouve que fon teframent & fbn codicille fiirent publiez. Il ffnMHfjiii
mourut (ans enfans , 6c fie fbn héritier Jean Comte de Joigny ton coufin,
auquel il fùbflitua fcs enfans mafles les uns après les autres.
Âpres fà mort il y eut différend pour la iucceilion entre le Comte de
Joigny & les héritiers prefompii^ ou Conneflablc,aflâvotr Jean dit Dau.
phinet fils émancipé du Comte Dauphin d'Auvergne , EfHenne de Vif&c
teneur d'Arlenc en qualité de mary d'Alix de Poi<Stiers fille d'Alixcnt de
Morcueur , ôc les heriliets de Guilkume de Poiâiers IL du nom feigneur
Tome /. A a ij
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i88 HISTOIRE DE LA MAISON
de Chaneac. Mais ce différend fût terminé en l'année m c c c x x i. paf
tranlàiîtion emologuée en la Cour de Parlement , par laquelle les pre-
tendans à cetce luccelllon quittèrent toute la part qu'ils y pretcndoient au
Conite de Joigny moyenaac douxe cens livres de rente <|uitces 6c franches
Ar«inN)iMi» xautes dettes en toute julHce & Icigncurie , qu'il promit de leur aflêoir'
en Auvergne fiiivant le dire de trois Chevaliers à ce efleus parles parties
au plus prez que faire le pourroît de la terre du Dauplim ôc des autres
héritiers. Ainfî le teftament du Conneilable en faveur de Ion coudn le
Comte de Joigny fut c<Mifirm^.
Voicy comme procède la proximité de làng du Conneflable de Cham-
pagne &: du Comte de Joigny. Beraud VI. lèigneur de Mercueur eut p!u*
fîeurs enfans , comme je 1 ay dcja dit , & entr autres Beraud leigneur d
fcl àc Marie femme de Jean Comte de Joigny. Beraud fèigneur d Uflêl
ei^endta Beraud VIL Conneftable de Champagne neveu de Marie Corn-
tcfe de Joigtnr j laquelle eftoit mere de Jean Comte de Joigny héritier
du Conneftable. De forte que le ConncÏÏable &: le Comte de Joigny fôn
héritier eftoientcoufïm germains. Et parconfequcnc le Conneflable elloic
auflî coufîn germain d'ilabeau & de Jeanne de Joigny filles de Marie de
Mercueur. Il paroift qu'il avoit beaucoup d'actacheroem pour la Comcefiè
de Joi^y Citante ic pour lès en&ns. Car en l'annéeMCCCXiv.poor
aydcr a marier avantageufcmcnt Jeanne de Joigny , qui fût mariée à
Charles Comte d'Alençon frère du Roy Philippe de Valois , il luy donna
par contraâ de mariage les chafteaux de Salgues & de Murs 6c trois
mit tivres d'annuele & perpctuele rente à prendre en la terre qui luy
eftoit efcheuc par la mort d'Odikm de Mercueur fbn oncle Prevoft de
l'Eglifè de Brioude , & encore autres mil livres de rente. Defortc qu'outre
les chaik-aux de Salgues & de Murs il donna à là coufîne en faveur de
ce mai lagc quat;re mil livres de rente. Ce iik ef); prouvé par les lettres
tmmt m- <^ue le Roy Ilùlippe le Bel Gt expédier au mois d'Avril iccc ex i v. en
1 abbaye royale de Noftre Dame de lez Pontoifè.
Je ne fais pas de difficulté que les curieux n'ayent aî^eable qu'à l'occafîon
d'Uabeau de Joigny j'adjoufte icy un fait confiderable dont pas un hiftoricn
ne fait mention. Le fait efl ta. En l'année m c c z c v. Eric Roy de
Norvège ayant envoyé en France un Ambaffadcur pour traiâer &
. condurre une I^c entre ce Roy & Philippe le Bel Roy de France
contre l'Empereur & contre le Floy d'Angleterre , elle fût conclue au
mois de Juin. Par ce traiâé i'Ambaflàdeur de Norvège promit au nom
du Roy fôn maifbe de fiximir au Roy de France deux cens galées &
cent grands navires équipez d'aimes & de viâuailles avec cinqtiante mil
hommes de guerre pour quatre mois par chafcun an tant que la guerre
d'Angleterre dureroit. Et le Roy "de France promit de payer à ce Roy
trente mil fterlings à certains temps y Ipecifiez. La preuve de ce fait
efl au Treibr des chartes de France. Penduit qu'on traitoic cette grande
affaire , <m mit fur le tapis le mariage dlûbeau de Joigny avec le Duc
SMHIHM4*- Haïuin ou Aquin frcrc du Roy de Norvège , lequel fut au/ïî Roy de
Norrege après la mort de fba â:ere decedé iàns en^ns mafles. Je ne
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D*AUV ERGNE. Liv. II. i8f
(çay pas fi cette alliance a efté el&âuée. Mais il y a gnnde apparence
3UC non, (bit parcequ'Ifabcau mourut peuteftre en Ce tempslà , (oit poui*
"autres raifbns à nous inconnues. Ce qu'il y a de certain efl: qu'il faut
bien qu'elle ioit morte fans lignée, puiiqu'il n'cll point parie d'elle ny
de ceux qui auraient peu la reprelêncer dans les conceftariom qui fùrenc
entre les proches du Connei^able après ùi mort et 9ftcs celle de la Qxoi
ceflê d'Alençon ù. couHne. J'acijoultcray icy eapaflànt qu'après que le Duc
Aquin fût monte lùr le throfiic, il elpoula la fille du Comte de Rupin, Knaa.iiiiut.
pcnlànc trouver un grand appuy dans cette alliance , & qu'il fiit chafle
de ion royaume par Magnus- Roy de Suéde , qui le joignit au ûen.
Enfin la C(Mnte(Iè d'Alençon eftanc morte (ans enrans , comme par
fôn tcftamcnt fait en l'anne'e mcccxxxvii. elle avoir inftitué tous
ceux & celles qui dévoient luy lùccedcr , ce fiât la matière d'un grand
procez entre les proches , qui iê remirent de leurs differens au
jugement de Philippe de Melim Eveique de Chaalons Su Marne, de .
Guy de Boulogne alors (Impie dérc & depuis Cardinal , .& dér Guill
laumc Flote Cnanccllicr de France ; Iclqucls ordonnèrent par (êntcnce n,jij„c.mm
rendue le douzicime jour de Juin mcccxxxix. que les biens de la, jJ^J^"*"*^
luccelTion de la mailon de Mercueur appariicndroient à Bcraud fils du
Comte Dauphin , & que celuy cy (èroit tenu de donner à Eftienne de
yU&c & à tes cohéritiers la cnaftellcnie de Murs avec toutes Ces appar.
tcnances & deux cens livres de renre fur le péage de Ciftriers. Mais il
falloit encore contenter le Vicomte de Polignac &z Eftienne de. Mercueur
fils de Guillaume de Mercueur 6c de Dauphinede Ventadour ,qui avoienc
de juftes prétentions fîir les terres de la maiiôn de Mercueur. Pûur les
appoi&r Berand (t chargea de payer tous les ans à Eftienne de Mer-
cueur quatre cens livres de pcnfion viagère pendant f\ vie , ^ Jchiifli
au Vicomte de Polignac la chaftellenie d'Aubijoux. Le par ce moyen
Beraud devint paifible poiTelTeur de la leigneurie de Mercueur <Sc des autres
feigncuries appartenans à la incceiCon de Mercueur.
Beraud prit alliance en l'année Mcccxxxiii. avec Marie de VA* hmm$t^**t
lemur fille de Pierre de la Vie (eigncur de Villemur & de Calvinct au
diocefe de faint Flour & neveu du Pape Jean XXII. qui vivoit encore.
Le contradt de mariage fîit paflc en Avignon , où le Pape eftoit , le x i v.
Mars par l'entremilê d'Aymar de Poiâiets IV. du nom Comte de Valeiu
tbois oncle de Beraud & par les foins auffi de Madame la Dauphine^
qui y cft nommée ainfi fimplcmcnt fans autre exprcfîion , parccquc ce
contra<fl, qui n'eft qu'un ancien vidimus, n'a pas elle copié entier. Ce
qui a fait qu'on a oublié d'y mettre le nom de cette Dame , que je
croirois volontiers avoir eflé ^âbeau ék France fille du Roy Philippe le
Long & femme de Guignes VI. du nom Dauphin de Viennois. A ce
contra^b afTiftcrcnt du cofté de Beraud ledit Aymar Comte de Valen-
rinois & Madame la Dauphine , & du cofté de Marie de Villemur Pierre
de la Vie fon pcre , Ariuud d'EuIc Vicomte de Carmaing , tous deux
neveus du Pape , flc.encore Arnaud Vicomte de Talard , qui avoic épaaSé
nne niepce dii P^. Pumy les wifînnrns fimc nommez Guichard de
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190 HISTOIRE DE LA MAISON
Poiclîcrs fils d'Aymar IV. Cm te de Valentinois, Hugues de Tournai»,
Guillaume Fabn , & Jean de Cabafible Chevaliers , Marquis de Carrcto
& Hug;ues de Cardaillac Damoiicau , &: Jocclin de Caflagncs Chanoine
MmcidTiut de Narbonne auftcur de U gloiè fur les txcravagantes de ce Pape. Marie
Mo'-***^ <^ Villemiir avoit un Irete Evciqae d' Alby & une iour appellee I&beaa
accordée en l'arme'e MCCCZix. avec Muguet de Canuillac (êigneur
de Bicule & de fàint Cirq, qui eft celuy dont nous venom de parler.
Il eft marque dans l'inventaire des Dauphins d'Auvergne qu'en l'année
Mcccxxxviii. Marie de la Vie femme de Beraud renonça en faveur
d'Araatid de la. "Vie fim firexe à tous les dfoics «pi'elle poavoàt prétendre
en lâ (ùcceflîon de leur pere & en cdle de Jacques de U Vie leur fi-ere
moyenanc la fbmme de quatre mil livres. Et en un autre endroit il cfl:
dit que Jacques Vicomte de Villemur frère de Marie déclara en l'année
MCCcxLiii. qu'il vouloit qu'au cas quil vint à décéder laii^ cnfans
malles, Becand Danfribin lèignear de Mercueur (on coafln germain fiic
fàn heriner , auquel il fiibftttaa Louis Dauphin fim itère.
II faut qu'il y ait erreur en cet Inventaire. Car outre que nous ne
connoifïbns pas ce Loiiis Dauphin frère de Beraud 1 1. il eft terrain que
(i Beraud cftoiclils de U (œur de Jacques Vicomte de Villemur, comme
il Teftoit, il n'eftoic pas Ion coufin, mais fim neveu. L'erreur eft donc
en ce qu'il y eft dit que Jacques Vicomte de Villemur eftoit frère dé
Marie , laquelle eftoit fà tante ; & par confcquent Beraud {èigncur de
Mercueur & Loiiis fbn frère cftoient lès couHns germains. Ce qui icmble
nous devoir obliger à croire qu'il y a eu deux Vicomtes de Villemur
tout de fiike de mefine nom pere & fils. £ttl(ê poucroîc bien fidre qu'il
y ft erreur en la date. Car il eft bien vray qu'environ l'an uccclzxz;
Beraud 1 1. avoir un fiîls appelle' Loiiis, lequel eftoit par çonfèquent coufin
germain du iccond Jacques de la Vie Vicomte de Villemur.
BMB.nwj.^ Beraud I. Dauphin d'Auvergne fut à Rome au grand Jubilé en l'année
MCCCL. 8e les Chanomes de làinc Pierre eurent ordre du Pape de luy
monftrer le tableau de la Véronique.
*w«w^w. Il fît fon reftament le xix. Aouft MCCCLvi. dans lequel il nomme
par ordre de naiflànce les enfans qu'il avoit eus de là femme au nombre
de huid. £c cependant il eft dit dans un regilbe des plaidoyries du Par.
kment de Fan hccczc v. qu'il laiflâ neuf en£uis après luy , quatre
^rçons &cinq filles.De forte qu'il^uicadjoufter \ ces huiâ encore Robert
ne après le decez de fbn pere. Ce qui femblc nous forcer à croire que
fà femme eftoit enceinte lorfqu'il fît ion ceftamenc & qu'elle accoucha
de Robert après le decez de fbn mary marqué au xxvii. Aouft mccclvi.
dans rObtniaire de fàint Andrif. Aulfi eflr il bien ceicain qu'il efloic mort
ayant le x x 1 1. Juin mccclvi i. puifqu'il n'intervint en aucune manière
au traiâré de mariage de fbn fils Beraud , qui contra6t-e de Ion chef , i&
prend la qualité de Comte de Clairmont & Dauphm d'Auvergne.
rr(aMfr.j4i. A l'efgard de Marie de Villemur fà femme , elle receut en l'année
M c c c L V 1 1 1. comine doiiairiere les recoiuicHilâncxs à elle âstes par
tenandcts du cbaflean 4e chaftellenie de Ckampeilsj qui hiy avoit cflé
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D* A U V E R G N E. L I V. 1 1. i^i
aflign^ pourfôn douaire. Flic m ou rut le xxviU. Scpceinfatre mCCCucxxiiz^l
& me eiuerrécà iâint Andréavec ionmary.
Je trouTC dabs lltiveiitaire des Daoplîiiis d'Auvei^ne qu'elle fonda en
l'année mccclxxiii. une Vicairie perpétuelle en IVibaye de VaL»!
honefte , aucremeni dite de FcnicTs , à l'autel de la Magdcleinc , pour y . .
faire dire trois Méfies les Lundy, Mercredy, & Samcdy de chafquc fèmaine-
à pcrpccuitc , & qu'elle affigna pour cette fondation iix Idticrs de fro-
ment & quarante lôk de rente, qu'elle ptomk daflèoir (ùr quelque fond,,
ou de dimner cent francs d'or.
De tout ce <^ui vient d'cftrc die on peut ayfement conclurre que Beraod:
I. ne fut marie qu'une fois , & qu'il n'efpoula pas Jeanne de Rouloo^nc
comme on l a creu jufques à prefent. Ce fut Bcraud li. Ion fils qui l'efjpouià^
Comme novis k <)icom an cbapiiK fiuva^
Etfatis de Btraud I. Comte de Clairmont , Dént^nn Jtjiuvffvne^
ùrde Méfie de yitiefiutr fi femmes *
BEraud il Comte db Clairmont , qui aura ion cha-
pitre. ' ' •
Hugues Dauphin, auquel ton pcre donna par tcrtament la joiiiC r,imMtii^
(ànce du chafleau de ^aint Cirsnics pendant fà vie , ^ lequel Ame Dau-
phin feigneur de Rochefort luoliicua à ies enfans au défaut de Beraud I.
Dauphin d'Auvergne Cm fiere. Il fut entretenu aux dcoles par fon frerc
aifné pendant quatorze ans, ^ efitât/mt nmpe^nm M. few Kolind , oi^ . ■
il A dtj pendu chà/cun an deux mil fhua» Ce Jean Roland , qui efloit Auverg*
nar , efl: à mon avis le mefmc oue celuy qui fut quelque temps après
Chanoine de l'EgUle cathédrale de Bourges 6c Evelquc d'Amiens , & qui
refùlâ le chapeau de Cardinal <^ue le Pape Clément VII. luy oiinc. Apres Now.d vîm.
qu'Hugues Dauphin eut achevé lès eAudcs , quoy qu'il fèmblat que fim ^^1'^^*^
pere l'eut deftine' à l'Eglifè , ne luy donnant que l'urairuic du chafleaude
îâint Cirgues , il fuivit leparry des armes , & fc trouva en plufieurs occa- F^ipr» W-t,
fions fignalées avec le Duc de Bcrry & le Conneffable du Guefclin ez années f/,'" *^' ***'
MCCCLXViii.LXix. &LXZI. aiirapportde Froiifart. Il accompagna
Beraud II. Ton frère au voys^ de Barbarie en lann^ M c c c x c.
comme nous le dirons plus particulièrement au chapitre fuivant. Il efpoufà rmmt.t*u
avant l'an m c c c x c i x. Marquilc de Godet fille de Lambert de Godet
Chevalier & d'AUx de Tournon. Marquifè eftoit alors veufve de Jean
d*Aigrefeaille Chevalier , & furvefquit à Hugues Dauphin Ion mary mort
en Tannée mccccxvi. comme on le voit dans an arreft du Parlement.
Il y a une cholè très finguhere dans un arreft de l'an m c c c c 1 1 1. où il
eft dit qu'après que Marquife fût née Lambert (on pere devint impuiïïanc •
par une opération qu'on luy fit aux partyes génitales , prr abfafonem fuo^
fmm gem*htm , & que fà Iwmme iUix devînt auffi impottns adconapiea-
eUtm propter hifimitatem mêtftâs /»ê. Cequiefloitneantmoinsabiôhunent
nié pai- Alix , qui fouftenoit que pendant yingt quatre ans qu'elle avoic
c0d mariée avec Lambert elle en avok eu plu&urs en^ns , & entr'autrei
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19X HISTOIRE DE LA MAISON
rrançois de Goder fon hcritiemniverfel. Ccc enfimt fiic reconnu pour tel.
Er neantmoins par arrclt donné le neuviclnic Février m C C c C J i i. on
adjugea \ Marquifè k tadiaé de k croifiefinc oartye des biens de ton pere.
U &UC 'qu'Hugues Dauphin iôir more (ans enrans. Car je trouve dans un
*Mi»«»^j4<. arreft de l'an m c c c c x v 1. après Ci mort Robert Ton frcre Ce porta
pour (on héritier , & eut poccz pour ce fùjc<ft avec Marquilc {à veuve.
Au relie, quoy que Marquilc ne mcnratpas que là merc le Touvinc d'elle
^knsfâ dernière difbbfidon , l'ayani: gncvemeat oSkaXêc en £wftcnantqoe
le fils qu'elle Ce diiôic avoir eu de Lambert lêigneur de Godec (on mary
n'elloit pas fils de Lambert , elle ne l'oublia pourtant pas , mais aufTi elle
ne luy nr pas un legs confîdcrablc. Car par Ton tcftamcnt fait à Paris en
l'année m c c c c i x. le x x 1 1. Janvier , lequel le trouve dans un ancien
regiftre du Parlement y elle ne kiy donna aue k iommede dix livres pour
couc droiâde fuccelTion. Elle déclara par le mdmcceftamencqvt'cllevou-
loit eftrc enterrée dans l'Eglifè des frères Mineurs de Paris , & qu'à la fin
de l'an fôn corps fuç porté aux Cordclicrs du Puy pour y eftre inhumée avec
lôn feu mary.
R o B E S.T D AuP RI M , qui efl: le pofthume nommé dans leteftamiêm
9mmf,7f9. éé Beraud I. (on pere, né par conlèquent après le xxv il. Avril kCcclvi.
jour du dccez de Ibn pere , le maria en l'année m c c c x c. avec Cathe-
rine de Veauce veufve d'Hutin lèigncur de Vermeilles en Picardie , lequel'
peut avoir ellé fils d'autre Hudn leigneur de Vermeilles & de Marguerite
de Bourbon fille de Louis L Doc de Bourbon* H ell ailèz difficile de mar-
AMNPMfC Quer les pere & merc de Catherine deVeaucf. Car duncoflé je trouve
dans un arrell de l'an m c c c c x i x. que Pierre 'jde Veauce ôc Jeanne de
Varigny (à femme eurent quatre filles &r entr'autrcs une Catherine mariée
à Geomroy de Sully lêigneur de Beaujeu & Phiiippic mariée au Seigneur de
Gombronde. Et cependant il eft dit en termes fort nets en un aneft de
l'an MCCccLxxxL que ledit Pierre de Veauce & Jeanne de Vari^n^
là femme ne laifîèrent en mourant aucuns eiifans que Phil^pte mariée a
Beraud Dauphin lêigneur de Combronde. Ce qui paroit conrradidoire.
Quoy qu'il en foit , puilque Catherine de Veauce eft appclice femme de
GeoÂroy de Sully dans un arreft de l'an mccccxix. il faut que Robert
Dauphin Gm mary (bit mort quelque temps après le mois de May
Mccccxvt. eftant certain qu'il efloic encore au monde lors de la date
des letres de légitimation de Floridas Dauphin Ibn fils baftard. C'eftoii
un homme de mérite que ce baJtard , employé au lêrvice du Roy dans
armées Se prez de Ùl perlônne Ibus le Comte d'Armagnac Connellable
t uf' de France. U & diftînguac melme au Hege de k ville d fkrfleur aflîegée
par les Anglois en l'année m c CCCXV. & accompagna le Roy à Paris,
oîi il fit Ion entrée le Vendrcdy x x i x. Décembre de la melme année ,
. ayant efté commandé avec fa compagme pour cftre auprez du Roy pour
la garde & lêureté de là perlbnne. Il fijt légitimé par letres du Roy
Charles VI. données à Paris anmois de May mccccx v L & ktlGt une
fille appellëe Ilàbeau Dauphine légitimité par letres données au Mondl lez
Touis au moU de Janvier mccccxi.vii. -
Marguerits
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D'AUVERGNE. L i v. II. ^9]
Jean Dauphin fèieneur de Kocheforc mort fans lignée. Il vivoïc p^*>^t- h»-
p ' ■ ■ ^ . 7T7»
encore en 1 année m c c c lx v 1 1.
'Maugubrits Dàophïms, à laquelle Beraud fcm pefe donna 'taM»^l<«.
par tcftamcnt la (ômmc de dix mil florins d'or pour fâ Icgirime. M. Dix «,/t.*cK-
Chcfnc l'avoir d'abord donnée pour femme à Guillaume Flore II. du nom ',1';^7,/J!iîi*
Icigneur de Revcl. Mais il s'eft corrige' dans la luire , & a adverty <j^ue
c'eftoit Bcatrix ià iccur qui avoic efté mariée à Guillaume Floce. ' >
Bbatrix Daufbi ns mari^ en premières nopccs au Seigneurie tmmrnf.
Moncaigu.^urquoy il y aquelque difficuice', à cauic que daittllnventaire
des Dauphins d'Auvergne il cfl marque qu'en l'annce mCccixvii.
elle eftoic veuve d'Henry de Moncaigu, & qu'en un autre endroit du
meimc Inventaire elle eft appellée en l'année m c c C l x. femme de Gilles
J^ycelin feignenr de Montaigu. Cette ^SaAoé dk
au moyen de l'hiftoirc de Louis III. Duc de Bourboii, où il eft marqué ntn^l'S
que Mcflîrc Henry deMonraigu eftoit fils de Gilles Aycclin Se que Melfire BMwfwfiM
Grition de Montaigu eftoit Ion frère. Or Griffon ellioit fils de Gilles II. &
frère de Gilles III. appelle' icy Henry. Elle eftoit donc veuve d'Henry de
Moouiga cfn l'année mccclvii. aêelpou£i en'ftfitrGuUtMtmeFldcell; iif.jhch^
jUi ncan. fèigneur de Revcl petit fils de Guillaume ilote Chanccllicr de
France, & de leur mariage nafquit Antoine Flote dir Floton de Revel,
qui fiir marie par Ion pcre avec Catherine de Coufant fîUc de Guy fèigneur
de Coulant & de la Perrière fbuverain maiftre de l'hoftcl du Roy, qui
cftce qu'on a appelle depuis grand Maiflre de Erance.
. Jeanne D au p h i n e. Je la trouve nommée patmy le» ènÊrns éc rmmt^t*
Beraud I. dans Ton teftament fait en l'annce mccclvi. où i! marqué
qu'elle avoir clie accorde'e avec Guillot Comptorfilsdu Seigneur d'Apchon.
£t cependant il paroiil que Jeanne Dauphine laur de Beraud II. fut
mariée en l'année mccclxiv. avec Guy aaùement dit Gnyonet de i>»««»iM0.
Scverac ic^neur & Baron de Sevcrac enRoiiergue, neveu d'Amaury dë
Severac Marcfchal de France. Ce qui doit faire pcnfèr ou que fon mariage
avec le fils du Seigneur d Apchon ne fut pas eftechié, ou que s'il le fiir,
îl ne fut pas de longue durée. Le contrat de ion mariage avec Guy de
Severac por^ que £m frère luy conftrau pour h doc nuiâ mil florins
d'or , & le Vicomte de Viflemur , qui eftoit ou Gxi oncle ou fin coolia
.germain , luv donna encore mille florins. ' . '
Il y a lieu de croire que Guy de Severac & Jeanne Dauphine (à femme
ne veiquirent pas long temps enfèmble, & que Jeanne luy iurvclqmt, y
ayant |»renvë que Guy de Severac dit le poffliume , ce qui marque qu'il
eftoit ne' après la mort de fim pere , & lequel fiit marié avec Alix de
Landorre nlle &: heririere d'Arnaud de Landorre , mourut fans enfàns
maflcs. De lorte que la mailon de Severac eftant tombée en quenouille ,
elle fondit en celle d'Arpajou au moyen du mariage de Jeanne de Severac
fille de Gmr de Severac Arnommé le poitimme avee Hugues d'Arpajou:
La mailon .de Severac ayant cfté citcinre &; tombée en celle d'Arpajou,
&eftant, pour ainiî dire, commeabandonnée aujourd'huy , il ne fera pas,
à ce que je crois , delâgreable aux curieux de la voir relever & illuftrer
icy par quelques poinds de l'hiftou^c ancienne Pqur ce qui eft de la
Tmt /. Bb
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194 HISTOIRE DE LA MAISON
tioblefïè & de l'antiquité de cette maiion , il ^mble qu elle eft abondamcnt
prouvée par la rcconnoiflâncc que Guy lè^cur de Scvcrac fit en 1 anncc
MCCX|.vi.i Rajrmtflid VIL GomM de Tonkidê f{ue fim chafteaude
iSevccic.llc Sss autres tenei relevoient du Comte de Touloufe , & que £b6
predecefïèurs les avoient tenues des Comre^ de Touloufe prcdeccfTcurs
oe Raymond ex Mtiqno 0- temto tempore cujus non extat memoria. L'an-
cienneté de cette maifon cft encore plus amplement prouvée par le
<^voCf,(|^oignagc de Geol&o^ Prieur de. l'abbaye de V^o» en limoufin,
nous apprend que Guy de Sevemc efijoui^ une filre de Gilbert Comce
de Millau y c'cft à cfire fille du fameux Gilbert devenu Comte de Pro\'encc
par Ion mariage avec Gerberge henciere de la mailon de Provence, ht
2uoyque la femme du Seigneur de Scvcrac ne fut pas fille de la Comtcflc
ePravenoc, mais d'tm piemief inarû^ deGittieitCQnnaâ^avsuiccia'ft
id^oilficrhecittere de Provence , il cftoit neancmoins allié des Roys d'Ar-
ragon Comtes de Barcclonne & de Provence iilùs de Giîbcrr 6: de Ger-
berge , Raymond Berenger Comte de Barcclonne ayant cipi ulc en l\innce
M c X 1 1. Doulce de Provence Iccur de la Dame de Scvcrac. il ne tauc
donc pu- s'efboner fi la niaifbii de Scvcrac cftant fi proche alliée He
cdie <ies Comtes de Provence , un Guy iè^eur de Severàc & trouve
1M.M1C avoir efté tué auprez de Moncpeflier le jour de Pafques mclxxxi.
«fiant en la compagnie de Raymond Berenger Comce & Marquis de
Provence fils de la Comteflê Doulce. >
le n'ay pas affes de titres pour £ùre vc^ que Guy de Sevenc gendk»
Dàuplun d'Auvergne defcendoit de ces anciens Seigneurs de Scvcrac.
Mais le nom de la terre & le nom de Guy afîeélé dans la &mille le
prouvent aflcz. Car bicntoft après la mort de Guy de Severac tué avec le
Comte de Provence nous trouvons une Dame appellée Hcliz tilic dt Guy
feigneur de Sereracmariéeà Raymond III. Vicomte de Tiirennc ^ laquelle
cAoicapparemmenc fille unique & heriticFe de Guy feigneur de Severac,
comme M. Juftcl le dit , pullqu'clle porta en dot la fcigneurie de Severac
u^. itTm- en la maifon des Vicomtes de Turennc, le Vicomte Ravmond (on marv
en ayant tait en l'année m c c x i. l'hommage à Pierre Roy d Arragoa
en qualité de mteiir de Raymond Berenger Comte de Provence (on
Hi(t Aib%. neveu» Cependant je vois dans riûflmre des Albigeois du Morne des
«^«•- Vaux de Cemay que trois ans après la prcflation de cet hommage il y
avoir un feigneur de Severac , lequel fè laifïà adieirer dans fôn chafleau
Simon Comte de Montfi^rt. i.t en i année mccxliv. Raymond VII.
mt^i' ' Comte de Touloulè ayant firâ des Chevaliers à la Pencecoftc , Guy de
Severac fut du nombre. Il efl encore fàic mention de luy dans un titre
de !'an vcrxi îx. qui eft au Trefor des chartes de France. Ce qui
ïïi oblige de croire ou que la Vicomrefle de Turennc nVlloir p^îs Dame
de Severac en ion entier, ou qu'eltant niiiiec long temps avant i année
MCC X I. elle avdt un fils appellé Guy , auc^uel on donna le chaAeaa
,<8e lèîgaeurie de Severac , ayant pcuteffa-c cflc convenu lors du mariage
que cette fcigneurie {croit donnée à l'un des cnfans de Raymond &
■d'Hcliz à la cnarge de porter le nom (ï^ ai mci île Severac. Quovc|u'il
en ioity yoicy ce que je trouve par ocrci dam le ixecic iuivanc. Je trouve
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D*A U V E R G N E. L- î V. II. t^f
premîerenieiic un Guy de Scverac inari^ à Gaillarde de Bourniquci , j>crc
de Guy & de Deodac & de Ricfutde ifemme de Raymonc^ I. Âi riom
(cigncur d'Eftain , laquelle tcfta le Lundy avant lafeftcde la Magdclede
M c ce XXI. & nomma execureur? de fon teftament (on frerc Dcodat
& Ion mary. Guy 1 1. mort environ l'^in m c c c x x, marie à Bcarnx de
Beziets ne laiflâ que deux filles , Richarde mariée à Pierre des Caies, &
Saurine , aufquelles Deodac leur <Midè enleva la. lè^^ieurie de S^eraC|
pcutcftre à caufc que félon la conftume ofiiéc en ce temps là en plufiout» .
endroids du royaume les femmes ne pouvoient pas (iiccedcr aux Baronnics
tant qu'il y avoit des maflcs. Deodat fùft marié avec Jeanne de Narbonne, '*«
& 'mourut avant l'an mcccxli. laiiTant plufieurs cnfans , aflavoir Guy IH. . -
fcigneur de Scverac , Aniaury , qui fut Mardcbad de- Fràncé ^' Dc^xln'-f mmmr-
qui fut d'Egliiè , Aizias ouElisear, & une fille appellee Gaillaï-de comme
la grande mere , mariée à Bertrand de Montaut. Guy f II. mort en l'anne'c
MCCCXLViii, avoit elpoulë Dauphinc de Canillac focur de R an- ond Nctead vr(«
de Canillac Cardinal & tante de Gucrine de Canillac femme de Cuiliaumc »V/',o,o?''
Roger Comte, dé Beaiifert; II en eut un fits appelle Guy ou Guyonnec,
mary de Jeanne Dauplme^ <]ui eft celuy qui a donné lieu à cette digreC
iîon , lequel Froiflart marque avoir nit prilôimier à la basailîe dor^/.,,
PoiÛiers en l'année mccclvi <Uf.ui.
Je ne quittcray pourtant pas ce fujed que jc ne diic encore qu outre
Anuury de Séverac Marekhal de France mentionné cy d^îfiis il y en^
eut un autre de méfîne nom, fils d^Ëbear & de Marguerite fa lèconde;
femme , ( comme on le voit dans un arreft du Parlement: de l'aii^. m< A
M C C c X c 1 X. ) eflevé en l'année m c c c c x v i. à la dianitédc Marclchab**'"
de France malgré là rcdliancc à ne vouiou- pas i accepter, comme il
Texpofa luy meime en Tannée m c c c c ifx t v. en une playdoirie^ Parle*
ment contre Hugues d'Arpapu, & ^v.i IVlloit en Tannée mccccxxiu- H ûMchmkt
lorlque les Anglois mirent le fiegc devant la ville de Crevant. Il s'eftoit' ' *'
fait remarauer, tout jeune qu'il cltoit, en Tannée m c c c x c v. en la "f^^^*^
desfaite delà noblcflè de Dauphinémal conlèillée. Où jc diray en palïànc
que le MokMde fâhit Denys qui a eiciitriiiftofic du Roy Cbaricrfixiefim^
dcrivain d'ailleurs fort exa(Sb , donne toute la gloire de cette aâioo à
Aymedieii de Leftrac , fans faire aucune mcnrion d'Amaury de Scverac.
Et comme il n'elt pas à prefumcr qu'il ait lupprirac Ion nom à dcffcin,
ny que Jean Juvcnal des Urfins , qui a aurïi elcnt I hifloire de ce Roy , aie
avancéun &it &ttx, ilfiiutcroireque ces deux excellents hommes eftoicnt
les chefs de cette troupe de vaillants hommes qui combattirem avec eux,
qu'ils agirent de concert , comme ils le dévoient par beaucoup deraifons,
& qu'Aymedieu elianc plus aagé &c ayant plus H'cypcrience qu'Amaury,
U fut le principal auclcur de cette desfaite. Jc i ay nommé Aymedieu,
parce quil eft ainll appellé par le Moine de fâint Dcnys, & non pas
Arnaud , comme M l'Abbé Le Laboureur l'a traduit. u ttumm
CAtHERiNE Dauphine. Son petc avoir ordonne' dans fon tcfla-
ment qu'on lafairoit religicufc, & luy avoit lei^ue pour cet efted: loixancc
livres de penfion viagcrc.hiic tut ncantmoins mancc en l'année mccclxv i. ^«««M^»
TiMtS. Bbij
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196 HISTOIRE DE LA MAISON
avec Marquis de Bcaufort fcigncur de Canillac & Vicomte de la Moche.
Le Dauphin lôafrerela^cofmttiiaendociêfciiiilflor^
3u'il avoit en Auvergne dans les cKaftellcnics Ôc mandemensdeLaiieeac,
e la Moche , & d'Aubuflon , qu'il promit luy faire valoir quarante Rvres
par chafcun an ; & le Seic;neur de CanilUc luy afllgna pour Ton doiiaire
trois cens livres de revenu iur ion chalrcau de la Roche ou lur celuy de
MoDBoaau «hoix de Cachenoe. Marquis eftoic fik de Guinamne C^e
de BeM&R fi«ce du Fïpe demeK VI.
Blanche Dauphine femme de Gucrin III. (èigncur d" A pchier
tnitvtif. j<i. fîls Je Guerin II. & de Marie de Beauforc rtlle de Guillaume Roj^cr IL
/»i.4^«*#/Tj. du nom Comte de Beauforc, appellée Jeanne dans un ancien regilbe des
pUyddbies du PftriciBMto,fcGiiecm]L eftoit fib deGuenn L ûrnonimé
le Gtand & <lliàbeaii de Polignac. Guerin III. & Blanche Dauphine
engendrèrent Guerin le quart , ainfi ap^îcllé dans le regiftre des play-
doiries que je viens de citer , Claude , Loiiis , & Beraud , lequel donna
en l'année mccgciv. à Beraud Dauphin fcigncur de Mercueur la
part qu'il pouvok avoir en la &cceffioa de Marguerite Dauphine â tante
anctesfeu femme de Godefioy de Boulogne. Je ne dois pas obmeccre icy
que Marie de Beaufbn eut deux en^s de Guerin II. icigneur d'Apcfaîer
fon mary appeliez Guerin & Raymond , & que s'eftant remariée après
fbn decez avec Raymond de Nogarec Ièù;neur de Cauvillbn pecic fils du
fiuneux Guillaume de Nb«rec ChancelIkT de Scanoï/ donc elle n'eue
point d'enfàns, eUe porta ibn nuuy à. &ire donatioa de cous (es biens à
Raymond fils de Gueiin d'Apchiô: ion premier mary ; quoy fài^nc, il
■ conclud par le mefme SiGte le mariage de Bourguine de Narbonne là
coudne avec ledit Raymond , Lequel mourut l'onzieime jour du mois
de Juillet mcccczz. n'ayant lailllë qu'une fille nommée Blanche
d'Apcfaîer mariée à Renaud Vicomte de Miirat & mere de Marguerice
de Murât mariée à Loiiis Louvet Chevalier , qui devint par là feigneur
de CauvifTon. J'ay tiré tous ces faits des letres patentes du Roy Charles VI.
de l'année mçcclxxix. en faveur de Raymond de Nogaret , qui fonc
dans un regiftre de la Chancellerie , & de deux a^rrefts du Parlement des
années MCcccLi..£è mccccliii.
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D'A U VERGNE. Llv. IL
nr.
fiOUUXîNE.
■ tfttriuU. Am
«M|IM. ^« «.
Bttâuâ JL du nom, JUrnommé le Grand , Cvmte de Claifmmt^
J>éU^bi» étAwœr^e , & fei^Httr h Mervueitty
CHAPITRE VIIL
I ' £Mce,appeU^coiiiimimàMttkCbaitt
Camus , fut auflî furnomméleGruid , lioft tmmt, nti
a caufè de la grandeur de fôn corps , comme [î*
^ quelques autres , mais à cau{è de fes gran-
^ <iesaâioiis , par klqaelles il fe fit un (î grand
& fi bean iiom , I^oiffiit ayam ren& cei^ FHi!^
moignagc qttil «fUit un gr^nJ Chef. AuiB
cil il marqué dans un arreft de l'ann^
Mccccxix. qu'il eftoic nohiUs , potent , /MMwMn.
^ pmims j ^ mMUt ngimimx,
4t fm fnfiw éê Àtem éd duvdeâm mtlè .
JÀras annui reJMtms habebit.
Du vivant de fon pcre il eftoit appelle le Seigneur de Mcrcueur , &:en
cette (][uaiice U &c à la bataille de Poicliers , comme nous le dirons en Ion
lieu.
Je trouve dans Ffinreiicaire des Dauphins <r Auvergne que Beftnd Dai»*
phin Sire de Mcrcueur fils émancipé de Jean Comte de Clairmont fut
accordé en l'anne'e m c c c x l v 1 1 t. avec Yoland de Genève fille d'Amé
Comte de Genève , qui avoïc ordonné par fon tellamcnt qu'elle ieroit reli*
giedè. Mais cme ànian<ie ne fè peut pas entendre de Berand L attendu
que dez l'an m c ce xx x i ii. il eftok marié av«tf Marie de Villemur,
laquelle luy (ûrvefquic longtemps , n'cRant itMïtte qu'en l'année
MCCCLXXXiii. cinquante ans après fôn mariage. Il faut donc rap-
poner cette alliance à Beraud II. petit fils de Jean y qui vivoic encore. H'H dtSêvijt
Yoland eflou 61Ie , ic non lôeur , comme M. Guichenon l'a creu ^d'Amé
II L Gmce de Genève it de Mahanlt de fiûulogne ittur de Jean L
Comte d'Auvergne & de Boulogne , de Gnj Cardinal de Boulogne , & de
Jeanne Godeàoy de Boulogne, lelqii^en canfîderation de cette alliaitco
Bbiii
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I
198 HISTOIRE DE LA MAISON
quittèrent audit Beraud cinq cens livres de rente qu'il cftoit tenu de payer
par çhaicun an à Guy iêigneur de Chaumonc en Maiconnois , enièmble
CDUté la juftice , cens» rentes dimts qu'ds avoienc au li^
w . ]icxe lëz Clairmont } & Jean Comte de Clairmont donna à Beraud les
' terres de Mcrcueur , Ardes , Fromental , & Vodable. Mais ce mariage ne
fût pas effcdué , Yoland ayant elle mariée à Aymeri V II L Vicomte de
: Naroonne. * . "
La premier occafion oà je trouve <]ue ce Seigneur ^eft employé fùtà
."la journée de Poiâiers en Tannée mccclvi. où il fê trouva avec la
y«yj»»W.i.Nobleflè d'Auvergne , afKivoir avec le Sire de la Tour , le Sire de Cha.
***■*"• lencon , le Sire de Montaigu , le Sire de Rochcfort , c eft à dire , comme je
.. . . le crois , Ame Dauphin fèigneur de Rochcfort oncle du lèigncur de Mcr-
cueur, le Sire 6c u Chaite , & le Sire d'Apchon.
> En l'année mçccl i x. Robert Canole Capitaine Anglois eflant venu
en Auvergne avec trois mille combattans , la Noblcflc d'Auvergne &: du
Limoufîn avec le Comcc de Forez s'aflembla pour le combattre , & les
rtê^mrtv*t.i. Anglois le difpoferenc aulli au combat. LesSeigntwrs de Pr Ane* ordonnèrent
*^ dmt bâtêtiies , 4V0i f m tbâ/êimi km emq mUê bomms, & âfwat U fn^
Wtttm kâàttlle le Damphin d'Auvergne Comte de Clairmont , f appeiktt m
• ■ ■ Beraut y fi détint illecques Che^alter , ^ lei A bjtnniete efurtelée d' Auvergne
(§y de Merquel. Si ejhit dele^luy Monfetgneur Robert Dauphin fin oncle y
le Sire de Montugn , le Stre de Chalenco» , le Sire de Rodtefm , le Sire de Serig"
ète y Monfeignew Godejrcy di 'Btf^tfftii ^ flnfeurs jeems Efmjfers |£f Ùmo*
fin, de j^rcr , d^ Auvergne , ft^ de Kouerpu, Mais 1» Anglois eftant avertis
■ • • de la grande puiflancc des François fc retirèrent pendant la nuit. Jj^iumdces
Seigneurs d'Auvergne l'entendirent , adjoute Froiilàrt , ils nmpinnf lettré-
VMtcbée y & r *IU chafcun en fn wAtfin,
dSh.ttfi âpns tékJl caiûon y fiu tmtê 0- fait b mamgt de » geétii
Çhe<valier Mon/eigneur Beram Dauphin £ Awverqne a la, fille du gentil Comtt
de Fore fis , qu'il avait de U fxur Monftigneur jacquet de Bourf^on. Ce fut
, avec Jeanne de Forez fille de Guy VII. du nom Comte de Forez & de
Jeanne de Bourbon fille de Loiiis 1 Duc de Bourbon 6c de Marie deHay>
fMHw MCI. Haut. Le contrat de ce mariage eft du xx 1 1. JuiniicccLvi i. faire»
prefcnce &par la mcJiation du Comte GuydedfeRcnflàiddrFbicz fon frci c
& des Seigneurs d'Apchon & de Chalencon proches parerits de Rcraud.
Il ne provint de ce mariage qu'un fils mort jeune & une fille appcllee Anne
Daupninc , qui fut Comteflè de Forez y puis Compilé de Clairmont & Dau-
phine d'Auvergne par la mort (ans lignée de la Dauphine Icaniie (à niepce
nlle de Beraiid IIL de ce noin. Jeanne de. Forez deccdadans le diafteau
de fâint Cirgues en Auvergne le x v 1 1. Février m c c c l x i x. comme il
eft marqué dans l lnvcntaurc des Dauphins d'Auvergne , où il ell dit qu'en
cette année là le Prieur de la Voûte ^ le Curé de laint Cirgues conlenti.
rent Se accordèrent que Beraud Dauphin fit traniporter & amener les'
corps & oflèmens de feue Jeanne de Forez (à femme & d'un fîen fils malle'
décédez au chaftcau de lainr Cirgues , (èpulturez au monallcre de la Voûte,
dans le monaltere de làinc André lez Clairmooc Imvanc 1 ordonoance d
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D* A U V E R G N E. L I V. ÏT. 19?
clcâion de fepulcure &ce par ladicç Damé. De ce narre il eft ayfc de
recueillir qu'eik nooniK en couchei qu'e&e eflniiaeooiicliéed'im fil»
qui mounit en iDcimeKmp8qw(kincce.Noi»pai]e^^
«litres mariages de Bmud.
' En l'année m c c c l x. il fût convenu à Bretigny prez Chartres qu'en,
exécution du crai<^é de paix entre le Roy Jean &k Roy d'Angleterre o»^/"/"'**»*
donnneroit des pftaees au Roy d'Angleterre , ftffinranr pmfieurs Princes du '
ikig âtantrek gna&ds Seigneun , parmy le(miek eft nommai vDai^hitt :
d'Auvergne, comme ileft naarqué dans Waliîngham & Froiflàrc 6c dans
Jcs Ictrcs de ratification dudit traiéVé expédiées par le Roy Jean données à
Boulogne le x x v i. Octobre audit an , Iciqueilcs ont ciïé miks au jour pa«
k R. P. Edmond Marcene rebgieux Benedi<5tin. UfittdoocenAngkcerMi
en ofta^ avec ces Princes 6c grands Seigneurs, y demeunitreise aa», '"'^
9M il dejptndit bten ciaqmante deux mi/rama , comme il eft marqué cnTuvi vinwwMOt
rcft cire cy dcflùs. l! cft parlé du Comte Dauphin d'AuVergne , ^ui fi pro
lihtrAttaue Ktgts obfidem œm/htmt m AmgliA , dans des letres patentes cxpe^
diécs en l'année mccclx. qui (bat dans k regiftre lxxxix. duTre^t
«les Ckanes. BeUefincft , qui voyoic que k Dauphin' d'Auvergne efloirtti
Ao^eterre pendant que kt piUanb «m royaume ravageoient (es terres ^fl
creu qu'il y eftoit prilonnier. A la vcrité il eft marqué dans l'arrcftqueje
viens de ater qu'il y fut rzn^onne à trente ml francs , à quy il fut mis à tauft
de fi Comté. De forte qu'on peut bien luy appliquer ce que Charles Ber-
nard dit de Loûis IL du nom Duc de Bourbon gendre de Beraud ,qui fîis
au (Ti l'un des àùag» du Roy Jean en Angleterre , &: à fis de^Mns comme
Beraud , ^'id fifjf m di fin ffêmèf fimme* dt dtmm fmr i'mtù9
jflegé.
Pendant qu'il eftoic en Angleterre en oftage il efiablic en l'année
M C C c L X V. Aaaé Dauphin feigneur de Rcxrhcfort fim onck Gouvemear
de fcs terres pendant (oit aUènce fie pendant tout le temps qu'il devoit ,
tenir cirage en Angletenc , comme il eft marqué dans l'Inventaîie de»
Dauphins d'Auvergne.
Nous avons remarqué cy deflùs que Jeanne de Forez ù. femme mourut
en l'année m c ce l x 1 x. à £unc Cirgues en Auvergne Tous ceux qui fe
Sam nie(k£ Jonques à prefènt de parler des femmes de Beruid ont die
qu'après la morr de Jeanne de Forez il convola en fécondes nopces &pric
à femme Marguerite de Sancerre fîlle & héritière de Jean 111. du nom
Comte de Sancerre. Mais ils (c (ont grandement trompez , cette Margue-
lite n'ayant efté que là troifiefine (ènme. Il efi>odà dônc en féconde*
E Jeanne de Boulogne fille de |ean de Bouu^nc liagtÈtar de Mont-
, qui fût aufH Comte d'Auvergne , laquelle on a accouftumé de
pour femme à Beraud I. père de ccluy cy. Mais le contrafb du
mariage de cette PrincefTc citant du mois de Juin mccclxxi. 6c Beraud
L cflanr mort longtemps auparavant , il eft évident que ce mariaee ne
peut pas luy convenir , & que par confèquentc'eft avcclôllfilK qu'dk fliC
maricc. 1 Ik- mourut le premier jour d'0(ftobrc mCCClxxiïI. fans enfans.
£c c'eH pour cette railbn que dans unajrEcft die l'an mC C 6 Çkix. où k ^^'^ ''^
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zoo HISTOIRE DE LAMAISON
généalogie de Bcraud il. tlt dcduitc, il n'ctt parle que de deux mariages
contiadteÈpar luy , parce qu'on n'y parie que de ceux <]uiavaiaitpFO<lott'
ées et&xui Cor U-s'agi(Iôic du ponage des biens entre les cnÊuis. Ma»
*»nN*f j«j f^ins un aune arreft de l'an mccccli. il cft dit cxprcfTcmcnt que cum
tnbus mulienbut fùcccjfiiè ^ ultmo cum quadam Mar^attt* de Sacroetfift
eju/dem hci Comttffa, miurtmonuliur copuUius fittrit.
■ Il-fe Mmaria^dMicpoiirkiinjfteime 'f^^ au mois de Juin de l'année
rr.,if*r/t.,f.4. M'C c c L X X i Vi ayeic Marguerite de Sancerre, laquelle eftoit , au rap-
port de FroifTirc, une moult ait tant Dame (S^ de grand prudence. Ellccftoic
fille de Jean m. du nom Comre de SAncerre cV (ie M irr^ucrirc Daraedc
Mermande en Anjou , oc avuit clic mancc auparavant, du vivancdefoa
pere y avéc Girard Siré de Raiz , qui niounic peu de temps apre& tatt
M,;}, f.nt^i d, mariage. Le R. P. Auguftin du Paz cfcrit dans la généalogie des Barons
»fu»i»if.i.n j^^.^ ^ Girard Chabor Sirc de Raiz eut de Philippe Hcrti an ! fa f-cmnie
deux cnfans , Girard , & Jcinne , lelquels je rrouvc nonm^cz en deux arrefts
du l^aiicmcnt de Pans des amices mccclxxx. «Scmcccxc. où cette
Jeanne le qualifie Dame de Raiz, comme eftanc lœur^ feule herinefede
&a Girard (êigneur de Raiz. Le melnie auâeur adjoufte que ce Girard
n'eut poinr d'cnfms. Ce qui eft vray. Apres fà mort Marguerite de San-
cerre ( î \ . cipoula Beraud Dauphin d'Anverj^nc , &r cni^cndra, comme
du rroillart , iuiiù cnfans, qui iont tous nommez dans i arrcit de mcccclix.
donc nousàvons dejaparlc , «Scicrqueb Qous nommerons adfi àla&idece
chapitre.
Fn la melmc anncc \icccr r.xiv. aprcr; Pafqucs le Duc d'Anjou,
wtiifm'*ri.t. qui le tenoic en Pcrigord, Ht une grande aflèniblée de gens pour aller
***■*"* niirc la guerre en la iiaute Gakogne. Le Conncftabledc France y elloit
avec ohe très grande quantité de noblefle de Bretagne , Poidlou , Anjou,
de Tourainc , de Gakogne , du Limoufin , & de l'Auvergne ; parmjr
laquelle font nommer, le Comte Dauphin d'Auvergne, &: les Vicomtes
de Carraaing, de Villemur , & de Ta lard, lefqucls je aonune icy pacde
qu'ils eftoient tous proches parens du Dauphm. .
n «ft marqué dans rinvencaire des Dauphins d'Auvergne qu'en l'année
MCCCL XXV I L Geraud de Rochefoit & &. femme vendirrât à Beraud
Diuphin fèigneur de Mercucur tous les ccns 6c U juftice qa'ik avoîenr.
en la ville de Marcugcol Lambron.
En la melme année , après que le Duc d'Anjou Ce fut retire a Touiouie
auprez de la Ducheflê fa, femme , qui eftoic nonvellemenc accouchée d'un
beau fîls , les Seigneurs qui efloienc aufwez de luy Ce retirèrent , ^ h
«mSwfiMi.». Ma.refchd de Sancerre s'en alla en Auvergne en confinant le [nmtc DA'.tphin
***** d'Auirr^ne les Barons d' Ait^^'er^ne qui guerroyaient aux Aagluis qui je
Umient en Limoufn tS en Kouerme jur les frontières d Auvergne, Ce Ma;-
refehal efioic oncle de la Dauphine d'Auvergne femme de Beraud.
En ramnée mccc lx x x 1 1. Beraud fut en Flandres avec le Roy, &
fiit compis avec Jean de Boulogne dans le nombre des troupe'; qui
dévoient eflre auprez de la perHinne du Rov , comme nous Tr-i'/ons ili. |a
remarque cy dcilus page 146. en parlaiic de Jean IL de ce nom Comte
d'Auvergne. An
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D* A U V E R G N E. L I V. n. . lot
Au recour de cette expédition, comme les Seigneurs qui avoient (ûivy
fe Roy demaiidoiencd'dtre payez de ce qui leur eflok oeu pour les deu
penfès qu'ils y avoieni: Butes, Us fitntu t^gne^^ die Froil&rt » fkr kmrs rrngtMvJ.^
terres & pays a prendre ce ^ue le K rf leur det'Oît pour les fèrvices tju'ils luy '^fM»*.
A'votent ftits en Flindres ^ pour les ncquïtier envers leurs gens, Froiflàrt
nomme parmy ces Seigneurs le Comte de Blois , le Comte de la Marche,
le G>mte d'JEu, le Comte de£unt Paul , le Comte d*HarcDun, le Comté
Dauphin d'Auvergne , U le Sire de Cmic^.
En la mcfmc année, comme il eft marquedans l'inventaire des Dauphins
d'Auvergne , Geoffroy Sire de Monrmorin vendit à Beraud Dauphin
le chaileau & challeilenie du Bois pour le pruc de deux mil anquance
livics. Dans le mc(me inventaire il eft ftic mentioii d'une iêntence de
l'Auditeur du Pape en Avignon ^ par laquelle ee lèigneur de Montmoria
efl condamné de laillèr au Dauphin la poilèifioii libre de. cette chafld«
Icnie.
Pendant que le Comte Dauphin eftoic en Flandres avec le Roy , v. tj a/»»» «
Aymerigoc Marche's , lequel avec fcs compagnons pilloic l'Auvergne , fe F^^^^îît'-i.'».
finît autant par adreflè que par force du c^iafteau de Mercueur & le '*^'
mit entre les mains des Anglois. Ce qui eftant venu aux oreilles de la
Dauphmc, laquelle le tenoit à Ardes, elle envoya incontinent dire aux
Efcuycrs & Chevaliers du pays qu'ils luy viniTcnt aydcr à rcconqucltcr
fim chafteau. Elle fût promptemenc ièrvie , 9c le (lege y fut mis incoa-.
tineat. Neantmoins , comme il n'cfloit pas facile île le reprendre pair
force, on mit 1 affaire en négociation, & Aymerigot le rendit moyenant
la fomme de cinq mil livres qu'on luy pava cnm pt;int , ou bien cinq
mil florins , comme Froitlarc dit en un autre endroit. Ce qui prouve va. ».
rie florin valoit un fianc. £t cependaint je trouve dans lé conùââf Itjwllt *'
mariage du Mareichat de Bouciquaut & d'Antoinete de Beaufort '****»^"*^
pafle en l'antK'e m c c c x c 1 1 1. qu'en. ce temps la vii^.miUe florins Àe <
valoient que ieizc mille frincs.
Dans le compte de Jean Flamenc Trelorier des guerres il eft dit '
qu'en l'année mccclxxxiii. par letres du Kof données à
Paris le x xx. Décembre il fur ordonné au Daiq^hin d'Auvergne Comte ;
de Clairmonr retenu au nombre de cent cinquante hommes d'armes
pour Icrvir ez partyes d'Auvergne ailleurs deux cens francs d'ellat par
mois outre & pardtiTus les gages de luy & dcldits cent cinquante hommes.
Et plus bas il eft encore marqué qu'à fiit menu au nombre de qixaraâte
Arbaleftrieirs de cheval outre & pardcfTus le nombre de cent cinquante
hommes d'armes cydeflûs ; delqucls Arbalétriers Antoine de Plailancc "
fût Caniraine avec un Conneftable , &: il leur fut ordonne , nu Capitaine
quarante francs, au Conncitable vingt quatre iraiitb , tx à cliakun Ar-
baleftrier douze francs par miMs.
En l'année mccClxxxv. le Roy Charles VI. s'eftaht refoiu de fw^WM^».
paHèr en Angleterre avec une puiffante armc'c, il le rendit en Flandres «'♦4i-4f.
avec une partvc de fa Noblcne èc de les troupes. Il avoit auprès de luy
k Duc de iSar, le Duc de Lorrame, k Comte d'Armagnac, k Comte
tmt J, ' Ce .
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xox . HISTOIRE DE LA MAISON
de Savoyc , le Comte Dauphin d'Auvergne , le Comte de Genève , le
Comte de fiiine Paul , le Comte d'Eu, le Comte de LongueviUe, le Sire
de Coocy , Meflîre Guillauine de Namur , & plufieius autres giands
^eiVneurs de France. Mais ces çrands projets & ces grands prepararife
n aboutirent à rien , le Roy ayant à la luggeftion de ceux qui n avoient
pas efté d'avis de cecce entreprifè donné congé à lès troupes ians avoir
lien ûk. Ce npA £dcha betuicoup de gens , & nommemem le Comce
Dauphin d'Auvergne , lequel jnia ikritfay parlant à Fraif&R, qui tûok
là prefcnt, ^«V/ a'mh des fmurveances pour dix mille frimes fmr b^^^ m«it
il n e» *mt pAS mille de retour. Bncores l^ùfferent Jès geiu tout perdre.
En la mcfine aimée lÀDuc de Bouii)on , après avoir pris la Roche Sen-
nadoiie à deux làenës an de&s de dairmont , s'en allai Jbedes *pmiiCmtt
twintij^ îif Dmfbin , le fiftqf* moult grandemeut , dît d'OrronvilIe, cjT iMin «lU
éUt Puj Naflre Dame , où il s'efloit itHié.
Trmvti it u. En l'annc'c mccclxxxvii. Beraud Dauphin Comte de Clairniont
^f'^» & (èigncuf de Merôieur hoir & coaGn de feu Beraud Dauphin feigneur
de Hochefen: vendit à Maorin de Tounel (èigneur d'Alegre pour le pris de
trcHs mil dnq cens livres la moitié par indivis de la terre & feigneuriede
Meillau , excepté & refervé à M. le Comte cfdites chofes vendues la foy& .
epteoc reierve a M. ie<^omre cidites cnoles vendues la roy(
1 hommage , louveraineté & reflbrt. Lequel hommage ledit Heur d'Alegre
Et le melme jour au Comte , lequel donna wdic iùrur d'Alegre la haute.
'^'^^ moyenne, &bailêjufticedu lieu de Toond.
L'année d'après le Comte d'Armagnac Ce tran^mctâ en Auvergne pour
négocier un traité avec les bandes de pillards qui ravageoient le pays. Ils
luy donnèrent parole de vuider entieremoit le royaume moyennant U
Ibmme de deux cens cinquante miUe francs qu il leur promit. Ce que les
habitans d'Auvergne , Quercv , 6c Limott(m promirent d'exécuter, afin
d'avoir la liberté de leurs perfiinnes & de leurs biens. Quand cet accord
9»^(Ênv»Li. fut fait , le Comte d'Annigmc , dit Froifîàrt , pria au Comte Dauphin J'âu,
vergae , qui efiott un grand Chef ^ de traiter avec Tefte noire , qui tenoit le
chaileau de Ventadcnr , Ac d'aller en fiiice vers le Roy & Ibn Confcii pour
&re leursbeibgnes plus fermement & authentiquement. Le Comce Dan-
{>hin s'y accorda , & exploita tant par (es journées qu'il vint à Paris, &de
à à Roiien , oii le Roy iê tenoit. FroifTart raconte bien au long toute la
négociation du Comce Dauphin , laquelle alla bien ientanem àcauièdes
* -dimcultez que le Con&il du Roy y fàilôit.
' Pendant que le Comte Dauphin cfloit à la Coor, il apprit quelesoom.
pagnies de brigans s'elloient làifis de la ville de Montrcrrana en Auver-
fWjffirt w. j gn^- 11 en fut bien chagrin , Se partit incontinent de Paris pour fè rendre
•t«^io).io4. Auvercnc , laifiânt tout ion eitat derrière , & chevaucha luy & (on
page feulement le chemin de MouUns en Bourbonnois pour venir en
Auvergne , te renouvcUoit tous les jouis chevaux. Cepoidant les pil.
lards UMndonnerent Montièrrand deux jours auparavant que le Comte
V pcDt arriver. g>»ind il en fceut U xerité, dit Froiflàrt , il chevaxtcha un pen
plus A jon <^e 'Vint à Joint Fomrfai» ,& deU À Moulins en 'BoutbonnoUi
y iàmmvithtiudiepdi BmtAm/kfiUt^fdâvm efiiMiie effrayée 4$
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D* A U V E R G N E. L iV. î î. * ' • lof
ctttt AVânture , & toutesfois qumd elle /c^ut qu iU efiMtnt retraits^ elle /h
ftjoêifi iê «r nptt fin p iys efioit plus a.j]ui £ qui dmuM^ ' Pât fiy , dit U-
Cmtt Dii^Mi:, Je 'voudrtfKÊ ipk'il m'eufi amfié gnuulfmenf ti fwin^lUfdg.
ijui s en font partis fitjfeat encam dedâ» MmUffimuii nd»s^ Cér- s*Us
paient , ils y finiraient m&l. ^ ■
, En 1 année m c c c l x x x j aa moi&.de Juin le Cisinte Dauphin fud
à Riom- en Auve^oft aux nopces jde Jean Duc dé fibtiy de de Jeanne âei '
Boulogne , qui/irm«r wumU gr*nd*t ^ coaaatt die ïraiflârck Nous eh avons» ■ ' •
parle plus amplement cy deflîis page ip.
A la fin de la meltne année le Roy Charles VI. ellint à Touîcnifc gae^cl rr»;/«»#«< «»
contre le Duc de Tourainc ibtt iircrc ou il (croit plulloll à Paris c^ç luv^.'^'*' *'
La gageure fiit de cinq mil irancs. Ils pardtenc à la mefine heure ', lô
Roy avec le Heur de Garencieres , fit le Duc avec le Seigneur de la Vieu£.
ville. Le Roy mit quatre jours &: dcmv pour arriver à Paris , & le Duc de
Touraine n'y en mit que quatre ôc un tiers. Amfî il <j:.iigna la gageure
Cependant le Duc de Bourbon s'en retourna par ic Puy en ion pays Se
alla voir , chemin 6i£mc. i Çoa Jbeaupcre lei Comte Dauphin .d'Aùvecgnë
& la Comteffe Dauphine & Tes cnfans.
F.n l'année mcccxc. le Comte Dauphin voiilinr ncrnmpagner \trrtmmf^^>
Duc de Bourbon au voyage de Rirbjiric, il fir fon ccitament, par lequel
il inftuua Ion heruier univericl Bcra.ud ion his, auquel en cas qu'il mou^
nit (ans enfàtis mafles il (ùbftinia Jean Dauphbi iôh lècond Apres
quoy il partit avec fon frerc Hugues E>auphin. Eftant arrivez en Barba- f,«/,rtW.4.
rie , le Duc Chef & louvcrain de ce voyage afliegea la ville d'Afrique ,
c'cftà dire Tunis , comme il ell explique par d'Orronville dans l'hiftoirede
Louib iil. Duc de Bourbon , où U pcnt beaucoup de jgcns de marque a un
aflâuc. Et enfin on fût obligé de lever le fîege 9c .de s'en retournier hoiu
teulèment. De quoy les Génois, qui avoient embarque' les Seigneurs de
France en cette prétendue conquête , efloient fort defplaifànts. D'autre
codé il (c refpandit un bruit dans l'armée que les Génois avoient trahi les
' Chre (liens & s'eftoient accommodez fecretement avec lesSarrafins. Ce que
la plus grande partye des Chrefticns croyoitéedilôitainn. HnfmnwrMwt
Seigneurs (st Capitaines le Duc ât hawhon , le Comte Dauphin ^ànvnffU »
le Sire de Comy , Me/fire Guy de U Tri mouille , Mffftre feun de Vienne , ■ '
Meffire Philippe Barp^voent bien tout claittmtnt comme il en pfpour
. €t ttaitt itpmims ia ptge fi fondémmmt. ■ te Comte Daupbin Çt mit en niji. é, umu
woxx avec le Duc de Bourbon pour s'en revenir en I^ance.^ & fut avecJij^J*Mn
luy en Sicile & à Me(fine, où ils demeurèrent huidl jours. Là le Duc de
Bourbon fit Chevalier N4ainfi-oy foigncur de Clairmont Se de Mefline j
lequel luy fie preiènt de deux courfiers, Se un au Comte Dauphin. Apres
quoy ils vinrent à Marlêille, & delàénAuve^ne.-
Le Comte Dauphin mourut le xzt. Janvier , comme il eft marqué dans
l'ancien Obituairc des RR. PP. Cordelicrsdc Clairmont, ou le xvi t.
félon l'Obituairc de faint André' , en l'anne'e m c c c x C i x. c'eft à dire,
l'an M c c c c. félon la manière de compter d aujourd'huy , comme il eft
masqué dans un aneft dii pulemeÉt ^ où tl eft ■auiflî'diiR ^tie & femme « 1VM«M^ if^
ToMT /. Ce ij
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104 HISTOIRE DE LA. MAISON
c'cft à dire Margucntc de Sanccfre , avoit le bail ou la garde noble de
Ês difans: Elle refta^weu^ jufques en Tann^ mccccv i ii. qu'elle le
maria pour la croiiîefme fois avec lacques fei^ncurdeMonthieron Comté
éc MauleVrier. Quelques efcrivains célèbres ïuy donnent encore un autre
mxrv , aCivoir Jean dic Lourdin feigneur de Saligny Conneftable du
royaume de Sicile. Ce cjue j*ay bien de la peine à croire , parcccjue je
fois dans jun atreft àc Vansiêc ne c c ex v 1 1 1. qu ayant imem^ aâioa
'•wwf 171. contre le 0»nte Etonplnn poBr taôibn de la fucceiHion de cette Dame ,
il n'allcgiia pas fcs paifVes dotaux , mais Ce fonda (culement fur ce qu'cflant
(on cnufîn au croidclrac degré , ôc luy ayant rendu plufieurs fervices con.
fiderabics , elle luy auroit donné pendant ù. vie l'iuafruit des cballeauX
ê6 chaftelleiiics de Sagone, deMoBtâocoiE, 8? cte Vailhc, cdèmUe de
la Comté de Sancerre & du dttfleàa & efaâftellenîe de Chaqnnon. Or
il eft certain que s'il avoit eftr fôn mary , il auroit parlé autrement , ellanc
d'ailleurs homme de qualité & de mente. Meilleurs de Sainte Marthe ont
remarqué dans la dernière édition de l'Hiftoire ^nealogique de la Moi-
iôn de Fiance que Jacques de BotnfaonGbnne de k Marche Sc^c Caftres
«(bot allé en Sicflc elpoufer Jeanne IL de ce nom Reyne de Sicile , il y
...fut accompagné par Lourdin Sire de Saligny , lequel rendit de fi grands
• (crvices à ce Prince devenu Koy de Sicile que pour les reconnoifh-e il le
créa Conneftable de Naples & de Sicile , & Hiy donna la principauté de
Tareoce Se trente mil ducats de rente , recontioiflànt par ik deckraiÛMï
de l'an m c c c c x v. qu'il luy avoit mis la Couronne fur la téfte.
• • De tour ce qui vient d'eftre dit il eft ayfë de voir que ceux-l.\ fcfont
trompez qui ont creu que Beraud avoit elle le premier mary de Margue-
rite de Sancerre. En quoy neantmoins ils onc lùivy ce qui le lit dans un
arxeft del'an mccccxxxxx. oà il eft dic que cette Dame «voit eu
deux maris , le premier Beraud Dauphin pere d^autre Beraud, & le fecond
Jean de Momberoo.
Srfans de Berdui IL du mm Càmif de CiatrmM , 'Dat^hm
£Atmtrfnt, de feAtme de Fere\ fk première femme.
9MKttth97i- 1% Nne Dauphine mariée en l'année mccclxxi. avec
dirpenfe du Pape Urbain V. à Ardes en Auvergne avec Louis IL
Duc de Bourbon , auquel elle porta les Comrez de Clairmont & de
Forez. Us vdquîrent en une très eftrotie amitié , comme tefmoigne d'Or-
Bif.iifttH» ronville , qui marque que ce Prince aymoit la Duchefle fa femme de iraye
nLunt *)■ ^f^our. Elle eut piufîeurs encans du Duc fôn mary , tous morts en bas
aage & lâns lignée , à la referve de Jean L du nom Duc .de Bourbon
Dm TiBMf. & dHàbeau de Bourbon , laxpidle eftoûE encore au mcHidc en l'année
j^!im$f.tfy MCCCCLi. comme il conile d'un arreft de cette année là. Le Duc
mourut à Montluçon k- x r y. Ao'jft mccccx. & fut porté au prioré
deSouvigny en Bourbonois, ou .il tut enterré avec là femme dans une
chapelle qu'il y fie baitir. Anne (a &mme luy fùrve^uit long temps ,
^Icrcniaficr, fit fiwL tcAaoïent le xlx.; Sepconbre liccccx. &
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C?£^ 'SJôrnhe^ic a, mu' ^aùr pcna^ <J?Ol
On V CL aujsy e-nterT^t^-' daru la^Juù
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7riii|:ii|||||Mir
Hllillll[fll(ll£llllllllll!llllipillllMII^^
iiiuiiinuuiUiiuuiMiiitMrinuuiiiiiuiiiiiiuiiiii<iutHiiiinnuuiuiMiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiriHiiiitiiiii(ii
iiiiiiiTmriiiriiiiinniniiiiH«iiHtiin^mnl«nin%iii;imi:M;mi|hH
tfcrgm^&^ ComtzJ\c sa^
.Af^ âôCLiZ. I. dic nom. S<:Otcc- — ^
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. I ■ •
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D' A U V E R G N E. L r V. I L - xo^
encore un codicille quatre -dus- aptes , & fiic nifld encerrée à Souvi^y Hi/i de su-
ave c Ton mary dans un tombeau eflcvt: de terre, où font lau» iîgurcs JÎÇf''"*'
-ayant les mains joinrc;, comme ils font repreientcz icy. ' *i .
. On voit lur ce tombeau une ceuuurc iur kîquellc il eft cfcrit EsPBR ancb.-
Cdiotc U éev'dc de ce Prince. Un aiiâettr modeine dit qu'au oemps que s»
le Duc cCipoaù. la Princcffe en la ville d'Ardcs il inftîoia auffi' l'Ordre J^^^'i^t
des Chevaliers de Kollrc Dame, dit aurrcmcnt du Chardon, compofë
de vingr-{ix Chevaliers km reproche & renom mc7. en noble fie vail-
lance , Ôc fit iuy 6c les iucccllcurs Ducs de Bourbon chefs & iouveraio» ,
d*iceluy. Ils poriùîenck cdmare develotirs bien cetefte doublée de âcinr
rouge j brodée d'or, & (ùricelle en mefme broderie cemoc EsPBRAitCXln
Elle fcrmoit à boucle ardillon de fin or cbarbiUonnez & déchiqueter
avec l'elmail de vcrd comme l i celte d'un chardon. Un autre audVeur r>^<^ *
moderne elcnt que ia dcviie de cette ceinture avoii cite ingenieulèmenc
itivencce , k cetnniie marquant dans fe» livres làcres la ferce k valeur^
& la vertu » les Princes de Bourbon voulant dire & peuecftre de là inférer
qu'ils efpercMent avec la valeur fc maintenir dans le rang Se dans la dignité"
que ia nature & la naiffance leur avoient dc^nnc' , &: qu'ils embrafleroicnt
à leur tour l'Eilac comme la. ceinture embraiic le corps. En quoy ils ont
«tt raifim, dilènt Meflieurs de Saiaie- Marthe , leur eiperançe n*ayant
cflé vaine ny fru(lrée , pui£]ue quelqttes.empe^chemens qu'on leur ait
apporte', & quelques efforts que leurs ennemys ayent tenter, enfin Dieu
leur a fait cette fpeciale grâce de parvenir à la rmjronne de France, &
de cueiUu: sunCi le fruit de leur EsPERANCii par le moyen de la
generofîtë du Roy Henry le Grand i(Ei de cette haute tige. -
Cette Princeflè a fende à Souvigny deux anniverfaires & une Meflè,
qui Ce célèbre tous les jours immédiatement après Prime en la chapelbe
vieille. Et pour ce lujecl elle donna aux Religieux de Souvigny k terre
de Crcilangcs par letrcs du x x 1 1 1. Novembre mccccxvi.
Je nay pas peu trouver l'année du decez de cette Prince(Iè , maiK
feulement <|u elle fiirvefi]uic long temps à (on mary 6c qu'elle devine
Dauphmc d Auvergne par la mort (ans enfans de là niepce Jeanne Dau-
phine Ducheflc de Bourbon. Et amH le Dauphmé d'Auvergne courba
par elle en U mailbn de Bourbon , & eft enfin encré en celle de GaftcMi
de France Duc d'Orleansaunioyen de (ôn^nariageavec Marie de Bourbon
Ducheflè de Montpender , donc l'heritiere feiie Mademoilèllc mourant
làns enfans laifTà par ceiVament à Philippe de France Duc d'Orléans àtn
unique du Roy Loiiis X I V. le Dauphmé d'Auver^oe.
Enfans de Berau i IL Comte de Clairmottt & de J\dar^eritg
de Sauarre j'a iroijtejme femme.
BEraud III. du nom Comte de Clairmqnt, Dauphin
dV^tnrergne, qui aufa. Ibnchapitie.
JBAM DaV» HIM . QWIt ftvautt £w pCTC ^K» .
C« uj
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%cié . HISTOIRE DE LA- MAISON
L o S i -S ' p A u p ti I N mon avaat ^ pot taris lîgn^;
Robert D avvhïk (êigneur de Mercucur & de VerddàsL • Efl
fà jeuncfle il fut religieux profcz de l'abbayc de la Chaifc-Dicu en Au-
vcrc;ne , Abbc Yiloifc, & }■ veiquc de Charcrc^ en î'anncc MCrccxxxri.
avec faculté de tenir pcrpccuclcnient en commcndc i abbaye d YlTbirc,'
de laquelle il eft appëllé àdminiftrateur perpetûel én un arrcft de Tan-
M c c c<: X L I X. En (iiice l'Evefchc d'Alby ayant vaqu^ par la monde-
Pierre Nepvcu decede' à la fin du mois de Scptetiibre on au commence-'
mcnc du mois d'Oclobrc m C C C C x x x i 1 1. le chapitre d'Alby procéda
a i clcciion d'un nouvel Evefque luivanc les formes canoniques & le décret
du Côtidile de Bafle, te cfleiic-Bciiaaid de CaiîUàc Prevojl de l'Eglife^
cathédrale d'Alby. D'autre part Robert Dauphin Evcfque de CharOYS
recommande au Pape Eugène IV, pour Ùl grande naifïànce & pour Coti
mérite particulier par le Roy Charles VII. par !c Duc de Boiirbon , Se
par ic Cotise de Montpcncicr , en ftit pourvcu par le Pape , qui prctendoic
n'avoir pas les mains bées par le décret du Concile de Bule , en con-
fcquence de la rclêr\'ation qu'il avoit ^ce de l'Eglifè d'Alby quand elle
viendroit à vacquer. Ce qui rcndoit , ce fcmble , rdcLlion de Bernard
nulle à cau(è du décret irritant accouftumé d'cilrc mis dans les bulles
de refèrvc. Cela caulà un grand procez encre ces deux perionnages,
qui dura long temps. Bernard s'en aUa à Bafle , où (ê'ttaoit le Condie
ânhreflel, & implora ià prote(nion , & où il efloit bien à prefimièr <{a*tl
trouveroit de la faveur après le décret de la ftfîtnn X 1 1. fait peu de temps
auparavant, par lequel les reicrves cftoicnt abolies & les élections rcita-
blies. Le Concile Iny donna des Juges , donc l'Eveique de Lubec fût un.
fis cQofirmerènc Coa eleâîon ; & enfin il y eut une lènéence donnée en
plein Concile en fà &veur le x i x. Décembre mccccxxxv. en vertu
de laquelle il foc (àcré Evefque d'Alby dans l'Eglilc des Cordclicrs de
Balle le Dimanche x 1 1. Février mccccxxxv î. par Marcin Evefque
de Leâouie aflîAë, iiiîvant la coulhime, d autres deux Evefques , allàvdr
de celi^ de Lauiâne , 9c d'un autre dont le nom a efté omis par Ve&n-
▼ain. Gtia ne finit pourtant pas le procez , qliiiût pendant au ParlémeAC
de Paris pendant un fort long ccmps. Bernard y obtint un arreft avaii-
t^eux le {cpticfme jour de Septembre mccccliv. donc Robert Ce
rendit appellant. Et la cauiè ayant enfin efté playd^ en d^nitive , Ber-
nard obtint le premià- jour du mds d'Avril m ê-c^ c l x. un autre arred
confirmatif du {weniîer, par lequel Robcirt Dàuphin fut condamné en
l'amende &aax defpens. Il mourut en l'année mcccclxi. comme
il iê reciieilie d'un arreft de cette année là , dans lequel on voit que
Bernard de* Caiîllac Evefque d'Alby fie alfigner-au Parlement Maiftre
Guillaume de Gannay Advocat comme caution pro dtfmBo conjhtgmneo
nofho Rohmo Delpbini. Il fut enterré en l'Eglifê des Cordeliers de Brioude
dans un magnifique lèpulcre contre la muraille de l'Eglife prez du grand
aùcd du collé de l'Evangile. U reprclcnté dans la planche cy jointe.
Ceux U & trompent qui < le fbdt 'fflk de Jeanne de ioirz. Il eiin deux
cnûns naturels , f yià appelle Jea» ; it Ï^boss» lUbeit; ieiqueb k
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' D' A U V E R G N E. L I V. II. 107
Charles VII. légitima par letres données à la Guierche en Touraine au
mois de May m c c c c L i.
Jeanke Dauphxnb accordée en raïuiée mcCClxxxix. *mnM(^4»4»
avec Randon fils du Vicomte de Polignac. Le Comte Dauphin £>npere
ïuy conftitua en dot la lomme de huit mil francs d'or. Moycnant quoy
elle renonça à tous les biens paternels & maternels. Elle mourut avant
(on pcre uns enfàns.
Marib Dauphins mariée en l'année Mcccc.à Guillaume de «MMUMot.
Vienne (cigncur de ùànt Gcor^s fib de Jacqaes de Vienne Se de Jeanne
Dame de Chafteauvillain. Son Frère luy condiiua en dor la iomme dë huiifl
mil francs d'or avec la terre de hatty & les villes de Chappe & de Capeile en i«.
Champagne. Elle fût roere de GudllaQine de Vienne (èigncur de fâinc Geot-
ges, deâinte Croix , de Seurre , & de Montpont, & de Jean de Vienne Che-
valier de l'Ordre de fâint Jean de Hierafàlem. Jeneiçayfijean de Vienne
qui fut Admirai de France dans les commencemens du règne de Charles VL
& mourut en l'année mcccxcvi» à la bataille de Nicopoli n'eftoit pas «rj/iv.cw/»»
fi-cre de GuiUatune mary de Marie Dauphmc , auffi bien que le Seigneur ^
de ûinc Georges tant renommé dans l'hifioirede ce Rojr. Car ils e&ienc
tous BonrguigDOBS & de mefme nom , comme il paroift par cette hiftoire.
MÀtiGOERiTE Dauphine maricc en l'année mcccciv. ^nvMwfiH'
Jean de BuciL M. Jullcl a creu quç c'eftoit Jean de Bucil Admirai de "***'
France. Ce qui ne peut pas eftrc, le Seigneur de Bueil qui a efle Admirai
de France n ayant efté eilevé à cette dignité qu'en Tannée M c ce cl.
J'aimerois bien mieux dire que ce fiit avec Jean de Bueil Maidre des
Arbaleftriers de France en l'année mcccxcvi. dans l'hiftoirc du Roy mjidiCtmtn
Charles VI. que je viens de citer. Car il conlte qu'après la mort de Jeanne ^t'»i^t^l^
Dauphine Comteflè de Clairmont de de Sancerre monc en l'année
ucc C e x X z V 1. il fut atlegué au prenez <)tti fut pour là lùccelfion au
Pûlement de Paris que Mai^;uetke Dauphine ayant efpoufë Jean Siré
de Bueil pere de l'un des preccndans à cette fiicceflion, elle avoir renoncé
par fon contraâ de mariage à la fùccelfîon paremele & marcrnele en
faveur de Beraud Dauphin (on frère. Enfin 1 affaire ayant eilé jugée en
l'année u c c c c L iv. la Comté de Sancerre efcheut à leati Sire de Bueii
fils de Jean SfC de Bueil & de Marguerite Dauphine. Il efl marqué dans
l'Arbre généalogique de la Maifon de Champagne que de leur mariage
il provint une fille appellée Marie de Bucil, laquelle fiit mariée à Baudouin
de Crenon , & fut mere d'un autre Baudouin de Crenon , en la pcrionne
duquel finitlarace des Seigneurs du nom de Crenon , 9c d'une fille appellée
Ambroiiè mariée à Jean de Champagne MarcTchal de Sicile & d'Anjou.
Jacqjuette Dauphine AbbefTedcGinrMcnoulenBourbonnois '^'<»""^4^(».
en l'année mccccxxi. à laquelle il fut conlhrué trot': cens livres de i^'i»an»f.»i.
penfion annuele & viagère. Elle cfloit encore au inonde en Tannée
UCCCCLL
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W)8 HISTOIREDE LA MAISON
lA TOUK.
CHAtmowr.
CHAPITRE IX.
OUS n'avons pas tant de chotb à dire de
ce Seigneur que de (on pcrc , non fèule^
ment parce qu'il na pas vefcu fi long
temps , mais principalement parce qu'il ne
paroi 11 pas qu'il lè iôtt^looiie tant de mou-
vement que luy dans les aflSdres publiques.
En l anne'c m c c c c v 1 1 1. la paix entre
les mailbns d'Orléans & de Bourgogne
kyant eAé conclue avec bien de la peine ,
eue fût juideleneimefine joor de Marsen
"fîît iWWj ■ ■ , ^iJ rEglife cathédrale deCAartfes en préfence
^ du Rôy. Le Moine de (âint Denys marque qu'on choifit pour tefmoins
de ce ferment & de cette acîlion les Comtes d'Alcnçon, de Mortaing,
d'Eu, de Vertus, de laMaichc, de Vcndoûne, & de Dreux, le Comte
Dauphin d - AHvergnc , les Conues de Tancarvillè, de Roucy , & de Braine,
& autres , c^ni jurcfent tous de maintenir cette paix.
En l'année m c c ce i x. le Duc de Bourgogne ayant en con(cquence
de cette paix licentié {es troupes , celles qu'il avoit tire'es de Savoye , allez
mal dilcipline'es , iè jetterent lur les terres du Duc de Bourbon oncle du
Roy , & principalement fin* la Baronnie de Bèaujen n agueres acquifè par
ce Duc. Cela l'obligea de ramaficr des troupes pour rcpoufTcr ces gensJà
par la force. Il manda donc le Comte de Clairmont Ion fils , les Comtes
d'Alençon , de la Marche, & de Vcndofme , le Dauphin d'Auvergne,
Artus Comte de Richeraont frère du Duc de Bretagne , Mcllirc Jean de
Montaigu grand Maiftre de l'Hoftel du Roy , & quantUé d'antres Seig-
neurs de fes amis , par le moyen defquels il de6b & chada ces coureurs
à n'en entendre plus parler.
Bcraud fc maria en la melme année avec Jeanne de la Tour d'Auvergne
fille de Bertrand icigneur de la Tour Y. dunom&deMariedcBo-.dognc
ComoefTe
1
.!«<
I>7
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- - D* A U V E R G N E. L î V. IL 109
Comtefll' d'Auvergne ôc dc Boulogne. Il iuy lue coniluuc pour coa? tiroirs
|«ttemek &'inat$rnek v^igt &mil^^rès. Le CooueiDauphinliiy.airigna»
pour fon doiiaire mil livres 6e rente anmlele fiv riôa chafteaii de ChàP
malicrc. Ccl.i Fur accordé le xxii. de Juillet m c c c c 1 x. ez prcfènceJ
d'Henry de la Tn-ir I vcitiiic de Cîairmotit g;rand oncle de l'accordce ,
<le Louis lèigntujr d Apciion , d HugUk. . Diupiim Icigncur de (âint CjrgueSj
6e Robert Dimphin (êigneuf jde Ru v nés , & de^Loii is fei^neur d'ElborajUi;;
tous parents «te-BeraudL jl provint de ce mari^unefiUë^ippeU^.Jcaïui^a'
de la<j[ucllc nous parlerons au chapitre fuivanr.
Le XIV. Juilkr M ccccxxvi. Beraud (e remaria avec Marguerite ''^'^j
11 •! J II lin iir M . fil U
de Chauvigny hiie de Guy deChauvigay IL dunomlt^igneurdeCnalreauy ihs„m.jun
ronx & ViccNBite de Broife & d'Antotnccé.de Côu^t la femme , LK]ueIl9''
ciloïc fille de Guillaume fcigneur de Cou&ntGranLl Maiftrc de France fie
de Maragde de C'haftcauneufla {èconde femme. Guy III. du nom Icigncui'
de Chauvigny Ion frcre luy conllirua pour tous* droits paternels 5c niarer-: j/r^'l,^
neis vingt fix mil efcus d pr à la couronne. Moyenant (juoy elle renonçai uiun f. i4>.
en iâveur de fim frere à ^us droits (ùccelfi^ elcheiv fie à e(cheoir , lèfe^ft
vant neantmoins la faculté de lûcceder à Gm froEC & à Tes cnfans aucn4
qu'ils decedartent (ans enfans &: toute cfchoctc légitime collatérale,
Beraud luy afTirrna pour fon doiiaire la joiiilTance des terres de Cl^aren^
ton & de *vlciilan, Ôc en cas <^ue le pays fût occupé par les cnnemys, I4
jotUâânce de ChîUac fie de lànit Cirgues en Auvergne,!
Il ne joûk pas longtemps de ce mariage , eftant mort le X X V 1 1 1. joqt
du mcfme mois de Juillet. Apres fon dcccz la veuve fe remaria à Jean dé '^""'•f*'*'
Bretagne II. du nom Comte de Pcnthtcvre &; de Pcrigort & Vicomrc de
Limoges , du<^uci elle n' eud non plus d'enfans que de Beraud. Il mourut
en Tannée mcccgliv. fiefii femme le xziil Juillet mcccclxxxxi.
ayant fait (on tcftamenc le jour précèdent, par lequel elle fit, enir antres
chofcs , divers legs pieux aux Egliles où Tes maris efloient enterrez.
JJn arrert' de Tan m c ce c T. i. rappnrre [\;i;nv les preuves nous apprend ''"«w^M»**
2UC Beraud eiianc au fiege de Bourg lous le règne du Roy Charles V L
t Un teftamenc , par lequel il inftitua (on héritier upiveriel Jean Duc de
Bourbon fon neveu. Et dautant t:[u*il eft dit dans cet arrefi: que ce fût
avant la naiflànce de Jeanne Dauphine fille de Beraud & de Jeanne de la
Tour d'Auvergne , il faut que ce loit avant l'annc'c mcCCCxii. en laquelle
cette Princeflc nalquit. Ce fut donc en l'année mccccv i. en laquelle
la ville de Bourg (ituëe fiir laGaronne entre Blàye'fieBourdeaux fiita(Oe< tf«^M^
gée par le Duc d'Orléans., Ce teftamenc fur fait en un temps auquel le
Comte Dauphin n'efloit pas encore marie. Mais après la nailTance de û
fille Jeanne il en fit un aurrc par lequel i! caffa le premier. Outre que p„^f.§94t
Jeanne luy (îicccda ab inujiAt , coma^e la riile unique & Ion héritière ,
£ms aucune diflScul^ te fitm aucune oppofîiion de la pan des Seigneurs
de la maifon de Bourbon.
Aprcz le decez de Beraud , y ayant eu conrcflarion pour raifon des
{ûccelïlons de Beraud 1 1. lùrnomme le Grand &: de Marguerite de San-
cerre là femme entre Charles Duc de Bourbon , Louis Comte de Monc-
Tûm /. Dd
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ilo HIST OIRE DE LA'MAISON
pender ion frère , liabeau ide Bouibon leurtame , Roben Dauphin £ve(què
aAfiiy ]kcquccce Dauphine Afabeflê de ûàat Menoulx , Bjenrand de la
Tour VI. du nom Comte d'Auvergne *c de Boulogne , Guillaume de
Vienne firigncur de ùim George , Jean feîgneur de Bueil , Loiiis de Bueil
(èigncur de Mcrmande (on frère , Pierre d'Amboifè (èigneur de Chau-
snonc ôc Agnes de Bueil ià femme , cette conteftation me Hnie par une
tculfiâioB poifêe peu de temps après Son decez tmtt les partyes ; &
par cette tranfà(Stion les {èigneurics provenans de b fiicceflton de Jeanne
Dauphine qui fc rcgiflènc par le Droiwl efcric furent adjugc'es au Duc de
, Bourbon & au Comte de Monipencicr, & le ncrs de les autres biens i
€Ux &c à leur tante liabeau. On adjugea au Seigneur de iaint George la
^uauielme partye de laGomcé de Sancem, Se les trois ancres pare aux
Seigneurs de BueilAc de Chaumont, cxcep^ les (èi^eucies de Sagone,
Mcillan , &: Charenton , qui furent partage'es elgalement entre les
ïtaHwM?». Seigneurs de làint George , de Bueil , & de Chaumont. On donna à
40*. l'Evefque d'Alby la joiiiflance , la vie durant , de la Icigneune de Mcr-
aiear le dit chafteaa âlc Leochoing. A lefgard du Comte d'Auvergne
(êigneur de la Tour , qui redemandoit la dot de £i finir , les Seigneurs
de fàint George , de Bueil , & de Chaumont furent condamnez à luy
rendre la (omme de dix huiét mil livres. On ordonna à l'Abbeflê de fàint
Menoulx une penfîon viagère de crois cens livres ia vie durant , payable
par les Seigneurs de Boarkon 8e leur tante Wbcm <e par les Seigneiirs
feiilic George de Bueil , & de Chaumont , & la fomme de neuf cens
livres pour les arrérages du paflc payables par les mefnies Seigneurs de
Bourbon &c leur taïue 9c leidies Seigneurs de iàint George ^ de Bueil ,
ic de Chaumonc
Ei^dm de Birtmd ÎILCBmte Je CLûmontfSf àeSdnetrre Daurpèim
fjÉÊtvefffge&JeJedmge àe U^wriAmtergee fi femmt,
JEankb Comtsssb de Cl a iRMONT^Dauphined' Auvergne»
DoCHBssx DK BoviLBOH^dontlIiempatléattdifpiaelliivantii
biymzeu by GoOgle
AUVERGNE, L l v. II.
1»
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CIER.
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i»nie , hfTtIr #•
thtftm jtMT-
péimuCmt^ iiCUimm&deSéautrrt» Dmifhme iJinverg^e,
Comuffe d€ Mnttpateitr,
C H A P I T R E X
E.T T E toiedlê mfquit en l'aimé
MCCCCXII. cftam marcjuc dans le con-
trat de fon mariage paflc le huidicfine
Décembre mccccxxvi. qu'elle cftok frmmtt nn
pourlon aagéc éc quinze ans , Meififciin
de Sainte - Marthe- ayant aufli marqué •
qu "clic cftoit morte en l'année mccccxxxvi.
aagée de vingt cinq ans. J'ay trouve dans
les mémoires de Jean du Luguec Advocac
à Aurillac qu'après lamondelbn pere'elle
&C en la garde dç Robert Dauphin Abbd
«rVAbire fon oncle paternel.
Elle fût accordée du vivant de Bcraud 1 1 1. (on pore avec Loîiis de Bour.-
bon premier «h nom Comte de Montpencier. Et après le decez de foa
Dere , qm Inrvinc bientofi: après , le contrad de mariage flic pa(S le
liuidiefme Decembcje MCCCCXXVI. & elle fut mariée deui ans aqwes avec J^^J^
difpenfc du Pape.
Enl'annce mccccxxxi. TAbbedè deMegemont en Auvergne recon-
nut par aAe'pnblic que (ôn abbaye avoit m fendée anciennement par
le Comte de dairmont Dauphin a Auvergne, & qu'elle eftoit delà garde
ipedale 'dudit Seigneur avec tout (on temporel edant dans ta Comte' &
chaftcllenie dudit Seigneur , qu'elle reconnut aufli devoir eftrc tenu de
luy en fief comme fondateur & gardien. C'eft ce que j 'ay apris de l ui.
ventabe des Dauphins d' Auvergne.
La Princeflè mourut \ Ardes en Auvergne, (êjour ordinaire des Dau-
phins , le XXVI. May mccccxxxvi. où elle fit Ion tcll.iment le rrmtu tâ§,
vingtiefme jour du mefmc mois , par lequel clic légua au Prince fon *'**
mary l'uTufiruit de toutes les terres ôc fcigncurics pendant fa vie. hx. par
Tmt l* Dd ij .
ixtt HIST. DE LA MAISON D'AUVERGNE. LlV. H.
le mcfme tcftamcnt elle légua à l'abbaye fàint André lez Clairraont iîx
vingt livres de rente. Je n'ay pas trouve le lieu où clic a cfté enterrée.
Mais ayant fàk cote fbtulatioa dam le temps qu'elle le voyoic moiirir^
• cette âd>baye eftanc te lieu ordinaire où les Dauphins d'Auvergne
avoient leurs (èpultures , comme elle le dit dans ion ceftament , il y a
grande apparence que (on corps y fut porté & enterre?. Elle mourut
lans enfans , 6c ià tante Anne Dauphine fille de fieraud 1 1. luy iucceda
en les terres & ièieneucies de la racceflum dès Dauphins d'Auveraie.
Et par can&quent le Sieur Charles Bernard s'eft grandement melpris
• lorfqu'il a elcrit dans la genealpgie de la maifon de Bourbon que la
Dauphine Jeanne fut merc de Jean I. du nom Duc de Bourbon , de
Loiiisde Bourbon mort iàns avoir elle marie , dliàbeau, qui fut religieufè
à PoifTy , & de Gacheiine morte en jeunelfe.
On prétendit après lôn decez que la doottion derulùinntdelësbîens
qu'elle avoir faite en faveur de fon mary cftoit nulle , premièrement à
CcUifc qu'elle n'cftoit pas en (on bon fens lor(qu'ellc la fit , & en fécond lieu
parce que par la coufVume d'Auvergne , où clic eftoit malade & où cette • ,
aonittion fût (àice , le mary ne pouvott rien donner à la femme , ny la
femme au mary , non pas mefmc l'ufijfniit des biens qu'on delaiiÉitc par
la mort. A la vérité cette donation cH compofée de telle forte qu'il paroift
évidemment quelle fut faire à la fuggeftion& par l'importunitc des oflî-
. ciers & domemques du Comte fon maiy. D'ailleurs les tormaiitez de
droiâ n'y furent guère bien ^dées. Auffin'euft elle pas lieu, (î ce n'eft
àl'efgarddes fèioieuties qui eUoientfltu^es dans les pays de Droiâ elcrit,
, & le Dauphine d'Auvergne revint à fà tante Anne Dauphine femme de
Louis II Ducde3ouibon ,ainiî que nous ravomdejareiiurq|iécydcl&is
page 105.
Apres la more de la Dauphine Jeanne, le Prince ion mary efpouiâcn
fccondes nopces Gabricle de la Tour d' Auvergne fî"- -^^ ocrtrand Id^-
neurde la Tour V I. du nom Comte d'Auvergne & de Boulogne, COmmc
nous le dirons plus amplement au livre quatrieime.
Diyiiizeu by GoOglc
HISTOIRE
GENEALOGIQUE
DE LA MAISON
DAUVERGNE.
LIVRE TROISIESME
ÛMWuint Us StigÊturt dt fmm Upfi & if CwiAnnde dtfm
iVm MCXX3CX1V. f^fyufs tm fsmUe M0CCC3CXXIX.
Les armoiries des Seigneurs de fâint llpifè & de Combronde çiloienc
d'or au Dauphin paCné d'azur , au bailon de gueules.
£t les Seigneurs de Jaligny leurs puifnez portoient de mefme , & pour
diifefence, le bafton brifé en chef d'un cicuilbn d'argenc.
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TABLE GENEALOGiaUE
DES SEIGNEURS DE SAINT ILPISE
ET DE GOMBRONDE.
Bernard Comte d'Auvergne &-de Bonig^a» , Acquis âc Nevcrs*
lîicaipttc Coate Gaetin CoOm 7lM^''^^uaiioâmKé^At' Ave AUielè. AdcHBdCi^Afftadï. CBnwilc]
étllatab i^nptvDacd'Aqi^aiM. «cigne ,Diicd*Aq«n>ine. 1 g» « Carca^Tona
CoitkwBClLCaBKcrf'Aa' Acftcd U. Ccwnte d'An- Bcinaid 1. Comte iTAamgae — WiiStait,
ytifptt Doe d'Aqafaaiw. velg/M, Dm d'Aquiiawe. |
AfindanC. El-fturge \ i j.l i ;c- A i .v-t J : v,Li,lj,:h: Bctr-arH II. t--..lr. \:;irMii 1,; La Toua o'Auvit^Ht.
.— ^
Altigttde. — Robert I. Vicomie d'AoTcigne. Euftotge. Maiftojriigf 4ca VlCO HTM »■ TxitBIt <iiiy;, '
■ ■ «Il IV *, •
RaMbcnc— GaitUoBB i V. Cmdcc d'Annn*»- KaHm m. VkMned'An» Gaj V^oiie 11 (On Cdote Beniiad
j yica^Cay fi» fiw. ^ i#ge iBflW l^p»te. . Vicsaccu,
XTmcngaidr— Robeii-fktOBani d'AoTciKM. Goillauinc. Efti«aae Biwl^e d'AitMigae.
d-Atl- . 1 ■ — ■ s
I-.nr,;jlde mariée ï EuHtS C-O.liicdt: J^! I C - V l .n.r ,l '.'.n [ r j iC. — Phllippic He
ffeiMlfit Ohm 4t tacbon» tiaikluUBC.. £ilieaiic tegoa. Vmtt. Hoben IL comte d'Aavcrgnc. — Judith de Mc^odt '
Kflfacrt III. Comte d*Aitrctgtic. N. mcre de GuiUwnc Cmik dé Pkj. <8»iWiiiic VIII. Coatt é'Amtoffit,
CuUUanK VII, Comte d'Auvetgoe. — Jeaime de Calabre.
■Utit*^ BcMud rrrj^neiir dr. Mrrcuear. Datiphio Comte de Oaicmoct.-^. Comteflic de MoacTefCand.
• «kA.^ i
Guillaame Comte de Ciaitmooc, H oiaiièe 1 Bernard V. Oauphioe.
Daophim a'A«T*A«lli, Tet^neur de la Tout.
âS* le Vtaildou._ll.obct( 1. Comte de CUmM» CtthCtÏM OHiUc àdichatd de BrMjn .
I Dauphin d'Aurergoer fdc d*laibttt di B«a«jc« Ooancllabfe de tSmte,
dUU ttligieDic. Mathe ntaciée à Ge- Alix matiie i Eaflacbe M^oet dMtt fiuw lignée. JUbcit II. Dlopààr'Mekfeah ^Ao»
nud de ReuHillon. feigneui de MontboilTicr. dTAewtgpiC, | vergne.
irabeiti de — RnUri 111. DJu^h a Guiluiinie moti Guy Ctievalict Mabaiilc inariéc à GutI- Jziaue &mnic de Brood Aiiz
Chaihtlon. | it' A : . r lani lignée. du Temple. taumc (ëigneut d'Apchon. de Ruchcbaron
Robcn Dauphin L du i. j: ,:. ,i>ciit Hc a nc lljiiiti'ni miiic deux Huguei Dauphin Iljbtju Irnimt de
ioia. Seiircmiete fenunc lut Almoux lic Comb:o<ui<:. lA lecoodc Prcvoft de Biioudc. Pierre Iciguckir de
UalteBdt ClwMle Peirori. Momaigu.
EnfMj a'AImntx J* Ctmh'mttU. MifMt^tfiihMtdiClMfitlli ftrrtH.
Cubctinc dn— Robert Oiupoici il. da Louiie inatiie irabcaap HlMM** IC^IKOr Guichaid Dauphin — Ifabciail
Xeifioei. I nom rcii;tK<ii de làioi i Roben de & C idigimlct. de JaUcur* Grand Maifttc de» 1 StaoUÊ,
I IlfileAcdeCombroade. ChaOnl. Maure, i ..... l
* ^A^" ' ■-■ ■ ^
K Dm- . ««idiatd Robeic Daitpbia III.— iMoeoifc d Auroaw.
Ciattw. mnfhia. du . n^oifii^iHat de i
.. V.. — -™.,-»--.. — Guiebard Dauphin Grand—iÉnot de
fUn db Ciattei. Oinfhia. dBM)C%|MWdei Mai Rte de France . Goo-
vttaeiu èa IMUf hbi.
lUMWI d'Afeiioa.— Beraod Dauphin I. du nom (dgeait de
I Uni nptle St de Combrooiie.
Pbllippie dc-~Bciau>< Dj'.i)^hii II. Rnbcrr Diuphm fcig. MM|MiiK OBBoiliM neàte Ftincoirc Omhiae mariée A
^«w**» 1 '^"">- ('"'^ii i^ à fijeiud de Uffaa. MitN de ldte««
Betead Dwrimi |||. dn Manche Dauphine mante jcan
■■•« ■Bltao» ygeéi; de l'Erpinaflè feignenr de Changjr.
Akumcicde— Waod I V, im^ïiân fekeeot d^Aatoioete de Poligpac.
Chjietoo. I CoinbtHdr.
iodife Cwifbine. Franfoire DeephiMM—Gay d'Amboirc feigafet de lUtti.
Cathetioc d'AnbMicBMuiiei frascou de
li Twc IL AiM Viaen» * TiuMK.
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HISTOIRE
bo £ N E A L O G Î A U^l'
D E LA MAISON
D AUVERGNE.
* ■ • _
L 1 V R E T R O I S I E S M E.
"OtfS wooA icniarqo^ ef «ieâùs à k j^s^
179. que Robert III. Comte de Clairmont
& Dauphin d'Auvergne eut pluficurs enfans
d'Ifabeau de ChaflSon Dame de Jaliany
(à féconde femme , & entr'aiicpcs Robert
Dauphin feigneur de fiùf» Hpife» Ce fut
luy qui commença hiitaildie des Seignetut
de la maifon d'Auvergne connus ious ce
nom , branche à la vérité de peu de durée,
mais qui a cfté féconde enevcnemens lingiir
nMtr^ v..(n-.: : ..fWO ■ Uien de en grailds pevioiiaiges-j lefquels &
font rendus recommaiiclâUes par leurs grandes zQxaàs Jk par kstovicei
«pikedc cenditt à iDoi ^oyt^ fis à cec sSat 4aM 4e»: waps cprrmcmem
r • ■
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lié HISTOIRE DE LA MAISON
diflSciles , comme cftoit le règne du Roy Charles VL (bus lequel ils onc
vcfcu. On verta Ut pj:cu\Fc de ce cpe <latis.la &à» 4c cet ou-
ynge. Unie fii&.d%j{fl^^fc4^ générale, ; . y V
CHASTti;
LI rz«.R.o«i.
■■» .1
^^tf/ï Daufhitt L du mm feigne ur de faint llpkp, de JaU^jt
& de Tréteaux.
^' C H A Iftfl T R % PiR E i^I eI^I.
PRES la mort de fou perc arrivée en
l'année MCC«ait itw^ il eue différend avec
fott-frete Jean Comte de^diàrmont pour
la part qui luy dcvoit appartenir dans les
biens paternels , les m.xrerncls avant cfté
partagez entre les eufiins d llabeau la mere
apre^ iati cfeccS;, doncTufbfiâk deniéQ]|^
neantmoiiis au Comte Robert , attendu
bas aagc de les cnFans. F.nfîn (ou frère
Jean promic Je luv al'.i^ncr quatre cens
[ ■ ri ~7 — livres de rente dans la chajfte^enie de laine
npiiè, qui luy cflak aveiiDS de par fim père. Mds ne l'ayant pa&encofe
£ut au coounehcemènr île Tannée m c c clc x y 1 1 l .I^pjj^j^e J^t aJO^asIr
an Parlement pour (è voir condamner à exécuter les con^BMis accordées
encr'eux. Il eue en iôn.parngc ksieigocuries 4ç iaif i^^ji^.lj^de J^lig»} ,
«cde Trakeaux. , :|'v-ii '
- H fèé naaiié deux. &is , pt«tnièreménc av^ mm
Combronde , laquelle' je trouve dans les .mémoires de M. Du
avoir efté fille dEftiémie d'Apchon feigneur de CombrcMule , |n
fécondes nopces avec Ifàbcau de Chaftel lé Perron fille d'Hui^ues leipiçur
de Challei le Perron 6c de b Fcné Chaudcfon en Nivcmois, alors, -vowc
d'Hemy de Chaftilloit fib de (^»td de^affilton {ligneur.de la Rolie
de Milay en Nivernois^ mere de Maiiiî de Chaftillon femme deTcaîi
de Chaiteauvillain feigneur de Luzy & de Jeiihrie de ChaJlillon autfp^
ment dite Jeanone.jiuiiée à {^iit;l^di«^g;!)QULdP MQitfbfikc- Ce fcdpnd
* mariage
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D'AUVERGNE* Liv. lit 117
inarù^ ée Robert Oaophm fi» ctkbré aa Iko du Pny du fbi
joUgny le Jeudy d'après k 6âe £dnt Urbain , c*eft ■ dife> le premier
jour du mois de Juin Mcccxxrx.
Il cft dit expreflement >!r<ns les conventions de ce manaçequ'iiiè Virole
fl 1 Ëgiiie y coD&iXioiz ^ ji ad hoc conjenjem Eccle/ia ficrù/anSA , parceque ' ^
Robeh & lâbeaii eAc^ent pwcms an qnairiefine degré. £c pour obccnit
{>lits facilement la dirpenfe on alWlmqne leurs terres eftant voifihes, il
y a%'oic eu plufieurs difTcrcns entre leurs maifons 5c des liaines qui paroifl rriMw^Mi
{ôienc irréconciliables y qu'on apprehendoïc que ces inimitiez ne concis
nuajflènc, & que pour ces caules on demandoic au Pape la diipeniè pour
£ùre ce mariage. Ils s*adrellèrenc donc an Pape Jean XX IL lequel
commit Arnaud Roger de Comminge£ve(quedeClaimiontpoarîn£>rmer
de leur parenté & de la vericc des faits alléguez dans la fùppliqae. Il
provint de ce mariage deux enfans dont il fera parlé cy après.
• Robert Dauphin mourut le x i x. Odobrc Mcccxxx,&ftit enterré
en rdïbaye de £dnt André lex dairmonc , ainfi qu*il cft marqué dans
i'Obituaire de cette abbaye.
Apres fa mort il y eut contcftation entre fcs enfans &: Ifàbeau (a féconde rrmmf.4W
femme au lujedt de les conventions matrimoniales , laquelle fut ter*
minée par une craniadion paiicc encre les parcyes le Vendredy après la
Nativicé ùâm lean Baptiftc mccCscxxi. par laquelle les terres de
Jali||ny & de Tréteaux demeurèrent à Ilàbeau ôc à les cnfàns à perpc* .
cuite , & le scStc des biens du defiim à ion'fils Robert né du premier
M. '
liabeau ù. veuve ic maria pour la troilielnie fois avec Guy de Bourbon PMww/f 4i*ï
Sire de Clacy , appelle feigneur de la Ferté Chauderon à caulè d'elle en
nn arreft du xxz. Avril mcccxlv. & nommé avec elle l'année fui.
vanrc dans la procuration qu'ils pafTèrent le Lundy avant la faint Simon
&: f iinc Jude pour fiirc m Roy la foy &' Iiommaç^e pour le chafteau
de Montpencier avec ic5 appartenances &c dcpcndanecs. Il iuc pere de
Geraud de Bourbon &de Guillaume de Bourbon , lequel je trouve avoir
cAe' Chambellan dn Roy en Tannée m c c CL z z î v.
liâbeau eibit encore vivante en l'année mgcclv.
Etrfans de Kobart DoMolm 7. i» nom feigneur de fetint Ilfife > de
Jali^j , 0 'Tmeaux , & ^Jlmtitx de ConArotfde
fk pnnten fijimte.
ROBERT Dauphin lî. du nom , qui aura lôn chapitre.
Louise Dauphin£ (laquelle M. Jullel a partagée en deux,
quov quil paroiflê par Tafieft de kcccclix» que ce n'efloic qu'une tmvut.^s**
meune perionne ) fut mariée deux fins.. Tune du vivant de (on pere ,
comme il eft marque dans cet arreft , & l'autre après fon decez avec
Pierre de Maumont. En quoy je crois qu'il y a erreur de fait. Car outre
que fon pere luy donna par teftamenc cent livres de rente annucle ic
pcrpecuele. & la foniftie de millivics une fois payable pour la marier , ce
Tarn I, £e'
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tiS HISTOIKE DE LA MAISON
^ui nuurque quelleneflbit ras mariée lorfque Ton perc 6t (on teftamcnt ^
9c qu'à eft dit dans cé mefmc arreft qu'après le decez de ion pere elle
fût mariée par (on frère avec Pierre de Maumonc, il eft marqué dans
des anciens mémoires que j'ay de la gcnealc^e des Seigneurs ae Coin>
hroaàc, lefquels QxSL à(Sa men «irconftanaeK fùm ârr croire qu*ik
£mic bons, u eft dk , dis je , dans ces anciens mémoires qu'elle fiit
l^remierement mariée par Robert le Sage (on frère avec Pierre de Mau-
inont Chevalier (êigneur de Chafteauneuf & de Toumoillc , & qu'en
faveur de ce mariage Robert le Sage luy conâitua deux cens livres de
tente amuiele & perpecuele avec le chaflean de Mirebeta. De iôite cpie
£in fecond mary fiic , comme il eft die dam les mèmoim que je viens
-de dter, Robert de Chaflus feigneur d'Entraigues, avec leauelelle eftoit
encore vivante en l'année mccclxxix. ainfî qu'il eft marque
dans l'inventaire des Dauphins d'Auvergne. Il provint de ce fécond
mariage un fils appellé Robeic eomme ton pere , A: une fille appellée
tu^dr'u"'* Marie. Ce Robert, appellé Roben de Gains dans l'ancienne Chronique
sf4- de Flandres Se Capitaine des gens du Duc de Bourbon en l'année
^iio. ti4. MCCCLXXxii. en la guerre de Flandres, eft (ans doute le mcHTic
Kifi. àtctm- que celuy qui elpouia Jeanne de Tanlay de la mailon de Counenay
*^hviS' veuve «fe Omllaume de Bld^ mé en farniée Mcccxcvt. àla batailfe
de Nicopolis. Marie fut femme d'Efticnne Aubert neveu du Pape
Innocent VI. defiitmerede Gilberton & Gilbert Aubert & de Catherine
Aubert femme de Randon feigneur de Joycufc. J'advertiray icy le Icftcur
Note idvius que lorfque je fis imprimer les Vies des Papes d'Avignon, comme je
^^1^***°' n'avois pas encove veu Tarreft du Parlement de l'an Mcccci.it,
«apporte par M. luftel, mais feulement l'édition qu'il en a donnée, qiù
eft très faurive , je donnay à Eftienne Aubert deux en£ms appeliez Guil-
fMMw^4•t■ laumc & Gilbert, lefquels neanrmoins font nommez Gilbertin ou Gil-
berton & Gilbert dans l'original de cet arreft & dans un autre arreft
donné en I année MCCCCLVI. au mois de Juillet. Au mefine endroit
où cette eneur fiu commise j'en commis une antre par mefgarde , ayant
dit que Catherine de Chazeron mere de Jacques Aubert avoir cfté mariée
«HMw^4>(• à Randon Vicomte de Joyeufe. Il faut corriger cela, & dire que Catherine
Aubert iœur de Jacques fut mariée à ce Seigneur.
Ibabbau Dauphins religieufè à Megemont en Auvergne.
f*mmt.4» Maokb D A u p H I n b , nommée Mokcc en ttu titre de l'année
MCCCLxxvi. où elle eft appellée magi$£ mhititâns tf religàmh dominn
Elle eftoic pourlors AbbefTe de Bkfle, & avait efté auparavant leligieuiè
à Megemont avec fà foeur.
Erfdos dmdk Rffhrt & it/ftham ât Chafd le Perro»
fs ficonde fimme.
trittyot-M^. T T U G o E S Da u p H I n , héritier d'Hugues Dauphin Prevoft de
X X ^^g^^ Brîoudc fbn oncle , eftoit feigneur de Jaligny & de
Tréteaux. U fin à Rome au giand Jubilé en l'année m c c c l. & fin
•
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D'A U V E R G N E. L i v. III. 119
tué à la bataille de Poidicrs en l'aoncc mccclvi. commcj je i'ay
trouvé diUiS. quelques andeaa mémoires , dans lefqaels il eftatiHî sharqu^
part la BMomypjffrJft Fctté CSkÊUéiaBfA
Guicmar^lDau&hin GramlMaiftre des Ârbalefincpv'k*!^
ama. (on chapitre aptes la pollericé de ion 6xit.tà£aL . * : L'^' r '
: I '. :
1;
. 1*
Dmiflm IL dm mm (aguwr if fmit îlftfe ^ it
' .1 • tji'^
C HA PITRE
1 fc
£ Sdgneur fitraamroé: It' Sage fticccdà %
iba pcBC/eii l'ann^ ucccxxz. Eftanfc
bien jeune il fut fous la tutele d'Amé Daur
phin lèigneur de Rochefort Ion coufin ger- ^.T
main, comme il paroiil par la quicxancc
i filiaOé qu'il luydoDiii cii:! année mCèglÛ}
mendonoiée «m llnvcflcatie des- Danphiiii
■d'Auvergne.
J'av crouvé dans un arrcft du Parlement ^'«»w»f4»i*
I \ de l'an m c c c x l li.i. que Catherine des . ■
Genuid des Boiitieres eftoic â'ïèaune. Ce qui femblcroit direqa'ellèeftojc
fille unique. E: cependant il y a un arrcft du moh d'Avril MCCCXXiiT.
qui nous apprend que Geraud avoit elté marié deux fois , & que de ion
premier mariage il eut une fille mariée à Plocon de Rbche-Basoai. £llè
s'appcUoù Maiicibille , camffle il eft maKpitf-daas quelques andémciaes
du Trcfof des chartes de Turenne, .6tt il eft auHî marqué qu'elle eftoic
petite fille de Pierre Maurice foigneur de Roche Savinc , & fut mariée
en l'année mcccxvii. à Ploton de Roche Baron Icigncur de tl'^'^l'"i^^
Archer.Geraud fon pereeftoitdejamort en l'année MCCcxxiiuenlaqucUc * •^/o7.
£t (ècoade feltame sotcnta-procà att Satiemem contré la Dame de Roche-
Baron pour raifim de k jucccltîon de Geraud. Catherine &■ fiHe cflaic
alïurcmenr bien jeune alors , & ne fut mariée de longtemps après. Robert
Dauphin elloit auijî bien jeune en l'anncc mcc cx?lx. lors du decez
Tome J, ' ' Ec ij
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itô HISTOIRE DE LA MAISON
^eiàapsm» Au rdlcjc'eft au jnoyea cki mariage da Cathertac cju&k
UfAacicCoÊBà^rîiaée^ J xvHk preuve «iiie KMifml'ÊOÊi ^wéàuit
ftipitfur proprieciîi^ Se pomCMr > 4c ^i^Me iÊtÊixkx ioaffj^nipi Ikn
la maifon de Combfonde, ' ' 1 . ■ :r.
Je ne (jjay (i Jean des Boiflîeres Abbé de Clairvaux ôc de Cifteaux ,
qui fût fait Cardinarêâ Tannée mcclxxVS i^U fipc Greeou-e XL
appelle communément le Cardinal d'Auvergne , n'a pas e^ de kourfine
maifim de laipi^ cflok ifliië la Dame de O»nbronde. Le temps & le
nom y conviennent.
Robert le Sage mourut le x x i v. Avril mcccxlvii. Scfa femme
hij GuveCc^uit quelques années , y ayant au Parlement un arreft du xvii.
Avril MCCCL. oà elle eft appéUée Dame de Combronde «e veuve de
Roberr Dauphin.
Enfatti de Robert Dauphin IL du nom feigneur de faim lîpifi dt
Ccmbronde & àe Cathertnt des Botjfteres fa femme. ,
EOb BiiT IIL cil le fid , qn» aura (on chapitre.
Guillaume D AuPHiNdit Guillot ,auifiit d'Eglifc , & fut
^ jr ulufrudhjairé de Benaffac , qu'il vendit en l'année mccclxii,
à Imbaud du Peicbin. Mais Beraud Dauphin L du nom fils & héritier de
Hcëai IIL prtteMdk 'ipr GdîlbHiie n'dhnr qu'uibfiaâuaiEe de cette
fùjgaiwàt , il n'avoit pas peu la vendre ^ & intenta pour cek un ptoces
d'Imbarud du Pe(chin , 6c le gdgna en laiifi&' Mtt
V«MM>f 4/0.
ms*. héritiers d'Imbarud du Peichin , 6c le gdgna en laâfieé MCCCuczzix.
frumtMs^ par un arreft donné le x x x. Aoaft.
GuiCHAXD DAorMiN, appelle connn germain de Guichar d Dau-
phin Gland Maiftfe de France dons lldAtoire MS. du R07 Charles VL
fl eftok un- des urincipoui du Codèil de Jean Duc de Berry , comme
nous le voyons dans ccrtc mefmc hiftoirc , où il eft dit que ce Duc s'cftant
m-^.iich»rU, déclare contre le Roy en haine du Duc de Bourgogne en l'année
L»kJ>f,mr f'. M c c c c x 1 1. il confia la garde du chaileau de Fontenay i um -vAilUne
•ko. to^ gpa^ ^fommf RttkmdeF9Êt0Méj^ , Mmit fait/irmm à M*^GmA»à
*S>àÊfkm erÀmrciergiu Je n'y Utffcr intrer peffomm fut fa, pimijpon fdo*
ordre exprès dt f* part. Il avoit de mefmc rtiis dans le chaftcau de San*
cerrc un Capitaine affide. £t dautant que la gafrnifbn de cette plac'e ;
, kqueQe iarvoit de raraite aui enncmys du. Roy , qui couroient delà ]ni-
ques il k Charité inr Loire ^ i Nevets , 4t fioMknt de oeMâiielfli pri^
fes iûr les gent éa. Roy ^ le Grànd yiaiHkcc k (èmc delôh fçavoir faire &
de fôn crédit auprez de fon coUfîn pour le faire rentrer en (on devoir eA
rendant cette place au Roy. La choie reùflit lieureuiemenr. Car unt
partyc de la gamiiôn en elbnt iôrtie pour allor dcmncv du fecours aux
fctM du Doc <{ui «floMnc à Booifget , k Rdf av«jri»j» leiîege, A
unettnarepartye tenant la campagne pour la eèntinuadon de leurs cour-
ordinaires, le Capiraine du chafteau , aucjud Guichard coufîn du Grand
avofc ordonné de le remettre au Ko^, prit bien ion temps qu'U
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D* A U Y E R G N E. L i v. III.
y rcccuc les troupes du Roy incondnenc >P|n cpc ces deux baa^ dif
ioldats en furent (orties. Au refte , je fois oblige' d advertir icy pour preuve ' '
que ce Gukhard eftoic fils de Koberc IL dunomidgneur (kCofnorondo
qo'cAcafe qiie M. k Labonroir , qui a tadmt tn Vrmfok YhiSknt du
Roy Charles Y I. l'a donnée au puUkr , ne l'appelle que lùnpleiiMrill
cou fin du Grand Maiilre , Tmiginal Latin dit qu'il eftok lôii coufinjgen
main , con/inji^HtHeuj gtrtnamis, J'adjoufto'ay encore que Jean Jovenal des
Urfîns dam l'hiAoire de ce Kçy , qui n eft à poprement parler qaiiii
abrégé de€elle<b MoiM^inttOenys^iie park paèdvieiTioeqw
Grand Mai^be te Sm «ou£a iwJircnr en cette occauon , s'cftaiii «oa. h-."'^ ch„i„
tenté de dire que ceux de Smctrre ^ il y ofvtit font tiUt Aûfi^l j
Ahamdonnerent û nj'tUe s'en Allèrent k Bourses , aux qut efloient dtdttns
le cbâftel par certaine cotnpefieu» ie rtudaent au ii,qf, Maa Engncrran de u,Mfi,^rt «A
Mdnftrelet, oui appelle Darcneorcetiefhce UvUUîtltéa^ld» /aim''^*''
Ce/itre , n'oublie pas de dae^joc ceêx ftt kt iôiBfc Jc.finif haedi DMfèift
^'clle fut ceaditô au Roy* ■
AUROUZE.
huéun éê
Rohm DaujUa III. du nom feipjcur dt Jàint ïl^ifc & de
Comhronae.
CHAPITRE 1 1 L
N a remarqué il y a longtemps anrecbcM^
coup <le nri&n que U» tnfyu ne n^ènu
blent pas tousjours à leurs pères & que bien
fouvcnt les dcfccndcnts degcncrent de la
vertu de leurs ancepxes. Nous en avons
un grand exemple, da» k maifbn royale
au temps de ce Dauphin. Ec il en fournit
luy meunc un autre. Car au lieu que fon
pcre mérita le fiimom de Sage , celuy cy
fut au contraire appelle Robcn le foL
rlr Noos ne ^vons pas les xailinlS qui onfc
obligé les gens de (bn temps \ luy donner ce iùmom. Il me icmble pour*
lànE qu'il neft,p«s biea.dimate de dcftotnrir la ià^vve de fon maUicuc.
£c iij
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itz H l s T O I RE D E L A M A I s O N
fl arriva eii l'aTince mc c c lx i. que Lantaud Baron de Solignac e/lanc
^l^*'Hi7- mon , il y eut procez pour la Baronmc de Solignac entre Armand Vicomte
de Polignac Ion gendre mary de Margaerice de Solignac & A{tnan4
logneiir de k Roue iiU de Bertcand de Solignac oocte- dft Maraieme.
Ce dernier attira à Ton parnr Jtolim Dmpbta&igneor de ûii» iÇjlè fim
neveu ^ lequel fc Jeclara u ouvertement de avec tant de précipitation
enneray du Vicomte que quoy qu'il ne fùH pas parcye principale , il luy
eniroya Un cartel de defly. Les deux partys firent ania$* de troupes & &
firent la guerre bien ^euièineiit; & à bon é&ienc On, crMica cec arme-
* - ment de Robert Dauphin de crinœ de leze tnajeft^ d? deibbl^iflâipce ,
parce cju'il avoir cftc fait contre les ordonn mccs royaux tant ancidim^
comme nouvelles , par ieiquelles ti eflott très ejiprejpmeae defftHdu, aiitfi
tqae le dit le Roy Charlies V. dans les Jecrea .de. remilBoii <^u'il accdrda
Mit" »7 au mois de Janvier mccclxvl à Humbert. de Befl&oympnt frère de
tlu^''**' Bullugncnville & à (es ccunplices ^ que mis des hommes fiiux ^ /ubftts du
R >y fins fin efpeciaU licence tu fijfent fuerre t m contre [^um , mejfinement
9nMv,if.4}t au temj?s des guerres dt fr Mafefié. Outre cet ordre public & gênerai ,
qui ne pouvoir pas eftre înconnn aRobett Dauphin , il iuy avait efté'finc
diefenfè par le Senefchal de Beaucaire qu'il ne Ht plus la guerre audit
Vicomte & ceflàt d'iceUe, & mefineil avait refùleà ce Scneichal rentrée
en (on chafteau de (àint Hpiiè.
Mais cette deiobeïilance, quand bien ce lèroit un crime de leze ma-
jeft^, ce que ù. veuve nia aptes là mort , n'emporcoit pas la conûcanon
de corps & àe biens ^ d'autant plus qu'il ell certain qu'il obéît bientoft
après , ayant conduit {es croupes^ pour ne les laiffcr pas inutiles , en Lan<
guedoc , où il les offrit aux gens du Roy ; lelquels les refiifcrent , man-
que , comme ils luy dirent , de fond pour les entretenir , & luy donnèrent
un uufinnduk pour aller avec ces mefines troupes en Avignon au (cr-
vioe de l'Eglitè. Il fiit les of&ir au Pape Innocent VL qui les retint à (on
fcrvicc , en ayant grand bcloin pour repouflcr les infùltes de certains bri-
gands c]u! s'cftoient (àifis de la ville du Pont (àint Efprit (m le Rhofiie ,
d'où lis incommodoieût beaucoup k Cour de Rome. Juiqucs i^ilnyavoit
point de fiuM qui peut luy attirer avec raiibn le inrnom de fbi £nvoicy
«pparament U ventdJc origine.
Dins le mefine xempc que le Vicomte de Polignac & Armand de la
f»Mwfk44i. Roiic fe fâiToient k guerre , le nommé Jean Gouge habitant de Sens fè
porta à un (I ^and exccz de folie & de ccmehtc' qu'il olà bien fè faire
jtfoclamer R6y de France & &re fen lieutenant gênerai par coik le
royaume un GendJhemine Anglois nommé Jean de Vemay. Ce ^èy
ims^jinake £mi Licutoiant aufll £4 <)ue luy ayant fait quelque amas
de gens armez , comme il n'eftoit pas malay^e d'en faire en ce temps là,
fc transportèrent en Provence , où Jean Gouge fut apgrchendé & mi?, en
prilôn par le Seoclchal de Provence, Ôc,fàa Lieutôiâttt aflicgc dans le
ueu de Coddet prez de la ville d'Avignon, dont il s'eftoit lâify, & fait
prifbnnier par les gens du Roy. Dans le mefme temps Robert Dauphin
ayant iîirk fin du mois de Mars HCQ<ih%h..2^ V^-^^^^^
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D' A U V E R G N E. L I V. III.
pour aller joindre (es troupes & les mener au Pape , il fût arrcft^ pét
les gens du Roy dcz qu'il fut arrive à Villeneuve , & de là conduir dans
les priions du Roy. Tous ces faits font attcltez par le Pape Innocent V 1.
dans les lecres qn'il tSeàfk pourlon att Roy Jean & à Loiiis Roy de
' Skde. On pourroic pcwdttfc croue que la Qffiden du Roy l'arreftectot
fat lavis qu'on leur donna que (bus prétexte de vouloir mener Ces troupe* W
Pape , il les vouloit donner au brave Roy Jean Gouge &: à fon Lieutenant)
Je ne voudrois pourtant pas dire que le Seigneur de Combrondc ic jetra
£:^eroent dans ce paity, mais bien qu'Imband du Pelchin favory du Duc p,^,
de Berry , <pii avok un grand pouvoir fiir l'e^MÏt de (on mailfav» 4*^**»-
qui a\'oic gRuode envib de qmlques unes des terres de Robert, fit courir
ce bruit, quoyque 6iux , pour le faire une ouverture a en demander la
confifcation y laquelle il obtmtpar le grand crédit qu'il avoit à la Cour,
& le fit enfin deuifl&r par & veuve Ifes ièigneuries de Combronde & de
Teillede ^ moyenant quoy luy promit die luy faire avoir la joiiiflàuice
paifiUe de k$ ancres nens. Car il paroifl par les diverfès pièces impri*
mées parmy les preuves qu'on fit beaucoup de chofes bien irregulieres
en cette ai^e. 11 y avoit meiine une cnole favorable pour Robert,
qu'il avoit ce(fif de nire ki|piefre an Vicomte de Pobgnac 6c avoit efté
ofiiir iès troupes aux Officiers du Roy en Langiiedoc. Qg'^ ce
donc qui a peu obliger le Roy à rcfûicr cette grâce au Pape i Je n'y
vois autre cnofê que l'avidité & l'autîlorité d'Imbaud , qui mit rout en
CEUvrc pour delpoiiiller le Semeur de Combrondc & ion héritier 6c
imagina le prétexte de k jonakm des troupes de Robert à celles du
£u]X Roy Jean pour venir à bout de fon encrepiiiè & alTouvir £i ft^teé.
Cette ccmjeâure a beaucot^ de Mandement dans les pièces imjmmées
parmy les preuves.
On mena le prifbnnier a Sounueres , & de la a Nilmes. On indruific ffMW(fw44*t
fon procez. Mais il mourut en piifim à Nifines auparavant qu'il fut jugé ,
comme il eft nuurqué dans un ancien regiftre des phydoiries du Parler
ment & <kns un ancttn regiftre de la Chancellerie, duquel on recueille
qu'il mourut avant le mois de Juillet de la mefme année, (ans qu'il y prtmvut,^
ait jamais eu aucune ientence contre luy. Ce nonobftant lès biens furent ***•
confifipiez , & en (ûite donnez par le Roy & par le Duc de Berry Lieu-
tenant gênerai du Roy à Imbaud du Pe(chln , à Henry de Monta^ firerc
de Gilles Aycelin Chancellier de France , à Robert de la Rochette , &
à Geoffroy de GermoUes Gentilhomme du Mafconnois. Ce qui monftre
Sue les biens de ce Seigneur eltoient confidcrablcs , puiiqu'on y crouvoic
equoy gratifier plufieurs |)er(ônnes de confideration.
11 eftoit fi>rt blcheux a Françoiiê d'Aurouze &. veuve de & voir fMMM^«4>:
dei^miiiUée elle & ion fils des biens de Ql maifbn Se de voir que les Ictres
royaux par IciqucUes le Roy Jean l'avoir reftablic elle & ion fils dans la
poilellion des biens de feu ion mary luy eftoicnt devenues mutiles par le
^rand crédit qu'Imbaud avoir à la Cour. Enfin elle Ait obligée de céder p,MM</.44i
a la force de de s'accommoder avec luy. Il fiit donc pa0e entr'elle 8c
Imbaud une tnudàâion en Tannée mccclztl par laquelle eUe luy
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114 ■ HISTOIRE DE LA MAISON
abandonna les fcigncuries de Combrondc & de Teillcdc , & il luy bailla
en efchange le chafteau ou forterelle de faint Baufile , & les lieux de
Builèroles & de Villeneuve l'Abbe' , enfemble les revenus donc il jouillbic
dans le lieu «lu Breuil auprès de Nonete^ fie û chargea de la fiiwe joOir
>twMwM45. paUïblemeiK des tenres qui avoîetic efté confifi^u^es Cur Ton mary. Les
incdiatcurs de cet accomodemenr fîirenr Tean de Mello Evefque de
Clairmonc, Guy (èigneur de la Tour, Gibault de Mello fèigncur d EH.
poiflc, Armand (èigncur dcLangeac, Bcrcrand fcigneur de Scnetcrrc,
Bernacd de ta Tour Priew de Souvieny , qui fût quelques années après
Evelque Duc de Langres , Arinana de Lani:c.ic Se Jean de Sengers
Chanoines de Brioude , Pierre Rerrin Bajde de iaincllpîfè, rous parents
& amys de Bcraud Dauphui iils de Kobeix \c €b\ ti de Françoiiè
d'Aurouze.
Mais après la mon dlmband arrivée au mois de Février iiccctxxvii.
rnÉnuput, comme il eft marqué dans un regiftrc des plaidoiries du Parlement , ou
bien en l'année m C C c l x x i v. en laquelle je trouve deux arrefts donnez
au (u)ecl: du proccz qui clloir cnrrc la vcuv£ tutrice de fcs cnfxns Se Beraud
Dauphin pour ration des chalitaux de Combronde , de Teillede , ôc de
Beneilâc , Beraud prétendit que l'eichai^ hk avec' Imbaud avoir efté fak
par la grande mStonté qu'il avoir auprez du Duc de Berry , lequel il
gouvcrnoit , & en demanda 1 1 cifTition. De la part de la veuve d'Imbaud
ôc de les cnfans , comme il cit dit dans le rcgilbe des plaidoiries , il hit
fr«MiM/.44». expoie au mois de Mars mccclxxvii. que le perc de Beraud Dau-
phin eut moule à fiure & mourut en prifôn , que lès terres furent don.
nées par le Roy & par le DttC de Berry , que depuis par l'ayde & pour-
chas d'Imbaud elles mrcnt recouvrées , qu'elles cftoicnt en mauvais eftar,
qu'il prelVa de grandes iommcs pour acquitter (a femme & les enfans ôc
mettre leurs terres en eitat , 6c que depuis par le confcil ôc conièntement
des amys de Beraud & de •& mere il iùt nit échange avec Imbaud de
terres plus profitables: Cette a&ire dura IcM^^emps. Mais enfin il y eut '
arreft le x x x. Aouft mccclxxxîx. par lequel Beraud Dauphin fut
maintenu dans la poflcfhon des leigneuries de Combronde & de Tcillede.
Au relie , j'ay recueilly tous ces faits des anciens regillrcs du Parlement
de Paris Se des reg^ftres de U Chancellerie qui fent au Trefi>f des char-
tes de France.
Je ne veux pas quitter cette matière fans faire faire reflexion au lc<flcur
for la bizarrerie de la fortune. On peut aflbrer que le Vicomte de Polignac
avoit tort , puilqu'il fut condamné par arrell du xxv ii. Juillet mccclxxx.
à rendre au Seigneur de la Roiie la terre & feigncurie qui fbrmolt la
conteftation. Le Seigneur de la Roue avoit aulH tort de vouloir fc faire
faire juftice par la vnve des armes , puifque cela eftoit G exprcfTcment
défendu par les ordonnances royaux. Mais ilyeftoit, celèmble, poufle
f>ar l'injultice du Vicomte. Pour en avoir plus facilement raiion il implora
e lècours du Seigneur de Combronde fi>n neveu. Et celuy cy , à regarder
Amplement YviG^ pratiqué parmy lanoblel& & Jes gens de guerre»
pyincipaiement en ces cemps u, ne pouvoir pas Jay refufer fixn kcours.
Encore
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D'AUVERGNE. LlV, IIL * ttf
Encore y a il cette circonAancé &vânble au Seigneur <ie Combronde.^
qti'ilquitta la partye , mena Ces rroupcs Ctl Languedoc , 3c les offrit aut
^cns du Roy. Ce C[ui purgcoit le crime de leze majcilc & de dcrobe jf-
iance. Il fat eàtàn mieux purge par là mort , tous crimes , excepte ccluy
de leze majcfle' au premiér <ihef , eftant purge' pair Ja moit de iaccufif.^
fi elle hiy {ùrvient avant ip'HiSàt cRà jugé Or Robert Dauplun (eignetti*
de Combronde mourut peu de temps après avoir cftc conduit dans les
^é£ons de Nilmjcs , & il n'y a jamais eu de ièncence contre luv. Il fàic
poonant leièul mal traité. Car les biens du Vicomce ny ceux du So^ucur;
dé la Xooe , aui eftoicok Us partyes principales , tua dirent ny fains ny
canÊR^pia iicie Roy leur accorda favorablement des Ictres de remiflÙM!,.-
au lieu que ceux de Robert furent d'abord (àifis & confî(c]uez (ans aucuri
jugement précèdent ôc donnez à Imbaud du Pefcbin & autres. Il fut
encore (î maibeureux qu'aydnt cAé of&irfes troupes aux ge|is du Roy,
îlsnemlttrâ)t|as:les i«iev«k^ au kot oiieceUet du Vicomte dc^lignac^
£iKiit Kceiiès de ànpioyées par le Marefchal d' AndendiaiL Mais la po^
rite , qui ne prend autre intercft aux cbofes pafïees que celuy de la rai-
ion & de la juilice > a fl bien reconnu i mjuliice du mauvais traiccment
fait à 1 héritier de Robert qu'au bout d'un proccz de quatorze ans le Par-
lement le maiflidllt par iwamftcomtadi^ la poOTeflion dci fêigne«i- :
lies de Combronœ & de Teilledc , dont il avoit eflé def[>ouil!e par le'
crédit qu'Itnbau d avoit cu, lia. .Cour du Duc de Bcny. Grande leçoa aiut i
favoris des Princes.
f rançoile d' Aurouze eiloit fille unique 6c héritière de Bertrand de Roche-
fort II, du nom & de Oamel&beav appdlée de Raàdon dans les andent :
mémoires que j'ay de lamaiion de Combronde , & de Rambufe dans un
licgiftrc des plaidoiries du Parlement. Elle efloir née fous une malheu- rmmtf^^U
reufc conftcllation. Car ourre le trouble qu'elle (î^iifïrit dans la joiii(I:ince
des biens de Ion mary après ion dccez , elle fut aulii fort troublée dans
la joiiiilânce des biens ae (a mailôn à eUe advenus en vertu de la iîib-
âinidoa ordonnée en fà faveur par le tefbmcnt de fon grand pere. Pour
bien entendre ce fait il faut fçavoir que Bertrand I. de ce nom fci^r^neur
de Rochcfort , de Mo)n*ic , d'Auroii?e , FaH il , Porrhac , &: de Clergul,
lez Brioude fon aycul eut pluiicutb cnlajis de ia Dame de Sailhens la femme,
aflàvoir Bertrand H.' pere de françdiè , Bernard- Chanoine de l'Eglife de
Brioude , lequel s'c Ha nt en fuite marié fut f>cre de Beraud &de Dauphine
de Rochcfort , PuTicet Evelque de laint Flour , ôc RaufTct mort fins
enfans. Bertrand 1. faiiant ion reflarr.cnt inllitua Icritr PciTrand fon lîls
ailné ion héritier univerfel , iic au eas qu li vint a dcccdcr laiis iaillcr des
enfâns malles , luy fùbftiata (es fteres lun après l'antre par ordric de nai&
fàncc , & au dernier mooifint 'lans en&ns malles la Hlle aifnée de SsSk
fils ailhe- , c'eft à dire Françoifè fille unique de foiu^ir fils. Apre"; la mort
de Bertrand II. dccedc fans cnf.ius mafles fon frrrc le Chanoine ic inn en.
poflèflion des terres &c fcigncui ics de la niaiion d Aurouzc , ôc fe maria, il
filt pere de Beraud. Beraud efpou(à , ainfi qu'il eft ntaroué dans les anciens
mémoires de la maifbn de Combronde , Catheiine a Apchon , appeUée
Tome J* Fr
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%té HISTOIRE DE LA MAISON
Margucriie d'Apchier dans im arrcft de l'an mc c c x c v. & Marguerite
de Pechicr ddns les rcgiftrcs des plaidoiries. Beraud mourur fans enfans,
laiflà l'ufàfnnc de Ça serre de Sailhcm à; ik femme pcndaac le cours <k iz
vie , & 6t ion heiineriiMmfel Poniccc- Gm onde , auqad^il fiibffiaia Boa*
<^e la fiîbfliiiuiiicii <lcs biens de lanisi-
lon de ILochefort & d' Aurouze ayans efté ourerce en ùcvcur de Francoifè
ii'Auroiize par la mort de Poncct , elle s'en mk en poflênîon. îl (cmblmc
que la fùbftiiQcioii e&uxc (î biea marquée en ik £a.vcur , elle n'y devois
pas trouver de difllicalii^. Ceoendamc tUe y £àt àmibUe Mr ks eii&ni.de
Douphine Ikcoufîne mari^ a» Robert &xguaà ét Breul , asnc lefqnel»
elle pafTa une cran(àâion le x x 1 1. Novembre iicccxcvii l aivan»
de laquelle les biens de la maifoa d'Auron^e furent cfgalemcnt partaç^ez
cntr'elle de fcs coufins , à la charge neancmoms que &.leur ligne venoïc
à manquer , les biens <uii leur fareni: dMndonaez par cette traniââioii
itviendràent à Françoife «c anx .fiem. Ma»- doocant que Françoife , i
laqitdle 'Cette fucceflïon appartenok toute entière, avoir eùé lefcc en oc
partage , après (on decez Beraud Dauphin I. du nom fcigneur de (àint
Ilpife 6c de Combronde ion fils 6c ion hentier univerièl intenta procez
Ml Parlement pour £dre cal&r cène tran&âien. Ce procez dura, long-
temps. Mais enfin la Hgne de Danphioe Dame da Breuil eâsuu iiiaiu|ii^
la moee&oa des biais de la maifbn d' Aurouze revint à Beraud Dauphia
I V. du nom (èigiienr de Combronde cmniiie U pins pfbcbe 6c balub. à>
iùcccder.
L'cnchaifnemeiic des attires de Robert & de £l femme ne m'ayaitr pas
permis d'înterrompte le ffldemon diicoors pour prier de fe8aâsoiis,jeme
lêns obligé de revenir fur mes pas &; de dûs q«'eiiJ*«iiwe MCCCLXI.
Robert Canole Capitaine Anglois cftant entré en Berry avec trois mil
hommes dans le dcflcm de venu- en Auvergne & de là en Avignon vers
le Pape & les Cardinaux pour avoir de leurs flodns, comme rArchiprel^re
de Pcrigord en avcHt eu, les gentilshommes d^Auvergne Se de Linioti(îii-
& le Comte de Forez avec lès gens s'eftanc a|^>rochez des Anglois pour
les combattre , les Seigneurs de France ordonnèrent deux batailles, chaC
cune de cinq mil hommes. Beraud 1 1. Dauphin d'Auvergne eue le com-
mandement de la première bataille y 6c tfiok dtîe^Ugi MonftignemKtAen
im|Sm «Al. ^^u^i» fi» MdSr , die Froifiàn. H eft bien difficile d'adjuAcr ce diiconrs
avec la geneakigie desDanpbins, C l'on vent prendreles termes de FroiC
farr à la letre. Car en ce temps là il n'y avoir aucun Robert Dauphin
oncle de Beraud. Son plus proche parent du nom eftoit Robert 111.
ièigneur de làint Ilpile & de Combronde , homme de lèrvice , comme
rnmvf^4h le Roy Châties Y. en fend lefinoignage. Ceft donc de luy qu'd fiuic
entendre ce que Froif&rc dit de fonde de Beraud, quoy qu'il ne fur
ny (on oncle ny iôa cooiiii gennaio , nais fculcmciu coulîn remud de
germauu
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D'AUVERGNE. Liv. IIL
117
SrfMis de RêhiTt DéUtfUm IIL umt feimettr de Comhwde
fir de 'Ffémfwfi £^Awr9u%e fa fimme.
B
EiiAUD DAurHiH L du nom, qui juin (on chapkrt.
APCROM.
fkun ihifi
Bermtd l^aufhm /. à» mm feigntur de [aint Jlftfi & de
Cofrmûnde. •
CHAPITRE. IV.
E ne trouve autre cho(è de ce Seigneur
fî ccn* cft qu'il ^ùt fils de Robert 1 1 1. dit le
fol, qu'il efpouQ Ifabeau d'^pchon , qu'il r^x. 451.411.
fie ion tcibincnc au mois de Septembre
MCCCCX7. & mourut en filite à k bataille
d'Azincotirtavec Ces deux en£tns, comme
il eft dit en un arrcft de l'an mcccclxix.
qui régla les portions que les héritiers de Prmmf. 4t$,
ces Seigneurs dévoient avoir en leur fuc-
ceffion. n iè prefèhte neahcmoiiu icjr une '
didUtd Car il e(l expofô dans un aneft
de l'an mcc cclTi. que Robert fils de Beraud eftoit mort avant (on Prmmf.4ft'
frcre Beraud. Ce qui femblc ne pouvoir eftre vray , s'il eft vray , comme
le dic 1 autre arrcft, qu'ils moururent tous deux à la bataille d'Azincourt.
Mais il cft ayfë de concilier cette contrariété , eflant marqué expreflë.
ment dans lô anciens mémoires de la généalogie des Seigneurs de Com-
bronde que Beraud 1 1. frère de Robert furvefquit le Grand Maiftrc fbn ft«w»^4/w
coufin de deux jours , c'cft à dire qu'il ne mourut que le x x v i r.
Odobre, au lieu que Ion coufin & ion frerc Robert fiurcnt tuez au champ
de bat»lle le x x v. comme il (èra dit plus amplement au chapitre
imvant. Il eft parlé de luy avec honeur au lùjeâ; de la prilè de la Roche
de Vandais dans Froiflart, où ildftinalappdléiagneurde lâim Am^flê^jjJ^
au lieu de laint llpilè. «i»" •
Tome /. Ff ij
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HISTOIRE D£ LA MAISON
Enfans de Bifémi ^Mtpbia /. du nom feimeur de punt Ilpife &
de CMitrwfde et/fiheau etJlpâtn fi femme* '
Eraud Dauphin n. <iu nom , qui aura Ton chapicre.
R.ofi£RT Dauphin icigncur <ie Challus. La preuve en eil
; un anden Fegiftre dc^ playdoirics <iu Parlemcnc , où il eft imarqué
fMMWMi'*^ vii^ddSne Avni mcccczzxiz. que Bersuid I. fît fon teftamcnt
au mois de Septembre mccccxv. & laiïïa au moins deux fils , à l'un
dcfquels nomme Bcraud il donna Conibronde , ôc Chaflus à l'autre. Ce
pourroic bien eilre Chatlus les Boillicrcs , terre c|ui eftoit tombée dans
u tnailbn de Combronde par lemaiù^de Catherine des Bdffieresavec
Robert 1 1. die le Sage , cooiine nous l'avons dit cy defliis page iio. Ce
i'«jtfWW.4. Robert lèigncur de Cliaflus mourut à la bataille crAzincourr fans enfàns.
***'^'**''***' Marguerite Dauphinf. mance , comme il elt dit dans l'arreft
de l'année mcccclxix. que ;e viens d'alléguer, en l'année mcccciv.
frmmt. 4f% à Edottard de Lavieu Teigneurde Fongeroles, à laquelle ton ocre donna
en docla fônune de trois mil francs d'or , moyennant laquelle die rauMiça
à toutes (ucceflions dircdes & collatérales. M. JuHel a remarqué que cet
Edoiiard eft appcUé dans quelques mémoires feigneur de Foucherolcs,
& en d autres kigneur deCaauco , qu'il eibme neantmoins eilre la mciîne
petibnne nomnitt unfî diver icment à eaufe des divetfês lèigneuries qu'd
pof&dott. Il a eu raifim de dire que c eftoic une meihie pmonne. Mais
n a efté trompé par ceux qui luy ont fourni ces mémoires. Car il ne
faut pas lire deCaaiaco , mais de La^iaco, qui eft Lavieu. Il provint de
ce mariage trois enfans nommez dans cet arrcil, aiTavoir Jacques, Jean,
6c Anne de Lavieu. Anne fût rnari^ avanc Tan itcccczxzv* à
Jacques de Chabancs ièigneur de la Paliilè Gnmd Maiftre de . France
& Gouverneur de Guyenne mort le vingtiefine Octobre MCCcCLtii.
& enterré avec Anne de Lavieu (a femme en la chapelle du chafteau
r/îî^"'*.^ ^ Paliflc. M. Le Laboureur Prcvoft de l'Iûe-Barbc y adj|ouftc Alix de
^•l't'lis^ Lavieu mariée à Année de Talara ftigneur de'Cbalmaiel. Man il n'en
-eft pas fait mention dans r;^'reft, dans lequel néammoins fimc nommez
cous les enfàns d'Edouard de Lavieu.
Françoifc Dauphinc mariée à Pierre feigneur de Bcllenavc en Auvergne,
. comme jc l ay trouvé en quelques mcmou-cs. Car je n'en ay pas de prcuvi?
wirtainc. TouKsfeis j'ay creu que je ne devoir pas robmççtre.
; ■ >
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D* A U V E R G N E. Liv. III.
%i9
VBAUCB.
D'ttfimt fitd
Beraud Dàtufbm II» du nom feigneur de féànt Ilfifi & de
Combronde,
CHAPITRE V.
HILIPPIE de Veauce, avec laquelle
ce Seigneur fut marié du vivant de loti
pere , eftoic fille unique de Pierre die le
Borgne fcigneur du Chartclar & de Jeanne rnmmtAtf»
de Varigny , comme il efl: porte dans un
arreft de l'an mcccclxxxi. Et cepen- fr$»vnf.4j%.
dant je trouVe dàiu UA ftrtteft de l'an ■
Mccccx:ix. que Flene de Veauce 6c
Jeanne de Varigny curent quatre filles ,
aiïâvoir Ilabeau mariée à Chatard de
Rochedagoux , Philippie mariée à Bcraud
Dauphin , Catherine ftmme de Geoffroy de Sully teigneur de Beaujeu ,
& Jeanne mari^ finiMt du Puy , laquelle elloit deja veitve dft eh
l'année m c c c c x x i t i. comiiie il eft marqué dans tth andeli t^^fltt
des playdoirics du Parlcmenr.
Philippie avoit elté mariée auparavant avec Guillaume de Vendac , & 4<t.
fût mère d' AUz de Vendac femme d' Agnec de la Tour d'Auvergne IIL
du nom iogneur d'Oliergues , comme nous le dirons en (on lieu.
La guerre ayant cftc dcclarcc en l'année mccccxv. contre les Anglois,
ainfî que nous le déduirons plus particulièrement au chapitre IX. en par-
lant de Guichard Dauphm Grand Maillrc de France , Bcraud I. fie les
en£uis Beraud II. fie Robert mirent en eilat d'aller ièrvir le Roy en rrmv*,f.t,x.
cette guerre , & eftant panis de leur challeau de Combnmde , qui eft
auprez de Riom , le Samcdy cinquiefmc jour d'Odlobre avec leurs gens,
allèrent coucher à trois lieues & demie delà au Chaftelar, paficrent la rivière
de Loire iur le pont de Gergcau , & arrriverent le Veiidredy x v ii i.
du mefine mois en un lieu prez de Chartres oà Ton difeit qu'efldt laplus
belle & la plus grande grange de la Beauflè appartenant à l'Evefque de
Chartres , laquelle fiit bruflée. Ils paflèient le lendemain au pont de Ver*
Ffiij
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zjo HISTOIRE DE LA MAISON
non fur Seine , logèrent à Eftrepagny , & palTcrcnt la rivière de Somnic
au ponc de Corbie le Lundy au loir x x i. Odobre , & joignirenc le
Mardy enfûivanc le Seigneur d'Albrec Conneftable de France , Se en fiiite
les troines du Duc de Bourbon , avec le(c|uelles ds & rendirent le xxv.
auprez de Guicbard leur coufin au cam^ d Azincourt dans la Comté de
S. Paul. Ce fût ce jour- là que fût donnée la dcfàftreulc bataille appclléc
d'Azmcourt , dans laquelle le Grand Maiftre, quicomnundoic une parcye
del 'avantgarde avec le Conneflàble,'Beraud Dauphin, &fi>n fils Robert
fiirem niez , & Beraud III. blefTc' à mort & But pnibnnier par un Anglois.
AiHWMf*' QUI le mena à Mai(bncelles prez de Boulogne , où il mourut de fcs blell
(ures le Dimanche x x v 1 1. Odobre , & fut enterré dans le cimetière
de ce lieu. J'ay trouvé couc ce deAail dans les anciens mémoires de la
mailon des Seigneurs 4le Cbmbronde.
La nouvelle de la mon de Beraud IL ayanc efté ponéc en Auvergne,
Pliilq>pie de Veauce là femme eue le bail ou garde noble de Tes cnfans ,
& en cette qualité' playda en l'année m c C C C x i x. contre Jeanne de
B».d*ciuf- Rcvcl femme de Jacques de ChallUlon ièigneur de Dampierre Grand
''x**** Pannecier de France. .11 naroift par un arreftde Tan mcccclz. qu'elle
morte. Attfli M. Jnttela il marqué £l more en Tamiée iiccccxLViii.
jEafims de Beraud Dauphin //. du nom fetgneurde faint Il^fè &it
ConArondc & de Philip fie de Feauce fi fimme,
BEraud DAOPHiir III. ilu nom, qui aura Icn chapitre
Blanchb Dauphin e, appellée Jeanne en plufîeurs arreds du
Parlement , fût mariée en l'année mccccxxv. à Jean de Lefpinaflè
•{èigneur de Changy & de Maulcvrier , duquel elle eut entr'autrcs enfans
4in fils appellé Beraud , qui fut à caulè d'elle feigneur de iàinc Ilpifè & de
Gombrooile » & prie le iumom de Dauphin , comme nous le mioas att
chapitre VIL où il iêra ccaicé de Beraud (on fils. Elle cefta en l'année
M c c ccLV I. eftaac à Combroode^ & ordonna qu'on reormtà iàinc
%>^e. . . . .
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D'AUVERGNE, L i v. HL
Berand Dauphin JJL du nom fiipuw de fiùnt Jlfifi
& de Cmhrottdi,
C H.A PITRE VI.
ERAUD eftoic bien jeune lorfqae (bit
père mouiot: Car il navoic couc au plus
que quatre ou cinq ans. Son pere l'inflitiia
par fon teftament fbn héritier univcrfel en r^'W^ wli
tous Tes ciiailcaux , chaftellenies , terres ,
ju(Hccs, Ae antres biens meubles fie minieu.
bles , droits & aâ:ions , dettes , noms , ficle
chargea de la pourfijire des proccz meus
& pendents à caufedcs terres de Jaligny,
Sailhens , & Mainfac , d'acquicer (ès dettes,
fie de payer ce qui eAoic deu Dourlcs fcMi*
dadoos pieufès que luy, (on pere, fie fim ayeule Françoife d'Aurouze
aroient faites en plufîeurs Ëgh^ès.
Dans un ancien regillre des playdoiries du Parlement il cft marqué 'nwwiHiii
au XX. Avril mccccxxxix. qu'il mourut jeune à Lyon àc qu'il
donna la terre de (àmt llpiiê à Philippie de Veauee fit mcre. Gela arriva •
en Tannée mccccxxzvi. comme il e(l marqué dans les anciens
mémoires de la généalogie des Seigneurs de Comoronde , où U eft dic
qu'il mourut iàns enfans. il fut enterré aux Çordcliers de Bxioude ea
Auvergne.
Enfiiy finklrbtaocheaifiiéedesSe^neiindefiincI^ilê fie de Conu
broodeiflùe dehniaUôa des I)aiiphias dAuimpie.
I
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HISTOIRE DE LA MAISON
CBAZEaOM.
Ofmftmt m»
d'ittur.
POLIGNAC.
i* gtnUt
éà ÛJÊ tiÊÊÊ^
4J7.
Bcféud Daufhin IV. du nom feiffieur de Combronde.
CHAPITREVIL
PRES la more iàns enfam de Bcraud
Dauphin III. de ce nom & ùsast Blanche
recueillie (à (ucceflion & la tranfiiift à
Bcraud de Lefpinafle fon fils, qui fut à
caufc d'elle fcigncur de faint Ilpile &: de
Combronde , & prit le (urnom de Daupiua
«n ctmlèqttcnce de la donàtion qve (àmefe
luy fît des terres de Combrofuie&dePRMl-
fie à la charge de poncr le nom & armes
<le la maifon des Dauphins d'Auvergne.
Auparavant de pa/Ter outre je crois qu'il
eit a propos de dire quelque efaofè ae la maifim de Leipins^ , laquelle
edoit aucresfois illulh-e en Auvergne auparâvanc qu'elle fbndit en celle
de la Fayerte. Philiberr de LefpinafTc Chevalier, homme de grande con-
flderation en fon temps, ^)^^c\\é grant Cotifeiller du Rrjy de France Charles
le ^«/«r par frère Jean de Lagogue, 0- mtabiits reputAtionis en
tmarreftderanM'CCCXCVï. tumne au fiijeâ du proccz qui eiloit peft-<
dent au Parlement pour railbn de la tene- de la Qeete ou Clayete dam*
le Mafconnois , fiit marié deux fois. Sa première femme fut Guilicmcte
de Vaux , de laquelle il eut Jeanne dite autrement Jeannete mariée pre-
mièrement à Jean de Chantcmerle en l'aimée mcccxlvi. & en lùite
à Beitrand'de Senecerre en rannée mccclxt. defquels UGc -Armand
de Seneterre , Marguerite mariéeà Jean de Mcllo , & Odetc mariée à Jean
de Lelpinailc (cigneur de Changy & de Maulcvncr Ibn coufîn au cin-
quienne degré. Celuy cy laifla un fils unique appelle Jean de Lelpinafle
feigncur de Maulevrier , dont nous allons parler. La Iccondc femme de
Hi/t. i4 9mj Plultbert de Lefinnaflè Bit Omftance de la Tour d'Auvergne fille , ainfi
ThtLJji^, que je le dis ailleurs» de Bertrand fêigneur de la Tour d'Auvergne I V.
ou nom, laquelle iènouve nommée veuve de luy en un anrefl de l'année
MCGCXCIV.
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D'AUVERGNE. L IV» IIL '15,
MCCCxctvflI efl: nomme en l'année MtCCLlx. pafmy les p\ui
grands Seigneurs qui elloicnc pourlors à Dijon avcc U R,eyilC Jcaime fie
Philippe Duc de Bourgogne Ion tils.
Jean de hdfin»& Sk d'autre leaà de d'Odete de Le(f»naife elpouÊi
le XXIX. May if CCCCxx v. Blanche Dauphine fille de BeraudDau*
phin II. du nom fcigncur de faint Ilpifc Se Je Combronde , aage'c de quinze
ans , veuve en l'année mcccc l m. comnic on le voit en un arreil; du
Parlement de cette année là. Us eurent pluiieurs enfans^ ailàvoir Beraud
feigneur de Combronde , François Chevalier de Rhodes, Robert Prieur
de Toifày & après Abbé 'de iainc Germain des Prcz à Paris, ElHenne
fcigncur de Chang)' Se de Maulevrier, Pierre Abbé d'HfbreuUe, Mar-
guerite Abbeile de Cuffer , Carhennc femme de Philibert de la Roche,
Philippie femme de Piiililjeri ou Charles de Montmorin, & une autre
lillc appellée Loâîiè. Efiienne fèîgneor de Changy êc de Mankvricr Gt
ccoiiva avec le Seigneur de Combronde Coa freit à la bataille dobn^
prez de Chaikau Chinon en r.uinée m c c c c l x x v. Il y, a grande
apparence que Philippe de Lcipinailc (eigneur de Maulevrier , qui {è
crouva en l'année m d x v 1. au mariage de Catherine d' Amboiîè petite
fiUe de Beraud IV. avec François de la Tour IL du taota Vicomte de
Turennc , elloit fils d'Eflienne & neveu de Beraud»
Ikrraud Dauphin I V. du nom , ducjuel nous rrai(ftons icy , ftir marie
deux fois. Sa première femme tut Antoinct? de Chazeron Hlle de Jean
ièigneur de Chareron & de Catherine d Apchicr , & pctKc fille d'Oudard
4e Chacerea&de Ma^uerite de Belle&ye niepcedu Pape Clément VI»
& coufîne germaine du Pape Grégoire XI. ainfi que nous l'avons die
plus particulicremenr cy dcfTus page 184. en parlant des enfans de Jean
Comte de Clairmont Dauphin d'Auvergne. Rcrnufl eiir de cette Antoinete
une fille appellcc Loùile, de laquelle il cit lau ruention en un arrell du
Parlement de l'an 1484. où die eft appelléc ^lu prmufeviu de Beraud.
Sa (èconde femme fut Antoinete de Polignac fille de Guillaume 1 1. die
Armand Vicoïnte de Polignac , de laquelle il curunefîllcappellée Prançoilè
mariée à Guy d'Amboife (ci^rncur de Ra^'cl pcrc de Catherine d'Am-
boifc qui elpoufà l'an mdxvi. trançoii de la I our il. uu nom Vicomte de
Turenne, comme nous le dirons plus particulièrement en (bfi lieu.
C'eftoit un vaillant Chevalier 6z bien entendu au fait de la guêtre qtœ
ce Beraud. Ce qui porta le Roy Loiiis X î. de luy donner le comman-
dement de l armée qu'il envoya en l'année mcccclxxv. en Bourgogne tmmf^fy
contre Charles Duc de Bourgogne , qui faiioit commettre par fès gens
beaucoup de ravages & pillenes dans les terres du Roy lôus le comman-
dement d'AntCMne de Luxembourg Comte de Rouflî fôn Marcfchal 6c
Capitaine gênerai de fbn armée. Car c'eft ainfi qu'j! cfl: appelle dans
l'arrell du Parlement dont nous allons parler. Mevcr & Heurcr dilènc
que l'armée du Roy cftoit commandée par le balbrd de Bourbon , qui
avoir e(poufê une fille baftatde du Roy , c eft à dire par Louis de Bourbon
Comte de RoulTillon. Belleforeft au contraire , Paradin , & GoUuc
difenr que les Bourguignons fiircm deifàits par le Duc de Bourbon. Mats ,
Tome /. ^%
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HIST OlKE DE LA MAISON
les regiftres du Parlement de Paris , aulquek oacft ffadjouficr plus
éc foy qu'?i ces efcrivains , ne font aucune mention en cette occaùoa
du Duc de Bourbon , ny du baflard de Bourbon, Un arreft de l'année
M c c c c X c i X. qui nous apprend ce fait porte en termes exprcz que
ffmçuf *fhie Ro]r t0$i ifm ejurâtiâ in patriéBmrffimUe dtfimSm» BihUdu» Déuilfim$
la ÂMMMr égmum ââmuLum ftrenuum Militent dc ex nobiBènt eUm pê-
rtmtihui onum pr^fecerxt. Il donna bataille aux Bourguignons lexxi.
Juin en un lieu appelle dans l'arrcft Mons Kuillonis^ d'autres dttcnc auprès
de Chaftcl - Cmnon , Paradin en un lieu nommé Gy prez de Chafteau-
Guyon , Nicole Gilles le Pierre de faim Julien à Gray , où Tarmée du
Bourguignon fut entièrement desfaite , le Mareichal de Bourgogne , qui
fe vouloit fuiver à la faveur des bois , fait pnTf>nnier par Guy de San-
devillc , qui !c vendit au Dauphin pour la lomme de mil efcus d or. Or
il arriva que eoinmc le Dauphin l'euft fait conduire en ion challcau de
Cd<1^ en Auvergne , le Duc de Bourbon Coonefiable de France , qui'
vouloit avoir (à part de la rançon , l'envoya prendre là , & le fit amener
à Moulins en Bourbonnois , oii il fut détenu pendant quelque temps.
Mais le Rov , qui eiloit à Tours, 1 ayant redemandé, & ayant donne au
Seigneur de Combronde ( c'eft ainfi que Paradin appelle Beraud Dau-
phin ) vingt deux mfl elcus d'or pour le ravoir , il luy fiit amené, & (îir
détenu ioi^ temps en diverses priions du royaume , en attendant qu'il
payât les quarante mil efcus de rançon aufqucls le Roy l'avoit condamné.
Enfin il fut remis en liberté en conlequence d un traicté fait avec Philippe
de Crevecaur Chevalier feigneur d'Efguerdes , auquel le Roy l'avoit
donné, par lequel il promit de payer tous les ans audit de Crevecoeur
pendant £i vie douze cens livres de penHon annuele & viagère. Ce qin
rut rcclement exécuté. Il ne faut pas obmettre de remarquer icy qu'après
cetrc dcfroute dc l'armée du Duc de Bourgogne il fut conclu une trefve
de neut ans entre le Roy & luy. Le traidé de cette trefve , qui clt rapponé
dans les Mémoires d'Olivier de la Marche, eftdu xiit. Septembre
Mccc CLXXV. trois mois ou environ après la defroute. Ce poinâ
d'hiflnîrr , peu marqué par les hiftoricns , cft aflêz confîder^le pour
mériter 1 cfrlaircifîèment que nous luy avons donné.
] adjouileray icy en paflànt que ce Philippe de Crevccoajr Marefchal
de France eft enterré à Boulogne fiir la mer en TEglifède Noftre Dame,
H,^ rf. jiM- en laquelle il a foodé quatre lampes fort pesantes , qui y ont tousjours
jjZnwfVd- refté julques à ce que les Anglois mirent le fîege devant Calais en l'année
m^t^ M D X L I V.* comme les billoriens de Noftre Dame de Boulogne le
remarquent.
Bbraud Dauphik eftoitencotevivantenrannéeMCccctxxzi.
au mois d'Oûnbre date des lettres du Roy pour l'eftabltllèment de quatre
foires par an au lieu de Jaligny.
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D*AUVERQNE. Liv. III.
Enfiuis de Beraud Dauphin ly.du nom feigneur de Combronde &
£Jmoinete de Chaperon fa ^emarg fmmt.
L
FRANÇOISE Dauphins inariée à Guy d'AinlxMièifiigiiair de
O&ISB Davphinb.
Ei^âns de Beraud IV. & £Ant<dnete de PoUffiac,
SANCERR.E.
2>« Chtmftptê
tROLOIS.
Cmchard Dauphin I. du nom fiiffteur de Jali^y , de Tréteaux, ♦
& de la Fer té Chauderon , Chambellan du Roy Charles V.
Grand Maifire des Arbalepriers de France, Gouverneur du Roj
Charles V L
CHAPITRE VIII.
A N s la décadence de la maifbn des Dau- H\^Ma^u*
phins d'Auvergne , qui cAnt an penchant LwJ^ ff
de Êy^^etiee , dk eue le bonheur de pro-
duire de grands per(onnages Comme elle
approchoit de (à fin. Nous avons veu la
preuve de ce que je viens de dire en la
perfonne de Benuidll. Dauphin d'Auvergne
& en celle de Becsud I V. teigneur de Com-
bronde , quojr Kp'il ne fût du iàng des
Dauphins que par fà merc. En voicy deux,
* ,pcrc & fils , Icfijucls, quojr qu'iflùs iculc-
ine&c des cadets , firent beaucoup elclacer leur mérite tous le reene du
Roy Charles V. & fous celuy de Cbarl» VL Ion fils. Cuichard I. du
nom , appelle vaillant homme & Seigneur de grand mérite par l'auâcur
de l'hiftoire du Roy Charles {ùoeûnc, eftok .fils de Robert Dauphin L'
' Tme /. ' Gg ij .^i*
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HISTOIRE DE LA MAISON
du nom fèigneur de faim Ilpifc & J'ifibeau de Charte! le Perron. Il prit
r4*7 d'abortl k party de l'Eglife, y avant Trelorde Tali^rrni' deux titres de
l'année mCCCxlvi. où il prend la quaiitc de Clerc, laquelle luy eft
qifflî donnée par Kâbeau de Chotmés (à tnarrine femme de Guillaume
fêigneur de Momaigu le Blain , laquelle Imf Se donarion de quelques
maifôns &: de quelques biens. En ce tcnip<^ l'î il falloir crtar de demeurer
dans l'eftat ecclel^artique. La preuve en elt Wx&c de donation
il fit cette meiine année a ion frcrc Hugonin , dans, lequel il le refcrve
pour &s lu^iBi !« femnie de trenice livres par an ju(qut$ à «e qu'il auro|è
un (ièmblable ou plus grand revenu en bénéfices. Il cliangea ]ieiJitmoa$
d'avis. Car en l'année mc ce lv. il prenoic la qualice d'Elcuyer. C'cft
ainfi qu'il clî: appelle dans l'adte de donation mutuele que fa mcrc ?: îuv
Ce firent de leurs meubles au plus vivant le Vendredy après la teiie de
la Magdelene M c c c L V.
Il y a dans le regillre x c v 1 1. de la. dnnceUcrie des Ictres du Roy
Charles V, données au mois de Décembre m c c c i x v i. dans lefquelles
! il eft dit que fà Majcfte' ayanc depuis la Magdelene dernière paflce ordonné
fbn ame & féal Chambellan Guichard Dauphin Chevalier leigucur de
Jaligny & de la Ferté Chauderon pour aller ez partves de Toulouiê &
y mener certaine quantité de gens d'armes, ledit CKevaHer , qutavoic
partye de (on harnois en (on fort chafteau de la Ferté Chauderon , y
pafTa pour .u-îicmincr Ion voyage.
J'ay trouve dans une généalogie M S. de la mailôn de Challel le Perron
Sue Jean dit Lonrdin lagneur de Saligny , qui eft .enterré en l'abbayç
e Septfons , le fît Ton exécuteur teftamentaire AT tuteur de Ê$ eoÊtiis lé
Samcdy avant la faint Mathieu mccClxxiii.
Il fût marié deux fois. Sa première femme fut Ilàbcau de Sancerrc
fille de Loiiis II. du nom Comte de Sancerre & de BcacriK de Koucy
Gi femme. Et c'eft pour cétte raifen que dans le ceftament du Ccmneftable
de Sancerre Guichard eA appellé Coa feere y parce qu'il avoic efpodSS
fcL foLur. Il efpoufà cette Dame après la mort de Pierre de Graçay
♦ * • Ion premier mary arrivée en l'année m c c c L x v. ou peu auparavanr ;
de uqacUe il eue Guichard Dauphin IL du noqi, duquel ilièra traidé
«a çhttpince fei^ltaïK. Apres la «non «l'Màbeau Ae Sancerre iidvehttïs avant
2^*^*"/- l'an »4'C c c L X ^ V. il «onvok «en Acfelidcs nopce» Se e(poufe Marguerite
st, ' de Frolois i(£ic :d'mi puifrté de la ma^on de Bourgogne, veuve de deux
«•lu iHf*" niaris , adâvoir de Simon de Chafteauvillain Icigncur de Baye decedé
fins «rfkns ^ant Tan m <: ce lui. 4c de Jean Icigneur de ChailiUon
«nfiaaois ,4V0c lequel tefevivvit eH^Fannée m cc<: lx v l Ac efioît m^tt
avant r^n m q^cvxkt, Hîmmt '4l«ontte par divers arrëfts du Parle»
ment de Paris.
ft<M«M/.4<». £1, iannée M'CCCi.qKX x i. Guichard & (à femme Marguerite de
FroloB voyant qu'il n'y avMC aucuns-enfàns de leur nutiage ny eiperance
4en iwoir , fe ;fii«iit Viin il tltwlre-4<i»Bacioii iBUtueîé de tous iSéwès
meilblei icitca^aïKt , en quoy qu'ils pcuflcnt conifîfter, <(ue le fiirvivant
•^agneroic en pttjpce pour & -pour les tiens. ' ËUe àHourut chargée
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D' A U V E R G N E. L l v. III. ' 1)7
d'une grande vieillcfTe , comme le dit M. Du Chcfne , avant l'an mcccxcv.
y ayant un arrell du Parlement de cette année dans lequel il eft parle
îi'elle comme morte. li cft dit dans un rcgiftre des playdoiries du Par-
lemenc que Jacques de Vienne Chevalier (è^neur ae Longvy fiic fim
héritier.
Guichard le rendit fi recommandabic fous le règne ilu Roy Charles V.
que ce lage Prince le fit Gouverneur du Roy Charles VI. lors Dauphin ♦**•
éc de Ces autres enfans. Je trouve qu'il eiloit Elchançon de France dans yf %^^[*l^
le commencement dn règne de Charles VL & il le fiit jufques en l'année ^
MCCCLxxjcii. quilntt&cGraodMaiftredcs AibaleAtiers.
En l'anne'c M c c c x c i x. la pcfte ravi^eaac le royaume de France , ^^ul^'H!"
& principalement la ville de Paris , qui fiit , poar ainfi dire , abandonnée,
le Roy & tous les grands Seigneurs en partirent & ic retirèrent en Nor-
mandie.. Tay trouvé dans une ancienne chronique de Normandie la lifte 'x^m<''
des Princes & grands Seigneurs qui fbivircnc le Roy en ce voyage , parmy
lefquels eft nomme' Guy Dauphin par erreur du copifte au lieu de Gui- .
chard , eftant bien à prclumcr que Guichard , lequel eftoit un des pre-
miers Officiers de la Couronne & une des jM-incipaiesL personnes de la Cour ,
ne manqua pas de iùivre le Roy en cette occaiîon. Cette contdion eft
«['autant plus neceiEkire qu'il n'y avait poorlon à laCoiiraitcunrSdgpeur
4lppellé Guy Dauphin.
En l'année mccccii. le Marclchal de France & le Grand Maiftre
des Arbalelbriers aflèmblcrcnt par ordre du Roy douze mil combattans
«A
êc furent en Angleterre pour jecourîr le Prince de Galles contre le Kcf
iôii pere. Ils n'y firent pourtant autre chofc digne de remarque û ce n'en
qu'ifs ruinèrent tout le pays par où ils partcrent , & obligèrent le Roy
d'Angleterre de quitter le champ de bataille au Prince /on iils & de ic
retirer à Winceflre.
J'ay ven dans un renflie de la ChanirdQerie des iem du Roy ^lar- ntmmt^w
les V I. par Iciquellcs il permit en l'année m c c c c i u. à Guichard Dau-
phin Chevalier Ion Confcillcr & Mailbx- de (es Arbalcflricrsdc faire clorre
de folîèz , emparer & fortifier la Mote Buvron fituée en la terre &: chaftel-
lenie de Boulon en la Duché d'Orleanois , en laqudlc Moce y avoit eucy de-
vant fiMiciieifedc(chcMg,oùlies ptgdeceftiiCTfeMrneurs<fc Bodbttibiilfliîent.i •« •
habiter. Il y avait longtemps que Guichard Famiifllcqiiil& , -al ayant
prcftc l'hommage à I^hilippe Duc d'Orléans le x v ï 1 1. Mars mccclxxi.
ainfi qu'on le trouve dans le recueil des nobles de l'Orleanois du fieur
le Maire. Ce Duc eftoit fils du Roy Philippe de Valois , & mourut en
Tannée mccczc i. aagé de lv. ans. La terre de la Moce appartient ^
aujourd'huy a la maiion de Vcntadour , & efloic eicheuë en partagée avec
Bou/bn à Anne de Levis Archevefi:|uc de Bourges.
Enlamefine année mccccii i. Guichard perdit le vaillant Conneflable H,fi.d€ch*fi,$
de France Louis de Sancerre (on beaufrere, lequel mourut après iôixante !ui.«^.»r f*
ans d'une vie laborieulè toujours employée dans les iàiiguerde la guerre »
& fut enterré en l'Eglilc de fàinc Dcnys en France , comme il l'avoit » ;« <i' chmtiu
ibuhaité. 11 eftappeUe«M/£Mr ^ejmM^ibi^ f.^J4'^t.
Gg lij
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%i% ' HISTOIRE DE LA MAISON
Quant au Grand Maiftre des Arbaleftricrs (on beaufrcre , il mourut \
"/a!*^*"'" mefme anne'e , & eut pour {uccefTeur en fa charge Jean de
/•7i<- Hangeft iêigneur de Heuguevîlle pourveu par lecres du v ii. Décembre
audit an. •
Hiit j, ChMfift H ne paroift pas dans l'hiftoire qu'il fè foit démis de û. charge en aucun
iliulr^ f! temps. Et neantmoins le Moine cie fàint Denys qui a cfcrit V hiftoirc du
Roy Charles VI. & Jean Juvcnal des Urfins marquent que Jean de Bucil
Hifi éUchtrUt cùoit MaiAre des Arbalcllricrs en l'année mcccxcvi. le Vendredjr
R. f. lu. V X I. Oâiobre. Cependant je trouve dans le regiftre clx. de h Chan-
cellerie des Ictres du Roy du deuxiefme Mars de Tannée fuivante , dans
lefquelles le Roy l'appelle noflfe»mé f^fiéi CmtfiiUer & CbiVéiUr Gmicbârd
Erfdfu de Cuiàunfd Ddufhin L du nom fei^ttr de Jali^nj , de
tréteaux , & deié Ferté Chauderm , CfMtd M^fire des JrbéH
4efiners deFrémee, & ^IféAeémdeSsneem fs fremere femme.
GUiCHARO D&vphinII. du nom , donc il fera parlé au cha.
picie finvanc
Louis DADVHxxmortjeiiiieians lignée.
*
Bufritt naturel de Guichard Dauphin Grand Maiftre
des Arbalepiers.
^Laddxn OB J ALI g NT, auquel & à fes hoirs defcendaittdie fin
j corps en légitime mariage Guichard II. Grand Maiftre de France,qui
l'appelle Ton cher & amé frère , donna par donation entre vifs irrévocable
paiOTéccnfonchalleaude Bornés en Berry le fécond jour du mois d Avril
— > MCCCCVlL lamailônfiiRe&laviUedc Dôme en Ni^ernois avec toute
[afticfr haute , moyenne, & baflê , avec toutes fès appartenences & de-
pendences , la terre qu'il avoit à Beaufïàrd lez fàint Pourçain , & quelques
autres choies mcntionnccs dans l'adre de donation fcellces du feau de la
Chancellerie du Duc de Bourbonnois le fèpdefme jour du mois de Juin
emmt^yuesSBOMûM. Claii<fitr fîic preiènt le zz v 1 1. hlovembie mccccv. à
ilnflallation de Guidhata ion oncle en qualité de Chanoine de l'^jKie
cathédrale de Nevers comme Baron de la Feité Chaudcron,
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D* A U V E R G N E. L I V. 1 1 1. .ij9
CULANT.
- D'tKmr M»
à» mtUtu M
Cmchard Dauphin II. du nom fetgneur de Jdifftj & de U Fcrté
Chaudcron , GrAni Mmfrt de Fréuue , & Gomttrnew
dn^éUÊphinf,
CHAPITRE IX.
£ Grand Maiftre des AibaleHrieis eut de
is. première femme Kàbeau de Sancerre
un fils qui parvint aux prcmicrcs charges
de la Couroime. Auili clioïc il ua wouU
woêMfg^totiHtmdktvâlifry pour n^lèrvic
des termes de Jean le Fevre (êi^ar de
fàint Remy audeur du temps. s.*ta9f.7ii
V.n l'année mcccciii. (clon noftre
manière de compter le Conneltable de
Sancerre toa oncle , qui eftoit bien prez
de ù. fin, fit (on tefisuneot le Dimanche
qiiatnt(mc jour de l^evricr, dans lequel il ordonna qut U ioHit de Jon H,ftMchMi«
w/iqut l'efèu de fis Armes fut offert pur fbn très cher (é^ très nepiem 7*'*
Me^re Cuicbart Daupbim , auquel il donna hc|:edicairement les terres 6c
chaftellenies de Bomà & de donde , & la Batohnie , chaftcl > & chaftel-
léniedeLiizy. A quoy le Moine de (àinc Denycadjoulle quej>our ne voir nifij.ct..riu
pas périr avec luy les armes de là mailbn , il chargea Mefiire Guichard î^li^tw jj*
Dauphin fon neveu de les cfcarteier avec les fiencs , 6c luy laiilà à cette
condition la meilleure partye du partage qu'il avoit eu de la Comte de
Sancerre. Mais û n'eft aucunement parlé de cette condiciojn dans ion
tellament.
Le XXVII. Novembre m c c c c v. il le tranfporta à la pocte de l'Eglifè PmHMtf 471.
cathédrale de Nevers les efpcrons dorez chauflcz, rcfpée ceinte. Se le
faucon (ur le poing j où citant, vuircnt au devant de luy le collcgc de
ladite Eglife , Chanoines & Chapellains , revelhis de chapes , avec la croix,
Tean benifte, & les cierges allumez. Et Meflire Vkxtt le Clerc Archi-
diacre de Defiife en ladite £gli(è k prenam piur U auûn, k mena en l'e^
140 HISTOIRE DE LA MAISON
cy defliis dans l'Eglifè jufques devant le grand autel. Puis, la grand MclTe
ellant dite, le menèrent dans le Chapitre , où ils le rcceurent pour leur
confrère & Clianome , amfi qu'd avoic eiic tait à fis predcceflèurs Barons
•cle la FercéChaudcron , après qu'il a» &ic feraient Gi les £uiits cvangâes
9c protefté qu'A ne rcveleroit jamais les(ècrets dudic Chapitre en chofes
qui luy pourroient prejudicier. Vuk baifà à la bouche ledir Archidiacre
&lcs autres Clianoinfs de cer:v i ehlc , qui le ramenercnc en luire dans
l'Egliie , le riieac aikoir au quatnelme ficge du colle de i Arciiidiacre
àe Nercn! , prefents nobles hommes Mel£re Pierre de Veaiike , lean de
Moncagule Belin, JofephdeC^iitin, CUudin biflard de Jaligny Cheva.
liers , & autres. ♦
£n l'année m c c c c v i n. les Liégeois ayant alliei^éla ville de Maelhicht
en haine de ce que le Duc de Bourgogne & le Duc uc Brabaiit s'efloienc
uufHi^viL dedatezpfoceâeorsdejean de Bavière Eve^ie de Liège , que les Liégeois
u^t^*»- „f^g^ éeÛàaié 6c enavoient eOeu un autre en ià place, le Due de Bour-
HiftMchnitt gogne marcha vers cette place afliegce avec une puifTanre armée, dans
r/. dtu.it i^q^iqWç il y avoir un grand nombre de brave nobleflê. Le Roy ayant elle
PLmr p 9 ^'•'^ envoya Mcflîre Guichard Dauphin vers le Duc de Bour-
gogne pour luy faire defenfe fitr eertaincs grodês peines de cmnbattie
ks Liégeois ny. d'entrer en leur pays. Mais le Duc de Bourgogne ne
voulut pas dcferer à cet ordre. Ains au contraire , après que MelTîrc
Guichard eut lîny ion ambailàdc, il le requit que comme Ion parent 5::
amy il luy conièillac Car ce qu'il avoit à taire. Guichard luy relpondic
quil luy umbloit qu'il ne pouvoit pas avec hoi^ur s'empe&her de veoir
ks ennemys de prez, 6c s'of&ic de vivre ic mourir avec luy à i'encontre
des Liégeois rebelles ■ qui furent desfàics , y en ayant eu vin^ hui£b mil
de tuez en cette bataille.
L'année iùivanie Amé VIII. Comte de Savoye ayant demande à
LoUis II.' Duc de Bourbon donataire d*£doiiard II. du nom ièigoeur de
Bif.dttmufi Beau jeu dedeDombes nouvellement decedc de luy faire l'hommage ao.
^'*' quel il eftoit tenu pour les villes & chaftcau de Beauregard , Lent, Toy fTly,
Montmerlc, Villcneufvc, & Chalamont en Dombcs, ce que le Duc de
Bourbon refiiibic de faire , enfin l'affaire ayant eilé mile en negotution ,
& ayant e(W âit tme ailêmblée d'amys des partyes à Villars en BrelTe,
où fe trouvèrent pour le Duc de Bourbon Louis Comte de Veqdofine
grand Chambellan de France, Jean de Moniaigu Vidame de Laon (ou-
vcrainMaiftre de l'hoftel du Roy , Guichard Dauphin lèigneur de Jâligny,
& autres , il tue rciolu par forme d'expédient que Jean de Bourbon Comte
de Clairmopc fils aifiie <b Doc &irott l'homma^ au Comte de Savcve.
Ce qui fîit ex^cé avec le conlèntement du Duc a ChaflîUan lez Dombes
le XXVIII. May m c c c c i x.
Sur la lin de la mefinc année Guichard Dauphin fut envoyé par le
Roy à Amiens au devant des Ambafladcurs d Anglacrre, & y allèrent
avec luy auffî par ordre du Roy Jean de Mootaigu Archevelque de
Sens, Oûllaume de Hgnonville cy devant Fvevofl de , & Gonder
CA Secrétaire du Roy.
Sur
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D'A U V E R G N E. L I v. lîL 141
Sur CCS cncrefàices Ic paxty du Duc de Bourgogne ft^anc pris à la Cont
le dcflus fur les autres Princes du (àng , ce Duc, pour fc vanj^cr du frère
de cet Archevefqite Jean de Montaic^u Grand Mailhc de France, qu'il um»,dH-mL
regardoit comme (on enncmy , le arrcitcr 6i iuy fit couper la cefte '
le XV IX. jour du mois d'OAobre. Sa charge fût donmfe t Guicbard mfjtchofht
Dauphin, qui fuc conftitué & ordonné (buverain maiftrc de l'hoAd du
Roy. Ce que le Bourguignon fit, ainfi que l'cfcric Ikllcforcft, pour ne
rendre du roue mal contenre li mailon de Bourbon, à laquelle C'iichard
cftoit allie. Car LoUu II. Duc de Bourbon avoïc cïpouic Anne Dauphme
proche parente de GuichanL II y a plus d'apparence de dire que le
Bourguignon le ft en coniideradon du mérite de ce per(bnnage & du
fêrvice qu'il luy rendit en l'affaire de l'Evefchc de Liège , & aulTî parce
qu'il le traictoi: de parent & d'amy, comme nn;!s venons de 1c m^irqucr.
Apres la paix de Winccftre faite l'onncc d après encre les Prmccs du umauUtwi.
{àng royal on eftablic un Con^ de douze Chevaliers , quatre Evefques , ^'***' **'
te quatre des Seif^ieurs du Parlement , pour gouverner le Roy & la Reyne
& tout le royaume , aftavoir rArchcvefque de Rheims , l'Evefque de
Noyon , rEvefquc de faint Flour , l'F.veique de Tournav , Guichard Dau-
phm Grand Mailtre de l'iioftcl du Roy, le Grand Maiiirc de Rhodes, n:!(d,ch.rki
te autres. Le Roy du confcmement des Ducs de Berry te de Bourgogne ^ 1^
donna aux Seigneurs de ce Confel une pldnc te entière auâorité Sir fcs '«f-
(ùjeds tant en paix qu'en guerre, tant dedans que dcfiors le royaume,
avec toute juril<li(5Hon fur tous les grands & petits Otliciers , & particu-
lièrement il leur donna un abfolu pouvoir d'initituer & de dcllituer les
gens des finances. Ceft ainH que M. Le Laboureur a traduit cet cndrtMC
de rhiâoire du Roy Charles V L eferite par un Moine de iàint Den^
Mais il y a adjoufté du fien les grands & petits Officiers , ce mot n'ellant
point dans l onginal Latin , où il y a ieulement Juper majores ^ minores.
£n l'année m c c c c x i. le Duc d'Orléans s'eftanc révolté contre le
Roy , Sa Ma)efté envoya des croupes dans rOrlcanois (bus le comman- HifJtcMn
dément de Mefllre Guichanl Dauphin Grand Maiflre de France pour L4WMr ^ '
arrefter les courfcs des ennemys, Guichard prit d'abord ians refiftance &
iouimit au Roy la ville de Jargeau , après avoir promis le pardon aux
habicans & de leur conièrver leurs biens.
En cette mefine année le Roy l'envoya en Languedoc te en Guyenne
avec lacques lèigneur de Helly Marefchal d'Aquitaine te Eneu cnan de
Bournonvillc contre le Duc de Berry ,1e Comte d'Armagnac, & le Seigneur
d'Albret. Le fcigncur de Helly & Enguerran de Bournonvillc s'arrefte- umfftUi vd,
rcnt en Poidou , où ils mirent les peuples à la raifôn. Mais Guichards'en
alla en Nîvemoîs avec le M^flre des Arbalcilriers de France 8c MefCre
Jean de Chalon fè^neur d'Arlay , & reduifit en l'obeiflànce du Roy la
ville de (àint Fourgeau appartenant au fils du Duc de Bar , Ac y fut vosSb
garoiiôn de par le Roy.
£n Tannée Mccccxti. le Roy ayant fermé fi^ de Bourges , u^„ut ^
il donna le commandement de l'avantgarde de (on année à Guichard '"f^
Dauphin Grand Maiftre de Ibn hoftei tt à quelques autres Seignairs de
TmiL Hh
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14* ' H I S T O I R E D E L A M A I S O N
m^MCMti marque. Mais le Duc crOrlcans, contre lequel le Grand Maiftrcs'cf^oir
^iiùv^^ie. dcclarcf . dhnt revenu luprcz du Roy , & devenu encore plus puiilànt
qu ii I clioit avant ia révolte , il ht d'abord elcUtcr Ion indignation
canire ceux oui avoienc tenu le party du Duc de Bourgogne. Il renvoya
Oiicliaxd eli là niaifon , 4k llly m defenfe de revenir à la Cour (ans un
nifjtckMi.s ordre exprès du Roy« Éclr Comte de Vcndoimerfue ÊùcGrAndMaiftre
d'holkl en place.
Il demeura quelque temps en cet cilat. Mais comme tout change a la
Cour t laquelle auroît changé (î die ne changeolc pas , comme Ta remar.
qiié on ingénieux elcrivain il y a environ Cent ans , Guichard y eflanc
revenu , il fe plaignit du mauvais traitement qu'on luy avoit fait , ôc
dem:inda d'eflrc rcilabli en fà charge , dont il prenoir tousjours la qua-
lité , y ayant au Trelor de Jaiigny des Iccrcs du Roy du x x i v. May
fmmt^y», MCCCcziit. dam fefqueUcs le Roy l'appelle (baverain maiftre de (on
hoftel } & mcïme Jean Le Fevre feigncur de (àint Remy parlant de Gl
mort 3. la bataille d'Azincourt l'appelle Grand Maiftre de l'hoftel de
France. On chercha à Inv donner quclqu'autre fàrisfaébion équivalente
que celle de luy rendre ia charge , qui le trou voit exercée par un Prmcc
hèmmt.47t. du làng royal. On mic l'af&tre en négociation , & Gtûcliard con/ènctc le
XV. Juillet M.CCCCXV. qu'elle demeurât au Comte de Yendofme moyen-
nant, la recompenfc qui luy fut baillée du gouvernement du Dauphine';
lequel clloic beaucoup plus confiderable en ce temps là qu'il ne !>iè
aujourd'huy , quoyqu'il le ioit encore beaucoup. J'ay trouve' dans un arr cil
de l'an m C c c C L i. que Martin Gouge Evefque de Clairmonc promicdetnc
mil livres à Robert d'Angcnnes , qui eftoic GoaTenieur dn Danphiné ,
au cas qu'il fe voulut demccrrc de ce gouvernement , comme il avoit pro-
mis de le faire , au proHc de Guichard, mais qu'il ne iàtisfic jamais à cette
condition.
*.»Êii9f74: £n Tannée mccccxiv. après la paix d'Arras le Roy ayant reicdu
d'envoyer une ambaflàde au Duc de Bourgogne pcnir la luy faire jurer,,
il y envoya Guichard Dauphin feigncur de Jaligny , qui eft rousjours
appelle Grand Maiftre d'hoftel de France, quoyque le Comte de Vcn-
doune eut efté pourveu de cette charge en fa place , & avec luy un Con-
feiUer du Roy êc un Secrétaire. Ces Ambafitdeitrs trouvèrent le Ouc en
un chafteau prez de la ville de Beaune appelle d'Argilly , où il fc diver-.
tiiToit à la chaflè avec la Ducheftè fà femme & deux de fès filles avec
leurs Dames & Damoifclles. Le Duc les reccut fort bien , &r jura la paix
fur la vrayc croix. £t ce fait & accompU , il s'en alla en fà grand tente,
ti 4 fi tahie , ks iutms dtmc k U uble de\ cbMAêUâm; Le lendemain
les Ambadâdeurs pciteitt congédu Duc & s'en i*eK>HmeireBc à Paiis vets
le Roy.
Cependant le Roy d'Angleterre fè prévalant de nos divifîons &c de nos
malbenrs » aiïnok tout de bon pour envahir le royaume ions precextedes
. patentions qu'il y avoit , & amufoit le Roy Charles VI. les Princes du
uHg par de 4>ecteufe$ proportions de .paix de marû^^, É*oid>Iî»c poot-
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D'A U V E R G N E. L 1 V. IIL * 14J
tant pas les autres moyens. Cir il cfcrivir &: fît dire en mefine temps aa
* Roy & aux Seigneurs de ion Conicil par fes Amballadcurs auc û on ne
luy fàifbic pas jufttce à l'amiable , il le la fcroit tàiic par la force des
armes. Le Roy luy refpcMuIic que iês menaces ne l'efjxxivancoîent pas ,
9c eue s'il venoic le troubler en ion royaume, il le rroavcratt en eAâtde
repoufllr fcs violences. Toutes choies tendant donc à une guerre ouverte
entre les deux Couronnes , le Roy Charles s'y prépara tout de bon j ôc
ion armée eftanc en eflac de marcher , il partie de Paris avec Ces princi-
paux Officiers & Capitaines , du nombre deiqucls eftoic Guichard Dau-
phin , le fécond jour du mois de Septembre mcccczv. ic s'en alla H.fUtci^i»
prendrie à S. Den) s l'Oriflamme pour marque que k guerre eftoîtoaTerte uiLm^h
déclarée. Apres quoy on le mit en marche.
Mais Guichard, ainû que je l'av trouvé dans les mémoires cy deffus tttmiufm'
citez de la mai^ des Seigneurs de Combronde , fit auparavant de par-
tir fimtcftament à Paris pardevant Nicolas Porteclef A: £>n compagnon
Notaires au Chaftelet , dans lequel il fît (es héritiers Beraud Dauphin II.
du nom feigneur de (aint ilpiie & Robert ion frère les petits neveux illijs
de germain. U depoià ce teftament , qu'il monibraneantmoins avant de
partir pour l'armée à pluHeurs de lès amys , leur en ayant mefinc die U
teneur , comme il eil marqué dans ces mémoires & dans un arreft du
Parlement , il le depolà , dis je , ez mains d'^Cnor de'Culant ^ femme ;
laquelle dans les premiers mouvemcns de ia douleur , après avoir appris
la mort deCuicbard , en dcrivit à Phihppie de Veauce femme de Beraud^
luy donnant «vis que fixn mary & fes enfims eftoiem héritiers du Grand
Maifice; Pbîlippie » qui penibic plus à la perce qu'elle venoic de faire de
lôn mary qu'au bien qui revcnoic à fes cnfms par la mort de Guichard, '
ne fit pas les réflexions neceilàires iur la nouvelle que .^nor luy avoit
donnée de cette fiicceffion , & ne penia aucunement \ ce qu'il y avoit à
Êûre pour Taifinrer à &s ennuis. Ainfi j£nor eut le loiHr de pcnfer à co
qu'elle avoir à faire & prcfcranc (on interdU à celuy des en&ns de
Beraud , elle lupprima ce teftament. Ce qui caufà un grand procez entre
les héritiers prefomptifs de Guichard tant du coAe paternel que du mater-
ncL II arriva pendant le cours de ce procez que Jean Dalegay Elcuyer,
auquel Guichard avoit commis le gouvernement de fes terres , ôc auqud
il avoic confié plufieurs blancs iêellez de fbn (eau & (îgnez de Ùl main pour
s'en fèrvir dans les occaflons , deceda ayant encore en (on pouvoir queL>
. ques uns de ces blancs , lelquels il recommanda à Louife de la Porce (à
femme de defchirer. Ce quelle ne fit pas. Et s'eibnc remariée à Phi-
lippe Malvoifin Chevalier feigneur de la Bombiere , on prétendit que (ba
nouveau mary avoic vendu pour trois cens reaux d'or un de ces olancs
à Jacques Aubert feigneur de Monteil le dégelé delcendu de Louife Dau- rgwcif
phine fille de Roben Dauphin I. du nom feigneur de làinc Ibile , & que ^ ****
Jacques s'en cfhw firvi pour fabriquer un câament en fâ âveur , dans
leauel Beraud flc Robert ion fivre efloienc nommes comme tefindns ,
ledit tefhunenc precendu fait à Pcronne le x v 1 1 1. Oâobre'MCCCCZV<
par kqucl Guidurd donnoit les Seigneuries de Jaligny & de Treceaim
Tom 1. Hh ij
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'*44 "HISTOIRE DE LA MAISON
audit Jacqncs , avec (ùbftiturion en faveur de Bcraud ôc de Roben. Ce
cju'il y a de certain cil que ce prétendu tcllament ne tue produit que bien
tard , & qu il hii d abord accule de faux par la veuve & par les cnfansde
3efaiul j éc pour en prouver U âiiflcté ils d^okutt que lors de la date de
ce prétendu afluneiK Bcraud cAoit en Benry > qu il n avoir du tout peine
cftcà Pcronnc pendant ce voyage, qu'il n'avoir veu Guichard que le jour
de la bataille d'Azincourt , s'cftant rencontrez au camp , &: que ce tcfta-
mcm. n'eftok pas iècllc du feau dwit Guichard (e lervoïc dûjv> les der-
niers cetnps de la vie , mais de oeluy dont U avoic accouflximd de & ièr-
vir lorfqu'il eftoit Grand Maîâre. Ce qui paroidôit une grande pre-
ibmption de faux. A quoy on adjouftoie que les lignes de ce prétendu
teftamenr eftoienc fort ferrées , parceque le papier manquoic à ceux qui
l'a voient fabrique. Quoy qu'il en Ibit , ceprocezdura longtemps. Je ne
içay pas quel CQ fùt revenemeoc le feulement mi'il y eut un aixeft
de provifîon en l'année MCCCCLXL qtû adjugea à chalcime des parties k
ntamf.4u. jouifTancc de la moitié des cho&s conceniieuiiès , làns préjudice de leuts
droits principal.
Lnhn la guerre ellanc bien allumée en Picardie , £Sc ie Roy d'Angleterre
n,fiMch;u,%y txouvanc ÊNt cmbarraâë , il Ht propo(èr le xxiv. Oôxhce audit an
^Mbtr'L]* Mcccczv. un tiaicdde paix, offirut de réparer tous les maux que £i
/^m'ÙfIL dcfcente en France y avoit faits , pourveu qu'on luy donnât alTurancc
d^s.Ktmjt. de le laiflèr pafler avec {es troupes. 11 icmbloic qu'il ne falloir pas rcfufcr
CCS otires , &c les plus anciens & les plus renoraincz Oificicrs & Capitaines,
9e enir'autres Guichard Dauphin , eftoicnc d'avis de les acccpner. Mus
l'opinion de ceux qui confideroiciit que l'armée du Roy eftoit quatre
fois plus forte Se nombrcufc que celle des Anglois , ^.r qui pour cette
raiffjn eflimoient qu'il falloïc les rcjctter & donner b:ir:)i!lc, prévalut. La
bataille tut donnée le lendemain à Azincourt , ou peni un très grand
nombre de Seigneurs François de grande qualité , du nomlHe deSjuels
fiic Guichard , lecpjel navoit point elle d'avis de halârder la bacùllev
Et ce nonobftant il ayma mieux s'expofèr aux hafârds d'une entreprilê
téméraire que de per-ke ix réputation par une retraite honteufe. 1| n'avoir
que cinquante ans loriqu il tut tué.
Le Moine de ùâm Denys &ic en cet endroit une réflexion , que nos
hiftoitcs pouvoieni bien avoir appris aux François qu'on s'cftoit louvent
repenti d'avoir rejette des conditions juftcs & honelles , que la prifc du
Roy Je.in , qui elloit arrivée en une fcmblable occafion , en elloïc un
exemple allez rcccnt , mais que la toile preibmption des uns & la mau-
vaise intention des autres fit préférer la guerre à la paix. H adioulle un
peuplus bas une autre réflexion , que cette guerre ne pouvoir eflrc qu'heu.
rcufement termine'e , G nns 'z^ens n'cuflènt &it trop peu d'cflat des forces
de l'ennemy , & s'ils euilent voulu acquiclcer aux avis des plus anciens Se
plus expérimentez Cl^valiers. . •
4 Jean le Fcvrc feigneur de iàini Remy , qui eftoit en Vatmêe des Anglois,
a marqué dans (on hiAoire du R07 Charles VL une grande quantité des
Seigneurs de marque François qui fiirent tuez à cette bataUe. Je ne l^
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D'A U V E R G N E. Li v. III. 14^
nommcray pas rous. Mais je crois neanrmoins qu'il t-ft à propos de &iré
icy mention tles perfonncs les plus con/)dcrab!cs y pcrtiucnc la vie.'
Le Seigneur de iaint Rcray nomiuc en premier lieu Mcilire Cliaries d'Al*
bret Conaeflable de lîranoe , & en mce JAe&te Jacques de ChalUSdit
^èigneur de Dampicrrc Admirai de France , le Seigneur de RAmbures
Maillrc des Arbalclèricrs , Mefîîrc Guichard Dauphin Grand Maiftrcde -
l'holtel de France , Antoine Duc de Brabant frcrc au Duc jcjn Jl- îkiur*
§;ognc , le Duc Edoiiard de Bar , le Duc d'Aicnçoa, k Comte i^iiiiippo '
e Nevers ficre au Diic de Bourgc^c , Mel&e Robert de Btt.Cofmb
de Marie , le Comte de Vaudcmont , le Comte de Blammont;,']éCof|iMi
de Grandprc , le Coratc de Rouf^ , le Comte de FaukenJxrgue , Meù
iîrc Loiiis de Bourbon fils du Sci^^neur de Preaux, âc autres grands Seij^-
neurs en erand nombre. Il nomme auifi pacmy ces lUuibes morts le
Seigneur ûc là Tour , c'èft à dire Agne de ut Tour IIL du lUMh fê^neut
d'Oliergucs , comme nous l'expliqueroas plus.paitieulierement au da^
pirre V. du dernier livre de cette hiftoire.
Qiioy qu'il Toit certain que le Roy d'Angleterre fur viifloricux en ccrre
occasion , laquelle ell miie au nombre des plus nialhcureufcs journées
que nous ayons eues en France, il y perdit audi beaucoup de gens, (on
bagj^ luy &t enlevé , comme les nilloriens mefme d'Angleterre le
reconnoifTenr , & les coffres où cftoicnt enfermez Tes orncmcns Ces
joyaux les plus précieux. Ce qui marque bien que la vidoire ne fur pas
fi entière qu on le pourroit penler. Car j'ay trouve dans un ancien caycr
elcrit en ce temps là contenant une relatbn de ce qui s'efloit paiTé au
ibjeâ de la prifbn des Seigneurs de Gaucotin & d'Eftouteville faits pii,
fonniers du Rov d'Anirletcrre en l'année m ccc cxv. lorfqu'ils luv rcn-
dirent k ville d'Harflcur , qu'il avoir amegée, que le Seigneur de Gaucourt
ayant obtenu de luy la permiilîon de retourner en France pour pour-
chailêr & délivrance 6c celle des autres prifooniers François , le Roy
luy dit entr autres chofès qu'il avoir perdu pluiteurs de (es joyaux à la
bataille d'Azincourr , & que s'il pouvoir trouver manière de les recou-
vrer, il le reconnoillroit grandement au fait de la délivrance des ]>ri(on-
niers François. Que ledit de Gaucourt eiiant de retour en France tic
dilimice de recouvrer lelHits joyaux , qui eftoient déjà di^ierièz en
pluueuts mains , & fit tant qu'il mit en (cureté de recouvrer la Couronne
du Roy d'Ani^lcrcrrc , qui efloit en fes coffres , &• une croix d'or &: de
pierreries bien riche , en laquelle il y avoi: de la vra\ c croix de demy
ficd de long & la croiiure de melure de plus d un grand pouce de large,
habillement dcouoy on facrott le Roy d'Angleterre , & plufieurs
autres chofès qu'il avoir grand defir de recouvrer , & qu'il recouvra
encore les icaux de la Chanccllenc. Toutes lefquelles chofes luy furent
rendues à Londres par ledit Seigneur de Gaucourt. Ce fait, oublié jul(^ucs
à prcfënt dans l'hiftoire , mchcc bien d y avoir place.
Guichard Dauphin avdt e(poule i£nor de Culant fille d'Eudes iêigneur «mm f
de Culant en Berry , laquelle elloit auparavant veuve de Philippe de la
Trimoûille feigneur de Footmorand^ de laquelle il ne laiffa point d'en.
Hliiij
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i4« HIST. DELA MAISON D'AUVERGNE. Iiv. 111.
Éuis. Elle mftima fon heririer univerfcl Loiiis de Culant Admirai de
France fon coufln ifTu de germain. Cet Admirai eut un neveu appelle
Philippe de Calant, Icqucrfuc Marefchal de France. Au relie la mere
d'JBsux Ue s'appdiloic pas de Jbinville , comme IVfenveiic les genealo»
giftes. Un ancien rcgiftre des playdoiries du Parlement noas apprend
v^.ittbjf' qu'elle s'appelloit Marguerite de Jauville. Mais je crois qu'il y a faute
■fijI^iî^T*" & qu'il faut du-e Jonvelle. Voicy comme la généalogie de cette Dame
u»«r déduite dans ce rcgilbe. Ramnols de Culant feigneur de Culant ,
de-ChaAeaoneuf fiirCher , de Ramefen, & Sait fiic pere de Jeati &
Agnes de Culant , laquelle fût mariée à Guy lèigneur de la Rocliefî»-
caud, dont iflît Aymery feigneur de la Rochcfoucaud maric^ à Rogettc
de GrcUy fccur du Comte de Foix , & de ce dernier mariage eft iflu
Guv de la Rochcfoucaud. Jean de Culanc fils de Ramnols eue plulîeturs
cnnns, aeencr'atures un nommé Eudes marié à Aforgoërice de Jauville,
<ieoc i& JEsux mariée à Ouiclîanl Dauphin.
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HISTOIRE
GENEALOGIQUE
DE LA MAISON
DA U VERGNE.
LIVRE QJJ A TRIESM E.
CèmetMiÊf Ut SeiffUMrt de U Toêit ttjùtver^e fuijhez, des Comtet
iJmifrgu & Ducs de Gttfeaaedeptiis iU» DCCCCXX vin.
jiifipies m tâa MDI.
Les premières armoiries des Seigneurs de la Tour d'Auvergne eftoientde
gueules à la cour d'argent. Depuis ils pomicac de France
à la nar aargenE.
TABLE GENEALOGiaUE
DES SEIGNEURS
DF T A TOUR D ATTVERGNE.
Bernard Comte d'Auvergne & de Bourges , Marquis de Nevers.
•Racnlpht CoMtc Gucrin Çoniie d'An- Gmlla«r"^ I- Coiinc J Au- Ate Abbcffe. AAriinAr — krtrri I. CetrntfAr Roar-
dcMalton. Tcffipe. Pue J'Aquiiainc. Tctgnc , U icd Agii^ca ncl f g» »t de ÇatcatfoiaK.
Gml.auinc 11 Comte d'An- Atiicd 11. < oinic d'Au- Bernard 1. Comte d'Amti^nt,— -BliU'cnde.
k ireiRne , Duc d'Aquitaige. Tcrfiot, Due tl'AgU'iiioe. ' \ | ~
■•*• /- ■ \
Enneige VicojiKcd'AuTergnc. GuilUane. Bernard II.— —BenbcUc.
t — .
Gnfberge fiUedeBeti — Gikaod d'Auvircmi. faraoïniiii de la Tour, Eltienoe.,
loQ Vicomte de VieDoe- | Vicomte de Viraoe, otorc «nviion l'an 994.
r -■ 1 — ■ ^— ■ — ••Ky^"- ; : \
Bcrmî>i .cij^ncui de Ijcnion \"tcoiv.cc J- Vici iic , Ji-.qutl lo:if ijui es S:i4nci.irs de N. <-iuL[uel Umi UIun les îicigncuts N. icir-rrc <lc Pjlnua
LA Toi-î^ llX" i> '! n [ R Ç; '-I 1' 1 N devciiLi:i en .mtc LiJ^if hms i<c VieniKiit, Ac t* TguR jouvcu'iu de Ifalilît Icij^nennl; Bjifir. mcrc rfc
du iinm. don: Ir jfi lici tuc H w M » i « i' D i la Touk I I d;i nom, d^- Miltji. Guilbjn.e EvelgLie de
I qui do'-iu I; U.iupl'-i c j lj CouMinr.c d; Irjiice. Cmrnjor.i ca loffl
Ceriud feiguear de U Tour 1 I. du Dom. Bcnard. B.-tctaol Molite il SaucilUngct. Elbcnne Prieur de Saucillanges.
£cri:ji.i ic:t'i:cut de 1. a T o c h 1 V. rfu nom. Ucriiand, Cilil'aumc. l'eniellc. Bctrjid Viccmtc de Conibcru en ml.
Mathelinc fille de Bcrnatd— BciitAnd lci;',.wuc de t. a Toti a 1. du nnin , Icg icl ivtc fi.p trere GuilUiiine, nicu de fic'^» Gjilljiimf.
Aibon Vicorotede Bei:ei>. | ht homTijy il.; la !e:te de ta Tout 1 I .A.bl>e i-.c Cluiii y , & fm^i l'jbbiye dé U Viyn%.
Jiid:th de — B:i;:j:iJ IfiiT: ; r -Il i.> Tni n II. Guillguii t appelle '*''^''f/'" C jiilijnic Uojen be.mrd ic^nciu de— .N.fillede DauphiaCom»
îrîTTcJcûT I d'.i r^im , U-L-|i.cn; : ci- I .ui.tcc 1 1 1 1. «iai.s L]iianL\e:i [i::c de l'E^lrie «ir No' rc DaiTL- "ÏTu la T q u a V. tlu te de CiaumQr.t & de
illu des l)JCi d' Ai.iu.tjiMC a»; CIUi;:i)r en 1191. en
tiiijmnn:e a:i R'i'. y li: Au,;ijtlc <3:hrdr jle de C U: riroiii , î', ç. Pm t j CLii i:iOric &; i.i.i:ii74ui leimilveî.j G, LoiuLcil
puui Ic^ te:^e, ifUrict , hjoat- voft i!e l'E^liledc Er;oiidr/-]i:e ( hiLtir de Biioti- l'h. n'.ii'iape de U fettand.
fcyioux , &: le Ri y Uirn I..1UH ancl:c 1. U7c Tour i i'Aboé Hë
Philippe A acuité.
Bernard ff's^mtti de i. *
Tou» VI
du 00m , fait Cheviller en Ii44- P*'-
— Alaiie iz Touloufe, autrement dite Teanne, lïlte de
Rjvinon:! V I 1. C uituc de
Tt>'.]oj.e lun
bca.it'rcrc , mot: en :i/J. e.i la itiic
H.iymoiid VI. C omic JcTouIoiilc Si de U Rc) dc ]«annc
laiLie , uù .1 ivjît .i-yy
le Roy 'l u:
Lu.i.j ci: 114S.
Il .\i:5le;errc veuve dr Guillaume II. Roy dcSitilt,
' [ ' ' — — — s— — ^ -K
Yolaad — Ern <id '.eii;ni:a7 de l a T i.. " a VI I d,i no.ii , U.icia^id Ctuii.>î le pjupii.nc nuiice a Gi:IUtde inji're M.iiuueriie(Da-
I qui t Jt ju ficv;c de Tui;n ivcc le Ruy S. Louis en de Clair moni.niort f.blei V| Vicon-.tc j l' u ne Vicomie ncc j Cjcimade
I ii7r.. &■ y m'oUtil'. le 1 4 Aa.Ttt cn litl. de Vciii.iiiciU r, de Murât. Kothe;oit.
Lui-iLhing tnAi-ce eu ji[cn:rrcs r.npres -i Rjy;AUkl Gl.l!ji{:'c rnatige à BertiJiid Ic.y-i.cu:
d'A.ibullu:! le'gre.ir de'j Porn; , & en lecoi-dcs aopce» l'inné Mjui ce (i'" ' ' '
i A)tnci/ I 1!" !ei'4neui ;'.L- U Roclieloueauil. neut de Racl e Siv
L A T 0 11 a I 1 I d.l
anciens Comtei du Vellay.
i.Licn . mort en 1 1
Hr:t:aiil de L A Tôii a. Dauphiiie mariée \ A^Ji.e lioyer. de Ca- fr.HlIiiiine (.iianoinc de Ijcrnard ici,;iiear de la Tob« V 1 1 1.— Beatiix 3e
ti^c de» -S 1 1 û H t ti a » Ciuiguet tciRiieur de tciiuc . t'iieut de" Kcitus . CU .'.niout , ou nom , ::ioit en ift f. ' ~ '
bTo li a r o b a ». la Roe be en Renier. Cterpy tt de Bort. Ac de Brloudc
Rhodei.
de Mirrpoix.
du uuiîi , nn!iti:ic o''ai;c poai le Roy
Jean piitoimicr en Anglerenc.
A) cclia de Mii-Ttai^l^u. à .^iioip, J'.^uiil.'âc. Guy Coiîiptot <ei^-
rieu> il Apclioti.
Ifabeaa ma-
Cooftance ma •
Heory Ercf-
Bernard Evcf-
Berirand tvtC-
Jean Car-
Gudiiuire marié
Guy
dit Giiyot l'eij;--
~Maihe de Beau-
liée à Auiè
née a LOUU de
que de LUit*
qucdc uiigre*.
quc de 'Ioul &
dinal cnorc
a Jlcl z n-.ejice d4
iieui
<JC LA lOUt,
tort Icetir d j Pape
Uiutlc.
mont.
du puy.
en IJ7 4.
Vi?< l^.tiiieiit VI.
mor
en M7f.
Greno'.ie X I.
TtimotuUc.
1 A 1 n L R VI 1. du
1,1111: Con t.- .l' Auvergne
1 T "
de bJUK ^llC.
Maiie Comtefle d'Au Bertiand l'cigncur de Guyoc Ai-kc &: Cliauojùe Lud-ie nuiiee à Pom je Con-tautc maiic: a riul bcir cz Lt^p.naiTc.
vei^re fi de ÎMiulog ic. | LA 'l uLR V dii nom, de Clairmoat. Monilaac.
tcuifc iTiaiice j Claude de Mo:i:aij'^i! leijTiTiir 1 abeaa nia liée à Louis ^ea.-inc ir.at-re i Bertrand ffîgneur de t> Tulk VI — Taequeitt ia
de Cn.ieii'^» leul icitam <'g la li^i.c maicaline Vicomte de rolii^rjc. lin an I II I.Daj- d.i ix?m Comte ii'Auvcii;uc &. àc boi.iJ»i^iie. 1 re.ëhiâT
dca aïKicii» Dccs de Enji^nere. phiu li' A.i » e rjr.ne. j
' - ■ ■ ■ ■ — — - ' ' >,A^' ' \
Loiiïlëdcla — Bentaid icjunir ie Godefroy (iâ»neur de Moor- liabeaii rTurice en prcmicrç.t Gabriele mariàe Loiiife ma- BU;;chc Ab—
lialcrin . ayeul J'Aime de fâ nopcrs à G.iiila.ime de Krctapnc à Li ii n tie Bj ir- tiee a Jean belle de Cul—
Tc'ur maricc a h:ai.ç jis If7 Comre de Fcntbievfe,& e:i '.econdei iy.Mi Comte de de C;cquy. Icc.
VicLuiitr de Tiuennë. iK'pe;3 à Amaarl Ainariinn d'Albici. M: nrpei.eier.
1.: iii'.e n-.jT^i.' a Claude Anne mariée j Alc»ai«tif Jcjjure n^arite à Aytaai ttai:.;j..c marec à Gii.icn J eau te igneui de i» ToSR III —Jeanne de
lei^i.cus de CuucIkj. Stuart Duc d'Aibaoie. de l'oittiet» UiEaeuraë de Ciiaharct GiaiuI Se lei- da r.nvn Comte d'Auvergne & | BooiboQ
— I laini v.ii:ër cba! de G.iycnrir, de Boulogne , mort en i/oi. | VendoGne.
Jeaa Sioaii Dac d'AlbaDie.— -Auie de la T o « r Cotoiclic d"Auy«rgttc ' Maedelencdc la T oc r marièTî^Tauicnide
moite làni eafaat. Mcdicit Duc d'Urbia neveu du pape Léon X.
I — --«.A^ ~ »
Catherioe de Mrdic's Dame de ta TobRi Cmielie d'Au-
vergne te de Bi.uki;ne , niar èe à Henry 11. Roy de fiaiicc,
motte cil !{»«■ I
Via, eu:'. II. R"; 'i'^ Duc Cbaile» I X. Hcor fit 1 Roy de Fran^ci» Duc d'Ao- Elifabcth Reyoe Cla.ide Diichefle .VUriT.etne Rcyne de
ftLicc & d'L:c>itlc- d'Uil;aj;l. Roy dc Fiaocc. >iai ce &. .li: l'oaloii^nej |ou ai d Aicn(O0. d'EipJi;iie, ' cic Loxia-iic. I rau'ce , I iu heile oe
çomic g Auvergne. Valoi» . comtdle
4 Aureiitiit.
HISTOIRE
GENEALOGIQUE
DE LA MAISON
D AUVERGNE.
LIVRE QJJ A T R I E S M E.
PRES avoir eHabli l'ûriginc 8c h &iie
des Comtes & des Dauphins d'Auvergne
iflîis d'Acfred I. Comte de Bourges ôc de
Carcaflbnne & d'Adelinde iôeur de Gud'>
laume le Pieux Dnc d'Aquicaine As Comce
d'Auvergne , il ne nous refte plus pour
t. achever l'hiftoire généalogique de la mai-
. (on d'Auvergne que de parier de la branche
-1 quiportelelurnom de LA Tour, la (cule
^ aujourd'huy quî^ftfte de ce grand corps.
On verra dans f iiiAoire dt en c branche
comment les Seigneurs de la Tour d'Auvergne ont tousjours cilé de grands
Sçigneurs , que leurs âlliaoccs ont cLïé cousiours grandes j & qu'il y a eu
Tami. U
HISTOIRE DE LA MAISON
xlans cette maiTon nombre de pcrfoniuges ç^ui fe {ont en cous les temps
diltii^uez par leur mérite & par les l^vijces qu'ik ont rendus à nos Kcy»
9c àl%ftaL Ceft ce q«e lujitt venpQs doof Jbr.iîiite ouvrage.
I •
! t
.4
3 Gn^/.7î
CHAPITRE
PREMIER.
.47f.47«.
E R N A R D Comte d Auvergne fils d'Ac-
fredi. & d Adcimdç cil lans doute l'audlepr
la branche de krToor/le omimeScê
neantmoins l'hiUoire de cette biaache par
Geraud fon peut fils , parce que c'eft le
premier qu on trouve avoir porte le fiir-
nom de la Tour.U y apluùeurs anciens titres
qui le luy donnent dez l'an licéccxxzvir.
tirez des Cartutaircs de l'Eglife de Bribudè
& du monalkre de Saucilianges. Il e(pou(à
Gaufl-'cn.rc fille de Berilon Vicomte de
.. . Vienne , comme nous le dirons plus bas, & il en eut un Hls appelFé
Bernard 19144e <bn ayeul & fini iniâyeiil.' Les €aic|ildiffe^4e.Brioiide
& de Saucilianges font &y qu'il fie du bien à ces /àints lieux tant pour
rijuj-j 17" le fCpos de fcai amc que de celle de fa femme Gaurt^crgc , de Bernard
& Bçrth<;ldc Tes pere & merc , du Comte Bernard ion ayeul & de
femme Blui'cnde, d^ Ciuillaunie R & Acfred II. Ducs d'Aquitaine, &
4le tout Tes parents 91 amys vlvaim iBç défunts. Enfin il (è vendit Moine
à SmoUanges eavireii l'an occccxciv. & 7 mourut le xzxv.
Novembre.
On ne trouve aucun titre en Auvergne qui fafle mention d'autres
fMMi»/-4*i enfain ck Geraïud de U Tour que de Bçrnara , dont il cft parlé dans
àiait tims de Saucilianges , dans Içfq^eU Bernard de la Tpur fè dit fils
.de Gcra«d de la Toqr. A dic Gaufoerge. Ce qui prouve bien qu'il eftoit
fils <k Ççrtttd , mais nort pas que Geraud. ait eu d'autres cnfans , ny quels
MKvi*fW ils eftoicnt. Mais après que M. Owncr nous a appris que Geraud de U
Tour ugçdç k iwpibn 4« la Toïw.4^;Pw e<^^^i^^pb»I¥i çit^ie^raciiuieqjç
A-.-.":'
D' A U V E R G N E. L î V. ÎV. z;i
ccluy qui clï aucVcurde celle de la Tour d'Auvergne, ce qu'il prouve par
un ancien titre de l'Egliie de Vienne qui eft du commencement de l 'on-
ziefine ficelé environ deax ans après h mort de Geraud de la Tour,
comme nous le dirons dans la (ùite , on doit adjoufler au nombre des
enfant de Geraud de la Tour Bcrilon auârcur Je la branche desSeigneurs
de la Tour du Pin. Et par ce moyen on prouve facilement la vérité de
ce que Jean le Lièvre a avancé dans ion hiftoire de Vienne page 46. que
les Dauphins de Viennois & les Comces d'Auvergne ont la memie ori-
gine. A onoycn doic encore adioufter que M. Roben en (à Gaule <?aliMCiiit
Chreltienne impnmce en 1 année mdcxxvi. dit que plulteurs Dau-fbH?.
phins de Viennois font illui de la maiion jde la Tour d'Auvergne. Ce
qui juftifîe la delcence des Seigneurs de la Tour du Pin de la maifbn de
la Tour d'Auvergne , qu'on ne peut pas déformais nier eAre la iôuche
d'où cft (bnie celle de U Tour du Pm. M. l'Abbé Muratori nous en a
donné depuis quelques années une preuve inconteftablc dans le (ccond
tome de les Ancedotes , où il a imprime 1 hiitoirc de ce qui le paflâ à
Milan iefms l'an m c ce v 11. julques en l'année ucccxni. compoi^e
par Jean de Cermenaté Milanois auâeur concemjporain , lequel cicrit joann.dccn.
que le Dauphin de Viennois , qui eftoit pourlors en Italie à la luicc de
l'Empereur , fc difbit forri de la mcfme maifon que les T u r r, i a n i ou
Signori delU Torre de Miian , lefqucls eftoient en ces itmps là ièigneurs
imiverains de l'Eftat de Milan. Cmei^umtn , die il , ntagno equitimDâl-
phtin de yianx Juhfidio fttti , ipù tadem qua, TurrUni fitrpe ortum fi fire~
but (gf-f. Cette vérité cft encore atreftc'e par George Merula , qui efcri-
voit l'hiftoire des Vicomtes de Milan il y a plus de deux cens ans ; dans
laquelle il marque expreflcment que Guy de la Tour , qui a eftc le der-
nier (èigneor de Milan du nom de la Tour , ayant efié informé que le
fîls du Dauphin de Viennois , qui fe vantoit d'elbe ion paient , avoir à
{à foldc des troupes confîJeraWts , il l'attira à fon parry pour fc fortifier
contre les eiincmvs. Ver ea tenrporn , dit il , hubchj.t conduclitias utervus
alur Cuido Déifiai Gdità filius j qui TurrUnum genus fi contiugerejtUiubtte.
BmK tum cogmtâomt opimotu , ttm etiàm qtièd dix impi^er & militaris nego-
rit non itvprudens dicehatttr ipalh^ptaih fvocat. Tnftan Cilcho , qui a ciuho ib.
elcrit rhiftuire de Milan peu de tcmp-; après Merula, dit la mcfme choie.
U eft donc bien prouvé que les Tu r r i a n i de Milan ciloienr efti-
mcz eftre iffus d'une maifon de la Tour en France. Mais parce qu'il cft
notoire que les derniers Dauphins de Viennois deicëndoienc d'un cadet
4c la Tour du Pinson pourtoitpen(èr,me(me avec beaucoup de raifon,
que les Torriani dcfccndoient precifemcnt des Seigneurs delà Tour du
Pin,& non des Seigneurs de la Tour d Auvergne, ôc qu'amhles Seigneurs
de la Tour d'Auvergne ne peuvent pas s'ayder de cette preuve pour faire
voir que les Dauphins de Viennois deicendent originairement de leur
maiion. Ce raifonacment {croit bon , fi l'aveu du Dauphin & le teC
moignagc de Merula excluoient la maifbn de la Tour d'Auvcrc^nc d'cftre
du lang des Dauphins de Viennois. Mais ils ne le font pas , ôc le paf-
(âgc de Jean de Cermenaté , aufli bien que ccluy de Merula , a befbin
Tm$L li ij
41
J[M.Ant.Caflî-
tamcai ut An»
tiq. MedioL
p. 60.
Tu IV X
lacrzp. ilf.
atto. ». f.9f.
leo. loi. ut.
t|t *HISTOIRE DE LA MAISON
•âe quelque cxplicanon. Car oiKre<que l'on {çaicceitainemeiixdcpartKies
«depuis Tan Mcc. les noms des Sei^neiirs de la Tour du Pbsi & de leurs
«erirans , parmy Icfqucis ny parmy leurs anccftres on ne trouve aucun des
noms que portoienc les Turriani qui Ce (ont les premiers rendus mailhxs
de l'Euat de Milan , la difTcrence {êule <jui le rencontre dans les armoi-
fies de ces ma^ns £ûc voir que les TwmMi pienoienc leur origine de
plus loing , Se que par com&quenc ils delcendoient diredbement des Seig-
•jicurs de la Tour d'Auvergne audteurs de la branche de laquelle clloicnt
auflî iflus les derniers Dauphins de Viennois^ eftanc certain que les TurrUm
neportoienc pas lesarmoiries des Seigneurs de la Tour du Pin, mais preciic-
ittenc cdlé$ des Seigneurs de la Tour d'Auvergne; La preuve en en daire
êc certaine. Les anciennes anooiiks des Seigneurs de la Tour d'Au.
vergne (ont une tour à trois créneaux , deux fcneflrcs , & une porte ; à
quoy ils adjoufterent les fleurs de lys ious le règne du Roy Philippe
Auguile. Les anciennes armoiries des Seigeurs dtiU Ton* de Milan iont
de meftne une tour à trois créneaux , deux ftnellres , & une porte ,
pour brifime deux (ceptres en fiutoir , au bout dcfquels il y a une fleur
de lys , comme {I par cette bniurc ils euilcnt voulu laiûèr à la poAeriié
une marque etcmele de leur origine.
Mais pour faire voir encore plus clairement , mcfmc j>ar les armoi-
ries, que les Seigneurs de la Tour du Pin deicendent des Seigneurs de la
Tour d'Auvergne , on doit (è (êrvir du teftament d'Arbert de la Tour
Awnwf 477< lê^eur de la Tour du Pin&it en Auvergne (ôus le feau du Comte d'An.
vcrgnc environ l'an mcxc. où l'on voit dans le (eau de ce Seigneur ,
qui y cft encore , quoyque callc en plulicurs endroits , les relies d'une
tour cnueremcnt lèmblable à celle des Seigneurs de la Tour d'Auvergne.
Ce qui ne contribue pas peu a confirmer que les Seigneurs de la Tour
du Pin de&endent de ceux de la Tour d'^ivergne , puilqu'ils en por.
toient les armoiries pleines jufques au temps de cet Aroert \ fous le fils
duquel on les trouve aucunement chanc;c'cs , y ayant un avant mur adjouftc,
t\f .\i,%. lins doute par manière de bniurc & marque de puilnc, comme M. Julèel l'a
remarqué ^ ayant neantmoins retenu les trais créneaux fie la porte, quoy-
qu'un peu reculée jufiju'à l'avant mur, comme à l'empreinte YÀust^
Digitizcd bv Ci(K^Qle
D* AUVERGNE. Liv. IV. ijj
Ce qui a cftc aulli pratiqué par Guigucs Dauphin de Viennois dans ce
iêau , imprimé par M. Julbl , tel qu'il eft icy rcprdfènié. .
Ce teftamcnt d'Arbert eft confcrve' en original au Trefor des chartes
de France parmy les titres de la mailon de la Tour d'Auvergne , grande
pre(bmpcion qu'Arberc en eftoic. Car à quoy bon le mettre parmy les
titres de cette maifim, s'il n'en eftoic pas ? Aufli y a il un dtre de Tan
Mcxcix. imprimé par M. Du Ciiefiie, dent ror^al cf^ au Trcfor p,ww^7•.
de Turcnnc , où cet Arbcrt fè trouve nommé parmy la noblcflc d'Au-
vergne avec Guichard de Beaujeu (èigneur de Montpcncicr. Et dans un
autre titre original de l'abbaye du Boufchet en Auvergne Ton fîls Arberc ertmi*>t. tj.
cft aufll nommé en l'année mcczzi. parmy la nobleffe d'Auvergne.
A ces pfeuvcs on peut 6c <n dcm adjouder que la Dauphins de
Viennois , comme iflus des Seigneurs de la Tour d'Auvergne , pofTcdoicnt
pludcurs terres